Destination Euronat
Après moult péripéties calendaires, j'ai pu dégager une période sans travail début juillet...
C'est cool ! je vais pouvoir aller aux rencontres des sites naturistes, passer du virtuel au réel !
Deux sites proposaient des rencontres, tous les deux sur la côte atlantique, avec des dates qui se suivent...
Le premier, www. être-naturiste.com, link le 1er juillet à Euronat, dans le Médoc, à Grayan-l'Hopital, pas loin de Soulac/mer, le second proposait Arnaoutchot, dans les Landes, à Vielle-st Girons, à partir du 5 juillet.
En mars, je me décide : du 29 juin au 3 juillet à Euronat et du 4 au 8 à Arna.
Petit tour sur les sites des centres et les réservations sont faites, en camping, les acomptes payés, j'irai en vélo, emportant ma "grande" tente Quechua ( de 3 mètres carrés ! ).
En Avril, premier coup de théâtre : le deuxième site décide d'annuler la rencontre à Arna. décision unilatérale d'un des administrateurs, Jack, qui dans la foulée l'a supprimée, sans prévenir personne - même pas ses co-administrateurs !- ainsi que tous les membres du site pour en faire un outil bassement commercial !
Jack, tu as peu-t-être gagné un outil, mais tu as gaché ainsi l'amitié de dizaines d'internautes naturistes...
Dollars über Alles! pour paraphraser un autre fasciste...
Heureusement," être-naturiste" tient le cap, et en mai nous sommes une bonne dizaine déjà à s'être inscrit.
J'ai donc réservé des billets de trains, avec supplément pour le vélo, et me voilà paré! vivement fin juin !
Les offres de la SNCF ont fait que mon départ sera le 27 juin.
Le mois de juin - dense en boulot - se passe, je prépare mes affaires, mon vélo, et là :
deuxième coup de théâtre: en relisant les conditions de la SNCF, je m'aperçois que je dois fournir une attestation de conformité de mon vélo,à cause de l'assistance électrique!
Ah mais non ! je ne peux pas ! ce vélo, je l'ai équipé moi-même d'un moteur électrique et bien sûr il n'est pas homologué !
La SNCF, contactée, refuse de le transporter ! me voilà à pied et gros-jean par devant !
Bon, on va prendre des mesures compensatoires : je louerai un vélo sur place!
Et le grand jour arrive ! mercredi 27 juin, départ à 9 h depuis la gare de St Avold direction Metz, où je dois attendre midi pour prendre la navette qui m'emmène à la gare TGV Lorraine, perdue en pleine campagne mosellane...
13h13 : j'attends le TGV qui vient de Strasbourg, il a un retard annoncé de 15 mn. 13h30 : le voilà enfin! je monte dans la voiture avec ma chariotte, mon sac à dos, ma tente, j'ai du mal à caser tout ça !
Et nous voilà parti direction Bordeaux. A Marne-la vallée, nous attendons la rame de Lille qui doit se raccrocher au train, elle est encore plus en retard...Par deux fois, le train s'arrête en pleine voie, problèmes de caténaires...arrivée à Angoulème avec 1h de retard... et dernière ligne droite pour Bordeaux...doucement car le soleil, exceptionnellement fort aujourd'hui nous dit le contrôleur, a dilaté les rails...moi ça m'a dilaté la rate, cette excuse !
Pour faire passer le temps, le chef de bord, avec des talents de prestidigitation, nous fait quelques tours de cartes, c'est bluffant!
Les passagers s'inquiètent de leurs correspondances à Bordeaux, à raison ! nous arrivons avec deux bonnes heures de retard à bordeaux , il est 20h, le dernier train pour Soulac est déjà parti !
Il ne me reste plus qu'a prendre une chambre d'hôtel, à mes frais, la SNCF se dégageant de toute responsabilité sur ce retard !" Nous ne sommes pas responsables du climat!" qu'ils disent ! Il y en a eu, des mécontents ! Mais les taxis bordelais étaient contents ! moi je suis allé à l'hôtel St Jean, à 100m de la gare (St Jean, elle aussi ! )
Bordeaux, magnifique ville équipée d'un tram, mais écrasée par une chaleur étouffante et un vent à 30°c...
Dans la chambre, j'ai le choix entre la fenêtre ouverte la nuit, et je suis spectateur forcé de la vie nocturne, de cris, chants arrosés et autres sirènes, ou, fenêtre fermée avec la clim qui crache allègrement ses 70 db ! Les boules kies ne sont pas fournies !
Une nuit blanche plus tard... ,
7h30 : je prends le premier train pour Soulac, le ciel est gris, on peut s'attendre à un grain...
Deux heures plus tard, après avoir fait halte dans toutes les gares, j'arrive à Soulac, il pleut légèrement...
Après un café au bar en face de la gare, je m'enquiers d'un taxi qui me mènera à Euronat, à 10 km de là, mais hélas, pas de taxi avant 13h !
Il est 10 h ! bon ! du courage Robert ! j'y vais à pieds, avec mon barda sous un crachin des plus désagréables...Les abords de la route ne sont que du sable, impossible d'avancer avec ma charrette , et donc je marche sur la route ! les autochtones me frôlent à vive allure, les 33 sont des fous du volant ! ma Quechua fait voile à chaque fois et m'envoie valdinguer dans le sable, personne ne s'arrête pour charger un mec tout mouillé plein de sable et de bagages !
2 km avant Euronat, une piste cyclable me permet de finir mon voyage en relative sécurité et j'arrive enfin à destination :
Euronat!
J'ai mis 2h30 pour faire 10 km, ce qui est honorable vus les conditions climatiques et ergonomiques !
Mais peu importe, je suis là !
Après le passage à l'accueil, il me reste encore bien 2 km à faire pour atteindre l'emplacement qu'on m'a aloué, allée des cèdres, n°33 .
Je suis dans un centre naturiste, personne n'est nu !?
Arrivé sur place je plante ma tente - Quechua, tu la jettes et elle se déplie toute seule! - 6 sardines enfoncées à la main,
et je commence à visiter le centre. Il fait froid, je reste habillé...
Euronat, 335 hectares, capacité de 12000 personnes, dans une immense pinède, la mer au bout du centre, c'est à dire 2 km! un loueur de vélo se trouve sur la place, hop ! Cyclonat ! pour 40 € la semaine, me voilà pédalant en long, en large et en travers...
Je suis le premier arrivé, tout le monde arrive à partir de ce soir...
Le ciel joue à saute-mouton avec les nuages, la pluie a cessé, le soleil arrive enfin et sèche mes habits que je tombe volontiers, comme beaucoup, (mais pas tous?! ) et me voilà nu parmi les nus.
premières emplettes, du tabac, un adaptateur secteur, des pinces à linges, et quelques denrées solides et liquides chez le seul receleur de denrées, à des prix...vacances!?( En fait il y en a un autre, Bio,et là, les prix explosent !).
Puis , visite de la plage (de toute façon, le village est désert, tous les commerces, cafés, bars sont fermés jusqu'à 16 h)
le vent est assez vigoureux sur la plage, les bunkers à moitié ensablés offrent un coupe-vent efficace, le sable, trés fin, fait karcher, l'océan est à 18°, pas assez chaud pour moi mais je fais quand-même une trempette ( très courte! je me les gèle !) et je retourne au village, il est 16 h, je trouverai bien un bar pour me réchauffer...
Bixende (Vincent en Basque ) a ouvert un petit coin qui parait sympa, je m'y attable, et prends un café avec un...on va dire rhum arrangé, qu'il mélange lui-même, avec du piment et du boisbandé, c'est fort, presqu'autant que ma quetsch, que j'ai ramené dans mes bagages pour faire goûter les produits lorrains aux colistier de "être-naturiste". Il propose une carte qui parait sympa, je reviens le soir goûter le magret aux miels et autres condiments. Seul client, il a pu s'occuper de moi et peaufiner son magret. excellent ! je me suis régalé ! l'avenir nous dira qu'il est vite débordé dès qu'il y a plusieurs tables !
Le soir, je m'apprête à passer ma première nuit sous la tente, je gonfle mon matelas et m'installe pour dormir...
Pour une raison indéterminée, au milieu de la nuit, "psssssssssss" le matelas se dégonfle, j'ai beau le regonfler, rien à faire, une couture a lâchée et je passe le reste de la nuit à même le sol. deuxième nuit blanche...
Le jour commence à pointer - non, à poindre, on n'est pas à l'usine ! - en attendant que cesse l'averse, j'observe le ballet des écureuils dans les pins, jonglant avec les gouttes, en me faisant chauffer un café sur mon bleuet camping-gaz, à la fin de l'averse, le soleil arrive, et c'est nu que je vais acheter un nouveau matelas.
Casse-croûte devant la tente, et direction plage pour la sieste, que je fais sous le soleil - heureusement pas violent -
Des nouveaux arrivants s'installent autour de moi ; juste à coté, Pat et Lio, que j'ai connu au Levant, arrivent et s'installent, dans la foulée Lola et Pilote nous rejoignent, suivis de près par Bijou ( un, pardon une Yorkshire croisé caniche ).
Lola est notre guide, et nous " organise" notre séjour.
Le soir, Moustapoil et serge, Astro (un autre Yorkshire ) sur leur talons, neptunium, nous rejoignent au chalet de Lola et Pilote ; premières rencontres, rigolades, et comme nous sommes des mauvais naturistes, rosé, rouge, champagne - pour Lola! lol ! - et la soirée se déroule entre les chansons de Moustapoil et les vécus de chacun, et se termine pour moi chez Bixende, et son boisbandé... cette nuit-là j'ai bien dormi ! pour une fois...
Le matin suivant, nous faisons le tour des nouveaux arrivants, Wood, alias Bernadote, arrive et installe ce que Pat appellera une déchetterie, tellement il en a mis partout, nous lui venons en aide pour monter sa tente, CoupleLille débarquent avec un combi Volkswagen américain, Island s'installe dans une tente carrée louée sur place, et nous nous retrouvons chez Lola pour le déjeuner...en s'étant ruiné chez le traiteur qui vend 100 g de crevettes entières à4€50 , ce qui fait quand même 45 € le kilo ! L'après-midi , plage, Lola nous a affublé d'un magnifique drapeau "être-naturiste" que le site a fait fabriquer spécialement pour l'occasion, je l'ai accroché à mon vélo, il flotte au vent...Island l'a raidi avec une tige métallique d'un cintre explosé, comme le drapeau ricain sur la lune...
Le soir, repas au restaurant "à l'orée des pins", Thierry nous rejoint, nous engoufrons des pizzas au son du groupe Montana qui nous susurrent des airs de Santana, plutôt bien faits, Pat nous a fait un numéro de mendiante quettant pour les pauvres naturistes, et elle a réussi à quêter quelques euros! puis nous avons guinché, ce qui nous a donné soif !
Rendez-vous est pris pour le lendemain, et au dodo.
Dimanche, petit tour le matin au marché de Montalivet, avec Pat, Lio, Island,et Thierry ; grand marché qui occupe tout le village avec les spécialités locales: on est dans le Médoc ! dégustation d'huîtres et de vins, de saucissons, de fromages, on a tout goûté ! à tous les stands ! il y a aussi plein de vendeurs de fringues, Pat était tentée par une petite jupe " de salope", étonnement de la vendeuse... on a ramené quelques denrées au centre...
Nous avons rendez-vous chez Lola pour l'apéro, le repas se fera à l'espace barbecue: il parait qu'il y aura des brochettes...
Et alors, HéHé ! Marie et Ludo sont arrivés ! Marie fête l'acquisition de son nouveau restaurant à la Rochelle, et pour l'occasion nous a préparé un repas gigantesque : nous sommes 15, il nous faudra deux jours pour le finir !
Nous investissons donc l'espace barbecue, avec drapeaux et banderole à l'appui ! et nous restons là, à bâfrer et faire les oufs sous un soleil mitigé ! Certains se sont déguisés en paparazzi ce qui donne des clichés des plus cocasses !
Et la journée s'est achevée à la plage, plantée de drapeaux "être-naturiste"
Le soir on essaye Bixende ! une table de 8 et c'est la catastrophe ! des crêpes pas cuites, des plats oubliés, des attentes dignes d'un retard de la SNCF, et le patron qui dit que c'est pas sa faute..."être-naturiste" c'est fini pour lui...Je lui réserve tout de même les faveurs de son rhum arrangé au boisbandé, je dors bien avec ça !
Les jours se suivent et se ressemblent. Il pleut par intermittence , mais le soleil nous chauffe quand-même bien !
Pat et Lio reprennent la route, Hé oui, y en a qui bossent !
Nous avons été accueilli chez Moustapoil , Serge, et Astro ! Mais ! Rhooo! pour une soirée spaguetti, hélas, au bout d'une heure d'efforts, l'eau n'arrivait toujours pas à bouillir ! problème de plaques de cuisson...
nous mangerons les restes ce soir !
Rolando nous invite chez lui le lendemain , il nous reçois comme un chef ! Tout y est ! Et on les a mangé, les spaguetti bolognaise ! malgrès les rincées, on passe une super soirée.
La nuit, c'est
pleine lune, je dors très mal...
Le matin, je prends une décision ! Je ne vais pas à Arna, je reste ici ! avec mes amis. je prolonge donc mon séjour, et annule l'autre.
L' après-midi, on s'essaye aux boules, sur le seul terrain du centre, occupé par des pros - belges mais pros ! - qui nous expliquent qu'il faut faire le cercle comme-ci, le cochonnet à telle distance, il faut tant de boules pour tant de joueurs, mais non, on ne lance pas la boule comme ça, blablabla... bref, de quoi vous dégoûter de jouer aux boules...mais nous tenons bon, nous jouons entre nous et nous rigolons bien !
Une nuit, vers 4h, un coup de foudre titanesque frappe la zone pare-feu juste derrière ma tente. Réveillé en sursaut, je pète la fermeture -éclair de la tente et là c'est le déluge ! ouf ! mon matelas flotte ! mdr ! Je passe la fin de nuit et une bonne partie de la matinée à écoper et sécher tout çà! Heureusement, le dieu RÄ me vient en aide. J'arrive même à réparer la zip ! j'ai pris un coup de froid cette nuit, j'ai mal à la gorge...
On a pris l'habitude , en revenant de la plage, de boire un coup à la terrasse du petit café, un lieu sympa avec du personnel sympa, le meilleur café d'Euronat, et une carte de thés à faire pâlir un colon anglais ! Il fait aussi de la restauration japonaise, on testera ! Mais ce soir c'est moules frites!
Super ! le restaurant a une grande terrasse, on s'y installe et tout le personnel est aux petit soins pour nous. La soupe de poisson est délicieuse, on sent que c'est du poisson, et pas des carcasses broyées, comme souvent! les moules aussi sont savoureuses, au roquefort ou à la marinière, fameux ! Dommage pour moi, je suis un peu malade, je les quitte pour un sommeil réparateur.
Mais les meilleurs moments ont une fin ! Plusieurs nous quittent ce vendredi, Lola, notre mère à tous, nous laisse à notre joyeux sort. L'après-midi, sur la plage, au niveau des bunkers, petite réflexion entendue : "Ils pourraient quand-même enlever ces gros blocs de béton, ça fait moche !" rien de méchant, si ce n'est que cela a été dit en allemand, par un jeune d'une vingtaine d'année ! Je lui ai répondu, dans la langue de Goethe , en tapotant le bloc :"Ya ! Deutsche qualität ! Das dauert !" (Oui ! qualité allemande ! ça dure longtemps !) il a tourné sur ses tongs , un peu...gêné...
le soir nous ne sommes plus que 6 :Serge, Moustapoil, Neptunium, Island, Bernadotte et moi. Nous réservons une table au petit café, pour manger japonnais : que des bonnes choses, soupe de champignons, sushis, bento, et petit saké leger pour finir. Splendide!
Après cela petit tour au
"Pescado loco", bar de nuit dirait-on, où Island, Bernadotte et moi nous sommes sabordés au frisen eis, un truc qui
flambe, et moult autres mélanges détonnant, avec deux allemands, je fais l'interprète pour Island, Bernadotte se débrouille très bien en teuton. Il est bien 4 heures du matin quand nous rampons jusqu'à nos couches...
Le samedi, départ de Moustapoil, Serge, Neptunium,Island...Je suis sur la plage avec Bernadotte, Thierry qui était parti est revenu avec madame, puis je dois rendre mon vélo, acquitter le surplus de camping, je part le lendemain.
Le soir, nous testons le chinois qui vient d'ouvrir à coté du Pescado loco (en fait c'est le même proprio ) et comme il n'y a qu'une terrasse,et qu'il pleut, nous nous installons dans le restaurant et on se régale, Bernadotte et moi ! cuisine trés fine, saveurs et odeurs extraordinaires ! la meilleure cuisine chinoise que j'ai jamais mangé ! Quelques verre au bar loco, et nous allons nous coucher, nous nous levons tôt! En effet, Bernadotte me propose de m'emmener à la gare de Soulac, mon train est à 7h30!
6h, je plie mes affaires, la tente, sous une pluie battante, et je quitte Euronat dans la voiture de Bernadotte comme je suis venu ! mouillé !
Steap-tease dans le ter qui m'emmène à Bordeaux, sous le regard amusé de la contrôleuse : "wouaou ! comme vous êtes bronzé !" heureusement il me reste quelques effets secs!
A 10h, je prends le TGV direction Strasbourg, rien à signaler si ce n'est ma carte banquaire qui refuse de fonctionner dans le train, donc rien à boire et rien à manger ! je résiste à l'envie d'entamer le saucisson que je ramène à madame, et j'arrive à la gare TGV Lorraine vers 16 h, à l'heure ! si ! à l'heure ! Madame est là pour me ramener moi et mes bagages mouillés at home.
les prochaines rencontres devraient se faire en Corse...
D'ici-là, portez-vous bien !