Durandalem livre 1 Les voyages de jacou Artz
Chapitre I L’enfance de Jacou Artz
- L’enfance
- La rencontre de Sirius Quiché
- Le voyage vers la Rochelle
- A la Rochelle
L’enfance
Pépin de Herstal a régné sur l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine, depuis 687.
Il a placé sur le trône successivement Thierry III, Clovis III, Childebert III, puis Dagobert III. Mais ces monarques n’avaient que le titre, Pépin de Herstal était le vrai chef.
A sa mort, en 714, l’anarchie se réinstalle sur tous les fronts, les frontières sont menacées au Nord par les Frisons, à l’Est par les Saxons, au Sud-Ouest par les Arabes et au Sud-est par les Lombards.
Un de ses fils bâtards, emprisonné par la reine, sa belle-mère, s’évade et prend le nom de Charles Martel. Il essaye et réussit à devenir puissant et reconquiert l’Austrasie et la Neustrie.
C’est dans ce contexte qu’en 723 à Mettis, en Austrasie, je viens au monde sous le patronyme de Jacou Artz, fils de Joseph Artz, médecin, réputé sorcier, et d’Adélaïde Bount, apothicaire, dans le cabinet de Joseph, contigu à l’échoppe d’apothicaire.
Mes années d’enfance de petit Jacou sont heureuses.
Une éducation m’est donnée par les moines de l’évêché de Mettis, et une formation militaire est mise en place au sein des installations de Divodurum, place forte militaire de Mettis.
Très tôt, sous la gouverne de mes précepteurs, trois moines érudits, frère Tok, frère Igor et frère Suro, je maîtrise la lecture et l’écriture de plusieurs langues, les mathématiques, l’astrologie me sont enseignées, ainsi que quelques sciences encore incomprises même par les plus érudits.
Un jour de printemps, en l’an 732, Charles Martel, venant de Strateburgo où il a levé une armée formée en partie de jeunes volontaires, arrive à Mettis pour rencontrer Joseph Artz, mon père, dont il a entendu grand bien.
Celui-ci est invité à suivre Charles qui prépare la conquête de l’Aquitaine, contrée alors aux mains des Arabes et du puissant Abd al-Rahman. Charles a besoin des sciences que possède Joseph, et des talents d’apothicaire de son épouse.
Je suis alors âgé de neuf ans, blond haut de cinq pieds six pouces, accompagné de mes trois précepteurs, j’entame alors avec mes parents un long voyage jusqu’aux Marches de Bretagne, où Charles doit rencontrer Eudes. Il est à la tête de l’armée d’Aquitaine, et a demandé l’aide de Charles, et du chevalier Roland, Comte des Marches de Bretagne.
Le voyage est inconfortable, les routes et chemins ne sont pas entretenus.
La rencontre a lieu dans le camp de Charles, établi dans la plaine.
Eudes fait part des dernières nouvelles :
« L’armée d’Abd al-Rahman remonte vers le Nord, ils seront bientôt en vue de Poitiers !
- C’est là que nous les arrêterons ! » dit alors Charles , ordonnant à ses troupes de se mettre prestement en chemin vers Poitiers.
Il est décidé qu’un bateau serait affrété pour la Rochelle, ou un comptoir possède tous les ingrédients qu’il faut, avec à bord Joseph Artz, mon père, un blond de six pieds dix pouces, son épouse, Adélaïde, ma mère, blonde de six pieds, et moi, leur fils Jacou, flanqué de mes trois moines précepteurs, bruns à calotte, frère Tok, six pieds, frère Igor, six pieds deux pouces, et frère Suro, cinq pieds dix pouces.
Il s’agit de fabriquer des onguents, des plâtres et des pommades pour soigner les plaies des combats des soldats qui vont se battre contre les Arabes, et à la Rochelle, ils pourront le faire. Le comptoir est à une journée de cheval de Poitiers.
La route n’est pas sûre, il vaut mieux aller jusqu’à Brivates Portus, et prendre un bateau.
Trois soldats sont désignés pour escorter les voyageurs. Le capitaine Armand Troille, le soldat Bernard Laplace, et le jeune volontaire de vingt-et-un ans, de Strateburgo, Clément Sandre.
Armand Troille a quarante ans, brun, six pieds quatre pouces, bien musclé.
Bernard Laplace, blond, a trente ans, six pieds deux pouces.
Clément Sandre est blond, six pieds quatre pouces, fin et élancé.
Tandis que les troupes de Charles et d’Eudes se mettent en route vers Poitiers, la petite troupe et son escorte galope vers Brivates Portus.
Nous arrivons dans la soirée au port de Brivates Portus, et allons à la seule auberge sur le port. Heureusement, il reste quatre chambres, le couple Artz en prend une, les soldats une autre, les moines une troisième et la dernière sera occupée par le jeune volontaire Clément Sandre, et moi, Jacou, pour qui Clément s’est pris d’affection.
Clément est ébahi de mon érudition, alors que je n’ai que neuf ans.
La rencontre de Sirius
Le soir, lors du dîner dans la grande salle de l’auberge, nous nous faisons accoster par un homme grand, de près de sept pieds, aux cheveux noirs, bien charpenté, habillé d’une tunique bariolée.
« Bonsoir madame et messieurs ! Je vous ai entendu parler, vous venez de l’Austrasie ! Connaissez-vous l’abbaye des Glandières ?
- Oui, répond Frère Tok, elle se trouve à dix lieues de Mettis. Mais pourquoi cette question ?
- Il doit y avoir une grotte sur la colline au Sud de l’abbaye. La connaissez-vous ?
- Que nenni ! Nous ne connaissons pas bien les alentours de l’abbaye. Il y a un petit village derrière la colline, du nom de Durandalem…
- Durandalem, dites-vous…Durandalem…répète-t-il pour s’en souvenir. Je dois m’y rendre afin de vérifier quelque chose… dit-il sans ajouter plus de précisions.
- Nous, nous cherchons un bateau pour nous emmener à la Rochelle, dit joseph Artz .
- J’ai un bateau ! dit l’homme en tunique bariolée, je peux vous mener à la Rochelle !
- Vrai ? Ce serait formidable ! Nous n’aurions pas à chercher ! Que demandez-vous pour le voyage ?
- Je dois entreprendre un long voyage, il me faut des denrées pour cela ! Ici, je ne trouverai pas tout ce dont j’ai besoin, alors qu’à la Rochelle je trouverai peut-être ce qu’il me faut. Je m’y rends, donc je vous invite gracieusement à mon bord pour le voyage !
- C’est un comptoir dit alors l’aubergiste, qui semble bien au fait, où accostent tous les bateaux venant des provinces du Nord comme des confins du continent noir. Des caravanes arrivent de tous les coins du continent, quand elles ne sont pas pillées, vous trouverez sûrement ce que vous cherchez !
- Alors, c’est dit ! Nous embarquons à l’aube, en direction de la Rochelle !
- Mais comment te nommes-tu, étranger ? demande Joseph, ton accent n’est ni de Neustrie, ni de Bretagne, ni d’Austrasie…
- Je me nomme Sirius Quiché, je viens de terres très lointaines vers l’Ouest !
Sirius, six pieds dix pouces, les cheveux noirs longs, large d’épaule, il inspire le respect !
- Il y a des terres vers l’Ouest ? demandé-je alors.
- Oui mon garçon, il y a un monde au-delà des mers que tu vois !
- Ah ça ! Je demande à voir ! J’irais bien voir ! dis-je.
- Viens avec moi alors, en partant de la Rochelle, je m’y rends, c’est là-bas que je suis né ! Mon peuple s’appelle les Mayas.
- Holà ! Ce jeune garçon n’ira nulle part sans moi ! dit Clément Sandre, sentant qu’il faut protéger le fils de Joseph Artz.
- Des terres à l’Ouest ? Vous divaguez ! dit frère Igor. la Terre s’arrête au-delà de l’horizon, et tous ceux qui y sont allés sont tombés !
- Balivernes ! dit alors Sirius. La Terre est ronde, et si vous continuez toujours vers l’Ouest, vous arriverez sur mes terres, et plus loin, une autre mer vous mènera dans les contrées d’Orient.
- C’est vrai ? demandé-je, peut-être pourriez-vous répondre aux questions que j’ai posé à mes précepteurs, ils n’ont pas su répondre, hormis une pirouette ecclésiastique…
- Je ne vous permets pas ! dit frère Igor en colère, notre enseignement est le seul que vous devez avoir, les autres sont des charlatans !
Clément est amusé par ce bambin qui ose tenir tête à ses précepteurs, et Joseph dit alors :
- Jacou a toujours été avide de réponses sur tous les sujets, et il a souvent raison quand il émet une réponse.
- Mais enfin, maître Artz, faites entendre raison à votre enfant ! Nous sommes les seuls qui puissions lui donner une éducation correcte, et sûrement pas cet illuminé !
- Cet illuminé, comme vous me nommez sait sûrement bien des choses que vous ignorez, engoncés dans vos certitudes ! Mais arrêtons là cet échange inutile. Je disais donc que j’ai un bateau, et si vous voulez en profiter, nous partons demain matin avec la marée…
- Père ! Moi je crois ce que dit Sirius ! Laisse-moi aller avec lui vers l’Ouest ! Je ne vous suis d’aucune utilité dans votre mission, et l’éducation de mes précepteurs semble arrivée à sa limite.
- Comment oses-tu ! dit frère Suro, le deuxième moine. Tu mérites une correction !
- Si vous levez la main sur lui, dit alors Clément, vous aurez affaire à moi ! Et il sort son épée de son fourreau.
- On se calme ! dit le capitaine Armand Troille. Clément ! L’épée au fourreau !
- C’est vrai, père, ils ne m’apprennent plus rien depuis un moment, et ne font que rabâcher des passages de la Bible qui ne m’intéressent pas plus que cela ! Je ne veux pas rentrer dans les Ordres, je veux explorer le Monde !
Messieurs les moines, je vous suis reconnaissant pour l’éducation et l’érudition que vous m’avez inculquées, souffrez que tout votre savoir m’est maintenant acquis. Sirius m’ouvre de nouvelles voies de connaissances, et je voudrais vraiment le suivre, et devenir son disciple !
- Oh garçon ! dit Sirius. Je décide moi-même qui sera mon disciple ! Mais puisque tu es avide de cela, je consens à t’enseigner mon savoir, si tes parents et tes précepteurs le jugent opportun. Et puisque ce jeune soldat veut te protéger, il va falloir qu’il me suive également et suive mon enseignement !
- Je vous suivrai, et serai votre disciple, si Jacou est avec.
- Puisque telle est sa volonté, dit sa mère Adélaïde Bount, laissons-le partir, Joseph ! Bien qu’il n’ait que neuf ans, il est déjà très mature !
- Je le concède, dit frère Tok, le troisième moine. Nous lui avons donné un bon bagage pour affronter les vicissitudes de la vie, et il a raison ! Il a encore à apprendre et nous ne pourrons pas rassasier sa soif d’apprendre et de découvrir.
- Soit ! Il est temps de nous coucher, nous pourrons en discuter pendant le voyage vers la Rochelle. » dit alors Joseph Artz.
Les protagonistes prennent mutuellement congé est se rendent dans leurs chambres respectives.
Le voyage vers La Rochelle
Le lendemain, après un petit déjeuner copieux, la troupe arrive au port où est amarré sur le bateau de Sirius.
C’est un voilier de quarante pieds, doté d’un grand mat, supportant le grand hunier. A l’avant, sur un mat couché flottent le grand et le petit foc. De chaque côté, sur le pont, un banc de nage permet les manœuvres à la rame, ou par absence de vent.
Ils sont accueillis par deux femmes, que Sirius présente :
« Voici mon équipage, les jumelles Itzel et Akna Pacal, des filles Mayas, comme moi, elles sont de bons marins, et elles manœuvrent ce voilier comme personne !
Les deux filles de trente cinq ans sont grandes, six pieds cinq pouces, rousses, et un corps bien musclé par la navigation.
Elle ne parlent pas votre langue, c’est la première fois qu’elles mettent le pied de ce côté de la grande mer. Embarquons, je vais vous montrer vos quartiers, c’est un petit bateau, mais il y a de la place, en se serrant un peu ! dit-il en rigolant.
Les moines ne sont pas chaud pour faire le voyage.
- Maître Artz, donnez-nous notre congé, considérez que notre tâche est terminée. Nous ne tenons pas à embarquer sur ce voilier, dit frère Igor.
- Certes, si vous l’estimez vous-même, j’y consens, dit Joseph. A Mettis, vous irez voir Charles d’Ortega, le banquier qui gère mes biens en mon absence, et lui demanderez votre solde, il figure dans le livre de compte. Mais vous n’allez pas rentrer tout seul en Austrasie !
- Je vous donne le soldat Bernard Laplace comme escorte ! dit alors le capitaine Armand Troille. Bernard, tu les accompagnes jusqu’au campement de Charles, et tu demanderas une escorte pour le voyage vers Mettis.
- Grand merci capitaine ! Nous sommes rassurés ! dit frère Igor.
J’avais déjà embarqué, je redescend et dis aux moines :
- Je vous remercie pour tout ce que vous m’avez appris ! Soyez sûrs que j’utiliserai ce savoir à bon escient !
- Au revoir, jeune érudit ! Tu es le meilleur élève que nous ayons eu ! N’est-il pas, mes frères ? Et les deux autres moines acquiescent.
- Il faut embarquer, dit Sirius, si on veut profiter de la marée ! »
Et après des adieux chaleureux, les filles larguent les amarres, et Sirius, sous les regards ébahis des passagers, éloigne le bateau du port, juste en bougeant la main !
Le capitaine dit que c’est de la diablerie !
Les Artz n’en reviennent pas et croient rêver…
Pour ma part, tout excité :
« Whouah ! Tu as le pouvoir de déplacer les choses !
Clément demande si les filles et les autres Mayas aussi ont ce pouvoir.
- Oui, Jacou, j’ai ce pouvoir, que m’ont enseigné les chamans, et suis le seul à part eux à le posséder, les filles n’ont pas encore ce pouvoir. Mais je leur enseignerai à notre arrivée et te l’enseignerai, et toi aussi, tu pourras déplacer ce que tu voudras à distance ! »
Elles ont hissé le grand hunier et le voilier file sur l’eau, direction la Rochelle, au Sud.
Une fois au large, Itzel et Akna se déshabillent, et nues, manœuvrent la voile au vent.
Elles montrent de magnifiques seins bien ronds, un corps musclé et une toison rousse soignée.
« J’espère que la nudité ne vous choque pas ! dit Sirius. Les filles vivent nues quand elles le peuvent, moi aussi je suis un adepte du corps libre, sans entrave vestimentaire ! Je vous engage à en faire autant, si cela vous tente, le vent du large sur les corps nus est délicieux ! Si cela ne vous dérange pas, je vais aussi enlever ma tunique.
- Cela ne nous dérange pas ! dit Joseph, Adélaïde confirme. Ils ont l’habitude de voir des gens nus dans leurs métiers de soigneurs.
Sirius alors se déshabille, c’est un homme de cinquante ans, robuste sur ses six pieds dix pouces. Un poitrail large, un ventre musclé, et une toison noire qui couvre en partie les bourses et le membre de six pouces.
- Nous allons faire de même, disent les parents de Jacou en se dévêtant, toi aussi, Jacou tu peux ! je m’exécute en souriant à l’idée que les moines auraient pu assister à cela et en seraient grandement offusqués ! La nudité est taboue au sein du Clergé.
- Je n’ai jamais essayé ! dit Clément, un peu émoustillé par les corps de jumelles. Mais c’est l’occasion ! » Et il se déshabille. Clément est un bel homme de vingt-et-un ans, bien bâti, blond, de six pieds quatre pouces. Une magnifique toison dorée couvre son pubis.
Le capitaine, ne voulant pas rester en plan, enlève aussi ses habits. quarante ans, brun, six pieds quatre pouces, il dévoile un corps d’athlète, une musculature impressionnante, des pectoraux bien fermes et des biceps bien formés. Ses abdominaux en saillie, le pubis couvert d’un duvet brun.
Le bateau file porté par le vent du Nord. La vie s’organise à bord, Adélaïde prend en charge les repas, aidée par les jumelles Mayas.
Clément demande à Sirius de parler de son pays.
« L’Empire des Mayas s’étend sur toute une péninsule de mille lieues, bordée à l’Est par la Grande Mer sur laquelle nous voguons actuellement, et à l’Ouest par une autre mer, encore plus grande, qui permet d’accéder aux pays d’Orient, et aussi, bien plus loin, au continent noir, l’Afrique, sur sa côte Est. Mon peuple a bâti une civilisation basée sur l’adoration des dieux, des grandes pyramides se sont élevées partout dans le pays, afin de se rapprocher des dieux et nombreuses sont les personnes sacrifiées aux sommets de ces pyramides en offrandes aux dieux.
Je ne suis pas un adepte de ces sacrifices, les sœurs Itzel et Akna Pacal étaient destinées à être sacrifiées, tel était leur destin, car elles avaient une grande valeur étant filles d’une reine Maya. Dans ma civilisation, plus le ou la sacrifiée a de la valeur, et plus les dieux sont contents, et favorisent la pluie, les récoltes, mais surtout la victoire lors d’une bataille. En effet, la civilisation Maya est formée de plusieurs peuples qui se font continuellement la guerre, pour le contrôle d’une rivière ou d’une colline. Je suis moi-même formé pour être prêtre, mais j’ai refusé de sacrifier aux dieux des êtres humains, je les ai reniés, j’ai perdu tout prestige alloué aux prêtres, toute notoriété, et donc toute valeur, ce qui m’a permis d’échapper au sacrifice, et en tant que prêtre, j’ai échappé à la mort, mais j’ai été banni de la cité Maya.
Je suis parti vers le Sud, vers les montagnes, avec les sœurs Pacal qui fuyaient leur destin funeste, et nous avons été recueillis par des chamans Mayas qui vivent nus, ils nous ont enseigné les arts mayas, les sciences de la navigation, et quelques pouvoirs, dont celui que tu as vu tantôt. »
Mes parents et moi ne perdons pas un mot du récit de Sirius, fascinés.
Le soir arrive, les couchettes accueillent les passagers, Les filles dorment sur le pont, elles veillent à tour de rôle.
Clément n’arrive pas à trouver le sommeil, ses pensées vont aux filles sur le pont.
« Je vais faire un tour sur le pont, histoire de respirer la fraîcheur du soir marin, dit-il, et se retrouve nu en compagnie des jumelles.
Il essaye d’entamer une conversation.
- Moi Clément ! Apparemment elles comprennent.
- Itzel !
- Akna !
- Vous êtes très belles ! » dit-il en faisant des gestes avec ses mains, ce qui fait rire les rousses.
Et elles voient bien, même si elles ne comprennent pas ce que dit Clément, qu’il a des envies de contact avec elles, son entrejambe en témoigne ! Alors elles s’approchent de lui, et commencent à le caresser, sur le dos, le ventre, le bas-ventre…
Clément retourne à sa couchette, tout le monde dort, bercé par la légère houle, tandis que le bateau file vers le Sud.
A la Rochelle
La traversée de nuit, gérée par les jumelles Mayas s’est passée sans problème, et au petit matin, la côte est en vue, et le port de la Rochelle est droit devant elles.
Elles crient alors « Kab ! » ce qui réveille les voyageurs.
Clément demande à Sirius ce que veut dire « Kab ! » que les filles ont crié. Il lui répond :
« On peut traduire cela par Terre ! Quand la Terre est en vue. Je vous conseille vivement de vous habiller ! »
La manœuvre d’accostage dans le grand port de la Rochelle est terminée, les voyageurs se séparent. Rendez-vous devant le bateau dans une heure.
Joseph et Adélaïde recherchent une apothèque, afin de se fournir en matériel, les soldats cherchent un chariot pour rallier Poitiers, et Sirius, moi et les filles, rhabillées, faisons le plein de vivres, d’eau et de boissons.
Plus tard, les protagonistes se retrouvent au bateau.
Sirius a trouvé les denrées qu’il cherchait pour faire le voyage.
Le capitaine alors dit à Clément :
« Je suis désolé, mais tu ne partiras pas sur la mer avec Jacou et Sirius ! Tu dois accompagner Joseph et son épouse à l’abbaye fortifiée de Surgères afin qu’ils puissent élaborer leurs remèdes en sécurité !
- Mais Capitaine, vous aviez dit que vous les accompagnerez !
- Les choses ont changé ! Les Arabes sont aux portes de la ville de Rochefort ! Ils assiègent la ville, Elle est heureusement entourée de remparts. Mais d’autres troupes la contournent et avancent vers le Nord. Bientôt elles seront ici ! Je dois rester pour organiser la défense de la place et du port. Toi, tu dois partir au plus vite pour l’abbaye, je vous ai trouvé un chariot. Tu seras leur garde du corps, et ne les laisseras jamais sans ta protection !
Sirius, je te conseille vivement d’embarquer le plus vite possible, emmène le jeune Jacou avec toi, ici il ne sera pas en sécurité !
- Nous embarquons immédiatement ! dit Sirius. Jacou, dis adieu à tes parents, tu les reverras quand nous reviendrons.
- Adieu mon fils ! dit Adélaïde, en serrant fort son enfant dans ses bras.
- Adieu mère, adieu père, soyez prudents, et rentrez sains et saufs à Mettis !
- Adieu fils, que ce voyage t’instruise et te rende fort !
- Grand merci, père, dis-je, serrant ma tête contre le torse de Joseph.
- Adieu, petit homme ! dit Clément. J’aurais aimé t’accompagner dans cette odyssée, mais de protéger tes parents est une belle mission, et je m’y emploierai corps et âme !
- Merci Clément ! Quand je reviendrai, je te trouverai et te raconterai mon aventure !
- J’y compte bien ! Bon voyage, Jacou ! Bon voyage Sirius ! Bon voyage, Itzel et Akna ! Peut-être nous reverrons-nous un jour ? Les jumelles sont tout sourire. Il regrette néanmoins de ne pas embarquer pour un long voyage où les distractions sont rares et les filles disponibles pour s’occuper bien agréablement !
- Soyez confiants Joseph et Adélaïde ! Vous participerez grandement à la victoire de Charles sur Abd al-Rahman ! dit Sirius. Ne vous en faites pas, Jacou est entre de bonnes mains, j’ai le pouvoir de connaître son destin, il reviendra en Austrasie !
Itzel ! Akna ! Chargez nos victuailles ! Nous levons l’ancre ! »
Et le bateau s’éloigne du quai, poussé par une force invisible qui le met en direction du large, vers l’Ouest. Les filles lèvent les voiles, se déshabillent et l’embarcation vogue vers le couchant.
Au port, les derniers préparatifs se font en hâte, le chariot est rempli de médecines diverses, et bientôt Clément, Joseph et Adélaïde quittent la Rochelle, en direction de Surgères, où ils pourront élaborer leurs potions, onguents et remèdes en toute sécurité pour soigner les soldats de Charles.
Le capitaine Armand Troille a pris en main les défenses de la place, tous les entrepôts sont vidés, les marchandises chargées sur les bateaux puis toutes les embarcations sont menées au large, hors de portée des Arabes. Aucun bateau, ne serait-ce que la moindre petite barque, n’est resté au port ! La population civile de la ville a aussi été évacuée sur les bateaux, ainsi que tous les animaux ; sur la place, il ne reste plus que l’armée des soldats du roi, menée par le capitaine Troille.
Les premières troupes arabes arrivent bientôt à portée de flèches, et ce sont des salves successives qui pleuvent sur les assaillants, sans relâche, une pluie ininterrompue de flèches déciment les avant-postes des arabes, qui décident de rebrousser chemin.
Ayant perdu près de la moitié de leurs effectifs lors du premier assaut, les Arabes décident de laisser cette place trop bien défendue, et la contournent alors par l’Est, abandonnant leurs morts et leurs blessés.
Bientôt, il n’y a plus d’Arabes valides dans le périmètre, ils essayent d’attaquer encore La Rochelle par les remparts Est, en vain, avec de lourdes pertes à chaque tentative d’assaut. Finalement, toutes les troupes contournent la zone dangereuse par l’Est, et filent directement vers Poitiers, où Charles Martel les attend, de pied ferme !
Armand Troille alors envoie ses soldats achever les blessés et récupérer leurs armes, près de trois cents guerriers gisent devant la Rochelle !
Chapitre II L’apprentissage de Jacou Artz
- La traversée de la Grande Mer
- Une journée en mer
- Le nouveau continent
La traversée de la Grande Mer
Sur le bateau, tous les quatre nous avons pris nos aises, les filles naviguent nues, et c’est nu également que Sirius a commencé l’enseignement de son nouveau disciple, tout aussi nu. J’écoute les paroles de Sirius, que j’enregistre sans en perdre une !
Dans la soirée, le vent a cessé, le bateau est immobile au milieu de nulle part. Les jumelles préparent le repas, Sirius est content de l’intérêt que je porte, moi son disciple, à son enseignement.
« Combien de temps va durer le voyage ? demandé-je .
- Si les vents nous sont favorables, nous arriverons d’ici trois semaines. Quatre si les vents ne soufflent pas dans la bonne direction ! Et six semaines sans vent, aux bancs de nage.
- Et, arrête-moi si je dis des bêtises, si tu mettais une barque devant le bateau, attachée, à quelques pas de nous, et que tu la pousses avec ton pouvoir, comme tu l’as fait pour sortir du port de La Rochelle, elle ne nous tirerait pas vers l’avant ?
- Quelle imagination ! Et quelle ingéniosité ! C’est une idée géniale !
Alors, parlant en Maya, Sirius appelle les filles : Akna et Itzel, venez que je vous raconte ce que notre jeune disciple a trouvé ! »
Et d’emblée, nous confectionnons une embarcation avec des flotteurs faits de peaux de moutons gonflées que nous mettons à l’eau devant le bateau.
Sirius alors, de sa main, fait avancer cette petite embarcation, qui tire le bateau, et celui-ci vogue à nouveau, sans un souffle de vent !
« Comment n’ai-je pas pensé à cela moi-même ? dit Sirius. C’est formidable ! Les filles ! Je vais naviguer cette nuit ! Vous pouvez vous coucher, pour une fois ensemble ! Au matin, le vent va sûrement se lever, et vous reprendrez la barre.
- Puis-je rester avec toi ?
- Oui, tu peux, Jacou ! répond Sirius en souriant. Nous pouvons discuter de ce que tu vas voir en arrivant chez les chamans Mayas.
- Ils vivent nus, as-tu dit, pour quelle raison ?
- Le corps nu, sans aucune couverture textile ou de peau de bête, est plus apte, d’une part à respirer, tous les pores, de petits trous minuscules dans la peau, participent à la régulation de la température du corps, et les vêtements entravent partiellement cette faculté, d’autre part à recevoir les bienfaits du soleil, le rayonnement des astres, et les signaux parvenant du ciel.
- La peau respire ?
- Oui Jacou, elle absorbe le gaz dans l’air qui s’appelle oxygène ainsi nommé parce qu’il oxyde les métaux à son contact. Et dans l’eau, la peau absorbe aussi ce gaz, qui est un des composants même de cette eau, avec un autre gaz, l’hydrogène, ainsi appelé parce qu’il est justement l’élément principal de l’eau, Hydro en Grec. L’hydrogène est le gaz le plus rependu dans l’Univers ! Si nous couvrons tout notre corps de peinture, en bouchant tous les pores, nous mourons asphyxiés par manque de régulation du corps, malgré nos poumons !
- Bigre ! Alors nous avons besoin que notre peau soit propre pour mieux respirer ! Et tu parlais aussi de signaux que notre corps capte . Des signaux ? Il y a des gens dans le ciel qui font des signaux ?
- Oui ! Il y a des multitudes de mondes comparables à notre Terre dans le ciel ! Regarde les étoiles ! Ce sont autant de soleils comme le nôtre, et autour de beaucoup de ces étoiles gravitent des planètes, la plupart sont désertes, gazeuses, glacées ou en fournaises, il y est impossible d’y vivre, mais certaines ont réuni les conditions pour être propices à la vie et des formes de vies se sont développées sur celles-ci.
- Gravitent ?
- Oui, ces terres tournent autour des étoiles, comme la Terre tourne autour du soleil. Elle en fait le tour en un an, s’exposant plus ou moins à son rayonnement, ce qui fait les saisons.
On appelle cela la gravitation, c’est un équilibre entre la force qui attire la Terre vers le Soleil, et une force qui a tendance à l’éjecter dans l’espace, à cause de sa vitesse de déplacement. Il se passe la même chose avec la Lune, qui gravite autour de la Terre.
Une autre forme de gravitation, que l’on nomme la gravité, est celle qui nous maintient sur Terre et nous empêche de nous élever dans les airs. Elle est générée par la rotation de la Terre sur elle-même. Mais les anciens chamans connaissaient le moyen de contrer cette gravité !
- Tu veux dire qu’ils pouvaient voler ?
- Oui Jacou ! Notre communiquant, le chaman Zãk fait des recherches sur une potion qui jadis permettait aux chaman de voler. Cette potion s’est égarée dans la nuit des temps, mais Zãk a eu la révélation que bientôt il la retrouvera ! Tu en sauras plus à notre arrivée, et oui, toi aussi tu pourras voler !
Parmi ces formes de vie, donc, certaines ont évolué vers une vie intelligente, comme les Humains sur Terre, créant des civilisations qui ont atteint un tel niveau de connaissances et de technologie qu’elles peuvent voyager d’un monde à l’autre, comme nous le faisons d’une terre à l’autre en bateau. Sauf que leurs bateaux sont des vaisseaux capables de vitesses extraordinaires et peuvent parcourir des distances incroyables en peu de temps. Ce sont ces civilisations qui envoient des signaux, que les chamans captent sur la totalité de leur corps.
- Mais ces signaux, comment sont-ils ? lumineux, comme un grand feu ? que disent-ils ?
- Non, ce sont des ondes que nous captons par des capteurs répartis sur tout notre corps, comme les ondes sonores que nous captons par des capteurs dans nos oreilles, et les ondes lumineuses que nous captons par des capteurs dans nos yeux.
Ces ondes peuvent signifier différentes choses, elles peuvent prévenir d’un danger, d’un astre qui risque de percuter la Terre, elles fournissent l’énergie cosmique nécessaire à la méditation des chamans, il y a des ondes qui nourrissent nos corps, ou alors elles annoncent la venue de messagers… Peut-être rencontreras-tu des êtres venus d’ailleurs !
- Mais ils sont comme nous, ces êtres venus d’ailleurs ?
- Ceux que j’ai rencontrés ont une apparence semblable à la nôtre, mais la vie peut prendre toute sorte de forme, que nous n’imaginons pas ! »
Le bateau, tiré par l’embarcation que pousse Sirius avance silencieusement dans la nuit étoilée, de temps en temps, un trait de lumière traverse le ciel.
« Tu as vu, Sirius ! C’est quoi ce trait dans le ciel ? demandé-je.
- C’est un rocher qui rentre dans l’atmosphère de la planète, et qui brûle parce qu’il va trop vite.
- Atmosphère ?
- Oui, la Terre est entourée d’une sphère de gaz qui la protègent et la tempèrent.
- tempèrent ?
- Oui, cette couche de gaz empêche le soleil de brûler la surface de la planète le jour, et conserve la chaleur de la planète la nuit. Sans cette atmosphère, la Terre serait une planète infernale le jour, et une planète glaciale la nuit. Aucune forme de vie n’aurait pu de développer dans ces conditions !
- Mais ce rocher, pourquoi brûle-t-il ?
- C’est le frottement de l’air de notre atmosphère sur le rocher qui l’échauffe jusqu'à le consumer de chaleur. Le frottement produit de la chaleur, comme quand tu frottes tes mains pour les réchauffer.
- Il peut nous tomber dessus ce rocher ?
- Oui, s’il est assez gros, sinon il brûle complétement et disparaît en poussières.
- Mais il vient d’où, ce rocher ?
- Il y a des multitudes d’astres dans le ciel ! certains sont des étoiles, comme notre Soleil, d’autres sont des planètes, comme notre Terre, qui tournent autour des étoiles, et d’autres sont des astres solitaires, des rochers qui parcourent l’infinité du ciel sans but précis, rencontrant parfois une planète, comme celui que tu as vu s’allumer dans la nuit. »
Je scrute alors le ciel noir, parsemé de points lumineux, à la recherche d’une lumière qui bouge, mais ne vois rien.
Au bout d’un moment, je demande :
« On ne voit rien autour de nous, et à peine l’embarcation que tu pousses ! Comment sais-tu que nous allons dans la bonne direction ?
- Je me guide par rapport aux étoiles dans le ciel !
- Tu sais les reconnaître ? Toutes ?
- Oh non ! Quelques-unes seulement ! Tu vois cette étoile, plus basse que les autres, à tribord ?
- A tribord ?
- Oui ! Sur ta droite quand tu regardes l’avant du bateau !
- Ah oui ! Je la vois !
- Elle indique le Nord de la Terre. Nous la gardons sur tribord pour aller vers l’Ouest.
Certaines de ces étoiles forment des constellations, que les Mayas ont nommé de noms d’animaux, parce que si on relie par un trait imaginaire certaines d’entre elles, le dessin nous rappelle la forme d’un animal. Tiens, au-dessus du bateau, tu vois ces quatre étoiles qui forment un carré, et les trois à gauche devant le carré On dirait un ours…
- Oui, je les vois !
- Il y a beaucoup de constellations, mais ce ne sont qu’une apparence !
- Comment cela ?
- Les étoiles apparaissent comme si elles sont situées sur le même plan, que les anciens Egyptiens ont appelé la Voûte Céleste. Mais en réalité, il y a des distances énormes entre elles, et celles que tu vois petites et peu brillantes sont parfois plus grosses que les autres mais beaucoup plus lointaines...
- Elles n’ont pas toutes la même taille ?
- Non ! Notre Soleil est parmi les plus petites étoiles du ciel. Certaines sont mille fois plus grosses !
- Comment peux-tu savoir qu’elles sont plus grosses ?
- Ce sont les explications que nous donnent ceux qui viennent du ciel. Nous apprenons beaucoup de leur enseignement ! Ils nous ont aussi expliqué comment construire un appareil qui permet de voir très loin dans le ciel, avec des lentilles en verres, qui grossissent l’image que l’on voit en regardant dans un tube.
- Et les planètes, comme notre Terre, il y en a aussi de différentes tailles ?
- Oui, autour de notre Soleil tournent plusieurs planètes, certaines sont bien plus grosses que la Terre !
- Il y a plusieurs planètes qui tournent autour du Soleil ? Avec des gens dessus ?
- Non pas de gens ni de vie sur ces planètes ! Pour qu’il y ait la vie, il faut réunir plusieurs conditions, comme l’atmosphère dont je t’ai parlé, que l’on n’a pas sur ces planètes. Regarde à nouveau l’étoile qui nous guide, au Nord. Au-dessus sur sa gauche, tu vois un astre bleuté. C’est une planète, qu’on appelle Vénus, en hommage à la déesse Romaine de l’Amour. Elle tourne aussi autour de notre soleil, et on peut la voir souvent parce que le soleil l’éclaire. Les anciens l’appelle l’Etoile du Berger. Mais il y fait sûrement très chaud, et on ne pourrait pas y vivre. Mais maintenant, il fait froid, nous allons nous couvrir ! Veux-tu descendre dans la cabine me ramener ma grosse tunique, et te prendre aussi de quoi te réchauffer ?
- Oui Sirius, j’y vais !
Et je reviens, emmitouflé dans une peau de bête, et amène la tunique fourré à mon Maître.
Tu m’a parlé de tribord, qui veut donc dire droite en « marin » ?
- Oui, tribord est à droite quand tu regardes la proue du bateau, la gauche se nomme bâbord.
- Mais pourquoi ne pas appeler cela droite et gauche ?
- Si tu regardes la poupe, l’arrière du bateau, si je suis devant toi et que je te dis d’aller à droite, tu vas aller à ta droite, c’est-à-dire à ma gauche. Par contre, si je te dis d’aller à tribord, tu iras bien à ma droite, et à ta gauche ! Tribord est toujours du même côté, quelle que soit ta position sur le bateau. L’autre côté s’appelle bâbord.
- J’ai compris ! c’est ingénieux !
Sirius sourit de la soif de savoir de son disciple, et est heureux de pouvoir enseigner son savoir. Il dit :
- Tu devrais maintenant aller te coucher, nous continuerons cette discussion la nuit prochaine !
-Tu as raison, je suis fatigué, et le sommeil me gagne ! Je vais rêver aux étoiles ! Mais toi, tu ne dors pas ?
- Non, je suis habitué à veiller, je me reposerai quand les filles seront réveillées et que le vent nous portera !
- Alors bonne nuit, Maître Sirius, et merci pour ton enseignement ! Cela me passionne !
- Je n’en suis pas étonné ! Tu es un garçon avide de connaissance, et j’ai plaisir à t’enseigner ! Pour l’heure, passe une bonne nuit, et essaye de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les filles ! Ce n’est pas souvent qu’elles peuvent dormir ensemble ! »
Je descend dans la cabine, et me glisse doucement sous les couvertures de ma couche, à côté les filles dorment profondément. Je ne tarde pas à m’endormir aussi, bercé par la mer calme.
journées en mer
L’aube est à peine naissante que le vent se lève, faisant quelque peu danser le bateau, et réveillant les filles.
Elles enfilent une tunique, sortent alors, et rapidement hissent la voile, récupèrent l’embarcation pour l’arrimer à la poupe, à l’arrière du bateau, qui maintenant file à bonne allure.
Moi aussi je me réveille, et me lève, il fait froid le matin sur la mer, et le vent ajoute à cette impression de froid ! J’enfile alors ma peau de bête, et sors sur le pont.
Itzel a allumé un petit brasero pour chauffer de l’eau, quelques herbes infusent dans l’eau chaude.
Sirius boit une tasse de ce breuvage, et va se reposer dans la cabine, me saluant au passage.
Akna demande par signes, portant sa main à la bouche, si le jeune disciple a faim, je répond que oui ! Alors elle me présente du pain, quelques cochonnailles et du fromage.
Je me régale de ce petit déjeuner, et bois une grande rasade de la tisane qu’a préparée Itzel. Je trouve ce breuvage amer, mais une cuillère de miel arrange vite l’affaire, et le breuvage devient délicieux !
Le soleil est maintenant haut dans le ciel, et j’ai enlevé ma peau de bête qui me tenait trop chaud.
Les jumelles aussi se sont dévêtues, et font quelques manœuvres pour capter le moindre souffle de vent, emmenant le bateau toujours vers l’Ouest.
J'essaye de communiquer avec Akna et Itzel, mais cela semble impossible !
Sirius arrive, s’étant reposé de sa nuit de veille, et dit :
« Je vais t’apprendre le langage des Mayas, tu pourras ainsi communiquer avec elles !
- Ah oui ! ce sera bien plus pratique ! Elles ont des tas de choses à me dire, et je ne comprends pas grand-chose !
- Alors commençons par l’alphabet Maya, qui est fait de dessins, un peu comme les hiéroglyphes égyptiens… »
Et Sirius prend le temps d’expliquer, de montrer les subtilités entre les dessins, j'absorbe ces informations, avide de pouvoir communiquer avec les filles. Je ne sais pas pourquoi, mais elles m’attirent, j’ai envie qu’elles me prennent dans leurs bras, et me serrent contre leurs seins. Mais je ne sais pas comment leur dire…
La journée est studieuse, l’étude est entrecoupée des repas, toujours aussi délicieux !
En soirée, alors que le soleil décline, le bateau soudain file de plus en plus vite, un coup de tempête semble se préparer, le vent est de plus en plus fort.
Les filles alors amènent les voiles, et le bateau est ballotté par la mer de plus en plus agitée.
Sirius décide alors de faire descendre tout le monde dans la cabine, le risque de passer par-dessus bord est grand !
« Nous allons attendre que la tempête se calme, le bateau devrait tenir le coup. »
Dans la cabine, je suis mal à l’aise, mon estomac se rebelle ! Sirius me donne alors une potion à boire, qui m’enlève le mal de mer.
« Allongeons-nous, nous ne pouvons rien faire d’autre ! » dit Sirius.
Les filles alors s’allongent de chaque côté, je me retrouve calé entre leurs seins, ce qui me ravit ! Je sens comme une réaction entre mes jambes, mon sexe a l’air de grossir et se raidir !
« Ne t’inquiètes pas ! dit Sirius, c’est une réaction normale d’un homme entouré de femmes ! Je dois dire quand-même que tu es précoce ! »
Les filles, voyant ce membre se dresser, s’emploient à le caresser, me caresser le corps, je suis aux anges, une chaleur s’empare de moi, et je gémis de plaisir.
Sirius ne reste pas de bois face à la satisfaction de son disciple, et Itzel alors se dirige vers lui et commence à le caresser.
La tempête dure quelques heures, j’explore les corps des deux jumelles, et mes caresses sur tout le corps plaisent beaucoup à Akna, et à Itzel qui est revenue se coucher contre moi. Le bateau est toujours ballotté, mais tous les quatre nous nous endormons, satisfaits !
Les journées se suivent, je maîtrise de mieux en mieux la Langue Maya, et je commence à avoir des discussions avec les jumelles.
Au bout de deux semaines de navigation, la Langue et les corps des jumelles n’ont plus aucun secret pour moi, et Sirius est content de son disciple, j’ai, dit-il, une capacité hors du commun à retenir ce qu’il m’enseigne!
Son intuition ne s’est pas trompée ! C’est lui l’élu dont parlaient les chamans.
« Tu trouveras, au-delà de la mer, un jeune garçon, que tu nous amèneras ! » avaient-ils dit avant qu’il ne parte avec Akna et Itzel pour la grande traversée.
Je suis initié aux sciences de la médecine, comme mes parents, mais bien plus poussées, sur l’anatomie du corps humain, sur les maladies, les êtres si minuscules qu’on ne peut pas les voir, et qui peuvent nous tuer, les bienfaits et les dangers de notre Soleil, les innombrables bienfaits de la mer, cette soupe qui a donné la vie sur Terre, et, grâce aux deux filles Mayas, la sexualité n’a plus de secrets pour moi, à l’aube de mes dix ans.
La traversée se fait sans problème majeur, quelques houles sévères ont malmené l’embarcation, mais les réparations ont été menées à bien, notamment grâce à moi, qui, non seulement ai dorénavant le pied marin, mais sais tout ce qu’il faut savoir pour naviguer et réparer un bateau.
« Dans quelques jours, nous serons arrivés ! dit Sirius, qui a fait le point la nuit dernière avec les étoiles.
- Nous devons pécher, dit Akna, nos réserves de nourriture sont épuisées ! »
Et tous les quatre, s’armant de patience, laissons traîner dans le sillage nos lignes, appâtées avec des reliefs de repas.
Les vents sont propices, et le bateau file droit vers l’Ouest, à bonne vitesse.
« Si le vent persiste dans cette direction, nous arriverons demain ! dit Akna, en Langue Maya, que je maîtrise parfaitement maintenant.
- Dès notre arrivée, dit Sirius, nous irons dans les montagnes, rejoindre les chamans. Ils sont prévenus, ils nous attendent !
- Mais comment est-ce possible ? dis-je, sceptique.
- Nous avons le pouvoir de communiquer par la pensée ! Le fait de pouvoir le faire nous indique que nous ne sommes plus loin !
- Incroyable ! Et moi aussi j’aurai ce pouvoir ?
- Si les chamans décident que tu le mérites, oui ! Tu auras ce pouvoir, et d’autres encore qu’ils t’enseigneront ! »
Je suis tout excité de savoir cela, et impatient d’arriver, et de rencontrer ces chamans aux grands pouvoirs ! De rencontrer des êtres venus du ciel m’enchante tout autant !
Les filles se relayent à la barre, la nuit est tombée, et le ciel bien dégagé par les vents soufflant vers l’Ouest est à nouveau parsemé d’étoiles.
J'observe encore ces astres, je repère les constellations que m’a enseigné Sirius, j’en connaît beaucoup maintenant.
Tandis qu’Itzel tient la barre, Akna, fatiguée, me voyant bailler, me propose de me coucher avec elle, j’accepte volontiers, et me couche contre elle, blotti sur son ventre, la tête sur ses seins. Nous nous endormons rapidement.
Quand Itzel vient demander à Akna de prendre son quart, elle se lève doucement, je dors à poings fermés, et ne remarque pas son absence. Akna me couvre de la peau de bête, et s’en prend une sur le dos pour sortir de la cabine. La nuit est fraîche !
Itzel rejoint Sirius dans sa couche, pour qu’il lui tienne chaud. Celui-ci la prend dans ses bras, et la caresse doucement, puis, cachés sous les peaux, ils font l’amour doucement, sans faire de bruit, puis, rassasiés, ils s’endorment.
Akna est tranquille sur le pont, derrière elle, à l’Est, le jour commence à poindre, elle va alors réveiller Sirius qui se lève pour continuer la navigation, et elle se couche à côté de sa sœur, dans la place toute chaude qu’il a laissé.
Le nouveau continent
Le soleil est déjà haut dans le ciel quand les filles se lèvent.
Tandis qu’Itzel prépare le petit déjeuner, je me lève aussi. Il fait déjà bien bon sur le pont du bateau, qui file au vent. J’enlève alors la peau que j’avais enfilée, et profite nu du soleil matinal.
« Bientôt, nous apercevrons la terre ! dit Sirius. Nous sommes attendus ! et particulièrement toi, Jacou ! Les chamans ont hâte de te connaître !
- Pourquoi ont-ils hâte de me connaître ?
- Ils te le diront eux-mêmes, c’est en rapport avec les Forces Cosmiques, il t’expliqueront ! »
Le soleil est au zénith quand Akna crie : « Kab ! Kab ! » En effet, une vaste plage apparaît, derrière elle une immensité verte qui semble impénétrable, et sur la plage, plusieurs personnes attendent. Quand le bateau accoste, les filles sautent à l’eau, nues, et amènent des ancres dans le sable de la plage.
Les personnes s’avancent, toutes des hommes, ils sont nus, certains avec une coiffe rutilante sur le chef, d’autres sont armés d’un arc et d’un carquois en bandoulière, et d’une machette.
« Bienvenue à toi petit homme ! dit l’un des hommes en Langue Maya.
- Merci beaucoup ! répond-je dans leur langue, en débarquant, les épatant de mon savoir.
-Tu parles Maya !
- Oui ! Sirius, Itzel et Akna m’ont enseigné la Langue Maya pendant le voyage ! Et bien d’autres choses encore ! me tournant vers elles et faisant pouffer les deux filles qui comprennent bien à quoi je fais allusion.
- Je me présente : Je suis Sáasilen, le Grand Chaman de cette communauté, et voici Zãk, notre « Communiquant », qui enseigne la Vérité. Celui-ci montre un tambour.
- Ce tambour est le lien avec les esprits et les Forces Cosmiques ! dit-il.
Sáasilen est un homme grand, quarante ans, de près de sept pieds, des cheveux longs noirs retombent sur son corps musclé.
Zãk, quarante cinq ans, est un petit homme, de cinq pieds dix pouces, les cheveux noirs, un corps trapus orné d’une toison noire.
- Enchanté ! Je suis Jacou Artz, fils de Joseph Artz et Adélaïde Bount.
- Et voici les soldats qui nous escortent, des archers redoutables ! La région côtière est peu sûre ! Cadmael est le chef d’arme de notre communauté, et les soldats Gabor, Fabio, Ian et Sachihiro. »
Cadmael, trente cinq ans, cheveux noirs, six pieds cinq pouces, très large d’épaules et bien velu, une grosse touffe noire cache le haut de son entrejambe.
Gabor, trente deux ans, les cheveux noirs également, comme tous ses camarades, six pieds six pouces, et de beaux abdominaux.
Fabio, trente trois ans, six pieds huit pouces, une toison noire très fournie qui descend sur son membre, le cachant en partie.
Ian, trente ans est petit, six pieds, mais très musclé.
Sachihiro, trente ans, six pieds également, son poitrail est couvert d’une fourrure noire, et sa toison est très fournie.
« Mais ne traînons pas ! Nous devons cacher le bateau ! » dit Sáasilen.
Les soldats ramènent des troncs pour faire rouler le bateau sur la plage jusqu’à une anfractuosité dans la falaise où le bateau sera caché, hors de vue des bandits qui sévissent par ici.
« Allons dans la montagne ! » dit alors Cadmael, et tout le monde le suit, Sirius et les filles ont ramené quelques paquets pour les chamans, les soldats les aident à les porter. Quelques branches sont coupées pour balayer le sable sur la plage, et bientôt, il n’y a plus aucune trace de notre débarquement.
La troupe gravit la montagne, par les sentiers animaliers qui traversent la jungle dense, la machette que chaque soldat a, ne sert que rarement, il ne faut pas montrer le chemin à d’éventuels poursuivants ! Le lieu où vivent les chamans est secret, et personne ne sait y arriver sans un guide chaman !
La forêt est luxuriante ! Elle semble faire pousser les arbres les uns sur les autres, et la canopée est à peine visible ! L’humidité et la chaleur ont développé des plantes immenses, que je n’ai jamais vu, et mes parents et les habitants de l’autre côté de la Grande Mer sûrement non plus !
« Quelles vertus ont ces grandes plantes ? demandé-je à Zãk qui récolte des feuilles et les enfourne dans une besace.
- Celles-ci empêcheront la toux de la forêt, que tu contracteras à cause des pollens qui se répandent, tombant des sommets des arbres.
Sois sans crainte, dès notre arrivée, je te préparerai cette décoction qui t’immunisera contre ces pollens, comme nous le sommes. »
Après plusieurs heures de marche dans la forêt, la troupe arrive au sommet de la montagne, le soleil y règne en maître, la jungle fait place à une steppe de hautes herbes.
« Il fait froid à cette altitude ! dit Sáasilen. Nous avons un dépôt de peau ici, enfilez-les, pour vous protéger du froid. Nous allons descendre sur l’autre versant, notre village est en bas. Nous y serons bientôt ! »
Effectivement, après une descente rapide dans les steppes, des huttes apparaissent, manifestement habitées, des fumées s’en échappent.
La température est remontée, et les peaux devenues superflues sont rangées dans une hutte pour le retour.
Chapitre III Les chamans
- La communauté des chamans
- L’initiation
- La cueillette de la trémulonde
La communauté des chamans
« Viens, je vais te présenter à la communauté ! dit Sáasilen. Cadmael ! Rassemble tout le monde ! »
Des hommes, des femmes, des enfants arrivent sur la place. Toutes et tous sont nus, ils ont, comme Sáasilen et ses compagnons, la peau brune, mate et les cheveux noirs.
Zãk va dans sa tanière préparer une décoction pour enlever ma toux.
Sáasilen prend la parole.
« Mes amis, nos voyageurs Sirius, Akna et Itzel sont de retour du grand continent de l’Est. Ils nous ramènent un garçon, Jacou, qui a des aptitudes malgré son âge.
Quel âge as-tu, Jacou ?
- J’ai neuf ans, mais bientôt dix ! dis-je en toussotant.
- Comme vous l’entendez, il parle parfaitement notre Langue, qu’il a appris durant le voyage. Sirius l’a pris comme disciple, et va l’enseigner pour qu’il devienne un vrai Maya, comme vous toutes et tous ! Approche, Jacou, je vais te présenter aux membres de la communauté !
Voici ma compagne, Sacniete, et nos enfants Chimalis et Chimalmat, des jumelles de ton âge, elles ont dix ans.
Sacniete est une belle femme de six pieds, des seins ronds, et une toison noire.
Chimalis et Chimalmat font cinq pieds, les cheveux d’un noir profond, les yeux vert, et leurs poitrines commencent à s’affirmer. J’ aime ces sourires qu’elles m’ envoient, et leur souris aussi.
Et voilà Dacey, la servante du royaume, et compagne de Zãk.
Dacey est une femme de cinq pieds six pouces, assez ronde, avec des seins pointus.
Zãk arrive à ce moment avec une fiole, qu’il me donne.
- Bois ! Tu respireras mieux !
- Merci Zãk ! Et j’avale le contenu de la fiole, légèrement amer.
- Voilà les chamans, qui vont t’enseigner leur science, afin que tu la colportes dans ton continent et la fasse connaître !
Aápo, et son épouse Xoc, Babajide, son épouse Kuk, et Eadrich, le fils de Kuk et Babajide, qui comme toi est un précoce.
Aápo, trente cinq ans, six pieds cinq pouces, est fin, sa chevelure rase, et son pubis est tondu.
Xoc, son épouse, est aussi tête rasée, des seins en forme de poire, et son pubis est tondu court.
Babajide est costaud, six pieds, des pectoraux bien développés, une chevelure coupée courte, comme sa toison noire.
Son épouse Kuk, six pieds, une chevelure abondante lui descend jusqu’aux creux des reins, sa toison est très velue, couvrant son entrejambe ;
Eadrich est un jeune homme de dix sept ans, musclé, cheveux ras noirs, de six pieds cinq pouces, et une toison fournie noire et brillante.
Et enfin Ikta, la compagne du chef de garde Cadmael, les cheveux noirs, six pieds, des seins proéminents ornés de beaux tétons d’un rouge sombre, un bas ventre fourni par une toison soyeuse.
Sirènut, compagne de Gabor, noire aussi, six pieds deux pouces, de petits seins en poire, un ventre légèrement replet, une toison tondue.
Irpak, compagne de Fabio, six pieds un pouce, une tignasse noire qui lui couvre les seins, et une toison ample qui cache l’entrejambe.
Ian et Sachihiro eux vivent ensemble.
- Je suis enchanté de faire votre connaissance ! dis-je.
- Venez maintenant vous restaurer ! Nous avons des mets tous chauds ! Un chevreuil, que nous avons prélevé dans la steppe, nous nourrira quelques temps ! »
Et après le repas, parlons d’un festin, Les filles de Sáasilen, Chimalis et Chimalmat me proposent de me faire visiter le village, et les environs proches. Cadmael désigne Gabor pour nous accompagner hors du village, par sécurité.
« Alors Sirius, raconte-nous ton épopée avec les jumelles ! » demande Sáasilen.
Et Sirius raconte, la traversée vers le continent de l’Est, les rencontres, la guerre qui sévit là-bas, l’ignorance par des moines soi-disant érudits de l’existence même de cette terre, mes parents qui font des médecines pour soigner les blessés, et la découverte d’une grotte qu’il a vu en songe, en Austrasie, d’où je viens, où vivent les Leevancliffus à crètes, gardiens de la trémulonde, le seul lieu sur ce continent.
Il raconte aussi le voyage du retour, l’enseignement qu’il m’a donné sur les astres, et ma capacité à mémoriser ce que j’entend, ma trouvaille pour faire avancer le voilier sans vent, la tempête, et l’initiation que m’ont donné Itzel et Akna.
« La trémulonde existe donc aussi là-bas ! s’étonne Zãk. Nous connaissons maintenant les trois lieux sur cette planète, comme l’ont dit les messagers du ciel ! La grotte de notre montagne, celle de la grande île au Sud de la mer de l’Orient, et celle de l’Austrasie !
- Oui, un de mes prochains voyages, dit Sirius, après celui vers la grande île, sera à destination de Durandalem, comme l’a nommé Joseph Artz, le père de Jacou. »
Je reviens avec les filles de Sáasilen, Chimalis et Chimalmat, elles m’ont montré leur maison, faite de bois de la forêt, avec un toit de chaume des hautes herbes de la prairie, tressées serrées en gerbes, et disposées en quinconce sur les poutres du toit.
J’ai visité aussi la hutte de Sudation, suffisante pour contenir tout le clan, où une chaleur intense règne, qui m’a fait transpirer le peu de temps que j’y étais.
La tanière de Zãk aussi a été visitée, une partie s’enfonce dans les rochers. La porte sert à conserver la chaleur lors des périodes froides, quand la glace descend de là-haut, et non pour protéger quoi que ce soit des autres. Une confiance absolue règne au sein du clan et toutes et tous vivent en parfaite harmonie.
« Gabor m’a parlé d’une grotte dans la montagne où vivent des drôles d’animaux, avec une queue hérissée de crêtes ! dis-je. Pourra-t-on y aller ?
- Si notre père nous y autorise, nous t’amènerons demain ! dit Chimalis.
- Je viendrai avec vous, dit alors Zãk, je dois prélever des trémulondes dans la grotte, et toi aussi, Jacou, tu dois cueillir toi-même ces trémulondes pour en faire une potion qui te permettra de communiquer par la pensée avec tout le monde !
- Soit ! dit Sáasilen. Demain matin, nous irons à la grotte, avec Sirius, rencontrer les leevancliffus, et cueillir la trémulonde.
- Les…leevan…. ? interrogé-je.
- Les leevancliffus, c’est le nom des animaux qui vivent dans la grotte ! précise Zãk.
Maintenant, je vous propose une sudation, elle vous purifiera des pollens de la forêt ! »
Et, Sáasilen en tête, suivi de Zãk, Aápo, Babajide, Sirius, Akna, Itzel, Chimalis, Chimalmat, moi et Eadrich, nous pénétrons dans la grande hutte de Sudation, déjà bien chaude.
Sacniete, Xoc et Kuk, les épouses des chamans, s’occupent de fournir du bois pour augmenter la chaleur du foyer, tandis que Dacey, l’épouse de Zãk, s’emploie à faire brûler des herbes odorantes qui diffusent un nuage enivrant.
J’ai du mal à supporter cette odeur et cette chaleur, et ne me sens pas très bien, alors Chimalmat et Chimalis sortent de la hutte avec moi, et Dacey leur donne des herbes pour frotter mon corps ruisselant de sueur.
L’air libre me fait du bien, et mon malaise est maintenant dissipé. Les jumelles me frottent énergiquement, enlevant toutes les toxines apparues en suant. Puis, elles se frottent mutuellement de la même façon.
Peu de temps plus tard, les chamans sortent aussi, puis Sirius et les jumelles, et Zãk enfin. Toutes et tous se frottent les corps, dans un rituel plaisant et revigorant après cette forte chaleur qui les a fait suer leurs dernières gouttes.
Ils se rendent alors dans la hutte du chef, où ils enfilent des peaux afin de garder un temps la chaleur corporelle et les bienfaits des herbes odorantes. Ensuite, un passage sous la douche de la cascade, derrière la hutte de Sudation, élimine le reste des toxines.
Le soir est arrivé, et comme la nuit tombe, la température suit, la fraîcheur gagne la vallée.
Après un repas en commun de tous les membres de la communauté autour de l’âtre central de la hutte du chef, préparé par les compagnes des gardes, Ikta, Sirènut et Irpak, chacun s’en retourne dans son foyer respectif, je suis hébergé chez Sirius, avec les jumelles, tout heureuses de passer une nuit avec moi.
Sirius sourit en sachant que la nuit va être douce pour moi même si les filles ne me laisseront que peu dormir !
Il confie une fiole de Zãk à Akna, contenant une potion permettant de maintenir un garçon en forme pour la nuit. Akna est toute gaie et va la montrer à sa sœur, qui se réjouit aussi !
« Je dois encore discuter avec Zãk ! Ne m’attendez pas, je vous souhaite une bonne nuit ! » dit Sirius en sortant de sa hutte. Il passera la nuit chez Zãk, afin de ne pas déranger les filles, et moi !
L’initiation
Le lendemain matin, le soleil réchauffe déjà bien l’air du village. Après un petit déjeuner copieux, pris autour de la grande table sur la place, les chamans Sáasilen et Zãk, ainsi que Sirius, Akna, Itzel, Chimalis, Chimalmat, moi, et deux gardes, Cadmael et Gabor, nous nous apprêtons à partir pour la grotte dans la montagne.
Chacun se munit d’une lance, qui, si elle sert à se défendre, servira aussi de bâton de marche pour gravir la montagne, et dans la grotte pour écarter les leevancliffus trop nerveux, qui ont horreur du contact du métal de la lance ! Ces animaux aveugles n’en sont pas pour le moins dangereux, et leur queue hérissée de piquants vénéneux peut faire des dégâts !
« Nous emportons nos protections, et les mettrons une fois à la grotte ! dit Sáasilen. Nous aurions trop chaud en grimpant sur le flan est, en plein soleil ! Nous serons de retour pour midi ! dit-il à son épouse Sacniete.
- Le repas sera prêt à votre retour ! » affirme-t-elle.
Et nous voilà partis, avec des sacs contenant des protections pour cueillir les trémulondes, et d’autres herbes dont Zãk possède les secrets de leurs bienfaits.
La montée de la montagne dure une bonne heure, des pentes parfois très raides nécessitent quelques pauses.
Arrivés devant la grotte, on ne la devine que parce que devant s’agitent des grands fourrés, occultant complétement l’entrée. Ces plantes, variété de trémulondes diurnes, réagissent à la chaleur, et un corps humain en dégage suffisamment pour qu’elles oscillent et donnent un effet de tremblement, moyen de défense servant à effrayer les intrus, hommes ou animaux.
« Tu vas venir avec moi, Jacou ! dit Zãk. Enfile cette tunique, ces protections sur tes jambes et tes pieds, enfile aussi ces gants, et prends cette serpette et ta lance. À l’intérieur, il fait complétement noir, tu n’y verras rien, tu sentiras des frottements le long de tes jambes, ce sont les leevancliffus, que tu écarteras doucement avec la pointe de ta lance. C’est le contact du métal qui les fait fuir. À tâtons, tu t’approcheras de la paroi, tu sentiras des herbes, que tu couperas et enfourneras dans ton sac, que tu fermeras bien afin qu’aucune lumière ne puisse y pénétrer !
N’ai crainte, je reste à tes côtés, et nous ressortirons ensemble ! As-tu compris ?
- Oui Maître Zãk ! montrant que je maîtrise parfaitement la Langue Maya. Allons-y !
Et écartant les fourrés, nous pénétrons tous les deux dans la grotte.
Une odeur d’humidité, et de sueur fauve nous prend les narines.
- Pouah ! Ca pue ! dis-je.
- Respire par la bouche, ce sera moins fort ! dit Zãk.
Je sens bien les animaux qui se frottent à moi, et les coups de queues contre mes jambes, qui heureusement sont bien protégées.
- C’est impressionnant dans le noir, ces bestioles ! Elles ressemblent à quoi ?
- A de gros lézards ! »
Nous ressortons de la grotte, j’ai pris les herbes et je les tiens hermétiquement dans mon sac. Il me faut un petit moment pour m’habituer à la clarté du jour, après ce bref séjour dans l’obscurité totale.
C’est au tour de Sirius et mes condisciples Akna et Itzel de pénétrer dans la grotte. Ensuite, Sáasilen et ses filles, et enfin les deux gardes.
Zãk profite de la présence des gardes pour les envoyer cueillir quelques fleurs rares qui poussent sur des pics escarpés, et seuls les gardes, dotés d’une aisance de mouvements que Zãk n’a plus, peuvent les cueillir. Il espère que bientôt, il retrouvera la formule pour faire fi de la gravité, et qu’il pourra aller les cueillir lui-même !
Nous redescendons enfin de la montagne, contents de nous débarrasser de ces tuniques et protections, et comme prévu, quand le soleil est au zénith, nous arrivons au village.
Le repas est servi, sur la place, il fait bien bon au soleil et tout le monde est nu.
Après le repas, une sieste s’impose ! Je vais être initié avec les herbes que j’ai cueillies auxquelles Zãk ajoute quelques herbes pour faire une inhalation, dans le noir, dans la tanière de Zãk, et je m’endors alors profondément, pour une heure. Quand je me réveillerai, j’aurai le pouvoir de communiquer par la pensée !
Zãk annonce aussi une nouvelle !
« Il s’avère que les passages successifs dans la grotte, et les nouvelles décoctions que j’obtiens avec les trémulondes après quelques essais d’ajout d’herbes diverses vont nous permettre de voler ! Je pense avoir retrouvé la formule des anciens !
Le premier à expérimenter cela sera Jacou, à son réveil !
- Comment ! s’offusque Sirius. Tu utilises Jacou comme cobaye !
- Que nenni ! Le breuvage est le même que ceux dont vous avez toutes et tous bénéficiés ! J’y ai juste ajouté quelques extraits d’herbes. Jacou semble avoir des aptitudes que nous n’avons pas, ou guère. Sans doute sa naissance continentale d’Austrasie ! C’est pour cela que la trémulonde d’Austrasie peut nous amener encore des pouvoirs ! Je voudrais aussi expérimenter avec celles de l’Austrasie et celles des mers d’Orient !
- Cela demande de longs voyages ! dit Sirius. Un jour, il faudra ramener Jacou chez lui ! Mais je voudrais qu’il rencontre les Aborigènes de la Grande Terre des mers du Sud, et les Fujiens de l’Orient, au Nord.
- Avant cela, il doit connaître notre civilisation ! dit Sáasilen. Bientôt, la civilisation Maya n’existera plus ! L’accroissement de la population, la déforestation pour avoir plus de terres à cultiver, pour nourrir tout le monde, va nous emmener vers le déclin ! Nous, ici dans les montagnes du Sud, sommes encore isolés et protégés par la forêt, mais au Nord, les villes-états ne cessent de s’agrandir, des milliers de Mayas vivent dans les cités telles que Yaxchilán, Bonampak, Piedras Negras, Copán, Ceibal, Xunantunich ou Altar de los Sacrificios. Les richesses sont utilisées pour honorer les dieux, et pour se faire la guerre, au détriment des populations, et les K’uhul Ajaw, les rois de chaque cité, veulent toujours plus de richesses, de pouvoir, d’apparats. Les rendements des terres, surexploitées, sont de plus en plus faibles, la sécheresse commence à se faire ressentir, du fait de la déforestation massive, et les sacrifices des prisonniers de guerre aux dieux, surtout à Chac, dieu de la pluie et Ahmakiq, dieu de l’agriculture sont la seule réponse des K’uhul Ajaw. Leurs pouvoirs chamaniques sont complétement éteints ! La sécheresse va persister, et nous assistons en ce moment au début de la fin ! Jacou doit pouvoir témoigner de cela, afin que persiste quelque part la mémoire de notre civilisation.
- Bien ! dit Sirius. Nous allons nous organiser pour faire des expéditions dans les terres Mayas, mais nous aurons besoin des gardes pour cela !
- Si mes prévisions sont exactes, dit Zãk, nous pourrons tous voler, ce qui nous évitera les embuscades dans la jungle, et nous irons de cité en cité !
- J’ai aussi parlé à Jacou des visiteurs du ciel, dit Sirius. A-t-on un idée de leur prochaine visite ?
- Je ne reçois leurs messages que peu de temps avant leur arrivée, dit Sáasilen, mais si on se fie à la fréquence régulière de leurs arrivées, cela ne saurait tarder ! »
Je me réveille de ma sieste forcée, je suis un peu chancelant…
« Comment te sens-tu ? me demande Sirius, mentalement.
Surpris, je parle à haute voix :
- Bien, un peu vaseux ! Etonné de répondre à haute voix à une question dans ma tête.
- Tu dois avoir soif ! dit mentalement Sirius. Essaie de déplacer ce cruchon d’eau !
Et je m’exécute, et amène à moi le cruchon, qui me désaltère bien !
- Et maintenant, pourrais-tu venir à moi sans marcher ?
Je m’élance alors dans les airs, et stupéfait, arrive à me déplacer dans les airs sans difficulté, jusqu’à Sirius.
Zãk est ravi !
- Messieurs, mesdames, mesdemoiselles, dit Zãk, nous formerons une expédition à la grotte dès demain, afin que toute la communauté puisse bénéficier de ces pouvoir que Jacou vient d’acquérir ! Celles et ceux qui ont ramené la trémulonde aujourd’hui, veuillez me suivre avec vos sacs, nous allons faire cela de suite !
Les jumelles sont ravies ! elles vont posséder les pouvoirs qu’avait promis Sirius, de lire dans les pensées, déplacer les objets, et voler !
Quant à moi, je suis mandé par Aápo et Babajide, les chamans qui vont m’enseigner l’astronomie telle que les visiteurs du ciel leur ont enseigné. Ils sont épatés de me voir arriver en volant !
J’arrive dans une grande hutte où les chamans vivent avec leurs épouses, Xoc, l’épouse d’Aápo, Kuk, l’épouse de Babajide et Eadrich leur fils.
Aápo m’emmène dans leur lieu de travail et de méditation. C’est une maison de branchages et de hautes herbes, accolée à la hutte.
Un grand foyer trône en son milieu, d’où émanent des effluves de plantes infusant dans des récipients, au bord du foyer et tout autour sont placées des étagères et des placards remplis de choses bizarres et que je ne connais pas.
Ils manipulent tous les deux des tambours, battent les mesures en synchronisation parfaite, puis posent les tambours.
« A quoi servent vos tambours ? J’ai vu Sáasilen frapper sur le sien.
- Nous sommes en liaison avec la Terre, les vivants, plantes et animaux, le ciel aussi ! Les Forces Cosmiques, dit Aápo.
- Que sais-tu du ciel qui nous entoure ? demande Babajide.
- Ce que mon maître m’a enseigné pendant le voyage ! Nous sommes sur une planète qui tourne autour du Soleil. Le jour et la nuit apparaissent parce que la Terre, ronde, tourne sur elle-même, et les saisons parce qu’elle tourne autour du Soleil en formant une ellipse. Il y a d’autres planètes qui tournent aussi autour, plus proches de lui, comme Vénus, ou plus éloignées. Les étoiles que nous voyons la nuit sont autant de soleils avec pour beaucoup des planètes qui tournent autour. Sur certaines, une forme de vie a pu se développer, et des visiteurs du ciel venant de l’une de ces planètes viennent nous visiter régulièrement. Les étoiles forment des constellations qui ne sont qu’apparentes, les distances entre les étoiles sont bien plus grandes qu’elles ne paraissent.
- C’est bien, dit Aápo, tu as acquis les bases d’un bon astronome ! Tu vois cet objet : sais-tu à quoi il sert ? montrant un long tube monté sur un pied articulé.
- Sirius m’a parlé d’une lunette pour voir les choses lointaines, que les visiteurs du ciel vous ont donné.
- C’est tout-à-fait cela ! cet objet, que nous appelons « le viseur du loin » nous permet d’observer le ciel dans sa profondeur infinie. Ce soir, quand la nuit sera tombée, nous te montrerons des parties du ciel que tu ne peux voir à l’œil nu. Nous sommes dans une galaxie, c’est un groupement d’étoiles, elles sont une multitude, qui tournent autour d’un centre que nous ne pouvons voir, aucune lumière ne s’échappe de ce centre. Loin de notre galaxie, des millions d’autres galaxies, parfois bien plus étendues que la nôtre, composées de milliers de millions d’étoiles remplissent le ciel, laissant des distances énormes de vide entre elles. Nous observerons cela cette nuit !
- On pourrait regarder si on voit l’autre continent ? Mes parents ? Mon ami Clément Sandre ?
- Non Jacou ! La Terre est ronde, et la lumière se déplace en ligne droite, nous ne pouvons voir plus loin que l’horizon, sur Terre, et ton pays est trop éloigné ! Tu retourneras chez toi, et tu reverras tes parents et ton ami ! dit Babajide, nous l’avons vu, nous t’enseignerons comment voir ton destin, mais avant cela tu vas voyager avec ton Maître Sirius qui te montrera d’autres pays. »
Ils continuent à m’enseigner, sur l’univers, son immensité infini, et sur la venue des visiteurs du ciel qui devrait prochainement arriver.
« A quoi ressemblent-ils ?
- Ce sont des êtres comme nous, plus grands que nous, ils font bien huit pieds, ils marchent sur deux jambes, répond Aápo, ils portent un costume et un casque étanche qui les isolent de notre air, qui est néfaste pour eux.
- Mais respirent-ils ?
- Oui, ils respirent comme nous. Ils ont avec eux, sur leur dos, des boîtes remplies de leur air de chez eux, qui leur permettent de respirer par un tuyau les reliant à leur casque.
- Ils ont des yeux, un nez, une bouche ? toujours curieux.
- Nous ne pouvons distinguer leurs traits, au travers de leur casque.
- Mais ils vous parlent, quand-même, non ?
- Que par la pensée, tu pourras communiquer avec eux, ainsi que nous tous, mais ceux qui ne savent pas communiquer par la pensée ne peuvent communiquer avec eux ! Ils ont des jambes, des pieds, nous ne savons pas s’ils ont des orteils, par contre, nous savons qu’ils ont des bras, des mains et des doigts, dans leur costume.
- Mais pourquoi viennent-ils régulièrement chez vous ?
- Ils nous ont dit qu’ils surveillaient les planètes où la vie existe, et nous sommes un des seuls peuples, sinon le seul sur Terre à pouvoir dialoguer avec eux. Ils ont cherché longtemps avant de nous trouver !
- J’ai hâte de les rencontrer ! Ils ont un navire volant ?
- Plutôt un engin qui ressemble à une tasse renversée sur une soucoupe ! Et très vaste, plusieurs dizaines de pas de diamètre !
- Mais combien sont-ils dans cet engin ?
- Plusieurs ! Deux ou trois en descendent pour communiquer avec nous, mais il doit en rester à bord !
- Et ils sont nombreux sur leur planète ?
- Oui ! Plus nombreux que nous sur Terre ! Ils se reproduisent comme nous, il y a des hommes et des femmes, et je suppose qu’ils ont les mêmes organes de reproduction que nous. Mais je ne fais que le supposer, tu pourras leur poser la question !
- Bien ! dit alors Babajide, il va être l’heure du souper ! Nous allons clore cette séance, Jacou, mais si tu as des questions, à tout moment nous y répondrons !
- Merci pour votre enseignement, Maîtres !
- Tu souperas avec nous, nos épouses seront ravies de discuter avec toi, elles ont entendu parler de toi et veulent te connaître !
Après un souper frugal mais suffisant, et des discutions de tout ordre avec les épouses des chamans, je retourne voir mon Maître Sirius, et lui raconte mon après-midi avec les chamans.
Puis, quand vient l’heure de dormir, n’étant pas fatigué, du fait de ma sieste forcée du jour, je m’allonge sur le dos, nu, sur une paillasse devant la hutte de Sirius, et observe le ciel, particulièrement dégagé ce soir ! Je rêve éveillé à des voyages entres les étoiles, me demande si les visiteurs m’emmèneront, et moult questions sur cet univers que je découvre. Je finis par m’endormir, et passe la nuit dehors. Sirius me voyant endormi, me couvre d’une peau et va lui aussi se coucher.
La cueillette de la Trémulonde
Le matin arrive, un grand soleil se lève au-dessus de la montagne.
Je me réveille, toujours dehors sur la paillasse, j’ai passé une nuit superbe en voyageant dans les étoiles.
Sáasilen rassemble toute la communauté.
« Ce matin nous allons tous monter à la grotte, reprendre des herbes afin que Zãk puissent vous faire acquérir des nouveaux pouvoir, comme celui de voler !
Nous emmenons tous les gardes avec nous, Sirius, toi et tes disciples Akna, Itzel et Jacou garderez le village en notre absence.
Mes filles Chimalis et Chimalmat, vous vous occuperez du repas, nous serons rentré pour midi.
Zãk, tu prépareras ce qu’il faut pour initier tout le monde, c’est-à-dire :
- Les gardes et leurs épouses : Cadmael, Ikta, Gabor, Sirènut, Fabio, Irpak, Ian et Sachihiro.
- Les chamans et leurs épouses : Aápo, Xoc, Babajide, Kuk, Eadrich, Dacey et enfin mon épouse Sacniete.
Ce qui fait quinze personnes.
Il fait déjà chaud, nous irons nus, et nous emmènerons quelques tenues pour pénétrer dans la grotte, et chacun et chacune se munira d’un sac pour y mettre les trémulondes coupées à l’abri de la lumière. Dès que tout le monde sera prêt, nous irons ! Veillez sur notre village, et sur mes filles !
- Je veille sur elles, il ne leur arrivera rien ! dis-je, brandissant un arc.
- Merci Jacou, je pars rassurée ! » dit Sacniete, souriant de voir ce garçon défendre ses filles.
Et la troupe commence l’ascension de la montagne, le soleil chauffe déjà, il va faire chaud aujourd’hui !
Les jumelles Chimalis et Chimalmat s’attellent de suite à la préparation du repas. Elles me sollicitent, je suis ravi de les aider, pour éplucher les tubercules douces qu’elles feront cuire dans l’eau pour confectionner une purée.
Elles préparent aussi une grille sur laquelle elles feront griller des morceaux de chevreuil que les hôtes se partageront.
J’en profite pour leur demander ce qu’elles connaissent des choses du sexe, elles me répondent qu’elles sont encore vierges, mais que leur mère leur a tout expliqué, et elles attendent d’être pubères pour expérimenter ! Ce qui ne saurait tarder, un doux duvet orne déjà leurs pubis.
« Nous en avons discuté avec Itzel et Akna, qui nous ont dit que pour toi, l’initiation est faite, et qu’elle ont apprécié tes ardeurs !
Ce qui m’émoustille quelque peu, me remémorant ces instants sur le bateau, et mon membre se dresse alors effrontément devant les fillettes, qui pouffent de rire.
- Nous comptons sur toi le moment venu pour nous initier ! dit Chimalmat.
- Ce sera un honneur ! » dis je, et impatient qu’arrive ce moment !
Sirius, de loin, nous surveille, et pense que je suis vraiment précoce, et dans mes attitudes, et dans mon mental.
Le repas est prêt quand la troupe revient de la grotte.
« Mangeons, et ensuite Zãk s’occupera de vous ! » dit Sáasilen.
Après le repas, celles et ceux qui étaient à la grotte ce matin sont allongés dans la tanière de Zãk, dans le noir, sur des paillasses. Zãk s’occupe d’eux, chacun boit sa potion à base des herbes qu’il a cueilli dans la grotte, et s’endort aussitôt pour une heure. Au réveil, toutes et tous pourront voler, déplacer les objets à distance et communiquer mentalement entre eux.
Sáasilen est dans la hutte de Sudation, il a eu une intuition, et les senteurs et arômes lui permettent de se mettre en méditation pour finaliser ces intuitions. Sirius, Akna, Itzel sont à nouveau de garde, silencieusement, pour ne pas troubler la méditation du chaman, ponctuée de petits coups sur son tambour.
Les jumelles Chimalmat et Chimalis sont sur la place avec moi, je leur enseigne ma Langue, et raconte mon pays, où la guerre sévit en ce moment-même.
Au bout d’un moment, Sáasilen sort de la hutte, en nage, ruisselant de tous les pores, et va se rincer sous un seau d’eau froide qu’il fait basculer sur sa tête. Le choc thermique est terrible ! Une colonne de vapeur émane de tout son corps comme s’il se consumait.
Puis il se frotte avec des herbes que Zãk a cueillies, et se sèche enfin.
Il rejoint Sirius et lui dit :
« Je viens de percevoir un message des visiteurs du ciel ! Ils arrivent et seront là dans la soirée !
- C’est une grande nouvelle ! dit Sirius. Je vais l’annoncer aux jeunes, j’en connais un qui va être content !
En effet, apprenant la nouvelle, je suis comme fou, excité.
- Ils arrivent quand ? Bientôt ? Scrutant le ciel alentours. On ne les voit pas encore ? Ils arrivent par où ? On les entend venir ? »
Zãk ayant endormi tous les Mayas, il arrive auprès de Sáasilen et demande la raison de l’excitation du gamin.
Le chef Chaman ne dit rien et fait juste un geste vers le ciel, ce que Zãk comprend aussitôt !
Lui aussi est impatient de les revoir !
« Ils m’ont promis de m’emmener avec eux ! dit Zãk. J’ai confectionné un costume pour moi ! Ils devraient pouvoir mettre notre air dans leurs réservoirs, m’avaient-ils dit ! »
L’après-midi se passe, lentement, j’attend !
Chapitre IV Les visiteurs du ciel
- L’arrivée des visiteurs du ciel
- Découvertes mutuelles
- Une soirée avec les visiteurs
- La hutte de Sudation
- La visite du vaisseau
- L’initiation des Xantarèsiens
- L’animal d’un autre âge
L’arrivée des visiteurs du ciel
En soirée, alors que le Soleil descend sur la vallée, une ombre apparaît dans le ciel, cachant l’astre lumineux.
« Ils arrivent ! Ils arrivent ! » crié-je, sûr que ce sont eux !
En effet, un engin tout noir se pose dans le champ, non loin du village, sans aucun bruit, juste des raies de lumière, qui le font atterrir en douceur.
Tout le village s’est regroupé pour accueillir les visiteurs du ciel, sans crainte aucune.
Après une attente qui me paraît interminable, un pan de l’engin se soulève, et une rampe glisse jusqu’au sol. Je suis excité comme jamais !
Trois personnages apparaissent, en costume bleu turquoise, avec des casques cachant l’intégralité de leurs visages. Ils sont très grands, au moins huit pieds, de mêmes proportions sinon de la même taille que les Terriens.
Ils descendent la rampe, et par la pensée, saluent Sáasilen qui leur répond mentalement.
Puis, se tournant vers moi, me saluent, en pensée en Francique, ma Langue maternelle ! Je suis épaté ! Ils savent donc déjà qui je suis et d’où je viens !
Je réponds alors par la pensée, dans la langue Maya :
« Je vous salue, visiteurs du ciel ! Je suis content de savoir que nous autres sur cette planète ne sommes pas seuls ! J’ai une multitude de questions à vous poser, si vous le permettez bien sûr !
- Jeune Austrasien, nous savons ta soif de connaissances et nous serons heureux de te satisfaire ! Mais saluons d’abord tous les membres de votre communauté ! Sacniete, Chimalmat, Chimalis, Zãk, Dacey, Aápo, Xoc, Babajide, Kuk, Eadrich, Cadmael, Ikta, Gabor, Sirènut, Fabio, Irpak, Ian, Sachihiro, et Sirius, Itzel et Akna qui t’ont emmené jusqu’ici ! Merci de nous accueillir !
- C’est un grand honneur que de recevoir votre visite ! pense Sáasilen. Que pouvons-nous faire pour vous être agréables ?
- Nous avons mis au point un appareil respiratoire, que l’on a sur le nez, qui va nous permettre de nous débarrasser de nos costumes. Nous allons donc retourner dans notre vaisseau et revenir nus, comme vous ! Cela répondra déjà à toute une série de question que vous, et surtout Jacou vous vous posez ! »
Et les trois visiteurs rentrent dans leur vaisseau et réapparaissent peu de temps plus tard, nus. Ce sont des êtres humain, du moins pour ce qui est de l’apparence générale, ils sont sexués, et des fesses cachant probablement un anus. Ils sont tous les trois de la même taille.
Ils ont la peau blanche, et sont complétement imberbes, ils n’ont pas d’oreilles, du moins externes, juste une fente à la tempe, et leur crâne est plus gros que celui des Terriens.
Leurs yeux sont grands avec des pupilles dorées en forme d’ellipse, ils ont des paupières.
Leur bouche est petite, on ne voit pas de dent, une langue rose s’agite dans la bouche quand ils parlent. Et un petit pince-nez leur permet de respirer notre air.
« Nous voici donc devant vous ! dit un des hommes. Nous pouvons parler et écouter ! dit-il d’une voix grave, en parlant Maya. Approchez, venez nous toucher, nous aussi voudrions vous toucher !
Hardi, je suis le premier à m’approcher, je touche la main munie de quatre longs doigts et un pouce à trois phalanges. Le contact est froid, leur température est plus basse que la mienne.
- Vous avez la peau froide ! Vous n’avez pas froid ? demandé-je, alors que les autres Mayas s’approchent et touchent les visiteurs, qui eux aussi touchent les Terriens.
- Nous avons un système de régulation de température très évolué, notre enveloppe n’a pas besoin de chaleur. Par contre, la vôtre est très chaude !
- Vous avez des noms pour vous appeler entre vous ?
- Bien sûr ! répond la femme, d’une voix plus aiguë. Je suis Yalyx, compagne de Xocun, le chef de notre expédition, et de Xalun, le navigateur, ici présents. Les hommes lèvent la main à tour de rôle.
- Enchanté ! Je suis Jacou ! Mais vous êtes la compagne des deux hommes ?
- Oui ! Nos mœurs de société nous le permettent ! Mais je vais te présenter d’autres membres de notre équipage !
A ce moment sortent quatre filles et deux garçons du vaisseau. Nus. Des enfants, de la même taille que moi.
- Bonjour, jeunes visiteurs ! dit Sáasilen.
- Bonjour peuple Maya ! Nos parents nous ont promis de nous emmener lors de leur prochaine visite, répond un des garçons. Je m’appelle Xsara, voici mon frère, Xcorus, et mes sœurs Yalip, Yamen, Yeres et Yidom. Elles inclinent la tête à l’énoncé de leur nom.
Une beauté étrange émane de ces enfants, qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau !
- Comme vous êtes belles ! dis-je, ce qui fait sourire les filles.
- Tu es aussi un beau garçon ! dit celle qui se nomme Yalip, et les filles aussi sont très belles ! Elles sont tes sœurs ? désignant Chimalmat et Chimalis.
- Non, ce sont les filles de Sáasilen, le chef chaman.
- Si tu veux, Jacou, allez donc entre jeunes vous promener et faire connaissance ! dit Xocun. Nous avons à discuter avec les chamans. Nous répondrons ensuite à tes questions, si nos enfants n’y ont pas répondu ! »
Découvertes mutuelles
« Venez, jeunes visiteurs, dit alors Chimalis, nous allons vous montrer notre village !
Et les six jeunes visiteurs, les deux Mayas et moi, nous allons faire le tour du village.
- Vous avez appris notre Langue, et celle de Jacou ! dit Chimalmat.
- Nous avons une machine que l’on met sur la tête, comme un casque, et qui peut nous inculquer toutes les Langues de l’Univers en très peu de temps.
- Comment se fait-il que vous vous ressembliez tant ? Vous arrivez à vous reconnaître ? demandé-je.
- Nous sommes nés de l’accouplement de notre mère et de ses compagnons, nos pères, répond Xsara. Comme nous avons les mêmes gènes, nous sommes pareils ! Nous savons nous reconnaître car chacun de nous émet un signal de reconnaissance différent, que nous captons.
- Quel âge avez-vous ? demande Chimalmat.
- Quel âge ? demande Yidom. Comment définissez-vous l’âge ?
- Notre planète, la Terre, tourne autour d’une étoile qu’on appelle le Soleil, dis-je. Chaque tour est appelée année, ou an. Moi, j’ai neuf ans, bientôt dix, c’est mon âge, c’est-à-dire que la Terre a fait neuf fois et accomplit son dixième tour du Soleil depuis ma naissance.
- Nous avons un système analogue ! précise Xcorus. Nous aussi comptons en base Dix. Notre planète, que l’on nomme Xantarès, a deux lunes qui tournent en sens inverse l’une de l’autre à des vitesses et des orbites différentes. Elles se croisent plusieurs fois sur leurs orbites. À chaque fois qu’elle se croisent au dessus de notre pôle Nord, nous rajoutons un Xion, qu’on peut comparer à votre an. Notre planète met vingt Xion pour faire le tour de notre soleil. Moi, j’en suis à douze Xion, comme mon frère Xsara. Nous sommes nés le même jour.
- Et moi et ma sœur Yamen, nous sommes à treize Xion, précise Yalip, et mes sœurs Yeres et Yidom sont à onze Xion.
- Pourtant, vous avez toutes et tous la même taille !
- Oui, notre processus d’évolution est par palier, dit Xsara. Nous naissons petits, dit-il en montrant la taille entre ses mains, environ deux pieds, et nous grandissons vite, le temps de trois Xion, à la taille que nous avons maintenant. Notre prochaine évolution, pour atteindre la taille définitive, celle de nos parents, sera aux vingtième Xion de chacune et chacun, et en un Xion nous serons matures.
- Mais nous pouvons déjà exprimer notre sexe, bien qu’on ne soit pas encore mature ! dit alors Yeres. Et vous terriens, pouvez-vous exprimer votre sexe, à votre…âge ?
- Chez nous, dis-je, nous évoluons continuellement, et nous avons différents stades de cette évolution. Un stade s’appelle la puberté, c’est-à-dire quand nos sexe se couvrent de poils.
- Comme vos poils sur la tête ? demande Yamen.
- Non sur la tête, nous appelons cela des cheveux, et ils poussent dès notre naissance !
Moi, je suis pubère, j’ai des poils qui poussent sur mon pubis, sous les bras, et au menton, et j’ai déjà fait du sexe, avec les filles Itzel et Akna, qui m’ont initié pendant le voyage pour venir ici. Chimalmat et Chimalis sont sur le point d’arriver à ce stade, elles ont dix ans. Bientôt elles goûteront aux plaisirs du sexe ! Car chez nous, c’est un plaisir ! Chez vous aussi ?
- Oh que oui ! dit Xsara, c’est vraiment le plaisir des plaisirs, et mes sœurs, mon frère et moi nous nous adonnons souvent à cela !
- Ensemble ?
- Oui ! Voudriez-vous essayer avec nous ? Ce soir nous pourrions expérimenter cela ! dit Yeres.
Je suis excité à la pensée de faire l’amour à ces créatures extra-terrestres ! Cela se voit !
- Nous essayerons ce soir ! dis-je.
- Nous aussi ! disent en chœur les jumelles Chimalmat et Chimalis, nous verrons bien !
- Mais pas un mot aux matures, dit Yalip, ils désapprouveraient !
- En parlant de longueurs, comment définissez-vous la longueur, Xsara ?
- Nous mesurons en Doigts, Bras, Paliers, Matures…
Un Bras, c’est quatre Doigts, un Palier, c’est trois Bras, un Mature c’est deux Paliers.
- Nous, dis-je, nous mesurons le Pouce, le Pied qui vaut douze Pouces, le Pas qui vaut deux Pieds, la Toise qui vaut trois Pas, la Perche, qui vaut dix Pas, le Stade qui vaut cent vingt cinq Pas, le Mille, qui vaut mille Pas, ou huit Stades, et la Lieue qui vaut six mille Pas ou quarante huit Stades.
- Et comment comptez-vous le temps ? demande Chimalmat.
- Sur notre planète, dit Xsara, le jour et la nuit sont rapprochés plus que sur votre Terre ! Un cycle jour-nuit est appelé Xart. Il est divisé en dix Xartins, qui eux-mêmes sont divisés en cent Xartiers. Les Xartiers sont aussi divisés par cent pour donner l’unité de temps que nous utilisons, le Xent.
Il frappe dans ses mains, au rythme d’une demi-seconde. C’est la durée d’un Xent, dit-il. Le Xart fait donc cent mille Xent. Et un Xion vaut deux cents Xart.
- Nous mesurons le temps aussi sur une rotation de la Planète sur elle-même, nous appelons cela une journée, dis-je, connaissant bien les mathématiques et le calcul mental. Elle est divisée en vingt quatre parties, que nous appelons les heures. Chaque heure est divisée en soixante minutes, et chaque minute est divisée en soixante secondes. Une seconde fait à peu près deux de vos Xent.
Je frappe dans mes mains pour montrer le temps d’une seconde. Une journée terrestre fait donc cent soixante douze mille Xent. Et une journée Xantarès, un Xart donc, fait presque quatorze de nos heures ! Et vous, donc, les garçons, à douze Xion, vous vivez depuis six années terrestres et demi !
- Tu es un bon calculateur, Jacou ! dit Xcorus.
- J’adore les calculs ! Notre planète fait le tour du Soleil en un an, ce qui correspond à trois cent soixante cinq jours terrestres.
- Mais il va être temps de manger ! dit Chimalmat. Comment vous nourrissez-vous ?
- Nous avons un système qui nous nourrit pendant notre sommeil, par la peau. Nous ne mangeons pas, comme vous Terriens ! Mais nous allons vous accompagner pour votre…repas, dites-vous. »
Une soirée avec les visiteurs
Les enfants se rapprochent des Mayas et des visiteurs.
« Alors ? demande Xocun en Langue Maya, en savez-vous plus les uns sur les autres ?
- Oh oui ! répond Xsara, nous savons mesurer le temps et les distances sur la planète, et connaissons l’âge de nos hôtes.
- Et nous, dis-je, nous connaissons vos Xart et vos Xion, vos mesures de distances et de temps…
- C’est formidable, Jacou, dit Sirius. Tu nous enseigneras cela en temps voulu !
- Ce sera avec joie ! Ce soir, après manger, nous nous réunirons encore afin de nous connaître mieux. Les visiteurs nous accompagneront pour le repas, bien qu’ils se nourrissent d’une autre manière. »
Et pendant que les Mayas mangent, Xocun raconte.
« Oui, nous nous nourrissons par la peau, pendant que nous dormons. Notre bouche sert à parler, et à ingurgiter des remèdes et des médecines dont notre métabolisme a besoin. Nous pouvons boire aussi par la bouche. Et nous avons un xout, ce que vous appelez un anus qui nous permet d’éjecter les superflus ! Et les liquides sont éjectés par notre pénis, et par les vulves des filles, ajoute-t-il en riant, faisant rire toute l’assemblée. Notre anatomie n’est pas très différente de la vôtre ! Nous sommes des cousins de l’univers ! Nous avons un cœur pour faire circuler le Xorum, que vous appelez sang, il est rouge, comme le vôtre ; des poumons pour respirer, des organes pour nettoyer notre Xorum, comme votre foie, votre bile, votre rate, et nous avons des boyaux pour centraliser nos apports dermiques afin de distribuer les substances là où elles doivent aller. Nous avons aussi un encéphale, que nous appelons Xciens qui est le siège de notre pensée. Vous le voyez, nous ne sommes pas différents de vous, ou très peu.
- Vous connaissez d’autres formes de vie ? demande Sirius.
- Oui ! Beaucoup ! La vie est apparue sous différentes formes, dans différents milieux aquatiques, gazeux, au cours des longues périodes de l’évolution de l’univers…
Les plus évoluées à notre connaissance sont, comme vous et nous, issues de l’eau et du carbone.
Trois molécules de base, l’hydrogène, qui existe partout dans l’univers, l’oxygène, qui combinée avec l’hydrogène donne de l’eau, et le carbone, qui combiné à l’oxygène est un gaz mortel pour vous, et combiné à l’hydrogène est un gaz vital pour nous.
Mais les Humains, comme vous les appelez, que nous appellerons humanoïdes, Xits dans notre Langue, sont nombreux dans la galaxie, et dans l’univers. La plupart sont encore à un stade bas, et n’atteindront votre niveau d’évolution que dans beaucoup de temps !
Certaines formes de vies sont gazeuses, et n’ont pas de corps physique. Nous avons rencontré ces formes de vies, mais nous n’arrivons pas pour le moment à établir un contact avec elles.
- Vous avez des animaux, comme les vaches, les oiseaux, les loups, ou les chiens ? demande Akna.
- Oui, il y a des formes de vie animales, Qui n’ont pas les facultés que nous avons, de penser, parler, imaginer, leurs seules actions sont des gestes de survie et de perpétuation de l’espèce. Elles ressemblent à vos mammifères, certaines, les plus évoluées, se reproduisent comme nous, par gestation fœtale.
- Comment vous reproduisez-vous ? demande Itzel.
- Comme vous ! Nous mettons le pénis dans la vulve, et nous lâchons un liquide séminal, l’équivalent de votre sperme, qui va féconder un ovule dans le ventre des femmes.
Au bout d’un Xion, nos bébés naissent, complétement formés et marchent tout de suite.
- Un Xion ? Qu’est-ce ? demande Sirius.
- Un Xion, dis-je, c’est leur unité de temps, comme nos années, il dure deux cents Xart, qui valent quatorze heures de notre temps terrestre. Donc un Xion vaut à peu près sept mois terrestres.
- Merci Jacou ! dit Xocun. Je vois que tu as très bien assimilé notre système de temps !
- Et J’ai encore beaucoup de choses à apprendre de votre civilisation ! Si vous le permettez, nobles visiteurs, et vous, chamans, nous retournons entre nous, les jeunes, pour s’enseigner mutuellement !
- Les nuits sont fraîches ! dit Sáasilen, couvrez-vous ! Nos visiteurs aussi doivent ressentir la fraîcheur de la nuit ! donnez-leurs de quoi se couvrir ! Et Ian et Sachihiro vont veiller sur vous, dans la nuit !
Cela n’enchante pas les jeunes qui avaient prévu des choses plus…intimes.
- Non, dit Xalun, nous ne ressentons pas la fraîcheur sur notre peau ! Nous pouvons rester nus.
- Et si nous allions dans la hutte de Sudation ? dit Chimalmat. Nous aurions bien chaud, et point besoin de se couvrir !
- Bonne idée, si les chamans nous le permettent ! dis-je.
- Allez-y ! dit Zãk. Vous serez à l’abri des animaux nocturnes, et vous pourrez vous éclairer avec les chandeliers. Et Ian et Sachihiro n’ont donc pas besoin de monter la garde. »
Et les enfants, moi, Chimalmat, Chimalis, Xsara, Xcorus, Yalip, Yamen, Yeres et Yidom, tout contents d’être entre nous, nous nous dirigeons vers la hutte de Sudation, Zãk nous accompagne et allume les chandeliers dans la hutte, et régule le fourneau pour qu’il ne chauffe qu’un minimum, suffisant pour y rester nu.
Puis en sortant, Zãk nous dit :
« Profitez de ces instants, vous êtes entre vous, et nous ne viendrons pas vous déranger ! »
Car Zãk, un peu devin, sait ce qu’il va se tramer dans la hutte ! Il retourne à table et signale que les enfants sont entre eux, et qu’il ne faut pas les déranger !
Les visiteurs sourient, Sirius aussi, ils vont se découvrir mutuellement…
La hutte de Sudation
Dans la hutte, il fait une douce chaleur et la lumière est tamisée, propice à des rapprochement de corps. Je me demande si les filles sont faites comme Itzel et Akna, que j’ai eu l’occasion d’étudier sous toutes les coutures.
Je me rapproche donc des filles, et Yidom m’attire.
Les jumelles Mayas s’assoient à côté des garçons visiteurs, et les quatre commencent à se caresser mutuellement.
Elles apprécient ces longs doigts qui les frôlent et les palpent, Leurs seins sont dressés et les tétons durcissent, et deviennent très sensibles au toucher, avec leurs mains froides.
Elles aussi caressent les garçons, leur peau est froide, et ferme, mais elles sentent des frissons sous leurs caresses.
Chimalis et Chimalmat voient bien que ces touchers ne laissent pas Xsara et Xcorus indifférents.
Finalement, les quatre jeunes gens se couchent au sol, sur des paillasses confortables, recouvertes de peaux, et continuent leurs caresses exploratrices sur ces corps venus d’ailleurs.
Yalip, Yamen et Yeres elles aussi commencent à se caresser mutuellement, installées sur une autre paillasse, et s’embrassent l’une l’autre, à tour de rôle, en gémissant des « Mmmmmm ! » de satisfaction.
Alors avec Yidom nous tentons de nous embrasser aussi, nos bouches, bien que différentes, finissent par s’accorder, la langue de Yidom enroule la mienne...
Après ces ébats jouissifs, et ces découvertes Ô ! Combien excitantes, nous décidons de sortir de la hutte de Sudation. Nous sommes surpris de la fraîcheur qu’il fait, la nuit est tombée, et l’air est humide.
« Nous ne ressentons pas le froid, dit Yeres, mais nous ressentons l’humidité de l’air, et notre peau absorbe cette humidité, ce qui nous évite la soif ! Mais vous, Terriens, vous devez avoir soif, après ces embrassades ?
- Oh oui ! dit Chimalmat, nous allons nous abreuver ! Mais couvrons-nous, sinon nous risquons un refroidissement ! »
Et nous arrivons à la table où sont réunis les Matures, comme les appellent les visiteurs, et nous nous servons à boire, de l’eau colorée et sucrée par un jus de fruit du pays, que les Mayas appellent mangue.
« Alors, les enfants ! dit Sáasilen, avez-vous fait plus ample connaissance les uns les autres ?
- Oh oui, père, dit Chimalis, nos amis visiteurs nous ressemblent beaucoup, à quelques détails près. »
Après quelques discussions sur divers sujets, les visiteurs prennent congé, il est temps pour eux d’aller dormir dans le vaisseau et se nourrir par la même occasion, dans une atmosphère chargée de nutriments gazeux que leur peau absorbe et synthétise sous forme de vitamines.
Les filles m’ont promis de me faire visiter leur engin, demain.
Je regagne la hutte avec Sirius, Itzel et Akna, elles me demandent ce que nous avons fait dans la hutte de Sudation, des bruits émanaient, malgré l’épaisseur des cloisons de la hutte !
Je raconte alors ma soirée avec les visiteurs, mon récit a excité les jumelles Mayas, et Sirius le remarque bien ! alors ils les invitent à partager sa couche, je préfère aller me coucher, je suis épuisé !
Le calme règne sur le village, pas un bruit ne dérange le sommeil des habitants, ni des visiteurs.
L’initiation des Xantarèsiens
A la fin du repas, Sáasilen prend la parole.
« Cet après-midi, nos gardes iront avec nos amis à la grotte dans la montagne pour prélever la trémulonde.
Nos amis sont bien plus avancés que nous, mais nous savons faire une chose qu’il ne savent pas faire ! Voler !
Nous verrons si leur métabolisme leur permettra de voler comme nous !
Fabio, Ian et Sachihiro, vous les accompagnerez ! Zãk viendra avec vous. Allez, vous préparer, trouvez des tenues pour nos amis, plus grandes, au besoin nos femmes feront les coutures pour cela. Vous partirez dès que vous serez prêts !
- Nous aussi ? demande Xsara.
- Oui, toutes et tous devez passer individuellement dans la grotte pour y cueillir la plante, la trémulonde, dans le noir ! »
Au bout d’un moment, les tenues sont prêtes, elles seront enfilées au moment de pénétrer dans la grotte.
La troupe alors se met en route, Fabio en tête, Ian et Sachihiro derrière ferment la marche.
« Pourquoi sommes-nous accompagnés de gardes ? demande Xocun.
- J’ai eu la vision d’un danger ! répond Zãk.
- Un danger ? De quelle nature ? demande alors Xalun.
- De cette nature-là ! répond Fabio en criant, en face de lui, un immense fauve avec deux immenses dents sortant de sa mâchoire surgit de la forêt.
L’animal s’apprête à bondir sur Fabio, qui a déjà bandé son arc, imité par ses compagnons d’arme. Mais Zãk a réagi rapidement, et a réussi par la pensée à lever le fauve géant, il ne peut plus bouger ainsi, les pattes ne touchant plus le sol.
- Quelle bête effroyable ! dit Xocun. C’est un tigre à dent de sabre !
- Sa mâchoire peut couper un homme en deux d’un coup de dents ! » constate Zãk.
Et mentalement, il donne l’ordre aux soldats de l’abattre. Trois flèches le pénètrent sur son flanc, le faisant hurler de douleur, glaçant d’effroi les jeunes Xantarèsiens, puis trois autres flèches le touchent dans le cœur et les yeux et le foudroient net.
Zãk alors le laisse tomber au sol, et les soldats récupèrent leurs flèches.
« C’est une espèce éteinte depuis longtemps sur cette planète, dit Xalun, il est étonnant que cet animal ai survécu tout ce temps ! Mais s’il a survécu, d’autres espèces des anciens temps pourraient aussi être encore vivants !
- Sachihiro ! dit alors Zãk, retourne au village, et reviens avec les chamans, Sirius et ses disciples, pour explorer cette partie de la forêt ! Nous ne sommes plus loin de la grotte, allons-y ! »
Et tandis que Sachihiro retourne sur ses pas, l’arc chargé d’une flèche, la troupe continue sa montée et arrive bientôt devant la grotte.
Les visiteurs sont intrigués par ces plantes qui cachent l’entrée de la grotte et qui tremblent dès qu’on s’en approche. Du moins quand ce sont des humains . Les trémulondes ne détectent pas les Xantarèsiens !
Zãk leur dit que c’est un moyen de défense, pour chasser les éventuels prédateurs, puis il explique le mode opératoire, et rentre avec un des visiteurs à tour de rôle, les enfants deux par deux.
La cueillette est finie, chacun et chacune a dans son sac des feuilles de trémulondes, et tout le monde s’apprête à redescendre, jusqu’au cadavre du tigre géant, pour attendre les autres.
« Je dois encore vérifier quelque chose qui m’a paru bizarre dit alors Zãk : aucun leevancliffus n’a tenté de m’attaquer ! Pourtant je les ai entendu ramper dans la grotte !
Alors, je vais rentrer seul dans la grotte, et après un court moment, l’un des visiteurs entrera aussi, vêtu de la tunique protectrice ! »
Et il arriva ce que Zãk soupçonnait ! Les leevancliffus l’attaquent en lui donnant des coups de queue hérissée, mais quand Xsara pénètre dans la grotte, les coups cessent et les reptiles se sauvent au fond de la grotte.
« Sortons ! dit-il à Xsara.
Une fois dehors, il constate :
Vous émanez quelque chose qui effraie les leevancliffus ! Je ne sais pas si c’est une odeur ou une radiation. J’analyserai vos cueillettes pour y déceler une différence avec les nôtres ! J’en ai cueilli aussi en même temps, nous verrons ! Allons rejoindre le tigre ! Les autres ne devraient pas tarder à arriver. »
En effet, à peine sont-ils arrivés près de la dépouille du tigre que la troupe venue du village, Sachihiro et Gabor en tête, Sáasilen, Aápo, Babajide, Eadrich, Sirius, Itzel, Akna et moi, Cadmael fermant la marche, tous en armes, arrivons sur les lieux.
Nous sommes épatés de voir ce monstre, un mâle, sorti d’un autre âge ! Il mesure bien quinze pieds de long sans la queue, et devait faire six pieds de haut au garrot quand il marchait !
Zãk explique ce qu’il prévoit :
« Les visiteurs et moi, nous retournons au village, il ne faut pas laisser nos femmes seules, et laisser faner les cueillettes de trémulonde ! Deux gardes nous accompagneront.
Vous, Sáasilen, vous continuerez sur la piste du tigre pour déceler d’autres créatures, il n’est peut-être pas seul ! Et ils pourraient attaquer le village !
- D’accord, faisons cela ! dit Sáasilen.
Ian, avec Sachihiro vous raccompagnerez les visiteurs et Zãk ! Vous porterez la dépouille au village, elle est probablement comestible ! Nous autres partons sur la piste du tigre.
Mais nous devons être rentrés avant la nuit ! Alors, ne traînons pas ! »
Et les deux troupes prennent des chemins opposés, les deux gardes portent par lévitation le tigre, suivis par les visiteurs, enchantés de tous ces événements de la journée !
Dès l’arrivée au village, les femmes ont tôt fait de dépecer la bête, et de stocker la viande dans des sacs faits d’herbes, fermés hermétiquement, ayant aspiré tout l’air qui s’y trouvait, dans une cavité naturelle au bord de la rivière, qui maintient l’endroit bien frais. Elles s’occupent ensuite de tanner la peau de la bête, qui fera une superbe couverture pour les rudes hivers. La carcasse est mise de côté, les os sont très solides, et pourront servir le cas échéant. Les abats sont stockés au frais et les viscères sont enterrés plus loin.
Zãk emmène les visiteurs dans sa tanière et demande un ou une volontaire pour faire le premier essai. Xsara se porte volontaire ! Chimalis et Chimalmat sont contentes de revoir les jeunes visiteurs du ciel !
« Si cela se passe mal, il vaut mieux que ce soit moi plutôt qu’un de nos parents, nécessaires au pilotage du vaisseau !
Alors Chimalmat dit :
- Oh non ! Xsara ! Et votre robot, Xon, il ne pourrait pas dire si c’est dangereux ?
- Bonne idée ! dit Xocun, allons dans le vaisseau, tu y trouveras de quoi préparer tes potions, Zãk ! Emmène tes ingrédients nécessaires, Xon se fera un plaisir de t’assister !
Chimalmat et Chimalis, restez dehors, vous les reverrez !
Arrivés dans le vaisseau Xocun dit :
- Xon ! Voici Zãk, le chaman savant de ce village. Il a une plante que tu vas analyser !
- Elle se trouve dans ce sac étanche à la lumière pour garder ses propriétés ! » dit Zãk.
Au bout de quelques instants, la voix métallique de Xon résonne :
« « C’est une espèce inconnue pour moi ! Elle a des propriétés très étranges, elle émet des rayonnements qui s’opposent aux forces de la gravité ! Comment l’appelez-vous ? » »
« Je propose de faire une potion, avec ces ingrédients que voici, et la plante, la trémulonde, pour la faire boire à l’équipage et aux enfants ici présents ! »
« « Dans quel but fais-tu cela ? je n’arrive pas à pénétrer ton esprit ! » »
« Je vais essayer de m’ouvrir à toi ! Le but est de donner la faculté de voler aux visiteurs du ciel. »
« « Oui ! maintenant je vois en toi ! Merci de le permettre ! Vous avez une parade puissante pour éviter de lire en vous ! » »
« Je suis un chaman. Ce sont des réflexes de défense ! »
« « J’ai analysé tes ingrédients, normalement, cela devrait pouvoir être assimilé par les Xantarèsiennes et Xantarèsiens. » »
« Il faut le noir absolu pour cela, et un sommeil d'une heure pour laisser agir le philtre. »
« « Descendez dans le grand dortoir, j’y ai installé des lits ! » »
En effet, la salle que les jeunes ont utilisé le matin même est aménagé avec neuf lits, pour chacun des Xantarèsiennes et Xantarèsiens.
« Je me suis porté volontaire pour être le premier ! » dit Xsara .
« « Ce ne sera pas nécessaire, je surveille le processus, et peux l’interrompre à tout moment, Allongez-vous tous ! Zãk tu peux commencer tes préparations ! » »
Et Zãk prend les sacs un par un, prépare la potion et chacun boit la sienne, dans le noir, avant de s’endormir.
Bientôt, tous les visiteurs dorment, Zãk sort de la salle et demande à Xon si tout se passe comme il le pense.
« « N’ai crainte, je veille, ils dormiront le temps d’une heure de votre temps ! » »
« Tu connais notre calcul du temps ? »
« « J’ai récupéré cela et beaucoup d’autres chose dans la tête des jeunes, Jacou, Chimalmat et Chimalis ! Je sais maintenant tout ce qu’ils savent ! Jacou sait beaucoup de choses ! Je continue à fouiller ton cerveau, tu es un puissant chaman ! tu as beaucoup de pouvoirs ! » »
« Ne te gènes pas ! Je n’ai rien à cacher, et tout ce que je pourrai t’apprendre sera utile, à toi comme à moi ! »
Le chaman alors, sur suggestion de Xon, visite le vaisseau, et reçoit toutes les explications qu’il demande.
L’ animal d’un autre âge
Pendant ce temps, la troupe dans la forêt suit la piste du fauve. Depuis un moment, ils marchent sur un plateau boisé d’arbres géants de plusieurs centaines de pieds, de mémoire le seul endroit où l’on trouve ces arbres, et arrivent au bord d’une falaise. Un ravin profond se montre à eux, une forêt très dense en bas empêche d’en voir le fond.
« Nous ne pouvons pas aller plus loin ! dit Sáasilen. Nous avons déjà cherché un moyen de descendre. Nous pouvons faire le tour du ravin, mais il n’y a pas de descente possible ! »
Mais, un peu plus loin, des arbres gigantesques se sont couchés dans le ravin, probablement abattus par la foudre, et offrent du coup un moyen de descendre au bas de la falaise.
« Nous ne sommes jamais descendu dans ce ravin, dit alors Sáasilen, les anciens disaient que cela est le domaine de la mort !
- Serait-ce possible que ce tigre soit monté par-là ? dit alors Sirius. Oui ! Regardez ! Un autre fauve est en train de grimper !
- Il faut dégager ces arbres ! » dit Sáasilen. Alors toute la troupe, par la pensée, pousse les arbres qui glissent le long de la falaise, et disparaissent dans l’épaisse forêt en contre-bas, dans un nuage de poussière. On entend des rugissements, puis le calme revient.
Les chamans décident alors d’abattre les arbres autour du ravin, afin que d’autres ne puissent plus servir de passerelles pour les créatures qui vivent en bas.
« Nous reviendrons avec des outils pour faire cela ! dit Cadmael. Faisons le tour pour voir si d’autres arbres seraient tombés, et rentrons ! Il va bientôt faire nuit. »
La troupe fait alors le tour en haut de la falaise, il y a presque une lieue de circonférence. Aucun autre arbre n’étant tombé, la troupe regagne alors le village.
Il fait presque nuit quand ils arrivent au village, les femmes attendent pour servir le repas, Sáasilen a prévenu Zãk que tout allait bien et qu’ils étaient sur le chemin du retour.
Ils s’installent alors à table, et les neuf Xantarèsiens arrivent… en volant !
« Oui ! dit Zãk, ils ont bien assimilé la trémulonde !
- Merci à vous pour ce pouvoir que vous nous avez donné ! dit Xalun.
Je me rapproche de Chimalmat et Chimalis, et constate sur elles ce que j’ai remarqué sur moi en chemin cet après-midi.
Leurs pubis sont plus velus, mon sexe s’est allongé, et les seins des filles ont grossi !
Ni les adultes, ni les Xantarèsiens n’ont remarqué quoi que ce soit !
Alors, en concertation avec Chimalmat et Chimalis, nous décidons de ne rien dire, mais j’ai ai mon idée ! Le philtre que Xon nous a donné à boire ce matin a accéléré le processus de puberté !
- Après le repas, dis-je aux jumelles, nous demanderons aux jeunes visiteurs ce qu’il en est, et nous irons voir Xon !
A table, Sacniete demande :
« Alors, vous avez trouvé la trace de ce monstre ?
- Oui Sacniete, dit Sirius, il vient d’un monde inconnu, inaccessible en temps normal, dans le ravin en bas de la falaise. Des arbres géants sont tombés par la tempête et la foudre, ce qui lui a permis de grimper jusqu’en haut de la falaise. Nous avons fait tomber ces arbres dans le ravin, ils ne peuvent plus monter !
- Ils ? demande Ikta.
- Oui, répond son époux Cadmael, on en a vu un qui grimpait aux arbres tombés, il y en a probablement plusieurs ! Espérons que celui que nous avons abattu soit le seul qui ait pu parvenir en haut !
- Comment se fait-il qu’on n’en ai jamais vu d’autres ? demande Dacey, l’épouse de Zãk.
- Ils vivaient dans des temps très anciens, et normalement ils auraient dû disparaître ! dit Zãk.
Xalun prend la parole.
- Il y a des millions d’années, une météorite de grande taille s’est écrasée sur Terre, non loin d’ici, dans l’océan, que vous appelez la Grande Mer. L’onde de choc et le nuage de poussière qui ont suivi était tels que peu d’êtres vivants sur la Terre ont survécu ! Pendant des centaines d’années, même le soleil ne pouvait pénétrer ce nuage de poussières, et la plupart des être vivants, animaux comme végétaux, moururent.
Le ravin, entouré de hautes falaises, protégé par une forêt très dense, a permis à ces fauves, et peut-être à d’autres espèces animales et végétales de survivre, malgré l’absence de soleil ! D’autres lieux protégés ont pu aussi permettre la survie ainsi d’espèces vivantes. Il doit s’y trouver une faune et une flore qui n’ont pas évolué depuis ces millions d’années !
Les légendes racontent des histoires d’animaux aux dents gigantesques, et d’autres énormes au cou démesuré, mais nul ne les a vu ! Vous êtes les premiers sur cette planète a en avoir vu un vivant !
- Et vous, les Xantarèsiens, en avez-vous vu dans d’autres mondes ? demande alors Jacou.
- Oui. Nous avons visité des mondes qui sont au stade du vôtre avant l’avènement de la météorite. Avec des tigres à dents de sabre, des reptiles gigantesques, des poissons grands comme dix vaisseaux, des oiseaux qui font des dizaines de pieds d’envergure, et des arbres si haut qu’ils traversent les nuages.
- les arbres géants du bord de la falaise ! dit Sáasilen.
- Oui, probablement des graines portées par des tempêtes, ou par des oiseaux qui sont descendus dans le ravin, et qui on germé là-haut depuis longtemps. Il faut des centaines de vos années pour qu’un arbre atteigne cette taille !
- Nous irons demain couper ces arbres, dit Cadmael, afin d’écarter tout danger de remontée de ces créatures monstrueuses !
- Alors, les Xantarèsiens, comment vous sentez-vous ? Demande Sirius mentalement.
- Très bien ! cette plante est fabuleuse ! répond Xalun, mentalement également. Xon l’a synthétisé, nous pouvons la fabriquer à loisir !
- Sans le passage par le noir ?
- Si ! La synthèse ne fonctionne que dans le noir, pour l’instant ! Mais Xon aime les défis, et travaille tout le temps sur cela !
- Et de voler, ça vous plait ? demandé-je.
- C’est génial, disent en chœur les six jeunes visiteurs, en s’envolant de table.
Chimalmat et Chimalis les suivent, moi aussi, et nous allons nous poser sur la rampe d’accès du vaisseau.
Je les a mis au courant de ce qui nous arrive, et sur la rampe, nous pouvons communiquer avec Xon.
Xon nous répond :
« « Afin de bénéficier des plaisirs, il a fallu initier chez les filles certaines hormones, et les développer chez le garçon. Cela induit une croissance très rapide qui vous a fait gagner deux ans ! » »
« Tu veux dire que nous avons dix ans, mais que nos corps en ont maintenant douze ? »
« « Juste vos organes sexuels, et cela va continuer, dans peu de temps ils seront mature. » »
« Mais ce n’est pas dangereux, ça ? » demande Chimalis.
« « Non ! vous respectez le cycle de croissance physique du corps, mais vos organes sexuels seront vite aboutis. » »
« On va avoir des gros seins, comme les adultes ? »
« « Oui ! » »
La nuit est bien avancée, chacun regagne son couchage.
En arrivant dans la hutte de Sirius, les disciples Akna et Itzel remarquent ma toison velue.
« Eh bien, Jacou, on dirait que subitement tu deviens un homme ! dit Itzel.
Sirius aussi remarque que mon membre est plus long !
- Raconte nous ce qu’il se passe chez toi ! dit Sirius. Et je raconte ma journée.
- Et les filles de Sáasilen aussi ? demande Akna.
- Oui ! dis-je, et elles ont adoré ! »
Chapitre V Le pays des Mayas
- La découverte du pays
- La rescapée du sacrifice
- Un Amour est né
- Une journée chez les chamans
- Semillero
- La construction du bateau
- Les sacrifiés
- Les enfants rescapés
- Les chevaux
- Le naufragé des cieux
- Les bandits
- L’accueil au village maya
- Les nouveaux métiers
- La soirée des jeunes
La découverte du pays
Le soleil est à nouveau là, réchauffant le village et chassant l’humidité de la nuit.
« Aujourd’hui, nous allons explorer le Nord de la terre d’ici, en volant. Akna et Itzel nous accompagneront. » dit Sirius.
Au petit déjeuner, je retrouve Chimalis et Chimalmat, qui exhibent fièrement une belle toison noire, qui recouvre tout leur pubis. Les seins des filles eux aussi ont bien grossi et sont tout ronds.
Je risque une main qui trouve un sein bien ferme sur Chimalmat, mais je la retire prestement, ne voulant pas déclencher chez elle et chez moi une envie que je ne pourrai pas honorer ! Sáasilen remercie les gardes de s’être relayés toute la nuit pour surveiller les alentours du village, au cas où un autre monstre serait sorti du ravin. Mais il n’y a rien à signaler !
« Vous, les gardes, allez ce matin abattre les arbres en bordure de la falaise ! Vous les balancerez dans le ravin ! L’un d’entre vous restera au village, en protection. »
Cadmael désigne alors Ian pour surveiller le village, les autres, Gabor, Fabio et Sachihiro, sous ses ordres, se préparent pour gravir la montagne vers le plateau. Ils emportent des scies, des haches, et des cordages. Et les voilà partis !
Sirius annonce qu’il va me faire visiter le pays, et qu’il emmène ses disciples avec lui. Les Xantarèsiens arrivent, et Xsara demande s’il peut se joindre à nous.
« Non, Xsara, dit Sirius, nous devons rester discrets et ne pas nous faire voir durant notre vol, si d’aventure nous sommes vu, nous ne sommes que des humains ! Mais la vue d’un être à l’apparence différente risque de créer une panique au sein de la population !
- Je comprends ! dit Xsara.
- Nous allons enfiler une tunique, la nudité reste tabou en dehors de notre communauté ! Bien ! si vous êtes prêts, mes disciples, partons ! Nous serons de retour dans l’après-midi.
Et nous nous envolent vers le Nord, vers une cité du nom de Yaxchilán.
Sirius m’en a parlé, avant le départ.
« Je suis né et j’ai grandi dans cette cité ! J’ai été initié au culte des dieux, en tant que prêtre. A vingt ans, refusant de procéder à des sacrifices humains, et reniant l’existence des dieux, j’ai été condamné ! Mon statut de prêtre m’a évité d’être décapité, mais j’ai été banni de la cité. C’était il y a vingt ans, je me suis enfui de cette civilisation que je réfute, emmenant avec moi deux filles, des jumelles destinées à être sacrifiées aux dieux. Elles n’avaient que quinze ans à l’époque. Elles s’appellent Itzel et Akna Pacal ! Depuis cette fuite, les jumelles sont devenues mes disciples et mes compagnes ! »
Arrivés à proximité, nous nous posons et continuons la route à pied.
« J’ai remarqué d’en haut une progression de la jungle autour de la cité, dit Sirius, il n’y a apparemment plus d’entretien, ni de culture des terres ! Avançons prudemment, je sens un danger !
- Que redoutes-tu ? demandé-je.
- Qu’on s’en prenne à ta chevelure blonde ! Ils pourraient vouloir te sacrifier aux dieux !
- Mais que vient-on faire dans cette cité, alors ?
- Je dois récupérer des pierres sacrées qui intéressent au plus haut point les Xantarèsiens !
- Qu’ont-elles donc de si spécial, ces pierres ?
- Elles viennent probablement d’une autre planète, c’est un minéral qui n’existe pas sur Terre à ma connaissance. Xocun et Xon pourraient m’en dire plus !
- Mais tu sais où elles se trouvent ?
- Oui ! Je les avais cachées dans le tronc d’une statue d’Ahmakiq, le dieu des cultures, qui se trouve en haut de la grande pyramide, dans le temple des sacrifices. Si la statue est toujours là, alors mes pierres s’y trouvent ! Allons-y, montons les marches qui conduisent en haut ! Jacou, couvre toi la tête, ta chevelure blonde est trop repérable.
La rescapée du sacrifice
Nous gravissons les centaines de marches qui mènent au temple, Les filles ne sont pas rassurées, ce devait être leur dernière monté, il y a vingt ans, et elles en gardent encore un souvenir effrayant. Arrivés en haut, devant le temple, il n’y a pas grand monde. Sirius nous dit d’attendre à l’extérieur, sans nous faire remarquer, et il pénètre dans le temple.
Des prêtres disent des prières, que Sirius reconnaît comme étant un rituel de sacrifice.
Sur une grande table en marbre, une jeune fille est allongée, habillée d’une robe de cérémonie, et ligotée. C’est probablement elle la raison des prières des prêtres qui offrent aux dieux ce sacrifice pour apaiser leur courroux.
Un prêtre s’avance vers elle, un grand couteau à la main, et s’apprête à éventrer la pauvre jouvencelle. Sirius alors, au moment où le bras armé se lève prêt à frapper, l’immobilise à distance, et le prêtre ne peut plus le bouger. Sirius le force à lâcher la lame, et le prêtre recule, effrayé. Sirius le soulève alors, et le porte au-dessus des autres prêtres effarés, et le laisse tomber au milieu d’eux. Pendant qu’ils se précipitent vers leur infortuné frère, Sirius peut récupérer les pierres qui sont toujours là, en soulevant doucement la tête de la statue. Puis, enfouissant les pierres sous sa tunique, il soulève la fille ligotée, et la fait sortir du temple, en volant !
Les prêtres n’osent pas bouger, voyant là une manifestation des dieux, qui ne veulent pas de ce sacrifice ! Nul n’a prêté attention à Sirius, qui sort discrètement derrière la fille.
« Il faut agir vite ! Itzel et Akna, prenez cette fille et emmenez-la loin d’ici dans la vallée ! Vous lui enlèverez ses liens plus tard ! Jacou, tu les suis ! Pour ma part, je dois encore faire quelque chose ! »
Retournant dans le temple, il fait basculer les statues de dieux qui éclatent au sol, et soulève la table des sacrifices, pour la lâcher d’un coup, elle explose au sol en mille débris, glaçant d’effroi les prêtres qui croient la fin du monde arrivé ! Ils ne sont pas près de refaire un sacrifice, vu comme les dieux se sont fâchés !
Puis il ressort et s’envole pour rejoindre ses disciples, et la jeune jouvencelle. Les filles l’on détachée, elle n’en revient pas d’être encore vivante !
Sirius lui demande :
« Comment te nommes-tu ?
- Chillán.
- Quel âge as-tu ?
- J’ai dix huit ans aujourd’hui ! Je sais que le jour de mes dix huit ans, je devais être offerte aux dieux ! C’est un honneur, m’a-t-on toujours dit !
Chillán est une grande fille de six pieds deux pouces, de long cheveux noirs couvrent son dos, et deux seins pointus se devinent sous sa robe.
- Chillán, tu es maintenant sous ma protection, et tu ne seras jamais sacrifiée ! dit Sirius.
Voici mes disciples : Itzel et Akna, vouées elles aussi à être sacrifiée il y a vingt ans, et Jacou, venu des terres à l’Est, de l’autre côté de la Grande Mer.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’éprouve une attirance pour cette fille…
Mais tu as de la famille, à Yaxchilán ?
- Ma mère est morte, tuée par mon père, en essayant de l’empêcher de m’offrir aux dieux. Je n’ai plus d’attache dans cette maudite cité !
- Tu vas venir avec nous, dans les montagnes du Sud ! Une communauté de chamans t’accueillera et tu pourras revivre, libre ! »
Et ordonnant aux jumelles de la porter, nous nous envolons ensemble vers le Sud et les montagnes.
Chillán est effarée de ce qu’il lui arrive ! Portée dans les airs, au-dessus de la jungle épaisse, à une allure folle, encadrée par Itzel et Akna, Sirius et moi à côté…
Nous arrivons bientôt au village, et nous nous posons sur la place. Sirius a déjà prévenu les chamans d’une nouvelle arrivée, et a demandé de camoufler le vaisseau des visiteurs, les chamans sont tous là, Sáasilen, Aápo, Babajide, Zãk et Eadrich.
Zãk s’approche de Chillán, effarée de voir des hommes, des femmes, des enfants, tous nus !
« Bienvenue ! N’aie aucune crainte ! Nous vivons tous nus, c’est notre mode de vie ! Tu dois être épuisée ! Laisse nous nous occuper de toi ! Un bon bain te fera du bien ! »
Aussitôt, les épouses des chamans arrivent, et invitent Chillán à les suivre. Arrivées dans la hutte de Sudation, à bonne température ambiante, un bain chaud l’attend. Sacniete, Xoc, Kuk et Dacey s’affairent à la déshabiller, elle se laisse faire voyant que c’est son bien-être qu’elles veulent.
Une fois allongée dans le bain, un sentiment de sécurité et de plénitude l’envahit, jamais elle ne s’est sentie aussi bien ! Ses seins pointus sont prolongés par des tétons tout durs, tellement l’extase est là ! C’est peut-être aussi un peu grâce aux herbes diverses, que Zãk avait préparées, qui infusent dans l’eau …
Après ce relâchement général, les filles passent à la toilette. Sacniete s’occupe des cheveux, Xoc et Kuk de chaque côté pour frotter tout le corps de la jeune fille. Puis, elle est sorti du bain, et allongée sur le dos, des serviettes au bout de six mains ont tôt fait de sécher tout le corps.
Dacey alors intervient pour la masser, avec des onguents préparés par son compagnon, Zãk.
Avec un sentiment de sérénité absolu, Chillán se laisse masser le visage, le cou, les seins, le ventre, l’entrejambe, elle écarte les cuisses inconsciemment, Dacey par des massages délicats de la vulve constate qu’elle est vierge. Et la vierge s’endort…
Les filles se relayent toutes les heures à son chevet, Elle dort d’un sommeil profond, qu’on sent apaisé.
Les soldats reviennent de leur mission d’abattage, ils ont, grâce à leurs pouvoirs de porter les objets à distance, enlevé tous les grands arbres du bord de la falaise, et les ont balancés dans le ravin, dans un vacarme assourdissant et un nuage de poussière gigantesque. Plus de cinquante arbres géants ont été ainsi déracinés et jetés au fond du ravin.
Il n’y a plus de risque qu’un arbre offre une possibilité en tombant de permettre aux monstres qui peuplent le ravin de remonter.
Il fait nuit quand Chillán se réveille, encore sous l’effet des onguents de Zãk, Sacniete est là, et lui tend une tunique chaude.
« Parce que dehors, il fait frais et humide ! Viens, tu vas te nourrir correctement, et nous pourrons faire connaissance.
- Volontiers ! Je suis comme dans un rêve ! »
Arrivée à la grande table, le grand chandelier l’éclaire, toutes et tous, revêtus d’une tunique chaude, voient ce visage radieux, magnifique qui leur sourit.
« Bienvenue Chillán, je suis Sáasilen, Grand Chaman et chef de ce village. Sacniete est mon épouse.
- Enchantée Sáasilen Grand Chaman, et Sacniete !
- Voici Aápo, chaman, et sa compagne Xoc ;
- Babajide, Chaman, Kuk son épouse, et leur fils Eadrich, qui est le plus jeune chaman de notre communauté ;
- Zãk, Chaman et médecin, et Dacey son épouse ;
- Chimalmat et Chimalis, nos filles ;
- Cadmael, chef de la garde, et Ikta, sa compagne, Gabor, garde, et son épouse Sirènut,
- Fabio, garde, et Irpak, sa compagne ;
- Et Ian et Sachihiro, nos jeunes gardes que tu aperçois au fond, qui surveillent les alentours.
- Je suis ravie de vous connaître !
- Tu connais tout le monde…enfin non, mais nous devons d’abord t’y préparer ! Parle-nous de toi, de ta vie…
- Je suis née dans la cité de Yaxchilán. Je ne suis jamais sortie de la cité si ce n’est pour ramasser des tubercules le long des remparts. À douze ans, j’en ai dix huit, j’ai été désignée par les prêtres comme étant choisie des dieux et que je m’offrirai en sacrifice le jour de mes dix huit ans. C’est aujourd’hui. Il en était ainsi, c’était un honneur pour moi et une fierté de mon père, d’avoir été choisie ! Toutes ces six dernières années, je ne sortais de la maison que pour aller au temple et revenir. Je devais rester vierge et devais éviter les rencontres. C’était ma vie. J’allais accomplir ma voie et passer dans le monde du ciel quand le prêtre exécuteur s’est vu bloqué, puis soulevé pour retomber sur ses frères.
Tout en mangeant, de tout un peu, et buvant du vin de la côte, elle continue son histoire.
- Il y a peu de temps, j’ai appris que mon père avaient reçu un bon pactole pour me donner aux prêtres. Il a tué ma mère qui refusait ce sacrifice ! Il n’était même pas là pour mon sacrifice, alors qu’il ne m’a éduqué que pour ça !
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, une force m’a soulevée et sortie du temple, sous les yeux effarés des prêtres. Ils n’osaient pas bouger ! c’est dehors que j’ai réalisé que je ne mourrai pas aujourd’hui ! J’ai eu peur quand les filles m’ont porté dans les airs, mais je suis contente d’être vivante ! »
Un amour est né
Eadrich s’est rapproché. Cette fille, il ne sait pas comment ni pourquoi, l’attire. Une force semble l’obliger à venir près d’elle. Il la trouve splendide, et vient s’asseoir à côté d’elle.
« je suis Eadrich. Tu es très belle, tu sais ! »
Chillán est émue ! Personne ne lui a jamais fait de compliment !
Elle regarde Eadrich, le visage plein d’émotions, les larmes pointent aux coins des yeux. Elle aussi trouve ce garçon très beau ! C’est la première fois qu’elle en voit un d’aussi près ! Elle l’a remarqué en arrivant, et a ressenti comme une secousse quand il s’est approché.
Et mus par une force irrésistible, leurs visages se sont rapprochés, leurs bouches se sont touchées, leurs langues se sont titillées, et les deux jeunes se prennent dans les bras l’un de l’autre, et s’embrassent goulûment.
Les chamans ressentent tous à ce moment la chaleur de l’amour naissant qui se dégage de ces deux êtres.
Chillán est on ne peut plus heureuse ! Trouver la vie, la liberté, une communauté qui l’accueille, et l’amour le même jour, elle n’en revient pas !
Les deux amoureux alors quittent la table, et vont dans la salle de Sudation, toujours en mode température douce.
Eadrich s’approche d’elle, et doucement, il défait sa tunique et elle se retrouve nue devant lui.
Ils se serrent l’un contre l’autre, se caressent, et machinalement les mains descendent dans les entrejambes.
Ils s’allongent sur le lit.
« Tu sais, je suis vierge ! dit-elle.
- Moi, je suis aussi vierge, puceau comme on dit. Mon père, le chaman Babajide, m’a prédit mon dépucelage ! »
Ils commencent à se caresser tout le corps, puis les caresses deviennent plus ciblées…
Et enfin, après leurs ébats passionnés, serrés l’un contre l’autre, les deux dépucelés s’endorment.
Au bout d’un moment sans un bruit, Kuk, la mère d’Eadrich, tend l’oreille à la porte, n’entendant rien, elle rentre dans la hutte, prend une peau, couvre les deux amants endormis et ressort sans bruit.
« Ils passeront la nuit dans la hutte ! j’ai mis du bois sur l’âtre, ils n’auront pas froid ! » dit Kuk.
Mentalement, Sáasilen, qui avait demandé aux visiteurs de ne pas se montrer, leur envoie un message, comme quoi la voie est libre. Les Xantarèsiens alors sortent du vaisseau, recouvert de branchages pour le camoufler, et rejoignent la grande table.
La nuit est fraîche, et les Terriens sont en tuniques chaudes, alors que les visiteurs restent nus.
« Demain matin, à la première heure, dit Sirius, je m’entretiendrai avec Chillán, pour la préparer à vous voir.
- Grâce à toi, elle vit, dit Babajide, et une nouvelle vie de bonheur commence aujourd’hui ! Je savais, pour mon fils qu’aujourd’hui est le jour de son dépucelage, j’ai eu une vision en ce sens, mais je n’ai pas eu la vision de Chillán ! Je pensais que peut-être, tes disciples Itzel et Akna l’auraient initié, je l’ai déjà vu les observer, avec une ostentation de son bas-ventre !
- Cela aurait été avec joie ! disent les jumelles en chœur. C’est un beau jeune homme !
- Il en est ainsi ! dit Sáasilen. Le destin de ces jouvenceaux était tracé !
- Et alors, ces pierres ? demandé-je à mon Maître Sirius.
- Oui ! les voici ! ce sont des cylindres de pierre, en les tendant aux visiteurs. Celles-ci alors, d’un bleu émeraude passent à la couleur rouge, ce qui épate toute l’assistance.
- D’où proviennent ces pierres ? demande Xocun le chef de l’expédition des Xantarèsiens.
- Quand j’avais vingt ans, dit Sirius, j’étais destiné à être prêtre au temple de Yaxchilán. Un vaisseau comme le vôtre est arrivé derrière le temple, des êtres en costumes comme les vôtres en sont descendus, m’ont donné ces pierres, en me demandant mentalement de les cacher, et sont précipitamment repartis dans leur engin qui a disparu dans le ciel. J’ai donc caché ces pierres dans une des statues du temple, elles y sont restées jusqu’à aujourd’hui.
- Je m’en souviens ! dit Xocun. Les nôtres s’enfuyaient en emportant ces pierres, poursuivis par des Gaménèens, nos ennemis galactiques, qui voulaient prendre le pouvoir et régner sur toute la galaxie.
Ces pierres activent un moteur à ion, qui leur aurait permis de fabriquer des armes monstrueuses de destruction ! Un combat a dû avoir lieu quelque part, et détruire les deux vaisseaux, car ni l’un ni l’autre n’ont réapparu depuis ! Nous avions d’autres pierres, que nous avons rassemblées en une arme contre eux, qui a explosé en détruisant toute leur flotte, lors de l’invasion de notre système par les Gaménèens. Nul n’a jamais revu les Gaménèens, heureusement, car nous n’avions plus de pierres bleues pour reconstruire une arme contre eux ! Ces pierres, Sirius, emmène-les sur l’autre continent, afin de perdre leur trace !
- Je ferai comme tu dis, et les confierai à Jacou, pour qu’il les mette à l’abri dans son pays ! »
Et sur ces paroles, Sirius prend congé, et avec ses disciples, va se coucher, imité par tout le monde.
Le silence de la nuit règne à nouveau sur le village.
Cadmael veille.
Une journée chez les chamans
Une belle journée s’annonce sur le village maya. Le soleil a déjà chassé l’humidité, et la chaleur se fait douce sur les corps nus des Mayas.
Eadrich et Chillán sortent de la hutte de Sudation. Les femmes attendaient, pour aménager la hutte en Sudation, pour aujourd’hui.
Elles débarrassent les lits et paillasses, et activent le feu afin de faire monter la température.
Eadrich est sorti nu, Chillán a revêtu La tunique qu’elle a eu après son bain, hier.
« Tu peux rester nue ! dit alors Eadrich, il fait déjà bien bon !
- Je suis un peu gênée de me montrer nue !
- Tu ne dois pas ! Nul ici ne te jugera, et surtout pas sur ton physique ! Tu es la plus belle fille que j’ai jamais vue ! Mais tu peux garder la tunique à ta guise !
- Merci Eadrich, je suis flattée !
Il reçoit un message par la pensée, de Sirius :
- Amène ta fiancée à la table pour prendre le petit déjeuner ! J’ai des choses à lui dire. »
Ils arrivent à table, et toutes les personnes présentes saluent Chillán, puis Eadrich, puis les deux ! Tous ont compris qu’un nouveau couple est maintenant au village.
« D’abord, Chillán, sois la bienvenue ici, dans ce village, dit Sirius, je parle au nom des chamans qui t’accueillent, tu es maintenant ici chez toi ! Tu as été choisie cette nuit par un chaman, Eadrich, et ce choix est sacré ! Nous allons ces prochains jours te faire passer des tests d’aptitude, pour savoir quelles pourraient être tes envies, et ce que tu pourras faire au sein de la communauté, comme nous toutes et tous, ici. Mais d’abord, j’ai quelques questions à te poser, si tu veux bien ! Tu n’es pas obligée de répondre !
D’abord, crois-tu aux dieux pour lesquels les prêtres voulaient t’immoler ?
- J’ai été éduquée en ce sens, dit la jeune fille, je devais tous les jours aller glorifier les dieux au temple. Mais depuis que je vois des sacrifices, les dieux sont comme sourds à nos demandes, car la situation n’a fait que de se dégrader toujours un peu plus. Les pluies se font rares, et les récoltes sont de plus en plus pauvres. Je me suis mise à avoir des pensées taboues, comme remettre en question leur existence, et l’utilité de mon sacrifice. Je me ressaisissais en pensant que j’allais tout faire changer avec mon immolation.
Votre intervention au temple m’a convaincu qu’ils n’existent plus, sinon ils se seraient manifestés ! S’ils ont jamais existé
Beaucoup des sujets ont faim, et pendant ce temps les prêtres mènent des vies de rois, ils abusent de leurs prérogatives, et des jeunes filles qu’ils font venir au temple. Moi je devais rester vierge, alors ils ne m’ont pas touchée. Aucune remarque n’est possible, sous peine d’être accusé d’hérésie et d’être décapité ! Ils sont tout-puissants. Mais moins que vous, qui m’avez soustraite à leur culte. Mais d’autres filles et d’autres garçons sont déjà programmés pour cela !
- Merci pour cette analyse ô combien sensée ! dit Sirius. Nous allons mettre un terme à ces pratiques ! Les sacrifices se font toujours à la nouvelle lune ?
- Oui, toujours, le jour suivant son apparition.
- Nous allons nous organiser pour sauver tous ces innocents ! Une autre question : Crois-tu que la Terre est plate ?
- Là aussi, c’est un tabou ! Un jour un chaman a dit que la Terre est ronde, les prêtres l’on fait exécuter ! Nul ne doit douter qu’elle est plate, disent-ils ! Mais cela ne justifie pas de tuer un chaman !
Je crois que la Terre est une boule, j’ai étudié les astres les longues nuits de solitude, et je suis convaincue qu’elle bouge, la Terre, au milieux des astres. Mais je me suis bien gardée de le dire !
- Ceci est encore une bonne analyse ! je te félicite pour ta maturité d’esprit ! Oui, la Terre est ronde, et tourne autour du soleil, et le soleil que nous voyons se lever à l’Est et se coucher à l’Ouest est dû en réalité au fait que la Terre tourne aussi sur elle-même. La lune aussi tourne sur elle-même et autour de la Terre.
Crois-tu qu’il y ait d’autres mondes, dans ces milliers d’étoiles que tu vois la nuit dans le ciel ?
- Les anciens parlent de chariots de feu venus du ciel, et quelques fresques représentent des êtres étranges avec des casques ronds, ce devaient être des habitants des étoiles !
- Décidemment, tu es remarquable ! Ton esprit est d’une logique imparable ! Nous avons souvent la visite des êtres venus du ciel !
-Vrai ? J’aimerai un jour en rencontrer ! il y a tellement de choses qui me paraissent maintenant réalisables !
- Je te sens prête ! je vais t’en présenter ! Regarde là-bas, le bosquet d’arbres !
Intriguée, Chillán se lève, s’approche et observe attentivement le bosquet, quand celui-ci se couche, dévoilant le vaisseau des Xantarèsiens. La grande porte s’abaisse, et trois grands êtres et six plus petits sortent du vaisseau.
Chillán écarquille les yeux, elle croit rêver. Ils sont très grands, tout nus, tout blancs, sans poil, avec des grands yeux et des longs doigts, et sont sexués comme Eadrich et elle.
« « N’aie crainte ! Jeune Terrienne, tu ne risques rien, tu n’as que des amis ici ! » » dit une voix métallique derrière eux.
Le chef des Xantarèsiens prend la parole.
- Je suis Xocun, le chef de ce vaisseau, voici Xalun, notre pilote, et Yalyx, notre compagne, et la mère des garçons Xsara, et Xcorus, et des filles Yalip, Yamen, Yeres et Yidom.
La voix que tu as entendu, est celle de Xon, notre compagnon artificiel, l’âme de ce vaisseau.
- Fantastique ! Quelque part, je savais que vous existiez ! J’en avais la conviction !
L’émotion est forte ! Et la chaleur aidant, Chillán titube.
Eadrich s’approche d’elle pour la soutenir, avec une tasse d’eau dans laquelle Zãk a dissout une poudre.
- Tiens, bois, cela va te faire du bien ! Et il la débarrasse de sa tunique devenue trop chaude, dévoilant sa plastique parfaite. Alors elle avale la moitié de la tasse, et se sent mieux !
- C’est beaucoup d’émotions pour cette jeune fille depuis hier ! dit alors Sáasilen. Nous allons laisser Chillán avec Eadrich, et ses parents !
-Viens, Chillán, s’exécute Eadrich, je vais te présenter à mes parents !
Dans la hutte de Babajide, les parents de Eadrich sont ravis !
Chillán, voici Kuk, ma mère, qui avec les femmes veillent au bien-être de la communauté, Babajide, mon père qui est chaman, et qui m’a enseigné ce que je sais des rites et des pouvoirs chamaniques, je suis encore son disciple.
Mère, Père, voici Chillán, que je veux chérir toute sa vie !
- Bienvenue, douce Chillán, une nouvelle vie commence pour toi, tu fais maintenant partie de notre famille ! dit Kuk.
- Je pressens un bel avenir pour vous deux, » dit Babajide.
Puis les deux amoureux vont se promener aux alentours, Babajide demande à Cadmael de veiller sur eux, discrètement, il ne faut pas qu’ils se sentent surveillés !
Je m’approche du couple, et propose à Eadrich d’emmener Chillán à la grotte pour cueillir la trémulonde.
« Ensuite, Avec la permission des Xantarèsiens, et le concours de Xon, je voudrais que vous veniez tous les deux dans le vaisseau, moi j’emmènerai Itzel et Akna, pour une visite et une séance sensuelle que seul Xon peut proposer ! » dis-je.
Ensemble, nous allons voir Zãk, qui nous fournit les tuniques, le sac et les chausses nécessaires, puis nous passons devant la hutte de Sirius, où les jumelles s’adonnent à la méditation. Je leur propose de visiter le vaisseau quand Chillán sera initiée, la grande chambre du bas promet beaucoup de plaisir !
Evidemment, elles acceptent ! Visiter le vaisseau ! Superbe !
En partant vers la grotte, Eadrich, Chillán, Cadmael et moi passons devant le vaisseau.
Je demande si Xon m’entend.
« « Oui ! » »
« Pourra-t-on profiter de ton temps pour visiter le vaisseau et la chambre du bas, tantôt ? »
« « quand ? » »
« D’ici trois heures, après le déjeuner. »
« « Oui ! tout le monde assistera à un séminaire chamanique cet après -midi ! Le vaisseau sera inoccupé ! Qui viendra ? » »
« Moi, Eadrich, Chillán, Akna et Itzel. »
« « Ce sera prêt ! » »
Eadrich demande de quoi il s’agit, dans la chambre du bas, je lui réponds que ce sera du plaisir ! Et qu’ils adoreront cela ! Sans en dire plus.
Cadmael sourit, il se doute de quels plaisir il s’agit, et se remémore l’état de béatitude des jumelles Chimalmat et Chimalis l’autre jour au sortir du vaisseau !
Nous grimpons dans la montagne, nus, et arrivons à la grotte, où les buissons tremblent à notre approche.
« Enfile cette tunique et ces chausses, Chillán, Eadrich aussi ! dis-je.
Voilà, Chillán, tu vas rentrer dans cette grotte, Eadrich sera avec toi. Tu vas sentir des coups sur tes jambes, ce sont des Leevancliffus qui défendent leur territoire. Tu ne risques rien. Il fait complétement noir, tu n’y verra rien et à tâtons tu t’approcheras des parois et cueilleras des herbes que tu sentiras dans tes mains. Tu les enfourneras dans le sac, en le fermant bien afin qu’aucune lumière ne puisse toucher les herbes quand tu sortiras. »
Chillán n’est pas rassurée, mais elle a confiance en ses sauveurs. Alors elle y pénètre, en écartant les buissons, suivie d’Eadrich, et ressort peu de temps plus tard, le sac rempli d’herbes. Eadrich rajoute un lien pour bien le rendre plus étanche à la lumière.
Puis la troupe redescend la montagne, et nous nous rendons chez Zãk, qui a préparé sa tanière. Il lui explique ce qu’il va se passer, et bientôt Chillán dort.
L’heure du déjeuner est arrivée, la grande table est dressée. Tous les habitants se réunissent autour de la table, Eadrich va chercher Chillán qui doit se réveiller maintenant.
Les visiteurs se joignent aux chamans, ils ne mangent pas, mais ne dédaignent pas un nectar de raisin ou une liqueur de fruits. Le repas est gai, calembours et plaisanteries sont de mise !
Chillán, maintenant bien réveillée, expérimente ses nouveaux pouvoirs, et trouve cela fantastique !
Eadrich obtient l’autorisation des chamans à ne pas assister à la cession de cet après-midi, étant invité par Xon. Les Xantarèsiens, mis au courant par Xon, sourient, ils savent ce que Xon leur a préparé !
« Vous serez bien reçus par Xon, soyez-en sûrs ! Jacou a déjà expérimenté cela avec Chimalmat et Chimalis, tous trois en ont gardé d’excellent souvenirs ! dit Xocun.
- Ah ! Que oui ! » disent ensemble les jumelles. Elles se souviennent de tous les instants de cette matinée !
Puis, après le repas, les chamans se réunissent dans la tanière de Zãk, les femmes débarrassent la table, et les jeunes, Eadrich, Chillán, Itzel, Akna et moi, nous nous rendons au vaisseau. Xon nous attend.
« « Bienvenue ! veuillez descendre dans la salle inférieure, Jacou va vous y emmener ! Allongez-vous, les uns à côté des autres, et buvez cette boisson ! » »
Une boisson arrive sur un plateau en face de chaque invitée et invité. La boisson est bue, Chillán remarque que c’est le deuxième philtre qu’elle avale aujourd’hui !
« Mais que va-t-il se passer ? demande Itzel.
- Tout le plaisir que vous m’avez donné, je vous le rend en mieux, grâce à Xon ! dis-je.
Cette potion décuple les envies, mais aussi les sexes ! Regarde mon pénis, qui grossit et grandit ! »
Et bientôt, Chillán ressent des picotements, pas désagréables, bien au contraire, dans son bas-ventre…
Puis, après ces ébats et découvertes ô combien jouissives, toutes et tous nous nous endormons. Xon veille, et nous réveillera en temps voulu.
Pendant ces moments intimes, les chamans sont en pleine discussion dans la tanière de Zãk.
Apres un moment de méditation commune, et l’exécution de quelques rituels basiques chamans, Sáasilen accède à la demande de Sirius d’aller explorer la mer de l’Ouest, jusqu’à la grande Île ou vivent de drôles d’animaux.
« Mes filles sont encore jeunes pour entreprendre un tel voyage, mais tu emmèneras Chillán !
- Et aussi mon fils Eadrich ! dit Babajide. Il est grand temps qu’il s’ouvre au monde !
- J’emmènerai aussi Itzel et Akna, mon équipage, et Jacou, mon disciple ! dit Sirius.
- Il vous faudra un bon bateau ! dit alors Sáasilen, nous allons en faire construire un sur la côte !
Vous partirez dans deux lunes, quand vous aurez soustrait des sacrifices les innocents de la cité. Cadmael fera partie de la prochaine expédition au temple, à la prochaine lune, ce sera lui qui se chargera des suivantes pendant ton absence, Sirius !
En attendant, Fabio, Ian et Sachihiro, vous descendrez sur la côte du côté Ouest, il y a un village de pécheurs, du nom de Semillero, ses habitants sont passés maîtres dans l’art de construire les bateaux, ils vous aideront à construire un bateau assez grand et robuste pour le voyage vers la grande île. Vous emmènerez de l’or pour payer les constructeurs. Le bateau devra être prêt dans deux lunes.
Vous partirez dès demain, la route est longue jusqu’à Semillero. Nous resterons en contact pendant votre voyage. »
En sortant de chez Zãk, les chamans rencontrent les visiteurs, qui leur annoncent leur depart prochain pour une autre galaxie.
« Nous sommes pris de court, on nous demande d’urgence pour régler une affaire compliquée, nous ne pouvons t’emmener avec nous cette fois-ci, Zãk, mais nous reviendrons te chercher quand les temps seront plus enclins ! dit Xocun. Nos nouveaux pouvoirs que vous nous avez enseignés devrait nous faciliter les démarches ! Nous partirons aujourd’hui-même ! »
« « Pour toi Zãk, j’ai synthétisé la molécule de ce que tu appelles la trémulonde, et j’ai fabriqué deux pintes de cette synthèse, ce qui évitera le passage par votre grotte ! » » Annonce Xon.
Zãk est enchanté et prend les pintes qu’un bras métallique lui tend.
« Cela permettra à la trémulonde de se régénérer, dit-il, nous en avons cueillies beaucoup ces derniers temps ! »
Les jeunes gens sortent à ce moment du vaisseau, et apprennent la nouvelle.
« Mais j’ai aussi une autre nouvelle à vous annoncer ! dit Sirius. Nous allons faire un grand voyage par delà les mers de l’Ouest ! Chillán ! Te sens-tu prête à voyager avec nous ?
- Oui ! Mais Eadrich sera du voyage, j’espère !
- Oui, ainsi que Itzel, Akna et Jacou.
- Mais où trouverons-nous un bateau ? demande Eadrich.
- Nos gardes Fabio, Ian et Sachihiro partent demain pour la côte pour en faire construire un, suffisamment robuste pour ce voyage ! répond Sirius.
- Nous pourrions déposer les gardes non loin de la côte, cela leur évitera des jours de marche ! dit alors Xalun.
- C’est une excellente idée ! dit Sáasilen. Je leur demande de se préparer maintenant ! »
Et par la pensée, il informe Fabio, Ian et Sachihiro de leur départ imminent pour Semillero, il leur explique leur mission, et le fait que ce sont les Xantarèsiens qui les déposeront non loin de là. Il économiseront quatre jours de marche, ou une bonne demi-journée en volant.
Les gardes sont ravis de faire une balade dans le vaisseau !
« Je peux emmener Irpak avec nous ? demande Fabio.
- Oui, tu peux, votre absence durera quand même quelques jours ! »
Les préparatifs vont bon train, bientôt arrive le moment des adieux.
« je suis enchanté d’avoir fait votre connaissance ! dis-je. Et d’avoir goûté aux talents de Xon était fantastique ! »
« « Ce fut un plaisir ! » » dit Xon de sa voix métallique.
« Et merci pour votre compagnie, Xsara, Xcorus, Yalip, Yamen, Yeres et Yidom !
- Tu vas nous manquer, Jacou ! dit Yalip.
- Nous aussi sommes enchantés de cette rencontre ! dit Xalun. Nous nous reverrons bientôt ! Et cette fois-ci, nous tiendrons notre promesse, Zãk !
- Je patienterai ! En tous cas, merci à Xon pour avoir synthétisé la molécule de la trémulonde, cela va permettre à la plante de repousser tranquillement dans la grotte !
- Adieu Xantarèsiennes et Xantarèsiens ! Prenez soin de nos gardes, et revenez-nous vite ! » dit alors Sáasilen.
Et sous les yeux des villageois, le vaisseau se referme, et silencieusement, s’élève dans les airs, et soudain disparait comme une flèche vers le ciel.
Semillero
Déposés dans une clairière dans la forêt touffue, à l’abri des regards et à une lieue du village, les Mayas, vêtus, se dirigent vers le village, et sortant de la forêt, se renseignent auprès d’un cultivateur dans son champ.
« Pouvez-vous nous dire où nous trouverons le chef du village ? demande Fabio, en Langue Guatel, la Langue maya parlée du coté Ouest de la péninsule.
- Dans la grande hutte là-bas, au bout du village !
- Merci !
Devant la hutte, un homme est assis, fumant une grande pipe.
- Êtes-vous le chef de ce village ?
- Oui, c’est moi ! Je me nomme Lalail. Que me voulez-vous ?
- Nous avons besoin d’un bateau, et il parait que vous êtes les meilleurs constructeurs de la côte !
- De qui tenez-vous ces informations ?
- Ce sont les chamans Mayas, et le chef Sáasilen, qui vivent dans la montagne, qui nous l’on dit ! Nous voulons embarquer dans deux lunes au plus tard. Est-ce réalisable ?
- Je connais Sáasilen ! Il est déjà venu à Semillero ! Venez, je vous emmène chez Chakpaakat, notre maître charpentier, vous lui exposerez vos désirs. »
Et la troupe suit le chef Lalail jusqu’à un grand hangar qui jouxte un ponton.
La grande mer est loin, c’est la marée basse, mais elle est en train de revenir.
« Chakpaakat, voici des visiteurs qui ont besoin d’un bateau !
- Quel genre de bateau ?
- Un grand, robuste, capable de traverser la grande mer ! dit alors Fabio.
- Si vous avez des crédits, nous pouvons en construire un !
- En deux lunes ?
- Houlà ! C’est court ! Mais si vous payez bien, c’est faisable !
- Voila une bourse d’or, pour commencer la construction, une autre pour la livraison !
- Nous allons alors commencer de suite ! nous n’avons pas de chantier en cours ! Mais il faut compter sur les pirates de la côte, qui épient nos faits et gestes, et s’ils voient que nous construisons un bateau, ils vont vouloir nous le voler !
- Nous protègerons le chantier, nous sommes de bons archers, et les chamans nous ont pourvu de pouvoirs qui nous permettent de faire face à n’importe quel pirate ! Aurez-vous un endroit pour nous héberger ?
- Ici, dans cet entrepôt, il y a des pièces que vous pouvez occuper à votre aise ! Nous avons une quille qui fera l’affaire, deux mats sont prévus, avec quatre voiles chacun, nous gagnerons du temps ! Je réunis mes charpentiers !
Les Mayas s’installent dans les pièces au fond du hangar. Chenoa, accompagnée par deux femmes leur amène de quoi se coucher, et de la nourriture pour se restaurer.
Chakpaakat arrive avec cinq hommes.
«Voici mes charpentiers, Ajbej, Aj Koo, Akbal, Balam et Chéel, tous charpentiers aguerris ! Dès demain, nous commencerons la construction de votre bateau ! Ce soir, nous sommes invités dans la hutte du chef pour faire plus ample connaissance ! »
Tout le monde est installé dans la hutte de Lalail, Chenoa, assistée de deux des épouses des charpentiers, Citlali, épouse de Balam et Doba, épouse de Chéel, s’occupe de servir le repas, quand soudain, l’agriculteur que les Mayas ont rencontré à leur arrivée surgit, essoufflé !
« Les pirates ! Ils sont une dizaine, à cheval, ils arrivent du Sud !
- Je sonne l’alarme ! dit Lalail, il empoigne un buccin et use de tout son souffle, faisant accourir les gardes.
Aussitôt, les Mayas prennent leurs arcs, leurs carquois, et vont au devant des pirates, suivis par quatre des gardes du village.
- Utilisons nos pouvoirs ! dit Fabio, nous les aurons par les airs ! »
Et, sous les yeux ébahis des gardes et des habitants du village, terrifiés, Les trois hommes s’envolent et vont au devant des pirates. Ils arrivent à cheval au galop, en braillant, leurs épées brandies ! Les gardes Mayas ajustent leurs tirs, et chaque flèche fait mouche ! Bientôt, il n’y a plus un pirate à cheval. La plupart sont morts, quelques uns rampent encore, blessés à mort, et les Mayas, d’en haut, les achèvent alors d’une flèche dans la tête.
Toute la population du petit village, après un moment de stupeur, voyant ces pirates anéantis, fait la fête à ses héros !
Lalail prend la parole :
« Rendons gloire à nos sauveurs, ces pirates ne nous encombreront plus ! Soyez remerciés pour votre action !
- Et si nous retournions manger ? dit alors Fabio, ça va refroidir ! Et tous les protagonistes rient de bon cœur !
- Dépouillez et enterrez les cadavres, brulez leurs effets et répartissez les chevaux au sein de la population ! dit Lalail. Etablissez des tours de garde, d’autres pourraient surgir ! Messieurs les héros, à table ! »
Après cette attaque, la soirée se passe au calme, les discutions vont bon train sur les chamans qui restent des êtres mystérieux avec des pouvoirs terrifiants aux yeux des villageois, on parle bien sûr de ce pouvoir de voler que possèdent les trois gardes…
« Vous avez d’autres pouvoirs, messieurs ? demande Chenoa.
- Oui-da ! Nous pouvons déplacer les objets ! répond Sachihiro.
Chéel est sceptique, il ne croit pas cela possible, mais ne dit rien, alors Sachihiro dit :
- Nous savons aussi lire dans les pensée, Chéel, mais comme tu es sceptique, voilà une démonstration ! Et d’un geste de la main, il soulève Chéel pris d’effroi, avec son siège, et vient le poser à côté de lui.
Tu vois nous n’avons pas de raison de mentir ! Nous ne sommes pas des chamans, nous ne sommes que les gardes qui veillent sur eux, mais deux d’entre eux viendront embarquer dès que le bateau sera construit. On nous a dit que vous êtes les meilleurs constructeurs de la côte. Nous avons les moyens de vous payer grassement !
- Si nous avions ce pouvoir, nous pourrions construire plus vite le bateau ! Les grumes de bois sont très lourdes ! dit alors Chakpaakat.
- Pas de problème, nous vous aiderons, et soulèverons pour vous les lourdes pièces ! Pouvons-nous commencer dès demain ?
- Certes, nous nous y mettrons dès l’aube !
- Mais pour l’heure, dit Lalail, nous devrions laisser nos invités se reposer !
-Merci pour votre hospitalité, Chef Lalail, dit alors Ian, nous allons nous retirer dans nos quartiers.
Et les quatre Mayas retournent au hangar où leurs couches sont prêtes. Enfin ils peuvent se dévêtir, et se coucher dans deux couches se trouvant dans la même pièce.
Tout d’abord, ce ne sont que des caresses furtives échangées entre Fabio et Irpak, et entre Ian et Sachihiro, mais très vite les caresses font place à des ébats sans gêne aucune entre les couples.
La construction du bateau
Les Mayas sont réveillés par Chakpaakat.
« Le jour est levé, nous avons besoin de vous pour sortir la quille du hangar, afin d’y implanter les mats !
- On arrive ! dit Ian, à moitié endormi.
Les Mayas s’habillent et se retrouvent avec les charpentiers dans le hangar.
- Vous arriverez à sortir la quille ? demande Chéel, ce qui fait sourire Sachihiro.
- Toujours sceptique, hein ! Mais oui, nous y arriverons !
Et les trois gardes, se concertant mentalement, soulèvent la quille et sortent du hangar, accompagnant la pièce de bois et la posant délicatement sur les cales disposées devant le hangar.
- Cela nous aurait pris la journée ! dit alors Chéel. Je suis désolé d’avoir douté de vos pouvoirs ! C’est vraiment formidable ! Ahhh ! Si nous pouvions posséder tel pouvoir, que de grandes choses pourrions-nous envisager !
- De quelles choses parlez-vous ? demande Fabio.
- Nous pourrions descendre les arbres abattus en forêt facilement pour faire sécher les troncs dans l’eau de mer ! Actuellement, il nous faut une journée à cinq ou six personnes par tronc !
- Alors je vais voir si nous pouvons vous aider ! »
Et Fabio alors se met à l’écart et essaie de joindre mentalement Sirius. Il n’est pas sûr d’y parvenir, la distance est grande entre eux ! Mais finalement, le contact est établi. Fabio, après avoir conté l’attaque de la veille et la fin heureuse pour le village, explique alors sa requête : initier les charpentiers du village afin de faciliter le transport des grumes depuis la forêt. Cela accélérera grandement la construction de leur bateau, et facilitera leur vie à tous !
« Je vais en parler à Sáasilen, dit Sirius, et tu seras recontacté!
Peu de temps plus tard, Fabio est contacté par Zãk qui lui annonce arriver dans l’après-midi à Semillero avec ce qu’il faut pour les initier.
- Mais ne doivent-ils pas cueillir eux-mêmes la trémulonde ? demande Fabio.
- Non, Xon a synthétisé la molécule de la trémulonde, plus besoin de cueillir la plante ! Il suffit qu’ils dorment une heure. Combien de personnes sont concernées ?
- Il y a le chef du village, le chef charpentier, les cinq charpentiers, et probablement quelques gardes qui nous ont vu à l’œuvre contre les pirates !
- Oui, Sirius m’a raconté vos prouesses ! Tu feras préparer des couchettes pour tout ce monde, dans le noir total, je serai là en fin d’après-midi.
- Tout sera prêt ! Je vais leur annoncer cela. Sois prudent pendant le voyage ! »
Il retourne alors annoncer la nouvelle au chef Lalail :
« Un chaman nommé Zãk va venir cet après-midi pour initier tes gens aux pouvoirs que nous possédons. C’est une demande de tes charpentiers, pour sortir les grumes de la forêt. Pour cela, le chaman a besoin d’un endroit dans le noir total , et tes hommes y dormiront une heure. Préviens tes gardes, je préviens tes charpentiers, toi aussi tu pourras en bénéficier !
- C’est formidable ! Nous avons sept gardes, quatre hommes et trois femmes, qui veillent sur le village. Nous subissons quelquefois des attaques des pirates, par la terre, mais aussi par la mer ! Je vais organiser cela, dans ma hutte qui peut être obscurcie ! »
Et Lalail s’en retourne chez lui, prévient Chenoa, Citlali et Doba qu’elles installent quatorze couches dans la grande pièce, aidées par Irpak, puis va voir ses gardes, Chéelpixan, Nicteel, Chichan, Iik, Ikal, Athziri et Amankaya, qui ont une maison près de la plage.
Chéelpixan, un grand homme de six pieds dix pouces est à trente cinq ans le chef des gardes, et le compagnon de Nicteel, trente deux ans, une belle femme de six pieds deux pouces, aux petits seins..
Chichan est petit, six pieds, trente ans, compagnon de Iik. Iik est un homme fin et plus grand, six pieds cinq pouces, trente-et-un ans, compagnon de Chichan.
Ikal est un homme très grand, sept pieds deux pouces, trente deux ans, et compagnon de Athziri, qui est grande, six pieds dix pouces, trente ans, avec une forte poitrine.
Amankaya est grande, six pieds quatre pouces, trente cinq ans, et compagne du charpentier Aj Koo, six pieds six pouces, quarante ans.
Pendant ce temps, Fabio retourne prévenir les charpentiers, ravis de la nouvelle !
Ils avancent déjà bien, avec l’aide de Ian et Sachihiro, les deux mats sont déjà debout dans la quille, et le haubanage est en cours.
Le chantier bat son plein quand une garde annonce la venue par les airs d’un étrange homme, tout nu ! Il se pose à l’entrée du village.
Fabio va au devant de lui, en volant, portant une tunique.
« Bienvenue au village de Semillero, Zãk ! Tu devrais enfiler cette tunique, les habitants ne vivent pas nus, ici ! dit-il en rigolant, faisant rigoler Zãk qui n’y avait pas pensé !
Lalail arrive :
- Je suis Lalail, le chef du village. Bienvenue à vous, maître chaman Zãk ! Merci d’être venu si vite ! Si vous voulez bien me suivre, nous allons chez moi, ou se déroulera l’initiation. Fabio m’a expliqué le déroulement.
- Mes amis et moi-même veillerons sur le village pendant ce temps ! n’ayez aucune inquiétude ! dit Fabio.
- Si quelqu’un doit être inquiet, ce seraient plutôt les pirates ! dit alors Lalail en rigolant. Vous vivez nus dans la montagne ?
- Oui ! répond Zãk, nous sommes plus réceptifs aux ondes cosmiques !
- Si vous le désirez, vous pouvez rester nu !
Zãk ne se le fait pas dire deux fois, et se débarrasse de sa tunique, aussitôt imité par Fabio.
Tous les futurs initiés se retrouvent dans la grande pièce.
- Doit-on se déshabiller aussi ? demande une des gardes.
- Si vous voulez ! vous serez plus à l’aise nues ! Et bien que cela ne soit pas dans leurs mœurs, suivant l’exemple de Lalail, tout le monde se déshabille et s’allonge sur sa couche.
Zãk fait boire à chacune et chacun de son breuvage synthétisé par Xon, les femmes occultent complètement la pièce, et sortent avec Zãk et Fabio, laissant les futurs initiés endormis.
Ils rejoignent alors les habitants qui se retrouvent sur la plage, surpris de les voir arriver nus, la consigne est de faire silence le temps de l’initiation.
Le temps étant à la douceur, la mer est pleine, Irpak propose de se baigner, et se déshabille, suivie par Ian et Sachihiro, et Chenoa, Citlali et Doba qui se mettent nues aussi.
Après un moment d’hésitation, plusieurs personnes alors suivent l’exemple des chamans et tombent leurs braies pour se baigner, elles éprouvent une sensation nouvelle, la nudité dans l’eau est vraiment un plaisir ! Puis tout le monde s’allonge sur le sable, profitant du soleil équatorial pour se sécher. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils se voient nus, et ils trouvent cela très plaisant et fort agréable par ces chaleurs.
Sachihiro va faire un tour au dessus du village, scrutant les environs et la mer, il n’y a rien à signaler.
En début de soirée, les initiés émergent de leur sommeil, à peine réveillé, Lalail ordonne de dresser dehors sur la place du village une grande table, et d’y inviter tous les habitants de Semillero afin de fêter les Mayas, et les nouveaux pouvoirs que Zãk leur a donnés, qui vont changer la vie des habitants de Semillero !
« Que chacun et chacune amène quelque chose ! dit Lalail. Une denrée, un vin, des fruits, afin que nous fêtions dignement nos invités ! »
Voyant les initiés sortir nus de chez Lalail, les villageois se déshabillent aussi, les enfants du village sont tout heureux de gambader nus, et de s’éclabousser dans les vagues de la grande mer.
Les initiés expérimentent leurs pouvoirs, les gardes font des rondes aériennes pour scruter les alentours. Ils apprécient le vol en toute nudité, le vent sur leur corps et entre leurs jambes, qui leur procure une sensation des plus agréable !
L’heure de s’attabler est arrivée. La table regorge de victuailles, des saucisses jouxtent des salades en tous genres, des vins sont disposés tout le long de la grande table, tout le village est assis et fait bombance de toutes ces nourritures. La plupart sont restés ou se sont mis nus, à l’exemple de leur chef.
Lalail prend la parole.
« Mes chers amis, nous sommes ce soir réunis pour fêter un grand jour ! Notre réputation de constructeurs de bateaux nous a permis d’avoir chez nous les Mayas qui ont besoin d’une embarcation.
La notoriété de ce peuple est grande, ils ont décidé de nous faire bénéficier de certains de leurs savoirs et pouvoirs ! Nous les remercions vivement pour ce cadeau des dieux ! Non seulement nous avons acquis des pouvoirs qui vont nous permettre de construire des choses que nous n’osions pas entreprendre, la tâche étant par trop ardue, mais je constate que toutes et tous vous avez adopté la tenue de peau ! Nous avons aussi ce soir franchi un pas vers la liberté, chassant le tabou de la nudité !
Dorénavant, chacune et chacun sera libre de rester nu ! Bien sûr, il est de mon devoir de chef de préciser que la nudité ne veut pas dire le sexe, et toute dérive sera lourdement sanctionnée ! Notre homme-médecine, Yaak, a des potions qui permettent de canaliser les pulsions si vous sentez monter en vous des envies à la vue d’un corps nu.
Yaak est un petit homme de cinq pieds six pouces, quarante cinq ans, grassouillet, célibataire.
- Je confirme, dit Yaak, je vais en fabriquer en quantité pour toutes et tous, afin que l’on puisse vivre sereinement cette nouvelle liberté ! N’hésitez pas à me solliciter, il n’y a pas de honte à cela, ce sont des réactions humaines, mais nous nous devons de les contrôler ! Cela nous rendra plus humain encore et nous permettra de vivre heureux en toute sérénité !
- Je rajouterai, dit Lalail, que nous héritons de la sagesse des chamans, qui vivent nus dans les montagnes. Comme nous le dit le chaman Zãk, la Nature a forgé pour chacune et chacun de nous un corps unique, beau ! En conséquence, la moquerie en rapport à l’aspect physique de chacune et chacun est prohibée, et des sanctions seront prises à l’encontre des moqueurs ! Et maintenant, bon appétit ! »
Le banquet se poursuit tard dans la soirée, quelques villageois ont enfilé une tunique, la fraicheur se fait sentir !
Puis, un après l’autre, chacun prend congé et s’en retourne dans sa maison, Lalail propose à Zãk de l’héberger chez lui, ce qu’il accepte bien volontiers.
Il propose alors à Zãk de passer la nuit avec sa femme Chenoa, suivant le code d’hospitalité en vigueur dans le village, mais Zãk, sans vouloir offenser son hôte ni sa femme, précise-t-il, décline l’invitation, prétextant une grande fatigue. Ils se couchent donc en se souhaitant une nuit de rêves. Zãk, profitant du sommeil de ses hôtes, part en voyage astral pour rencontrer les chamans du village et leur conter cet extraordinaire bouleversement du village de Semillero !
Le lendemain matin, tous les charpentiers sont au travail, en tunique, le soleil est à peine levé et les nuits sont fraiches sous ces latitudes.
Aaj, le menuisier et Akbal, le forgeron sont là aussi, les planches sont débitées à la main, à l’aide d’une grande scie spécialement forgée pour cela.
Aaj est un homme grand de six pieds cinq pouces, quarante deux ans, époux de Litza, six pieds, quarante ans.
Akbal est un homme costaud de sept pieds, trente six ans, époux de Lool Beh, trente cinq ans.
Zãk dit à Lalail qu’il repart ce matin même pour les montagnes, dès qu’il aura initié Yaak, Aaj et Akbal, il emmènera Fabio et son épouse Irpak, laissant Ian et Sachihiro sur place pour aider à la construction. Yaak aura une fiole de potion pour initier celles et ceux qui en auront besoin.
« Ian, tu me tiendras au fait de l’avancement des travaux !dit Zãk.
- Je te ferai un rapport quotidien, tu peux compter sur moi ! »
Et les trois Mayas s’envolent, direction les montagnes.
Les sacrifices
Dans le village maya, la vie sans les visiteurs Xantarèsiens a repris son cours, Les Mayas prennent le petit déjeuner en commun sur la place du village. Comme la température est douce, toutes et tous sont nus.
Sirius est étonné des transformations de la morphologie et de la pilosité de son disciple Jacou, tout comme Sáasilen et Sacniete le sont avec leurs filles Chimalmat et Chimalis.
Sirius propose de partir pour le Nord, pour aller se renseigner sur les prochains sacrifices qui devraient avoir lieu dans quelques jours.
« D’accord, Sirius, tu iras avec Zãk, quand il sera de retour de Semillero, et Cadmael qui fera les expéditions en ton absence, dit Sáasilen, Zãk est en vol avec Irpak et Fabio, il m’a fait savoir qu’il sera là d’ici une heure, si tout va bien. S’il est d’accord, vous irez après le déjeuner. »
Tandis que le repas de midi se prépare, Zãk arrive et signale un voyage sans encombre.
« A Semillero, les villageois sont pour quelques uns initiés, et apprécient grandement ce coup de pouce du destin ! Du coup, le bateau sera prêt plus tôt que prévu à l’origine ! J’ai entrainé Lalail, le chef du village de Semillero, à la transmission de pensée afin qu’il me prévienne dès la fin des travaux.
- C’est parfait, Zãk ! dit Sirius. Nous pourrons partir plus tôt, et naviguer sous la pleine lune ! Te sens-tu prêt à parcourir le chemin vers Yaxchilán, au Nord, pour faire des repérages ?
- Oui Sirius, nous partirons dès la fin du repas, cela nous fera une promenade digestive ! » dit-il en rigolant.
Sacniete arrive sur ces entrefaites avec Itzel et Akna, portant des grands plats de victuailles, Xoc, Kuk et Dacey ont déjà dressé la table, et tout le monde s’installe pour le déjeuner.
Puis vient le départ pour Yaxchilán. Sirius, moi et Zãk nous nous envolons vers la grande cité maya du Nord.
Peu avant les premières constructions, à l’abri de la forêt, nous nous posons, et enfilons les tuniques que nous avions emportées.
« Je vais me renseigner ! dit Sirius. Jacou, tu dois rester couvert ! tes cheveux blonds peuvent nous attirer des ennuis !
- Promis, je ne les montrerai pas ! »
Et Sirius grimpe les innombrables marches qui mènent en haut de la pyramide, où se trouve le temple qu’il a saccagé en sauvant Chillán du sacrifice.
Les statues qu’il a fait choir ont été reconstruites, et l’autel des sacrifices a été reconstruit à même le sol afin de ne plus pouvoir être déplacé.
Un prêtre en grande tenue croise Sirius, et lui demande ce qu’il fait dans le temple, normalement réservé aux prêtres !
« Je suis le grand prêtre du temple de Xantarès, au Sud. Je viens voir comment vous satisfaites les dieux !
- Xantarès ? Je n’en ai jamais entendu parler ! dit le prêtre, méfiant.
-Vous sacrifiez les animaux, sur cet autel ? demande-t-il alors, les pierres sont pourtant propres !
- Cet autel est nouveau, les dieux ont détruit l’ancien !
- Pourquoi ont-ils fait cela ?
- Notre grand prêtre affirme que le sacrifice que nous nous apprêtions à faire n’était pas digne des dieux, la fille que nous voulions offrir n’était surement plus vierge, malgré les dires de son père.
Nous avons exécuté le père, les dieux le réclamaient pour mensonge envers eux !
- Et qu’est devenue la fille promise au sacrifice ?
- Elle a été emportée par les dieux, et a disparu dans l’éther.
Nous avons alors réservé quatre jeunes gens, deux garçons et deux filles, âgés de quinze ans, que leurs parents nous ont vendus à prix d’or, pour les sacrifier aux dieux, nous avons vérifié, les filles sont vierges !
Le grand prêtre affirme que cela apaisera les dieux, et ils favoriseront à nouveau nos cultures, et ramèneront l’opulence dans la cité ! Il l’a lu dans les entrailles d’un taureau.
- Et quand aura lieu ce sacrifice ? demande alors Sirius.
- Le grand prêtre a dit dans trois jours, lorsque la Lune sera à moitié pleine.
- Permettra-t-il que j’assiste au sacrifice ?
- Je ne sais pas ! Votre temple de … comment dites-vous …Xan…terès,
- Xantarès !
- Oui, c’est cela ! Xantarès ! Il nous est inconnu ! Les dieux pourraient y voir un affront, si nous laissons d’autres prêtres assister à la cérémonie ! Présentez-vous en tenue de cérémonie dans trois jours, au coucher du soleil, notre grand prêtre décidera alors du bien fondé de votre demande !
- J’y serai ! »
Et Sirius redescend les marches de la pyramide, et nous rejoint Zãk et moi, grimés en paysans, installés à la table d’une auberge, et dégustant un vin venu de l’Ouest du pays Maya.
Zãk raconte à Sirius ce qu’il a appris :
« Les prêtres ont levé un impôt pour reconstruire le temple, et ont encore appauvri un peu plus la population. Le prix des denrées et donc aussi du verre de vin est devenu par voie de conséquence exorbitant ! La population paie cher la libération de Chillán ! Nous devons faire quelque chose pour ces gens !
- Oui ! dit Sirius. J’ai appris que dans trois jours, quatre jeunes de la cité seront sacrifiés aux dieux. Nous devons les sauver ! J’ai vu les travaux effectués dans le temple, ils ne justifient pas un impôt ! Ces prêtres s’enrichissent encore sur le dos des habitants de la cité ! Nous allons établir un plan pour sauver ces enfants, et soutirer les habitants du joug de ces prêtres félons ! Rentrons maintenant ! »
Et en se levant, Zãk laisse une pièce d’or en guise de paiement du vin, bien plus que le prix réel ! L’aubergiste n’en revient pas de voir cette pièce d’or, une fortune à ses yeux !
Ils partent alors à pied, jusqu’à la forêt où ils se déshabillent et s’envolent pour le village dans la montagne.
Dans le village maya, le chef Sáasilen réunit les chamans pour trouver la meilleure réponse au problème de Yaxchilán . Aápo, Babajide, Eadrich, Zãk, tous sont d’accord pour empêcher ces sacrifices, et arrêter l’exploitation de la population par le K’uhul Ajaw, le rois de la cité, et les prêtres.
« Nous pourrions faire peur aux prêtres, en nous déguisant en dieux, dit Eadrich, et éliminer le K’uhul Ajaw et le grand prêtre sous leurs yeux !
- Comment t’y prendrais-tu ?
- On le soulève, très haut, et on le laisse tomber !
- Ils ont des gardes armés d’arcs, qui pourraient nous tirer dessus ! remarque Zãk .
- Nous aussi, nous avons des gardes ! Ils neutraliseront vite les leurs ! retorque Eadrich.
- Nous pourrions neutraliser les gardes! dit Babajide. Avec des sarbacanes, discrètement nous les foudroierons, nous avons des poisons mortels instantanés, la population croira à un acte des dieux !
- Certes, mais pour cela il faudra que la population assiste aux sacrifices, ce qui n’est pas le cas ! dit Sirius. Il faudra agir avant l’heure prévue, rassembler la population et faire sortir les prêtres du temple ! Je me chargerai de les faire sortir, je serai grimé en grand prêtre du temple de Xantarès, et les inciterai à sortir pour voir les dieux qui apparaitront dans le ciel. Nos gardes seront déguisés en prêtres m’accompagnant, et neutraliseront leurs gardes dans le temple !
Et s’ils ne veulent pas sortir, je les pousserai ! précise encore Sirius.
- Soit ! dit alors Sáasilen, nous allons procéder ainsi :
Dans la journée, Sirius, en grand prêtre du temple de Xantarès venant assister aux sacrifices, tu te mêleras à la population. Tu inciteras les gens à se rendre devant le temple, leur disant que les dieux veulent que tout le monde s’y rende !
Pour ce faire, tu seras accompagné par tes « prêtres » Cadmael, Gabor et Fabio, qui auront des sarbacanes dissimulées sous leurs toges. Tu feras en sorte que toutes et tous te suivent. Avec vos sarbacanes, vous éliminerez le K’uhul Ajaw qui ne manquera pas d’intervenir.
Aápo, tu seras le dieu de la pluie, Chac, et Babajide celui des cultures, Ahmakiq. Vous apparaitrez dans le ciel devant le temple, nus et recouverts d’une peinture dorée.
Zãk et Eadrich, assistés d’Itzel et Akna, vous vous occuperez des enfants dans le temple.
Vous les emmènerez directement au village. les femmes s’occuperont d’eux à leur arrivée.
Je vais demander à Ian et Sachihiro de revenir prestement, nous aurons besoin d’eux pour protéger nos « dieux ».
Voilà. Que pensez-vous de ce plan ?
- C’est un bon plan ! dit Sirius. Nous devrons être au sein de la cité dès l’après-midi ! »
Le lendemain, Ian et Sachihiro sont de retour au village. Ils se font expliquer la situation et le plan échafaudé par Sáasilen. Sirius demande des nouvelles de l’avancement de la construction du bateau.
« Les travaux avancent d’une façon fulgurante, dit Ian, et tout le village de Semillero s’y est mis ! Les voilures sont en cours d’ouvrage, il y a d’excellentes couturières à Semillero ! »
Deux jours plus tard, tout le monde est sur le pied de guerre ! Le repas de midi est avancé, de façon a partir tôt.
Les « dieux » Babajide et Aápo sont recouverts de peinture spéciale qui ne bouche pas les pores de la peau, tout doré, ils sont magnifiques !
Les « prêtres » enfilent leurs toges, la couronne de Sirius est splendide, confectionnée par Chillán qui connait bien les goûts des prêtres de la cité, les ayant côtoyés pendant des années.
Et c’est le départ. Sirius, en grand prêtre du temple de Xantarès, flanqué de ses trois prêtres Cadmael, Gabor et Fabio s’envole pour la cité, suivi quelques minutes plus tard par les « dieux » escortés de Ian et Sachihiro, puis après un petit temps Zãk, Eadrich, Itzel et Akna partent à leur tour.
Au village, on se prépare à recevoir les quatre adolescents, Sirènut, Irpak, Xoc, Kuk, Chillán, Dacey, Sacniete, Chimalmat, Chimalis, et moi, sous les directives de Sáasilen, nous préparons des quartiers pour accueillir les jeunes. Un coin pour soigner d’éventuelles blessures est préparé aussi.
Sirius est arrivé dans la cité, sur le forum, il prêche la venue des dieux !
« Je suis envoyé par les dieux pour vous inviter devant le temple dès maintenant ! Les dieux vont apparaitre pour la première fois, ils ont des choses à dire ! Suivez-moi, nous allons monter devant le temple.
Yupantek, le K’uhul Ajaw, ainsi qu’ un prêtre de la cité s’interposent :
- Qui es-tu pour oser parler au nom des dieux ? C’est un blasphème ! Gardes ! Arrêtez cet imposteur !
- Je ne suis pas un imposteur ! Les imposteurs ce sont vous, le K’uhul Ajaw, et les prêtres de la cité !
- Gardes ! Faites taire ce blasphémateur ! dit alors Yupantek, le K’uhul Ajaw, le roi de la cité, qui a les prêtres sous sa coupe.
Et tandis que quatre gardes s’approchent, glaives en main, les « prêtres » du temple de Xantarès de leurs sarbacanes les foudroient sur place, discrètement, et les gardes s’écroulent…
Puis Yupantek, criblé de minuscules flèches, s’écroule à son tour.
- Voyez, citoyens de la cité ! Les dieux ne veulent pas que je sois arrêté ! Tous ceux qui m’empêcheront d’avancer mourront ! Suivez-moi ! Les dieux veulent vous voir ! »
Le prêtre de la cité, interloqué, court vers le temple, gravissant les marches deux par deux, pour prévenir les autres prêtres et le grand prêtre qui doivent déjà être au temple avec les enfants.
Entretemps Ian et Sachihiro, prévenus par Sirius se sont faufilés dans le temple, et surveillent les prêtres, afin qu’ils n’attentent pas à la vie des enfants.
Arrivant essoufflé, le prêtre explique à son grand prêtre ce qu’il se passe :
« Un homme se fait passer pour un messager des dieux et prétend que les dieux vont apparaître devant le temple ! Il arrive avec la population de la cité !
- Tu aurais du le faire abattre !
- J’ai essayé, mais mes quatre gardes sont tombés comme des mouches. Notre K’uhul Ajaw Yupantek aussi a été tué !
- Il va falloir s’en occuper ! Gardes ! Descendez les marches et tuez-le ! » dit alors le grand prêtre, se rendant compte qu’il est maintenant le maître de la cité.
Les gardes, au nombre de huit, sortent du temple, mais Ian et Sachihiro, cachés derrière les statues du temple, les foudroient par derrière, leurs sarbacanes sont effroyablement précises, et les gardes s’écroulent les uns après les autres sur les marches.
Les prêtres sont saisis d’effroi !
Sirius arrive devant le temple, toute la cité est en train de gravir les marches de la pyramide, nul n’ose braver la volonté des dieux.
Il pénètre dans le temple, et demande au grand prêtre et ses sbires de sortir, afin de voir les dieux, mais celui-ci refuse, criant au charlatanisme, à l’hérésie, au blasphème…
Alors Sirius le fait décoller, et le sort du temple dans les airs.
Les huit autres prêtres sortent, glacés d’effroi.
Sirius alors dit à Zãk que le moment est venu, et Zãk, Eadrich, Itzel et Akna pénètrent par l’arrière du temple et libèrent les adolescents, qui ne comprennent pas ce qu’il se passe.
Chacun se charge d’un enfant, décolle pour ressortir par derrière, et s’envolent vers la forêt, et le village maya.
Devant le temple, le grand prêtre est immobile, tétanisé ! Devant lui, dans les airs, apparaissent deux dieux d’or, nus, qui prennent la parole :
« Peuple de Yaxchilán ! Je suis Ahmakiq !
- Je suis Chac ! Nous sommes venus afin de restituer le pouvoir aux habitants de la cité, vous !
Yupantek, le K’uhul Ajaw, était avide de votre or et ne respectait pas nos décisions ! Et les prêtres et le grand prêtre ne sont pas nos messagers ! Ils vous trompent depuis des lunes et des lunes, pillant les richesses de la ville, les vôtres !
- Ils ont commis des crimes en sacrifiant des dizaines d’enfants et de femmes, en exécutant des hommes, pour soit disant apaiser notre soif, mais jamais nous n’avons ordonné cela ! dit Ahmakiq. Ils vont devoir payer pour leurs effroyables actions !
- Peuple de Yaxchilán ! Le responsable est le grand prêtre à la solde de Yupantek, le K’uhul Ajaw! dit Chac. C’est lui qui tuait soit disant en notre nom ! Les autres prêtres ne sont que des bandits attirés par l’argent et le luxe ! Yupantek, le K’uhul Ajaw est mort ! C’est la décision des dieux ! C’est vous qui décidez du sort du grand prêtre !
Peuple de la cité ! Que décidez-vous ?
- « La mort ! La mort ! La mort ! » crie alors toute la population sur les marches.
Sirius alors soulève le mécréant, le fait monter à cent pieds au dessus de la foule, et le laisse alors choir. Il s’écrase sur le parvis du temple, tué net. La foule est stupéfaite !
Peuple de Yaxchilán ! toutes les possessions et trésors de Yupantek et de cet homme vous sont rendus ! partagez-les équitablement !
- Pitié ! Pitié ! disent alors les huit prêtres terrorisés à l’idée de subir le même sort que leur chef. Nous n’avons fait qu’obéir à ses ordres !
- Prêtres de la cité ! Quittez vos habits somptueux et vos bijoux d’or sur le champ, si vous ne voulez pas subir son sort !
Les prêtres n’en mènent pas large, mais sont contents de ne pas subir le sort du grand prêtre ! ils se déshabillent alors, se débarrassent hâtivement de leurs colliers, bracelets et bagues d’or, et nus, implorent encore les dieux.
- Vous n’êtes plus que des esclaves au service des habitants ! dit Ahmakiq, tous vos biens et fortunes leur reviennent, et ils ont le droit de vie et de mort sur vous !
Quelques gardes qui n’étaient pas sur la pyramide arrivent effarés, et ne savent que faire !
- Gardes ! dit Chac, Vous êtes maintenant sous l’autorité du peuple, et vous veillerez à son bienfait ! Mettez les prêtres au travail pour servir le peuple, et le peuple vous acceptera !
- Peuple de la cité ! Nous ne voulons pas de sacrifices ! Nous voulons que chacune et chacun participe à la vie de la cité ! Vous allez toutes et tous travailler à améliorer vos conditions de vie ! Défrichez, labourez, semez, récoltez, défrichez encore, labourez encore, semez encore et récoltez encore, partagez, entraidez-vous, vous êtes toutes et tous maîtres de vos vies, de votre destin !
Vous voici libres ! utilisez cette liberté ! Nous n’avons pas besoin d’offrande, nous avons besoin d’un peuple libre et heureux ! Désignez des personnes pour veiller sur vous et garder la cité.
Nous enverrons régulièrement un prêtre du temple de Xantarès constater vos progrès vers le chemin de la liberté ! Ne le décevez pas , ou subissez son courroux ! »
Et les deux dieux s’envolent dans les airs, au dessus du temple, et disparaissent. Ils volent directement jusqu’au village, ils ont hâte de se laver !
Sirius ordonne alors de dépouiller et d’ensevelir le K’uhul Ajaw, le grand prêtre et les gardes, de démonter le palais du roi, les résidences luxueuses des prêtres, le temple, et d’utiliser les matériaux pour construire des habitations pour les plus démunis.
Puis il descend les marches, toujours flanqué de ses trois « prêtres », la foule s’écarte respectueusement pour les laisser passer. Ils sortent alors de la cité, sous les regards et les commentaires en sourdine de la foule, et s’enfoncent dans la forêt jusqu’à ce qu’ils soient hors de vue.
Les enfants rescapés
Ian et Sachihiro discrètement s’éclipsent aussi et rejoignent Sirius dans la forêt, tous les six alors se mettent nus, se débarrassant de leurs toges et tuniques dans un sac, et enfin volent vers le village.
« Mission accomplie ! » dit Sirius en pensée pour le chef Sáasilen.
Les quatre Mayas portant les enfants arrivent au village, Sáasilen les accueillent.
Les jeunes sont effrayés, surpris, tous les habitants qu’ils voient sont nus !
« Bienvenue au pays de la liberté ! Ne soyez pas effrayés par notre nudité, nous vivons ainsi toute l’année ! Débarrassez-vous de ces tenues de cérémonie ridicules, nous vous donnons des tuniques. Vous êtes ici chez vous, et personne ne portera plus jamais la main sur vous ! Comment vous appelez-vous ?
- Je m’appelle Enola, et voici mon frère Yuma.
- Je suis Paco.
- Et moi Kaya.
- Quel âge avez-vous ? demandé-je.
- J’ai quinze ans, dit Enola, mon frère Yuma en a quatorze. Il est muet.
- J’ai quinze ans, dit Paco.
- Et moi aussi, quinze ans, dit Kaya.
- Je suppose que vous avez faim ! dit Sacniete, venez vous installer à table, nous vous avons préparé de quoi vous retaper !
Les enfants ne se font pas prier ! Ils mangent de bon appétit, et goutent à tout ce qui se trouve à table !
- Il y a longtemps que nous n’avons pas mangé ainsi ! dit Paco.
A ce moment arrivent les « dieux », Aápo et Babajide, qui saluent les enfants effrayés.
- N’ayez pas peur, ce n’est que de la peinture ! dit Sáasilen en souriant, ils vont se laver ! »
Et les « dieux » vont se nettoyer sous l’eau de la cascade, derrière la hutte de Sudation.
Peu de temps plus tard, Sirius arrive avec les cinq gardes.
« Nous allons d’abord nous laver, puis nous parlerons ! »
Bientôt tout le village est attablé autour des quatre enfants.
Sirius prend la parole.
« Les prêtres nous ont dit vous avoir acheté à vos parents !
- C’est faux ! dit Enola. Les bandits sont venus par la mer, ils ont pillé notre village, emmené de force des familles entières sur leur bateau, ils ont tué nos parents et nous ont emmené ! Mon frère Yuma a prit un coup sur la gorge, et ne peut plus parler depuis.
- Dans notre village aussi, ils ont tout pillé, dit Paco, ils ont emmené deux familles sur le bateau, ils ont tué mes parents et ceux de Kaya, et nous ont emmené, Kaya et moi ! Ils nous ont vendu aux prêtres contre de l’or. Puis ils sont repartis à bord de leur bateau.
- Les prêtres nous ont gardés prisonniers dans les souterrains du temple, depuis plus d’une semaine, vêtus de tuniques malodorantes, en ne nous donnant qu’un peu de pain et de l’eau. Aujourd’hui, nous avons dû enfiler les tenues, nous ne savons pas ce qu’ils comptaient faire de nous !
Sirius alors dit :
-Vous deviez être sacrifiés aux dieux, pour soi-disant améliorer la vie du peuple de Yaxchilán. Nous avons appris que c’était aujourd’hui, et nous avons monté cette expédition pour vous soustraire à vos bourreaux, et mettre fin à ces sacrifices humains. Nous avons fait une mise en scène pour éliminer les prêtres et mettre fin à cette ignoble croyance. Le peuple de Yaxchilán est libre de son destin maintenant !
Vous êtes donc orphelins ! Nous vous accueillons volontiers au sein de notre petite communauté maya, vous y vivrez libres et en paix !
- J’étais dans votre cas, les prêtres de Yaxchilán voulaient me sacrifier, et les Mayas m’ont sauvée ! dit Chillán. Vous serez heureux ici !
- Mais d’abord, il faut vous laver ! dit alors Irpak. Vous en avez besoin ! Venez avec nous, nous allons nous occuper de vous !
Et les quatre rescapés suivent Irpak, Xoc, Kuk et Dacey, elles leur demandent de se déshabiller afin de prendre un bon bain parfumé.
Les jeunes hésitent à se montrer nus, leurs corps sont en pleine mutation pubère, et ils ont de la pudeur à se montrer ainsi !
- N’ayez aucune honte à vous montrer ainsi ! dit Irpak. Vous êtes des filles et des garçons magnifiques et vous pouvez être fiers de votre beau corps qui se transforme pour faire de vous des adultes !
Le bain les apaise, et ils se sentent bien au sortir !
- Séchez-vous et enveloppez-vous dans ces tenues chaudes, dit Dacey, vous allez vous promener dans le village, nos jeunes Chimalmat, Chimalis, et Jacou vont vous faire visiter. Puis ils vous mèneront dans vos quartiers, où nous avons installé une chambre pour les filles et une pour les garçons, en attendant de vous construire des vrais logements pour chacune et chacun d’entre vous. Vous pouvez enlever les tenues et vous promener nus, nul ne vous jugera sur votre nudité ! Mais vous n’y êtes pas obligés ! Vous êtes libres ! »
Yuma est le premier à tomber la tunique. Il montre un corps déjà pileux et une belle toison noire surplombe son entrejambe. Il fait savoir par gestes à ses compagnes et compagnon d’infortune qu’il se sent bien ainsi, sous le soleil. Enola alors fait pareil et dévoile son corps déjà formé, des seins pointent magnifiquement, et sa toison noire descend bas sur son pubis.
Alors Kaya et Paco font de même, Kaya aussi a de beaux seins, et Paco est bien velu, et son entrejambe est bien fourni !
Et se regardant tous les quatre, ils éclatent de rire et se serrent dans les bras les uns les autres. La chaleur de leurs corps leur fait le plus grand bien.
- C’est vrai qu’on est bien nus ! » dit Paco.
Paco sent que son entrejambe se raidit au contact des filles ! Mais personne n’y prête attention !
Pendant ce temps, à table, les Mayas parlent de la journée, Sirius raconte à Sáasilen le déroulement des évènements.
« Nous devons aller voir l’évolution de la cité, de temps en temps ! dit ce dernier. Sirius, tu donneras ton costume de grand prêtre à Babajide pour qu’il aille de temps en temps voir la cité. Zãk, tu examinera le jeune Yuma, voir si son infirmité est soignable !
- J’y vais de ce pas ! Et il va chercher Yuma.
- Suis-moi, nous allons examiner ta gorge ! dit-il au garçon en l’emmenant dans son antre.
Après examen, il pense pouvoir guérir le garçon, mais ne lui dit pas.
- Je vais te préparer une pâte que tu appliqueras au fond de ta gorge. Tu boiras d’abord une rasade de cette potion pour empêcher que tu ais des haut-le-cœur. Tu feras ce traitement le matin, après avoir déjeuné, et le soir avant de te coucher. Nous examinerons à nouveau ta gorge dans quelques jours. »
Après cette journée éprouvante au dénouement miraculeux, les quatre adolescents sont invités à une séance de Sudation par Chimalmat, Chimalis et moi.
D’abord apeurés par la chaleur régnante, ils sont rassurés par les filles Mayas et moi, et après une séance de Sudation et une douche ils se sentent vraiment sereins, mais bien fatigués. Avec les filles je les emmène alors dans leurs quartiers, et leur souhaite une douce nuit, nous les reverrons demain pour d’autres découvertes. Une potion de Zãk les fera passer une bonne nuit calme et sereine, enfin !
La vie se déroule paisiblement au village maya, les nouvelles recrues du village apprennent des anciens !
Les filles passent leur temps avec les jumelles Itzel et Akna qui leur apprennent moult choses sur la navigation, le traitement des plantes, elles s’amusent aussi avec Chimalmat et Chimalis, qui bien que plus jeunes leur enseignent les choses de la vie, et notamment celles du sexe, qu’elles ont apprises récemment !
Les garçons sont attirés par les mystères autour des chamans, en l’occurrence les pouvoirs qu’ils possèdent, dont bien sûr celui de voler.
Mais ils sont aussi attirés par leurs compagnes de captivités, belles nues, et leurs pensées parfois sont ostentatoires au niveau de l’entrejambe !
Cela n’a pas échappé à Akna et Itzel qui se concertent et décident alors que ce soir, elles opéreront un rapprochement de ces jouvenceaux !
Pour ce faire, elles vont voir Sáasilen pour lui demander l’utilisation de la salle de Sudation, afin d’initier les jeunes aux plaisir de la chair.
« Je suis d’accord ! dit-il, Zãk vous donnera par la même occasion le breuvage de trémulonde synthétisé par Xon, au réveil ces jeunes seront complétement initiés ! »
Le soir venu, après le repas pris en commun, Sáasilen fait savoir aux Mayas par la pensée ce qu’il va se passer dans la hutte de Sudation, où la température a été abaissée pour la circonstance.
Chimalmat et Chimalis entrainent les adolescents dans la hutte, suivies par Akna et Itzel, je suis aussi, et Eadrich s’invite avec Chillán .
Une grande couche a été installée à même le sol, les filles Enola et Kaya sont invitées à s’y allonger, et les jumelles Akna et Itzel commencent alors à les caresser, sur la tête, les seins, le ventre. Les jeunes filles prennent du plaisir à ces caresses !
Pendant ce temps, les garçons Yuma et Paco sont invités à s’allonger par les jumelles Chimalmat et Chimalis qui se mettent à genoux à coté d’eux et caressent à leur tour les corps des garçons. Les réactions ne se font pas attendre !
A côté, Eadrich et Chillán s’allongent aussi et commencent à se caresser mutuellement, leurs mains allant se perdre dans les entrejambes des deux amoureux…
Après ces ébats ô combien jouissifs, et très épuisants, les jeunes adolescentes et adolescents n’ont qu’une envie, c’est de dormir ! Akna et Itzel leur font alors boire le philtre de Zãk, et ils s’endorment aussitôt. Je les recouvre de draps chauds, et accompagné des cinq filles et Eadrich, je prends une douche et sors silencieusement de la hutte.
Dehors, la nuit est tombée depuis longtemps, la fraicheur et l’humidité a gagné le village. Nous nous couvrons alors de tuniques chaudes, et allons nous attabler pour reprendre des forces.
Le lendemain matin, les quatre adolescents se réveillent dans la hutte de Sudation. Zãk arrive avec une pommade pour calmer les sexes encore un peu douloureux des ébats de la nuit.
« Bonjour à vous, jeunes gens ! dit-il en pensées. Je vous invite à venir prendre un petit déjeuner à la grande table, il fait un temps radieux ! »
Les quatre adolescents sont subjugués, ils se regardent les uns les autres, ne sachant pas trop s’ils rêvent ou s’ils viennent d’entendre Zãk dans leur tête !
« Non vous ne rêvez pas ! Vous avez été initiés dans votre sommeil ! dit-il à voix haute cette fois ! Prenez cette pommade et appliquez-la sur vos pénis et dans vos vulves, cela les calmera ! Vous avez aussi acquis le pouvoir de communiquer par la pensée, celui de déplacer les objets à distance, et celui de voler ! Mais utilisez la pommade, puis venez vous retaper un peu ! Vous en avez besoin ! »
Les quatre adolescents alors sortent de la hutte de Sudation et suivent Zãk, tout étonnés de posséder de tels pouvoirs !
Les filles Chimalis et Chimalmat sourient en les voyant arriver.
« Bien dormi les amis ?
- Oh oui, répondent les quatre jeunes.
- C’était une soirée formidable ! dit Enola. Quelles découvertes et quels plaisirs nous avons eu !
N’est-ce pas Paco !
- Oh oui ! c’était vraiment bien !
- Et nous aussi on a pris beaucoup de plaisir, dit Kaya, n’est-ce pas Yuma !
Yuma, qui ne peut toujours pas parler, affiche un grand sourire et acquiesce de la tête.
Chimalmat, Chimalis, Akna, Itzel et moi sourions .
- Tu suis bien le traitement que je t’ai donné, Yuma ! » dit alors Zãk.
Il acquiesce encore de la tête.
Je dis alors aux quatre initiés de terminer leur petit déjeuner, je vais leur faire découvrir leurs pouvoirs.
Nous nous retrouvons alors sur la place, et je les incite à se soulever mutuellement, a soulever des troncs d’arbres pourtant très lourds, je leur parle mentalement et ils répondent mentalement…
Paco demande mentalement s’il serait possible qu’Enola dorme avec lui ce soir, je lui réponds que seule Enola peut en décider et elle répond, toujours en pensées que oui, ô que oui ! Et elle va embrasser son amant nouveau.
Kaya alors demande mentalement à Yuma s’il veut bien d’elle dans son lit, il répond que bien sûr , il en rêve ! Et lui aussi enlace son amante et l’embrasse. Il ajoute qu’il peut parler dans sa tête et se demande si tout le monde entend ce qu’il dit.
Je dis aux quatre adolescents que c’est chacun et chacune qui décide à qui il ou elle parle, et que les autres n’entendent rien !
Puis nous nous entrainons à voler, et bientôt tous les cinq, nous survolons le village, salués par les habitants, contents de voir ces nouveaux arrivants heureux de vivre.
Sáasilen nous rappelle et nous demande de venir à la table, ou tous les habitants se sont réunis, et prend la parole :
« Voilà ! Vous faîtes dorénavant partie de notre communauté ! Aviez-vous des aspirations quant à votre avenir dans vos villages ?
- Mes parents étaient maraîchers, dit Enola, et je voulais moi aussi devenir maraîchère !
- Je voudrais être soldat ! dit Yuma par la pensée.
- Moi aussi ! dit Paco.
- J’ai toujours voulu m’occuper de chevaux ! dit Kaya.
- Bien ! dit alors Sáasilen. Enola, nous allons te donner un lopin de terre, tu apprendras à faire pousser les plantes ! Xoc et Kuk t’enseigneront les méthodes. Tu travailleras avec elles !
Paco et Yuma, nos gardes vont s’occuper de vous ! Cadmael, le chef de nos gardes va vous former pour cela ! »
Les chevaux
« Kaya, nous n’avons pas de chevaux dans le village, mais le chef du village de Semillero, Lalail, devrait pouvoir nous en procurer ! Ils ont récupéré ceux des pillards. Tu pourras t’en occuper ! J’envoie Ian et Sachihiro dès aujourd’hui à Semillero pour en acheter !
- Tu connais les chevaux ? demandé-je à Kaya.
- Oui Jacou, j’en soignais dans mon village !
- Je les connais un peu aussi, si tu veux, et si Sáasilen et Sirius sont d’accord, nous pourrions aller avec les gardes pour les choisir !
- Bonne idée Jacou ! dit Sáasilen, si Sirius n’y voit pas d’inconvénient, vous accompagnerez Sachihiro et Ian à Semillero et reviendrez à dos de cheval !
- Aucun inconvénient ! dit Sirius. J’aime ton esprit d’initiative, Jacou, et tu verras l’état d’avancement du bateau !
- Parfait ! Alors partez dès aujourd’hui !
Kaya est triste de devoir se séparer de Yuma, qu’elle aime déjà !
Enola remarque sa tristesse et dit :
- Mon frère Yuma est bon cavalier ! Il connait aussi un peu les chevaux ! Il labourait les champs de nos parents avec un cheval. Il pourrait vous accompagner !
Une lueur scintille dans les yeux de Kaya. Yuma aussi est d’accord !
- Soit ! Yuma, tu iras avec eux ! Mais n’oublie pas le traitement que Zãk t’a prescrit ! » dit Sáasilen.
Après le repas de midi, les préparatifs vont bon train, le retour prendra deux jours à cheval, il faut penser au bivouac !
Chacun se charge d’une partie du matériel pour cela et bientôt, Kaya, Yuma, Ian, Sachihiro et moi sommes prêts à nous envoler.
En fin d’après-midi, la troupe arrive au dessus de Semillero, et atterrit sur la place du village.
Lalail, prévenu par la pensée par Ian nous accueille. Ian constate que la nudité est devenue normale dans le village.
« Bienvenue ! dit Lalail. Le bateau sera bientôt prêt !
- Nous venons pour acheter des chevaux ! dit alors Ian. Je te présente Kaya, Yuma, et voici Jacou qui partira sur le bateau.
- Nous avons les chevaux des pillards, ils sont à vous !
- Non, nous voulons les acheter, ce sont les vôtres ! Ces trois jeunes gens vont les choisir !
- Soit ! Suivez-moi, ils sont dans l’enclos derrière le hangar. Nous les avons destinés à l’utilisation de toute la population sur besoin, plutôt que de les attribuer à chacun.
En passant devant le hangar, je constate que le bateau est magnifique ! La voilure est posée, quatre voiles trônent sur chacun des mats, ce bateau filera au vent comme le vaisseau des Xantarèsiens ! il ne reste que les bouts à haubaner, et la coque à enduire de graisse, et il pourra naviguer !
Il est beau, hein ! dit Lalail.
- Splendide ! Quand sera-t-il mis à l’eau ?
- Quand les aménagements intérieurs seront terminés !
Combien serez-vous sur le bateau ?
- Nous serons six ! Trois hommes et trois femmes.
- Fort bien ! Nous allons l’aménager en conséquence ! Dans quatre jours, il sera à l’eau !
Nous arrivons à l’enclos des chevaux, il y a là de belles bêtes, nous choisissons deux juments à la robe baie, et un étalon alezan.
- C’est un bon choix, dit Lalail, ce jeune étalon est sûrement un excellent reproducteur, et ces juments sont de jeunes pouliches qui ne demandent qu’à faire des poulains !
- Bien, nous vous achetons ces trois chevaux, dit Ian, voici une bourse d’or pour le paiement. Nous repartons de suite !
- Merci pour votre générosité ! Vous pourrez dire aux chamans qu’ils peuvent embarquer dans quatre jours ! Tout sera prêt !
- Nous serons là ! » dis-je.
Et nous montons à cru, Kaya sur l’étalon et Yuma et moi sur les juments. Nous lançons les chevaux sur la plage pour les tester, ce sont de beaux athlètes, très véloces, Kaya est ravie !
Puis nous prenons la direction de la montagne, Sachihiro part en éclaireur dans les airs, et Ian suit derrière le groupe.
Nous avançons ainsi en gravissant la montagne, bientôt la nuit arrive, il est temps de faire escale !
Je sors des cailloux de mon sac, et allume un feu en faisant jaillir des étincelles, observé par les deux adolescents étonnés, qui ne connaissaient pas la méthode pour faire du feu.
« Allez chercher du bois alentours, plutôt que de rester bouche bée ! dit Ian en rigolant.
Bientôt il fera complétement nuit et on n’y verra plus à vingt pas ! »
Le feu est maintenant bien pris, et une réserve de bois suffira pour la nuit, pour éloigner les animaux. Chacun installe sa couche autour de l’âtre, Kaya et Yuma dormiront dans la même couche.
Après un repas cuit par Sachihiro, et une tisane réchauffée sur le feu, les voyageurs se couchent après avoir attaché les chevaux, qui pourraient s’enfuir devant un animal.
Bientôt tout le monde dort, enfin presque, des mouvements se passent sous la couverture de Kaya et Yuma.
L’aube pointe dans la forêt, le groupe de voyageurs se réveille, il reste encore un peu de braises, et Ian a tôt fait de réactiver des flammes pour nous réchauffer et chauffer une boisson tonifiante, avec laquelle nous mangeons des galettes grillées, vêtus d’une tunique chaude, la nuit a bien rafraichi la forêt.
Puis, une fois rassasiés Ian, Sachihiro, Yuma, Kaya et moi reprenons la route à cheval vers le sommet de la montagne. Nous chevauchons facilement, suivant les sentiers animaliers tracés par les sangliers et autres chevreuils sous leurs sabots.
Bientôt le soleil a suffisamment réchauffé l’air pour tomber les tuniques, et nous nous mettons nus avec plaisir.
Les trois cavaliers sommes soit l’un derrière l’autre lors de chemins étroits, soit côte-a-côte et discutons de la dernière nuit, ou Kaya et Yuma ont découvert un peu plus les plaisirs de l’amour.
« C’était trop bon ! dit Kaya, j’adore cela, et je voudrais faire l’amour toute la journée !
- Volontiers ! dit Yuma, trop content de pouvoir reparler normalement.
- Si je peux vous aider, ce sera avec plaisir ! dis-je.
- Ce soir, nous bivouaquons encore, on verra ! » dit-elle en souriant.
A midi, nous nous arrêtons pour déjeuner, des denrées froides, des fruits, puis nous repartons sur la route de la montagne.
Le naufragé des cieux
En chemin, Sachihiro vole devant en éclaireur, et voit un homme, assis, nu, tout blanc, qui semble absent, comme possédé par une force inconnue. Il nous informe aussitôt.
« Il y a quelqu’un ! Restez à couvert, je vais voir !
- Qui es-tu ? demande Sachihiro, se posant à côté de l’homme assis, reconnaissant les traits d’un Xantarèsien. Ian emmène les chevaux et leurs cavaliers un peu plus loin, par précaution.
L’homme le regarde, surprit de rencontrer quelqu’un, lui sourit, et dit :
- Je m’appelle Xoxan. Je ne suis pas de ce monde !
- Que veux-tu dire ? De quel monde es-tu ?
- Je viens des étoiles !
- Depuis quand es-tu ici ? demandé-je, étant descendu de cheval et m’étant approché, malgré les conseils de prudence de Ian, et je trouve moi aussi qu’il ressemble beaucoup à Xocun et Xalun.
- Je ne sais pas, de nombreux Xions, dit Xoxan étonné de voir ce jeune homme nu, je suis ici depuis que mon vaisseau s’est écrasé sur cette montagne. Il est complétement détruit, suite à une attaque ennemie. Je suis le seul survivant de mon équipage.
- De quels ennemis parles-tu ?
- Des Gaménèens, ils ont détruit mon vaisseau, mais eux se sont désintégrés dans une formidable explosion. Mon vaisseau a divagué avant de s’écraser non loin de là.
- Les Gaménèens ! Les ennemis des Xantarèsiens ! dis-je. Et des Xions ! Comme les Xantarèsiens !
- Vous connaissez les Xantarèsiens ! J’en suis un !
- Je m’en doutais ! Tu leur ressembles beaucoup ! Mais comment se fait-il que tu respires sans pince nasale ou masque ? Ceux que nous connaissons en porte une, de pince, pour respirer notre air !
- Mon vaisseau est détruit, mais le robot de bord, Xioro, a survécu avec moi, j’étais blessé, il m’a soigné, et il a trouvé le moyen de modifier mon métabolisme pour que je puisse respirer. Mais je ne peux pas m’éloigner de lui sans avoir du mal à respirer. Je suis condamné à rester ici, à côté de mon épave ! Xioro m’a informé que les pièces nécessaires à la réparation du vaisseau ne se trouveraient pas sur cette planète. Je suis donc bloqué ici ! Si vous connaissez les Xantarèsiens, pourriez-vous les amener à moi ?
- Ils sont repartis pour l’heure, mais ils reviendront ! Montre-nous ton épave, veux-tu !
- Suivez-moi ! elle n’est pas loin ! »
Et au détour d’un gros rocher, un vaisseau éventré, de la taille de celui de Xocun, git, envahi par la végétation luxuriante de la forêt vierge.
Je demande alors à Ian et Sachihiro s’ils pouvaient dégager le vaisseau de la végétation, et le porter au village.
Kaya et Yuma sont abasourdis ! Un être venu des étoiles et qui parle comme eux !
Ian et Sachihiro alors se placent de chaque côté du vaisseau, et le soulèvent, le dégageant des racines et branches qui l’ont envahies depuis des années, sous les yeux ébahis de Xoxan.
« « Danger ! Danger ! » » hurle une voix métallique à ce moment-là.
« Ce sont des amis des Xantarèsiens, Xioro, ils vont nous aider ! »
« « Merci amis ! » » dit alors Xioro .
« On devrait pouvoir le transporter jusqu’au village ! dit alors Ian. Je vais demander à Sáasilen de vous envoyer une escorte pour mener les chevaux ! »
Xioro, qui a lu dans ma tête, sait maintenant tout de notre expédition.
« « Le vaisseau peut accueillir les chevaux et les cavaliers ! » »
« Vrai ! Alors, allons-y ! Nous serons au village dans quelques heures !
Et les chevaux et les baluchons sont chargés dans le vaisseau, Xoxan prend place à bord.
- Et vous, ne venez-vous pas dans le vaisseau ? demande Xoxan.
- Nous avons le pouvoir de voler, nous accompagnerons le vaisseau ! » dis-je.
Ian prévient Sáasilen de leur découverte, et de leur arrivée dans l’après-midi, avec un vaisseau xantarèsiens cassé, et un rescapé nommé Xoxan.
Et toute la troupe s’envole, Ian et Sachihiro portent le vaisseau, et nous les jeunes volons à coté.
Quelques heures plus tard, nous arrivons en vue du village, et posons le vaisseau sur la place.
Enola et Paco sont effrayés. Mais Chimalmat et Chimalis les rassurent !
« Nous connaissons ces êtres venus d’ailleurs ! Leurs semblables étaient au village il y a quelques jours encore ! »
Kaya et Yuma descendent les chevaux, les villageois s’approchent pour admirer ces animaux magnifiques.
Je vais chercher Xoxan, qui n’ose pas sortir du vaisseau.
« Viens ! N’ai aucune crainte, tu n’as que des amis ici ! »
« « Je ne sens aucun danger parmi ces êtres ! » » dit Xioro.
Alors Xoxan se risque à sortir, et se présente devant tout le village réuni, nu comme toutes et tous au village.
Sáasilen s’approche de lui.
« Bienvenue à toi, Xoxan ! Tu es ici chez toi ! Tous ces gens sont des amis des Xantarèsiens !
Sirius s’approche à son tour.
- Tu me reconnais ? Toi ou l’un des tiens m’a donné les pierres bleu, il y a vingt ans, derrière le temple, avant de partir avec ton vaisseau ! Il avait un scaphandre bleu, je n’ai pas vu ses traits ! Nous avons communiqué mentalement.
- Je m’en souviens ! Peu de temps plus tard, nous nous sommes affrontés dans la haute atmosphère, leur vaisseau a explosé, endommageant le notre, qui s’est écrasé dans la forêt. je suis le seul survivant. Mais ce n’était pas moi, mais le chef de l’expédition, Xsango, qui t’a donné les pierres. Moi j’étais le navigateur du vaisseau.
- Tu veux dire que cela fait vingt ans que tu es coincé dans cette forêt ? Demande Sáasilen.
- Oui, J’étais grièvement blessé, mais vivant ! Après que Xioro m’ait soigné, dans la partie du vaisseau encore étanche, il a modifié mon métabolisme afin que je puisse respirer votre air, toutes nos combinaisons ont été détruites dans l’accident, ainsi que nos moyens de communication, nous ne pouvions pas appeler du secours..
Je ne peux pas m’éloigner de Xioro, il contrôle les molécules de mes poumons en permanence ; il m’a appris votre langue, j’ai communiqué avec quelques indigènes, qui venaient me voir de temps en temps quand ils chassaient le gibier dans les environs. Ils m’appelaient le dieu nu. Mais depuis un certain temps, je ne les ai plus vu.
Mais comment se fait-il que vous connaissiez les Xantarèsiens ?
- Ils sont venus ici parce que nous communiquons par la pensée ! dit Sáasilen. C’est comme cela qu’ils nous ont trouvés. Nous sommes un des seuls peuples a pouvoir communiquer ainsi sur la planète. Le chef de l’expédition s’appelle Xocun il est venu avec sa famille, le navigateur Xalun, et leur femme Yalyx, et leurs enfants.
- Les garçons Xsara et Xcorus, et les filles Yalip, Yamen, Yeres et Yidom ! précisé-je alors.
- C’est merveilleux ! Xalun est mon frère, nous avons étudié ensemble les lois de la navigation sur Xantarès ! Je connais aussi Xocun, mais ni Yalyx, ni leurs enfants.
- Ils ont un problème à régler dans votre galaxie, dit Sáasilen, et ils ont dit qu’ils reviendraient aussitôt après !
- J’ai hâte de revoir mon frère ! Il me croit disparu !
Mais comment se fait-il que vous déplaciez les objets les plus lourds, comme le vaisseau, et que vous voliez ? Quels sont ces pouvoirs ?
- Ils viennent d’une plante, la trémulonde, dit Sáasilen, qui comme le disait Xon, le robot de bord du vaisseau de Xocun, a des propriété antigravitationnelles. Cette plante ne pousse que dans trois grottes sur la planète. Une de ces grottes se situe non loin d’ici.
Xon l’a analysé, et a synthétisé la molécule de la plante. Nous pouvons te faire bénéficier aussi de ce pouvoir, comme les Xantarèsiens qui l’ont très bien assimilés, pour peu que Xioro n’ai pas de contre-indication vu ton métabolisme modifié.
- Je veux bien acquérir ces pouvoirs ! Avez-vous un échantillon pour le soumettre à Xioro ? »
Et Zãk amène une fiole au vaisseau, et la verse dans un godet qui disparait aussitôt, puis ressort.
« « Tu peux utiliser cette potion Xoxan, elle est compatible. dit la voix métallique de Xioro. Analyse très intéressante ! Il me faudrait un échantillon de cette plante ! » »
« Tu l’auras, Xioro ! dit Zãk. Nous devons la cueillir dans la grotte, nous irons en chercher une ! Viens dans mon antre, Xoxan, si ce n’est pas trop loin de Xioro, il te faut dormir quelques temps pour que la potion soit efficace ! »
Et Xoxan et Zãk s’en vont vers l’antre du chaman.
Xioro confirme : « « La distance n’est pas trop importante, et tu peux aller chez Zãk tranquillement. » »
Pendant ce temps, Chimalmat, Chimalis et Kaya s’amusent à dos de cheval, les jumelles montent ces bêtes pour la première fois, et se débrouillent très bien.
Les gardes, avec l’aide de Paco et Yuma, ont construit une écurie, les équidés auront tout le confort désiré pour bien se sentir.
Sachihiro informe Sirius des nouvelles du bateau.
« Il sera opérationnel dans trois jours !
- Alors nous allons nous préparer pour ne rien oublier. Nous partirons dans deux jours, pour charger le bateau en vivres et en eau douce à Semillero.
Eadrich ! Chillán ! Itzel ! Akna ! Nous partirons dans deux jours pour notre voyage ! Préparez vos affaires, prenez des vêtements chauds et des armes !
Jacou ! tu vas m’aider à préparer nos bagages, j’ai quelques remèdes à préparer et quelques potions à finaliser avant notre départ. Tu me seras d’un bon secours !
- Ce sera bien volontiers Sirius ! »
Le soir arrive. Les jeunes ont ramené les chevaux dans leur écurie toute neuve, Kaya explique aux jumelles comment les nettoyer, et les trois filles les étrillent vigoureusement, ils n’ont pas eu de soins depuis longtemps !
« Nous devons leur faire des litières pour se coucher ! dit Chimalmat.
- Les chevaux dorment debout, Chimalmat ! dit Kaya. Mais nous pouvons leur amener de la paille pour leurs besoins, et de l’herbe et du foin pour les nourrir. Ils adorent l’avoine et le son !
Xoxan se réveille, et sort de l’antre de Zãk en volant !
- C’est formidable ! » dit-il à la cantonade.
Les femmes ont dressé la grande table pour le souper. Sachihiro et Ian sont les premiers attablés, ils veulent manger rapidement, ils sont épuisés d’avoir transporté le vaisseau pendant des heures, ce qui a nécessité une concentration permanente, ils voudraient aller se coucher. Ils mangent un peu, et prennent congé.
Après le repas, les jeunes aident à débarrasser et ranger les reliefs du repas. Puis ils se retrouvent dans leurs quartiers, Enola et Paco racontent leurs ébats de la veille, Kaya et Yuma font de même en narrant la nuit au bivouac, avec moi. D’un commun accord, ils décident tous les quatre de passer la nuit ensemble. Enola est ravie que son frère Yuma ait retrouvé la parole !
Quant à moi, je raconte à Itzel et Akna ma nuit avec les jeunes, et le plaisir que nous avons eu tous les trois, sous les yeux de Sachihiro et Ian. Cela n’a pas manqué d’émoustiller mes condisciples Maya !
Zãk a invité Xoxan à passer la nuit chez lui, Il accepte volontiers, il était seul bien assez longtemps ! Et Dacey est curieuse de connaître plus ce Xantarèsien qui a passé vingt ans seul dans la forêt !
« N’as-tu jamais durant toutes ces années eu d’envies sexuelles ? demande-t-elle, innocemment, avec néanmoins une idée derrière la tête, ou plutôt à l’entrejambe !
Zãk sourit, et veut bien se prêter au jeu de son épouse.
- Si ! Xioro me projetait des images suggestives et je me masturbais ! avoue-t-il, un peu gêné.
Les jeunes décident de rapprocher les lits, et se couchent tous les quatre l’un à côté de l’autre.
Les bandits
Le lendemain matin, Sirius commence à préparer le voyage par delà les mers de l’Ouest, moi, son disciple, l’assiste dans les élaborations de potions, remèdes et autres médecines qui seront sûrement utiles durant ce long voyage !
« Jacou, Xioro te connais, vas lui demander s’il peut synthétiser la trémulonde !
Je reviens et dis :
- Xioro peut le faire, mais il aurait besoin de la plante pour cela ! Je peux aller en chercher si tu le permets !
-Vas-y ! Mais fais-toi accompagner par un ou deux gardes ! »
Je vais alors demander à Gabor et Fabio de m’accompagner à la grotte. Je me munis des vêtements de protection contre les leevancliffus, d’une épée, et d’un sac pour y mettre la plante à l’abri de la lumière.
Et nous voilà partis par la voie des airs pour recueillir la trémulonde.
Tout se passe sans accroc, et une demi-heure plus tard, je suis de retour avec le sac que je ramène dans l’épave du vaisseau.
« Merci Fabio et Gabor pour cette escorte ! dis-je aux deux gardes.
- C’était un plaisir, jeune disciple ! » répond Fabio.
Peu de temps plus tard, Xioro a fini d’étudier la plante, et a fabriqué une pinte de potion identique à celle de Xon. Et je la ramène à Sirius.
« Mission accomplie, maître ! Voici la potion synthétisée par Xioro, la même que celle de Xon, m’a-t-il dit en pensées !
- Bravo Jacou ! Maintenant, je voudrais que tu ailles avec Dacey chercher quelques plantes dans la forêt ! Voici la liste, Dacey les connait ! Encore une fois , trouve des gardes pour vous accompagner ! »
Je vais alors solliciter Sachihiro et Ian qui sont ravis de m’accompagner, moi le jeune érudit, en forêt avec Dacey.
Dacey est partante aussi, il n’y a aucune urgence dans les tâches qu’elle accomplit pour l’instant !
« Mais il faut qu’on soit rentré pour le déjeuner ! » dit-elle.
Nous nous envolons alors vers la montagne, Dacey sait où trouver ces plantes que demande Sirius.
Pendant qu’avec Dacey nous recueillons les herbes et feuilles diverses, Ian entend des voix dans la forêt. Il dit mentalement à Sachihiro de rester avec Dacey et moi, et va voir de quoi il retourne.
Ce sont des bandits, une dizaine, qui ont gravit la montagne en venant de l’Est.
Ils nous voient alors, Dacey et moi. Ian a déjà pris de la hauteur et les survole.
« Regardez ! Des sauvages nus ! Il y a une femme ! On va s’amuser avec elle ! »
Et les bandits accourent vers Dacey, mais d’un geste de la main je les retourne sur eux-mêmes. Ian décoche une flèche qui transperce la tête du premier bandit d’une oreille à l’autre. Et tandis que je les maintiens immobiles, Sachihiro s’approche d’eux, les désarme, et les attache ensemble avec des lianes.
« Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Que cherchez-vous ? demande-t-il aux bandits.
- Lâchez nous ou vous subirez les foudres de notre chef, le terrible Pitcoatl !
- Et où est-il, votre terrible Pitcoatl ? Il ne vous est d’aucun secours pour le moment ! dit Sachihiro tandis que je les maintiens toujours immobiles.
Ian est allé en repérage, et effectivement, une colonne d’une trentaine d’individus gravit la montagne. Il dit alors à Dacey par la pensée de rentrer au village, et de se barricader au cas où il ne pourrait les contenir.
Il prévient aussi l’ensemble des habitants, et fait venir Cadmael, Gabor et Fabio en renfort.
- Que voulez-vous ? demande Sachihiro.
- Nous voulons votre or ! Nous savons que vous en avez !
- Vous n’aurez que la mort si vous ne retournez pas !
Alors un des bandit hurle « Pitcoatl ! » pour appeler au secours. Ce sont ses dernières paroles, une flèche dans l’œil le fait taire à jamais. Mais les bandits ont entendus l’appel et se pressent maintenant pour gravir la montagne.
Sachihiro me dit alors mentalement de les pousser à flan de montagne et de les lâcher. Puis les deux gardes et moi, nous nous envolons hors de vue des bandits.
Les bandits empêtrés dans les lianes roulent vers le bas du versant et s’arrêtent dans les rochers, assommés pour la plupart.
Les autres bandits les rejoignent, et furieux, armés d’arcs et de glaives se lancent à l’assaut du sommet, pensant trouver leurs ennemis en haut.
Mais les gardes ont fait le tour, et se retrouvent derrière eux, et éliminent un par un les derniers de la meute, sans que les autres ne s’en aperçoivent. Au bout d’un moment, les bandits se rendent compte qu’il en manque au moins la moitié !
Je descends alors devant eux, et leur dis de faire demi-tour. Une volée de flèches arrive sur moi en guise de réponse !
D’un geste, j’arrête les flèches, sauf une qui m’entaille le flanc gauche !
Aussitôt, les cinq gardes font usage de leurs arcs, et tous les bandits sont impitoyablement tués, tous d’une flèche dans l’œil.
Je me tords de douleur, Ian se précipite auprès de moi, et me porte jusqu’au village.
Zãk, prévenu, examine ma blessure.
« Ce n’est pas grave ! Tu as eu de la chance, cette flèche aurait pu te tuer ! Et il applique un onguent sur la blessure, et un pansement de feuilles, maintenu par un bandage autour de mon ventre.
- Tu as été bien imprudent Jacou, face à ces bandits sans scrupule ! » dit Ian.
Pendant ce temps, Cadmael, Gabor et Sachihiro explorent le versant est de la montagne, jusqu’à la mer de l’Est, là ils aperçoivent un bateau, amarré au large, et une chaloupe où deux bandits attendent. En voyant les innombrables traces de pas qui partent de la chaloupe, ils sont sûrs que ce sont les mêmes bandits, et ils éliminent les deux gardiens de la chaloupe. Ils s’approchent alors du bateau, et voient des prisonniers enchainés sur le pont. Des hommes, des femmes et des enfants, une douzaine en tout.
Ils préviennent alors Sáasilen, lui expliquent la situation et demandent ce qu’ils doivent faire. Ils ont compté six bandits à bord, mais il y en a peut-être d’autres !
- Ce sont sûrement les bandits qui ont pillé et détruit les villages de la côte, d’où viennent nos rescapés des prêtres. Eliminez-les ! dit Sáasilen. Mettez-vous entre le bateau et le soleil, et d’en haut, tuez-les !
Sans comprendre comment, les prisonniers voient s’écrouler leurs geôliers les uns après les autres, une flèche dans l’oreille ou le cœur. Bientôt, il n’y a plus personne debout sur le bateau !
Alors les gardes se postent en hauteur face à la coursive, et guettent l’apparition éventuelle d’un ou plusieurs bandits qui sortiraient de la cale.
Sachihiro décide alors de se poser sur le bateau, une flèche prête sur l’arc bandé, tandis que ses compagnons veillent.
Les prisonniers en voyant cet homme nu prennent peur, les enfants crient, ce qui fait jaillir trois bandits par la coursive, immédiatement cloués contre la porte, une flèche dans l’œil leur a percé l’arrière du crâne.
« N’ayez pas peur ! Nous sommes là pour vous sauver ! Il reste encore des bandits en bas ?
- Juste le cuisinier ! dit alors un homme. Tuez-le ! Il refuse de nous nourrir ! nous n’avons rien mangé depuis plusieurs jours !
- Appelez-le ! »
Et les prisonniers appellent le cuisinier, qui finit par apparaître en hurlant :
« Taisez-vous ! » et il se tut à jamais.
Et pendant que Sachihiro s’approche des prisonniers, et leur enlève leurs chaines, Cadmael reste aux aguets, Gabor descend dans la cale, vérifie que personne ne s’y cache, et remonte avec toutes les victuailles qu’il trouve. Il fait plusieurs voyages, il y a de quoi nourrir quarante hommes !
Les prisonniers se jettent dessus et bâffrent, sans plus prêter attention à leurs sauveurs !
Cadmael alors arrive à contacter Sáasilen pour lui signifier l’heureux dénouement et demande ce qu’il doit faire de ces pauvres gens qui n’ont plus nulle part où aller.
« Accueillons-les au sein de notre communauté ! Ce sont des Mayas, comme nous ! »
Cadmael alors va chercher la chaloupe, et fait monter à bord les malheureux Mayas rescapés. La chaloupe les dépose sur la côte, et revient, vide, sans rameurs ! Le navire est fouillé, et la nourriture, l’alcool, les armes, les trésors issus des pillages de toutes sortes, or, argent et autres reliques sont chargés dans la chaloupe. Et avant que la chaloupe ne retourne vers la rive, apparemment sans rameur, Ian et Sachihiro trouvent des pierres à briquet, et mettent le feu au bateau, infesté de vermine.
Une fois à terre, après avoir dépouillé et enterré les bandits qui gardaient la chaloupe, les Mayas se mettent en route pour gagner le village dans la montagne. Sur la mer, le bateau n’est plus qu’un immense brasier…En chemin, ils font un grand trou et y jettent les bandits qu’ils ont éliminés, trente-deux sur le flan de la montagne, et douze un peu plus haut sont aussi enterrés.
L’accueil au village maya
Après des heures de marche, les rescapés arrivent au village, épuisés. Sáasilen les accueille, nu et coiffé de sa tiare d’apparat, qu’ils reconnaissent comme étant une coiffe de chaman.
« Bienvenue Mayas ! Vous êtes ici en sécurité !
Les adolescents sauvés des prêtres les reconnaissent, et les saluent chaleureusement !
- Nous vous croyions disparus ! Nous sommes heureux de vous voir sains et sauf ! dit Yuma.
- Merci Yuma ! dit un des hommes. Nous aussi sommes heureux de vous voir vivants tous les quatre ! On pensait que vous étiez morts !
- Comment vous appelez-vous ? demande Sáasilen.
- Je suis Ataklug, le forgeron de Chicast, voici mon épouse Astiri, Rusta mon fils de quinze ans et Arusti ma fille de treize ans.
- Je suis Bonarak, menuisier, de Chicast, mon épouse Jyslan et mes enfants, les jumelles Oresti et Oreska, de treize ans, et mon fils Ruby, de seize ans.
- Je suis kilhiro, l’homme-médecine du village de Krapotk, voici Beatik mon épouse et mes trois filles : Jisther, seize ans, Jokara, quatorze ans et Jumothek, douze ans.
- Bien ! dit Sáasilen, Vous êtes maintenant libres de votre destin, vous pouvez choisir de rester ici dans notre communauté, ou partir et reconstruire une vie ailleurs.
Après concertation, les Mayas ont décidé !
- Nous voulons rester ici, et participer à la communauté, qui semble tant épanouie et où il semble régner tant de liberté !
- Soit ! Nous allons vous construire des logements ! Pour l’instant, nous vous logeons dans trois chambres chez les chamans !
Je vous présente les membres de notre communauté :
Je suis Sáasilen, le chef chaman de la communauté. Voici Sacniete, mon épouse, et nos jumelles de onze ans, Chimalmat et Chimalis. Bonarak, vous serez hébergés chez nous, tes filles dormirons dans la chambre des miennes, et ton fils dans l’atelier..
Voici le chaman Zãk, et son épouse Dacey, ils hébergeront Ataklug et leurs enfants.
Et le chaman Babajide, son épouse Kuk, leur fils chaman, Eadrich, dix huit ans, et sa fiancée Chillán, dix huit ans.
Le chaman Aápo et son épouse Xoc, ils hébergeront Kilhiro, son épouse et ses filles.
Le chaman Sirius, ses compagnes et disciples Itzel et Akna, trente cinq ans, et son jeune disciple Jacou, dix ans. Il a été blessé lors de l’affrontement avec les bandits qui vous retenaient prisonniers.
Et voici les gardes à qui vous devez votre liberté : Cadmael, son épouse Ikta, Gabor, son épouse Sirènut, Fabio, son épouse Irpak, Ian et Sachihiro, compagnons.
Les filles Enola et Kaya, quinze ans, et les garçons Yuma, quatorze ans et Paco, quinze ans, que vous connaissez, rescapés des prêtres qui voulaient les sacrifier.
Notre communauté , comme vous le constatez, vit nue, vous aussi pourrez vivre ainsi, vous n’y êtes pas obligés, mais vous vous intégrerez plus facilement ainsi ! Mais maintenant je vous propose de suivre nos épouses qui vont vous donner à toutes et tous un bon bain, dans notre salle de Sudation. »
Et les Mayas se retrouvent dans la salle, invités à se déshabiller, réticents au début, mais en finalité, tout le monde se retrouve nu, leurs guenilles en lambeaux sont brulées.
Après ce bain revigorant parfumé aux herbes de Zãk, ils sortent emmitouflés dans des tuniques chaudes, qu’ils enlèvent rapidement, il fait encore bien chaud dehors. Ils se montrent alors nus les uns les autres, cela ne leur pose pas de problème, ils se baignaient nus dans la mer, parfois à plusieurs.
Ataklug, le forgeron, est intrigué par le vaisseau sur la place.
« Qu’est-ce donc que cette construction qui semble métallique ? demande-t-il à Sáasilen.
Celui-ci hésite à répondre, mais finalement lui dit tout.
- C’est un vaisseau qui vient d’un autre monde, parmi les étoiles ! Il est cassé et se trouve bloqué ici.
- Incroyable ! Mais il y a des habitants dans ce vaisseau ?
- Oui ! Il y a un survivant de l’accident, les autres occupants ont péri !
- A quoi ressemble-t-il ?
- Nous allons vous le présenter ! Nous lui avons demandé de rester caché à votre arrivée.
Tu peux sortir maintenant, Xoxan !
Je te présente les Mayas que nous avons sauvé des bandits !
- Enchanté ! dit Xoxan. Xioro m’a tout dit sur vous !
Les Mayas sont sidérés par cette apparition, Un homme nu tout blanc sans poil, sans cheveux, avec de longs doigts, des grands yeux en amande, pas d’oreille et deux petits trous en guise de nez.
- Xioro ? Je croyais que vous étiez le seul survivant ! dit Ataklug.
- « « Oui ! Il l’est ! Je suis un robot, qui gère ce vaisseau et ceux qui y habitent, en l’occurrence juste Xoxan. » » dit la voix métallique émanant du vaisseau.
Sirius me demande comment je me sens.
- Ca va bien, je n’ai plus mal, la pommade de Zãk est efficace !
- Alors, viens avec moi, nous continuons à préparer notre voyage ! J’ai demandé à Dacey de terminer la cueillette que vous avez commencé ! Elle part avec Gabor et Fabio !
Quant à nous, nous avons des potions à cuire, j’ai besoin que tu surveilles de près la cuisson !
- Pas de problème, je surveille !
Le soir tombe, la grande table est mise sur la place, et toutes et tous mangent de bon appétit.
Ensuite, Chimalis et Chimalmat proposent aux enfants recueillis de passer un moment ensemble. Ils s’éloignent du groupe, et vont près de l’épave de Xoxan, et s’observent.
La fille Arusti, treize ans, a déjà son système pileux développé, et de beaux petits seins ronds.
Le garçon Rusta, quinze ans, musclé, a un pubis velu.
Les filles Oresti et Oreska, treize ans, ont des petits seins pointus et des pubis noirs.
Le garçon Ruby, seize ans, de beaux pectoraux, peu de poils.
La fille Jisther, seize ans, a des gros seins tout ronds, des tétons rose foncé, et une toison noire.
La fille Jokara, quatorze ans, des gros seins comme sa sœur, plus pointus, un duvet naissant au pubis.
La fille Jumothek, douze ans, qui commence à avoir des seins, imberbe.
Les filles Enola et Kaya, quinze ans, des seins pointent magnifiquement, et leur toison noire descend bas sur leur pubis.
Les garçons Yuma, quatorze ans, et Paco, quinze ans, Yuma a une toison drue, Paco est bien velu, et son entrejambe est bien fourni !
Et bien sûr le plus jeune de la bande, moi, Jacou, dix ans.
Les discutions sont de tout ordre, et on arrive à parler de sexe, sans tabou.
Ruby dit qu’il a déjà fait cela avec Arusti.
Rusta dit qu’avec les jumelles Oresti et Oreska, ils ont déjà fait l’amour tous les trois.
Enola dit avoir fait avec Paco et même avec son frère Yuma.
Kaya aussi, avec les mêmes, et tous les quatre ensemble.
Jisther dit avoir déjà fait l’amour une fois avec un garçon.
Jokara dit être encore vierge, et Jumothek aussi.
Chimalmat et Chimalis l’ont déjà fait avec moi, Jacou.
« Ca vous dirait , une soirée entre nous, tous ensemble à prendre du plaisir les uns avec les autres ? demandé-je alors, déjà visiblement excité par cette perspective.
Tout le monde est d’accord, les garçons sont partants tout de suite, les vierges n’attendent que cela !
Nous convenons alors de faire cela dans la hutte de Sudation, demain après le repas du soir.
« Mais il nous faudra l’autorisation de nos parents ! dit alors Jisther, et surtout pour mes petites sœurs !
- Chez les chamans, dis-je, le sexe n’est pas sale, ni tabou, et tout le monde a le droit d’utiliser son corps comme il le désire ! Mais nul ne peut exiger de quelqu’un ce qu’il ne veut pas ! Le consentement doit être mutuel ! Je demanderai à mon maître Sirius d’intercéder auprès des parents pour cela ! Nous préparerons alors la hutte de Sudation pour cela demain après le repas de midi !
Puis nous rejoignons les adultes, attablés dehors.
- Nous allons nous coucher, maintenant, après cette journée miraculeuse mais épuisante ! » disent les rescapés.
Les épouses des chamans alors accompagnent les nouveaux villageois qui gagnent les appartements qui leur ont été alloués, pour une première nuit de liberté, après des jours et des jours de captivité et de privations.
« Nous vous souhaitons une excellente nuit parmi nous ! » dit Sáasilen, en leur distribuant une tisane qui va rendre leur sommeil réparateur.
Les chamans restent à table, et dégustent un nectar de fruits distillés par Aápo.
« Alors, les enfants, de quoi avez-vous discuté ensemble ? demande Sáasilen à ses filles.
- De choses et d’autres, de la nudité, de notre enfance heureuse ici,…dit Chimalmat,
- de la liberté que vous nous avez offerte, aussi, dit Yuma.
- Et aussi de la sexualité ! ajouté-je. Nous voudrions en parler plus…profondément, entre nous, et demain soir, on voudrait se réunir dans la hutte de Sudation pour cela ! Sirius mon Maître, pourrais-tu intercéder en notre faveur auprès des parents de nos nouveaux amis ?
- Nous avons survolé le sujet ! dit Sáasilen, ils connaissent notre position sur la sexualité dorénavant, et ont dit accepter et suivre nos règles !
- Fort bien ! dit Sirius ! je soumettrai votre demande auprès des parents !
- Et j’appuierai Sirius dans cette démarche ! dit encore Sáasilen.
- Je préparerai des potions et onguents qui faciliterons vos ébats, » dit Zãk.
Puis tout le monde regagne sa couche, les jeunes Enola, Kaya, Yuma et Paco ont décidé de se faire un peu de bien dans leurs couches, les deux couches étant contiguës.
Je vais me coucher aussi, et je demande à Itzel et Akna si elles veulent bien se coucher avec moi, ce qu’elles acceptent volontiers.
Les nouveaux métiers
Le jour se lève sur le village, qui compte maintenant six adultes et sept enfants de plus en son sein.
Le petit déjeuner est servi, les nouveaux venus sont attablés et mangent de bon appétit !
« Que pouvons-nous faire pour aider dans le village ? demande Ataklug.
- Une forge sera un plus au village ! dit Zãk. Pour l’instant, nous n’avons qu’un petit brasier pour traiter les métaux ! Si tu es d’accord, nous construirons une forge, nous utiliserons la cascade pour faire tourner une roue, et apporter l’énergie pour le soufflet.
- Bien volontiers ! dit Ataklug.
- Je participerai aux constructions, évidemment ! dit alors Bonarak, le menuisier.
Zãk alors demande à Kilhiro de lui parler de ses méthodes de médecine.
- Viens avec moi dans mon antre ! Si tu veux, j’aurai besoin d’un associé pour élaborer des remèdes !
- Je le veux et te suis, Zãk ! dit Kilhiro.
Et les deux médecins se retrouvent dans l’antre de Zãk, et commencent à élaborer quelques potions…
- Pour vous, mesdames, dit Sacniete, je peux vous enseigner l’écriture et le dessin maya, mais aussi l’art culinaire que je maîtrise avec Xoc, et Dacey ! Kuk est la reine des pâtisseries et vous enseignera tous les secrets !
- Et nous, les épouses des gardes, dit Ikta, avec Sirènut et Irpak, nous pouvons vous enseigner, entre autres, les bases de l’auto-défense !
- Cela est très intéressant ! dit Astiri, nous pouvons aussi aider aux champs, avec Jyslan et Beatik, je sais qu’Enola est fille de maraicher, et qu’elle aidait souvent ses parents aux champs !
- Bien ! dit Sáasilen, voilà de beaux projets pour notre communauté ! Il reste à savoir quelles sont les aspirations des enfants ! Avez-vous des désirs, des rêves, les jeunes ?
- Je voudrais être garde ! dit Ruby, Comme Paco et Yuma !
- Fort bien ! dit alors Cadmael. Tu intègres de suite l’école des gardes !
- Nous aussi, avec Chimalis on veut être gardes ! dit Chimalmat.
- Alors bienvenues les filles ! dit Cadmael.
- Si tel est votre désir, soit ! ajoute Sáasilen.
- Je veux continuer à être le disciple d’Ataklug, mon père, dit Rusta, et devenir un bon forgeron !
- Tu en as les aptitudes ! dit Ataklug, et je t’enseignerai !
- Nous, on a vu des chevaux, disent Oresti et Oreska, on voudrait s’en occuper !
- Ce sera avec plaisir ! dit alors Kaya, Nous allons faire un élevage ! Je crois bien… Non ! Je suis sûre que nos deux juments vont mettre bas !
- Moi, dit Jisther, je veux m’occuper de soigner les gens ! Je veux bien être la disciple de Zãk et de mon père Kilhiro !
- Moi aussi, dit Arusti, je veux bien apprendre à soigner les gens !
Sáasilen alors demande mentalement à Zãk de sortir de son antre, et de venir chercher deux nouvelles disciples !
Zãk est ravi de voir ces vocations ! Il les prend en charge, et les emmène dans l’antre.
- Il va falloir agrandir mon laboratoire ! dit-il à Kilhiro.
- Moi et ma petite sœur Jumothek, on veut être pâtissières ! dit Jokara.
- Très bien ! vous suivrez mon enseignement ! dit Kuk.
Et le village s’est agrandi de volontaires, de compétences. Sáasilen s’en félicite !
- Chacune et chacun a trouvé sa vocation ! dit-il. Votre avenir dans le village est assuré ! Babajide, toi qui es celui des chamans qui voit le mieux l’avenir, que vois-tu pour notre communauté ?
- Je dois consulter mon tambour, il y a beaucoup de nouvelles données, je ferai cela ce matin encore et vous dirai cela au repas de midi !
- Bien ! Que chacune et chacun vaque à ses occupations ! »
Ataklug dessine les plans de sa forge, et regarde où l’implanter, avec l’aide des gardes et de leurs nouveaux disciples, ils rassemblent des poutres, des rochers, et construisent les murs de la forge.
Bonarak s’est attaqué à construire la roue à aube qui fournira l’énergie à la forge.
On entend les tambourinades de Babajide, nul doute que l’avenir du village se dévoile !
L’heure du repas de midi approche. Les femmes du village ont dressé la table, quelques marmites et pots divers mijotent sur le feu.
Grâce aux aptitudes des Mayas, la forge est presque terminée ! Ataklug s’en félicite !
« Je suggère que nous construisions une grande écurie, dit Kaya, bientôt nos juments vont mettre bas, il faut de la place, et du confort pour les poulains !
- C’est une bonne suggestion ! dit Ataklug. Dès que la forge sera debout, nous construirons l’écurie ! »
La soirée des jeunes
Après le repas de midi, Où toutes et tous sont attablés, Sirius prend la parole.
« Chers amis, comme vous le voyez, nous avons la chance d’avoir en notre sein une belle représentation de notre avenir, en l’occurrence nos jeunes ici présents ! Ces jeunes, qui ont fait connaissance hier au soir, ont décidés, d’un commun accord, de se retrouver ce soir, afin de se découvrir mutuellement plus profondément.
Ils passeront, si leurs parents sont d’accord, la soirée et la nuit dans la hutte de Sudation, à discuter mais aussi à se connaître, connaître leurs corps adolescents, et se faire mutuellement du bien ! Je ne doute pas que vous, parents de ces jeunes femmes et hommes, donnerez votre appuis pour que cela soit une fête, entre eux ! Evidemment, nous n’interviendrons pas dans leur soirée ! Si vous n’y voyez pas d’objections, mes disciples Akna, Itzel et Jacou prépareront la hutte pour une soirée sans problème. Avez-vous des remarques, des questions des doutes ?
- Nos filles sont encore innocentes ! dit Beatik, l’épouse de Kilhiro.
- Non mère ! Ce n’est plus mon cas ! dit alors Jisther. Et ce sera tellement mieux de faire cela entre nous, sans honte, plutôt qu’en cachette, la peur au ventre ! Et Jokara et Jumothek voudraient aussi connaître ces plaisirs de la chair, ayant entendus moult récits ô combien excitants sur le sujet !
- Je suis pour ! dit alors Kilhiro, s’adressant à son épouse Beatik, tu sais que cela est inévitable, et qu’un jour tu seras grand-mère !
L’argument d’être grand-mère fait naître un large sourire sur le visage de Beatik.
- Soit ! Je donne mon agrément pour cette soirée ! Mais, enfin, bien que cela me réjouisse, je ne suis pas pressée d’être grand-mère !
- Et vous, mes enfants, demande Ataklug, êtes-vous vierges ?
- Non père, répond Rusta, nous avons déjà découvert les plaisirs du sexe entre nous ! Oresti et Oreska ont été merveilleuses !
- Je confirme ! dit alors Arusti, moi avec Ruby !
- Je le reconnais, et c’était que du plaisir ! dit celui-là.
- Oui, mère ! dit alors Oresti, s’adressant à Jyslan, c’était une découverte fantastique ! Nous n’avons rien dit, le sexe était tabou au village !
- C’est vrai, reconnait Jyslan, nous ne parlions jamais de cela, et j’appréhendais le moment où j’aurais dû expliquer ce qu’il en est !
- Nous sommes dépassés par nos enfants ! dit alors Ataklug. Mais oui ! qu’ils fassent leur soirée !
- Bien, dit alors Sirius, vous êtes toutes et tous d’accord pour cette soirée ! Zãk procurera une potion pour éviter les accidents de fécondation, et Itzel et Akna s’occuperont d’eux, après, et pendant si nécessaire ! »
Les jeunes sont ravis ! En retournant à leurs disciplines respectives, ils ont déjà la tête emplie de ce que sera la soirée !
« Alors, Babajide, quelles nouvelles d’avenir ? Demande Sáasilen.
- Après consultation, et quelques méditations, j’en ai déduit plusieurs choses !
Il y a un départ imminent ! Sirius, Akna, Itzel Eadrich, Chillán et Jacou, vous disparaissez pour plusieurs dizaines de lunes ! mais vous reviendrez au village, avec un nouveau compagnon !
Cadmael, tu ramèneras des préposés aux sacrifices plusieurs fois, et tu seras considéré de tous les Mayas du continent ! Tu vas aussi peupler le village de Semillero !
Des enfants vont naître dans le village dans les cent prochaines lunes ! Des chevaux aussi !
Les Xantarèsiens vont revenir bientôt !
Il y a d’autres messages plus diffus, qui concernent un futur plus éloigné, mais tout est positif !
En l’occurrence la prophétie du grand chaman blond qui nous apportera la sagesse cosmique !
- Merci Babajide pour ces augures ! » dit Sáasilen.
L’après midi se passe à apprendre, le maniement des armes avec Cadmael pour Chimalis, Chimalmat, Ruby, Paco et Yuma, les bases de la médecine avec Zãk et Kilhiro pour Jisther et Arusti, l’installation et les soins des chevaux avec Kaya pour Oresti et Oreska, l’aménagement de la nouvelle forge avec Ataklug et Bonarak pour Rusta, l’apprentissage de la pâtisserie avec Kuk pour Jokara et Jumothek.
Dans le champ, les femmes, Astiri, Jyslan et Beatik, avec Enola, ont retourné la terre, et sèment des graines …
Quant à moi, je ne porte plus qu’un petit pansement sur ma blessure déjà presque cicatrisée, je suis libéré par Sirius, et avec l’aide d’Itzel et Akna, nous préparons la soirée dans la hutte.
Des grandes couches sont installées à même le sol, des linges sont empilés pour nettoyer les protagonistes, un coin des boissons est aussi aménagé, avec différentes potions.
Le coin des douches est aussi aménagé, avec des sièges et des couches.
Quand le soir arrive, nous les jeunes sommes attablés les premiers, pour manger un petit en-cas, il ne faut pas surcharger l’estomac ! Les plats préparés sont énergisants, il va nous falloir beaucoup d’énergie, sûrement !
Nous nous sommes regroupés en bout de table, quinze adolescents de plus en plus excités !
Arusti, son frère Rusta, Oresti, Oreska, leur frère Ruby, Enola, son frère Yuma, Kaya, Paco, Jisther, Jokara, Jumothek, Chimalmat, Chimalis et moi. Itzel et Akna passent donner une boisson contraceptive à chaque fille.
Puis je me lève, et j’invite tout le monde à me suivre à la hutte.
Et les quinze jeunes se suivent se bousculent presque, se touchent en rigolant, et pénètrent dans la hutte, Itzel et Akna vérifient que tout va bien, et sortent, ferment la porte, et retournent s’attabler.
Les discutions portent evidemment sur ce qui se passe dans la hutte.
« J’espère que Rusta et Arusti resteront sages entre eux ! dit leur mère Astiri.
- Moi aussi ! dit Jyslan, pensant à ses jumelles Oresti et Oreska, et leur frère Ruby .
Peu de temps plus tard, ils entendent des cris …
- On devrait aller voir ! dit Astiri.
- Ne vous faîtes pas de soucis ! dit Sáasilen, ce sont des cris de jouissances, ils se font du bien, et cela s’entend !
Les parents reconnaissent les cris et les hurlements émanant de la hutte, et commencent à être excités par ceux-ci !
- Nous allons nous retirer, avec Astiri, dit Ataklug, nous allons nous coucher !
- Nous aussi ! dit Bonarak, viens Jyslan !
- On va faire de même ! dit Beatik, n’est-ce pas Kilhiro !
- Oui ! répond-il, ces cris m’émoustillent !
- Viens Chillán, dit Eadrich, allons nous coucher !
Ils sont suivis par les gardes et leurs épouses, et bientôt à table il ne reste plus que Aápo et Xoc, Babajide et Kuk, Zãk et Dacey, Sáasilen et Sacniete, Sirius, Akna et Itzel.
- Comme la soirée prend une certaine tournure, dit Sáasilen, je vous propose d’honorer nos épouses ici-même sur cette table, si elles sont d’accord, bien sûr !
- Et comment ! disent les épouses excitées.
Alors elles s’assoient sur la table, chacune en face de leurs chamans de maris, debout, qui les font crier de plaisir.
Sirius, chanceux, a deux filles à honorer et le fait en alternance, chacune à tour de rôle, plusieurs fois !
Toutes les épouses expriment un plaisir intense, et les chamans sont rassasiés. Puis, ils se rassoient et Zãk sort sa gnole spéciale « Apres l’amour » comme il l’a nommé.
Toutes et tous boivent avec plaisir ce nectar !
Dans tout le village, les maisons bruissent des ébats des Mayas, émanant de la hutte, ce ne sont toujours que des cris de joie, des gémissements et des hurlements de plaisir !
Au bout d’un moment, le silence se fait du côté de la hutte, c’est le signal pour Akna et Itzel d’intervenir ! Elles entrent dans la hutte devenue silencieuse, une odeur de fluides corporels divers règne parmi les amants endormis.
Elles portent alors les filles, une par une, sous la douche, les frottent et nettoient leurs entrejambes, puis, une fois les dix filles nettoyées, elles s’occupent des garçons , les installant ensuite toutes et tous autour de l’âtre qu’elles ont réactivé, et leur font boire un fortifiant qui les sort de leur léthargie.
Zãk leur a donné une pommade apaisante.
« Vous en avez fait du bruit ! dit Akna, Vos parents respectifs se sont inquiétés !
- Mais les chamans les ont rassurés, dit Itzel, leur certifiant que ce ne sont que des cris de plaisir et des hurlements de jouissance ! Ils se sont alors eux-mêmes retirés pour forniquer, excités par vos cris ! En ce moment, ils sont encore à se faire l’amour ! Nous en avons profité aussi, à la table des chamans !
- Je vous propose de dormir ici, dit Akna, pour ne pas les déranger. Nous avons fait le feu et vous n’aurez pas froid ! Nous allons changer les couches imprégnées de vos substances, et vous passerez une nuit tranquille ! Vous retrouverez vos parents demain au petit déjeuner ! Voici encore une boisson qui va vous faire dormir comme des bébés !
- Rassurez-vous, nous viendrons vous réveiller à temps ! » ajoute Itzel.
Et une fois la hutte propre, Itzel et Akna retournent rejoindre les chamans et leurs épouses qui sont restés dehors, leurs maisons étant occupées par les parents des enfants.
Mais le silence se généralise dans le village. Et bientôt, les chamans et leurs épouses regagnent leurs maisons respectives, le village s’endort.
Chapitre VI Les îles de la Grande Mer du Sud
- Le voyage
- Le grand départ
- L’archipel des indigènes
- Xunantunich
- Les prêtres du temple de Xantarès
- Les nouveaux habitants du village maya
- L’île des Maoris
- L’île Fuji
- L’île des Aborigènes
- Retour chez les Maoris
- Le retour des explorateurs
Le voyage
Aujourd’hui est un grand jour !
Sirius et ses compagnes et compagnons vont partir sur la grande mer, et les nouveaux habitants du village vont être initiés par Zãk.
Mais pour cela, il faut réveiller les adolescents, qui ont passé cette nuit dans la hutte de Sudation. Je suis du nombre. Itzel et Akna vont donc nous réveiller .
Les potions et philtres de Zãk nous ont remis d’aplomb, et chacun peut en toute sérénité vaquer à ses occupations journalières.
Au petit déjeuner, toutes et tous se parlent de la dernière soirée, où toutes et tous se sont adonnés aux plaisirs du sexe !
« J’espère que nous n’avons pas abusé de votre hospitalité ! dit Kilhiro. Nous vous avons empêchés de rentrer chez vous, vous ne vouliez pas nous déranger !
- Ne vous inquiétez pas pour cela ! dit Sáasilen, nous avons aussi eu des occupations très plaisantes, pendant vos ébats !
- En tout cas, cela nous a fait le plus grand bien, après cette horrible captivité ! dit Astiri. Nous ne vous remercierons jamais assez !
- Vous êtes libres et heureux ! C’est notre récompense ! dit Sáasilen.
- Et vous, mes enfants, vous avez apprécié cette soirée ? Demande-t-elle à Arusti et Rusta.
- Oh oui ! C’était formidable ! dit Arusti, nous avons toutes joui comme des folles !
- Oh oui ! confirme Jumothek, c’était extraordinaire !
Sa mère Beatik est surprise et heureuse que cela se soit passé ainsi !
- Vous n’avez pas eu mal ? demande-t-elle à ses deux filles Jokara et Jumothek.
- Un peu, au début, mais après, c’était une telle extase ! dit Jokara. Et Jumothek de confirmer .
- Et toi, Ruby, tu n’as pas abusé de tes sœurs, au moins ! dit Jyslan.
Aussitôt Jisther vient à son secours :
- Votre fils est un excellent amant ! dit-elle pour détourner la conversation. Il m’a emportée aux cieux !
Ce matin, les Mayas vont prendre livraison de leur bateau commandé à Semillero, et qui va les emporter par delà la grande mer de l’Ouest.
Les préparatifs de ce voyage sont terminés, depuis trois jours les différents protagonistes, Sirius, Akna, Itzel, moi, Eadrich et Chillán, nous nous sommes affairés pour ne pas oublier quelque potion, vêtements, outils et autres nourritures.
Le voyage se fera par les airs, bien plus rapide, mais il y a beaucoup de bagages !
En plus des voyageurs qui se chargent au maximum, les gardes Gabor, Ian et Sachihiro les accompagneront !
Tout le village est réuni pour saluer les courageux aventuriers qui se lancent vers des terres inconnues et mystérieuses.
Ce sont des adieux touchants, Eadrich va quitter ses parents Babajide et Kuk pour la première fois, et pour plusieurs saisons !
« Soyez prudents ! dit Babajide, et ramène-nous Chillán en bonne forme !
Ce conseil n’est pas en vain, il ne l’a pas encore dit, mais Chillán est la future mère du chaman de la prophétie.
- J’y ferai attention comme la prunelle de mes yeux ! dit Eadrich.
Babajide prend Sirius en aparté.
- Sirius, j’ai eu en songe la révélation que tu dois, lors de ton voyage, passer par un archipel qui se trouve à dix jours de navigation vers l’Ouest. Tu devras y accomplir avec tes compagnons une tâche qui sera salutaire pour le peuple que tu rencontreras !
- Bien ! dit Sirius. Sais-tu de quelle tâche il s’agit ?
- Non Sirius ! Le tambour m’a juste dévoilé ces destinées que tu vas croiser, ce ne sera pas désagréable, c’est tout ce qu’il m’a révélé ! Tu devras découvrir par toi-même de quoi il s’agit.
- Ce sera fait ! Nous accosterons d’abord dans cet archipel ! »
Et c’est le départ, une fois chargés des bagages nécessaires pour un si long voyage, Sirius, Akna, Itzel, moi, Eadrich et Chillán, accompagnés des gardes Sachihiro, Ian et Gabor nous nous envolons jusqu’au bateau à Semillero.
Les chamans accompagnent notre envol par une sérénade de tambours appelant les Forces Cosmiques à nous protéger durant ce long périple.
Les nouveaux habitants, parents et enfants, sont épatés de nous voir s’envoler toutes et tous, et disparaitre au dessus de la forêt.
Zãk prend la parole.
« Chers membres de notre communauté, ce que vous venez de voir, ce pouvoir de voler, vous allez l’acquérir ce matin ! Suivez moi dans la hutte de Sudation, vous allez vous coucher, non pas pour récidiver vos prouesses d’hier soir, jeunes gens, mais pour dormir ! En effet, je vais vous faire boire un philtre conçu par Xioro, le robot du vaisseau de Xoxan, à base d’une plante, la trémulonde, qui pousse dans une grotte non loin d’ici ! Suivez-moi, n’ayez aucune crainte, ceci n’est absolument pas ni douloureux, ni dangereux !
Alors, Ataklug le forgeron, Astiri son épouse, Rusta son fils, Arusti sa fille, Bonarak le menuisier, Jyslan son épouse, Ruby son fils, Oresti et Oreska ses jumelles, Kilhiro, l’homme-médecine, Beatik son épouse, et ses trois filles : Jisther, Jokara et Jumothek suivent Zãk dans la hutte, Dacey, Xoc et Kuk les accompagnent pour les installer confortablement. Puis, une fois la potion distribuée, elles sortent avec Zãk.
Le grand départ
Il n’est pas midi quand Chéelpixan, de garde au village de Semillero voit apparaître un groupe volant au dessus de la forêt.
Il sait qu’il s’agit des chamans et de leurs compagnons, il prévient mentalement Lalail, le chef du village, qui va les accueillir sur la place du village.
« Bienvenue nobles chamans ! Votre bateau est prêt à prendre la mer ! Nous l’avons mis à flot, il n’y a aucun problème !
- Bonjour Lalail ! Merci pour ton accueil ! dit Sirius.
- Si vous le désirez, nous passons à table, vous êtes nos invités ! Vous embarquerez après le repas. Mais on nous avait parlé de six voyageurs, et vous êtes neuf !
- Nous sommes six, effectivement, Gabor, Ian et Sachihiro, nos gardes, nous ont accompagnés pour transporter tous nos bagages, et repartent vers notre village !
- Qu’ils se nourrissent d’abord ! Venez ! A table ! »
Après le repas, fort copieux de poissons frais, les voyageurs investissent ce qui sera leur demeure et lieu de vie pour les saisons à venir.
Les cabines sont spacieuses, il y en a six, équipées de plusieurs lits chacune.
- Vous pourrez choisir selon vos humeurs ! dit Lalail en riant.
Nous avons fait le plein d’eau douce, Chakpaakat et ses charpentiers ont conçu ces deux grandes citernes qui contiennent chacune l’équivalent de trois douzaines de tonneaux ! Cela donne en outre une grande stabilité au bateau ! »
Les vivres sont chargés dans la cale, les bagages de chacune et chacun dans les cabines.
Une embarcation robuste est accroché à la proue, pour tirer le bateau en l’absence de vent, comme je l’avais suggéré en traversant la Grande Mer de l’Ouest. Sirius avait trouvé cela génial !
Une chaloupe est accrochée à la poupe, pour accoster, rares sont probablement les quais et les pontons d’accostage, voire inexistants dans les iles qu’ils vont visiter !
Enfin, tout le monde est prêt pour la grande aventure !
Les amarres sont larguées, Sirius écarte le bateau du quai, puis prend la barre et Akna et Itzel hissent les grandes voiles. Le bateau, pris sous le vent, bondit et file droit Ouest. Sur le quai, tous les habitants du village, nus pour la plupart, saluent le départ de ces hommes intrépides et de ces femmes courageuses.
Puis les gardes Gabor, Ian et Sachihiro, après avoir pris congé de leurs hôtes, s’envolent, nus, vers la montagne pour regagner le village maya.
Après quelques encablures, la côte s’estompe, et bientôt, il n’y a plus que l’immensité bleu autour du bateau.
« Peux-tu nous parler du voyage ? Quelle direction prenons-nous ? demandé-je à Sirius.
- Nous voguons vers l’Ouest ! Nous accosterons d’abord au sein d’un archipel, nous y resterons quelques temps, le temps de faire la connaissance des habitants, de leur Langue, et accomplir une tâche dont j’ignore la consistance, vue en songe par Babajik.
Puis nous descendrons vers le Sud, à la rencontre des Aborigènes, un peuple fascinant qui habite la grande île du Sud. Nous y resterons quelques temps aussi, c’est quelque part sur cette île que nous trouverons la grotte et la trémulonde ! Il va peut-être nous falloir du temps pour la trouver ! Cette île est immense !
Nous naviguerons ensuite vers le Nord, vers une ile où vivent des guerriers Fujiens, qui connaissent des secrets qu’ils nous enseignerons, s’ils le veulent !
Enfin, nous regagnerons notre pays maya !
- Et quand atteindrons-nous cet archipel ? Demandé-je.
- Dans dix jours avec un vent comme maintenant ! Un ou deux jours de plus si le vent change… »
La vie à bord s’organise. Chacun et chacune est nue, le vent est une brise légère et chaude, ce qui n’est pas pour déplaire à l’équipage ! Toutes les voiles sont sorties.
Chillán s’est proposée d’être la cuisinière de bord, elle s’occupera donc des repas, assistée par moi, et les jumelles Itzel et Akna quand elles ne sont pas à la manœuvre.
Eadrich est avide de connaitre les commandes d’un bateau comme celui-là, deux mats, un de misaine vers l’avant du bateau, un mat d’artimon vers l’arrière et un mat de beaupré, à la proue.
Itzel et Akna s’entrainent sur les voilures, les grandes vergues sont hissées, puis ramenées, des essais des voiles d’artimons et du beaupré sont faits, les aptitudes et les pouvoirs dont disposent les filles aident grandement aux manœuvres, et Eadrich ne perd pas une action des filles.
Sirius est à la barre, et m’enseigne, moi son disciple, le béaba de navigation avec plusieurs mats, différent de celui que j’ai appris lors de la traversée qui m’a menée chez les Mayas.
Le bateau file à bonne allure, toutes voiles dehors, le vent est favorable à une navigation régulière, une correction des vergues est parfois nécessaire pour garder la trajectoire, et le cap du bateau.
Le soir, après le souper, Eadrich et son tambour consulte les astres pour connaître le temps qu’il fera le lendemain, tel que lui a enseigné son père, le chaman Babajide.
Une fois la nuit tombée, je demande à Sirius de m’expliquer ces étoiles dans la nuit, que nous n’avions pas vu sur l’autre mer. La nuit, des quarts de barre sont désignés, entre Sirius et ses trois disciples, afin que chacune et chacun puisse dormir un peu chaque nuit. Eadrich aussi apprend à tenir la barre et le vent, avec l’une ou l’autre de quart.
La première nuit, Sirius tient le quart, Itzel, qui prendra le quart suivant, se repose.
Itzel se lève, enfile une tunique chaude, et va remplacer Sirius à la barre, celui-ci nous rejoint et à l’office, boit un grand verre d’eau et va se coucher.
« Tu devrais aussi te reposer, Akna, tu prends le prochain quart ! dit-il.
- Oui Sirius, j’y vais ! »
Et elle se retire dans sa cabine.
Je traine encore un peu, je n’ai pas sommeil, je rejoins Itzel sur le pont, et nous parlons de tout et de rien.
Maintenant, je sens la fatigue me gagner, et prenant congé d’Itzel, je rejoins ma cabine.
Le lendemain matin, tout le monde est sur le pont. Sirius est à la barre, Eadrich et Chillán s’occupent de mettre à l’eau un filet de pêche, Chillán a prévu du poisson au menu de ce midi !
Itzel, moi et Akna nous nous reposons à l’avant du bateau, nus, nous profitons du soleil sur tout notre corps.
Au bout d’un moment, le filet est ramené à bord, une bonne vingtaine de poissons sont pris dans ses mailles.
Je remplace Sirius à la barre…
Le repas de midi est préparé, des poissons ornent la table dans l’office.
Un petit vin offert par Lalail est servi, pour le plaisir de toutes et tous !
Les journées se passent sans aventures notables, le bateau avance dans la bonne direction…
Après deux semaines de navigation, où le vent a faibli parfois, le jour se lève, Itzel enfin aperçoit l’archipel .
« Terre ! » crie-t-elle , faisant sortir les voyageurs de leurs cabines.
L’archipel des indigènes
Arrivés à quelques encablures de la terre, le bateau mouille l’ancre, et nous revêtons une tunique, prenons nos arcs, montons dans la chaloupe, et nous dirigeons vers une grande plage.
Il y a des gens sur la plage, apparemment nus.
Sirius voit des hommes en armes mais aussi des femmes et des enfants.
Ils n’avaient sûrement jamais vu de vaisseau comme celui-ci !
La chaloupe atteint la plage, avec Eadrich nous la tirons sur le sable et y jetons des ancres, tandis que Sirius, entouré de ses disciples jumelles l’arc à la main, débarque, suivi d’Eadrich et Chillán.
Imitant Sirius, Itzel, Akna, Chillán, Eadrich et moi nous nous déshabillons et nous présentons alors nus devant les indigènes.
Les autochtones sont resté au fond de la plage, un groupe avance prudemment, celui qui semble être le chef entouré de quatre hommes armés de lances, après avoir fait comprendre par gestes qu’il apprécie la nudité des arrivants, prend la parole.
« Ari’i ! dit il en se frappant la poitrine.
Hohepa ! continue-t-il en désignant l’homme à coté de lui.
- Sirius ! » répond alors le chef de l’expédition maya, faisant le même geste.
Eadrich et moi déchargeons des denrées, de la viande de Gazelle, du vin, et des poissons péchés récemment.
Ari’i et Hohepa s’approchent, sur une invitation gestuelle de Sirius, sentent les denrées, goutent le vin et apprécient cette saveur nouvelle.
Ari’i fait signe à ses guerriers de baisser leurs lances, les jumelles alors baissent leurs arcs.
Le chef indigène invite les étrangers à les suivre, et la troupe s’engage dans la forêt, faite d’essences que ni Sirius ni moi ne connaissons. Hohepa donne des noms à chaque arbre, que Sirius ne comprend pas, mais il croit savoir que ce sont les noms de ces plantes.
Nous arrivons dans une clairière où quelques huttes en paille sont placées en cercle autour d’une hutte plus grande, en bois celle-ci.
Ari’i nous invite, Sirius et mes compagnes et compagnons à s’assoir à même le sol près de la grande hutte.
Dans un langage que nous ne comprenons pas, il donne des ordres, et aussitôt, des femmes sortent de la hutte, nues, avec des plats remplis de fruits, et emmènent des cruches de boisson.
Les deux cultures se découvrent, Les noms mayas et indigènes sont donnés à chaque chose, chaque objet, chaque denrée, les hommes , les femmes , les enfants, la nature, les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux...
La journée se passe en découvertes mutuelles, et le soir venu, Ari’i nous invitent à l’intérieur de la grande hutte, où des couches ont été aménagées pour les voyageurs.
Sirius remercie grandement Ari’i pour son hospitalité.
« Ngā mihi ! dit-il dans sa Langue, ce qui réjouit Ari’i.
- Pō mārie ! dit-il, et moi, qui comprends vite, lui réponds :
- Pō mārie ! en expliquant à mes compagnes et compagnons que cela veut dire bonne nuit !
Une fois seuls, Sirius décide de mettre une garde pour la nuit.
- Nous ne savons pas grand-chose d’eux, soyons prudents ! nous nous relayerons toutes les deux heures. » Il sort d’un sac une clepsydre pour marquer les heures.
Le matin arrive, Itzel sort la première de la hutte, nue. La nuit a été calme, la veille des Mayas n’était pas nécessaire.
« Kia ora, Vahiné ! dit un jeune homme, nu lui aussi.
Je sors juste à ce moment, couvert d’une tunique, et traduis :
- Il veut dire : bonjour, fille !
- Et tu sais comment on dit homme ?
- Oui, je crois : Tangata !
Alors Itzel dit au garçon :
- Kia ora, Tangata ! ce qui fait sourire le jeune homme.
- Haere mai ki te parakuihi! dit-il en faisant signe de le suivre
- Mātau Whai Koe ! risqué-je, tombant ma tunique.
- Ka pai ! Kei tr Ako tere koe ! me répond le garçon.
- Qu’avez-vous dit ? demande Itzel, Sirius qui vient aussi de se lever est admiratif de l’apprentissage rapide de la Langue des indigènes par son disciple.
- Je lui ai dit : Nous suivre toi. Et il a répondu : vite apprendre tu ! En rigolant.
Puis je demande au garçon :
- Ingoa ? Ko wai tōu Ingoa ?
- Anaru ! Koe ?
- Jacou ! Et montrant mon maître et sa compagne :
- Sirius ! Et Itzel !
- Bravo Jacou ! je te nomme interprète de notre expédition ! dit mon Maître.
Ils suivent alors Anaru qui les amène sur la place où sont disposées des boissons chaudes.
- Tī ! dit une jeune fille, leur montrant un pot contenant un liquide fumant .
- Cette boisson s’appelle Tī, précisé-je.
- Ko wai tōu Ingoa ? Demandé-je à la fille.
- Maia ! répond-elle, me montrant que j’ai posé la question correctement.
- Jacou ! lui réponds-je.
Les autres membres de l’expédition nous ont rejoint. Je fais les présentations :
- Sirius, Itzel, Akna, Eadrich et Chillán, je vous présente Anaru et Maia. »
Nous nous asseyons alors en tailleur, comme nos hôtes. Le chef Ari’i arrive et s’installe avec nous.
Il discute avec Anaru, et semble content de la réponse qu’il reçoit.
Une femme arrive, et Ari’i la présente :
« Ahu’ura, Kāore i tēnei wā !
- Son épouse, dis-je discrètement. Kia ora, Ahu’ura !
Ahu’ura est étonnée que ce soit un jeune garçon qui lui parle, et non Sirius, assis à droite d’Ari’i, comme le veut le protocole.
- E hia ō tau?
Je crois comprendre, et réponds :
- Elle me demande mon âge ! Tekau tau !
- Anake ? dit-elle d’un ton étonné.
- Seulement ? me demande-t-elle.
- Bien qu’il soit le plus jeune, Jacou est notre interprète ! » dit Sirius, joignant la parole aux gestes explicatifs. Elle sourit.
D’autres arrivent, des hommes, des femmes, des enfants, les présentations vont bon train, et toute la matinée se passe en discutions, en échange de mots, puis des phrases sont élaborées.
Les indigènes sont content de recevoir ces étrangers, et heureux de me voir maîtriser de mieux en mieux leur Langue !
« Leur peuple s’appelle les Maoris ! dis-je quand Sirius me demande ce que j’ai appris sur leurs hôtes.
Ils vivent en clan, un par île, dans tout l’archipel, il y a une douzaines de clans maoris. Le chef de ce clan est Ari’i, il a été désigné par le clan. Ils vivent en paix entre clans et n’ont que rarement des visiteurs ! Hohepa, que nous avons vu sur la plage, avec Ari’i, est leur homme-médecine, qui sait lire dans les étoiles. »
L’après-midi se passe à visiter l’ile des Maoris, dans une ambiance bon enfant, et j’engrange les mots, phrases, coutumes, habitudes et traditions des Maoris, et les transmets à mes compagnes et compagnons .
Nous faisons la connaissance de Hohepa, l’homme-médecine des Maoris.
Les jours se passent, les Mayas et les Maoris communiquent facilement maintenant.
Xunantunich
Pendant ce temps, dans le village Maya, sur la montagne, Cadmael s’apprête à enfiler la tenue de grand prêtre du temple de Xantarès, pour aller visiter la cité de Yaxchilán, qu’ils ont libérée récemment de la dictature du roi et des prêtres.
Accompagné de Ian et Sachihiro, en tenues de prêtres, armés tous les trois de sarbacanes, plus discrètes que des arcs, ils s’envolent vers la cité.
Arrivés à l’orée de la forêt, ils se posent et se rendent à pied vers la cité.
Les premiers paysans les voyant arriver les reconnaissent et vont annoncer la nouvelle !
« Les prêtres des dieux sont de retour ! »
Et toute la population vient à leur rencontre.
Un homme s’avance vers eux, accompagné par quatre gardes en armes.
Ian et Hirohito se préparent, face à ces hommes armés.
« Je suis Krintoho, le nouveau chef de la cité, élu par tous les citoyens !
- Félicitations ! dit Cadmael, ses « prêtres » rangeant discrètement leurs armes.
- Notre cité prospère à nouveau depuis la venue des dieux, nous avons mis en place une vraie démocratie, nous avons un conseil, et les habitants sont tous solidaires ! Comment pouvons-nous remercier les dieux pour cela ?
- Je me nomme Harkira, je suis un membre du conseil, j’ai appris que dans la cité de Xunantunich, au Nord, des sacrifices humains vont avoir lieu au nom des dieux qui sont venus ici, croyez-vous que les dieux les aient demandés ?
- Sûrement pas ! dit le grand prêtre du temple de Xantarès, mais les dieux empêcheront ces sacrifices ! Quand auront-ils lieu ?
- Dans trois jours, à la pleine lune ! répond Harkira.
- Nous irons, si les dieux nous le demandent ! Nous allons méditer dans la forêt et les interroger sur ce sujet ! Continuez à développer votre cité, vous avez choisi la bonne voie ! Les dieux sont contents !
- Grâce aux dieux ! dit Krintoho.
Et les trois prêtres s’en retournent dans la forêt, et dès qu’ils sont hors de vue, se débarrassent de leurs tuniques de prêtres, et s’envolent vers le village.
Sáasilen est mis au courant. Il décide d’envoyer deux gardes pour juger de la situation.
Gabor et Fabio se portent volontaires, et décollent aussitôt pour Xunantunich, à une heure de vol du village. Arrivés aux abords de la grande cité, ils sortent des braies de paysans, et se mêlent à la foule sur le forum.
Ils apprennent que les prochains sacrifiés sont des paysans qui refusent de payer l’impôt que les prêtres ont levé, soit disant sur demande des dieux.
Un paysan raconte :
« Un couple avec ses trois enfants, tous des garçons, adolescents. Ils se sont rebellés contre les prêtres venus chez eux, et ceux-ci ont envoyé la garde pour les capturer. Ils seront un exemple pour ceux qui ne veulent pas payer l’impôt ! Le K’uhul Ajaw en personne, Ataok, présidera la cérémonie du sacrifice, et mettra lui-même à mort les sacrifiés.
A la question du nombre de gardes, et de prêtres, il répond :
- La garde est composée de vingt cinq soldats, et un capitaine. Les prêtres sont au nombre de dix.
Mais pourquoi toutes ces questions ? Qui êtes-vous ?
- Des paysans venus de Yaxchilán, pour chercher des graines à semer chez nous.
Dans notre cité, les dieux sont venus et ont tué le K’uhul Ajaw, le grand prêtre, tous les gardes, et ont réduit en esclavage tous les prêtres de la cité ! Ils ont dit que jamais ils n’avaient demandé de sacrifices ! Je suis étonné qu’ici ils en demandent !
Le paysan prend peur, et donne l’alarme !
Aussitôt, quatre gardes en armes s’approchent d’eux et demandent :
- Que se passe-t-il ici ?
- Ces paysans veulent compromettre la cérémonie de sacrifice !
- Mais non ! Tu as mal compris ! dit alors Gabor. Nous ne sommes que d’humbles paysans venus acheter des graines !
- Ils ont prétendu que les dieux ne demandent pas de sacrifices !
-Venez avec nous ! Nous vous emmenons chez le grand prêtre ! dit le garde, sortant son glaive, ainsi que les trois autres gardes.
Sentant le danger, Gabor, en concertation mentale avec Fabio, décide alors de s’enfuir.
Il pousse, d’un geste de la main, les quatre gardes qui roulent à terre, et les deux paysans s’en vont en courant.
- Arrêtez-les ! crie un des gardes.
Mais tous ceux qui se mettent en travers de leur route sont écartés de part et d’autre.
Alors, ils s’envolent, et d’en haut Fabio crie :
- Les dieux vous puniront si vous tuez ces gens ! » Et ils s’envolent hors de vue, et regagnent le village.
Dans la cité, c’est la consternation ! Tout le monde a vu ces deux paysans repousser les gardes et s’envoler… Et si c’étaient des dieux ?
Le grand prêtre est consulté, surprit par le récit des gardes, il assure que :
« Seul moi et mes prêtres sommes au fait de ce que veulent les dieux, et les dieux veulent ce sacrifice ! »
De retour au village, Fabio et Gabor relatent leur contact.
« Il faut y aller, dit Cadmael, et éliminer ces prêtres et le roi, et la garde si elle se range à leurs côté !
- On peut neutraliser la garde, en empoisonnant leur repas ! dit Babajide. Faisons comme à Yaxchilán, Liquidons ces prêtres et leur roi, et rendons la cité à ses citoyens !
- Bien ! dit Sáasilen, nous irons demain ! Je m’occupe du K’uhul Ajaw, en tant que dieu, et Babajide fera l’autre dieu. Cadmael sera le grand prêtre, et Gabor, Ian, Sachihiro et Fabio seront les prêtres, armés de sarbacanes.
Rusta, Ruby, Yuma et Paco, vous resterez dans les airs pour nous couvrir, vous devrez être très vigilants ! Ikta, Irpak, Xoc, Chimalmat et Chimalis, vous vous occuperez des prisonniers, pour les délivrer et les mettre à l’abri en les portant par les airs dès que nous auront maîtrisé les gardes et les prêtres. Nous verrons s’ils peuvent rester à Xunantunich, où s’ils viennent au village.
Ataklug et Bonarak, vous protègerez la fuite des prisonniers, et Kilhiro tu les examineras dès qu’ils seront hors de danger !
Préparez la peinture, nous irons dès l’aube !
Les autres, Sirènut, Kuk, Dacey, Sacniete, Enola, Kaya, Astiri, Arusti, Jyslan, Oresti, Oreska, Beatik, Jisther, Jokara, et Jumothek, vous restez ici, sous la direction de Zãk !
Et Zãk ! Ne profite pas de toutes ces filles en notre absence ! ajoute-t-il en rigolant.
- Qu’il essaie seulement ! » dit alors Dacey, en brandissant un bâton, ce qui fait rire tous les habitants du village.
Les prêtres du temple de Xantarès
Le lendemain matin, c’est l’effervescence au village !
Tout le monde se prépare, les tenues des prêtres sont prêtes, et les dieux, Sáasilen et Babajide, sont peints couleur or.
« Le temple se trouve en haut de la pyramide, dit Cadmael. Les femmes, vous vous cacherez derrière, en attendant que l’on vous dise d’intervenir. Ataklug et Bonarak, vous vous tiendrez prêts à intervenir et escorterez les filles et leurs fardeaux.
Nous, nous partons déjà, nous verrons comment réagit la foule en nous voyant !
Les garçons, Rusta, Ruby, Yuma et Paco, vous nous suivez, et restez bien haut au dessus de nous, entre nous et le soleil, pour passer inaperçus. Vérifiez vos sarbacanes, et faites attention aux pointes, elles sont couvertes d’un poison mortel foudroyant ! Bon. On y va ! »
Et Cadmael en tête, les gardes et les garçons s’envolent pour la cité.
Plus tard, ce sont les filles et les dieux qui s’élancent.
Arrivés près de la cité, les prêtres se posent et arrivent à pied à l’entrée de la cité. Les citoyens , les voyant arriver, vont prévenir le K’uhul Ajaw, Ataok, et les prêtres de la venue de ces prêtres étrangers.
le K’uhul Ajaw, entouré d’une dizaine de gardes, vient à leur rencontre.
« Qui êtes-vous ?
- Nous sommes les prêtres envoyés par les dieux pour faire cesser les sacrifices dans la cité ! Les dieux n’en veulent pas !
- Vous êtes des imposteurs ! Gardes ! saisissez-vous de ces charlatans !
Aussitôt, sur un ordre mental de Cadmael, les garçons tirent sur les gardes qui tombent foudroyés, d’abord quatre, puis encore quatre, puis les deux restant ! Les prêtres n’ont même pas eu à intervenir !
- Bravo les garçons ! dit mentalement Cadmael.
- Et Maintenant, Ataok, vas-tu nous écouter ?
Le K’uhul Ajaw sidéré de voir ses gardes à terre veut alors s’enfuir en hurlant
« Gardes ! gardes ! »
Dix autres gardes arrivent en courant vers lui, et sont impitoyablement fauchés dans leur élan, les « prêtres » ont sévi !
Le K’uhul Ajaw se retrouve seul, mais ne se résout pas à se rendre, et menace les prêtres de la fureur des dieux !
A ce moment, apparaissent dans le ciel les dieux, tout couverts d’or, et entourés de soldats nus, les garçons.
- K’uhul Ajaw ! dit Babajide, d’une grosse voix, tu as abusé de ton peuple ! Tu t’es enrichi à ses dépens ! Tu as voulu tuer mes prêtres ! Tu mérites le châtiment divin !
A ce moment, le grand prêtre, voyant la situation, réunit tous les gardes restant et leur ordonne d’aller au temple exécuter les sacrifiés pour calmer les dieux.
- Vous n’en ferez rien ! dit alors Sáasilen, soulevant le grand prêtre au dessus de la foule, et le laissant choir de cent pieds. Il s’écrase au beau milieu du forum, tué net.
Gardes, si vous voulez la vie sauve, tuez le K’uhul Ajaw !
Les gardes, au nombre de huit, après un moment d’hésitation, et sur ordre de leur capitaine, s’avancent vers le K’uhul Ajaw, glaives en main.
- Capitaine ! Je t’ordonne de tuer ces prêtres ! dit celui-ci.
Mais le capitaine préfère écouter les dieux !
-Tuez-le ! Et aussitôt, sept glaives transpercent Ataok de toutes part.
- Citoyens de Xunantunich, Nous sommes venus pour vous délivrer de ces despotes qui vous exploitaient ! dit Sáasilen. Nous n’avons jamais voulu de ces sacrifices ! »
Et il dit mentalement aux filles cachées derrière le temple de délivrer les prisonniers, et aux hommes qui les escortent de tuer les prêtres qui s’y opposeraient. Et effectivement, les prêtres ne veulent pas que les filles délivrent les pauvres paysans, et sortent des glaives pour s’y opposer. Ataklug et Bonarak aussitôt font usage de leurs sarbacanes, foudroyant les prêtres les uns après les autres, jusqu’au dernier.
Les filles alors libèrent les prisonniers, et les emmènent par les airs jusqu’à la lisière de la forêt, où les attend Kilhiro pour les examiner. Les paysans sont sidérés d’être encore vivants, sauvés par ces femmes et ces filles nues, et partis dans les airs.
« Déshabillez-vous, enlevez ces vêtements ridicules, je dois vous examiner ! »
Surpris par la demande, la famille s’exécute, et nus ils se laissent examiner par l’homme-médecine. Ils demandent néanmoins des tuniques après leur examen.
« Comment vous appelez-vous ? Demande Irpak.
- Je suis Kramonak, voici mon épouse Kilihi, et mes trois garçons, Rolink, seize ans, Rufnak, quinze ans et Patrok, quatorze ans. Que s’est-il passé ? Qui êtes vous ?
- Nous sommes des Mayas de la montagne. Nous ne tolérons pas les sacrifices humains et nous vous avons délivrés ! Vous êtes à nouveau libres !
- Mais les prêtres vont ordonner aux gardes de nous reprendre ! dit Kilihi .
- Ne vous en faîtes pas ! les prêtres, le grand prêtre, la plupart des gardes et le K’uhul Ajaw sont morts ! La cité est délivrée de ces despotes ! Vous êtes libres de retourner chez vous !
- Nous n’avons plus de chez nous ! Les gardes ont détruit et brulé tous nos bien, notre maison, tué nos animaux, nous n’avons plus rien ! Vous dites que nous sommes libres, mais nous n’avons nulle part où aller ! Quand les gardes sont venus, pas un citoyen ne nous est venu en aide !
- Soit ! Attendons la venue de Sáasilen, et nous prendrons des mesures à votre sujet. »
Sur le forum, Sáasilen, toujours dans les airs avec Babajide et les garçons, continue son discours, après avoir eu la confirmation de la libération des paysans et la mort de tous les prêtres du temple.
« Peuple de Xunantunich, vous êtes maintenant libres, les impôts perçus vous seront restitués !
Capitaine ! Fais -tu allégeance, avec tes hommes, aux citoyens de la cité, jures-tu de les servir honnêtement s’ils te pardonnent tes exactions commises sous les ordres d’Ataok ?
- Oui ! Ô dieux, nous jurons de servir le peuple !
- Peuple de Xunantunich, acceptez-vous en votre sein ces soldats qui vous jurent allégeance ?
- Oui ! Clame la foule. Nous voulons vivre libre et en paix, nous aurons besoin de soldats pour nous défendre !
- Alors, peuple de Xunantunich, organisez des élections pour nommer un maire et un conseil pour gouverner.
Et reprenez les trésors que le roi a accumulé, ce sont les vôtres, ils vous appartiennent !
Détruisez le temple, les luxueuses maisons des prêtres, et partagez les richesses qui s’y trouvent !
- Mais ô dieux, comment ferons-nous pour vivre si nous n’avons plus les prêtres pour nous guider ?
- Vous n’avez pas besoin des prêtres ! Défrichez, plantez, semez, récoltez, et défrichez encore, semez encore, récoltez encore, partagez vos récoltes, établissez une valeur des services, creusez des canaux d’irrigation pour vos champs, vos pâturages…
Nous vous enverrons notre Grand Prêtre du temple de Xantarès, le seul que nous reconnaissons, pour voir comment la cité se relève ! Accueillez-les chaleureusement, ils nous rapporterons vos progrès !
Dépouillez et enterez tous ces morts ! Dans le temple gisent les prêtres. Faites la même chose avec eux ! Si vous voulez plaire aux dieux, faites ce que les dieux vous disent ! Et ne croyez pas quelqu’un d’autre, hormis notre émissaire ! Nous partons maintenant ! »
Et les dieux s’envolent, accompagnés par les garçons.
Les nouveaux habitants du village maya
Sáasilen et Babajide, avec les garçons, arrivent dans la forêt, ou les paysans sont recueillis. Ceux-ci voyant ces dieux d’or arriver prennent peur.
« N’ayez aucune crainte, ce sont des Mayas, comme nous, dit alors Chimalmat. Celui-là est mon père, et le chef de notre tribu !
- Bienvenue ! dit Kilhiro, je les ai examinés, ils vont bien, hormis les traces de cordes sur les poignets.
- Très bien ! Vous ont-ils dit ce qu’ils comptent faire ?
- Oui, répond sa fille Chimalis, ils ne savent où aller, ils n’ont plus rien…
- Bon ! Alors, tout le monde en vol pour le village, nous verrons sur place ! J’ai besoin d’une douche !
- Moi aussi ! » ajoute Babajide.
Arrivés au village, tout le monde accueille la famille de paysans rescapée de Xunantunich. Après une douche rapide qui les débarrasse de leurs peintures d’or, Sáasilen et Babajide remercient chacun pour le rôle tenu dans ce sauvetage, en particulier les jeunes garçons qui n’ont pas faibli lors de la tentative d’attaque contre leur Grand Prêtre !
« Présentez-vous, dit Sáasilen.
- Je m’appelle Kramonak, je suis cultivateur et éleveur de bétail. Voici mon épouse Kilihi, et mes trois garçons, Rolink, seize ans, Rufnak, quinze ans et Patrok, quatorze ans.
-Voulez-vous rester au sein de notre communauté ?
-Volontiers ! Nous pouvons contribuer à votre communauté !
- Soit ! Soyez les bienvenus ! Mais vous allez maintenant prendre une bonne douche, et suite à cela, nous vous trouverons un logement provisoire ! Sachez que nous vivons nus, et que vous devez vous aussi adopter la nudité, pour l’équilibre de notre communauté.
- Nous ferons ce qui doit être fait ! Allons nous doucher !
Et Kramonak entraine sa famille sous la douche de la cascade, fraîche et revigorante. Une fois séchés, ils restent nus.
- Venez vous restaurer autour de la grande table ! dit alors Sáasilen. Puisque vous décidez de rester dans notre communauté, nous allons vous faire bénéficier des pouvoirs que nous possédons : déplacer les objets à distance, communiquer par la pensée, et voler dans les airs ! Zãk va vous initier, dès que vous aurez repris des forces . vous le suivrez dans son antre. Soyez sans craintes, ce n’est pas dangereux, ni douloureux, il ne s’agit que de dormir pendant une heure ! »
Plus tard, une fois initiés, Kramonak demande ce qu’est ce drôle de dôme qui semble métallique, au fond de la place.
« C’est un vaisseau qui vient des étoiles !
- J’ai toujours pensé qu’il devait avoir des gens, là haut ! dit alors Rolink, l’ainé des garçons, j’aurais voulu en savoir plus, mais la condition de paysans de mes parents empêchait toute éducation !
- Xoxan ! Peux-tu te montrer ? » dit alors Chimalis.
Et Xoxan fait son apparition devant le vaisseau. Kramonak et sa famille sont effrayé par cette créature vaguement humaine, toute blanche, et tout aussi nue qu’eux.
Les présentations sont faites, et la vie continue au village. Les garçons sont invités par les jeunes, et leurs parents rejoignent les adultes autour de la table.
Les chamans se réunissent chez Sáasilen .
« Il y a encore d’autres cités qui pratiquent ces sacrifices ! dit Sáasilen, Bonampak, Piedras Negras, Copán, Ceibal, et surtout Altar de los Sacrificios, qui pratique systématiquement la justice par sacrifice ! Nous devons y mettre un terme, comme pour Yaxchilán et Xunantunich !
- Nous allons nous organiser pour cela ! Envoyons des hommes pour obtenir des renseignements ! » dit Babajide.
L’île des Maoris
- Le sang neuf
Le chef Maori, Ari’i, demande à Sirius de le suivre, avec Eadrich et Jacou. Ils pénètrent dans la grande hutte, celle qui leur sert d’hébergement, et leur demande de s’assoir.
Sirius se demande ce qu’il veut. Mais il repense à la vision de Babajik, c’est peut-être de cela qu’il s’agit !
« Voilà de quoi il retourne, dit Ari’i. Notre peuple se meurt, nos jeunes sont stériles, peut-être les hommes, les femmes ont toujours leurs règles ce qui pourrait vouloir dire qu’elles peuvent toujours être fécondes. C’est ce que pense notre homme-médecine, Hohepa. Cette stérilité est due à je ne sais quoi, peut-être le fait de rester entre nous depuis des générations, mais plus aucune de nos filles n’est enceinte ! Je pense que du sang neuf devrait redonner de la vigueur à notre peuple, et je vous demande donc , à vous les mâles de l’expédition, d’enfanter nos filles ! Cela est-il compatible avec vos croyances, vos mœurs ?
Les trois Mayas sont subjugués !
- Nos mœurs nous permettent de forniquer entre nous, dit Sirius, toujours d’un consentement mutuel, nos croyances sont vers l’univers, les Forces Cosmiques, nous n’avons pas de dieu à vénérer ou à craindre ! Nous avons réfuté les croyances des Mayas envers des dieux qui réclamaient des sacrifices humains ! Mais beaucoup de peuples mayas continuent à les vénérer et à accomplir des sacrifices !
Mais vos enfants seront des sangs mêlés, et non plus des Maoris de pure souche !
- Cela est le prix à payer pour que notre peuple puisse encore survivre et procréer ! dit Ari’i.
Sirius alors demande à ses compagnons ce qu’ils pensent de cette proposition très étrange.
- Je suis d’accord, dit Eadrich, si cela reste dans l’optique d’un devoir moral, et non d’un plaisir !
- Mais moi, suis-je en âge de procréer ? demandé-je à Sirius.
- Oui Jacou ! Ton système génital est mature, grâce à Xon, souviens-toi, dans le vaisseau des Xantarèsiens.
- Alors je veux bien !
- Combien de filles seront volontaires pour enfanter ? demande Sirius à Ari’i.
- Toutes les filles en âge de procréer ! cela fait en tout quinze filles, de quatorze à vingt cinq ans !
- C’est une drôle de proposition quand-même ! dit Sirius ! Notre spermatogénèse ne nous permet de féconder qu’une fille par jour ! et il faut que ce soit dans une période où elles même seront fécondes ! Mais elles, sont-elles d’accord ?
- Nous tiendrons ce soir un conseil pour leur proposer vos services. Vous viendrez avec vos compagnes ! Je vais faire venir nos filles et leurs maris, elles sont toutes en couple, et elles se présenteront à vous ! »
Les Mayas alors expliquent à leurs compagnes de quoi il s’agit. Chillán est étonnée que Eadrich ait accepté, mais c’est pour la bonne cause, dit-elle, alors d’accord !
Akna et Itzel sont d’accord, mais se demandent aussi si je suis assez mûr pour être papa !
« Il n’est pas question d’assurer la paternité de ces naissances ! dit Sirius. Toutes ces femmes ont des maris et compagnons, qui assumeront la paternité sans problème ! Je vais quand-même faire des recherches sur ce fléau de stérilité !
- Et pendant ce temps, nous devrons faire abstinence ! dit Akna, un peu désolée.
- Je peux demander à Ari’i d’en parler à leurs maris qui se chargerons volontiers de vous pendant nos devoirs ! » dit Sirius.
Ceci n’est pas pour déplaire aux jumelles, ni à Chillán qui n’a pas eu beaucoup d’expériences dans sa vie.
Le soir, après un repas généreux tout le monde étant rassasié, Ari’i prend la parole.
« Peuple des Maori !
Un mal nous ronge ! Nos filles ou nos fils sont stériles ! Notre peuple est condamné à disparaitre, faute de descendance !
- Papatuanku, dit alors Hohepa, la Terre-mère, a été courroucée par ses fils, mais Hine Atavira, la première femme, dit que ce sont les hommes qui ont perdu leurs pouvoirs de fécondation !
- Tumatauenga , continue Ari’i, le dieu des hommes, nous a prévenu ! Des hommes vont venir et vont sauver notre peuple ! Tangaroa, dieu des océans, les a guidés, aidé par Tawhiri Mahuta, dieu des vents, jusqu’à notre rivage il y a quelques lunes !
Peuple Maori, ces hommes, les voici, Sirius et Eadrich, deux grands chamans Mayas des terres de l’Est, et Jacou, jeune prodige. Ils sont accompagnés par Itzel, Akna, et Chillán, leurs compagnes.
Peuple Maori ! ces hommes vont féconder nos filles, afin d’apporter un sang neuf au sein de notre communauté !
Un brouhaha se lève au sein de l’assemblée.
- Silence ! dit Ari’i.
Vous, filles Maoris êtes désignées par Hine Atavira pour être fécondées !
Vous, fils Maoris, serez autorisé à copuler avec les compagnes de nos sauveurs, le temps de disponibilité de vos femmes et compagnes !
Les garçons alors, voyant ces créatures très belles, sont enthousiastes !
- Mayas ! continue Ari’i, je vais vous présenter maintenant nos filles et leurs compagnons !
Voici Vaihata, quatorze ans et Ari, seize ans ; Kara, quatorze ans et Ariki, quinze ans ; Hemia, quinze ans et Eniaku, dix sept ans ; Koa, quinze ans et Nikau, seize ans ; Tumata, quinze ans et Kiliko, quinze ans ; Amaia, seize ans et Gojo, dix sept ans ; Iriata, seize ans et Anaru, dix huit ans ; Eeva dix sept ans et Teina, dix huit ans ; Kaea, dix neuf ans et Tapu, vingt-et-un ans ; Maia, vingt ans et Kauri, vingt deux ans ; Miru, vingt-et-un ans et Mikiaru, vingt trois ans ; Ariana, vingt deux ans et Tama, vingt cinq ans ; Puaiti, vingt trois ans et Matui, vingt cinq ans ; Rarahu, vingt quatre ans et Hémi, vingt trois ans ; Sifera, vingt quatre ans et Mikaere, vingt cinq ans.
Rongo, dieu de la paix, a décidé qui de vous serez fécondées par ces hommes !
Vaihata, Kara, Hemia, Koa et Tumata, vous serez fécondées par Jacou, et Itzel s’occupera de vos compagnons Ari, Ariki, Eniaku Nikau et Kiliko, durant ces périodes.
Eadrich s’occupera de Amaia, Iriata, Eeva, Kaea et Maia, pendant que Chillán s’occupera de Gojo, Anaru, Teina Tapu et Kauri.
Sirius s’occupera de Miru, Ariana, Puaiti, Rarahu et Sifera, et Akna s’occupera de Mikiaru, Tama, Matui, Hémi et Mikaere.
- Le programme
Filles Maoris ! Vous donnerez vos dates de fécondité, elles sont quinze jours après vos règles.
Nous avons préparé des huttes pour cela, trois pour les hommes, et trois pour les femmes.
Miru et Maia s’avancent.
C’est mon cas aujourd’hui ! dit Miru, Je vais avec Sirius !
Et moi depuis hier ! Je vais avec Eadrich ! dit Maia.
Et nous, disent Koa et Tumata, nous sommes jumelles, c’est aujourd’hui le bon jour ! Nous allons donc avec Jacou !
-Soit ! dis-je. Venez, nous allons procéder !
Mikiaru demande alors à Akna de s’occuper de lui, tandis que Kauri sollicite Chillán.
Et nous, dit Nikau, nous allons nous occuper d’Itzel ! n’est-ce pas Kiliko !
Et chacun et chacune des Mayas étant occupée, chacun vaque à ses occupations, tandis que les Mayas vont procéder.
J’emmène les jumelles Koa et Tumata dans une hutte. Je les fais s’allonger sur la couche, et me couche entre elles.
Pendant ce temps, Itzel est sollicitée par Nikau et Kiliko, les compagnons de Koa et Tumata, qui l’entrainent dans une des huttes prévues pour cela.
Sirius emmène Miru dans une hutte, toute excitée de voir ce beau mâle qui va la trousser !
Eadrich, lui, prend son rôle au sérieux ! Il emmène Maia dans une hutte, sans montrer d’excitation aucune! Maia, par contre est tout sourire !
Un calendrier est établi par rapport aux disponibilités des filles Maoris. Sirius précise qu’une journée ne suffit peut-être pas, et qu’il faut recommencer trois jours de suite pour que la fécondation soit plus probable.
« D’après ce calendrier, dit Sirius, nous devrions savoir dans deux lunes si nos efforts ont porté leurs fruits ! Mais je vais faire des recherches sur votre stérilité.
Nous devons, nous les hommes, ainsi que vous les filles, adopter un régime nutritif comprenant des graines, des noix, du poisson et des produits de la mer, du miel, des légumes verts et éviter les boissons comme le thé, ou les fèves de café dont vous êtes friandes, qui contiennent une toxine, et l’alcool issu de la distillation des graines!
Ce régime devra continuer le temps de la gestation, pour garantir la bonne santé du futur enfant.
- Elles ferons ce que vous dites ! » dit Ari’i.
Les jours se passent dans une ambiance joyeuse, les filles Maoris se prêtent volontiers aux règles dictées par Sirius.
Au fur et à mesure des jours, plusieurs filles ont déjà procédé avec les trois Mayas, et les garçons Maoris, enthousiastes, avec leurs compagnes.
Plusieurs fois, nous sommes Eadrich et moi parti à la pêche avec les Maoris qui ont des techniques de harponnage étonnantes ! Et les basses eaux autour de l’île regorgent de poissons et crustacés propice au régime de Sirius.
Sirius, quant à lui, fait des recherches, aidé par Hohepa, il traite le sperme recueilli sur les hommes Maoris avec différentes potions qu’il a ramenées sur le bateau, mais il analyse aussi le régime alimentaire des Maoris, il a l’intuition d’une toxine qui pourrait être responsable de cela.
Deux lunes sont passées, la plupart des filles n’ont plus de règles, ce qui est un bon signe ! D’autre part, des nausées et autres vertiges commencent à arriver, ce qui conforte Sirius, dans la réussite du projet de Ari’i , mais aussi dans la fertilité des spermes, le mien, celui d’ Eadrich et le sien ! C’est en effet la première fois que nous procréons tous les trois !
Quatre filles, issues des trois groupes, Sifera, avec Sirius, Vaihata avec moi, Eeva et Kaea avec Eadrich, ont toujours leurs règles, et les trois Mayas alors continuons notre mission avec elles.
Plusieurs lunes sont passées, seule Sifera n’est pas enceinte, malgré les efforts de Sirius, mais aussi d’Eadrich et de moi-même. Mikaere, son compagnon, se désole de ce fait, et demande à Sirius d’essayer encore !
Une ultime tentative est essayée, pendant toute la durée d’un cycle, soit vingt-huit jours, nous nous relayons pour essayer de féconder Sifera, une fois le matin, une fois le soir, Sifera est épuisée de jouir deux fois par jour, mais l’espoir d’être enfin enceinte semble poindre, ses règles ayant du retard.
Cette période a permis à Mikaere de forniquer tour à tour, et plusieurs fois avec Itzel Akna et Chillán, il se sait privilégié ! Il a beaucoup appris des plaisirs de la fornication avec les Mayas !
Mais lui-même fatigue, et n’est plus aussi performant qu’aux débuts de l’expérience. Il est content de venir à bout.
Pendant ce temps, les futures mères sont choyées par leurs époux et compagnons, leurs ventres ronds commencent à les peser !
Une lune plus tard, Sifera est enceinte !
Sirius, à force de chercher, a trouvé une plante qui pousse dans le sable des plages de l’île, dont l’extrait contient des toxines qui obscurcissent le sperme des Maoris. Il a essayé avec le sien, et le résultat est le même, mais avec une dose plus conséquente. Il en déduit que le sperme des Maoris contient déjà une dose de toxines de cette plante.
Il pose alors la question à Sifera, lui demandant si les Maoris consomment cette plante, qu’il lui montre.
« Il s’avère que cette plante, Qu’on appelle Kroka, raconte Hohepa, est le met favori de la tortue verte, Dont les Maori font un festin lors des éclipses de soleil, la dernière éclipse a eu lieu il y a deux ans. Cette tortue, qui avant, était sacrée au yeux des Maoris a été mangée la première fois lors d’un grand cataclysme, durant une éclipse, il y a dix ans.
Tangaroa, dieu des océans, continue Hohepa, s’est fâché avec Tawhiri Matéa, dieu des vents, alors Rang nui, le Père Céleste, a plongé la Terre dans l’obscurité. Des vents violents ont dévasté l’île, l’inondant, détruisant les huttes et les bateaux des Maoris, ce qui a empêché les Maori de pêcher pour se nourrir. Seules les tortues vertes, qui s’étaient réfugiées sur la plage ont pu servir de nourriture aux indigènes. Depuis, à chaque Eclipse, les Maoris mangent les tortues vertes. »
Sirius a la conviction que c’est de là que vient la stérilité des Maoris.
Hohepa est d’accord avec ses déductions.
Il est fort probable que, il y a des dizaines de générations de cela, le caractère sacré de ces tortues ait été décrété, sans doute à cause de la perte de fertilité des hommes !
Il en parle à Ari’i qui décrète immédiatement le tabou sur les tortues vertes ! Une éclipse doit arriver d’ici deux lunes !
Sirius ne peut pas dire combien de temps ces toxines habiterons encore le corps des Maoris. Mais s’il n’y a plus d’apport, les effets devraient diminuer progressivement. Il explique à Hohepa quels seront les tests à faire dans les années qui viennent, sur les spermes des jeunes Maoris.
Il remarque que l’éclipse correspondra à l’accouchement des premières mamans, Koa, Tumata, Miru et Maia, ou aux alentours du jour de l’ éclipse.
- Les naissances
Deux autres lunes encore sont passées.
Koa et Tumata ont accouché ensemble, pendant la pleine Lune, chacune de deux magnifiques bébés, un garçon et une fille, des blonds et blondes, les premiers sur l’île !
Les nouveaux nés sont bien portants, les mamans aussi, et les papas sont ravis d’avoir chacun deux enfants !
Koa et Nikau ont choisi Anaru pour le garçon, et Anari pour la fille, Tumata et Kiliko ont choisi Timoto et Timati pour leurs enfants .
Le matin, l’éclipse solaire coïncide avec deux nouvelles naissances, Miru met un magnifique Hémi au monde, au teint mat comme Sirius, pour la plus grande joie de Kauri, tandis que Maia accouche d’une fille aux cheveux d’ébène qu’elle nomme Maraia ce qui ravit Mikiaru.
Quelques semaines plus tard, toutes les filles maori, sauf Sifera, sont d’heureuses mamans ! Sifera accouchera d’ici quelques jours…
Un soir, le chef Ari’i réunit tous les villageoises et villageois, et prend la parole.
« Tumatauenga a fait venir ces navigateurs pour sauver notre peuple ! Nous avons la fierté d’avoir vingt et bientôt vingt-et-un Maoris de plus au sein de notre collectivité !
Nous devons remercier Tumatauenga pour son action, mais aussi Sirius, Eadrich et Jacou pour leurs travaux de géniteurs qu’ils ont menés à bout avec succès !
Nos chères Mayas Akna, Itzel et Chillán sont aussi à l’honneur pour leurs participations et l’émancipation et l’enseignement de nos jeunes papas !
Sirius nous a annoncé que sa mission comme celle de ses compagnes et compagnons s’achève, ils vont bientôt repartir vers d’autres horizons que nous leur souhaitons prospères et enrichissants !
Sirius prend la parole.
- Cher peuple Maori, qui nous avez si bien accueilli, nous sommes heureux d’avoir passé plus de douze lunes au sein de votre communauté, d’avoir appris votre langue, et peut-être même d’avoir trouvé, avec l’aide de Hohepa, d’où vient le mal qui vous empêche de procréer !
Vos dieux et les révélations de nos Chamans nous ont guidés vers vous, vous êtes le peuple élu !
Ne renoncez pas a vouloir perpétuer votre peuple vous le méritez !
Hohepa suivra de près l’évolution et devra avoir des prélèvements de vos semences régulièrement, pour augurer d’une nouvelle ère où vous pourrez à nouveau procréer !
Nous allons partir, mes compagnes, compagnons et moi, vers d’autres horizons, vers la grande île du Sud, où une autre mission nous attend !
Mais quand cette mission sera achevée, nous reviendrons ! Il se sera passé beaucoup de lunes, mais nous vous apporterons, si notre mission réussit, un nouveau pouvoir que nous vous transmettrons !
- Quel est donc ce pouvoir mystérieux ? demande Ari’i.
- Un pouvoir que nous possédons déjà, mais il nous faut une plante que nous ne trouverons que là où nous voulons aller pour le transmettre ! Montrez-leur, Jacou, tu commences ! »
Et je décolle, monte à dix pieds, et soulève Itzel que je ramène à moi. Itzel, à son tour, soulève sa sœur Akna, et Chillán, Eadrich et Sirius les rejoignent dans les airs à la stupéfaction de tous les Maoris !
Nous nous posons alors, et moi, d’un geste, je soulève à distance un tonneau, que j’amène devant Ari’i.
« Nous ne voulions pas utiliser ces pouvoirs, tout le temps que nous étions ici, Mais votre comportement m’a décidé à vous faire bénéficier de ces pouvoirs à notre retour !
Ils nous permettent aussi de communiquer par la pensée ! Oui ! Ari’i ! Comme tu le penses ! Fantastique !
Demain, nous chargerons notre bateau, nous ferons le plein de nos réserves d’eau, heureusement, votre île regorge de cette ressource. Nous emmènerons aussi des fruits que nous cueillerons demain, avec votre aide, et nous appareillerons dans la soirée, avec la marée.
Maintenant, si vous le voulez bien , nous mangerons un peu et irons nous coucher ! Demain sera une longue journée !
- Bien sûr ! dit Ari’i. Amenez de quoi nourrir nos navigateurs ! Nous allons manger un dernier souper avec vous ! »
Prenant Sirius en aparté, Ari’i lui dit :
« Ahu’ura a un souhait ! Cela fait maintenant des années que nous essayons d’avoir un enfant, Ahu’ura se sent vieillir, et bientôt, elle ne pourra plus enfanter ! Elle aimerait tellement un enfant blond, comme ceux de Koa et Tumata, elle voudrait que Jacou la féconde ce soir, elle sent que c’est le moment ! Bien sûr, je considèrerai cet enfant comme le mien ! Crois-tu que Jacou accepterait ?
- Je dois lui poser la question ! Mais aujourd’hui, Jacou a douze ans ! Ce sera un beau cadeau d’anniversaire !
Ils retournent alors à la table et Sirius prend la parole.
- Ce soir, nous fêtons quelque chose ! C’est aujourd’hui le douzième anniversaire de notre jeune disciple, Jacou !
- C’est vrai ? dis-je, C’est aujourd’hui ? Je ne m’en souvenais plus !
- Oui ! Et nous avons un cadeau pour toi !
Il fait signe de la tête à Ari’i, qui alors invite son épouse Ahu’ura à s’avancer.
- Jacou, toi le beau blond, dit Ahu’ura, je suis ton cadeau d’anniversaire ! Je suis à ta disposition pour toute la nuit !
Je n’en reviens pas ! La propre femme du chef ! Waouh !
- Tu as ma hutte à ta guise, Jacou ! » dit Ari’i.
Discrètement, Sirius me donne une petite fiole qui me permettra de profiter de mon cadeau toute la nuit.
Alors, j’emmène Ahu’ura dans la hutte du chef, tout excité d’avoir pour moi cette magnifique femme mûre de quarante ans aux longs cheveux noirs, aux gros seins tout ronds, et une croupe rebondie à souhait !
Je l’entraine sur le lit, la couche doucement sur le dos, et me couche à côté.
Des caresses sur ses seins durcissent ses tétons, et aussi mon entrejambe de jeune disciple !...
Au petit matin, Ahu’ura et moi prenons une douche qui nous réveille tout-à-fait !
Je remercie Ahu’ura pour cette nuit d’anniversaire.
« C’est un beau cadeau d’anniversaire que tu m’a fait, Ahu’ura, et je t’en remercie beaucoup !
- Ce fut une nuit grandiose ! je la raconterai à Ari’i ! Grand merci Jacou, pour cela, pour cette nuit, pour toutes ces filles que tu as faites mères ! J’espère que moi aussi, j’aurai un enfant blond ! Ari’i aussi espère cela !
- C’est donc cela le fin mot de ce cadeau ! J’en suis ravi ! Et j’espère que vos souhaits seront exaucés ! Mais quel beau cadeau ! Merci ! »
Ari’i arrive sur ces entrefaites, et en voyant la mine réjouie de Ahu’ura, il sait que d’ici neuf lunes, il sera probablement le père d’un magnifique enfant blond. Ou d’une enfant blonde ! Les deux lui conviendront parfaitement ! Le summum serait que, à l’instar des jumelles Koa et Tumata, Ahu’ura lui fasse un enfant de chaque sexe !
Mais l’heure est aux préparatifs du départ des Mayas, qui embarquent aujourd’hui.
Tout le monde y met du sien, la cueillette des fruits est en abondance, les herbes et autres épices que Hohepa connait sont cueillis pour Sirius, et moult victuailles, poissons séchés, et plats composés par les villageois sont amenés sur la plage pour être embarqués.
L’île Fuji
- En voyage
Aidés par la population Maori, les Mayas chargent le maximum de vivres et d’eau sur la chaloupe pour remplir les cales du bateau. Les grandes réserves d’eau sont remplies à ras bord, le voyage va durer longtemps !
Et c’est le grand départ, toute la population est réunie sur la plage, Toutes et tous les Maoris font des grand signes d’adieux aux voyageurs qui lèvent l’ancre, hissent les voiles et s’en vont naviguer vers d’autres flots. Un dernier regard vers la plage, nous saluons une dernière fois nos amis Maoris.
Je souris en voyant quelques têtes blondes émaner de la noirceur habituelle des chevelures maories.
« Quel cap prenons-nous ? demande Itzel.
- Au Nord ! dit Sirius. Vers les îles du bout de l’Orient.
- Et c’est loin ? demande Eadrich.
- Oui ! Au moins vingt-cinq jours, voire trente si le vent n’est pas avec nous !
- Quel est le but de notre voyage, Sirius ? Je croyais que nous allions vers le Sud, chercher la trémulonde…
- Oui, nous irons ! Mais je veux passer par une île qui recèle des plantes endémiques, je voulais y passer en revenant de la grande île du Sud, mais j’ai eu la vision d’un volcan, sur cette ile du Nord, qui va cracher bientôt ses cendres et détruire ces plantes ! Il faut que je les récolte avant pour les emmener avec nous et les replanter dans nos montagnes.
- Quelles sont les vertus de ces plantes ? demande Eadrich.
- D’après mes visions, et celles de ton père Babajide, elles permettent de guérir instantanément une blessure ! Je les appelle les cicatrisantes.
Les jours passent avec des climats changeants, un jour il fait beau, et toutes et tous sommes nus sur le bateau, un autre jour la pluie tombe en crachin, rendant désagréable de se tenir sur le pont, et les navigateurs se relaient plus fréquemment à la barre…
Il y a des jours sans vent, et mon invention pour tracter le bateau par la force de la pensée marche à merveille, il faut même modérer cette traction, le bateau fait des grandes embardées sur la mer d’huile.
C’est une de ces après-midi, sans vent, et de la chaleur, qui a incité l’équipage de faire une pause sur le pont, et de se mélanger quelque peu…
« Je vais préparer le repas de ce soir ! dit Chillán. Nous avons toutes et tous faim, n’est-ce pas !
Un oui-oui général confirme cela et Chillán s’en retourne aux fourneaux.
La mer est toujours d’huile ; Sirius décide de mettre à la proue l’embarcation qui va tirer le bateau, et nous voilà repartis vers le Nord, vers les îles Fuji.
- Arrivée sur Fuji
Depuis quelques jours, le vent s’est levé et le bateau file à nouveau toutes voiles dehors, ils devraient approcher de l’archipel du Nord dans la soirée.
En vue de l’île, Sirius décide de mouiller l’ancre au large.
« Nous ne connaissons pas les peuplades de ces îles, nous passerons la nuit ici, et débarquerons demain matin ! »
Après une nuit tranquille, nous nous habillons de tuniques et prenons la chaloupe pour débarquer sur la côte, arcs et carquois en bandoulière.
Une troupe en arme, munie d’arcs et de lances, arrive sur la plage, ils sont bien vingt, et encerclent Jacou et les Mayas.
Dans un langage que Sirius comprend, ils disent « anata wa dare desu ka »
- Ils demandent qui nous sommes !
« watashi wa saman desu 、 watashi wa nakama to issho ni higashi no tochi kara rai te iya masu »
Je leur ai dit « Je suis chaman, je viens des terres de l’Est avec mes compagnes et compagnons… »
- anata wa watashi tachi no shima de nani wa shi ni rai te iya masu ka ? demande celui qui semble être le chef.
- koko de shika sodata nai shokubutsu wa sagashi te iya masu ! répond Sirius.
Ils demandent ce qu’on vient faire, je leur ai dit que nous cherchons des plantes qui ne poussent qu'ici !
- naze anata wa kono shokubutsu wa sagashi te iya masu ka ?nante iu no ?.
- watashi wa sore wa iyashi to yon de iya masu, répond Sirius. sore wa sugu ni shou wa iyasu koto wa kanou ni shi masu !
Ils me demandent pourquoi je cherche cette plante, je leur ai dit ses pouvoirs cicatrisants, ils la connaissent et l’appellent chiyu .
- sore wa kazan de sodachi masu !ima soko ni iku no wa kiken desu 、 kazan wa sugu ni bakuhatsu shi masu !
- Ils disent que la plante pousse sur le volcan mais que c’est dangereux, car il va entrer en éruption !
watashi wa saman de ari 、 kazan no funka no vision wa motsu te iya mashi ta !sore wa sono hai de shima zentai wa ooi masu !anata wa saru beki desu 、 cover shi te judaïsai !
- sono toori desu !chikyuu wa suu nikkan yure te iya masu 、 funka wa hidoi desho u !
- Il est d’accord ! la terre tremble depuis quelques jours, l'éruption va être terrible !
watashi tachi wa funka no mea ni kono shokubutsu wa eraba nakere ba nari mase nichi 、 subete ga hai niyotte hakai sa re masu !
Je lui ai dit que nous devons cueillir cette plante avant l’éruption !
- watashi tachi ga otetsutai shi masu !ashita iki masu !konya 、 anata wa watashi tachi no gest desu ! anata no namae wa nani desu ka !
Ils nous disent qu’il vont nous aider, et que ce soir nous sommes leurs invités !
Ils veulent savoir comment nous nous appelons !
watashi wa saman no Sirius desu 、 koko ni watashi no deshi no Akna 、 Itzel 、 soshite Jacou ga iya masu .kore wa 、 wakai saman no Eadrich to kare no nakama no Chillán desu
- jer wa hirohito chief de 、 kore wa watashi no fu tsugio chuui desu .watashi tachi no heishi wa dansei to josei desu !fujio !anata no gekidan wa shokai shi te kudasai !
- il dit qu’il s’appelle le chef Hirohito, et son lieutenant Fujio. Les soldats sont des hommes et des femmes ! Fujio présente sa troupe :
- onnanoko no yukiko to yumiko 、 futago no ako to emi 、 futago no hanae 、 hiroko 、 botan 、 chiyoko 、 junko 、 marico 、 otokonoko no akio 、 kami 、 ban 、 chihiro 、 futago no saburo to yukito 、 daisuke 、 e.t - Sudlo 、 genjiro 、 triplet .
- Les filles Yukiko et Yumiko, les jumelles, traduit Sirius, Eiko et Emi, jumelles aussi, Hanae, Hiroko, Botan, Chiyoko, Junko et Mariko, et les garçons Akio, Kamui, Ban, Chihiro, les jumeaux Saburo et Yukito, Daisuke, E.T- Sujiro et Genjiro, les triplés.
- Comment connais-tu si bien leur langue ? demande Eadrich.
- J’ai profité du professeur Xion, dans le vaisseau des Xantarèsiens, qui possède la connaissance de toutes les langues de l’univers ! dit Sirius.
Je maîtrise aussi la langue des Aborigènes , dans la grande île du Sud. Je vous l’enseignerai pendant le voyage. Je n’ai pas appris la Langue des Maoris, le voyage s’est décidé après le départ des Xantarèsiens. Mais Jacou l’a appris pour nous !
- saa 、 watashi tachi no mura ni watashi tachi ni shitagatsu te kudasai ! dit alors Hirohito.
- Le chef nous invite à le suivre dans son village ! traduit Sirius. Allons-y ! » dit-il en faisant un signe de la tête au chef.
Et les Fujiens se mettent en route, nous les suivons, ils contournent le volcan, d’où s’élèvent de grandes volutes de fumée, et nous arrivons à un village de huttes en paille et en bois. Tous les habitants, hommes, femmes, enfants, vieillards, sont nus pour la plupart, quelques uns ont des pagnes ouverts.
« anata wa ra de iki te iya masu !watashi tachi mo sou desu ! dit Sirius au chef, en constatant la nudité au village.
- hai 、 watashi tachi wa mura wa deru toki ni fuku wa chaku te iya masu 、 koko de watashi tachi wa ra de sun de iya masu !shikashi 、 anata ga kandai nara 、 watashi wa minna ni fuku wa kiseru koto ga deki masu !
- iie !zettai ni ari mase nichi !watashi tachi mo ra ni naru koto ga deki masu ka ? demande Sirius.
- mochiron 、 ra de kaiteki ni nari masho u ! répond Hirohito.
- Il dit qu’ils vivent nus au village et qu’ils s’habillent pour en sortir ! Il nous propose que nous aussi, nous nous mettions nus ! Alors, compagnes et compagnons, déshabillons-nous !
Et nous, les six aventurières et aventuriers avons tôt fait de nous retrouver dans le plus simple appareil, ce qui incite aussitôt Hirohito et sa garde à en faire autant !
Les Fujiens s’approchent des nouveaux arrivants, ils n’avaient encore jamais vu un garçon comme moi, la peau blanche et les cheveux blonds !
Je suis aussi épaté par le physique des Fujiens, petite taille, les yeux bridés, le teint jaunâtre, et une toison fournie…Les jeunes filles ont l’air avenantes ! Elles ont un petit rire qui plaît au jeune disciple que je suis !
- Les traditions Fujiennes
« anata wa mo xo desu ka 、 wakai otoko ? demande une fille avec de beaux seins bien ronds.
- Elle te demande si tu copules déjà ? traduit Sirius.
- Réponds-lui que je suis désolé de ne pas parler sa Langue, mais que je veux bien copuler avec elle maintenant si elle le désire.
- Elle dit que oui, elle veut bien, et que tu n’as qu’à la suivre !
Voyant la fille s’en aller, je lui emboite le pas, mon pénis se dresse déjà devant moi, et les filles alentours pouffent de rire en me voyant ainsi !
Elle pénètre dans une hutte, me fait entrer, et ferme la porte.
Peu de temps après, on entend des petits « Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hou ! Hou ! Hoooooo ! » puis un grand « Rhaaaaahaaaaaa ! » puis le silence.
Sirius explique aux Mayas ce que le chef lui a dit :
« C’est une tradition dans le village, que le plus jeune visiteur soit honoré ainsi ! C’est un grand honneur pour Fuko, ainsi se nomme la jeune fille, que d’être prise par Jacou, un blond de surcroit !
Ce soir, nous participerons toutes et tous à une grande fête, où la fornication fait partie du rituel ! Nous sommes invités, et nous nous devons d’honorer cette invitation !
- Ce sera avec plaisir ! disent en chœur les jumelles Mayas.
Eadrich est plus réservé ! Il ne sait pas s’il sera à la hauteur !
- Rassure-toi, Eadrich, j’ai une potion qui fera de toi une bête de sexe, et tu pourras satisfaire toutes les filles du village !
Mais pour l’heure, nous sommes invités à nous assoir pour manger.
- Là, sur les tapis ? demande Chillán.
- Oui, ils mangent assis les jambes croisées. »
Fuko et moi ressortons de la hutte, la fille affiche un grand sourire.
Chacun s’installe autour d’un grand plat fumant, des petits bols sont distribués à chacun, et Une femme fait le service, une louche d’une pâtée dans chaque bol. Certains prennent des petites baguettes pour prendre des petites bouchées de la pâtée, d’autres mangent avec les doigts.
Sirius explique qu’ils appellent ce plat du riz, Bei dans leur Langue, et que c’est leur nourriture principale, avec le poisson.
En effet, des plateaux de poissons arrivent, toutes sortes de poissons, crus, cuits, fumés, chacun se sert une portion dans une petite assiette.
Tout le monde se régale, et le chef Hirohito alors fait un signe, des bouteilles d’alcool arrivent avec des petits verres.
« Saké ! » crie Hirohito, il se sert un verre et le boit d’un trait.
Les Mayas l’imitent, mais toussent avec la gorge en feu !
Puis il explique à Sirius que c’est l’heure du repos, où chacun va dormir quelques temps, pour être en forme ce soir pour la fête.
Il montre aux voyageurs une grande hutte où ils pourront se reposer, et dormir tranquillement s’il le désirent.
Et tout le village se vide, chacun regagne sa hutte pour la sieste. Ne restent que Yukiko et Yumiko, de garde au village aujourd’hui. Après le repos, tout le monde s’affaire pour préparer la fête de ce soir . Le volcan chauffe de l’eau qui affleure dans une cuvette naturelle. Les Fujiens ont l’habitude de se baigner tous ensemble dans cette eau bien chaude, qui aurait également des vertus de bienfaits du corps, et de l’esprit, d’après ce qu’en dit le chef Hirohito.
Ils pénètrent un à un dans la cuvette, bientôt, plus d’une quarantaine de Fujiens, hommes, femmes et enfants, barbotent avec volupté, et invitent les voyageurs à les rejoindre.
Sirius a distribué des potions, les trois filles ont droit à un stimulant qui décuple leur plaisir, les deux garçons boivent avec lui la potion qui magnifie les phallus et multiplie les orgasmes.
Le chef Hirohito y a droit aussi, Sirius lui dit de décider qui aura droit parmi les Fujiens à cette magie venue des Mayas.
Les enfants sont écartés, une petite cuvette leur est destinée pour barboter à leur aise, sans gêner les adultes qui vont s’adonner à des jeux plus érotiques…
Hirohito décrète la fin du bain, et les Fujiens et les Fujiennes sortent alors de cette eau bienfaitrice, et se sèchent avant de s’assoir autour d’une grande jarre de liquide chaud, qu’ils appellent Thé.
De temps en temps, la terre tremble ramenant la population à la réalité, et laissant augurer une explosion prochaine du volcan !
Sirius et Hirohito décident d’aller sur les flans du volcan dès l’aube.
Comme Sirius, Eadrich a eu la vision de la destruction totale de la flore et la faune de l’ile ! Il lui en parle, Hirohito est alors convaincu que l’évacuation de l’ile est imminente ! Il ordonne à tous ses sujets de plier leurs affaires dès cette nuit, et de charger tous leurs effets dans les jonques, des petits bateaux à voiles de bambou, et de rassembler tous les animaux afin de les faire embarquer.
A l’aube, nous et quelques Fujiens arpentons les flans du volcan, trouvons les plantes que Sirius appelle les ‘cicatrisantes’, et en déterrons quelques unes, empotées puis ramenées à la chaloupe.
Entretemps, les habitants ont fini l’évacuation de leur village, et montent toutes et tous à bord de leurs jonques. La terre tremble de plus en plus fréquemment ! Les animaux sauvages sur l’île sentent le danger, et montent spontanément sur les jonques, sans prêter plus attention aux îliens qu’ils craignent d’habitude et se mélangent aux autres animaux. Il n’est plus question de prédateurs et de proies, mais d’animaux qui veulent ensemble échapper au cataclysme.
Sirius et ses disciples, Akna, Itzel et moi ainsi que Eadrich et Chillán avons grandement salué Hirohito et ses sujets, puis nous nous sommes embarqués, et nous avons levé l’ancre pour aller au large, loin des retombées probables des crachats du volcan.
Arrivés à quelques centaines de pas à peine de la plage, soudain, le volcan explose ! Une gerbe de feu monte vers le zénith, la chaleur dégagée est ressentie jusque sur les embarcations !
Bientôt, des torrents de lave dévalent les pentes, embrasant tout sur leur passage, et
génèrent d’immenses nuages de vapeurs en arrivant dans la mer, le monstre crache des cendres incandescentes, elles retombent sur toute l’île qui est la proie des flammes.
Les jonques se dirigent vers une autre île de l’archipel, non habitée, tandis que Sirius met le cap vers le Sud.
« Nous avons une longue navigation à faire pour arriver chez les Aborigènes, dit Sirius. Nous avons le temps , je vais vous enseigner leur Langue, telle que Xon me l’a inculquée, ainsi nous pourrons communiquer facilement avec les indigènes !
- On ne repasse pas par l’ile des Maoris ? demandé-je.
- Non Jacou, nous y ferons escale en revenant, mais pour l’heure nous devons trouver la trémulonde sur cette île ! Gageons que les Aborigènes, ou du moins leurs sorciers, connaissent l’existence de cette plante, qui ne pousse normalement que dans une grotte, comme celle de notre montagne maya. »
L’île des Aborigènes
- En mer
Le bateau file vent en poupe, sur une mer quelque peu houleuse, ce qui secoue les passagers du bateau, mais Sirius a aussi une potion contre les désagréments d’une mer houleuse !
Les jours se suivent et se ressemblent, mais cet après-midi-là, nous essuyons un violent orage, toutes les voiles abaissées, réfugiés dans nos cabines, des trombes d’eau déferlent sur le pont, mais heureusement le tangage et le roulis sont en partie atténués par la masse des réserves d’eau dans la soute.
Mais bientôt le soleil revient, une légère brise sèche les voiles et le pont, et Sirius fait hisser les voiles.
Les Mayas sont studieuses, comme moi, nous apprenons à parler la Langue des Aborigènes, le vocabulaire, et le nom des animaux qui n’existent que sur cette île gigantesque.
Sirius nous parle de mammifères qui élèvent leurs bébés dans une poche ventrale, qui sautent très haut, d’oiseaux géants qui courent mais ne volent pas…Nous sommes fascinés par ces créatures, et avons hâte d’y être !
« Et ces Aborigènes, ils vivent nus ? demande Chillán.
- Oui Chillán ! Il y fait très chaud, ils s’enduisent parfois le corps de boue qui en séchant empêche la transpiration et la déshydratation du corps. Mais ce procédé peu usité est dangereux, la peau ne pouvant plus réguler la température du corps !
- Ont-ils une croyance, des dieux ? demandé-je.
- Oui, Altjira est le chef des dieux, aidé par une entité extraterrestre qui s’écrasa sur l’ile il y a très longtemps. C’est une légende, mais nous autres Mayas savons que les extraterrestres existent, en l’occurrence les Xantarèsiens ! Je demanderai à Xion s’il sait de quoi il retourne avec cette ancienne légende.
Le dieu Créateur est Baïame, et Julunggul, le Serpent arc-en-ciel est la déesse de la Fécondité. Daramulum est le dieu du Ciel, dans lequel règne Gnowee, la déesse du Soleil. Manaragon est le dieu de la Foudre, et Maimco le dieu insectoïde Maléfique, qui envoie les âmes chez Narahdarn, le dieu de la Mort !
Nous accosterons au Nord de l’île, là où vivent les anciennes tribus Aborigènes, qui parlent la Langue que je vous enseigne. Mais il y a des centaines de tribus et autant de langues de part l’île ! »
Eadrich, à la barre, demande dans combien de temps ils seront arrivés, Sirius estime encore quelques jours, si les vents sont encore propices.
« Mais comment sais-tu tout cela ? demande alors Chillán.
- Par les voyages astraux, je peux me déplacer instantanément sur de grandes distances ! d’ailleurs, ce soir, vous devrez laisser nos corps tranquilles, Eadrich et moi allons faire une reconnaissance astrale au Nord de l’île ! Vous savez que cela est dangereux de réveiller un corps en voyage astral ! Vous veillerez sur nos corps endormis ! Nous serons revenus au matin ! Il y a un petit ilot droit devant, nous y accosterons pour y passer la nuit, de façon à ne pas mettre en péril nos corps physiques ! »
Chillán sourit, en me regardant, je comprends aussitôt que la brune a des vues sur mon corps physique, et que ce soir elle fera un ‘voyage’ avec moi !
Eadrich ressent cet échange de regards, et ne dit rien, il sait que la prophétie se réalisera entre Chillán et Jacou !
Sirius, qui a ressenti aussi cet échange, fait virer vers l’ilot, et bientôt, nous sommes installés sur la plage de l’îlot, une tente est dressée pour nous protéger des embruns et des animaux qui pourraient se trouver là.
Sirius s’installe, à côté d’Eadrich, et les deux chamans s’endorment aussitôt. Leurs esprits s’envolent…
Je m’installe de l’autre coté de la tente, avec Chillán, Itzel et Akna. Les jumelles pensent bien avoir leur plaisir aussi ! Néanmoins, je garde mon arc non loin de moi, les jumelles font de même…
Le silence règne à nouveau sur la plage, après un coup d’œil sur Sirius et Eadrich endormis, je m’endors également. Peu de temps plus tard, un bruit me réveille, je ne l’identifie pas, mais décide de rester éveillé avec mon arc au côtés des corps des chamans en voyage astral jusqu’à leur retour.
- Le voyage astral
Les esprits de Sirius et d’Eadrich survolent les contrées du Nord de l’île quand soudain ils rencontrent un autre esprit, de forme humaine, comme eux, qui vient à leur rencontre.
« Je suis Tjakamarra, le chef de la tribu du Nord. Qui êtes-vous, et d’où venez-vous ?
- Nous sommes des chamans en voyage astral, nous avons un bateau qui se trouve à deux jours de navigation d’ici. Je suis Sirius, et voici Eadrich.
- Fort bien ! Mais que venez-vous faire ici ?
- Nous cherchons une plante, que nous appelons la trémulonde. Nous en avons une qui pousse par chez nous. Nous avons vu en songe qu’elle existe aussi sur cette île !
- A quoi ressemble -t-elle ? demande alors le chef Tjakamarra.
- C’est une fougère, elle pousse dans le noir, dans une caverne, ou une grotte, et est gardée par des lézards que nous appelons les leevancliffus à queue hérissée. Une variété de cette plante pousse devant la grotte, et tremble à notre arrivée !
- Je sais de quoi vous parlez ! L’eau d’une source au pied de cette grotte donne un pouvoir que j’ai de déplacer les objets par la pensée !
- Oui ! c’est cela ! dit Sirius. Elle permet aussi de voler comme les oiseaux !
- C’est aussi un de mes pouvoirs ! Mais pourquoi recherchez vous cette plante ?
- Nous avons vu en songe qu’il existe trois endroits de par le Monde qui recèlent cette plante ! Dans les montagnes mayas, d’où nous venons, sur cette île, et dans un pays qui s’appelle l’Austrasie, à l’Est de la grande mer, après le pays maya. La conjoncture des trois nous permettra d’obtenir le pouvoir de l’invisibilité !
- A quoi pourra vous servir ce pouvoir ?
- A pénétrer les forces ennemis qui veulent nous envahir, et saborder leurs armes afin de les dissuader de nous envahir, voire de les anéantir ! Ceci pourra permettre d’éviter des guerres et des milliers de morts innocentes !
- Etes-vous confrontés à cette guerre ?
- Que nenni, mais un de mes disciple, Jacou l’Austrasien, qui est sur le bateau, pourra en bénéficier et arrêter d’une part une guerre galactique, et d’autre part une guerre qui ravage son pays et les pays alentours ! Il est encore jeune, et ne le sait pas encore, mais il va retourner dans son pays et mettre fin à cette guerre !
- Soit ! venez avec votre bateau, je vous conduirai à la grotte dans le mont Uluru, il y a une grande distance à parcourir, il nous faudra un jour de vol pour y arriver !
- Merci, Ô Tjakamarra, nous accosterons dans deux jours si le vent ne nous est pas défavorable !
- Le vent du Nord soufflera encore pendant quelques jours, vous serez rapidement arrivés ! »
Les esprits des chamans prennent congé de l’esprit du chef Tjakamarra, et s’en retournent réintégrer leurs corps respectifs sur la plage de l’ilot. Chillán et les jumelles dorment profondément.
« Tu a veillé sur nos corps, Jacou, cela est très bien ! dit Sirius.
- Oui, dis-je je guettais, il m’a semblé entendre des bruits alentours…mais je vais dormir un peu maintenant !
- L’accueil des Aborigènes
Au matin, Sirius fait part de leur rencontre avec l’esprit du chef Tjakamarra, et de la bonne nouvelle : le chef sait où trouver la trémulonde, et les conduira sur la montagne où se trouve la grotte qui l’abrite !
Nous avons tôt fait de plier notre campement nocturne, et nous voilà reparti, cinglant vers le Sud, vers la grande île et les Aborigènes.
Deux jours plus tard, nous jetons l’ancre dans la baie au Nord de l’île, et arrivons sur la côte à bord de la chaloupe. nous sommes nus, il fait très chaud.
Un comité d’accueil nous attends sur la plage. Eux aussi sont nus.
« Ananguku agura Nyangata ka pukulka pitjama ! » ( voici la terre Aborigène, nous vous souhaitons la bienvenue ! )
- An ungune ! ( Merci ! ) répondent en chœur les arrivants.
- Vous parlez notre Langue ! dit un homme, Tjapangardi, muni d’un étui pénien, étonné.
- Oui ! dis-je, nous l’avons apprise afin de communiquer avec vous !
Encore plus étonnée que cet enfant blond, bien qu’apparemment mature sexuellement, soit à mène de répondre, Une femme âgée s’approche de lui.
- Je suis Napurrurla, la doyenne du village. J’ai cent ans cette année ! Comment t’appelles-tu ?
- Je suis Jacou Artz, tout le monde m’appelle Jacou. J’ai déjà douze ans ! Et voici le chef de notre expédition, le chaman Sirius, mon Maître, et mes condisciples Akna et Itzel. Le jeune chaman Eadrich, et sa compagne Chillán.
Un homme d’une grande carrure, blond, s’approche.
- Je suis Tjakamarra, le chef spirituel de cette tribu, et voici Nakamarra, ma compagne, et nos enfants le garçon Tjangala et Nangala, sa sœur jumelle, ils ont douze ans.
Nos esprits se sont rencontré il y a quelques jours ! Sirius confirme.
Venez dans notre village, je vous présenterai nos villageois !
Et tout le monde quitte la plage, mais avant, Sirius porte à distance la chaloupe et la dépose à l’abri des arbres, à cent pieds de là.
Les Aborigènes sont épatés de trouver un homme possédant les pouvoirs de leur chef !
« Vous êtes des dieux ! dit Tjapangardi, je suis le sorcier et les dieux ne m’ont pas prévenu de votre visite !
- Oui, dit Tjakamarra, je suis le seul à posséder ces pouvoirs que vous semblez maîtriser ! vous êtes des chamans qui possédez ce pouvoir ?
- Nous avons partagé ces pouvoirs grâce à la trémulonde, et nous avons toutes et tous ces capacités ! Jacou : montre-leur tes pouvoirs ! »
Et je soulève à distance la chaloupe, et la pose quelques pieds plus loin, sous les regards étonnés des Aborigènes.
Pendant la marche vers le village, Sirius demande en aparté à Tjakamarra pourquoi il est le seul a posséder ce pouvoir. Celui-ci lui répond qu’il y a quelque chose qui interdit aux habitants de bénéficier de ces pouvoirs, sous peine de mourir dans d’atroces souffrances !
« Mais comment possèdes-tu alors ce pouvoir ?
- Je ne l’explique pas. J’ai acquis ce pouvoir à la mort de l’ancien chef, mon père, j’ai bu l’eau sacrée de la source qui jaillit au pied du mont Uluru, sous la grotte, et me suis trouvé nanti de ces pouvoirs. Un autre Aborigène, Jampitjinpa, en a bu, et en est mort ! Tjapangardi , notre sorcier, qui communique avec les dieux, nous a dit que c’était la volonté des dieux qu’il n’y ait qu’un homme possédant ce pouvoir. Personne n’ose depuis toucher à cette source, et même les animaux s’interdisent de la boire.
- Quand nous irons au mont Uluru, je prélèverai un échantillon de cette eau ! dit alors Sirius. J’ai à bord de mon bateau de quoi analyser cette eau ! Mais dans mon pays, nous cueillons la plante et la faisons bouillir pour en boire l’extrait.
- Cela est impossible ! dit Tjakamarra, les gardiens de la grotte, les munkiris frappeurs géants en défendent farouchement l’accès ! Le dernier a avoir pénétré dans la grotte en est ressorti lacéré de toutes parts et est devenu fou !
- Nous avons emmené avec nous des vêtements protecteurs qui empêcheront les munkiris de nous lacérer les jambes !
- Mais ils vous sautent sur le corps !
- Comment avez-vous accédé dans la grotte ?
- Avec des torches ! il fait noir à l’intérieur !
- Ceci explique pourquoi les leevancliffus, pardon, les munkiris vous ont attaqués ! Ils ont horreur de la lumière, et la chaleur du feu est néfaste aux plantes ! Nous accédons dans notre grotte en aveugle, à tâtons, et nous cueillons les plantes qui poussent sur la paroi de la grotte, et les enfermons dans un sac étanche afin qu’elle ne soient pas affectées par la lumière en sortant de la grotte. Le traitement et la consommation se font dans le noir total !
Quand pouvons-nous aller au mont Uluru ?
- Dès demain, nous irons en volant. Si vos disciples volent aussi, ils pourront nous accompagner ! Nous partirons tôt le matin, il faut toute une journée de vol pour y arriver ! Mais cela va fâcher Tjapangardi, notre sorcier ! »
La troupe arrive au village, les huttes sont au trois quart enterrées pour échapper à la chaleur de l’été, une grande bâche recouvre la place au centre du village.
« Venez ! Sortez de vos huttes, nous avons des visiteurs ! dit Tjakamarra.
A ces mots, des femmes, des enfants et des hommes, blonds pour la plupart, sortent des huttes. Ils sont grands, bien six pieds cinq pouces, les femmes ont des seins bien ronds et fermes, les hommes sont équipés d’un appareil conséquent, certains portent un étui pénien.
- Voici le chaman Sirius, chef de cette expédition, ses disciples et le chaman Eadrich et sa compagne. Ils sont nos invités ! Ils parlent très bien notre langue ! Accordez-leurs l’hospitalité. »
Dans un coin du village, un enclos renferme de drôles de volatiles, haut de six pieds ! Je suis impressionné par ces oiseaux !
« Ce sont des Kalayas ! Nous les élevons pour leurs œufs et pour leur viande ! dit une fille du village, je m’appelle Nampitjinpa et j’ai dix sept ans !
Nampitjinpa est une belle blonde de six pieds six pouces, aux cheveux longs qui retombent sur ses seins ronds, une toison dorée cache son entrejambe.
Veux-tu que nous allions nous promener tous les deux seuls ? me demande-t-elle, alors que je sens une attirance pour cette fille.
- Volontiers ! » dis-je, elle voit bien sûr une manifestation du désir, mais fait comme si de rien n’était, et m’entraine à travers les hautes herbes, jusqu’à une clairière ou paissent de drôles d’animaux. Ils sont comme des souris géantes de sept pieds de haut, avec une queue énorme sur laquelle ils se reposent. Dans une poche sur le ventre, des bébés laissent apparaître leur tête.
« Ce sont des Malus ! De la famille des Itaritjari. Ceux qui ont une poche devant. Ne crains rien, ceux là sont apprivoisés.
Viens, assieds- toi sur ces herbes douces.
Et Nampitjinpa s’assoie à coté de moi, et commence à me caresser , maintenant je montre une franche envie, ce qui ravit la blonde.
Nous nous embrassons et nous couchons dans l’herbe, en nous enlaçant…
Dans le village, les habitants invitent les voyageurs à s’assoir autour d’une grande table, sous la bâche sur la place du village.
Des mets divers sont ainsi disposés, des viandes séchées, de Kalaya et de malu, des omelettes froides d’œufs de Kalaya, des boissons diverses, du lait de coco, un alcool à base de lait de Malu fermenté, des fruits divers et variés, que les Mayas ne connaissent pas…
« Ce soir, quand la Grande Mer se sera retirée, nous irons chercher des coques dans le sable ! dit Napaltjarri, une belle femme blonde d’une quarantaine d’année.
- Napaltjarri est notre référente de la cuisine, c’est elle qui connaît les qualités et les vertus de chaque met, chaque fruit, chaque coquille, chaque racine et chaque boisson que nous consommons ! dit Tjakamarra. Ce soir, quand nous reviendrons de la mer, elle vous fera goûter un met délicieux à base de coquillages dont elle a le secret.
- Merci de nous accueillir ainsi ! dit Eadrich.
- C’est une tradition, dit Tjakamarra, d’accueillir les visiteurs, ils ne sont pas nombreux ! vous êtes les premiers depuis de nombreuses lunes à accoster ici ! »
Le soir venu, tout le monde se rend sur la plage, armé de pioches et de seaux, l'eau s’est retirée à plusieurs centaines de pas.
La récolte des fruits de mer est abondante, les seaux sont tous remplis.
Et c’est le retour vers le village, Napaltjarri demande aux filles Akna, Itzel et Chillán si elles veulent bien participer à l’élaboration du plat, ce qu’elles acceptent volontiers.
Napaltjarri prépare quelques herbes, des épices variées, et explique aux Mayas les dosages pour avoir tel ou tel effet !
« Pour avoir les attirances des hommes, dit-elle, il faut ajouter cette épice qui augmente le désir et la durée des rapports intimes ! C’est vous qui choisissez votre compagnon pour cela, en lui présentant le plat épicé , et vous le mangez ensemble !
- Mais les hommes, nous les choisissons comme nous voulons ? demande Chillán.
- Oui ! dit Napaltjarri, ce soir, ce sont les femmes qui sont décideuses ! Ainsi en est-il de la tradition ! Demain, ce sera au tour des hommes !
- Mais les hommes ont des compagnes, des enfants ! dit alors Akna, que vont-elles penser ?
- Rassurez-vous, la tradition est dans les deux sens, demain ce seront leurs compagnes qui pourront être choisies ! »
Pendant le repas du soir, alors que les plats sont près, trois assiettes sont à destination de trois hommes parmi les Aborigènes !
Akna pose son assiette devant un grand blond d’une trentaine d’années.
« Comment t’appelle-tu, beau blond ? demande Akna.
- Je suis Tjupurrurla, le petit-fils de la doyenne, Napurrurla. Je suis enchanté que tu m’aies choisi ! Viens t’assoir à côté de moi et mangeons !
Itzel a repéré un Aborigène qui sourit en croisant son regard. Elle pose son assiette devant lui et dit :
- Je suis Itzel ! et toi, comment te nommes-tu ?
- Je suis Tjangala, j’ai vingt neuf ans. Viens t’assoir !
Chillán a repéré un jeune Aborigène, et va poser son assiette devant lui.
- Je m’appelle Chillán, et toi ?
Le garçon alors se lève, et déjà son pénis se dresse !
- Je m’appelle Tjampitjinpa, je suis le frère de Nampitjinpa, qui est assise avec Jacou, j’ai vingt ans. Tu es très belle ! Mangeons vite ce plat et allons nous aimer ! »
Une fois le repas terminé, Les convives restent à table, et se font servir des alcools digestifs, après ce festin de fruits de mer.
Mais les trois garçons choisis par les filles Mayas, les entrainent dans une hutte, ou toutes et tous se retrouvent sur des paillasses…
Les trois couples rejoignent ensuite la grande table, à leurs mines réjouies tout le monde sait que ce fut une partie de plaisirs mutuels, et que la tradition est perpétuée !
« Nous devons maintenant aller nous coucher ! dit le chef Tjakamarra, demain, nous nous levons à l’aube pour voler jusqu’au mont Uluru ! Sirius ! Tes amis nous accompagnent-ils toutes et tous ?
- Jacou viendra, répond Sirius, ainsi qu’Eadrich, mais vous, les filles vous n’y êtes pas obligées ! C’est un long voyage, vous pourriez rester avec nos hôtes !
- Oui Sirius, tu as raison ! dit alors Akna, nous allons rester avec les Aborigènes, et faire plus ample connaissance ! Napaltjarri a surement encore des recettes à nous apprendre !
- C’est vrai ! dit Napaltjarri, je vous montrerai des recettes des plus intéressantes ! »
Nous sommes tous hébergés dans la grande hutte, nettoyée entretemps.
La trémulonde
Le lendemain, à l’aube, la chaleur est déjà présente, et c’est nus mais armés, que Tjakamarra, Sirius, Eadrich et moi-même nous apprêtons à nous envoler vers le Sud, et le mont Uluru.
Sirius a en bandoulière, outre son arc et son carquois, un sac rempli de protections contre les munkiris, des sacs vides destinés à ramener les plantes de la grotte, une gourde pour prélever l’eau sacrée, et deux épées pour écarter les bestioles dans la grotte.
« C’est le contact du métal qui les repousse ! » dit-il à Tjakamarra.
Et chacun emporte son arc et ses flèches, quelques victuailles, et de l’eau en quantité suffisante.
Le voyage durera toute la journée, et autant pour le retour !
« Nous serons de retour dans deux jours ! dit Tjakamarra.
- Vous allez fâcher les dieux, si vous pénétrez dans cette grotte ! dit Tjapangardi. Vous n’en sortirez pas vivants ! Marmoo va vous punir !
Sirius communique alors avec le chef, qui maitrise aussi la pensée, pour lui dire qu’il ne croit pas aux dieux que Tjapangardi invoque, et qu’il ne doit pas avoir de crainte, pour la grotte.
- Je ne crains pas ces dieux, répond le chef en pensées, seul le sorcier semble encore croire en leurs pouvoirs, et assure que mes pouvoirs viennent d’eux ! »
Et c’est l’envol, salué par les Mayas et les Aborigènes.
Le vol se passe sans problème, nous sommes à une haute altitude, ou l’air, bien que plus rare y est plus frais. On se rend compte à cette altitude de l’immensité de cette île !
A midi, nous nous posons dans une clairière dans la steppe des hautes herbes.
« Il faut faire attention aux wanampis, les serpents d’eau, qui cherchent la fraicheur dans les hautes herbes. Il y en a beaucoup par ici ! dit Tjakamarra. Leur morsure peut être mortelle ! Restons sur les rochers pour manger ! »
Après le repas tiré du sac, nous voilà repartis en vol pour le Sud.
Et dans la soirée, le mont Uluru, impressionnant, seul relief à perte de vue, se dresse devant nous.
« Je propose, si cela vous convient, de manger un morceau, et d’aller ce soir encore prélever les trémulondes et l’eau sacrée, et de repartir pour faire le voyage de nuit, moins chaud qu’à l’aller ! dit Sirius. Jacou et Eadrich ! Vous en sentez-vous capables ?
- Oui Maître ! Sans soucis ! dis-je.
- Pas de problème ! dit Eadrich. Si on peut être au village avant demain soir, c’est bien !
Il a bien compris que la tradition du village se rapportera aux garçons invités, donc lui aussi, demain soir ! Ce qui fait éclater de rire Sirius et sourire Tjakamarra.
- Et toi, Tjakamarra, qu’en penses-tu ?
- Je suis d’accord ! Je demanderai à Napaltjarri de prévoir un fortifiant pour vous, vous aurez quand même plus de vingt heures de vol à votre actif !
- Alors mangeons ! Tu viendras avec moi dans la grotte, Tjakamarra, j’ai les équipements nécessaires !
Et nous voilà devant la grotte, les trémulondes masquent l’entrée et s’agitent devant Sirius et Tjakamarra, qui les écartent avec leurs épées. Sirius a bien expliqué au chef le mode opératoire, et c’est ensemble qu’ils pénètrent dans la grotte, ou le noir est total.
À tâtons, ils trouvent les trémulondes qui poussent sur les parois, et cueillent chacun quelques branches pour les enfourner dans les sacs, qu’ils referment bien avant de sortir.
« Je sens des coups de queues contre mes jambes, dit Tjakamarra, prêt à paniquer.
- Ne crains rien, les protections sont suffisantes ! Sers-toi de ton épée pour les écarter, mais doucement, ils s’en iront tous seuls !
Et effectivement, les leevancliffus s’écartent au contact du métal de la lame, et les deux intrus ressortent de la grotte, indemnes.
- J’ai eu la frousse ! avoue le chef !
- À vous ! nous dit alors Sirius à Eadrich et moi. Il nous en faut encore pour préparer des potions pour tout le monde !
Et, après avoir enfilé les protections, munis des épées, nous pénétrons dans la grotte, pour en ressortir quelques instants plus tard, cueillette faîte, nos sacs sont remplis.
Pendant ce temps, Sirius fait des prélèvement de plantes situées au dessus, au dessous et autour de la grotte, à des fins d’analyses.
- Voilà qui est fait ! Descendons au pied du mont, sous la grotte pour prélever l’eau, et rentrons ! »
L’eau coule encore, en un faible filet qui fait du goutte à goutte, bientôt, la source ne coulera plus ! Une odeur caractéristique émane de la source, Sirius croit la reconnaître. Il évite de la respirer.
« La saison des pluies est dans trois lunes, là, la source coulera à nouveau à flot ! » dit Tjakamarra.
La gourde de Sirius finit par être pleine, et nous reprenons notre vol direction le Nord. La nuit est tombée, mais le ciel est clair, et la lune montante éclaire quelque peu notre route, nous ne volons pas haut.
Au matin, nous faisons une halte sur les rochers qui chauffent déjà au soleil, et nous nous rassasions de viande séchée en buvant une grande rasade d’eau, avant de repartir. Il reste encore quelque heures de vol, nous serons rendus pour midi.
Le secret de l’eau sacrée
Le vol se passe sans problème, et nous arrivons vers midi au village, acclamés par les habitants qui ne nous attendaient pas si tôt ! Sirius demande à Tjakamarra de lui fournir un lieu parfaitement noir, le chef fait couvrir sa hutte, de façon que la nuit l’envahisse.
Le sorcier veut assister à ce qui se passe dans la hutte du chef, mais Sirius s’y oppose.
« Chac et Ahmakiq, dieux des Mayas s’y opposent ! dit Sirius, et tes dieux respectent ce choix ! »
Dans la hutte, Sirius prépare la potion, assisté d’Eadrich et de moi-même, il a suffisamment de trémulonde pour en préparer une grande quantité. Il rajoute quelques gouttes de la potion synthétisée des Xantarèsiens, ce qui permettra à quiconque de bénéficier des pouvoirs de la potion, sans avoir cueilli la trémulonde.
Puis, une fois dehors, il demande à Tjakamarra de lui fournir une goutte de son sang.
Le chef trouve cette demande très étrange, mais il se pique le doigt et fait perler une goutte de sang dans une écuelle rouge que Sirius lui tend.
Sirius demande alors, si quelqu’un de la famille de l’Aborigène décédé à la source est parmi eux.
Tjampitjinpa, le jeune Aborigène choisi par Chillán hier soir, s’avance, en disant que c’était son père, Jampitjinpa, qui avait bu l’eau sacrée est en est mort.
« Alors, j’ai besoin aussi d’une goutte de ton sang ! »
Le jeune garçon s’exécute et donne une goutte de son sang dans une deuxième écuelle, verte, et Sirius ramène les deux écuelles dans la hutte de Tjakamarra.
« Quels maléfices prépares-tu ? demande Tjapangardi le sorcier.
- Juste des examens pour comprendre pourquoi Jampitjinpa est mort, et pas Tjakamarra ! Je t’inviterai à assister à ces examens plus tard, je dois d’abord aller chercher quelques ingrédients à bord de notre bateau ! »
Et il part en volant jusqu’au bateau ancré au large dans la baie, et en revient rapidement, un sac en bandoulière.
« Je vais faire mes examens devant tout le monde ! Tjapangardi, tu vas m’assister ! installons-nous à la grande table sur la place, à l’ombre. D’abord, je vais déterminer quelles sont les substances que contient l’eau sacrée que j’ai ramenée ! Tjapangardi, tu vas verser un peu d’eau sacrée dans trois récipients différents. Sans la respirer ! »
Le sorcier fait ce que demande Sirius, prudemment, il craint l’eau sacrée comme il craint les dieux ! Mais il ne comprend pas quel est le but.
Sirius sort de son sac trois fioles contenant des extraits de plantes.
Dans la première fiole, il a de l’extrait de trémulonde qu’il verse dans l’eau du premier récipient. L’eau devient trouble et jaune.
Dans le deuxième récipient, il verse une poudre extraite de la deuxième fiole, l’eau devient verte !
Dans le troisième récipient, une autre poudre fait virer l’eau au rouge. Il y rajoute la poudre du deuxième récipient, et l’eau redevient claire.
« Nous expliqueras-tu tout ceci ? dit Tjapangardi, vraiment intrigué, ainsi que toutes et tous les Aborigènes qui assistent à l’expérience.
- Voilà mon expérience, dit Sirius. Dans le premier récipient, j’ai versé de l’extrait de trémulonde, l’eau trouble signifie que la trémulonde est déjà dissoute dans cette eau !
Mais dans le deuxième récipient, j’ai versé de l’extrait de cyanure en poudre, qui vient des amandes amères de mon pays. C’est un violent poison ! L’eau est devenue verte, cela veut dire qu’elle contient du cyanure ! Je m’en doutais dès que j’ai senti l’eau à la source !
Dans le troisième récipient, un puissant antidote a coloré l’eau en rouge et en rajoutant du cyanure, l’eau est redevenue limpide.
Maintenant, Jacou, va me chercher les deux écuelles dans la hutte du chef !
Je reviens avec les deux écuelles.
- Je vais verser de l’eau sacrée sur ces gouttes de sang, dit Sirius, pour les diluer ! »
Une fois les deux liquides préparés, d’un rose léger, Sirius verse l’extrait de cyanure dans les deux écuelles.
L’écuelle verte, celle du jeune Tjampitjinpa, voit son contenu se colorer en vert. Par contre, aucune réaction en mettant le cyanure dans l’écuelle rouge.
« C’est bien ce que je pensais ! Le sang du chef Tjakamarra contient un antidote, il est immunisé contre le poison. Par contre celui de Tjampitjinpa ne contient pas d’antidote, c’est la raison pour laquelle ton père est mort, Tjampitjinpa !
- Mais alors, tu peux nous dire qui peut boire cette eau sacrée avec une goutte de notre sang ! dit le sorcier.
- Oui Tjapangardi, donne moi une goutte de ton sang et tu le sauras !
Mais le test révèle que Tjapangardi n’est pas immunisé contre le cyanure.
Bientôt, tout le village est testé, et, à part les enfants de Tjakamarra, Tjangala et Nangala, personne n’est immunisé contre ce poison !
Prenant en aparté le chef Tjakamarra, Sirius lui demande comment il se fait que ce soit lui, le chef. Celui-ci lui répond que l’ancien chef était son père, et que le prochain sera son fils ! Il en est ainsi depuis des générations !
Sirius comprend comment la sélection s’est faite, et seul ceux qui étaient immunisés contre le cyanure pouvaient devenir chef, en buvant l’eau empoisonnée !
Puis il lui demande s’il serait opportun de faire bénéficier la population du village de la potion qu’il vient de préparer.
Avec son accord, Sirius propose alors à Tjapangardi le sorcier de bénéficier de ces pouvoirs en buvant la potion qu’il a préparé à l’aide de ses dieux mayas. Il lui assure que les dieux se sont entendus, que Marmoo, le dieu maléfique est destitué, et que Baïame, le dieu créateur veut que son représentant bénéficie des pouvoirs que possède Tjakamarra.
« Tu dois boire cette potion, qui va t’endormir, et à ton réveil, dans une heure, tu sera nanti de ces pouvoirs ! Tu pourras déplacer les objets à distance, tu pourras communiquer par la pensée, et tu pourras voler ! »
Le sorcier s’allonge alors au sol, et non sans crainte, avale la fiole de potion que lui tend Sirius. Il ne tarde pas à s’endormir.
« Eadrich et Jacou ! Voici un somnifère pour vous qui veillez depuis hier matin ! si vous voulez être en forme ce soir, il vous faut dormir un peu ! N’ayez crainte, je vous réveillerai à temps !
- Merci Maître ! dis-je, je me couche aussitôt, accompagné par Eadrich, et nous ne tardons pas à nous endormir.
- Aborigènes superbes et généreux ! proclame alors Sirius, quand votre sorcier se réveillera, vous pourrez constater les pouvoirs qu’il possédera, et chacun d’entre vous, Hommes, femmes, et enfants, pourrez en bénéficier !
Ce soir, non seulement vous nous ferez honneur en nous laissant choisir parmi vos filles et vos épouses, comme le veut votre tradition, mais vous fêterez une nouvelle ère, ou vous pourrez vous déplacer dans les airs, soulever les charges les plus lourdes, et communiquer entre vous par la pensée !
- Nous allons préparer des mets d’exception ! dit alors Napaltjarri, j’ai été assistée par vos filles Mayas, et nous avons déjà préparé des saveurs nouvelles pour nous qui vont vous plaire à coup sûr ! »
Quelques temps plus tard, le sorcier se réveille, il se demande s’il a rêvé qu’il pouvait voler !
« Non, Tjapangardi ! Tu n’as pas rêvé ! lui dit par la pensée Sirius . Viens vers moi ! En volant ! Tu peux le faire !
Le sorcier alors se lève, et essaie de sauter , reste en l’air, et va doucement vers Sirius, tout étonné de ce qu’il réalise.
- Tu dois maîtriser tes pouvoirs, mais tu y arriveras vite ! Essaie de me soulever, en tendant ta main vers moi et en pensant me lever !
Et le sorcier fait ce que le Maya lui dit, et le soulève de quelques pieds !
Repose-moi doucement, s’il te plaît ! lui dit-il mentalement, et le sorcier le repose au sol.
- Comment te sens-tu ? lui demande le chef Tjakamarra.
- Très bien ! C’est fantastique ! répond le sorcier.
- Maintenant, dit alors Sirius, vous autres les habitants, si vous avez une heure devant vous, c’est le moment d’essayer !
Et tout le village alors s’allonge, boit la potion et s’endort.
Il ne reste que Sirius, Itzel Akna, Tjakamarra et Tjapangardi réveillés.
- Tjakamarra, bien que déjà nanti de ces pouvoirs, tu devrais aussi boire la potion de la trémulonde, pour être sûr que l’eau sacrée ne te nuira pas à la longue !
- Tu as raison, Sirius, je vais m’allonger aussi ! Et il boit une rasade de la potion, et s’endort aussitôt.
S’adressant à ses disciples Itzel et Akna, Sirius leur dit qu’il va aussi faire un petit somme, et qu’elles le réveillent quand le village se réveillera ! Et qu’elles fassent à leur guise, mais qu’elles veillent sur Tjapangardi !
Et seules Itzel et Akna restent avec le sorcier.
- Sorcier ! Connais -tu les plaisirs de la chair , lui demande Itzel .
- Que nenni ! répond celui-ci. Ma vie est au service des dieux !
- Les dieux t’ont permis de bénéficier des pouvoirs que tu possèdes maintenant, lui rétorque Akna, alors que hier encore tu disais qu’ils te le défendaient !
- C’est ma foi vrai ! Vous croyez que les dieux veulent que je fasse acte de chair ?
- Nos dieux mayas, que nous côtoyons, nous ont dit que oui ! Viens par ici, sur cette paillasse, et laisse toi faire …
Après ces ébats où le sorcier a perdu sa virginité, les trois amants se retrouvent allongés à coté de tout le village endormi.
Des malus, curieux, sont venus voir ce qu’il se passe, voyant tout le monde allongé.
Et même les papas, appelés aussi dingos, sont venus flairer du côté des cuisines, sans surveillance !
Heureusement, Les jumelles réagissent, et en un ‘ Ho !’ font fuir et les malus, et les papas.
Le temps a passé, les villageois commencent à se réveiller, les enfants sont les premiers à maîtriser le vol et s’amusent déjà comme des fous au dessus du village, se percutant parfois, sans gravité heureusement.
Les Aborigènes découvrent leurs pouvoirs, communiquent entre eux, entendent des pensées de partout, et ont du mal a faire le tri au début.
Itzel et Akna réveillent le Maître, qui en voyant Tjapangardi sans son étui pénien comprend que ses disciples ont bien pris soin du sorcier !
Celui-ci aborde un large sourire, et tous les habitants trouvent qu’il a quelque chose de changé, en plus de l’absence de son étui pénien.
Bientôt, tout le village est au fait des pouvoirs que chacun maîtrise de mieux en mieux !
Sirius va nous réveiller Eadrich et moi, et bientôt nous sommes toutes et tous réunis autour de la grande table sur la place.
Napaltjarri a préparé les plats que les hommes invités vont présenter aux femmes de leur choix.
Sirius porte son dévolu sur Nakamarra, la femme du chef.
« C’est un honneur pour moi que tu choisisses ma compagne ! » lui dit Tjakamarra.
Eadrich hésite, il a repéré deux filles parfaitement identiques, et ne sait laquelle choisir ! Napanangka ou Nampinangka, deux jumelles de dix sept ans.
Le chef Tjakamarra, ressentant le trouble du Chaman, lui propose par la pensée de choisir les deux !
Alors, muni de son plat, Eadrich va s’assoir entre les deux filles, en leur disant qu’elles sont choisies ensemble ! Cela ravit les jumelles, qui sont encore vierges.
Jacou, quant à lui, choisit Nampitjinpa, qui lui avait déjà donné bien du plaisir dans les herbes douces, en compagnie des malus.
Le sorcier demande à Napaltjarri de lui préparer aussi un plat, il veut faire honneur aux disciples de Sirius !
Et muni de son plat, il va pour s’assoir entre Itzel et Akna. Mais avant de s’assoir, il prend la parole.
« Villageois ! Les dieux ont voulu que ces étrangers viennent chez nous, nous apporter leurs bienfaits ! Grâce à eux, nous pouvons toutes et tous aborder une nouvelle vie, facilitée par les pouvoirs que nous avons ! Les dieux ont aussi voulu que je ne me concentre plus uniquement sur ma mission de les servir, mais que je sois aussi un Aborigène parmi les Aborigènes ! Ils m’ont initiés, par l’entremise de leurs deux envoyées aux plaisir de la chair, et je vais ce soir leur faire honneur, si elles le veulent !
- Ce sera avec le plus grand plaisir, Tjapangardi ! répondent les jumelles en chœur. Assieds-toi, et mangeons ! »
L’ambiance est à la fête, les Mayas se retirent dans la grande hutte, Les jumelles emmènent le sorcier un peu plus loin, dans sa hutte, Chillán, se retrouvant seule parmi les Aborigènes, se propose à qui le voudra, dans la hutte mise à disposition par le chef.
Les Aborigènes mâles en attendant leur tour dégustent des alcool de fruits et de lait fermentés, les enfants piaillent en virevoltant tous azimuts, les femmes s’emploient à gérer ce joyeux foutoir, prenant aussi du bon temps dans une de leur hutte, avec qui le veut.
Jamais une telle frénésie collective et un tel engouement débridé ne s’était produit au sein de la communauté Aborigène !
Les jours se passent dans le village, Sirius et ses disciples, ainsi qu’Eadrich et sa compagne se préparent à repartir vers leur contrée, le pays maya.
Chillán est enceinte, cela fait maintenant quelques lunes qu’elle n’a plus ses règles, et je suis le géniteur, telle que l’a prédit la prophétie maya.
Le jour du départ est arrivé.
Les habitants Aborigènes aident les Mayas à charger des vivres pour le grand voyage, et c’est avec une grande facilité qu’ils transportent des muids d’eau et des provisions en quantité !
Après des adieux chaleureux l’équipage hisse les voiles et voilà le bateau voguant à nouveau vers le Nord, vers la côte d’où nous sommes partis, le village de Semillero, en faisant une escale sur l’ile des Maoris.
Retour chez les Maoris
Après une lune de navigation, avec des vents contraires, le bateau arrive enfin en vue de l’archipel ou se trouve l’île des Maoris.
« Jacou, tu vas voler vers eux et prévenir Ari’i et ses Maoris de notre arrivée ! »
Et je m’envole, et j’arrive bientôt au milieu du village où je me pose.
« Jacou ! C’est Jacou ! clame Ahu’ura, l’épouse de Ari’i, deux nourrissons blonds accrochés à ses seins.
Jacou ! Regarde ! Je te présente Ariko et Ahura !
- Je suis ravi de les voir ! Bonjour à vous chérubins !
- Et merci à toi de nous avoir donné ces enfants, tous nos souhaits sont exaucés ! dit alors Ari’i en arrivant.
Tous les Maoris accourent voir Jacou.
- Regarde Jacou ! dit Sifera. Voici Mikeï ! Montrant un bébé blond tenu dans les bras de son père, Mikaere.
- C’est formidable ! dis-je. Tous les Maoris ont des enfants ! Les dieux sont avec vous !
- Mais tu es tout seul ? demande alors Hohepa, l’homme-médecine.
- Non, le bateau arrive, il sera dans l’anse dans la soirée !
- Et Sirius, a-t-il trouvé cette plante qui nous permettra de voler ? demande-t-il, impatient.
- Oui-da ! Dès ce soir, vous pourrez tous voler !
Dans la soirée, effectivement, le bateau mouille l’ancre au large, et les cinq Mayas arrivent sur la plage avec la chaloupe.
Ari’i, Hohepa, moi et quelques couples avec leurs jeunes enfants sommes là à les attendre.
« Bienvenue ! dit Ari’i. Venez vous restaurer, nous avons préparé une collation pour vous accueillir !
- Merci Ari’i ! Nous te suivons ! »
En arrivant sur la place, tous les enfants sont réunis, Ahu’ura présente ses enfants Ahura et Ariko, deux magnifiques têtes blondes, et Sifera, que nous avons tenté de féconder pendant une lune, présente son petit Mikeï, tout aussi blond.
Après le repas, délicieux, Sirius prend la parole.
« Amis Maoris, je suis ravi de vous voir heureuses et heureux, entourés de ces enfants qui vous donnent tant de joie !
Je vous ai apporté une plante qui va vous faciliter la vie, la trémulonde, que nous avons trouvée chez les Aborigènes, dans une grande île de la Grande Mer du Sud. Pour en bénéficier, vous allez toutes et tous boire une rasade de cette potion, et vous endormir. A votre réveil ces pouvoirs vous seront acquis, et nous vous aiderons à les maîtriser ! »
Et tous les Maoris s’allongent, les enfants en bas âge sont gardés par les filles Mayas, moi-même et les chamans.
Une heure plus tard, les endormis sortent doucement de leur sommeil forcé, ils écoutent attentivement les conseils des Mayas, Hohepa, impatient de voler, manque de percuter une hutte, sous l’hilarité générale.
Bientôt, tous les habitants, hommes, femmes et grands enfants possèdent les pouvoirs, et s’amusent, tantôt à voler en faisant des pirouettes, tantôt à se soulever mutuellement , tantôt à promener leurs bébés hilares dans les airs, mais la nuit arrivée freine leurs ardeurs.
« Je préconise, dit alors le chef Ari’i, que chacune et chacun regagne sa hutte, et attende demain matin pour expérimenter plus avant les pouvoirs que nos amis nous ont donné ! Cela pourrait être dangereux, dans la nuit ! »
Chacun est d’accord, et tout le monde regagne son domicile, les Mayas quant à eux sont invités à passer la nuit chez le chef.
Le lendemain matin, à la grande table du petit déjeuner, le chef vient voir Sirius.
« Sirius, voici Siféroho, le petit frère de Sifera. Il a toujours été intéressé par les mystères du cosmos, et notre sorcier, Hohepa, ne peut répondre à toutes ses questions. Il demande s’il peut partir avec vous par delà les mers, pour apprendre et trouver des réponses.
- Fais-le venir ! dit alors Sirius, nous appelant, Eadrich et moi par la même occasion.
Quel âge as-tu, mon garçon ?
- J’ai quatorze ans ! répond Siféroho. Je me suis aperçu que vous êtes des érudits, je voudrais apprendre à votre contact ! Je voudrais partir avec vous, si vous voulez de moi, ici, mon avenir n’est pas brillant ! Il n’y a plus de filles pour moi avant que les nouvelles nées soient grandes ! Et Hohepa, malgré son savoir, ne peut répondre à mes questions ! Cela est frustrant ! Voulez-vous bien de moi ? Je vous aiderai à manœuvrer le bateau, faire la cuisine, et toutes les tâches que vous me donnerez, si vous m’acceptez parmi vous !
- Qu’en pensez-vous, compagnons ? nous demande le chaman.
- Moi aussi j’étais avide de connaissances, dis-je, et souviens-toi Sirius, tu m’a pris sous ton aile et je suis devenu ton disciple ! Ne pourrais-tu pas en faire de même pour Siféroho ?
- Pour ma part, ce sera un plaisir que d’enseigner le peu que je sais à ce jeune homme ! dit Eadrich.
- C’est entendu ! Siféroho, tu partiras avec nous sur la mer, et tu deviendra un Maya ! Nous t’enseignerons ce que nous sommes, et tu es d’ors et déjà mon nouveau disciple !
- Vraiment ! dit Siféroho. Je suis le plus heureux des garçons ! Je craignais que vous refusiez ! Merci ! Merci beaucoup !
- Nous partirons d’ici peu ! dit alors Sirius. Fais tes adieux au village, à tes parents, à ta sœur Sifera, ton beau-frère Mikaere et ton neveu Mikeï ! Tu ne les reverras probablement plus !
Nous partirons demain en soirée, avec la marée. Les filles, venez, je vous présente un nouveau compagnon ! Siféroho. Il fera le voyage de retour avec nous, et habitera avec nous dans le village maya, dans les montagnes !
- Bienvenue, Siféroho ! disent en chœur Itzel et Akna.
- Mais c’est qu’il est beau, en plus ! dit Chillán. Devant le regard sombre d’Eadrich, elle ajoute :
Presque aussi beau que toi, mon amour ! » Nous faisant toutes et tous rire.
Les préparatifs du départ se font tranquillement, les provisions abondent dans la cale, les réserves d’eau sont pleine, et les femmes Maoris ont concocté plusieurs plats pour le voyage.
Le lendemain, toutes et tous les Maoris sont sur la plage pour saluer le départ de leurs sauveurs.
Sirius, discrètement, donne une grande fiole de potion au chef Ari’i.
« Voici une réserve de potion qui servira à vos enfants, quand ils seront en mesure de maîtriser leurs corps. Donc vers cinq ou six ans, pas avant ! garde-là précautionneusement, à l’abri de la lumière ! Et n’en fait usage que si besoin ! N’en parle à personne, un tel pouvoir attirerait bien des convoitises ! Je ne sais pas si nous nous reverrons un jour, l’avenir nous le dira !
- Merci Sirius ! Merci à vous toutes et tous pour votre miracle en notre sein ! Merci pour toutes les mères ! Merci pour tous les enfants ! Merci pour notre communauté !
Après des adieux déchirants de Siféroho, celui-ci monte dans la chaloupe, et tient à ramer lui-même jusqu’au bateau !
La marée est propice au départ, l’ancre est levée, les voiles sont hissées, et le bateau cingle vers la côte et le village de Semillero, que nous atteindrons d’ici une lune au mieux.
Le retour des explorateurs
- L’arrivé à Semillero
Pendant une navigation sans problème, les jumelles ont fait connaissance plus approfondie de leur nouveau compagnon Siféroho, en le déniaisant.
Sirius a pris en main son éducation de futur Maya, et lui enseigne la Langue et toutes sortes de matières auxquelles le jeune Maori est assidu. Jacou aussi lui apprend des choses que les chamans lui ont appris, et Eadrich lui enseigne les rituels chamans auxquels il devra se soumettre.
Chillán a un ventre bien rond maintenant, et Eadrich est heureux d’être bientôt père, même s’il sait qu’il n’est pas le père biologique.
Au bout d’un peu plus d’une lune, la terre est en vue ! Je suis désigné pour annoncer notre arrivée au village de Semillero.
J’arrive par les airs, nu, rejoint en vol par deux des gardes du village, les filles Nicteel et Athziri.
« Bienvenue Jacou ! Tu as bien grandi ! dit Nicteel.
- Tout va bien à bord du bateau ? dit Athziri, vous avez fait un long périple !
- Oui ! dis-je, toujours en volant, nous avons visité trois mondes, Les Fujiens, les Maoris et les Aborigènes !
- Tous les habitants du village seront heureux de vous voir ! rajoute Nicteel, la vie a bien changé depuis votre départ ! Le village s’est agrandi ! »
Ils arrivent sur la plage, ou le chef Lalail, et son épouse Chenoa les accueillent.
Au loin, le bateau arrive, et bientôt il accoste à quai au port de Semillero.
Lalail a communiqué à Sirius les nouveaux aménagements du port, maintenant suffisamment grand et profond pour accueillir plusieurs bateaux de cet acabit.
« Bienvenue à Semillero ! » dit le chef Lalail, tandis que les passagers débarquent.
Sirius remarque un grand nombre de jeunes adultes et d’adolescents, qu’il n'avait pas remarqué lors de leur départ !
Lalail lui explique !
« Ces jeunes gens sont des enfants et des jeunes gens sauvés des sacrifices que les chamans nous ont amenés au fil des saisons. Votre village des montagnes, qui a continué à soustraire les sacrifiés aux horribles pratiques sanguinaires des prêtres, ne peut s’agrandir encore, alors qu’ici nous avons toute la place nécessaire !
- Nous avons déjà accueilli douze jeunes, dit Yaak, l’homme médecine du village, ils viennent de Bonampak, Piedras Negras, Copán, Ceibal. Ici ils se refont un avenir au sein de notre communauté ! Elles et ils ont été adoptées par la population, et vivent en paix parmi nous.
- Régulièrement, dit Chenoa, Cadmael amène des nouveaux rescapés, nous leur offrons toute notre hospitalité ! Les premiers sont là depuis trois ans déjà !
N’est-ce pas Farégo !
- Oui ! répond celui-ci. J’étais prêt à être sacrifié sur l’autel de Piedras Negras, mes parents étaient des rebelles à l’autorité du grand prêtre, et ont été tués par ses gardes. Mais les dieux d’or sont apparus, ont tué le K’uhul Ajaw, le grand prêtre, et quelques gardes avant que les autres ne se rendent. Depuis, les prêtres sont les esclaves du peuple de Piedras Negras ! Moi, j’ai été accueilli ici, et j’ai été adopté par Lalail et Chenoa, j’avais seize ans.
Je suis tombé amoureux d’une fille rescapée, Kabila, il y a deux ans, et bientôt, je serai l’heureux papa d’un petit ou d’une petite Maya !
- Oui, dit Kabila, un ventre proéminent annonçant une naissance prochaine, je viens de Copán, ou les dieux d’or ont fait subir les même traitements au K’uhul Ajaw et au grand prêtre de Copán.
- Mais je vois que votre compagne elle aussi attend un heureux avènement ! dit Lalail, voyant débarquer Chillán.
- Oui, répond Sirius. Elle porte en elle le futur grand chaman annoncé par la prophétie des Forces du Cosmos !
Et voici Siféroho, notre nouveau compagnon, qui vient de l’île des Maoris.
- Ce soir, vous êtes toutes et tous nos invités d’honneur ! dit Lalail.
Que l’on prépare la fête pour nos héros de retour ! »
Sirius, mentalement, arrive à joindre Sáasilen, le chef chaman du village dans la montagne, pour annoncer leur arrivée demain, toutes et tous sains et saufs. Et non seulement un heureux avènement à venir, mais aussi un nouveau compagnon, issu des rangs maoris, comme l’avait prédit Babajide.
- Lalail, dit ensuite Sirius, le bateau que vous avez construit est magnifique, et a parfaitement rempli sa mission ! Maintenant, ce bateau est le votre !
- Merci Sirius ! Nous avons construit des petits bateaux pour commercer le long de la côte, celui-là nous permettra d’aller plus loin !
- Les retrouvailles
Le lendemain, les Mayas, moi et Siféroho prenons congé de nos hôtes, et partons en volant vers la montagne. Nous nous sommes chargés des plantes récolté sur l’île de Fuji, et celles des Aborigènes, en plus de toutes les potions et remèdes en tous genre que Sirius avait emporté.
Nous arrivons bientôt sur la place du village où nous sommes acclamés en héros !
Sáasilen réunit les chamans du clan, Babajide, qui est heureux de revoir son fils Eadrich, devenu un fier homme, ainsi que Chillán et son ventre rond, Zãk, et Aápo pour écouter le récit de Sirius. Évidemment, la trémulonde était au cœur des discutions.
De notre côté, moi, les jumelles Itzel et Akna et Siféroho nous sommes réunis sur la place, Je raconte nos aventures depuis ces trois années d’absence.
« Je ne connais pas ces jeunes hommes ! dis-je en désignant les trois frères arrivés après mon départ.
- Je suis Rolink, dix neuf ans, fils de Kramonak, paysan, et Kilihi, et voici mes frères Rufnak, dix huit ans et Patrok, dix sept ans. Nous sommes les rescapés du temple de Xunantunich.
- Enchanté, les garçons, moi je suis Jacou, venu de l’autre côté de la mer de l’Est, et voici Itzel et Akna, elles aussi rescapées de sacrifices par les prêtres, et comme moi disciples de Sirius, notre maître, que vous verrez tantôt.
Vous êtes devenues des vraies femmes ! dis-je aux jumelles Chimalmat et Chimalis qui ont quatorze ans maintenant, et une belle poitrine bien ferme.
Vous aussi, les filles et les garçons rescapés, vous êtes des femmes et des hommes !
Enola et Kaya, dix huit ans. Yuma, dix sept ans et Paco, dix huit ans, Rusta, dix huit ans, Arusti, seize ans. Ruby, dix neuf ans, Oresti et Oreska, seize ans. Jisther, dix neuf ans, Jokara, dix sept ans et Jumothek, quinze ans.
- Toi aussi Jacou, dit Chimalmat, tu est devenu un beau jeune homme ! Tu as treize ans, mais tu en parais dix huit ! Tu as une sacrée mémoire pour te rappeler nos noms et nos âges, après cette longue absence !
- Je sais ! J’ai une bonne mémoire ! Je vous présente Siféroho, il a quatorze ans, il vient d’une île ou vivent les Maoris. Nous avons passé près de deux ans sur cette île, et beaucoup d’enfants blonds sont nés ! dis-je un sourire aux lèvres. Il a fallu repeupler cette communauté, et nous avons donné de notre personne, Sirius, Eadrich et moi !
- Eadrich ? demande Rolink, qui est-ce ?
- C’est le jeune chaman du village, réponds-je, le fils de Babajide et Kuk, que vous connaissez, et le compagnon de Chillán, que vous verrez au repas. Ils faisaient partie de l’expédition.
Mais je ne vois pas le vaisseau Xantarèsien que nous avions ramené ! Et Xoxan ! Que sont-ils devenus ?
- Les Xantarèsiens sont revenus, il y a bien vingt lunes, dit Chimalmat, Xalun était heureux de revoir son frère vivant ! Ils ont réparé provisoirement le vaisseau de Xoxan pour qu’il puisse voler, et c’est Yalip, l’élève pilote et fille de Xocun, qui l’a emmené chez eux dans les étoiles !
- Le vaisseau sera celui des enfants, précise Chimalis, quand il sera remis en état ! Ils ont promis de revenir bientôt, ce qui ne saurait tarder maintenant !
- Les Xantarèsiens ? Le vaisseau ? demande Siféroho.
- Oui Siféroho, explique Chimalis, ce sont des êtres venus d’un autre monde au-delà des étoiles ! Ils se déplacent avec un vaisseau qui parcourt très vite des distances inimaginables ! tu les verras bientôt, ils vont revenir !
- Je vois aussi que le cheptel de chevaux s’est agrandi ! remarqué-je.
- Oui ! dit Kaya. Les juments ont mis bas deux fois déjà ! Nous avons deux poulains et deux pouliches. L’étalon, qui se nomme Fury, est un bon reproducteur !
- Il y a plein de nouvelles constructions, le long de la forêt ! Constate Akna.
- Oui ! dit Chimalmat. Nous avons construit des maisons pour toutes les familles qui ont été sauvées, et des appartements pour les enfants, afin qu’ils soient autonomes !
Bonarak a fabriqué des meubles, tables, chaises, armoires, lits, pour toutes les demeures.
La première maison, n° 1, est habitée par Ataklug et Astiri, à côté, n° 2, il y a Bonarak et Jyslan, la troisième, n°3, c’est Kilhiro et Beatik, et la n°4, Kramonak et Kilihi. La n° 5 est vacante pour le moment. Eadrich et Chillán pourront y habiter !
Plus loin, ce sont nos appartements ! il y en a quinze, numérotés de 6 à 20.
Je vis avec Rusta dans le n°6, Chimalis est avec Rolink dans le n° 7, Enola est avec Paco au n°8, Kaya avec Yuma au n°9, Rufnak avec Oresti au n°10, Patrok est avec Oreska au n°11. Ruby et Arusti vivent aussi ensemble au n°12, Jisther est seule, au n°13, Jokara aussi est seule, au n° 14 et Jumothek vit encore avec ses parents Kilhiro et Beatik au n° 3.
- Et il y a une surprise ! dit Chimalis. Deux appartements, pour toi Akna, le n° 15, et toi Itzel le n° 16 ! Il y avait quatre appartements vacants, tu pourras prendre le n° 17, Siféroho ! Et toi, Jacou, tu auras le n°18 !
- C’est superbe ! dit Itzel. Il y a aussi des bâtiments de l’autre côté !
- Oui ! dit Yuma. Il y a, dit-il en tendant la main :
- Une menuiserie pour Bonarak.
- Une forge pour Ataklug et son élève Rusta.
- Un cabinet de médecine, pour Zãk et Kilhiro, et les élèves Jisther et Arusti.
- Une écurie pour les chevaux de Kaya, assistée de Oreska et Oresti.
- Une échoppe pour Kramonak, Enola, et leurs recrues Astiri, Jyslan et Beatik.
- Une salle de garde pour nos gardes Cadmael, Gabor, Fabio, Ian, Sachihiro, et leurs nouveaux apprentis Chimalmat, Chimalis, Ruby, Paco et moi.
- Un atelier de cuisine et de pâtisserie est aussi installé à coté de la demeure de Babajide, dit Chimalis, pour Sacniete en cuisine, avec Dacey, et pour Kuk en pâtisserie, avec Xoc, et les dames des nouveaux artisans : Astiri, l’épouse d’Ataklug le forgeron, Jyslan, l’épouse de Bonarak le menuisier, Beatik, l’épouse de Kilhiro l’homme-médecine, et Kilihi, l’épouse du paysan Kramonak.
- Et toutes les femmes, dit Chimalmat, assistent une fois par semaine à un entrainement donné par les épouses des gardes, Ikta, Sirènut et Irpak, tous les hommes aussi une fois par semaine, dispensé par Cadmael, Gabor, Fabio, Ian et Sachihiro, suivant leurs disponibilité.
- Je vois que le village est devenu une vraie cité Maya ! dis-je. J’en suis bien aise ! »
La grande table est dressée, et toutes et tous nous nous retrouvons autour, nus, le temps est clément en cette fin d’été. Chacun écoutant les anecdotes des uns et des autres sur notre périple au-delà des mers de l’Ouest.
Chapitre VII La vie dans les montagnes
- Altar de Los Sacrificios
- Le retour des Xantarèsiens
- Le ravin de la Préhistoire
- L’orage
- Les Destinées des Forces Cosmiques
Altar de los Sacrificios
Cadmael et Ian, en mission de reconnaissance à Altar de los Sacrificios, sont de retour.
« C’est une grande cité ! raconte Cadmael. Nous avons pu voir la misère qui règne dans les bas quartiers, alors que les prêtres, protégés par les gardes, font bombance.
- Des sacrifices sont prévus dans deux jours à Altar de los Sacrificios ! dit Ian. Le K’uhul Ajaw, Proktek, est un être vil et sans scrupules, il n’hésitera pas à massacrer trois familles qui n’ont pas pu payer l’impôt qu’il a levé. Cela fait trois hommes, trois femmes et six enfants !
- Le peuple est tenu par une armée de gardes, ajoute Cadmael, sous les ordre des prêtres, ils sont bien trente, qui les terrorisent. Le grand prêtre lui aussi est un vil personnage, qui réclame des filles pour ses dix prêtres et lui à chaque lune !
- Le K’uhul Ajaw a appris ce qu’il s’est passé dans les autres cités, précise Ian. Il veut se protéger, et il a recruté des gardes supplémentaires, des pirates de la côte est. Une bonne vingtaine.
- Nous allons agir ! dit Sáasilen. Il faut en finir avec ces sacrifices ! Altar est le dernier bastion de cette barbarie, nous allons y remédier ! Cet après-midi, après la sieste, nous établirons un plan d’attaque de la cité ! Mais pour l’heure, mangeons ! »
Après le repas, alors que la sieste semble de mise une fois la grande table débarrassée par toutes et tous les attablés, et que Ian, assisté de Chimalis, veillent sur le village, Jisther et Jokara proposent à Siféroho de l’aider à s’installer dans sa nouvelle demeure, ce qu’il accepte bien volontiers.
Il ne le sais pas encore, mais elles ont aussi d’autres desseins que l’aménagement de l’appartement ! Et elles ne manquent pas de lui faire savoir, ce qu’il apprécie, en leur montrant toute sa joie dressée entre ses jambes.
« Oh oui ! pense-t-il. Je vais m’y plaire, chez les Mayas ! »
Un conseil de guerre est réuni autour de la grande table.
Sáasilen expose les faits.
« Le K’uhul Ajaw a obtenu l’aide de pirates, qui sont venus sur la côte est. Il faut éradiquer cette aide, et supprimer un éventuel renfort de ce côté ! Dès demain, nous irons supprimer ces pirates, mais il faut aujourd’hui encore les repérer afin de monter une opération radicale !
Gabor et Sachihiro sont partis chercher et trouver leur navire, et évaluer le nombre de pirates.
Sirius, tu rempliras le rôle du grand prêtre du temple de Xantarès, tu devras convaincre la population de ne plus suivre les prêtres !
Babajide, avec Eadrich, vous serez les dieux, et Zãk et Aápo, vous serez les prêtres nus à leurs côté, armés de sarbacanes, bien sûr !
Ian et Sachihiro, vous serez les prêtres aux cotés de Sirius. Yuma et Paco, vous serez au dessus, prêts à intervenir ! Vous devrez supprimer les prêtres et le grand prêtre dès que possible.
Akna, Itzel, Chimalmat et Chimalis, vous trouverez le refuge des gardes, et d’en haut, vous les décimerez !
Et vous, les femmes des gardes, Ikta, Sirènut et Irpak, vous vous occuperez des prisonniers, probablement retenus dans le temple, au sommet de la pyramide, avec mon aide et celle de Sacniete. Jacou, tu seras avec elles, en surveillance.
Ruby et Rusta, vous êtes responsables de la sécurité du village pendant notre absence !
Toute la population devra être et rester en armes jusqu’à notre retour ! »
Gabor et Sachihiro sont de retour, il ont trouvé facilement le navire pirate.
« Ils sont tous à bord, venant de la côte, on en a dénombré trente. Ils vont probablement passer la nuit sur le bateau ! Ce serait le moment d’attaquer ! »
Le branle-bas de combat est alors donné. Chacun et chacune se munit de plusieurs carquois et de leurs arcs.
Zãk a préparé des flèches qui explosent en percutant et incendient tout ce qu’il y a autour !
Et rapidement, tout le monde est prêt, et s’envole vers la côte.
Sáasilen, Fabio, Ian, Gabor et Sachihiro en tête, suivi de Sirius, moi, Akna, Itzel, Chimalmat, Chimalis, Yuma, Paco, Ruby, et Cadmael s’est chargé des flèches explosives.
Bientôt, le bateau est en vue.
Sirius tire le premier, et tue net la vigie dans son panier en haut du mat, sans bruit.
Puis, une volée de flèches s’abat sur le pont, éliminant tous ceux qui s’y trouvent.
Cadmael envoie une première flèche qui pénètre tout juste par la porte de la cale, et explose à l’intérieur, faisant jaillir tous ceux qui s’y trouvent. Ils sont immanquablement fauchés dès leur sortie.
Une deuxième flèche explosive pénètre par l’écoutille et explose dans la cambuse. Une troisième allume le pont arrière.
Bientôt, toutes les voiles flambent, le bateau est en flammes, les pirates survivants se jettent à l’eau et les Mayas font un carton sur ces cibles dans l’eau. Une chaloupe tente de s’échapper, mais explose transpercée par une flèche de Cadmael.
Sáasilen nous envoie alors, Sirius et moi, voir s’il y a du mouvement du côté de la cité, pendant que le nettoyage se poursuit.
Peu de temps plus tard, plus une âme ne vit autour du bateau, qui n’est plus qu’un immense brasier.
Nous revenons, Sirius et moi, et signalons des mouvements de troupes se dirigeant vers la plage, des pirates et des gardes. Une douzaine, dont trois à cheval.
« Bien ! dit Sáasilen, nous allons les accueillir ! Attendons qu’ils soient en bord de mer, qu’ils constatent la disparition du bateau, et là nous nous occuperons d’eux !
Une fois sur la plage, les gardes et les pirates constatent l’amère défaite, puis tombent criblés de flèches.
- Yuma, Paco, Ruby ! dit Sáasilen, Prenez ces chevaux, et ramenez-les au village !
-Fabio, Ian ! prenez les frusques des pirates, et grimez-vous, vous allez vous mêler aux habitant pour savoir s’ils sont au fait de ce qui se trame ».
Et les deux gardes, une fois grimés en paysans avec les guenilles des pirates, s’envolent vers Altar de los Sacrificios, se posent discrètement à la lisière de la forêt, et pénètrent dans la cité.
C’est l’effervescence ! Les gardes courent dans tous les sens, les prêtres se réfugient dans le temple, et Proktek, entouré d’une dizaine de gardes, attend le retour de ses hommes de la plage.
Ce sont les prêtres, du haut de la pyramide, qui ont vu le bateau en feu et ont donné l’alarme.
Mais personne ne vient, et le K’uhul Ajaw va se réfugier dans son palais, toujours entouré de sa garde.
Le grand prêtre arrive devant le palais, au milieu des habitants inquiets qui demandent ce qu’il se passe, et demande à Proktek d’avancer la cérémonie à ce soir, avant qu’il ne soit trop tard !
« Les dieux le veulent ! Commandez l’exécution maintenant ! »
Ce furent ses dernières paroles, il s’effondre alors au milieu des gardes, mort. Fabio, dissimulé parmi la foule, lui a décoché une fléchette au curare, foudroyante !
Voyant cela, le K’uhul Ajaw se précipite à l’intérieur du palais, mais avant que les portes ne se ferment, tombe en avant, et ne bouge plus. Ian a sévi.
La population est subjuguée ! Le K’uhul Ajaw et le grand prêtre sont morts !
Les gardes sont désemparés ! Le capitaine des gardes, alors donne l’ordre d’aller au temple, et les vingt gardes restant s’y précipitent.
Ian envoie un message d’urgence aux Mayas sur la plage : qu’ils se précipitent au temple, il y a danger pour les prisonniers !
Eux-mêmes se faufilant dans la foule, arrivent en même temps que les gardes au temple.
Les prêtres sont là, et demandent où est leur grand prêtre.
Saasilen mis au courant de ces évènements précipités, alors prend une décision.
Il arrive, nu dans le ciel et se fait passer pour Chac, dieu de la pluie, Sirius alors est Ahmakiq, dieu de l’agriculture ! Rejoints par Ian et Fabio, qui se sont débarrassés de leurs frusques puantes.
« Peuple d’Altar de los Sacrificios, dit Saasilen, je suis Chac ! Les dieux ne veulent pas de sacrifices ! Les prêtres n’ont jamais été nos représentants ! Ce sont des bandits qui s’enrichissaient avec le grand prêtre et le K’uhul Ajaw, à vos dépens !
- Je suis Ahmakiq ! dit alors Sirius. Soldats, vous n’avez plus à obéir aux prêtres !
- Vous n’avez pas le droit ! dit un prêtre. Vous n’êtes pas des…et il tombe, raide mort.
- Prêtres ! dit alors Ahmakiq, soumettez-vous, débarrassez-vous de vos atours, vos bijoux vos habits, ou mourrez ! Maintenant !
Les prêtres paniqués, se déshabillent et nus demande la pitié des dieux.
- Capitaine ! dit Chac , faites arrêter ces félons et mettez-les aux fers ! Libérez les prisonniers et mettez y ceux-là !
Le capitaine se range du côté des dieux, et fait emmener les prêtres aux fers.
Les prisonniers sont libérés, et Sirius leur dit :
Je suis Ahmakiq ! Vous allez sortir par l’arrière du temple, vous êtes dorénavant sous notre protection !
Il y a trois hommes, trois femmes et six enfants, adolescents.
Arrivés derrière le temple, à l’abri des regards de la population, ils sont pris en charge par les Mayas, qui les prennent, chacun un, et les ramènent en volant jusqu’au village.
Il ne reste plus que Sáasilen et Sirius, dans les airs, face à la population maintenant réunie sur les marches du temple. Ian est resté en couverture, derrière eux, arc bandé.
« Peuple de la cité ! dit Chac , dorénavant, la cité s’appellera Altar !
Il n’y aura plus de sacrifices ! Vous avez été exploité pendant des années par ces êtres immondes qui se faisaient passer pour nos représentants ! Il n’en était rien ! Ils n’étaient que des escrocs qui profitaient de vous !
- Vous êtes libres maintenant ! dit Ahmakiq. Les richesses de Proktek, du grand prêtre et des prêtres vous appartiennent ! partagez-les équitablement entre vous ! Votre destin est dorénavant entre vos mains, faites de cette cité une cité florissante, nouez des liens amicaux et commerciaux avec les autres cités mayas, qui sont elles aussi délivrées du joug des K’uhul Ajaw et des prêtres !
- Nous ne voulons pas de sacrifices, dit Chac. Nous voulons que le peuple vive heureux ! Vous pouvez, vous devez vivre heureux ! Cela sera notre satisfaction !
- Peuple d’Altar ! Avez-vous compris ce que veulent les dieux ! crie alors Ian, derrière eux dans le ciel.
Une clameur monte alors :
- Oui ! Nous avons compris ! Gloire à Ahmakiq ! Gloire à Chac !
- Capitaine des gardes ! dit Chac, vous êtes chargé par les dieux d’organiser des élections en vue d’une vraie démocratie, au sein de laquelle vous serez responsable de la sécurité ! A ce prix, vous serez épargnés et pardonnés des méfaits et exactions que vous avez perpétrés sous les ordres des félons !
- Je jure moi, Aristruk, capitaine des gardes d’Altar, que je suivrai vos directives ! Ô dieux ! Mais le K’uhul Ajaw avait fait appel aux pirates de la côte !
- Ne vous souciez pas d’eux, les dieux s’en sont chargé, ils n’existent plus !
Leurs dépouilles gisent sur la plage, vous irez les ensevelir, ainsi que ceux que la mer rejettera !
- Nous vous laissons avec vos habitants, Travaillez, défrichez, labourez, semez, récoltez, aidez-vous les uns les autres, et votre cité bientôt sera prospère pour toutes et tous !
- Nous partons maintenant, mais nous reviendrons voir vos progrès ! ne nous décevez pas !
Au revoir, peuple d’Altar !
Et les dieux, ainsi que leur garde disparaissent dans les cieux.
La population, un moment immobile, se met à danser de joie, à s’embrasser, à se serrer les uns contre les autres, à serrer les mains des gardes, tout le monde veut ce nouveau départ initié par les dieux.
Arrivés au village, Sáasilen, Sirius et Ian se joignent aux autres pour écouter les récits des rescapés. Les filles leur ont donné un bain et des soins, ils avaient les poignets écorchés par les liens qui les entravaient.
« Ian et Fabio ! dit Sáasilen, vous avez précipité le mouvement !
- Oui ! dit Fabio. Le grand prêtre voulait faire exécuter les prisonniers immédiatement ! Les gardes l’auraient fait, s’ils en avaient eu l’ordre ! J’ai du intervenir avant qu’il ne le donne !
- Et c’était aussi l’occasion de se débarrasser de Proktek, dit Ian, il était à portée de fléchette !
-Tout est bien qui finit bien ! Vous avez bien réagi ! dit alors Sáasilen. Notre projet de demain n’est plus d’actualité ! Nous avons supprimé cette pratique indigne d’un être humain !
Faisons connaissance avec nos rescapés !
- Venez vous installer autour de la table ! dit Sirius aux rescapés qui sortent de la salle de Sudation, emmitouflés dans des tuniques chaudes.
Ne soyez pas effrayés par notre nudité, nous vivons toutes et tous nus quand le temps le permet ! Vous aussi, vous pouvez vous mettre à l’aise, nu, si vous avez trop chaud !
- Racontez-nous votre histoire ! dit Babajide.
- Nous sommes trois frères Je m’appelle Izecha, j’ai quarante ans, voici mon grand frère Izecho, quarante deux ans et mon frère jumeau Izeché. Nous avons épousé trois filles de la cité, voici mon épouse Arina, trente six ans et mes enfants Barika, l’ainée de seize ans, et Barbaka, ma cadette de quinze ans.
- Je suis Izecho, Kermia est mon épouse, elle a trente cinq ans, et mes enfants Azlinka et Azlinki, des jumelles de quinze ans.
- je suis Iséché, voici ma femme Farima, trente cinq ans, et nos enfants : Berkra, elle a seize ans, et Berko, il a douze ans.
- Nous avons monté mes frères et moi, dit Izecho, avec l’aide de nos épouses, une grande exploitation agricole, nous avions un cheval, des vaches, des moutons, des chèvres, des poules, et des grands champs ou nous faisons le commerce de maraîchers dans la cité.
Depuis des années, les prêtres voulaient toujours plus de dîmes, ils nous ont pris nos animaux, et voulaient nous prendre nos filles !
- Nous nous sommes rebellés à cela, dit Izeché, et les avons menacés avec nos fourches, alors ils ont envoyé les gardes qui nous ont fait prisonniers dans les cachots du temple.
- Le grand prêtre est venu ce matin, dit Arina avec des sanglots dans la voix, pour nous dire que nos filles seront offertes aux prêtres ce soir, et que demain, nous aurons l’honneur d’être sacrifiés aux dieux !
- Grâce aux dieux, vous êtes intervenus à temps ! dit Izecha. Vous êtes vous aussi des dieux ? Vos pouvoirs semblent le montrer !
- Je suis Sáasilen, le chef de cette communauté ! Nous ne sommes pas des dieux, nos pouvoirs viennent d’une plante que nous exploitons, et notre intervention est due à notre unique volonté ! Les dieux n’ont rien à voir dans cette affaire !
D’ailleurs nous ne croyons pas aux dieux que les prêtres adoraient ! Leur apparition n’était qu’une mise en scène de notre part pour impressionner les prêtres.
Nous avons délivré toutes les cités mayas du joug des prêtres, Altar de los Sacrificios était la dernière. Dorénavant, plus de sacrifices, plus de guerres entre cités, les Mayas aspirent toutes et tous à vivre heureux !
- Et vous aussi, vous avez un avenir ! dit Zãk. Je suis chaman, et je sais lire dans l’avenir. Vous serez à nouveau prospères, mais vous ne le serez pas ici, nous n’avons pas suffisamment de terres exploitables dans ces montagnes !
Vous pouvez retourner à Altar, ou alors vous établir dans une communauté amie sur le bord de la mer de l’Ouest, où déjà quelques rescapés des prêtres, comme vous, se sont établis.
- Si nous pouvons choisir, dit alors Farima, à Altar, nous n’avons plus rien, alors pourquoi pas le bord de mer ! Qu’en pensez-vous les frères ?
- D'accord ! répondent les trois frères.
- Et on pourra se baigner tous les jours dans la mer ? demande Berko, le plus jeune des enfants.
- Pas de soucis ! répond Jacou, tu pourras t’y baigner matin et soir ! Et nu ! ce sera tellement plus agréable !
- Pour l’heure, dit Sáasilen, nous allons vous faire bénéficier de nos pouvoirs !
- Vrai ? dit Izecho, Nous aurons des pouvoirs ? Comme les dieux ?
- Oui, Izecho, dit Babajide. Les dieux n’existent que dans l’imagination des prêtres ! Et ceux-ci n’ont surement pas les pouvoirs que vous allez acquérir !
- Vous allez pouvoir communiquer par la pensée, reprend Sáasilen, déplacer les charges les plus lourdes à distance, et vous pourrez voler comme nous tous !
- J’étais morte de peur en volant dans les bras de la fille ! dit Berkra.
- Nous aussi ! avouent les jumelles Azlinka et Azlinki.
- Moi j’ai trouvé cela génial ! dit Berko.
- Pourtant tu tremblais en arrivant, lui dit sa sœur Berkra.
- Oui, c’est vrai ! avoue-t-il, en baissant la tête, puis, se redressant, il clame :
Mais après j’ai trouvé ça génial ! Ce qui fait rigoler tout le monde.
-Venez dans la salle de Sudation, dit Zãk, il y a suffisamment de place pour toutes et tous vous allonger. Vous allez boire un philtre que je vous donnerai, vous vous endormirez aussitôt, et à votre réveil, vous pourrez tester vos nouveaux pouvoirs !
- Ce soir, annonce Sáasilen, nous célébrerons la victoire, sur l’obscurantisme, l’ignominie des sacrifices, et la liberté retrouvée de nos amis !
Nous ferons un grand banquet pour fêter ça ! Mais maintenant, suivez Zãk !
Une fois les nouveaux Mayas libres nantis de leurs pouvoirs, ils les testent et en sont époustouflés ! Quels pouvoirs ont ils là !
Bientôt tout le monde passe à table, et ce sont des récits de voyage, des calembours, des rires, des escapades de couples qui se forment et vont se connaître un peu plus, puis reviennent les yeux brillant, se joindre à la fête, la soirée est on ne peut plus festive !
Le retour des Xantarèsiens
Babajide se lève, et réclame le silence.
« Mes amis, Nos visiteurs Xantarèsiens arrivent ! Ils viennent de me l’annoncer !
Pour les nouveaux arrivants, ne vous effrayez pas ! ce sont des êtres venus d’un autre monde, qui vont atterrir là, derrière nous, dans leur vaisseau !
Ces paroles ne rassurent pas les trois frères et leurs familles !
- D’un autre monde ? demande Berko, la voix tremblotante.
- Oui Berko ! n’aie crainte, ce sont des amis ! dis-je, voyant le jeune garçon inquiet.
- Mayas d’Altar ! dit Sirius, et toi, Siféroho, jeune Maori avide de connaissances, vous allez assister à quelque chose que peu de Terriens connaissent ! L’arrivée d’extraterrestres ! Nous ne sommes pas seuls dans l’univers ! Parmi les étoiles, il y a des milliers de mondes où la vie existe , comme ici, sur Terre ! Ceux que vos ancêtres ont pris pour des dieux, ne sont que des habitants d’autres mondes qui nous ont rendu visite ! Leurs intentions sont pacifiques ! Ce sont des explorateurs, comme moi-même je le suis sur Terre.
Vous n’avez aucune crainte à avoir, ce sont des amis qui arrivent ! Babajide ! Tu sais qui vient, n’est-ce pas !
- Oui Sirius ! Ce sont les enfants de Xocun et Yalyx, avec des enfants d’autres Xantarèsiens, qui veulent connaître ces humains qui les fascinent !
Je suis ravi de revoir les garçons Xsara et Xcorus, mais surtout les filles Yalip, Yamen, Yeres et Yidom. Mon membre ne peut s’empêcher de se dresser au souvenir des bons moments passés avec elles !
Peu de temps plus tard, le vaisseau atterrit, sans bruit, dans un grand champ de lumière.
La porte s’abaisse, et Xoxan apparait, seul.
Je vais vers lui, et le salue.
« Bienvenue, Xoxan ! Tu es seul ?
- Oh non ! Le vaisseau est rempli de jeunes qui ne demandent qu’à sortir ! Je ne suis que l’éclaireur ! Je suis content de te voir, Jacou ! Ca fait quelques Xions !
- En effet Xoxan ! C’est toi le commandant de ce vaisseau !
- Que nenni ! Je ne suis que le navigateur ! La cheffe, c’est Yalip ! Elle a les aptitudes pour cela !
- Mais alors, qu’attendent les autres pour sortir ?
- Ils sont quatorze au total ! dit le navigateur, il faut de la place !
Alors je crie :
- Xioro ! Fais sortir les Xantarèsiens ! »
« « Volontiers, Jacou ! Ce n’est pas la peine de crier ! C’est un plaisir que de t’entendre ! » » dit-il de sa voix métallique.
« Pour moi aussi, Xioro !
Et les Xantarèsiens sortent du vaisseau, les enfants que les Terriens connaissent en tête, puis les autres. Il y a sept filles et sept garçons.
Bienvenue sur la Terre ! dis-je.
- Merci Jacou, dit Yalip. Tu as bien grandi ! Pour ceux et celles qui ne nous connaissent pas, je suis Yalip, la cheffe de cette expédition. Xoxan, notre navigateur, est aussi notre mature référent.
Voici mes sœurs Yamen, Yeres et Yidom, et mes frères Xsara et Xcorus.
- Et voici des cousines, dit Yamen, les sœurs Yannes, Yannis, Yinnos, et leurs frères Xennos, Xinnus, Xonniut et Xionan.
- Et un ami, dit Xsara, Xuris.
- Enchanté ! dis-je. Je vous présente Azlinka et Azlinki, elles sont jumelles et ont quinze ans, Barika, seize ans, Barbaka, quinze ans, Berkra, seize ans et Berko, douze ans.
Nous les avons sauvé d’une mort atroce, avec leurs parents, ils étaient destinés à être sacrifié au dieux !
Et voici Siféroho, quatorze ans, c’est un Maori qui vient des îles que nous avons visité lors de notre voyage et qui maintenant fait partie de notre communauté.
- Nous sommes venus avec nos cousins et ami, dit Yidom, pour que vous, Terriens, leur montriez votre façon de forniquer, nous leur avons raconté, et ils ont beaucoup insisté pour venir goûter aux joies terriennes ! Nous nous sommes abstenues pendant le voyage, sur les conseils de Xioro, afin d’être performantes aujourd’hui !
- Xioro, qui s’est mis en symbiose avec Xon, leur a déjà tout appris de la théorie, dit Yalip.
- Il ne leur manque que la pratique ! dit Xcorus.
- Ah ! Voilà une belle façon de faire connaissance ! fais je remarquer..
Et se retournant vers la grande table où tout le village est réuni, je demande à Sáasilen ce qu’il en est.
- J’ai bien entendu vos dialogues, bien sûr, les volontaires pourront participer, Mais les nouveaux arrivants ne sont peut-être pas aussi chaud que vous pour ce genre d’expérience !
L’ainé des trois frères nouvellement arrivés, Izecho, prend la parole.
- J’ai bien compris que chez vous, la fornication n’est pas un sujet tabou, et que chacun peut à sa guise s’y adonner comme bon lui semble ! Nos enfants n’ont pas été élevés dans cette voie, c’est pourquoi je leur demande ce qu’ils en pensent ! »
Azlinka et Azlinki, en chœur répondent qu’elles sont vierges, mais qu’elle aimeraient beaucoup tenter cette expérience !
Barika et Barbaka, en pouffant de rire, avouent qu’elles ont déjà expérimenté avec un garçon, et qu’elles voudraient bien regoûter à ces plaisirs ! Leurs parents, Izecho et Kermia, sont étonnés de l’apprendre !
Berkra elle aussi n’est plus vierge, ce qui surprend Izeché et Farima, et elle est d’accord de tenter l’expérience !
Berko, lui, ne sais pas trop quoi en penser. Ils s’adonne parfois à des plaisirs solitaires mais n’a pas encore eu l’occasion d’essayer cela avec une fille !
« Quant à moi, dit Siféroho, je n’ai eu qu’une occasion d’être déniaisé, et ce sera un plaisir d’en apprendre plus !
- Et vous, habitants du village , demande Sáasilen vous êtes en couples pour la plupart, que pensez-vous de la proposition des jeunes Xantarèsiennes et Xantarèsiens ?
- Nous sommes d’accord, Rusta et moi, dit Chimalis.
- Nous aussi, avec Rolink, dit Chimalmat.
- Paco et moi aussi ! dit Enola.
- Moi et Kaya aussi, dit Yuma.
- Rufnak et moi avec, dit Oresti.
- Patrok aussi avec moi ! dit Oreska.
- Ruby et moi aussi ! dit Arusti.
- Je suis partante ! dit Jisther.
- Moi aussi ! dit Jokara.
- Moi aussi je veux bien essayer ! dit timidement Jumothek.
- Nous veillerons sur eux ! dit Eadrich. N’est ce pas Chillan !
- Oui ! volontiers ! répond-elle, excitée.
- Nous aussi nous veillerons sur tout ce monde, Akna et moi, dit Itzel.
Bien ! dit Zãk. Il va me falloir un peu de temps pour préparer quelques potions pour avoir plus de plaisirs ! Pendant ce temps, allez préparer la hutte de Sudation, enlevez les bancs et les tables, et faites une grande place !
J’ai compté, avec Jacou, vous êtes quarante trois ! Vingt-cinq filles et dix-huit garçons.
Une grande fête se prépare ! Les jeunes y vont à cœur-joie pour les préparatifs, les Adultes préparent les nécessaires pour la nuit, des serviettes en quantité, de l’eau pour se laver, des victuailles pour les coups de faiblesse , des boissons revitalisantes, et moult potions en tout genre pour que tout ce beau monde tienne toute la nuit.
« Xioro, pourrais-tu initier les nouveaux venus afin qu’ils soient à l’aise ? demandé-je. Ils sont huit, Les six rescapés Mayas, Jumothek et le Maori Siféroho.
« « Volontiers Jacou ! Emmène-les dans la salle en bas du vaisseau ! » »
Aussitôt, je vais chercher Azlinka, Azlinki, Barika, Barbaka, Berkra, Berko, Jumothek et Siféroho, et les emmène dans le vaisseau, dans la salle sont préparées huit couches, sur lesquelles je leur demande de s’allonger, et de boire la potion qui leur est présentée sur un petit plateau qui sort d’une trappe dans la paroi.
- Buvez ceci, et allongez-vous, fermez les yeux, il y en a pour dix minutes, et vous serez aptes comme nous toutes et tous !
- Aptes à, quoi ? Demande Berko.
- Aptes à avoir un phallus conséquent, et à forniquer en recevant et en donnant du plaisir. Maintenant, faîtes silence, Xioro, l’entité virtuelle de ce vaisseau veille sur vous ! Je viendrai vous chercher en temps voulu ! Ne craignez rien ! »
Et je retourne à la hutte de Sudation voir où en sont les préparatifs.
Tout est prêt, il ne manque que les convives ! Chacun est mandé par la pensée par Zãk, qui à l’entrée de la hutte, distribue une rasade de potion qui permet de jouir sans faiblir.
Les Xantarèsiens sont les premiers appelés ils arrivent tout gaillards, les garçons affichant clairement leurs envies.
Les uns après les autres, ils arrivent, boivent la potion, et s’installent dans la hutte de Sudation, sur des coussins, à même le sol.
Bientôt, il ne manque que les endormis du vaisseau, je vais les chercher, et après avoir moi aussi bu la potion, je m’installe avec les autres.
Eadrich et Chillán se sont mis un peu à l’écart, ils ne veulent pas gêner, mais comptent bien profiter de cette nuit aussi !
Akna et Itzel ferment la porte, Zãk reste dehors.
A la grande table, il reste les adultes. Bien sûr, les chamans, Sáasilen, chef du village, et Sacniete, Aápo et Xoc, Babajide et Kuk, Zãk et Dacey, toutes et tous sont restés nus ;
Les gardes, Gabor et Sirènut, Fabio et Irpak, Cadmael et Ikta, Ian, et Sachihiro, nus également ;
Ataklug le forgeron et Astiri son épouse, Bonarak le menuisier et Jyslan son épouse, Kilhiro l’homme-médecine et Beatik son épouse, qui eux ont enfilé une tunique ;
Les nouveaux venus, Izecha et Arina, Izecho et Kermia, Izeché et Farima, habillés ;
Et le Xantarèsien, Xoxan, nu.
Du côté de la hutte de Sudation on entend des gémissements de plaisir…
« Nous avons pour coutume, dit Sáasilen, lorsque nos enfants se découvrent, en s’isolant dans la hutte de Sudation, de nous mélanger sexuellement ici-même, sur cette grande table, Zãk nous a préparé quelques délicatesses à boire et à manger pour la soirée !
- Nous n’avons pas coutume de cela ! dit Izeché ! Nous étions fidèles à nos épouses jusqu’à ce jour !
- Vous n’êtes pas obligé de suivre notre coutume, vous pouvez rester fidèles entre vous, cela ne nuira en rien ! Vous pouvez aussi vous retirer pour ne pas être tentés, ou gênés par nos ébats ! Vous êtes entièrement libres de faire ce qui vous semble bien, et nul n’aura la moindre objection !
- Si tu n’y vois pas d’objection, Izecha, dit Arina, je n’ai jamais forniqué qu’avec toi ! j’aimerai essayer avec d’autres !
- Moi aussi ! dit Farima. Nos coutumes, Izeché, nos dieux, nous devons les oublier, et vivre joyeusement avec les Mayas, et profiter des plaisirs qu’ils nous offrent, après nous avoir offert la liberté et la vie !
- C’est pareil pour moi ! dit Kermia ! Toi aussi Izecho tu éprouveras des plaisirs que tu t’interdisais jusqu’à ce jour, Laissons faire la nature !
- Alors, les frangins, dit Izecho, faisons ce que demandent nos épouses ! Mélangeons-nous ! »
Et Zãk passe chez toutes et tous pour distribuer la potion...
La nuit est bien avancée, chacune et chacun se couvre d’une tunique chaude, et reste ainsi assis à table à discuter les uns avec les autres.
De la hutte de sudation, des cris de jouissances émanent toujours, ils n’en n’ont pas fini, les jeunes !
Puis nous sommes toutes et tous invités à sortir et prendre une douche derrière la hutte, pour se laver de tous les fluides répandus partout sur nous, sur elles, en elles…
Des tuniques chaudes sont prévues, les adultes ont préparé tout cela pendant les ébats des jeunes.
Bientôt, le jour va se lever, il va falloir nettoyer la hutte de Sudation pour la rendre à nouveau apte à sa fonction !
Tous les adultes sont allé se coucher, à part deux qui sont restés à la grande table, les gardes Ian et Sachihiro, qui veillent à la tranquillité des jeunes.
Le matin venu, après quelques trop courtes heures de sommeil, les Mayas s’apprêtent à accompagner les nouveaux venus, Izecha, son épouse Arina et leurs enfants Barika et Barbaka, Izecho, son épouse Kermia, et leurs filles Azlinka et Azlinki, et Izeché, son épouse Farima, et leurs enfants Berkra et Berko vers leur nouvelle vie, au sein du village de Semillero, sur la côte, au bord de la grande mer d’Ouest.
« Nous allons aller à Semillero en volant ! dit Sirius.
Les enfants, pensez-vous en être capables ? Vous avez mis vos corps à rude épreuve cette nuit !
- Je vais vous donner un fortifiant ! dit Zãk, apportant une amphore d’un philtre de sa composition.
Buvez chacune et chacun une gorgée de ce breuvage, cela vous donnera de l’énergie. »
Une fois la boisson avalée, Sirius, que j’accompagne après avoir aussi pris une rasade du philtre de Zãk, et escorté par Ian et Sachihiro, donne le signal du départ. Lalail, le chef du village de Semillero est prévenu, il nous attend.
Sirius et moi sommes nus, un arc en bandoulière, mais les nouveaux ont enfilé une tunique pour le voyage. Les gardes sont nus et armés eux aussi.
Après un vol sans problème, le groupe se pose sur la place du village. Nous sommes accueilli par Lalail et les habitants, tous nus, dont les derniers arrivés, rescapés eux aussi des sacrifices mayas.
« Bienvenue, amis ! dit le chef du village, ici vous pourrez recommencer une nouvelle vie, sans tracas ni soucis, vous êtes libres ! Nous avons des maisons pour vous ! vous aurez aussi des champs pour exercer votre métier, nous avons besoins d’agriculteurs !
- Nous vivons toutes et tous nus dans le village, vous vous y ferez aussi ! dit Chenoa, l’épouse de Lalail.
- Pas de soucis ! dit Izecha. Nous étions nus dans la montagne ! déshabillons-nous de suite ! dit-il à ses frères, et les trois frères tombent leur tunique, leurs femmes et leurs enfants font de même.
- Puis-je aller faire trempette ? demande Berko.
- Mais oui mon garçon, vas-y ! Allez vous tremper les enfants ! dit Lalail.
- Ouiiiii ! dit le garçon en courant nu vers la plage.
Aussitôt, les enfants et moi-même le rejoignons et nous nous amusons , nus dans l’eau, rejoints par les enfants du village..
Sirius fait les présentations.
-Voici Lalail, c’est le chef du village, et Chenoa est son épouse.
- Et voici l’homme-médecine, Yaak, dit Lalail, le menuisier Aaj, et son épouse Litza, le forgeron Akbal, et son épouse Lool Beh, le maître charpentier Chakpaakat, Ikal, le chef de la garde du village, et son épouse, la garde Athziri. Vous connaitrez tout le monde d’ici quelques temps !
- Et voici les derniers rescapés des sacrifices, reprend Sirius, ils viennent de la cité d’Altar. Izecha, son épouse Arina et leurs enfants Barika et Barbaka, Izecho, son épouse Kermia, et leurs filles Azlinka et Azlinki, Izeché, son épouse Farima, et leurs enfants Berkra et Berko.
- Vous restez pour partager notre repas, Sirius, n’est-ce pas ? dit Chenoa. Nos pécheurs ont ramené du poisson ce matin !
- Ce serait indélicat de refuser, n’est-ce pas mes amis, s’adressant à Ian et Sachihiro.
Ceux-ci acceptent volontiers l’invitation, d’autant que du poisson frais, ils n’en mangent pas tous les jours !
Sirius prend Yaak en aparté, il lui donne une boite de pommade, et lui explique.
- C’est une pommade confectionné par Zãk, notre chaman médecin. Les enfants en auront besoin, ils ont découvert les plaisirs de la fornication cette nuit et s’y sont adonné jusqu’à l’aube ! Leurs parties intimes sont encore heurtées et ils en auront besoin ! Ils sont affranchis et tu peux leur parler franchement de leurs sexes. Eux hésiterons peut-être.
- Tous ? demande Yaak.
- Oui ! même le plus jeune, Berko, qui s’en est donné à cœur-joie avec les filles ! Dit Sirius en souriant, faisant rire l’homme-médecine.
Il est midi, la grande table est dressé sur la place, tout le monde est là, chacun fait connaissance avec les nouveaux venus, le poisson est décliné en sauce, frit, en salade, farci, tout le monde se régale.
Lalail prend la parole.
« Chers amis, et vous chers Mayas de la montagne, nous sommes à nouveau comblés, de nouveaux habitants nous arrivent grâce à vous, maintenant, notre petit village est devenu une cité Maya !
Nous sommes heureux ! L’éradication de cette ignominie qu’étaient les sacrifices perpétrés par les prêtres est un signe de l’avenir heureux qui attend tous ces êtres que vous nous avez amenés !
Merci pour les pouvoirs que vous nous avez donnés, et qui ont changé nos vies ! »
Et toute la population applaudit les héros qui ont tant fait pour le village.
Je me mets debout sur la table et prends la parole.
« Je ne suis encore qu’un enfant, malgré mes airs de jeune homme. J’ai grandi au sein des Mayas de la montagne, et ai reçu l’enseignement des chamans et de leurs savoirs. Je n’ai pas le pouvoir de prédire l’avenir, pourtant je suis sûr que ces enfants sont l’avenir de Semillero ! Je suis heureux que le village vive en paix et que vous toutes et tous soyez heureux ! Cela se voit ! Merci Lalail d’accueillir ces familles éprouvées et de leur offrir le plus bel avenir qu’elles puissent souhaiter ! »
Et tous les enfants accourent vers moi et m’embrassent, me serrent dans leurs bras.
Des instants de grande émotion !
Sirius alors annonce notre départ pour lui, moi, et les gardes Ian et Sachihiro. Tout le monde se congratule, s’embrasse, et se serre les mains. Sous les saluts de tout le village, les quatre Mayas s’envolent vers la montagne.
Nous arrivons au cours de l’après-midi au village, les Xantarèsiens sont toujours là.
Sirius convoque l’agriculteur, Kramonak, et ses disciples, Enola, Astiri, Jyslan et Beatik. et leur demande de le suivre à sa hutte. Il leur confie des plantes en pots.
« Vous allez repiquer ces plantes en terre fertile, ce sont des plantes qui poussaient exclusivement sur le flan est du volcan de Fuji, une île que nous avons visitée. Vous prendrez bien soin de cette plante, Kramonak, que nous appellerons la cicatrisante. Elle a des vertus dans ce sens !
- Oui Sirius ! tu peux compter sur moi, j’en prendrai le plus grand soin ! Mes assistants seront aussi aux petits soins pour elle !
- Oui Maître Sirius, vous pouvez nous faire confiance ! dit Enola.
- Je vais en garder une, pour la soumettre à Xioro, voir ce qu’il en pense !
Et tandis que Kramonak et ses assistants se chargent des pots, Sirius se dirige vers le vaisseau et appelle :
- Xioro ! Pourrais-tu analyser cette plante, et me dire ses vertus ? »
« « Oui Sirius ! Dépose-là sur ce plateau ! » »
Et un plateau sort d’une trappe dans la paroi du vaisseau, Sirius y pose la plante.
Je suis intrigué, et me rapproche de mon maître.
« Maitre ! Est-ce la plante du volcan ?
- Oui Jacou ! Xioro va me dire tout ce qu’il peut savoir sur elle ! »
Le plateau réapparait, avec la plante.
« « Elle a des propriétés étranges ! un taux de coagulation hors du commun ! Elle permet de fermer les plaies ! Elle est comestible, et peut fermer les plaies internes ! Elle est auto-féconde ! C’est une plante que nous ne connaissons pas dans l’univers ! la première que j’analyse ! Où l’as-tu trouvé ? » »
« Sur le flan du volcan de l’île Fuji ! je l’ai cueilli juste avant l’éruption du volcan, qui a détruit toute l’île. »
« « Elle a aussi des vertus de prolongation de la vie ! Ce n’est pas la seule plante que tu ais, je lis dans ton esprit que tu en a d’autres que tu a fait planter ici ! » »
« On ne peut rien te cacher, Xioro ! dit Sirius en rigolant.
- Ah, ça ! lui dis-je, il sait tout sur nous ! en tous cas sur moi ! C’est Xon qui lui a transmis toutes les données qu’il a enregistré sur nous ! »
« « Peux-tu me confier celle-ci pour que je fasse des analyse et des tests plus approfondis ? » »
« Volontiers, Xioro ! nous sommes curieux de savoir tous les secrets de cette plante unique ! Et voici des exemplaires de la trémulonde, celle qui pousse sur l’île du Sud, chez les Aborigènes. Elle est restée dans ce sac et n’a pas vu la lumière du jour depuis que je l’ai coupé. Peux-tu l’analyser et voir les différences par rapport à celle que nous t’avons ramené récemment de nos montagnes ? »
Et tandis que le plateau sur lequel est posé le pot de la plante rentre dans la trappe de la paroi, une autre trappe s’ouvre et un plateau apparaît. Sirius y dépose le sac de la trémulonde et le plateau se retracte aussitôt, et la trappe se ferme.
« « Je te ferai savoir mes conclusions ! » »
« Merci à toi ! Xioro ! »
Le ravin de la préhistoire
Kaya me propose d’aller faire une balade à cheval, pour essayer les chevaux ramenés d’Altar, j’accepte volontiers ! Je me munis néanmoins d’un arc et d’un carquois, Kaya fait de même.
Oreska et Oresti décident de se joindre à nous, armées elles aussi, et nous partons vers le plateau, là d’où a surgi le tigre à dents de sabre, il y a quelques années.
Tandis que nous trottons non loin de la falaise, nus sur nos destriers, un serpent jaillit et effraie le cheval de Kaya, celui-ci fait une embardée et glisse dans le ravin, entrainant Kaya dans sa chute.
Elle tombe du cheval et heurte violemment un rocher dans sa chute, et disparaît dans l’épaisse végétation avec son cheval.
Je décoche une flèche qui tue le serpent, et me dépêche de voler dans le ravin, au secours de Kaya. Je l’appelle, mentalement, de vive voix, mais elle ne donne plus de signe de vie !
Alors j’envoie les jumelles Oreska et Oresti chercher du secours au village.
Pendant ce temps, je descends en volant, doucement vers le fond du ravin, je ne vois ni Kaya, ni son cheval. Il commence à faire plus sombre, le soleil n’arrive pas à percer cette épaisse couche de végétation luxuriante qui semble pousser sur les arbres.
Plus bas, je retrouve le cheval, il s’est rompu le cou sur un rocher et git empalé dans les arbres.
Toujours pas de traces de Kaya !
Yuma, Ian et Sachihiro arrivent en haut de la falaise, je leur demande mentalement de me rejoindre et ils descendent prudemment, l’arc bandé pendant que je continue ma descente. Nul ne sait quels dangers nous guettent dans ce ravin !
Nous descendons prudemment. Un rugissement se fait entendre plus bas, est-ce un tigre à dent de sabre ? Je continue encore ma descente, prudemment, les autres arrivent au dessus de moi, tout aussi prudents.
Nous continuons ainsi notre descente entre les arbres enchevêtrés, l’un en dessous de l’autre, à la recherche de Kaya.
Il fait de plus en plus sombre.
Au loin, sur ma gauche, j’ aperçois un animal gigantesque, de bien trente pieds de haut, avec un long cou et une gueule qui pourrait avaler un cheval en entier ! mais il n’a pas l’air de nous avoir vu, et continue à brouter les feuillages des arbres.
« Vous avez vu le monstre sur votre gauche ? demandé-je mentalement à Yuma, Sachihiro et Ian.
- Oui ! Quel monstre ! pense Yuma. Tachons de ne pas nous faire voir, il serait vite sur nous ! »
Enfin, dans la pénombre, j’aperçois Kaya, elle est inconsciente, et plusieurs animaux s’approchent d’elle en grognant. Probablement pour se disputer cette proie pour eux seuls !
D’une flèche, puis une deuxième, malgré l’obscurité, j’abats l’animal le plus proche de Kaya, un grand fauve, Ian arrive avec Yuma et ils la soulèvent à distance pour la soustraire aux autres fauves, qui se jettent sur cette nouvelle proie que je viens de leur offrir.
Avec l’aide de Yuma, Kaya est remonté jusqu’en haut de la falaise, Sachihiro fait le gué. Zãk est là qui attend pour l’ausculter. Oreska et Oresti sont rejointes par leurs compagnons Patrok et Rufnak, armés d’arcs, et prêts à les défendre .
Sachihiro et moi couvrons leurs arrières pendant la montée et nous faisons bien ! Un gigantesque oiseau de plusieurs dizaines de pieds d’envergure nous fonce dessus, heureusement gêné par les gigantesques branches enchevêtrées, un monstre avec un énorme bec denté redoutable et un cri strident qui vous glace le sang !
Quelques flèches finissent par le terrasser, nous visons les yeux et la gueule du monstre, sa peau est trop épaisse pour laisser pénétrer les flèches !
L’oiseau tombe de branches en branches, et chute au sol, aussitôt assailli par une meute de fauves qui le dévorent. La dure loi de la jungle, pensé-je.
Le cheval mort, empalé dans les arbres, est déjà assailli par une multitude d’animaux, des insectes géants, des oiseaux de toutes tailles avec des becs dentés, des félins avec des crètes sur le dos, qui le dépècent sur place, se disputent les morceaux, et finissent par faire tomber la carcasse en bas des arbres, aussitôt envahie par toute sorte de prédateurs.
Kaya est saine et sauve, elle s’est assommée, en se cognant la tête en tombant, le cuir chevelu est ouvert à un endroit, les branchages ont ralenti sa chute dans le ravin, elle a quelques écorchures sur sa peau nue, mais elle n’a apparemment pas d’autres blessures.
Toujours inconsciente, Yuma la transporte doucement, suivi des gardes et nous fermons la marche, avec Zãk.
Arrivés au village, au bout d’un moment, Kaya reprend conscience, après que Zãk lui ait fait des sutures sur son cuir chevelu ouvert, et soigné les écorchures qui ne sont que superficielles. Elle n’aura pas de séquelles physiques ! Elle a le crâne solide ! Une boisson revigorante la réveille complètement.
« Que s’est-il passé ? demande-t-elle. Yuma est à ses côtés, il était inquiet, lui aussi !
- Ton cheval a fait une embardée en voyant un serpent, dis-je, et vous êtes tombés dans le ravin. Ton cheval s’est rompu les os, il n’a pas survécu ! Tu as de la chance qu’on t’ai trouvée à temps ! Tu étais entourée de fauves prêts à te dévorer ! Mais je leur ai donné une autre proie, en abattant un des fauves !
- Je te dois la vie, Jacou !
- Remercie Yuma et Ian qui t’ont sorti de ce ravin !
Ce devait être une balade tranquille, dis-je, où nous aurions trouvé un coin pour nous amuser entre nous, mais le destin en a décidé autrement !
- Ce n’est que partie remise ! dit Kaya. Et j’ai besoin d’une bonne sudation ! M’accompagnerez-vous avec Yuma, Jacou, Oreska et Oresti ?
- Volontiers ! disent les jumelles en chœur, avec Patrok et Rufnak. Moi, je suis partant aussi ! Cette aventure nous a quand même bouleversé, et un peu de bien-être nous fera du bien !
- Je vais d’abord rendre compte à mon maître Sirius, dis-je, rapport aux monstres que nous avons vu, je vous rejoins par la suite. »
Je retrouve mon maitre Sirius près du vaisseau, en discussion avec Xioro. Il a eu vent d’une chute de cheval, sans plus de détails.
Je lui raconte ce qu’il s’est passé, le serpent, la chute, les monstres et le secours par Yuma et Ian.
« Quels étaient ces monstres, Maître ?
- Des animaux des temps anciens, qui peuplaient la Terre avant le grand cataclysme qui les a tous anéantis, saufs ceux qui sont restés dans ce ravin ! Comme le tigre à dents de sabre qui a apparu il y a des années.
- Mais les oiseaux, il y en avait un gigantesque de bien trente pieds d’envergure, avec un bec énorme, qui m’aurait coupé en deux ! Avec Ian, nous avons eu du mal à l’abattre ! Pourquoi ne sortait il pas de ce ravin ? En trois coups d’ailes il aurait pu se hisser sur le plateau ! »
« « Ce sont des dinosaures, il craignent la lumière du jour, après des centaines d’années dans l’obscurité ! C’est pour cela qu’ils ne sont jamais sortis du ravin ! La lumière les aveugle ! » »
« Merci Xioro pour cette précision ! dit Sirius. Xioro a analysé la trémulonde des Aborigènes. Il était en train de me donner les résultats quand tu es arrivé, Jacou. Vas, je vous dirai ce soir ce que Xioro a trouvé !
- Oui maître ! » Et je rejoins dans la hutte de sudation, Kaya, Yuma, Oreska, Patrok, Oresti et Rufnak…
Nous décidons de sortir et aller nous doucher à la cascade pour nous rafraichir.
Après une bonne douche, nous nous retrouvons à la grande table à raconter cette aventure qui aurait pu mal se finir.
« C’est dommage, le cheval est mort ! c’était un bon cheval ! » dit Kaya.
Le soir est arrivé. Tout le monde vient s’installer autour de la grande table pour le souper.
Saasilen prend la parole.
« Nous avons failli perdre une de nos filles, Kaya, qui est tombée avec son cheval dans le ravin sur le plateau. Heureusement, nos gardes sont vite intervenus, et elle est saine et sauve ! Le cheval hélas s’est tué dans la chute ! Jacou, Ian et Sachihiro sont descendu au fond du ravin, dans la pénombre, pour récupérer Kaya, ils ont vu des montres bien vivants, comme le tigre à dents de sabre, semblable à celui qui était remonté il y a quelques années. Jacou a abattu celui qui allait s’en prendre à Kaya ! Des oiseaux avec des becs dentés énormes, capables de couper un homme en deux, et une envergure de plusieurs dizaines de pieds, Jacou et Sachihiro en ont abattu un qui les attaquait ! Des animaux de plusieurs dizaines de pieds de haut avec une mâchoire capable d’avaler un cheval en entier, des insectes grands comme des chiens, il s’avère que ce ravin, ou l’obscurité règne, est peuplé de monstres qui heureusement craignent la lumière ! C’est pour cette raison, d’après Xioro, que les oiseaux ne remontent pas à la surface.
Nous allons construire un mur autour de la falaise, afin d’éviter dorénavant des chutes dans le ravin ! Nous taillerons des pierres que nous prendrons non loin de la falaise. Nous commencerons demain.
Maintenant, bon appétit !
Puis c’est au tour de Sirius de parler.
- Xioro a analysé la plante que nous avons ramené de l’île de Fuji, c’est une plante extraordinaire pleine de vertus ! Elle permet une cicatrisation des plaies très rapide, même des plaies internes, et elle permet de prolonger notablement la durée de vie des êtres vivants ! Cette plante est encore à l’étude dans le vaisseau des Xantarèsiens, elle ne nous a pas encore dévoilé tous ses secrets ! Mais Xioro lui fera cracher le morceau ! dit-il en riant, faisant rire toute l’assistance.
Xioro a aussi analysé la trémulonde de l’île du Sud, analogue à celle qui pousse dans la grotte sur la montagne, à quelques détails près ! Ce sont ces détails qui seront intéressants quand Xioro aura fini ses analyses ! »
Le reste de la soirée, chacun veut savoir des détails sur ces monstres, Yalip vient annoncer que Xioro a préparé des projections de vues de ces monstres, tout le monde peut les voir, projetées sur les parois du caisson. Xioro donne les noms de ces dinosaures.
« « L’oiseau est un ptérodactyle, ou ptérodon, selon les civilisations qui les ont connus. Sur Terre, ils étaient présents il y a des millions d’années, avant l’apparition de la race humaine, qui ne les a donc pas côtoyés ! A part vous, les Mayas ! Sur d’autres mondes, les humanoïdes vivent avec ces monstres, et la vie n’est pas facile ! » »
Je suis fasciné par les images que projette Xioro ! C’est magique !
Puis tout le monde va se coucher, je gagne mon appartement à côté de ceux d’Itzel et Akna.
Le lendemain, Saasilen organise le futur chantier de construction du mur de protection du ravin.
Tout le monde est convié à participer, quelques outils sont fournis par Ataklug qui en a déjà forgé plusieurs, et à part Sacniete, Dacey, Astiri et Kilihi qui restent au village pour préparer le repas pour tout le monde, Chillán qui est exemptée d’effort, vu son état, et Ian et Fabio pour surveiller le village et ses alentours, nous nous dirigeons toutes et tous vers le ravin. Les Xantarèsiennes et Xantarèsiens se sont volontiers joints au groupe. Nous sommes tous nus, quelques tabliers faits de cuir de bête sont emmenés pour protéger les corps des éclats de roche dans la carrière.
Celles et ceux qui sont à proximité de la falaise sont attachés avec des cordages, pour les repécher en cas de chute. Une idée à moi, je n’ai pas envie de redescendre dans cet enfer !
Les pierres sont taillées rapidement, des pieux métalliques enfoncés par des rocher projetés dessus fendent la roche et dégagent des morceaux qui sont immédiatement transportés par lévitation sur le chantier.
Tout le monde travaille avec célérité ! Lorsque la pause de midi est décidée, Le mur de six pieds de haut fait déjà les trois quart du tour du ravin !
« Nous aurons fini cet après-midi, Bravo et merci à toutes et tous ! Et merci à vous, Xantarèsiens, pour votre aide !
- Avec plaisir ! dit Xsara, cela nous permet de faire des choses que nous ne connaissions pas, c’est tout bénéfice ! »
Les femmes au village ont dressé la grande table, aidées par les gardes qui ne rechignent pas à s’activer quelque peu ! Chillán participe aussi, dans la mesure de ses moyens, nettement diminués par l’ampleur de son ventre rond ! Bientôt elle accouchera d’un futur chaman, pour qui la destinée est déjà toute tracée ! Ce sera le Grand Chaman , annoncé par la prophétie !
Les mets sont disposés et chacune et chacun se sert et mange avec appétit !
« Tu as bien faim, Jacou ! dit Dacey.
- L’air de la montagne, ça creuse ! » lui dis-je, faisant rigoler tout le monde.
Après le repas, tous les protagonistes, retournent à l’ouvrage, sauf Kaya, Oreska et Oresti qui vont d’abord s’occuper des chevaux, les juments sont bientôt prêtes à mettre bas.
Kaya n’a pas eu de problème et a passé une bonne nuit malgré sa blessure au cuir chevelu, grâce à une potion de Zãk qui l’a aidé à dormir.
L’après-midi se passe sans problème, le mur est terminé en fin de journée, et tout le monde retourne au village.
Une sudation collective est organisée, mais sans fornication, les travailleuses et travailleurs sont fatigués de leur journée, malgré leurs aptitudes dues aux pouvoirs qu’ils possèdent.
L’orage
Dans la soirée, pendant que tout le monde est attablé, le vent se lève, rafraichissant d’un coup l’atmosphère.
« Il va pleuvoir, dit Babajide, couvrez-vous afin de ne pas prendre froid ! »
Et les Mayas retournent dans leurs appartements chercher qui une tunique, qui une couverture, pour terminer la soirée autour de la grande table.
« Un orage se prépare ! dit Zãk. Nous allons rentrer dans nos demeures, la foudre risque de tomber d’ici peu ! »
A peine a-t-il dit cela que l’on entend le tonnerre au loin, qui se rapproche.
« Allez-vous mettre à l’abri ! » dit Sáasilen.
Kaya et les jumelles vont mettre les chevaux en sécurité dans l’écurie, ils sont nerveux à l’approche de l’orage, et elles décident alors de rester avec eux. Leurs hommes, Yuma, Patrok et Rufnak les rejoignent, avec des couvertures et des lampes à huile pour ne pas rester dans le noir. Ils dormiront dans la paille.
Dans la nuit naissante, des éclairs illuminent le ciel, et le bruit du tonnerre est de plus en plus fort, sous un vent violent. Tout le monde est dans sa demeure, les Xantarèsiens sont dans leur vaisseau, la porte verrouillée.
Pour ma part, j’invite Akna et Itzel à me rejoindre dans mon appartement, plutôt que de rester seules . Elles acceptent volontiers ! Jisther demande à nous rejoindre, ainsi que Jokara, elles ne veulent pas rester seules avec cet orage ! Siféroho aussi s’invite.
Le tonnerre gronde, Itzel et Akna se serrent contre moi, et l’on se caresse pour se rassurer. Jisther et Jokara font la même chose avec Siféroho, nous tombons nos tuniques pour se chauffer à la chaleur de nos corps…
Et sous une pluie battante dehors, et des coups de tonnerre qui s’éloignent, nous nous endormons.
La foudre frappe à plusieurs endroits sur la montagne, et une pluie diluvienne s’abat sur le village.
Les Mayas n’en sont pas à leur premier orage, mais celui-ci est particulièrement violent !
Il pleut à verse pendant plusieurs heures, inondant tout. La cascade est un torrent, la roue à aube tourne à une vitesse folle, Ataklug a du désolidariser son axe afin de ne pas arracher les mécanismes entraînés par la roue.
A l’aube naissante, la pluie a cessé, le vent est tombé. Les Mayas constatent les inondations de leurs terrains de culture, la hutte de Sudation a les pieds dans l’eau, mais les habitations sont restées au sec, ainsi que les ateliers de menuiserie, de cuisine , la forge, les écuries, l’échoppe des maraichers et la salle de garde.
Dans mon appartement, nous nous réveillons après une nuit tranquille, récupératrice.
Nous allons prêter main forte au nettoyage de la hutte de sudation, tandis que les gardes creusent une rigole tout autour, au cas ou la pluie retomberait en trombe. Cela évitera à l’avenir à la hutte d’être inondée ! Bonarak a fabriqué un petit pont pour accéder à la hutte.
Un bon feu dans l’âtre de la hutte va parachever le séchage, et bientôt, elle sera à nouveau opérationnelle.
Dans l’écurie, Kaya, Yuma, Oreska, Patrok, Oresti et Rufnak ont passé la nuit ensemble, et se sont donné du plaisir sur la paille sous les yeux des chevaux.
Les destinés des Forces Cosmiques
Atahualpa, le Grand Chaman
Les jours passent, sans aventures notoires.
L’automne est déjà là depuis deux lunes. Un matin, Chillán a des contractions ! L’heureux avènement est en passe de se réaliser !
Les femmes aménagent alors la hutte de sudation en salle d’accouchement, dehors, la douceur de l’été a fait place aux frimas de l’automne, et rares sont les Mayas se promenant encore nus ! Les Xantarèsiens, par contre, ne ressentent pas la fraicheur, et continue à vivre nus parmi les Mayas.
Le grand jour est arrivé, et tout le monde veut assister à l’évennement ! Babajide met le holà, seuls seront autorisés a assister à l’accouchement, hormis les femmes qui assistent Chillán, Son fiancé Eadrich, son géniteur moi-même, Zãk est aussi là en cas de problème, et les sept Xantarèsiennes qui veulent savoir comment se passe un accouchement chez les humains.
Bénéficiant d’une potion de Zãk, Chillán ne souffre pas et met au monde un magnifique garçon blond d’un pied sept pouces qui exprime de tout son souffle sa venue au monde.
Tout le monde est réuni, devant la hutte, bien enveloppé dans des habits chauds, il fait frisquet en cette matinée de fin d’automne. Après les premiers soins prodigués par les femmes, Eadrich prend le bébé emmitouflé dans une couverture chaude, sort de la hutte et le tenant au dessus de sa tête, crie à la cantonade :
« Voici Atahualpa, mon fils , et futur grand chaman ! »
Tout le monde applaudit et vient congratuler l’heureux père.
Dans la hutte, Chilan est bien installée, et une fois qu’elle a son enfant dans ses bras, tous les Mayas défilent et congratulent la mère d’Atahualpa.
Les filles Xantarèsiennes ont apprécié d’être présentes.
« Cela se passe comme chez nous ! » disent-elles, du moins celles qui ont déjà assisté à cela.
Chillán prend son garçon et lui propose son sein, ce qu’il apprécie apparemment et tire de toutes ses forces le lait nourrissant.
Les chamans sont réunis autour d’Eadrich, avec leurs tambours, et pendant que Atahualpa tète, ils profèrent des incantations aux Forces Cosmiques, présentant le futur Grand Chaman.
Une nouvelle espèce
Sirius m’invite dans sa demeure pour discuter.
« Jacou, tu as été choisi par les Forces Cosmiques pour accomplir plusieurs missions !
Tu as repeuplé toute une tribu. Tu as engendré le Grand Chaman.
Tu as accompli ton destin de ce coté sur la Terre, mais tes missions ne sont pas finies ! Xioro m’a parlé d’une mission qui va te plaire !
Tu dois féconder les filles Xantarèsiennes qui sont ici ! Toutes les sept ! Xioro m’a assuré que ton sperme est compatible avec les ovules Xantarèsiens.
- Mais pourquoi dois-je féconder Yalip, ses sœurs et ses cousines ?
- Les desseins des Forces Cosmiques sont parfois difficiles à expliquer ! Mais les chamans, ainsi que Xioro ont reçu des messages en ce sens. Tu as été choisi pour cela aussi !
- Bien ! J’aime forniquer avec les Xantarèsiennes ! Elles ont un vagin musclé qui prend le pénis comme une bouche !
- Tu m’as déjà dit qu’il y avait une particularité vaginale chez elles ! J’aimerais essayer !
- Si tu veux, mon maître, je peux organiser une rencontre dans le vaisseau de Yalip !
- Volontiers, mon jeune disciple ! Préviens-moi quand ce sera le moment !
- Je vais les voir de ce pas ! Elles sont au courant concernant le message des Forces Célestes ?
- Cosmiques ! les Forces Cosmiques, Jacou ! Et je ne sais pas si les Xantarèsiennes sont au courant ! Tu demanderas à Xioro de les affranchir !
- Oui ! Je vais faire cela !
Et je sors de sa hutte, et vais vers le vaisseau, quand Eadrich m’appelle.
- Jacou, je voulais te dire, comme personne ne l’a fait, que le garçon de Chillán est vraiment magnifique, et je suis fier que ce soit toi le géniteur !
- Merci Eadrich ! Je suis certain que tu seras un bon père, et un excellent maître pour Atahualpa, et bien sûr un bon mari pour Chillán ! Les chamans, ton père en premier, comptent bien avoir Atahualpa à leur tête pour régner sur l'ordre chamanique !
- Je sais, Jacou, et je me montrerai à la hauteur de la mission qui m’est désormais confiée !
- Je le sais Eadrich ! Tu seras son Maître chaman , et il sera ton disciple!
Et Eadrich retourne vers le logement qu’il est en train d’aménager, quelques femmes du village l’aident dans ce sens, afin d’offrir le mieux au futur Grand Chaman.
Je continue vers le vaisseau de Yalip. Devant le vaisseau, je demande à Xioro s’il peut m’accorder un moment.
« « Avec plaisir, Jacou ! Entre et viens dans le poste de pilotage, nous y serons tranquilles ! » »
Une fois dans le poste de pilotage, Xioro verrouille la porte.
« « Dis-moi quel est le but de ta visite, Jacou. Je le sais, mais c’est à toi de me le dire ! » »
« C’est au sujet des filles du vaisseau. Mon maître Sirius m’a dit que je dois les enfanter ! »
« « C’est exact ! » »
« Il ne m’a pas dit pourquoi, il ne le sait pas. Peux-tu me dire, toi, pourquoi ? »
« « Les Terriens possèdent des défenses immunitaires que n’ont pas les Xantarèsiens ! Un hybride des deux espèces sera plus fort et pourra mieux résister aux attaques bactériologiques que l’univers subira et auxquelles il devra faire face. » »
« Je n’ai pas tout compris, mais je dois enfanter les filles afin de créer une espèce plus résistante, c’est ça ? »
« « Oui Jacou ! ta semence sera mélangée avec celle de celui qui sera le père de l’enfant à naître chez chaque Xantarèsienne. l’expérience sera aussi effectué dans l’autre sens, des Xantarèsiens vont enfanter des Terriennes. » »
« Oh ! et qui sont les filles choisies ? des filles d’ici ? »
« « Oui Jacou ! Celles avec qui tu as passé une nuit d’orage ! Jisther et Jokara. » »
« Comment sais-tu cela ? »
« « Je sais lire dans tes pensées, souviens-toi ! » »
« Oui, c’est vrai, je n’ai aucun secret pour toi ! Mais elles, Jisther et Jokara, elle savent déjà cela ? »
« « Non Jacou ! tu devras toi-même les informer ! » »
« Et…qui sera le père des enfants de Jisther et Jokara ?
« « Ce sera Siféroho, le Maori que les Forces cosmiques ont mis entre vos mains. Il est encore stérile, suite à l’ingestion de la chair des tortues sur l’île, mais l’effet se dissipera et il pourra par la suite enfanter lui-même Jisther et Jokara. » »
« Et… je suppose que c’est aussi à moi de le prévenir ! »
« « Oui Jacou, telle est aussi ta mission ! » »
« Et les Xantarèsiennes, elles le savent, que je dois les enfanter ? »
« « Non Jacou ! je le ferai en temps voulu ! » »
« Bien ! je vais donc informer les filles Mayas de leur heureux destin ! Il va être l’heure de passer à table, je leur parlerai après le repas ».
« « Moi j’informerai les filles du vaisseau tantôt ! » »
A table, Jacou s’assoit entre Jisther et Jokara.
« Je dois vous dire quelque chose, les filles !
- Parle ! de quoi s’agit-il ? demande Jisther.
- C’est une situation délicate, je ne sais comment vous le dire, mais cela vous concerne toutes les deux .
- Tu nous inquiètes, Jacou ! Vas-y, dis-nous de quoi il s’agit ! dit Jokara.
-Voilà ! Vous vous souvenez de notre folle nuit de fornication avec les Xantarèsiens ?
- Oh oui ! Ils avaient des pénis bien gros, mais tout froids ! qu’est-ce qu’on a jouit ! dit Jisther, se souvenant avec émotion de cette nuit, et mouillant sa tunique au souvenir de ces assauts !
- Oui ! Je m’en souviens aussi ! dit Jokara. Comment pourrais-je oublier ! Mais, où veux-tu en venir ? On va refaire une nuit comme cela ?
- Non pas ! Mais vous deux allez être enfantées par des Xantarèsiens, ceux qui vous ont faites tant jouir cette nuit-là !
-Que dis-tu là, Jacou ! Ils vont nous enfanter ?
- Oui Jisther, je le dis. Les chamans ont été prévenus, les Forces Cosmiques n’ont pas envoyé ces enfants Xantarèsiens par hasard ! Vous êtes toutes les deux les élues des Forces Cosmiques ! Et ce sera Siféroho le père de vos enfants.
- Ce n’est pas réel ! Tu te moques de nous ! dit Jokara.
- Je vous assure que tout cela est vrai ! Je suis moi-même choisi par ces Forces cosmiques pour enfanter toutes les filles du vaisseau ! Ce seront les garçons Xantarèsiens qui seront les pères officiels des enfants. Je vous emmène voir Xioro qui confirmera tout ce que je vous ai dit, si vous ne me croyez pas !
- Et quand cela devra se faire ? Demande Jisther.
- Cela dépendra de vos périodes d’ovulation ! Quand avez-vous vos règles ?
- Moi, je les ai eu il y a dix jours. dit Jisther.
- Et moi, c’est la semaine prochaine ! dit Jokara.
- Allons voir Xioro ! dis-je alors. Il décidera qui le fera et quand cela se fera !
Et accompagné de Jisther et Jokara, je retourne au vaisseau.
Xioro ! J’ai parlé aux filles, peux-tu nous recevoir ? »
« « Entrez, et venez dans le poste de pilotage ! » »
La porte s’ouvre, et nous pénétrons dans le vaisseau, désert. Les enfants Xantarèsiens sont partis en exploration avec Xoxan.
« Xioro, nous voilà, les filles savent ce que tu m’as dit !
« « Oui, je lis en elles ! vos organes sont préparés afin que toutes les semences soient actives. Jisther, tu seras féconde dans dix jours. Par contre, Jokara, tu es féconde maintenant ! Si tu es prête, ce soir tu commenceras une séance avec Siféroho, demain matin avec Xennos, demain soir avec Siféroho, et ainsi de suite, les sept matins par les sept Xantarèsiens et les soirs par Siféroho pendant sept de vos jours ! » »
« Mais je vais être complètement épuisée à faire cela pendant sept jours matin et soir ! » dit elle.
« « Ne te fais pas de soucis ! Je te donnerai toutes les vitamines dont tu auras besoin ! » »
« Et je pourrai continuer à recevoir les enseignements de Kuk et Xoc ? »
« « Oui Jokara ! Tu devras te présenter ici tous les matins après votre petit déjeuner, et tous les soirs après votre diner. Ce sera le même rythme pour toi, Jisther, dans dix jours, et tu pourras continuer à recevoir les enseignements de tes maîtres Zãk et Kilhiro ! Pour toi Jacou, tu sais que les Xantarèsiennes ont aussi des périodes de fertilité, il faudra que tu sois disponible les soirs à ces moments-là. Elles aussi seront préparées. Tu commenceras ce soir avec Yinnos, et ce pendant six soirs. Les Xantarèsiennes seront fécondées par ceux qui seront les pères des enfants les matins. Les périodes de fertilité sont de six de vos jours toutes les lunes, pendant lesquelles tu devras assumer tous les jours ! toi aussi tu auras droit à un traitement vitaminé ! Ce soir, tu emmèneras ton maître Sirius avec toi, ainsi que ses disciples Itzel et Akna, qui seront honorées par les Xantarèsiens Xionan et Xuris. Tu auras aussi parlé à Siféroho, et tu l’emmèneras aussi. Je vous attends ce soir, Jokara avec Siféroho, Sirius, Itzel Akna, et toi Jacou, après votre souper. D’ici-là, les Xantarèsiens seront affranchis, et tous vos chamans seront prévenus, ils savent que les Forces Cosmiques sont fortes ici !
Maintenant, Jacou, Jisther et Jokara, allez ! » »
Nous sortons du vaisseau et allons chez Jisther.
« C’est dingue cette histoire ! dit Jisther.
- En même temps, Siféroho, c’est un beau parti ! dit Jokara. Il sera le père de nos deux enfants, une première chez les Mayas !
- Sirius vit aussi avec deux filles, dis-je. Akna et Itzel !
- C’est vrai ! dit Jokara.
- Bon ! dis-je alors. Je vous laisse les filles, on se revoit au diner ! Je dois affranchir Siféroho, et prévenir Mon maître Sirius et ses disciples de la décision de Xioro ! »
Je vais voir Siféroho, je le trouve en discussion avec Babajide.
« Babajide m’explique ce que sont les Forces Cosmiques, dit Siféroho, et comment il communique avec elles !
- Je viens justement te parler de cela aussi, Siféroho !
-Je viens d’avoir des informations de Xioro, concernant ces Forces Cosmiques ! dit Babajide. Vas-y Jacou, c’est ta mission !
- Siféroho, dis-je, les Forces Cosmiques t’ont choisi ! Tu n’es pas ici par hasard ! Tu vas remplir un rôle ici ! Les Forces Cosmiques t’ont désigné pour être le père des enfants que porteront Jisther et Jokara ! Tu les enfanteras l’une et l’autre et tu vivras avec elles pour élever ces enfants !
- Mais Jacou, tu sais bien que je suis stérile !
- Oui Siféroho, je le sais ! Mais certains de tes gènes seront quand même opérationnels pour une fécondation grâce à Xioro ! Jisther et Jokara seront fécondées par les Xantarèsiens simultanément, et tu porteras la paternité de ces unions ! Par la suite, tu seras à nouveau fécond et tu enfanteras toi-même les sœurs et frères de ces enfants.
- Quelle histoire ! Et quand dois-je féconder Jisther et Jokara ?
- Tu commences ce soir, après le diner, dans le vaisseau des Xantarèsiens, avec Jokara, qui est féconde en ce moment, et ce pendant sept soirs, tous les soirs !
- Wouahou ! tous les soirs ! Quel pied !
- Tu sais que tu devras dorénavant assumer ton rôle de futur père, et de compagnon de Jisther et Jokara ! dit Babajide.
- J’en suis conscient ! Une force en moi que ne n’arrive pas à m’expliquer me parle en ce sens !
- Ce sont les Forces Cosmiques qui t’ont choisi pour cette mission ! dit Babajide.
Toi aussi Jacou, tu es encore une fois sollicité !
- Oui ! dis-je. Je vais enfanter toutes les Xantarèsiennes. Les Xantarèsiens assumeront la paternité !
- Comme sur mon île ! dit Siféroho.
- Tu dois être en forme ce soir, alors ne bois pas de trop et ne t’épuise pas inutilement ! dit Babajide.
- Bien ! on se voit au dîner ! dis-je, je dois encore voir mon maître Sirius !
- Il est chez Zãk, avec ses disciples ! dit Babajide.
- Fort bien ! J’y vais !
Et j’arrive chez Zãk, Jisther est à nouveau là, elle a tout expliqué à son maître.
- Maître, dis-je à Sirius, tu es attendu ce soir au vaisseau avec Itzel et Akna, Xioro veut vous voir pour accéder à ta demande !
- Formidable ! dit Sirius, qui a du mal a contenir son entrejambe. Merci Jacou d’avoir transmis ma requête !
- C’est un plaisir que de te satisfaire, mon maître, et ce soir, après le diner, nous serons plusieurs à être satisfaits ! dis-je en rigolant.
La destinée des Xantarèsiens
Le repas du soir est vite bâclé, nous sommes tous habillés, la fraicheur s’accentue dans la soirée !
Certaines sont pressées d’aller au vaisseau ! Certains aussi !
Sirius et ses disciples Itzel, Akna et moi, Siféroho et Jokara, arrivons au vaisseau, accueillis par toutes et tous les Xantarèsiens.
« Xioro nous a parlé des Forces Cosmiques et de ce qu’il va se passer ! dit Yalip. Voici Yinnos qui va partager ta couche ce soir, Jacou ! Sirius s’occupera de moi ! Siféroho et Jokara, vous occuperez une couche. Itzel tu seras avec Xionan. Akna, tu seras avec Xonniut. Xioro vous attend en bas, tout est prêt ! »
Et les Mayas Sirius, Itzel, Akna, Jokara, le Maori Siféroho et moi suivons Yalip, Yinnos, Xionan et Xonniut dans la grande salle.
Nous nous déshabillons, il fait bien chaud, et nous nous installons sur les couches que nous désigne Xioro, et buvons chacun la fiole qui s’offre à nous au bord de notre couche.
« « Xuris, tu donnes rendez-vous à Jokara demain matin après le petit déjeuner, et Yinnos aura les faveurs de Xsara, qui sera le père de son enfant.
Demain soir, Jacou tu reviens, tu recommence avec Yinnos ! Et vous, Siféroho et Jokara, vous revenez aussi demain soir pour recommencer ! » »
Jokara se réjouit de faire cela deux fois par jour pendant sept jours ! Siféroho n’est pas en reste, et attend déjà le lendemain soir avec impatience ! Quant à moi, je ne suis pas malheureux de procéder tous les soirs ! Nous regagnons chacun nos demeures, Sirius me remercie d’avoir intercédé en sa faveur, il est enchanté de connaître mieux l’anatomie des Xantarèsiennes !
Les jours passent, Siféroho et Jokara ont fini leur série du soir, et Jokara a eu les honneurs des Xantarèsiens, les uns après les autres, au fil des jours, le matin..
Ce fut ensuite au tour de Jisther de profiter de Siféroho le soir, et des Xantarèsiens le matin.
Siféroho a emménagé avec ses compagnes, Jokara et Jisther, Jokara est enceinte ! Jisther , on ne sait pas encore, mais elle n’a plus de règles !
Pour ma part, J’ai probablement enfanté Yinnos, Xsara sera le père, ensuite ce fut le tour de Yannis, le père étant Xcorus, puis Yannes, et le père sera Xennos, Yidom ensuite, avec la paternité de Xinnus, puis Yeres et Xonniut le père. Il me reste à m’occuper de Yamen et Yalip, elles sont fécondes en même temps ! Xionan sera le père de l’enfant de Yamen, et Xuris sera le père de celui de Yalip.
Les chamans suivent le processus avec curiosité ! Sirius se demande quel sera l’aspect physique des enfants de Jokara et Jisther ! Les spéculations vont bon train !
Les enfants des Xantarèsiens
Plusieurs jours ont encore passé. Jisther aussi attend maintenant l’heureux évennement !
J’ai terminé, sauf échec d’une grossesse, ma mission voulue par les Forces Cosmiques sur ce continent !
Yinnos, Yannis, Yannes et Yidom sont certifiés enceintes, la gestation chez les Xantarèsiennes dure moins longtemps que chez les terriennes, six de nos mois, du moins sur leur planète ! Il se peut que sur Terre cela dure plus longtemps !
Pour Yeres, nous attendons la confirmation, pour Yamen et Yalip, il faudra encore attendre un peu !
L’hiver est passé, particulièrement rude, avec des froidures qui ont gelé la cascade, nous privant de douches, et Ataklug de forge, du moins de soufflet automatique pour la forge !
Ce matin de fin de printemps, Xioro annonce un heureux évennement !
« « Yinnos a accouché ! Il y a deux enfants ! Un garçon et une fille ! » »
Tout le monde se précipite vers le vaisseau, La porte s’ouvre, et Xsara sort, avec deux bébés dans ses bras.
« Je vous présente Xsaris mon fils, et Yinnas, ma fille !
Les deux bébé ont l’apparence de Xantarèsiens, mais avec des cheveux ! Blonds, de surcroit !
- Et comment va Yinnos ? demandé-je.
- Elle va très bien, Jacou ! dit-elle en sortant du vaisseau, et prenant Yinnas dans ses bras.
Jokara et Jisther arrivent, accompagnées par Siféroho pour voir les bébés. Jokara a un ventre bien proéminent, et Jisther commence à s’arrondir ! Siféroho est heureux d’être bientôt le père des enfants de Jokara et Jisther !
Sirius va voir Xioro, qui en sait sûrement plus sur l’anatomie de ces bébés.
« « Ils ont un système pileux, et une régulation de la température de leurs corps ! Il est à prévoir qu’ils aient aussi des défenses immunitaires en rapport. La fille a gardé ses muscles vaginaux, et sa poche de fécondité est plus proche du vagin. Le garçon, à part le système pileux et la régularisation de la température, est identique aux autres Xantarèsiens. Ils ne seront pas aussi grand que leurs parents, ils resteront de taille humaine, néanmoins parmi les plus grands. sept pieds . » »
« Merci Xioro ! les attentes des Forces Cosmiques sont réalisées ! »
« « Je n’en doutais pas, Les Forces cosmiques ne se trompent pas ! » »
« J’ai une requête à te faire Xioro dit Sirius. Lorsque toutes les filles auront accouché, y compris les terriennes, pourriez-vous intercéder auprès de Yalip, le chef du bord, pour nous emmener, moi et mes disciples Akna, Itzel et Jacou, sur l’autre continent, là où se trouve la troisième grotte de la trémulonde ?
« « Volontiers Sirius ! je voudrai aussi analyser cette variété pour en tirer une synthèse des trois. Ce sera l’occasion ! » »
- Oui ! Et cela nous évitera des semaines de navigation puis encore une semaine de cheval ! »
Nous sommes en été. La chaleur pèse sur Jokara et Jisther, qui ont du mal a la supporter.
Jokara vient de perdre les eaux, l’accouchement est imminent. Son ventre énorme laisse présager un grand bébé, et peut-être un accouchement difficile !
Zãk est à son chevet, avec Kilhiro, et bien sûr Siféroho, Jokara a déjà bu une potion sédative.
Elle accouche enfin, d’un garçon, un grand bébé d’un pied dix pouces, et de bien dix livres !
L’accouchement se passe bien, Jokara est a demi consciente, avec la mixture que lui a fait boire Zãk.
A part la taille, c’est un bébé ressemblant aux Terriens si ce n’est ses yeux en amandes ressemblant plus aux Xantarèsiens !
« Il s’appelle Sijokaro ! » dit Siféroho, fier de montrer le bébé.
Entretemps, Yannis et Yannes ont accouché aussi, chacune de deux bébés ! Yannis a eu deux filles, Yinnis et Yunus, et Yannes deux garçons, Xannos et Xainnos. Les quatre enfants sont identiques à ceux de Yinnos, des cheveux blonds…
Ce sera bientôt au tour de Yidom, puis Yeres, il se peut que chacune ait aussi deux enfants !
Une lune plus tard, Jisther a accouché d’une fille, aux mêmes caractéristique que Sijokaro.
« Voici Sijokari ! » dit Siféroho, heureux père de deux enfants.
Yidom a accouché de deux garçons, Xianus et Xionus, et Yeres a eu un garçon et une fille, Xionos et Yionit.
Les dernières ont accouché ensemble, Yalip a eu deux filles, Yurii et Yarii , et Yamen a accouché de deux garçons, Xanion et Xinion.
Une grande fête est donné en l’honneur des enfants nés ces derniers mois, Les Xantarèsiens et les Terriens se sont encore grandement mélangés pour l’occasion !
Zãk et Xioro ont aidé de leurs potions tout ce monde qui a festoyé toute la nuit jusque tard dans la matinée !
Un grand nettoyage de tout le village, ainsi que du vaisseau est nécessaire, et tout le monde s’y met !
Nous sommes au début de l’automne, Sirius revoit Xioro pour organiser leur voyage.
« « Nous partirons vers notre galaxie, dès que nous vous aurons déposé dans les terres d’Austrasie, et que vous aurez cueilli la trémulonde que je pourrai analyser ! » » dit Xioro.
Les préparatifs vont bon train, les Xantarèsiens saluent les Mayas et les remercient pour leur hospitalité toutes ces lunes.
Je suis aussi grandement remercié pour ma participation à la naissance des quatorze Xantarèsiens, qui me ressemblent un peu, a dit Yalip.
Et c’est le jour du départ, Nous embarquons, nus, Sirius, Itzel, Akna et moi avec les Xantarèsiens à bord du vaisseau. Quatorze bébés remplissent le vaisseau, cajolés par leurs parents.
Sáasilen prend la parole.
« Jacou, mon ami, tu as été choisi par les Forces Cosmiques pour accomplir différentes missions avec ton maître Sirius !
Nous t’avons accueilli dans notre communauté et t’avons enseigné ce que nous savons.
Tu as été un élève studieux, tu nous as apporté la joie de ta jeunesse, tu resteras toujours l’envoyé désigné par les Forces Cosmiques.
Tu as repeuplé l’île des Maoris ! Tu as engendré notre Grand Chaman ! Tu as donné ta semence pour améliorer l’espèce Xantarèsienne ! Tu vas maintenant accomplir d’autres desseins sur ton continent de naissance .
Je sais que nous nous reverrons ! Tu reviendras nous rendre visite, les Xantarèsiens viendront te chercher en Austrasie !
Tout le village te souhaite un bon voyage !
- Merci Sáasilen ! Merci Ô chamans qui m’avez appris tant de choses !
Merci à vous jeunes filles Mayas qui m’avez donné tant de joies et de plaisirs charnels.
Merci à vous Mayas des montagnes, j’ai été heureux de vivre parmi et avec vous toutes et tous !
Gloire à vous, les enfants Atahualpa, Sijokari et Sijokaro, Que les Forces Cosmiques veillent sur vous, et sur vos parents !
Au revoir, Siféroho, Eadrich et Chillán, mes compagnons de voyage.
Au revoir, peuple des montagnes ! Vous saluerez le peuple de Semillero, cher aussi à mon cœur !
Et je rentre dans le vaisseau. La porte se referme, et Yalip commande le décollage du vaisseau, après des mois d’immobilité sur la place du village, dans les montagnes mayas.