Durandalem livre 1 Les voyages de jacou Artz
Chapitre I L’enfance de Jacou Artz
- L’enfance
- La rencontre de Sirius Quiché
- Le voyage vers la Rochelle
- A la Rochelle
L’enfance
Pépin de Herstal a régné sur l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine, depuis 687.
Il a placé sur le trône successivement Thierry III, Clovis III, Childebert III, puis Dagobert III. Mais ces monarques n’avaient que le titre, Pépin de Herstal était le vrai chef.
A sa mort, en 714, l’anarchie se réinstalle sur tous les fronts, les frontières sont menacées au Nord par les Frisons, à l’Est par les Saxons, au Sud-Ouest par les Arabes et au Sud-est par les Lombards.
Un de ses fils bâtards, emprisonné par la reine, sa belle-mère, s’évade et prend le nom de Charles Martel. Il essaye et réussit à devenir puissant et reconquiert l’Austrasie et la Neustrie.
C’est dans ce contexte qu’en 723 à Mettis, en Austrasie, je viens au monde sous le patronyme de Jacou Artz, fils de Joseph Artz, médecin, réputé sorcier, et d’Adélaïde Bount, apothicaire, dans le cabinet de Joseph, contigu à l’échoppe d’apothicaire.
Mes années d’enfance de petit Jacou sont heureuses.
Une éducation m’est donnée par les moines de l’évêché de Mettis, et une formation militaire est mise en place au sein des installations de Divodurum, place forte militaire de Mettis.
Très tôt, sous la gouverne de mes précepteurs, trois moines érudits, frère Tok, frère Igor et frère Suro, je maîtrise la lecture et l’écriture de plusieurs langues, les mathématiques, l’astrologie me sont enseignées, ainsi que quelques sciences encore incomprises même par les plus érudits.
Un jour de printemps, en l’an 732, Charles Martel, venant de Strateburgo où il a levé une armée formée en partie de jeunes volontaires, arrive à Mettis pour rencontrer Joseph Artz, mon père, dont il a entendu grand bien.
Celui-ci est invité à suivre Charles qui prépare la conquête de l’Aquitaine, contrée alors aux mains des Arabes et du puissant Abd al-Rahman. Charles a besoin des sciences que possède Joseph, et des talents d’apothicaire de son épouse.
Je suis alors âgé de neuf ans, blond haut de cinq pieds six pouces, accompagné de mes trois précepteurs, j’entame alors avec mes parents un long voyage jusqu’aux Marches de Bretagne, où Charles doit rencontrer Eudes. Il est à la tête de l’armée d’Aquitaine, et a demandé l’aide de Charles, et du chevalier Roland, Comte des Marches de Bretagne.
Le voyage est inconfortable, les routes et chemins ne sont pas entretenus.
La rencontre a lieu dans le camp de Charles, établi dans la plaine.
Eudes fait part des dernières nouvelles :
« L’armée d’Abd al-Rahman remonte vers le Nord, ils seront bientôt en vue de Poitiers !
- C’est là que nous les arrêterons ! » dit alors Charles , ordonnant à ses troupes de se mettre prestement en chemin vers Poitiers.
Il est décidé qu’un bateau serait affrété pour la Rochelle, ou un comptoir possède tous les ingrédients qu’il faut, avec à bord Joseph Artz, mon père, un blond de six pieds dix pouces, son épouse, Adélaïde, ma mère, blonde de six pieds, et moi, leur fils Jacou, flanqué de mes trois moines précepteurs, bruns à calotte, frère Tok, six pieds, frère Igor, six pieds deux pouces, et frère Suro, cinq pieds dix pouces.
Il s’agit de fabriquer des onguents, des plâtres et des pommades pour soigner les plaies des combats des soldats qui vont se battre contre les Arabes, et à la Rochelle, ils pourront le faire. Le comptoir est à une journée de cheval de Poitiers.
La route n’est pas sûre, il vaut mieux aller jusqu’à Brivates Portus, et prendre un bateau.
Trois soldats sont désignés pour escorter les voyageurs. Le capitaine Armand Troille, le soldat Bernard Laplace, et le jeune volontaire de vingt-et-un ans, de Strateburgo, Clément Sandre.
Armand Troille a quarante ans, brun, six pieds quatre pouces, bien musclé.
Bernard Laplace, blond, a trente ans, six pieds deux pouces.
Clément Sandre est blond, six pieds quatre pouces, fin et élancé.
Tandis que les troupes de Charles et d’Eudes se mettent en route vers Poitiers, la petite troupe et son escorte galope vers Brivates Portus.
Nous arrivons dans la soirée au port de Brivates Portus, et allons à la seule auberge sur le port. Heureusement, il reste quatre chambres, le couple Artz en prend une, les soldats une autre, les moines une troisième et la dernière sera occupée par le jeune volontaire Clément Sandre, et moi, Jacou, pour qui Clément s’est pris d’affection.
Clément est ébahi de mon érudition, alors que je n’ai que neuf ans.
La rencontre de Sirius
Le soir, lors du dîner dans la grande salle de l’auberge, nous nous faisons accoster par un homme grand, de près de sept pieds, aux cheveux noirs, bien charpenté, habillé d’une tunique bariolée.
« Bonsoir madame et messieurs ! Je vous ai entendu parler, vous venez de l’Austrasie ! Connaissez-vous l’abbaye des Glandières ?
- Oui, répond Frère Tok, elle se trouve à dix lieues de Mettis. Mais pourquoi cette question ?
- Il doit y avoir une grotte sur la colline au Sud de l’abbaye. La connaissez-vous ?
- Que nenni ! Nous ne connaissons pas bien les alentours de l’abbaye. Il y a un petit village derrière la colline, du nom de Durandalem…
- Durandalem, dites-vous…Durandalem…répète-t-il pour s’en souvenir. Je dois m’y rendre afin de vérifier quelque chose… dit-il sans ajouter plus de précisions.
- Nous, nous cherchons un bateau pour nous emmener à la Rochelle, dit joseph Artz .
- J’ai un bateau ! dit l’homme en tunique bariolée, je peux vous mener à la Rochelle !
- Vrai ? Ce serait formidable ! Nous n’aurions pas à chercher ! Que demandez-vous pour le voyage ?
- Je dois entreprendre un long voyage, il me faut des denrées pour cela ! Ici, je ne trouverai pas tout ce dont j’ai besoin, alors qu’à la Rochelle je trouverai peut-être ce qu’il me faut. Je m’y rends, donc je vous invite gracieusement à mon bord pour le voyage !
- C’est un comptoir dit alors l’aubergiste, qui semble bien au fait, où accostent tous les bateaux venant des provinces du Nord comme des confins du continent noir. Des caravanes arrivent de tous les coins du continent, quand elles ne sont pas pillées, vous trouverez sûrement ce que vous cherchez !
- Alors, c’est dit ! Nous embarquons à l’aube, en direction de la Rochelle !
- Mais comment te nommes-tu, étranger ? demande Joseph, ton accent n’est ni de Neustrie, ni de Bretagne, ni d’Austrasie…
- Je me nomme Sirius Quiché, je viens de terres très lointaines vers l’Ouest !
Sirius, six pieds dix pouces, les cheveux noirs longs, large d’épaule, il inspire le respect !
- Il y a des terres vers l’Ouest ? demandé-je alors.
- Oui mon garçon, il y a un monde au-delà des mers que tu vois !
- Ah ça ! Je demande à voir ! J’irais bien voir ! dis-je.
- Viens avec moi alors, en partant de la Rochelle, je m’y rends, c’est là-bas que je suis né ! Mon peuple s’appelle les Mayas.
- Holà ! Ce jeune garçon n’ira nulle part sans moi ! dit Clément Sandre, sentant qu’il faut protéger le fils de Joseph Artz.
- Des terres à l’Ouest ? Vous divaguez ! dit frère Igor. la Terre s’arrête au-delà de l’horizon, et tous ceux qui y sont allés sont tombés !
- Balivernes ! dit alors Sirius. La Terre est ronde, et si vous continuez toujours vers l’Ouest, vous arriverez sur mes terres, et plus loin, une autre mer vous mènera dans les contrées d’Orient.
- C’est vrai ? demandé-je, peut-être pourriez-vous répondre aux questions que j’ai posé à mes précepteurs, ils n’ont pas su répondre, hormis une pirouette ecclésiastique…
- Je ne vous permets pas ! dit frère Igor en colère, notre enseignement est le seul que vous devez avoir, les autres sont des charlatans !
Clément est amusé par ce bambin qui ose tenir tête à ses précepteurs, et Joseph dit alors :
- Jacou a toujours été avide de réponses sur tous les sujets, et il a souvent raison quand il émet une réponse.
- Mais enfin, maître Artz, faites entendre raison à votre enfant ! Nous sommes les seuls qui puissions lui donner une éducation correcte, et sûrement pas cet illuminé !
- Cet illuminé, comme vous me nommez sait sûrement bien des choses que vous ignorez, engoncés dans vos certitudes ! Mais arrêtons là cet échange inutile. Je disais donc que j’ai un bateau, et si vous voulez en profiter, nous partons demain matin avec la marée…
- Père ! Moi je crois ce que dit Sirius ! Laisse-moi aller avec lui vers l’Ouest ! Je ne vous suis d’aucune utilité dans votre mission, et l’éducation de mes précepteurs semble arrivée à sa limite.
- Comment oses-tu ! dit frère Suro, le deuxième moine. Tu mérites une correction !
- Si vous levez la main sur lui, dit alors Clément, vous aurez affaire à moi ! Et il sort son épée de son fourreau.
- On se calme ! dit le capitaine Armand Troille. Clément ! L’épée au fourreau !
- C’est vrai, père, ils ne m’apprennent plus rien depuis un moment, et ne font que rabâcher des passages de la Bible qui ne m’intéressent pas plus que cela ! Je ne veux pas rentrer dans les Ordres, je veux explorer le Monde !
Messieurs les moines, je vous suis reconnaissant pour l’éducation et l’érudition que vous m’avez inculquées, souffrez que tout votre savoir m’est maintenant acquis. Sirius m’ouvre de nouvelles voies de connaissances, et je voudrais vraiment le suivre, et devenir son disciple !
- Oh garçon ! dit Sirius. Je décide moi-même qui sera mon disciple ! Mais puisque tu es avide de cela, je consens à t’enseigner mon savoir, si tes parents et tes précepteurs le jugent opportun. Et puisque ce jeune soldat veut te protéger, il va falloir qu’il me suive également et suive mon enseignement !
- Je vous suivrai, et serai votre disciple, si Jacou est avec.
- Puisque telle est sa volonté, dit sa mère Adélaïde Bount, laissons-le partir, Joseph ! Bien qu’il n’ait que neuf ans, il est déjà très mature !
- Je le concède, dit frère Tok, le troisième moine. Nous lui avons donné un bon bagage pour affronter les vicissitudes de la vie, et il a raison ! Il a encore à apprendre et nous ne pourrons pas rassasier sa soif d’apprendre et de découvrir.
- Soit ! Il est temps de nous coucher, nous pourrons en discuter pendant le voyage vers la Rochelle. » dit alors Joseph Artz.
Les protagonistes prennent mutuellement congé est se rendent dans leurs chambres respectives.
Le voyage vers La Rochelle
Le lendemain, après un petit déjeuner copieux, la troupe arrive au port où est amarré sur le bateau de Sirius.
C’est un voilier de quarante pieds, doté d’un grand mat, supportant le grand hunier. A l’avant, sur un mat couché flottent le grand et le petit foc. De chaque côté, sur le pont, un banc de nage permet les manœuvres à la rame, ou par absence de vent.
Ils sont accueillis par deux femmes, que Sirius présente :
« Voici mon équipage, les jumelles Itzel et Akna Pacal, des filles Mayas, comme moi, elles sont de bons marins, et elles manœuvrent ce voilier comme personne !
Les deux filles de trente cinq ans sont grandes, six pieds cinq pouces, rousses, et un corps bien musclé par la navigation.
Elle ne parlent pas votre langue, c’est la première fois qu’elles mettent le pied de ce côté de la grande mer. Embarquons, je vais vous montrer vos quartiers, c’est un petit bateau, mais il y a de la place, en se serrant un peu ! dit-il en rigolant.
Les moines ne sont pas chaud pour faire le voyage.
- Maître Artz, donnez-nous notre congé, considérez que notre tâche est terminée. Nous ne tenons pas à embarquer sur ce voilier, dit frère Igor.
- Certes, si vous l’estimez vous-même, j’y consens, dit Joseph. A Mettis, vous irez voir Charles d’Ortega, le banquier qui gère mes biens en mon absence, et lui demanderez votre solde, il figure dans le livre de compte. Mais vous n’allez pas rentrer tout seul en Austrasie !
- Je vous donne le soldat Bernard Laplace comme escorte ! dit alors le capitaine Armand Troille. Bernard, tu les accompagnes jusqu’au campement de Charles, et tu demanderas une escorte pour le voyage vers Mettis.
- Grand merci capitaine ! Nous sommes rassurés ! dit frère Igor.
J’avais déjà embarqué, je redescend et dis aux moines :
- Je vous remercie pour tout ce que vous m’avez appris ! Soyez sûrs que j’utiliserai ce savoir à bon escient !
- Au revoir, jeune érudit ! Tu es le meilleur élève que nous ayons eu ! N’est-il pas, mes frères ? Et les deux autres moines acquiescent.
- Il faut embarquer, dit Sirius, si on veut profiter de la marée ! »
Et après des adieux chaleureux, les filles larguent les amarres, et Sirius, sous les regards ébahis des passagers, éloigne le bateau du port, juste en bougeant la main !
Le capitaine dit que c’est de la diablerie !
Les Artz n’en reviennent pas et croient rêver…
Pour ma part, tout excité :
« Whouah ! Tu as le pouvoir de déplacer les choses !
Clément demande si les filles et les autres Mayas aussi ont ce pouvoir.
- Oui, Jacou, j’ai ce pouvoir, que m’ont enseigné les chamans, et suis le seul à part eux à le posséder, les filles n’ont pas encore ce pouvoir. Mais je leur enseignerai à notre arrivée et te l’enseignerai, et toi aussi, tu pourras déplacer ce que tu voudras à distance ! »
Elles ont hissé le grand hunier et le voilier file sur l’eau, direction la Rochelle, au Sud.
Une fois au large, Itzel et Akna se déshabillent, et nues, manœuvrent la voile au vent.
Elles montrent de magnifiques seins bien ronds, un corps musclé et une toison rousse soignée.
« J’espère que la nudité ne vous choque pas ! dit Sirius. Les filles vivent nues quand elles le peuvent, moi aussi je suis un adepte du corps libre, sans entrave vestimentaire ! Je vous engage à en faire autant, si cela vous tente, le vent du large sur les corps nus est délicieux ! Si cela ne vous dérange pas, je vais aussi enlever ma tunique.
- Cela ne nous dérange pas ! dit Joseph, Adélaïde confirme. Ils ont l’habitude de voir des gens nus dans leurs métiers de soigneurs.
Sirius alors se déshabille, c’est un homme de cinquante ans, robuste sur ses six pieds dix pouces. Un poitrail large, un ventre musclé, et une toison noire qui couvre en partie les bourses et le membre de six pouces.
- Nous allons faire de même, disent les parents de Jacou en se dévêtant, toi aussi, Jacou tu peux ! je m’exécute en souriant à l’idée que les moines auraient pu assister à cela et en seraient grandement offusqués ! La nudité est taboue au sein du Clergé.
- Je n’ai jamais essayé ! dit Clément, un peu émoustillé par les corps de jumelles. Mais c’est l’occasion ! » Et il se déshabille. Clément est un bel homme de vingt-et-un ans, bien bâti, blond, de six pieds quatre pouces. Une magnifique toison dorée couvre son pubis.
Le capitaine, ne voulant pas rester en plan, enlève aussi ses habits. quarante ans, brun, six pieds quatre pouces, il dévoile un corps d’athlète, une musculature impressionnante, des pectoraux bien fermes et des biceps bien formés. Ses abdominaux en saillie, le pubis couvert d’un duvet brun.
Le bateau file porté par le vent du Nord. La vie s’organise à bord, Adélaïde prend en charge les repas, aidée par les jumelles Mayas.
Clément demande à Sirius de parler de son pays.
« L’Empire des Mayas s’étend sur toute une péninsule de mille lieues, bordée à l’Est par la Grande Mer sur laquelle nous voguons actuellement, et à l’Ouest par une autre mer, encore plus grande, qui permet d’accéder aux pays d’Orient, et aussi, bien plus loin, au continent noir, l’Afrique, sur sa côte Est. Mon peuple a bâti une civilisation basée sur l’adoration des dieux, des grandes pyramides se sont élevées partout dans le pays, afin de se rapprocher des dieux et nombreuses sont les personnes sacrifiées aux sommets de ces pyramides en offrandes aux dieux.
Je ne suis pas un adepte de ces sacrifices, les sœurs Itzel et Akna Pacal étaient destinées à être sacrifiées, tel était leur destin, car elles avaient une grande valeur étant filles d’une reine Maya. Dans ma civilisation, plus le ou la sacrifiée a de la valeur, et plus les dieux sont contents, et favorisent la pluie, les récoltes, mais surtout la victoire lors d’une bataille. En effet, la civilisation Maya est formée de plusieurs peuples qui se font continuellement la guerre, pour le contrôle d’une rivière ou d’une colline. Je suis moi-même formé pour être prêtre, mais j’ai refusé de sacrifier aux dieux des êtres humains, je les ai reniés, j’ai perdu tout prestige alloué aux prêtres, toute notoriété, et donc toute valeur, ce qui m’a permis d’échapper au sacrifice, et en tant que prêtre, j’ai échappé à la mort, mais j’ai été banni de la cité Maya.
Je suis parti vers le Sud, vers les montagnes, avec les sœurs Pacal qui fuyaient leur destin funeste, et nous avons été recueillis par des chamans Mayas qui vivent nus, ils nous ont enseigné les arts mayas, les sciences de la navigation, et quelques pouvoirs, dont celui que tu as vu tantôt. »
Mes parents et moi ne perdons pas un mot du récit de Sirius, fascinés.
Le soir arrive, les couchettes accueillent les passagers, Les filles dorment sur le pont, elles veillent à tour de rôle.
Clément n’arrive pas à trouver le sommeil, ses pensées vont aux filles sur le pont.
« Je vais faire un tour sur le pont, histoire de respirer la fraîcheur du soir marin, dit-il, et se retrouve nu en compagnie des jumelles.
Il essaye d’entamer une conversation.
- Moi Clément ! Apparemment elles comprennent.
- Itzel !
- Akna !
- Vous êtes très belles ! » dit-il en faisant des gestes avec ses mains, ce qui fait rire les rousses.
Et elles voient bien, même si elles ne comprennent pas ce que dit Clément, qu’il a des envies de contact avec elles, son entrejambe en témoigne ! Alors elles s’approchent de lui, et commencent à le caresser, sur le dos, le ventre, le bas-ventre…
Clément retourne à sa couchette, tout le monde dort, bercé par la légère houle, tandis que le bateau file vers le Sud.
A la Rochelle
La traversée de nuit, gérée par les jumelles Mayas s’est passée sans problème, et au petit matin, la côte est en vue, et le port de la Rochelle est droit devant elles.
Elles crient alors « Kab ! » ce qui réveille les voyageurs.
Clément demande à Sirius ce que veut dire « Kab ! » que les filles ont crié. Il lui répond :
« On peut traduire cela par Terre ! Quand la Terre est en vue. Je vous conseille vivement de vous habiller ! »
La manœuvre d’accostage dans le grand port de la Rochelle est terminée, les voyageurs se séparent. Rendez-vous devant le bateau dans une heure.
Joseph et Adélaïde recherchent une apothèque, afin de se fournir en matériel, les soldats cherchent un chariot pour rallier Poitiers, et Sirius, moi et les filles, rhabillées, faisons le plein de vivres, d’eau et de boissons.
Plus tard, les protagonistes se retrouvent au bateau.
Sirius a trouvé les denrées qu’il cherchait pour faire le voyage.
Le capitaine alors dit à Clément :
« Je suis désolé, mais tu ne partiras pas sur la mer avec Jacou et Sirius ! Tu dois accompagner Joseph et son épouse à l’abbaye fortifiée de Surgères afin qu’ils puissent élaborer leurs remèdes en sécurité !
- Mais Capitaine, vous aviez dit que vous les accompagnerez !
- Les choses ont changé ! Les Arabes sont aux portes de la ville de Rochefort ! Ils assiègent la ville, Elle est heureusement entourée de remparts. Mais d’autres troupes la contournent et avancent vers le Nord. Bientôt elles seront ici ! Je dois rester pour organiser la défense de la place et du port. Toi, tu dois partir au plus vite pour l’abbaye, je vous ai trouvé un chariot. Tu seras leur garde du corps, et ne les laisseras jamais sans ta protection !
Sirius, je te conseille vivement d’embarquer le plus vite possible, emmène le jeune Jacou avec toi, ici il ne sera pas en sécurité !
- Nous embarquons immédiatement ! dit Sirius. Jacou, dis adieu à tes parents, tu les reverras quand nous reviendrons.
- Adieu mon fils ! dit Adélaïde, en serrant fort son enfant dans ses bras.
- Adieu mère, adieu père, soyez prudents, et rentrez sains et saufs à Mettis !
- Adieu fils, que ce voyage t’instruise et te rende fort !
- Grand merci, père, dis-je, serrant ma tête contre le torse de Joseph.
- Adieu, petit homme ! dit Clément. J’aurais aimé t’accompagner dans cette odyssée, mais de protéger tes parents est une belle mission, et je m’y emploierai corps et âme !
- Merci Clément ! Quand je reviendrai, je te trouverai et te raconterai mon aventure !
- J’y compte bien ! Bon voyage, Jacou ! Bon voyage Sirius ! Bon voyage, Itzel et Akna ! Peut-être nous reverrons-nous un jour ? Les jumelles sont tout sourire. Il regrette néanmoins de ne pas embarquer pour un long voyage où les distractions sont rares et les filles disponibles pour s’occuper bien agréablement !
- Soyez confiants Joseph et Adélaïde ! Vous participerez grandement à la victoire de Charles sur Abd al-Rahman ! dit Sirius. Ne vous en faites pas, Jacou est entre de bonnes mains, j’ai le pouvoir de connaître son destin, il reviendra en Austrasie !
Itzel ! Akna ! Chargez nos victuailles ! Nous levons l’ancre ! »
Et le bateau s’éloigne du quai, poussé par une force invisible qui le met en direction du large, vers l’Ouest. Les filles lèvent les voiles, se déshabillent et l’embarcation vogue vers le couchant.
Au port, les derniers préparatifs se font en hâte, le chariot est rempli de médecines diverses, et bientôt Clément, Joseph et Adélaïde quittent la Rochelle, en direction de Surgères, où ils pourront élaborer leurs potions, onguents et remèdes en toute sécurité pour soigner les soldats de Charles.
Le capitaine Armand Troille a pris en main les défenses de la place, tous les entrepôts sont vidés, les marchandises chargées sur les bateaux puis toutes les embarcations sont menées au large, hors de portée des Arabes. Aucun bateau, ne serait-ce que la moindre petite barque, n’est resté au port ! La population civile de la ville a aussi été évacuée sur les bateaux, ainsi que tous les animaux ; sur la place, il ne reste plus que l’armée des soldats du roi, menée par le capitaine Troille.
Les premières troupes arabes arrivent bientôt à portée de flèches, et ce sont des salves successives qui pleuvent sur les assaillants, sans relâche, une pluie ininterrompue de flèches déciment les avant-postes des arabes, qui décident de rebrousser chemin.
Ayant perdu près de la moitié de leurs effectifs lors du premier assaut, les Arabes décident de laisser cette place trop bien défendue, et la contournent alors par l’Est, abandonnant leurs morts et leurs blessés.
Bientôt, il n’y a plus d’Arabes valides dans le périmètre, ils essayent d’attaquer encore La Rochelle par les remparts Est, en vain, avec de lourdes pertes à chaque tentative d’assaut. Finalement, toutes les troupes contournent la zone dangereuse par l’Est, et filent directement vers Poitiers, où Charles Martel les attend, de pied ferme !
Armand Troille alors envoie ses soldats achever les blessés et récupérer leurs armes, près de trois cents guerriers gisent devant la Rochelle !
Chapitre II L’apprentissage de Jacou Artz
- La traversée de la Grande Mer
- Une journée en mer
- Le nouveau continent
La traversée de la Grande Mer
Sur le bateau, tous les quatre nous avons pris nos aises, les filles naviguent nues, et c’est nu également que Sirius a commencé l’enseignement de son nouveau disciple, tout aussi nu. J’écoute les paroles de Sirius, que j’enregistre sans en perdre une !
Dans la soirée, le vent a cessé, le bateau est immobile au milieu de nulle part. Les jumelles préparent le repas, Sirius est content de l’intérêt que je porte, moi son disciple, à son enseignement.
« Combien de temps va durer le voyage ? demandé-je .
- Si les vents nous sont favorables, nous arriverons d’ici trois semaines. Quatre si les vents ne soufflent pas dans la bonne direction ! Et six semaines sans vent, aux bancs de nage.
- Et, arrête-moi si je dis des bêtises, si tu mettais une barque devant le bateau, attachée, à quelques pas de nous, et que tu la pousses avec ton pouvoir, comme tu l’as fait pour sortir du port de La Rochelle, elle ne nous tirerait pas vers l’avant ?
- Quelle imagination ! Et quelle ingéniosité ! C’est une idée géniale !
Alors, parlant en Maya, Sirius appelle les filles : Akna et Itzel, venez que je vous raconte ce que notre jeune disciple a trouvé ! »
Et d’emblée, nous confectionnons une embarcation avec des flotteurs faits de peaux de moutons gonflées que nous mettons à l’eau devant le bateau.
Sirius alors, de sa main, fait avancer cette petite embarcation, qui tire le bateau, et celui-ci vogue à nouveau, sans un souffle de vent !
« Comment n’ai-je pas pensé à cela moi-même ? dit Sirius. C’est formidable ! Les filles ! Je vais naviguer cette nuit ! Vous pouvez vous coucher, pour une fois ensemble ! Au matin, le vent va sûrement se lever, et vous reprendrez la barre.
- Puis-je rester avec toi ?
- Oui, tu peux, Jacou ! répond Sirius en souriant. Nous pouvons discuter de ce que tu vas voir en arrivant chez les chamans Mayas.
- Ils vivent nus, as-tu dit, pour quelle raison ?
- Le corps nu, sans aucune couverture textile ou de peau de bête, est plus apte, d’une part à respirer, tous les pores, de petits trous minuscules dans la peau, participent à la régulation de la température du corps, et les vêtements entravent partiellement cette faculté, d’autre part à recevoir les bienfaits du soleil, le rayonnement des astres, et les signaux parvenant du ciel.
- La peau respire ?
- Oui Jacou, elle absorbe le gaz dans l’air qui s’appelle oxygène ainsi nommé parce qu’il oxyde les métaux à son contact. Et dans l’eau, la peau absorbe aussi ce gaz, qui est un des composants même de cette eau, avec un autre gaz, l’hydrogène, ainsi appelé parce qu’il est justement l’élément principal de l’eau, Hydro en Grec. L’hydrogène est le gaz le plus rependu dans l’Univers ! Si nous couvrons tout notre corps de peinture, en bouchant tous les pores, nous mourons asphyxiés par manque de régulation du corps, malgré nos poumons !
- Bigre ! Alors nous avons besoin que notre peau soit propre pour mieux respirer ! Et tu parlais aussi de signaux que notre corps capte . Des signaux ? Il y a des gens dans le ciel qui font des signaux ?
- Oui ! Il y a des multitudes de mondes comparables à notre Terre dans le ciel ! Regarde les étoiles ! Ce sont autant de soleils comme le nôtre, et autour de beaucoup de ces étoiles gravitent des planètes, la plupart sont désertes, gazeuses, glacées ou en fournaises, il y est impossible d’y vivre, mais certaines ont réuni les conditions pour être propices à la vie et des formes de vies se sont développées sur celles-ci.
- Gravitent ?
- Oui, ces terres tournent autour des étoiles, comme la Terre tourne autour du soleil. Elle en fait le tour en un an, s’exposant plus ou moins à son rayonnement, ce qui fait les saisons.
On appelle cela la gravitation, c’est un équilibre entre la force qui attire la Terre vers le Soleil, et une force qui a tendance à l’éjecter dans l’espace, à cause de sa vitesse de déplacement. Il se passe la même chose avec la Lune, qui gravite autour de la Terre.
Une autre forme de gravitation, que l’on nomme la gravité, est celle qui nous maintient sur Terre et nous empêche de nous élever dans les airs. Elle est générée par la rotation de la Terre sur elle-même. Mais les anciens chamans connaissaient le moyen de contrer cette gravité !
- Tu veux dire qu’ils pouvaient voler ?
- Oui Jacou ! Notre communiquant, le chaman Zãk fait des recherches sur une potion qui jadis permettait aux chaman de voler. Cette potion s’est égarée dans la nuit des temps, mais Zãk a eu la révélation que bientôt il la retrouvera ! Tu en sauras plus à notre arrivée, et oui, toi aussi tu pourras voler !
Parmi ces formes de vie, donc, certaines ont évolué vers une vie intelligente, comme les Humains sur Terre, créant des civilisations qui ont atteint un tel niveau de connaissances et de technologie qu’elles peuvent voyager d’un monde à l’autre, comme nous le faisons d’une terre à l’autre en bateau. Sauf que leurs bateaux sont des vaisseaux capables de vitesses extraordinaires et peuvent parcourir des distances incroyables en peu de temps. Ce sont ces civilisations qui envoient des signaux, que les chamans captent sur la totalité de leur corps.
- Mais ces signaux, comment sont-ils ? lumineux, comme un grand feu ? que disent-ils ?
- Non, ce sont des ondes que nous captons par des capteurs répartis sur tout notre corps, comme les ondes sonores que nous captons par des capteurs dans nos oreilles, et les ondes lumineuses que nous captons par des capteurs dans nos yeux.
Ces ondes peuvent signifier différentes choses, elles peuvent prévenir d’un danger, d’un astre qui risque de percuter la Terre, elles fournissent l’énergie cosmique nécessaire à la méditation des chamans, il y a des ondes qui nourrissent nos corps, ou alors elles annoncent la venue de messagers… Peut-être rencontreras-tu des êtres venus d’ailleurs !
- Mais ils sont comme nous, ces êtres venus d’ailleurs ?
- Ceux que j’ai rencontrés ont une apparence semblable à la nôtre, mais la vie peut prendre toute sorte de forme, que nous n’imaginons pas ! »
Le bateau, tiré par l’embarcation que pousse Sirius avance silencieusement dans la nuit étoilée, de temps en temps, un trait de lumière traverse le ciel.
« Tu as vu, Sirius ! C’est quoi ce trait dans le ciel ? demandé-je.
- C’est un rocher qui rentre dans l’atmosphère de la planète, et qui brûle parce qu’il va trop vite.
- Atmosphère ?
- Oui, la Terre est entourée d’une sphère de gaz qui la protègent et la tempèrent.
- tempèrent ?
- Oui, cette couche de gaz empêche le soleil de brûler la surface de la planète le jour, et conserve la chaleur de la planète la nuit. Sans cette atmosphère, la Terre serait une planète infernale le jour, et une planète glaciale la nuit. Aucune forme de vie n’aurait pu de développer dans ces conditions !
- Mais ce rocher, pourquoi brûle-t-il ?
- C’est le frottement de l’air de notre atmosphère sur le rocher qui l’échauffe jusqu'à le consumer de chaleur. Le frottement produit de la chaleur, comme quand tu frottes tes mains pour les réchauffer.
- Il peut nous tomber dessus ce rocher ?
- Oui, s’il est assez gros, sinon il brûle complétement et disparaît en poussières.
- Mais il vient d’où, ce rocher ?
- Il y a des multitudes d’astres dans le ciel ! certains sont des étoiles, comme notre Soleil, d’autres sont des planètes, comme notre Terre, qui tournent autour des étoiles, et d’autres sont des astres solitaires, des rochers qui parcourent l’infinité du ciel sans but précis, rencontrant parfois une planète, comme celui que tu as vu s’allumer dans la nuit. »
Je scrute alors le ciel noir, parsemé de points lumineux, à la recherche d’une lumière qui bouge, mais ne vois rien.
Au bout d’un moment, je demande :
« On ne voit rien autour de nous, et à peine l’embarcation que tu pousses ! Comment sais-tu que nous allons dans la bonne direction ?
- Je me guide par rapport aux étoiles dans le ciel !
- Tu sais les reconnaître ? Toutes ?
- Oh non ! Quelques-unes seulement ! Tu vois cette étoile, plus basse que les autres, à tribord ?
- A tribord ?
- Oui ! Sur ta droite quand tu regardes l’avant du bateau !
- Ah oui ! Je la vois !
- Elle indique le Nord de la Terre. Nous la gardons sur tribord pour aller vers l’Ouest.
Certaines de ces étoiles forment des constellations, que les Mayas ont nommé de noms d’animaux, parce que si on relie par un trait imaginaire certaines d’entre elles, le dessin nous rappelle la forme d’un animal. Tiens, au-dessus du bateau, tu vois ces quatre étoiles qui forment un carré, et les trois à gauche devant le carré On dirait un ours…
- Oui, je les vois !
- Il y a beaucoup de constellations, mais ce ne sont qu’une apparence !
- Comment cela ?
- Les étoiles apparaissent comme si elles sont situées sur le même plan, que les anciens Egyptiens ont appelé la Voûte Céleste. Mais en réalité, il y a des distances énormes entre elles, et celles que tu vois petites et peu brillantes sont parfois plus grosses que les autres mais beaucoup plus lointaines...
- Elles n’ont pas toutes la même taille ?
- Non ! Notre Soleil est parmi les plus petites étoiles du ciel. Certaines sont mille fois plus grosses !
- Comment peux-tu savoir qu’elles sont plus grosses ?
- Ce sont les explications que nous donnent ceux qui viennent du ciel. Nous apprenons beaucoup de leur enseignement ! Ils nous ont aussi expliqué comment construire un appareil qui permet de voir très loin dans le ciel, avec des lentilles en verres, qui grossissent l’image que l’on voit en regardant dans un tube.
- Et les planètes, comme notre Terre, il y en a aussi de différentes tailles ?
- Oui, autour de notre Soleil tournent plusieurs planètes, certaines sont bien plus grosses que la Terre !
- Il y a plusieurs planètes qui tournent autour du Soleil ? Avec des gens dessus ?
- Non pas de gens ni de vie sur ces planètes ! Pour qu’il y ait la vie, il faut réunir plusieurs conditions, comme l’atmosphère dont je t’ai parlé, que l’on n’a pas sur ces planètes. Regarde à nouveau l’étoile qui nous guide, au Nord. Au-dessus sur sa gauche, tu vois un astre bleuté. C’est une planète, qu’on appelle Vénus, en hommage à la déesse Romaine de l’Amour. Elle tourne aussi autour de notre soleil, et on peut la voir souvent parce que le soleil l’éclaire. Les anciens l’appelle l’Etoile du Berger. Mais il y fait sûrement très chaud, et on ne pourrait pas y vivre. Mais maintenant, il fait froid, nous allons nous couvrir ! Veux-tu descendre dans la cabine me ramener ma grosse tunique, et te prendre aussi de quoi te réchauffer ?
- Oui Sirius, j’y vais !
Et je reviens, emmitouflé dans une peau de bête, et amène la tunique fourré à mon Maître.
Tu m’a parlé de tribord, qui veut donc dire droite en « marin » ?
- Oui, tribord est à droite quand tu regardes la proue du bateau, la gauche se nomme bâbord.
- Mais pourquoi ne pas appeler cela droite et gauche ?
- Si tu regardes la poupe, l’arrière du bateau, si je suis devant toi et que je te dis d’aller à droite, tu vas aller à ta droite, c’est-à-dire à ma gauche. Par contre, si je te dis d’aller à tribord, tu iras bien à ma droite, et à ta gauche ! Tribord est toujours du même côté, quelle que soit ta position sur le bateau. L’autre côté s’appelle bâbord.
- J’ai compris ! c’est ingénieux !
Sirius sourit de la soif de savoir de son disciple, et est heureux de pouvoir enseigner son savoir. Il dit :
- Tu devrais maintenant aller te coucher, nous continuerons cette discussion la nuit prochaine !
-Tu as raison, je suis fatigué, et le sommeil me gagne ! Je vais rêver aux étoiles ! Mais toi, tu ne dors pas ?
- Non, je suis habitué à veiller, je me reposerai quand les filles seront réveillées et que le vent nous portera !
- Alors bonne nuit, Maître Sirius, et merci pour ton enseignement ! Cela me passionne !
- Je n’en suis pas étonné ! Tu es un garçon avide de connaissance, et j’ai plaisir à t’enseigner ! Pour l’heure, passe une bonne nuit, et essaye de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les filles ! Ce n’est pas souvent qu’elles peuvent dormir ensemble ! »
Je descend dans la cabine, et me glisse doucement sous les couvertures de ma couche, à côté les filles dorment profondément. Je ne tarde pas à m’endormir aussi, bercé par la mer calme.
journées en mer
L’aube est à peine naissante que le vent se lève, faisant quelque peu danser le bateau, et réveillant les filles.
Elles enfilent une tunique, sortent alors, et rapidement hissent la voile, récupèrent l’embarcation pour l’arrimer à la poupe, à l’arrière du bateau, qui maintenant file à bonne allure.
Moi aussi je me réveille, et me lève, il fait froid le matin sur la mer, et le vent ajoute à cette impression de froid ! J’enfile alors ma peau de bête, et sors sur le pont.
Itzel a allumé un petit brasero pour chauffer de l’eau, quelques herbes infusent dans l’eau chaude.
Sirius boit une tasse de ce breuvage, et va se reposer dans la cabine, me saluant au passage.
Akna demande par signes, portant sa main à la bouche, si le jeune disciple a faim, je répond que oui ! Alors elle me présente du pain, quelques cochonnailles et du fromage.
Je me régale de ce petit déjeuner, et bois une grande rasade de la tisane qu’a préparée Itzel. Je trouve ce breuvage amer, mais une cuillère de miel arrange vite l’affaire, et le breuvage devient délicieux !
Le soleil est maintenant haut dans le ciel, et j’ai enlevé ma peau de bête qui me tenait trop chaud.
Les jumelles aussi se sont dévêtues, et font quelques manœuvres pour capter le moindre souffle de vent, emmenant le bateau toujours vers l’Ouest.
J'essaye de communiquer avec Akna et Itzel, mais cela semble impossible !
Sirius arrive, s’étant reposé de sa nuit de veille, et dit :
« Je vais t’apprendre le langage des Mayas, tu pourras ainsi communiquer avec elles !
- Ah oui ! ce sera bien plus pratique ! Elles ont des tas de choses à me dire, et je ne comprends pas grand-chose !
- Alors commençons par l’alphabet Maya, qui est fait de dessins, un peu comme les hiéroglyphes égyptiens… »
Et Sirius prend le temps d’expliquer, de montrer les subtilités entre les dessins, j'absorbe ces informations, avide de pouvoir communiquer avec les filles. Je ne sais pas pourquoi, mais elles m’attirent, j’ai envie qu’elles me prennent dans leurs bras, et me serrent contre leurs seins. Mais je ne sais pas comment leur dire…
La journée est studieuse, l’étude est entrecoupée des repas, toujours aussi délicieux !
En soirée, alors que le soleil décline, le bateau soudain file de plus en plus vite, un coup de tempête semble se préparer, le vent est de plus en plus fort.
Les filles alors amènent les voiles, et le bateau est ballotté par la mer de plus en plus agitée.
Sirius décide alors de faire descendre tout le monde dans la cabine, le risque de passer par-dessus bord est grand !
« Nous allons attendre que la tempête se calme, le bateau devrait tenir le coup. »
Dans la cabine, je suis mal à l’aise, mon estomac se rebelle ! Sirius me donne alors une potion à boire, qui m’enlève le mal de mer.
« Allongeons-nous, nous ne pouvons rien faire d’autre ! » dit Sirius.
Les filles alors s’allongent de chaque côté, je me retrouve calé entre leurs seins, ce qui me ravit ! Je sens comme une réaction entre mes jambes, mon sexe a l’air de grossir et se raidir !
« Ne t’inquiètes pas ! dit Sirius, c’est une réaction normale d’un homme entouré de femmes ! Je dois dire quand-même que tu es précoce ! »
Les filles, voyant ce membre se dresser, s’emploient à le caresser, me caresser le corps, je suis aux anges, une chaleur s’empare de moi, et je gémis de plaisir.
Sirius ne reste pas de bois face à la satisfaction de son disciple, et Itzel alors se dirige vers lui et commence à le caresser.
La tempête dure quelques heures, j’explore les corps des deux jumelles, et mes caresses sur tout le corps plaisent beaucoup à Akna, et à Itzel qui est revenue se coucher contre moi. Le bateau est toujours ballotté, mais tous les quatre nous nous endormons, satisfaits !
Les journées se suivent, je maîtrise de mieux en mieux la Langue Maya, et je commence à avoir des discussions avec les jumelles.
Au bout de deux semaines de navigation, la Langue et les corps des jumelles n’ont plus aucun secret pour moi, et Sirius est content de son disciple, j’ai, dit-il, une capacité hors du commun à retenir ce qu’il m’enseigne!
Son intuition ne s’est pas trompée ! C’est lui l’élu dont parlaient les chamans.
« Tu trouveras, au-delà de la mer, un jeune garçon, que tu nous amèneras ! » avaient-ils dit avant qu’il ne parte avec Akna et Itzel pour la grande traversée.
Je suis initié aux sciences de la médecine, comme mes parents, mais bien plus poussées, sur l’anatomie du corps humain, sur les maladies, les êtres si minuscules qu’on ne peut pas les voir, et qui peuvent nous tuer, les bienfaits et les dangers de notre Soleil, les innombrables bienfaits de la mer, cette soupe qui a donné la vie sur Terre, et, grâce aux deux filles Mayas, la sexualité n’a plus de secrets pour moi, à l’aube de mes dix ans.
La traversée se fait sans problème majeur, quelques houles sévères ont malmené l’embarcation, mais les réparations ont été menées à bien, notamment grâce à moi, qui, non seulement ai dorénavant le pied marin, mais sais tout ce qu’il faut savoir pour naviguer et réparer un bateau.
« Dans quelques jours, nous serons arrivés ! dit Sirius, qui a fait le point la nuit dernière avec les étoiles.
- Nous devons pécher, dit Akna, nos réserves de nourriture sont épuisées ! »
Et tous les quatre, s’armant de patience, laissons traîner dans le sillage nos lignes, appâtées avec des reliefs de repas.
Les vents sont propices, et le bateau file droit vers l’Ouest, à bonne vitesse.
« Si le vent persiste dans cette direction, nous arriverons demain ! dit Akna, en Langue Maya, que je maîtrise parfaitement maintenant.
- Dès notre arrivée, dit Sirius, nous irons dans les montagnes, rejoindre les chamans. Ils sont prévenus, ils nous attendent !
- Mais comment est-ce possible ? dis-je, sceptique.
- Nous avons le pouvoir de communiquer par la pensée ! Le fait de pouvoir le faire nous indique que nous ne sommes plus loin !
- Incroyable ! Et moi aussi j’aurai ce pouvoir ?
- Si les chamans décident que tu le mérites, oui ! Tu auras ce pouvoir, et d’autres encore qu’ils t’enseigneront ! »
Je suis tout excité de savoir cela, et impatient d’arriver, et de rencontrer ces chamans aux grands pouvoirs ! De rencontrer des êtres venus du ciel m’enchante tout autant !
Les filles se relayent à la barre, la nuit est tombée, et le ciel bien dégagé par les vents soufflant vers l’Ouest est à nouveau parsemé d’étoiles.
J'observe encore ces astres, je repère les constellations que m’a enseigné Sirius, j’en connaît beaucoup maintenant.
Tandis qu’Itzel tient la barre, Akna, fatiguée, me voyant bailler, me propose de me coucher avec elle, j’accepte volontiers, et me couche contre elle, blotti sur son ventre, la tête sur ses seins. Nous nous endormons rapidement.
Quand Itzel vient demander à Akna de prendre son quart, elle se lève doucement, je dors à poings fermés, et ne remarque pas son absence. Akna me couvre de la peau de bête, et s’en prend une sur le dos pour sortir de la cabine. La nuit est fraîche !
Itzel rejoint Sirius dans sa couche, pour qu’il lui tienne chaud. Celui-ci la prend dans ses bras, et la caresse doucement, puis, cachés sous les peaux, ils font l’amour doucement, sans faire de bruit, puis, rassasiés, ils s’endorment.
Akna est tranquille sur le pont, derrière elle, à l’Est, le jour commence à poindre, elle va alors réveiller Sirius qui se lève pour continuer la navigation, et elle se couche à côté de sa sœur, dans la place toute chaude qu’il a laissé.
Le nouveau continent
Le soleil est déjà haut dans le ciel quand les filles se lèvent.
Tandis qu’Itzel prépare le petit déjeuner, je me lève aussi. Il fait déjà bien bon sur le pont du bateau, qui file au vent. J’enlève alors la peau que j’avais enfilée, et profite nu du soleil matinal.
« Bientôt, nous apercevrons la terre ! dit Sirius. Nous sommes attendus ! et particulièrement toi, Jacou ! Les chamans ont hâte de te connaître !
- Pourquoi ont-ils hâte de me connaître ?
- Ils te le diront eux-mêmes, c’est en rapport avec les Forces Cosmiques, il t’expliqueront ! »
Le soleil est au zénith quand Akna crie : « Kab ! Kab ! » En effet, une vaste plage apparaît, derrière elle une immensité verte qui semble impénétrable, et sur la plage, plusieurs personnes attendent. Quand le bateau accoste, les filles sautent à l’eau, nues, et amènent des ancres dans le sable de la plage.
Les personnes s’avancent, toutes des hommes, ils sont nus, certains avec une coiffe rutilante sur le chef, d’autres sont armés d’un arc et d’un carquois en bandoulière, et d’une machette.
« Bienvenue à toi petit homme ! dit l’un des hommes en Langue Maya.
- Merci beaucoup ! répond-je dans leur langue, en débarquant, les épatant de mon savoir.
-Tu parles Maya !
- Oui ! Sirius, Itzel et Akna m’ont enseigné la Langue Maya pendant le voyage ! Et bien d’autres choses encore ! me tournant vers elles et faisant pouffer les deux filles qui comprennent bien à quoi je fais allusion.
- Je me présente : Je suis Sáasilen, le Grand Chaman de cette communauté, et voici Zãk, notre « Communiquant », qui enseigne la Vérité. Celui-ci montre un tambour.
- Ce tambour est le lien avec les esprits et les Forces Cosmiques ! dit-il.
Sáasilen est un homme grand, quarante ans, de près de sept pieds, des cheveux longs noirs retombent sur son corps musclé.
Zãk, quarante cinq ans, est un petit homme, de cinq pieds dix pouces, les cheveux noirs, un corps trapus orné d’une toison noire.
- Enchanté ! Je suis Jacou Artz, fils de Joseph Artz et Adélaïde Bount.
- Et voici les soldats qui nous escortent, des archers redoutables ! La région côtière est peu sûre ! Cadmael est le chef d’arme de notre communauté, et les soldats Gabor, Fabio, Ian et Sachihiro. »
Cadmael, trente cinq ans, cheveux noirs, six pieds cinq pouces, très large d’épaules et bien velu, une grosse touffe noire cache le haut de son entrejambe.
Gabor, trente deux ans, les cheveux noirs également, comme tous ses camarades, six pieds six pouces, et de beaux abdominaux.
Fabio, trente trois ans, six pieds huit pouces, une toison noire très fournie qui descend sur son membre, le cachant en partie.
Ian, trente ans est petit, six pieds, mais très musclé.
Sachihiro, trente ans, six pieds également, son poitrail est couvert d’une fourrure noire, et sa toison est très fournie.
« Mais ne traînons pas ! Nous devons cacher le bateau ! » dit Sáasilen.
Les soldats ramènent des troncs pour faire rouler le bateau sur la plage jusqu’à une anfractuosité dans la falaise où le bateau sera caché, hors de vue des bandits qui sévissent par ici.
« Allons dans la montagne ! » dit alors Cadmael, et tout le monde le suit, Sirius et les filles ont ramené quelques paquets pour les chamans, les soldats les aident à les porter. Quelques branches sont coupées pour balayer le sable sur la plage, et bientôt, il n’y a plus aucune trace de notre débarquement.
La troupe gravit la montagne, par les sentiers animaliers qui traversent la jungle dense, la machette que chaque soldat a, ne sert que rarement, il ne faut pas montrer le chemin à d’éventuels poursuivants ! Le lieu où vivent les chamans est secret, et personne ne sait y arriver sans un guide chaman !
La forêt est luxuriante ! Elle semble faire pousser les arbres les uns sur les autres, et la canopée est à peine visible ! L’humidité et la chaleur ont développé des plantes immenses, que je n’ai jamais vu, et mes parents et les habitants de l’autre côté de la Grande Mer sûrement non plus !
« Quelles vertus ont ces grandes plantes ? demandé-je à Zãk qui récolte des feuilles et les enfourne dans une besace.
- Celles-ci empêcheront la toux de la forêt, que tu contracteras à cause des pollens qui se répandent, tombant des sommets des arbres.
Sois sans crainte, dès notre arrivée, je te préparerai cette décoction qui t’immunisera contre ces pollens, comme nous le sommes. »
Après plusieurs heures de marche dans la forêt, la troupe arrive au sommet de la montagne, le soleil y règne en maître, la jungle fait place à une steppe de hautes herbes.
« Il fait froid à cette altitude ! dit Sáasilen. Nous avons un dépôt de peau ici, enfilez-les, pour vous protéger du froid. Nous allons descendre sur l’autre versant, notre village est en bas. Nous y serons bientôt ! »
Effectivement, après une descente rapide dans les steppes, des huttes apparaissent, manifestement habitées, des fumées s’en échappent.
La température est remontée, et les peaux devenues superflues sont rangées dans une hutte pour le retour.
Chapitre III Les chamans
- La communauté des chamans
- L’initiation
- La cueillette de la trémulonde
La communauté des chamans
« Viens, je vais te présenter à la communauté ! dit Sáasilen. Cadmael ! Rassemble tout le monde ! »
Des hommes, des femmes, des enfants arrivent sur la place. Toutes et tous sont nus, ils ont, comme Sáasilen et ses compagnons, la peau brune, mate et les cheveux noirs.
Zãk va dans sa tanière préparer une décoction pour enlever ma toux.
Sáasilen prend la parole.
« Mes amis, nos voyageurs Sirius, Akna et Itzel sont de retour du grand continent de l’Est. Ils nous ramènent un garçon, Jacou, qui a des aptitudes malgré son âge.
Quel âge as-tu, Jacou ?
- J’ai neuf ans, mais bientôt dix ! dis-je en toussotant.
- Comme vous l’entendez, il parle parfaitement notre Langue, qu’il a appris durant le voyage. Sirius l’a pris comme disciple, et va l’enseigner pour qu’il devienne un vrai Maya, comme vous toutes et tous ! Approche, Jacou, je vais te présenter aux membres de la communauté !
Voici ma compagne, Sacniete, et nos enfants Chimalis et Chimalmat, des jumelles de ton âge, elles ont dix ans.
Sacniete est une belle femme de six pieds, des seins ronds, et une toison noire.
Chimalis et Chimalmat font cinq pieds, les cheveux d’un noir profond, les yeux vert, et leurs poitrines commencent à s’affirmer. J’ aime ces sourires qu’elles m’ envoient, et leur souris aussi.
Et voilà Dacey, la servante du royaume, et compagne de Zãk.
Dacey est une femme de cinq pieds six pouces, assez ronde, avec des seins pointus.
Zãk arrive à ce moment avec une fiole, qu’il me donne.
- Bois ! Tu respireras mieux !
- Merci Zãk ! Et j’avale le contenu de la fiole, légèrement amer.
- Voilà les chamans, qui vont t’enseigner leur science, afin que tu la colportes dans ton continent et la fasse connaître !
Aápo, et son épouse Xoc, Babajide, son épouse Kuk, et Eadrich, le fils de Kuk et Babajide, qui comme toi est un précoce.
Aápo, trente cinq ans, six pieds cinq pouces, est fin, sa chevelure rase, et son pubis est tondu.
Xoc, son épouse, est aussi tête rasée, des seins en forme de poire, et son pubis est tondu court.
Babajide est costaud, six pieds, des pectoraux bien développés, une chevelure coupée courte, comme sa toison noire.
Son épouse Kuk, six pieds, une chevelure abondante lui descend jusqu’aux creux des reins, sa toison est très velue, couvrant son entrejambe ;
Eadrich est un jeune homme de dix sept ans, musclé, cheveux ras noirs, de six pieds cinq pouces, et une toison fournie noire et brillante.
Et enfin Ikta, la compagne du chef de garde Cadmael, les cheveux noirs, six pieds, des seins proéminents ornés de beaux tétons d’un rouge sombre, un bas ventre fourni par une toison soyeuse.
Sirènut, compagne de Gabor, noire aussi, six pieds deux pouces, de petits seins en poire, un ventre légèrement replet, une toison tondue.
Irpak, compagne de Fabio, six pieds un pouce, une tignasse noire qui lui couvre les seins, et une toison ample qui cache l’entrejambe.
Ian et Sachihiro eux vivent ensemble.
- Je suis enchanté de faire votre connaissance ! dis-je.
- Venez maintenant vous restaurer ! Nous avons des mets tous chauds ! Un chevreuil, que nous avons prélevé dans la steppe, nous nourrira quelques temps ! »
Et après le repas, parlons d’un festin, Les filles de Sáasilen, Chimalis et Chimalmat me proposent de me faire visiter le village, et les environs proches. Cadmael désigne Gabor pour nous accompagner hors du village, par sécurité.
« Alors Sirius, raconte-nous ton épopée avec les jumelles ! » demande Sáasilen.
Et Sirius raconte, la traversée vers le continent de l’Est, les rencontres, la guerre qui sévit là-bas, l’ignorance par des moines soi-disant érudits de l’existence même de cette terre, mes parents qui font des médecines pour soigner les blessés, et la découverte d’une grotte qu’il a vu en songe, en Austrasie, d’où je viens, où vivent les Leevancliffus à crètes, gardiens de la trémulonde, le seul lieu sur ce continent.
Il raconte aussi le voyage du retour, l’enseignement qu’il m’a donné sur les astres, et ma capacité à mémoriser ce que j’entend, ma trouvaille pour faire avancer le voilier sans vent, la tempête, et l’initiation que m’ont donné Itzel et Akna.
« La trémulonde existe donc aussi là-bas ! s’étonne Zãk. Nous connaissons maintenant les trois lieux sur cette planète, comme l’ont dit les messagers du ciel ! La grotte de notre montagne, celle de la grande île au Sud de la mer de l’Orient, et celle de l’Austrasie !
- Oui, un de mes prochains voyages, dit Sirius, après celui vers la grande île, sera à destination de Durandalem, comme l’a nommé Joseph Artz, le père de Jacou. »
Je reviens avec les filles de Sáasilen, Chimalis et Chimalmat, elles m’ont montré leur maison, faite de bois de la forêt, avec un toit de chaume des hautes herbes de la prairie, tressées serrées en gerbes, et disposées en quinconce sur les poutres du toit.
J’ai visité aussi la hutte de Sudation, suffisante pour contenir tout le clan, où une chaleur intense règne, qui m’a fait transpirer le peu de temps que j’y étais.
La tanière de Zãk aussi a été visitée, une partie s’enfonce dans les rochers. La porte sert à conserver la chaleur lors des périodes froides, quand la glace descend de là-haut, et non pour protéger quoi que ce soit des autres. Une confiance absolue règne au sein du clan et toutes et tous vivent en parfaite harmonie.
« Gabor m’a parlé d’une grotte dans la montagne où vivent des drôles d’animaux, avec une queue hérissée de crêtes ! dis-je. Pourra-t-on y aller ?
- Si notre père nous y autorise, nous t’amènerons demain ! dit Chimalis.
- Je viendrai avec vous, dit alors Zãk, je dois prélever des trémulondes dans la grotte, et toi aussi, Jacou, tu dois cueillir toi-même ces trémulondes pour en faire une potion qui te permettra de communiquer par la pensée avec tout le monde !
- Soit ! dit Sáasilen. Demain matin, nous irons à la grotte, avec Sirius, rencontrer les leevancliffus, et cueillir la trémulonde.
- Les…leevan…. ? interrogé-je.
- Les leevancliffus, c’est le nom des animaux qui vivent dans la grotte ! précise Zãk.
Maintenant, je vous propose une sudation, elle vous purifiera des pollens de la forêt ! »
Et, Sáasilen en tête, suivi de Zãk, Aápo, Babajide, Sirius, Akna, Itzel, Chimalis, Chimalmat, moi et Eadrich, nous pénétrons dans la grande hutte de Sudation, déjà bien chaude.
Sacniete, Xoc et Kuk, les épouses des chamans, s’occupent de fournir du bois pour augmenter la chaleur du foyer, tandis que Dacey, l’épouse de Zãk, s’emploie à faire brûler des herbes odorantes qui diffusent un nuage enivrant.
J’ai du mal à supporter cette odeur et cette chaleur, et ne me sens pas très bien, alors Chimalmat et Chimalis sortent de la hutte avec moi, et Dacey leur donne des herbes pour frotter mon corps ruisselant de sueur.
L’air libre me fait du bien, et mon malaise est maintenant dissipé. Les jumelles me frottent énergiquement, enlevant toutes les toxines apparues en suant. Puis, elles se frottent mutuellement de la même façon.
Peu de temps plus tard, les chamans sortent aussi, puis Sirius et les jumelles, et Zãk enfin. Toutes et tous se frottent les corps, dans un rituel plaisant et revigorant après cette forte chaleur qui les a fait suer leurs dernières gouttes.
Ils se rendent alors dans la hutte du chef, où ils enfilent des peaux afin de garder un temps la chaleur corporelle et les bienfaits des herbes odorantes. Ensuite, un passage sous la douche de la cascade, derrière la hutte de Sudation, élimine le reste des toxines.
Le soir est arrivé, et comme la nuit tombe, la température suit, la fraîcheur gagne la vallée.
Après un repas en commun de tous les membres de la communauté autour de l’âtre central de la hutte du chef, préparé par les compagnes des gardes, Ikta, Sirènut et Irpak, chacun s’en retourne dans son foyer respectif, je suis hébergé chez Sirius, avec les jumelles, tout heureuses de passer une nuit avec moi.
Sirius sourit en sachant que la nuit va être douce pour moi même si les filles ne me laisseront que peu dormir !
Il confie une fiole de Zãk à Akna, contenant une potion permettant de maintenir un garçon en forme pour la nuit. Akna est toute gaie et va la montrer à sa sœur, qui se réjouit aussi !
« Je dois encore discuter avec Zãk ! Ne m’attendez pas, je vous souhaite une bonne nuit ! » dit Sirius en sortant de sa hutte. Il passera la nuit chez Zãk, afin de ne pas déranger les filles, et moi !
L’initiation
Le lendemain matin, le soleil réchauffe déjà bien l’air du village. Après un petit déjeuner copieux, pris autour de la grande table sur la place, les chamans Sáasilen et Zãk, ainsi que Sirius, Akna, Itzel, Chimalis, Chimalmat, moi, et deux gardes, Cadmael et Gabor, nous nous apprêtons à partir pour la grotte dans la montagne.
Chacun se munit d’une lance, qui, si elle sert à se défendre, servira aussi de bâton de marche pour gravir la montagne, et dans la grotte pour écarter les leevancliffus trop nerveux, qui ont horreur du contact du métal de la lance ! Ces animaux aveugles n’en sont pas pour le moins dangereux, et leur queue hérissée de piquants vénéneux peut faire des dégâts !
« Nous emportons nos protections, et les mettrons une fois à la grotte ! dit Sáasilen. Nous aurions trop chaud en grimpant sur le flan est, en plein soleil ! Nous serons de retour pour midi ! dit-il à son épouse Sacniete.
- Le repas sera prêt à votre retour ! » affirme-t-elle.
Et nous voilà partis, avec des sacs contenant des protections pour cueillir les trémulondes, et d’autres herbes dont Zãk possède les secrets de leurs bienfaits.
La montée de la montagne dure une bonne heure, des pentes parfois très raides nécessitent quelques pauses.
Arrivés devant la grotte, on ne la devine que parce que devant s’agitent des grands fourrés, occultant complétement l’entrée. Ces plantes, variété de trémulondes diurnes, réagissent à la chaleur, et un corps humain en dégage suffisamment pour qu’elles oscillent et donnent un effet de tremblement, moyen de défense servant à effrayer les intrus, hommes ou animaux.
« Tu vas venir avec moi, Jacou ! dit Zãk. Enfile cette tunique, ces protections sur tes jambes et tes pieds, enfile aussi ces gants, et prends cette serpette et ta lance. À l’intérieur, il fait complétement noir, tu n’y verras rien, tu sentiras des frottements le long de tes jambes, ce sont les leevancliffus, que tu écarteras doucement avec la pointe de ta lance. C’est le contact du métal qui les fait fuir. À tâtons, tu t’approcheras de la paroi, tu sentiras des herbes, que tu couperas et enfourneras dans ton sac, que tu fermeras bien afin qu’aucune lumière ne puisse y pénétrer !
N’ai crainte, je reste à tes côtés, et nous ressortirons ensemble ! As-tu compris ?
- Oui Maître Zãk ! montrant que je maîtrise parfaitement la Langue Maya. Allons-y !
Et écartant les fourrés, nous pénétrons tous les deux dans la grotte.
Une odeur d’humidité, et de sueur fauve nous prend les narines.
- Pouah ! Ca pue ! dis-je.
- Respire par la bouche, ce sera moins fort ! dit Zãk.
Je sens bien les animaux qui se frottent à moi, et les coups de queues contre mes jambes, qui heureusement sont bien protégées.
- C’est impressionnant dans le noir, ces bestioles ! Elles ressemblent à quoi ?
- A de gros lézards ! »
Nous ressortons de la grotte, j’ai pris les herbes et je les tiens hermétiquement dans mon sac. Il me faut un petit moment pour m’habituer à la clarté du jour, après ce bref séjour dans l’obscurité totale.
C’est au tour de Sirius et mes condisciples Akna et Itzel de pénétrer dans la grotte. Ensuite, Sáasilen et ses filles, et enfin les deux gardes.
Zãk profite de la présence des gardes pour les envoyer cueillir quelques fleurs rares qui poussent sur des pics escarpés, et seuls les gardes, dotés d’une aisance de mouvements que Zãk n’a plus, peuvent les cueillir. Il espère que bientôt, il retrouvera la formule pour faire fi de la gravité, et qu’il pourra aller les cueillir lui-même !
Nous redescendons enfin de la montagne, contents de nous débarrasser de ces tuniques et protections, et comme prévu, quand le soleil est au zénith, nous arrivons au village.
Le repas est servi, sur la place, il fait bien bon au soleil et tout le monde est nu.
Après le repas, une sieste s’impose ! Je vais être initié avec les herbes que j’ai cueillies auxquelles Zãk ajoute quelques herbes pour faire une inhalation, dans le noir, dans la tanière de Zãk, et je m’endors alors profondément, pour une heure. Quand je me réveillerai, j’aurai le pouvoir de communiquer par la pensée !
Zãk annonce aussi une nouvelle !
« Il s’avère que les passages successifs dans la grotte, et les nouvelles décoctions que j’obtiens avec les trémulondes après quelques essais d’ajout d’herbes diverses vont nous permettre de voler ! Je pense avoir retrouvé la formule des anciens !
Le premier à expérimenter cela sera Jacou, à son réveil !
- Comment ! s’offusque Sirius. Tu utilises Jacou comme cobaye !
- Que nenni ! Le breuvage est le même que ceux dont vous avez toutes et tous bénéficiés ! J’y ai juste ajouté quelques extraits d’herbes. Jacou semble avoir des aptitudes que nous n’avons pas, ou guère. Sans doute sa naissance continentale d’Austrasie ! C’est pour cela que la trémulonde d’Austrasie peut nous amener encore des pouvoirs ! Je voudrais aussi expérimenter avec celles de l’Austrasie et celles des mers d’Orient !
- Cela demande de longs voyages ! dit Sirius. Un jour, il faudra ramener Jacou chez lui ! Mais je voudrais qu’il rencontre les Aborigènes de la Grande Terre des mers du Sud, et les Fujiens de l’Orient, au Nord.
- Avant cela, il doit connaître notre civilisation ! dit Sáasilen. Bientôt, la civilisation Maya n’existera plus ! L’accroissement de la population, la déforestation pour avoir plus de terres à cultiver, pour nourrir tout le monde, va nous emmener vers le déclin ! Nous, ici dans les montagnes du Sud, sommes encore isolés et protégés par la forêt, mais au Nord, les villes-états ne cessent de s’agrandir, des milliers de Mayas vivent dans les cités telles que Yaxchilán, Bonampak, Piedras Negras, Copán, Ceibal, Xunantunich ou Altar de los Sacrificios. Les richesses sont utilisées pour honorer les dieux, et pour se faire la guerre, au détriment des populations, et les K’uhul Ajaw, les rois de chaque cité, veulent toujours plus de richesses, de pouvoir, d’apparats. Les rendements des terres, surexploitées, sont de plus en plus faibles, la sécheresse commence à se faire ressentir, du fait de la déforestation massive, et les sacrifices des prisonniers de guerre aux dieux, surtout à Chac, dieu de la pluie et Ahmakiq, dieu de l’agriculture sont la seule réponse des K’uhul Ajaw. Leurs pouvoirs chamaniques sont complétement éteints ! La sécheresse va persister, et nous assistons en ce moment au début de la fin ! Jacou doit pouvoir témoigner de cela, afin que persiste quelque part la mémoire de notre civilisation.
- Bien ! dit Sirius. Nous allons nous organiser pour faire des expéditions dans les terres Mayas, mais nous aurons besoin des gardes pour cela !
- Si mes prévisions sont exactes, dit Zãk, nous pourrons tous voler, ce qui nous évitera les embuscades dans la jungle, et nous irons de cité en cité !
- J’ai aussi parlé à Jacou des visiteurs du ciel, dit Sirius. A-t-on un idée de leur prochaine visite ?
- Je ne reçois leurs messages que peu de temps avant leur arrivée, dit Sáasilen, mais si on se fie à la fréquence régulière de leurs arrivées, cela ne saurait tarder ! »
Je me réveille de ma sieste forcée, je suis un peu chancelant…
« Comment te sens-tu ? me demande Sirius, mentalement.
Surpris, je parle à haute voix :
- Bien, un peu vaseux ! Etonné de répondre à haute voix à une question dans ma tête.
- Tu dois avoir soif ! dit mentalement Sirius. Essaie de déplacer ce cruchon d’eau !
Et je m’exécute, et amène à moi le cruchon, qui me désaltère bien !
- Et maintenant, pourrais-tu venir à moi sans marcher ?
Je m’élance alors dans les airs, et stupéfait, arrive à me déplacer dans les airs sans difficulté, jusqu’à Sirius.
Zãk est ravi !
- Messieurs, mesdames, mesdemoiselles, dit Zãk, nous formerons une expédition à la grotte dès demain, afin que toute la communauté puisse bénéficier de ces pouvoir que Jacou vient d’acquérir ! Celles et ceux qui ont ramené la trémulonde aujourd’hui, veuillez me suivre avec vos sacs, nous allons faire cela de suite !
Les jumelles sont ravies ! elles vont posséder les pouvoirs qu’avait promis Sirius, de lire dans les pensées, déplacer les objets, et voler !
Quant à moi, je suis mandé par Aápo et Babajide, les chamans qui vont m’enseigner l’astronomie telle que les visiteurs du ciel leur ont enseigné. Ils sont épatés de me voir arriver en volant !
J’arrive dans une grande hutte où les chamans vivent avec leurs épouses, Xoc, l’épouse d’Aápo, Kuk, l’épouse de Babajide et Eadrich leur fils.
Aápo m’emmène dans leur lieu de travail et de méditation. C’est une maison de branchages et de hautes herbes, accolée à la hutte.
Un grand foyer trône en son milieu, d’où émanent des effluves de plantes infusant dans des récipients, au bord du foyer et tout autour sont placées des étagères et des placards remplis de choses bizarres et que je ne connais pas.
Ils manipulent tous les deux des tambours, battent les mesures en synchronisation parfaite, puis posent les tambours.
« A quoi servent vos tambours ? J’ai vu Sáasilen frapper sur le sien.
- Nous sommes en liaison avec la Terre, les vivants, plantes et animaux, le ciel aussi ! Les Forces Cosmiques, dit Aápo.
- Que sais-tu du ciel qui nous entoure ? demande Babajide.
- Ce que mon maître m’a enseigné pendant le voyage ! Nous sommes sur une planète qui tourne autour du Soleil. Le jour et la nuit apparaissent parce que la Terre, ronde, tourne sur elle-même, et les saisons parce qu’elle tourne autour du Soleil en formant une ellipse. Il y a d’autres planètes qui tournent aussi autour, plus proches de lui, comme Vénus, ou plus éloignées. Les étoiles que nous voyons la nuit sont autant de soleils avec pour beaucoup des planètes qui tournent autour. Sur certaines, une forme de vie a pu se développer, et des visiteurs du ciel venant de l’une de ces planètes viennent nous visiter régulièrement. Les étoiles forment des constellations qui ne sont qu’apparentes, les distances entre les étoiles sont bien plus grandes qu’elles ne paraissent.
- C’est bien, dit Aápo, tu as acquis les bases d’un bon astronome ! Tu vois cet objet : sais-tu à quoi il sert ? montrant un long tube monté sur un pied articulé.
- Sirius m’a parlé d’une lunette pour voir les choses lointaines, que les visiteurs du ciel vous ont donné.
- C’est tout-à-fait cela ! cet objet, que nous appelons « le viseur du loin » nous permet d’observer le ciel dans sa profondeur infinie. Ce soir, quand la nuit sera tombée, nous te montrerons des parties du ciel que tu ne peux voir à l’œil nu. Nous sommes dans une galaxie, c’est un groupement d’étoiles, elles sont une multitude, qui tournent autour d’un centre que nous ne pouvons voir, aucune lumière ne s’échappe de ce centre. Loin de notre galaxie, des millions d’autres galaxies, parfois bien plus étendues que la nôtre, composées de milliers de millions d’étoiles remplissent le ciel, laissant des distances énormes de vide entre elles. Nous observerons cela cette nuit !
- On pourrait regarder si on voit l’autre continent ? Mes parents ? Mon ami Clément Sandre ?
- Non Jacou ! La Terre est ronde, et la lumière se déplace en ligne droite, nous ne pouvons voir plus loin que l’horizon, sur Terre, et ton pays est trop éloigné ! Tu retourneras chez toi, et tu reverras tes parents et ton ami ! dit Babajide, nous l’avons vu, nous t’enseignerons comment voir ton destin, mais avant cela tu vas voyager avec ton Maître Sirius qui te montrera d’autres pays. »
Ils continuent à m’enseigner, sur l’univers, son immensité infini, et sur la venue des visiteurs du ciel qui devrait prochainement arriver.
« A quoi ressemblent-ils ?
- Ce sont des êtres comme nous, plus grands que nous, ils font bien huit pieds, ils marchent sur deux jambes, répond Aápo, ils portent un costume et un casque étanche qui les isolent de notre air, qui est néfaste pour eux.
- Mais respirent-ils ?
- Oui, ils respirent comme nous. Ils ont avec eux, sur leur dos, des boîtes remplies de leur air de chez eux, qui leur permettent de respirer par un tuyau les reliant à leur casque.
- Ils ont des yeux, un nez, une bouche ? toujours curieux.
- Nous ne pouvons distinguer leurs traits, au travers de leur casque.
- Mais ils vous parlent, quand-même, non ?
- Que par la pensée, tu pourras communiquer avec eux, ainsi que nous tous, mais ceux qui ne savent pas communiquer par la pensée ne peuvent communiquer avec eux ! Ils ont des jambes, des pieds, nous ne savons pas s’ils ont des orteils, par contre, nous savons qu’ils ont des bras, des mains et des doigts, dans leur costume.
- Mais pourquoi viennent-ils régulièrement chez vous ?
- Ils nous ont dit qu’ils surveillaient les planètes où la vie existe, et nous sommes un des seuls peuples, sinon le seul sur Terre à pouvoir dialoguer avec eux. Ils ont cherché longtemps avant de nous trouver !
- J’ai hâte de les rencontrer ! Ils ont un navire volant ?
- Plutôt un engin qui ressemble à une tasse renversée sur une soucoupe ! Et très vaste, plusieurs dizaines de pas de diamètre !
- Mais combien sont-ils dans cet engin ?
- Plusieurs ! Deux ou trois en descendent pour communiquer avec nous, mais il doit en rester à bord !
- Et ils sont nombreux sur leur planète ?
- Oui ! Plus nombreux que nous sur Terre ! Ils se reproduisent comme nous, il y a des hommes et des femmes, et je suppose qu’ils ont les mêmes organes de reproduction que nous. Mais je ne fais que le supposer, tu pourras leur poser la question !
- Bien ! dit alors Babajide, il va être l’heure du souper ! Nous allons clore cette séance, Jacou, mais si tu as des questions, à tout moment nous y répondrons !
- Merci pour votre enseignement, Maîtres !
- Tu souperas avec nous, nos épouses seront ravies de discuter avec toi, elles ont entendu parler de toi et veulent te connaître !
Après un souper frugal mais suffisant, et des discutions de tout ordre avec les épouses des chamans, je retourne voir mon Maître Sirius, et lui raconte mon après-midi avec les chamans.
Puis, quand vient l’heure de dormir, n’étant pas fatigué, du fait de ma sieste forcée du jour, je m’allonge sur le dos, nu, sur une paillasse devant la hutte de Sirius, et observe le ciel, particulièrement dégagé ce soir ! Je rêve éveillé à des voyages entres les étoiles, me demande si les visiteurs m’emmèneront, et moult questions sur cet univers que je découvre. Je finis par m’endormir, et passe la nuit dehors. Sirius me voyant endormi, me couvre d’une peau et va lui aussi se coucher.
La cueillette de la Trémulonde
Le matin arrive, un grand soleil se lève au-dessus de la montagne.
Je me réveille, toujours dehors sur la paillasse, j’ai passé une nuit superbe en voyageant dans les étoiles.
Sáasilen rassemble toute la communauté.
« Ce matin nous allons tous monter à la grotte, reprendre des herbes afin que Zãk puissent vous faire acquérir des nouveaux pouvoir, comme celui de voler !
Nous emmenons tous les gardes avec nous, Sirius, toi et tes disciples Akna, Itzel et Jacou garderez le village en notre absence.
Mes filles Chimalis et Chimalmat, vous vous occuperez du repas, nous serons rentré pour midi.
Zãk, tu prépareras ce qu’il faut pour initier tout le monde, c’est-à-dire :
- Les gardes et leurs épouses : Cadmael, Ikta, Gabor, Sirènut, Fabio, Irpak, Ian et Sachihiro.
- Les chamans et leurs épouses : Aápo, Xoc, Babajide, Kuk, Eadrich, Dacey et enfin mon épouse Sacniete.
Ce qui fait quinze personnes.
Il fait déjà chaud, nous irons nus, et nous emmènerons quelques tenues pour pénétrer dans la grotte, et chacun et chacune se munira d’un sac pour y mettre les trémulondes coupées à l’abri de la lumière. Dès que tout le monde sera prêt, nous irons ! Veillez sur notre village, et sur mes filles !
- Je veille sur elles, il ne leur arrivera rien ! dis-je, brandissant un arc.
- Merci Jacou, je pars rassurée ! » dit Sacniete, souriant de voir ce garçon défendre ses filles.
Et la troupe commence l’ascension de la montagne, le soleil chauffe déjà, il va faire chaud aujourd’hui !
Les jumelles Chimalis et Chimalmat s’attellent de suite à la préparation du repas. Elles me sollicitent, je suis ravi de les aider, pour éplucher les tubercules douces qu’elles feront cuire dans l’eau pour confectionner une purée.
Elles préparent aussi une grille sur laquelle elles feront griller des morceaux de chevreuil que les hôtes se partageront.
J’en profite pour leur demander ce qu’elles connaissent des choses du sexe, elles me répondent qu’elles sont encore vierges, mais que leur mère leur a tout expliqué, et elles attendent d’être pubères pour expérimenter ! Ce qui ne saurait tarder, un doux duvet orne déjà leurs pubis.
« Nous en avons discuté avec Itzel et Akna, qui nous ont dit que pour toi, l’initiation est faite, et qu’elle ont apprécié tes ardeurs !
Ce qui m’émoustille quelque peu, me remémorant ces instants sur le bateau, et mon membre se dresse alors effrontément devant les fillettes, qui pouffent de rire.
- Nous comptons sur toi le moment venu pour nous initier ! dit Chimalmat.
- Ce sera un honneur ! » dis je, et impatient qu’arrive ce moment !
Sirius, de loin, nous surveille, et pense que je suis vraiment précoce, et dans mes attitudes, et dans mon mental.
Le repas est prêt quand la troupe revient de la grotte.
« Mangeons, et ensuite Zãk s’occupera de vous ! » dit Sáasilen.
Après le repas, celles et ceux qui étaient à la grotte ce matin sont allongés dans la tanière de Zãk, dans le noir, sur des paillasses. Zãk s’occupe d’eux, chacun boit sa potion à base des herbes qu’il a cueilli dans la grotte, et s’endort aussitôt pour une heure. Au réveil, toutes et tous pourront voler, déplacer les objets à distance et communiquer mentalement entre eux.
Sáasilen est dans la hutte de Sudation, il a eu une intuition, et les senteurs et arômes lui permettent de se mettre en méditation pour finaliser ces intuitions. Sirius, Akna, Itzel sont à nouveau de garde, silencieusement, pour ne pas troubler la méditation du chaman, ponctuée de petits coups sur son tambour.
Les jumelles Chimalmat et Chimalis sont sur la place avec moi, je leur enseigne ma Langue, et raconte mon pays, où la guerre sévit en ce moment-même.
Au bout d’un moment, Sáasilen sort de la hutte, en nage, ruisselant de tous les pores, et va se rincer sous un seau d’eau froide qu’il fait basculer sur sa tête. Le choc thermique est terrible ! Une colonne de vapeur émane de tout son corps comme s’il se consumait.
Puis il se frotte avec des herbes que Zãk a cueillies, et se sèche enfin.
Il rejoint Sirius et lui dit :
« Je viens de percevoir un message des visiteurs du ciel ! Ils arrivent et seront là dans la soirée !
- C’est une grande nouvelle ! dit Sirius. Je vais l’annoncer aux jeunes, j’en connais un qui va être content !
En effet, apprenant la nouvelle, je suis comme fou, excité.
- Ils arrivent quand ? Bientôt ? Scrutant le ciel alentours. On ne les voit pas encore ? Ils arrivent par où ? On les entend venir ? »
Zãk ayant endormi tous les Mayas, il arrive auprès de Sáasilen et demande la raison de l’excitation du gamin.
Le chef Chaman ne dit rien et fait juste un geste vers le ciel, ce que Zãk comprend aussitôt !
Lui aussi est impatient de les revoir !
« Ils m’ont promis de m’emmener avec eux ! dit Zãk. J’ai confectionné un costume pour moi ! Ils devraient pouvoir mettre notre air dans leurs réservoirs, m’avaient-ils dit ! »
L’après-midi se passe, lentement, j’attend !
Chapitre IV Les visiteurs du ciel
- L’arrivée des visiteurs du ciel
- Découvertes mutuelles
- Une soirée avec les visiteurs
- La hutte de Sudation
- La visite du vaisseau
- L’initiation des Xantarèsiens
- L’animal d’un autre âge
L’arrivée des visiteurs du ciel
En soirée, alors que le Soleil descend sur la vallée, une ombre apparaît dans le ciel, cachant l’astre lumineux.
« Ils arrivent ! Ils arrivent ! » crié-je, sûr que ce sont eux !
En effet, un engin tout noir se pose dans le champ, non loin du village, sans aucun bruit, juste des raies de lumière, qui le font atterrir en douceur.
Tout le village s’est regroupé pour accueillir les visiteurs du ciel, sans crainte aucune.
Après une attente qui me paraît interminable, un pan de l’engin se soulève, et une rampe glisse jusqu’au sol. Je suis excité comme jamais !
Trois personnages apparaissent, en costume bleu turquoise, avec des casques cachant l’intégralité de leurs visages. Ils sont très grands, au moins huit pieds, de mêmes proportions sinon de la même taille que les Terriens.
Ils descendent la rampe, et par la pensée, saluent Sáasilen qui leur répond mentalement.
Puis, se tournant vers moi, me saluent, en pensée en Francique, ma Langue maternelle ! Je suis épaté ! Ils savent donc déjà qui je suis et d’où je viens !
Je réponds alors par la pensée, dans la langue Maya :
« Je vous salue, visiteurs du ciel ! Je suis content de savoir que nous autres sur cette planète ne sommes pas seuls ! J’ai une multitude de questions à vous poser, si vous le permettez bien sûr !
- Jeune Austrasien, nous savons ta soif de connaissances et nous serons heureux de te satisfaire ! Mais saluons d’abord tous les membres de votre communauté ! Sacniete, Chimalmat, Chimalis, Zãk, Dacey, Aápo, Xoc, Babajide, Kuk, Eadrich, Cadmael, Ikta, Gabor, Sirènut, Fabio, Irpak, Ian, Sachihiro, et Sirius, Itzel et Akna qui t’ont emmené jusqu’ici ! Merci de nous accueillir !
- C’est un grand honneur que de recevoir votre visite ! pense Sáasilen. Que pouvons-nous faire pour vous être agréables ?
- Nous avons mis au point un appareil respiratoire, que l’on a sur le nez, qui va nous permettre de nous débarrasser de nos costumes. Nous allons donc retourner dans notre vaisseau et revenir nus, comme vous ! Cela répondra déjà à toute une série de question que vous, et surtout Jacou vous vous posez ! »
Et les trois visiteurs rentrent dans leur vaisseau et réapparaissent peu de temps plus tard, nus. Ce sont des êtres humain, du moins pour ce qui est de l’apparence générale, ils sont sexués, et des fesses cachant probablement un anus. Ils sont tous les trois de la même taille.
Ils ont la peau blanche, et sont complétement imberbes, ils n’ont pas d’oreilles, du moins externes, juste une fente à la tempe, et leur crâne est plus gros que celui des Terriens.
Leurs yeux sont grands avec des pupilles dorées en forme d’ellipse, ils ont des paupières.
Leur bouche est petite, on ne voit pas de dent, une langue rose s’agite dans la bouche quand ils parlent. Et un petit pince-nez leur permet de respirer notre air.
« Nous voici donc devant vous ! dit un des hommes. Nous pouvons parler et écouter ! dit-il d’une voix grave, en parlant Maya. Approchez, venez nous toucher, nous aussi voudrions vous toucher !
Hardi, je suis le premier à m’approcher, je touche la main munie de quatre longs doigts et un pouce à trois phalanges. Le contact est froid, leur température est plus basse que la mienne.
- Vous avez la peau froide ! Vous n’avez pas froid ? demandé-je, alors que les autres Mayas s’approchent et touchent les visiteurs, qui eux aussi touchent les Terriens.
- Nous avons un système de régulation de température très évolué, notre enveloppe n’a pas besoin de chaleur. Par contre, la vôtre est très chaude !
- Vous avez des noms pour vous appeler entre vous ?
- Bien sûr ! répond la femme, d’une voix plus aiguë. Je suis Yalyx, compagne de Xocun, le chef de notre expédition, et de Xalun, le navigateur, ici présents. Les hommes lèvent la main à tour de rôle.
- Enchanté ! Je suis Jacou ! Mais vous êtes la compagne des deux hommes ?
- Oui ! Nos mœurs de société nous le permettent ! Mais je vais te présenter d’autres membres de notre équipage !
A ce moment sortent quatre filles et deux garçons du vaisseau. Nus. Des enfants, de la même taille que moi.
- Bonjour, jeunes visiteurs ! dit Sáasilen.
- Bonjour peuple Maya ! Nos parents nous ont promis de nous emmener lors de leur prochaine visite, répond un des garçons. Je m’appelle Xsara, voici mon frère, Xcorus, et mes sœurs Yalip, Yamen, Yeres et Yidom. Elles inclinent la tête à l’énoncé de leur nom.
Une beauté étrange émane de ces enfants, qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau !
- Comme vous êtes belles ! dis-je, ce qui fait sourire les filles.
- Tu es aussi un beau garçon ! dit celle qui se nomme Yalip, et les filles aussi sont très belles ! Elles sont tes sœurs ? désignant Chimalmat et Chimalis.
- Non, ce sont les filles de Sáasilen, le chef chaman.
- Si tu veux, Jacou, allez donc entre jeunes vous promener et faire connaissance ! dit Xocun. Nous avons à discuter avec les chamans. Nous répondrons ensuite à tes questions, si nos enfants n’y ont pas répondu ! »
Découvertes mutuelles
« Venez, jeunes visiteurs, dit alors Chimalis, nous allons vous montrer notre village !
Et les six jeunes visiteurs, les deux Mayas et moi, nous allons faire le tour du village.
- Vous avez appris notre Langue, et celle de Jacou ! dit Chimalmat.
- Nous avons une machine que l’on met sur la tête, comme un casque, et qui peut nous inculquer toutes les Langues de l’Univers en très peu de temps.
- Comment se fait-il que vous vous ressembliez tant ? Vous arrivez à vous reconnaître ? demandé-je.
- Nous sommes nés de l’accouplement de notre mère et de ses compagnons, nos pères, répond Xsara. Comme nous avons les mêmes gènes, nous sommes pareils ! Nous savons nous reconnaître car chacun de nous émet un signal de reconnaissance différent, que nous captons.
- Quel âge avez-vous ? demande Chimalmat.
- Quel âge ? demande Yidom. Comment définissez-vous l’âge ?
- Notre planète, la Terre, tourne autour d’une étoile qu’on appelle le Soleil, dis-je. Chaque tour est appelée année, ou an. Moi, j’ai neuf ans, bientôt dix, c’est mon âge, c’est-à-dire que la Terre a fait neuf fois et accomplit son dixième tour du Soleil depuis ma naissance.
- Nous avons un système analogue ! précise Xcorus. Nous aussi comptons en base Dix. Notre planète, que l’on nomme Xantarès, a deux lunes qui tournent en sens inverse l’une de l’autre à des vitesses et des orbites différentes. Elles se croisent plusieurs fois sur leurs orbites. À chaque fois qu’elle se croisent au dessus de notre pôle Nord, nous rajoutons un Xion, qu’on peut comparer à votre an. Notre planète met vingt Xion pour faire le tour de notre soleil. Moi, j’en suis à douze Xion, comme mon frère Xsara. Nous sommes nés le même jour.
- Et moi et ma sœur Yamen, nous sommes à treize Xion, précise Yalip, et mes sœurs Yeres et Yidom sont à onze Xion.
- Pourtant, vous avez toutes et tous la même taille !
- Oui, notre processus d’évolution est par palier, dit Xsara. Nous naissons petits, dit-il en montrant la taille entre ses mains, environ deux pieds, et nous grandissons vite, le temps de trois Xion, à la taille que nous avons maintenant. Notre prochaine évolution, pour atteindre la taille définitive, celle de nos parents, sera aux vingtième Xion de chacune et chacun, et en un Xion nous serons matures.
- Mais nous pouvons déjà exprimer notre sexe, bien qu’on ne soit pas encore mature ! dit alors Yeres. Et vous terriens, pouvez-vous exprimer votre sexe, à votre…âge ?
- Chez nous, dis-je, nous évoluons continuellement, et nous avons différents stades de cette évolution. Un stade s’appelle la puberté, c’est-à-dire quand nos sexe se couvrent de poils.
- Comme vos poils sur la tête ? demande Yamen.
- Non sur la tête, nous appelons cela des cheveux, et ils poussent dès notre naissance !
Moi, je suis pubère, j’ai des poils qui poussent sur mon pubis, sous les bras, et au menton, et j’ai déjà fait du sexe, avec les filles Itzel et Akna, qui m’ont initié pendant le voyage pour venir ici. Chimalmat et Chimalis sont sur le point d’arriver à ce stade, elles ont dix ans. Bientôt elles goûteront aux plaisirs du sexe ! Car chez nous, c’est un plaisir ! Chez vous aussi ?
- Oh que oui ! dit Xsara, c’est vraiment le plaisir des plaisirs, et mes sœurs, mon frère et moi nous nous adonnons souvent à cela !
- Ensemble ?
- Oui ! Voudriez-vous essayer avec nous ? Ce soir nous pourrions expérimenter cela ! dit Yeres.
Je suis excité à la pensée de faire l’amour à ces créatures extra-terrestres ! Cela se voit !
- Nous essayerons ce soir ! dis-je.
- Nous aussi ! disent en chœur les jumelles Chimalmat et Chimalis, nous verrons bien !
- Mais pas un mot aux matures, dit Yalip, ils désapprouveraient !
- En parlant de longueurs, comment définissez-vous la longueur, Xsara ?
- Nous mesurons en Doigts, Bras, Paliers, Matures…
Un Bras, c’est quatre Doigts, un Palier, c’est trois Bras, un Mature c’est deux Paliers.
- Nous, dis-je, nous mesurons le Pouce, le Pied qui vaut douze Pouces, le Pas qui vaut deux Pieds, la Toise qui vaut trois Pas, la Perche, qui vaut dix Pas, le Stade qui vaut cent vingt cinq Pas, le Mille, qui vaut mille Pas, ou huit Stades, et la Lieue qui vaut six mille Pas ou quarante huit Stades.
- Et comment comptez-vous le temps ? demande Chimalmat.
- Sur notre planète, dit Xsara, le jour et la nuit sont rapprochés plus que sur votre Terre ! Un cycle jour-nuit est appelé Xart. Il est divisé en dix Xartins, qui eux-mêmes sont divisés en cent Xartiers. Les Xartiers sont aussi divisés par cent pour donner l’unité de temps que nous utilisons, le Xent.
Il frappe dans ses mains, au rythme d’une demi-seconde. C’est la durée d’un Xent, dit-il. Le Xart fait donc cent mille Xent. Et un Xion vaut deux cents Xart.
- Nous mesurons le temps aussi sur une rotation de la Planète sur elle-même, nous appelons cela une journée, dis-je, connaissant bien les mathématiques et le calcul mental. Elle est divisée en vingt quatre parties, que nous appelons les heures. Chaque heure est divisée en soixante minutes, et chaque minute est divisée en soixante secondes. Une seconde fait à peu près deux de vos Xent.
Je frappe dans mes mains pour montrer le temps d’une seconde. Une journée terrestre fait donc cent soixante douze mille Xent. Et une journée Xantarès, un Xart donc, fait presque quatorze de nos heures ! Et vous, donc, les garçons, à douze Xion, vous vivez depuis six années terrestres et demi !
- Tu es un bon calculateur, Jacou ! dit Xcorus.
- J’adore les calculs ! Notre planète fait le tour du Soleil en un an, ce qui correspond à trois cent soixante cinq jours terrestres.
- Mais il va être temps de manger ! dit Chimalmat. Comment vous nourrissez-vous ?
- Nous avons un système qui nous nourrit pendant notre sommeil, par la peau. Nous ne mangeons pas, comme vous Terriens ! Mais nous allons vous accompagner pour votre…repas, dites-vous. »
Une soirée avec les visiteurs
Les enfants se rapprochent des Mayas et des visiteurs.
« Alors ? demande Xocun en Langue Maya, en savez-vous plus les uns sur les autres ?
- Oh oui ! répond Xsara, nous savons mesurer le temps et les distances sur la planète, et connaissons l’âge de nos hôtes.
- Et nous, dis-je, nous connaissons vos Xart et vos Xion, vos mesures de distances et de temps…
- C’est formidable, Jacou, dit Sirius. Tu nous enseigneras cela en temps voulu !
- Ce sera avec joie ! Ce soir, après manger, nous nous réunirons encore afin de nous connaître mieux. Les visiteurs nous accompagneront pour le repas, bien qu’ils se nourrissent d’une autre manière. »
Et pendant que les Mayas mangent, Xocun raconte.
« Oui, nous nous nourrissons par la peau, pendant que nous dormons. Notre bouche sert à parler, et à ingurgiter des remèdes et des médecines dont notre métabolisme a besoin. Nous pouvons boire aussi par la bouche. Et nous avons un xout, ce que vous appelez un anus qui nous permet d’éjecter les superflus ! Et les liquides sont éjectés par notre pénis, et par les vulves des filles, ajoute-t-il en riant, faisant rire toute l’assemblée. Notre anatomie n’est pas très différente de la vôtre ! Nous sommes des cousins de l’univers ! Nous avons un cœur pour faire circuler le Xorum, que vous appelez sang, il est rouge, comme le vôtre ; des poumons pour respirer, des organes pour nettoyer notre Xorum, comme votre foie, votre bile, votre rate, et nous avons des boyaux pour centraliser nos apports dermiques afin de distribuer les substances là où elles doivent aller. Nous avons aussi un encéphale, que nous appelons Xciens qui est le siège de notre pensée. Vous le voyez, nous ne sommes pas différents de vous, ou très peu.
- Vous connaissez d’autres formes de vie ? demande Sirius.
- Oui ! Beaucoup ! La vie est apparue sous différentes formes, dans différents milieux aquatiques, gazeux, au cours des longues périodes de l’évolution de l’univers…
Les plus évoluées à notre connaissance sont, comme vous et nous, issues de l’eau et du carbone.
Trois molécules de base, l’hydrogène, qui existe partout dans l’univers, l’oxygène, qui combinée avec l’hydrogène donne de l’eau, et le carbone, qui combiné à l’oxygène est un gaz mortel pour vous, et combiné à l’hydrogène est un gaz vital pour nous.
Mais les Humains, comme vous les appelez, que nous appellerons humanoïdes, Xits dans notre Langue, sont nombreux dans la galaxie, et dans l’univers. La plupart sont encore à un stade bas, et n’atteindront votre niveau d’évolution que dans beaucoup de temps !
Certaines formes de vies sont gazeuses, et n’ont pas de corps physique. Nous avons rencontré ces formes de vies, mais nous n’arrivons pas pour le moment à établir un contact avec elles.
- Vous avez des animaux, comme les vaches, les oiseaux, les loups, ou les chiens ? demande Akna.
- Oui, il y a des formes de vie animales, Qui n’ont pas les facultés que nous avons, de penser, parler, imaginer, leurs seules actions sont des gestes de survie et de perpétuation de l’espèce. Elles ressemblent à vos mammifères, certaines, les plus évoluées, se reproduisent comme nous, par gestation fœtale.
- Comment vous reproduisez-vous ? demande Itzel.
- Comme vous ! Nous mettons le pénis dans la vulve, et nous lâchons un liquide séminal, l’équivalent de votre sperme, qui va féconder un ovule dans le ventre des femmes.
Au bout d’un Xion, nos bébés naissent, complétement formés et marchent tout de suite.
- Un Xion ? Qu’est-ce ? demande Sirius.
- Un Xion, dis-je, c’est leur unité de temps, comme nos années, il dure deux cents Xart, qui valent quatorze heures de notre temps terrestre. Donc un Xion vaut à peu près sept mois terrestres.
- Merci Jacou ! dit Xocun. Je vois que tu as très bien assimilé notre système de temps !
- Et J’ai encore beaucoup de choses à apprendre de votre civilisation ! Si vous le permettez, nobles visiteurs, et vous, chamans, nous retournons entre nous, les jeunes, pour s’enseigner mutuellement !
- Les nuits sont fraîches ! dit Sáasilen, couvrez-vous ! Nos visiteurs aussi doivent ressentir la fraîcheur de la nuit ! donnez-leurs de quoi se couvrir ! Et Ian et Sachihiro vont veiller sur vous, dans la nuit !
Cela n’enchante pas les jeunes qui avaient prévu des choses plus…intimes.
- Non, dit Xalun, nous ne ressentons pas la fraîcheur sur notre peau ! Nous pouvons rester nus.
- Et si nous allions dans la hutte de Sudation ? dit Chimalmat. Nous aurions bien chaud, et point besoin de se couvrir !
- Bonne idée, si les chamans nous le permettent ! dis-je.
- Allez-y ! dit Zãk. Vous serez à l’abri des animaux nocturnes, et vous pourrez vous éclairer avec les chandeliers. Et Ian et Sachihiro n’ont donc pas besoin de monter la garde. »
Et les enfants, moi, Chimalmat, Chimalis, Xsara, Xcorus, Yalip, Yamen, Yeres et Yidom, tout contents d’être entre nous, nous nous dirigeons vers la hutte de Sudation, Zãk nous accompagne et allume les chandeliers dans la hutte, et régule le fourneau pour qu’il ne chauffe qu’un minimum, suffisant pour y rester nu.
Puis en sortant, Zãk nous dit :
« Profitez de ces instants, vous êtes entre vous, et nous ne viendrons pas vous déranger ! »
Car Zãk, un peu devin, sait ce qu’il va se tramer dans la hutte ! Il retourne à table et signale que les enfants sont entre eux, et qu’il ne faut pas les déranger !
Les visiteurs sourient, Sirius aussi, ils vont se découvrir mutuellement…
La hutte de Sudation
Dans la hutte, il fait une douce chaleur et la lumière est tamisée, propice à des rapprochement de corps. Je me demande si les filles sont faites comme Itzel et Akna, que j’ai eu l’occasion d’étudier sous toutes les coutures.
Je me rapproche donc des filles, et Yidom m’attire.
Les jumelles Mayas s’assoient à côté des garçons visiteurs, et les quatre commencent à se caresser mutuellement.
Elles apprécient ces longs doigts qui les frôlent et les palpent, Leurs seins sont dressés et les tétons durcissent, et deviennent très sensibles au toucher, avec leurs mains froides.
Elles aussi caressent les garçons, leur peau est froide, et ferme, mais elles sentent des frissons sous leurs caresses.
Chimalis et Chimalmat voient bien que ces touchers ne laissent pas Xsara et Xcorus indifférents.
Finalement, les quatre jeunes gens se couchent au sol, sur des paillasses confortables, recouvertes de peaux, et continuent leurs caresses exploratrices sur ces corps venus d’ailleurs.
Yalip, Yamen et Yeres elles aussi commencent à se caresser mutuellement, installées sur une autre paillasse, et s’embrassent l’une l’autre, à tour de rôle, en gémissant des « Mmmmmm ! » de satisfaction.
Alors avec Yidom nous tentons de nous embrasser aussi, nos bouches, bien que différentes, finissent par s’accorder, la langue de Yidom enroule la mienne...
Après ces ébats jouissifs, et ces découvertes Ô ! Combien excitantes, nous décidons de sortir de la hutte de Sudation. Nous sommes surpris de la fraîcheur qu’il fait, la nuit est tombée, et l’air est humide.
« Nous ne ressentons pas le froid, dit Yeres, mais nous ressentons l’humidité de l’air, et notre peau absorbe cette humidité, ce qui nous évite la soif ! Mais vous, Terriens, vous devez avoir soif, après ces embrassades ?
- Oh oui ! dit Chimalmat, nous allons nous abreuver ! Mais couvrons-nous, sinon nous risquons un refroidissement ! »
Et nous arrivons à la table où sont réunis les Matures, comme les appellent les visiteurs, et nous nous servons à boire, de l’eau colorée et sucrée par un jus de fruit du pays, que les Mayas appellent mangue.
« Alors, les enfants ! dit Sáasilen, avez-vous fait plus ample connaissance les uns les autres ?
- Oh oui, père, dit Chimalis, nos amis visiteurs nous ressemblent beaucoup, à quelques détails près. »
Après quelques discussions sur divers sujets, les visiteurs prennent congé, il est temps pour eux d’aller dormir dans le vaisseau et se nourrir par la même occasion, dans une atmosphère chargée de nutriments gazeux que leur peau absorbe et synthétise sous forme de vitamines.
Les filles m’ont promis de me faire visiter leur engin, demain.
Je regagne la hutte avec Sirius, Itzel et Akna, elles me demandent ce que nous avons fait dans la hutte de Sudation, des bruits émanaient, malgré l’épaisseur des cloisons de la hutte !
Je raconte alors ma soirée avec les visiteurs, mon récit a excité les jumelles Mayas, et Sirius le remarque bien ! alors ils les invitent à partager sa couche, je préfère aller me coucher, je suis épuisé !
Le calme règne sur le village, pas un bruit ne dérange le sommeil des habitants, ni des visiteurs.
L’initiation des Xantarèsiens
A la fin du repas, Sáasilen prend la parole.
« Cet après-midi, nos gardes iront avec nos amis à la grotte dans la montagne pour prélever la trémulonde.
Nos amis sont bien plus avancés que nous, mais nous savons faire une chose qu’il ne savent pas faire ! Voler !
Nous verrons si leur métabolisme leur permettra de voler comme nous !
Fabio, Ian et Sachihiro, vous les accompagnerez ! Zãk viendra avec vous. Allez, vous préparer, trouvez des tenues pour nos amis, plus grandes, au besoin nos femmes feront les coutures pour cela. Vous partirez dès que vous serez prêts !
- Nous aussi ? demande Xsara.
- Oui, toutes et tous devez passer individuellement dans la grotte pour y cueillir la plante, la trémulonde, dans le noir ! »
Au bout d’un moment, les tenues sont prêtes, elles seront enfilées au moment de pénétrer dans la grotte.
La troupe alors se met en route, Fabio en tête, Ian et Sachihiro derrière ferment la marche.
« Pourquoi sommes-nous accompagnés de gardes ? demande Xocun.
- J’ai eu la vision d’un danger ! répond Zãk.
- Un danger ? De quelle nature ? demande alors Xalun.
- De cette nature-là ! répond Fabio en criant, en face de lui, un immense fauve avec deux immenses dents sortant de sa mâchoire surgit de la forêt.
L’animal s’apprête à bondir sur Fabio, qui a déjà bandé son arc, imité par ses compagnons d’arme. Mais Zãk a réagi rapidement, et a réussi par la pensée à lever le fauve géant, il ne peut plus bouger ainsi, les pattes ne touchant plus le sol.
- Quelle bête effroyable ! dit Xocun. C’est un tigre à dent de sabre !
- Sa mâchoire peut couper un homme en deux d’un coup de dents ! » constate Zãk.
Et mentalement, il donne l’ordre aux soldats de l’abattre. Trois flèches le pénètrent sur son flanc, le faisant hurler de douleur, glaçant d’effroi les jeunes Xantarèsiens, puis trois autres flèches le touchent dans le cœur et les yeux et le foudroient net.
Zãk alors le laisse tomber au sol, et les soldats récupèrent leurs flèches.
« C’est une espèce éteinte depuis longtemps sur cette planète, dit Xalun, il est étonnant que cet animal ai survécu tout ce temps ! Mais s’il a survécu, d’autres espèces des anciens temps pourraient aussi être encore vivants !
- Sachihiro ! dit alors Zãk, retourne au village, et reviens avec les chamans, Sirius et ses disciples, pour explorer cette partie de la forêt ! Nous ne sommes plus loin de la grotte, allons-y ! »
Et tandis que Sachihiro retourne sur ses pas, l’arc chargé d’une flèche, la troupe continue sa montée et arrive bientôt devant la grotte.
Les visiteurs sont intrigués par ces plantes qui cachent l’entrée de la grotte et qui tremblent dès qu’on s’en approche. Du moins quand ce sont des humains . Les trémulondes ne détectent pas les Xantarèsiens !
Zãk leur dit que c’est un moyen de défense, pour chasser les éventuels prédateurs, puis il explique le mode opératoire, et rentre avec un des visiteurs à tour de rôle, les enfants deux par deux.
La cueillette est finie, chacun et chacune a dans son sac des feuilles de trémulondes, et tout le monde s’apprête à redescendre, jusqu’au cadavre du tigre géant, pour attendre les autres.
« Je dois encore vérifier quelque chose qui m’a paru bizarre dit alors Zãk : aucun leevancliffus n’a tenté de m’attaquer ! Pourtant je les ai entendu ramper dans la grotte !
Alors, je vais rentrer seul dans la grotte, et après un court moment, l’un des visiteurs entrera aussi, vêtu de la tunique protectrice ! »
Et il arriva ce que Zãk soupçonnait ! Les leevancliffus l’attaquent en lui donnant des coups de queue hérissée, mais quand Xsara pénètre dans la grotte, les coups cessent et les reptiles se sauvent au fond de la grotte.
« Sortons ! dit-il à Xsara.
Une fois dehors, il constate :
Vous émanez quelque chose qui effraie les leevancliffus ! Je ne sais pas si c’est une odeur ou une radiation. J’analyserai vos cueillettes pour y déceler une différence avec les nôtres ! J’en ai cueilli aussi en même temps, nous verrons ! Allons rejoindre le tigre ! Les autres ne devraient pas tarder à arriver. »
En effet, à peine sont-ils arrivés près de la dépouille du tigre que la troupe venue du village, Sachihiro et Gabor en tête, Sáasilen, Aápo, Babajide, Eadrich, Sirius, Itzel, Akna et moi, Cadmael fermant la marche, tous en armes, arrivons sur les lieux.
Nous sommes épatés de voir ce monstre, un mâle, sorti d’un autre âge ! Il mesure bien quinze pieds de long sans la queue, et devait faire six pieds de haut au garrot quand il marchait !
Zãk explique ce qu’il prévoit :
« Les visiteurs et moi, nous retournons au village, il ne faut pas laisser nos femmes seules, et laisser faner les cueillettes de trémulonde ! Deux gardes nous accompagneront.
Vous, Sáasilen, vous continuerez sur la piste du tigre pour déceler d’autres créatures, il n’est peut-être pas seul ! Et ils pourraient attaquer le village !
- D’accord, faisons cela ! dit Sáasilen.
Ian, avec Sachihiro vous raccompagnerez les visiteurs et Zãk ! Vous porterez la dépouille au village, elle est probablement comestible ! Nous autres partons sur la piste du tigre.
Mais nous devons être rentrés avant la nuit ! Alors, ne traînons pas ! »
Et les deux troupes prennent des chemins opposés, les deux gardes portent par lévitation le tigre, suivis par les visiteurs, enchantés de tous ces événements de la journée !
Dès l’arrivée au village, les femmes ont tôt fait de dépecer la bête, et de stocker la viande dans des sacs faits d’herbes, fermés hermétiquement, ayant aspiré tout l’air qui s’y trouvait, dans une cavité naturelle au bord de la rivière, qui maintient l’endroit bien frais. Elles s’occupent ensuite de tanner la peau de la bête, qui fera une superbe couverture pour les rudes hivers. La carcasse est mise de côté, les os sont très solides, et pourront servir le cas échéant. Les abats sont stockés au frais et les viscères sont enterrés plus loin.
Zãk emmène les visiteurs dans sa tanière et demande un ou une volontaire pour faire le premier essai. Xsara se porte volontaire ! Chimalis et Chimalmat sont contentes de revoir les jeunes visiteurs du ciel !
« Si cela se passe mal, il vaut mieux que ce soit moi plutôt qu’un de nos parents, nécessaires au pilotage du vaisseau !
Alors Chimalmat dit :
- Oh non ! Xsara ! Et votre robot, Xon, il ne pourrait pas dire si c’est dangereux ?
- Bonne idée ! dit Xocun, allons dans le vaisseau, tu y trouveras de quoi préparer tes potions, Zãk ! Emmène tes ingrédients nécessaires, Xon se fera un plaisir de t’assister !
Chimalmat et Chimalis, restez dehors, vous les reverrez !
Arrivés dans le vaisseau Xocun dit :
- Xon ! Voici Zãk, le chaman savant de ce village. Il a une plante que tu vas analyser !
- Elle se trouve dans ce sac étanche à la lumière pour garder ses propriétés ! » dit Zãk.
Au bout de quelques instants, la voix métallique de Xon résonne :
« « C’est une espèce inconnue pour moi ! Elle a des propriétés très étranges, elle émet des rayonnements qui s’opposent aux forces de la gravité ! Comment l’appelez-vous ? » »
« Je propose de faire une potion, avec ces ingrédients que voici, et la plante, la trémulonde, pour la faire boire à l’équipage et aux enfants ici présents ! »
« « Dans quel but fais-tu cela ? je n’arrive pas à pénétrer ton esprit ! » »
« Je vais essayer de m’ouvrir à toi ! Le but est de donner la faculté de voler aux visiteurs du ciel. »
« « Oui ! maintenant je vois en toi ! Merci de le permettre ! Vous avez une parade puissante pour éviter de lire en vous ! » »
« Je suis un chaman. Ce sont des réflexes de défense ! »
« « J’ai analysé tes ingrédients, normalement, cela devrait pouvoir être assimilé par les Xantarèsiennes et Xantarèsiens. » »
« Il faut le noir absolu pour cela, et un sommeil d'une heure pour laisser agir le philtre. »
« « Descendez dans le grand dortoir, j’y ai installé des lits ! » »
En effet, la salle que les jeunes ont utilisé le matin même est aménagé avec neuf lits, pour chacun des Xantarèsiennes et Xantarèsiens.
« Je me suis porté volontaire pour être le premier ! » dit Xsara .
« « Ce ne sera pas nécessaire, je surveille le processus, et peux l’interrompre à tout moment, Allongez-vous tous ! Zãk tu peux commencer tes préparations ! » »
Et Zãk prend les sacs un par un, prépare la potion et chacun boit la sienne, dans le noir, avant de s’endormir.
Bientôt, tous les visiteurs dorment, Zãk sort de la salle et demande à Xon si tout se passe comme il le pense.
« « N’ai crainte, je veille, ils dormiront le temps d’une heure de votre temps ! » »
« Tu connais notre calcul du temps ? »
« « J’ai récupéré cela et beaucoup d’autres chose dans la tête des jeunes, Jacou, Chimalmat et Chimalis ! Je sais maintenant tout ce qu’ils savent ! Jacou sait beaucoup de choses ! Je continue à fouiller ton cerveau, tu es un puissant chaman ! tu as beaucoup de pouvoirs ! » »
« Ne te gènes pas ! Je n’ai rien à cacher, et tout ce que je pourrai t’apprendre sera utile, à toi comme à moi ! »
Le chaman alors, sur suggestion de Xon, visite le vaisseau, et reçoit toutes les explications qu’il demande.
L’ animal d’un autre âge
Pendant ce temps, la troupe dans la forêt suit la piste du fauve. Depuis un moment, ils marchent sur un plateau boisé d’arbres géants de plusieurs centaines de pieds, de mémoire le seul endroit où l’on trouve ces arbres, et arrivent au bord d’une falaise. Un ravin profond se montre à eux, une forêt très dense en bas empêche d’en voir le fond.
« Nous ne pouvons pas aller plus loin ! dit Sáasilen. Nous avons déjà cherché un moyen de descendre. Nous pouvons faire le tour du ravin, mais il n’y a pas de descente possible ! »
Mais, un peu plus loin, des arbres gigantesques se sont couchés dans le ravin, probablement abattus par la foudre, et offrent du coup un moyen de descendre au bas de la falaise.
« Nous ne sommes jamais descendu dans ce ravin, dit alors Sáasilen, les anciens disaient que cela est le domaine de la mort !
- Serait-ce possible que ce tigre soit monté par-là ? dit alors Sirius. Oui ! Regardez ! Un autre fauve est en train de grimper !
- Il faut dégager ces arbres ! » dit Sáasilen. Alors toute la troupe, par la pensée, pousse les arbres qui glissent le long de la falaise, et disparaissent dans l’épaisse forêt en contre-bas, dans un nuage de poussière. On entend des rugissements, puis le calme revient.
Les chamans décident alors d’abattre les arbres autour du ravin, afin que d’autres ne puissent plus servir de passerelles pour les créatures qui vivent en bas.
« Nous reviendrons avec des outils pour faire cela ! dit Cadmael. Faisons le tour pour voir si d’autres arbres seraient tombés, et rentrons ! Il va bientôt faire nuit. »
La troupe fait alors le tour en haut de la falaise, il y a presque une lieue de circonférence. Aucun autre arbre n’étant tombé, la troupe regagne alors le village.
Il fait presque nuit quand ils arrivent au village, les femmes attendent pour servir le repas, Sáasilen a prévenu Zãk que tout allait bien et qu’ils étaient sur le chemin du retour.
Ils s’installent alors à table, et les neuf Xantarèsiens arrivent… en volant !
« Oui ! dit Zãk, ils ont bien assimilé la trémulonde !
- Merci à vous pour ce pouvoir que vous nous avez donné ! dit Xalun.
Je me rapproche de Chimalmat et Chimalis, et constate sur elles ce que j’ai remarqué sur moi en chemin cet après-midi.
Leurs pubis sont plus velus, mon sexe s’est allongé, et les seins des filles ont grossi !
Ni les adultes, ni les Xantarèsiens n’ont remarqué quoi que ce soit !
Alors, en concertation avec Chimalmat et Chimalis, nous décidons de ne rien dire, mais j’ai ai mon idée ! Le philtre que Xon nous a donné à boire ce matin a accéléré le processus de puberté !
- Après le repas, dis-je aux jumelles, nous demanderons aux jeunes visiteurs ce qu’il en est, et nous irons voir Xon !
A table, Sacniete demande :
« Alors, vous avez trouvé la trace de ce monstre ?
- Oui Sacniete, dit Sirius, il vient d’un monde inconnu, inaccessible en temps normal, dans le ravin en bas de la falaise. Des arbres géants sont tombés par la tempête et la foudre, ce qui lui a permis de grimper jusqu’en haut de la falaise. Nous avons fait tomber ces arbres dans le ravin, ils ne peuvent plus monter !
- Ils ? demande Ikta.
- Oui, répond son époux Cadmael, on en a vu un qui grimpait aux arbres tombés, il y en a probablement plusieurs ! Espérons que celui que nous avons abattu soit le seul qui ait pu parvenir en haut !
- Comment se fait-il qu’on n’en ai jamais vu d’autres ? demande Dacey, l’épouse de Zãk.
- Ils vivaient dans des temps très anciens, et normalement ils auraient dû disparaître ! dit Zãk.
Xalun prend la parole.
- Il y a des millions d’années, une météorite de grande taille s’est écrasée sur Terre, non loin d’ici, dans l’océan, que vous appelez la Grande Mer. L’onde de choc et le nuage de poussière qui ont suivi était tels que peu d’êtres vivants sur la Terre ont survécu ! Pendant des centaines d’années, même le soleil ne pouvait pénétrer ce nuage de poussières, et la plupart des être vivants, animaux comme végétaux, moururent.
Le ravin, entouré de hautes falaises, protégé par une forêt très dense, a permis à ces fauves, et peut-être à d’autres espèces animales et végétales de survivre, malgré l’absence de soleil ! D’autres lieux protégés ont pu aussi permettre la survie ainsi d’espèces vivantes. Il doit s’y trouver une faune et une flore qui n’ont pas évolué depuis ces millions d’années !
Les légendes racontent des histoires d’animaux aux dents gigantesques, et d’autres énormes au cou démesuré, mais nul ne les a vu ! Vous êtes les premiers sur cette planète a en avoir vu un vivant !
- Et vous, les Xantarèsiens, en avez-vous vu dans d’autres mondes ? demande alors Jacou.
- Oui. Nous avons visité des mondes qui sont au stade du vôtre avant l’avènement de la météorite. Avec des tigres à dents de sabre, des reptiles gigantesques, des poissons grands comme dix vaisseaux, des oiseaux qui font des dizaines de pieds d’envergure, et des arbres si haut qu’ils traversent les nuages.
- les arbres géants du bord de la falaise ! dit Sáasilen.
- Oui, probablement des graines portées par des tempêtes, ou par des oiseaux qui sont descendus dans le ravin, et qui on germé là-haut depuis longtemps. Il faut des centaines de vos années pour qu’un arbre atteigne cette taille !
- Nous irons demain couper ces arbres, dit Cadmael, afin d’écarter tout danger de remontée de ces créatures monstrueuses !
- Alors, les Xantarèsiens, comment vous sentez-vous ? Demande Sirius mentalement.
- Très bien ! cette plante est fabuleuse ! répond Xalun, mentalement également. Xon l’a synthétisé, nous pouvons la fabriquer à loisir !
- Sans le passage par le noir ?
- Si ! La synthèse ne fonctionne que dans le noir, pour l’instant ! Mais Xon aime les défis, et travaille tout le temps sur cela !
- Et de voler, ça vous plait ? demandé-je.
- C’est génial, disent en chœur les six jeunes visiteurs, en s’envolant de table.
Chimalmat et Chimalis les suivent, moi aussi, et nous allons nous poser sur la rampe d’accès du vaisseau.
Je les a mis au courant de ce qui nous arrive, et sur la rampe, nous pouvons communiquer avec Xon.
Xon nous répond :
« « Afin de bénéficier des plaisirs, il a fallu initier chez les filles certaines hormones, et les développer chez le garçon. Cela induit une croissance très rapide qui vous a fait gagner deux ans ! » »
« Tu veux dire que nous avons dix ans, mais que nos corps en ont maintenant douze ? »
« « Juste vos organes sexuels, et cela va continuer, dans peu de temps ils seront mature. » »
« Mais ce n’est pas dangereux, ça ? » demande Chimalis.
« « Non ! vous respectez le cycle de croissance physique du corps, mais vos organes sexuels seront vite aboutis. » »
« On va avoir des gros seins, comme les adultes ? »
« « Oui ! » »
La nuit est bien avancée, chacun regagne son couchage.
En arrivant dans la hutte de Sirius, les disciples Akna et Itzel remarquent ma toison velue.
« Eh bien, Jacou, on dirait que subitement tu deviens un homme ! dit Itzel.
Sirius aussi remarque que mon membre est plus long !
- Raconte nous ce qu’il se passe chez toi ! dit Sirius. Et je raconte ma journée.
- Et les filles de Sáasilen aussi ? demande Akna.
- Oui ! dis-je, et elles ont adoré ! »
Chapitre V Le pays des Mayas
- La découverte du pays
- La rescapée du sacrifice
- Un Amour est né
- Une journée chez les chamans
- Semillero
- La construction du bateau
- Les sacrifiés
- Les enfants rescapés
- Les chevaux
- Le naufragé des cieux
- Les bandits
- L’accueil au village maya
- Les nouveaux métiers
- La soirée des jeunes
La découverte du pays
Le soleil est à nouveau là, réchauffant le village et chassant l’humidité de la nuit.
« Aujourd’hui, nous allons explorer le Nord de la terre d’ici, en volant. Akna et Itzel nous accompagneront. » dit Sirius.
Au petit déjeuner, je retrouve Chimalis et Chimalmat, qui exhibent fièrement une belle toison noire, qui recouvre tout leur pubis. Les seins des filles eux aussi ont bien grossi et sont tout ronds.
Je risque une main qui trouve un sein bien ferme sur Chimalmat, mais je la retire prestement, ne voulant pas déclencher chez elle et chez moi une envie que je ne pourrai pas honorer ! Sáasilen remercie les gardes de s’être relayés toute la nuit pour surveiller les alentours du village, au cas où un autre monstre serait sorti du ravin. Mais il n’y a rien à signaler !
« Vous, les gardes, allez ce matin abattre les arbres en bordure de la falaise ! Vous les balancerez dans le ravin ! L’un d’entre vous restera au village, en protection. »
Cadmael désigne alors Ian pour surveiller le village, les autres, Gabor, Fabio et Sachihiro, sous ses ordres, se préparent pour gravir la montagne vers le plateau. Ils emportent des scies, des haches, et des cordages. Et les voilà partis !
Sirius annonce qu’il va me faire visiter le pays, et qu’il emmène ses disciples avec lui. Les Xantarèsiens arrivent, et Xsara demande s’il peut se joindre à nous.
« Non, Xsara, dit Sirius, nous devons rester discrets et ne pas nous faire voir durant notre vol, si d’aventure nous sommes vu, nous ne sommes que des humains ! Mais la vue d’un être à l’apparence différente risque de créer une panique au sein de la population !
- Je comprends ! dit Xsara.
- Nous allons enfiler une tunique, la nudité reste tabou en dehors de notre communauté ! Bien ! si vous êtes prêts, mes disciples, partons ! Nous serons de retour dans l’après-midi.
Et nous nous envolent vers le Nord, vers une cité du nom de Yaxchilán.
Sirius m’en a parlé, avant le départ.
« Je suis né et j’ai grandi dans cette cité ! J’ai été initié au culte des dieux, en tant que prêtre. A vingt ans, refusant de procéder à des sacrifices humains, et reniant l’existence des dieux, j’ai été condamné ! Mon statut de prêtre m’a évité d’être décapité, mais j’ai été banni de la cité. C’était il y a vingt ans, je me suis enfui de cette civilisation que je réfute, emmenant avec moi deux filles, des jumelles destinées à être sacrifiées aux dieux. Elles n’avaient que quinze ans à l’époque. Elles s’appellent Itzel et Akna Pacal ! Depuis cette fuite, les jumelles sont devenues mes disciples et mes compagnes ! »
Arrivés à proximité, nous nous posons et continuons la route à pied.
« J’ai remarqué d’en haut une progression de la jungle autour de la cité, dit Sirius, il n’y a apparemment plus d’entretien, ni de culture des terres ! Avançons prudemment, je sens un danger !
- Que redoutes-tu ? demandé-je.
- Qu’on s’en prenne à ta chevelure blonde ! Ils pourraient vouloir te sacrifier aux dieux !
- Mais que vient-on faire dans cette cité, alors ?
- Je dois récupérer des pierres sacrées qui intéressent au plus haut point les Xantarèsiens !
- Qu’ont-elles donc de si spécial, ces pierres ?
- Elles viennent probablement d’une autre planète, c’est un minéral qui n’existe pas sur Terre à ma connaissance. Xocun et Xon pourraient m’en dire plus !
- Mais tu sais où elles se trouvent ?
- Oui ! Je les avais cachées dans le tronc d’une statue d’Ahmakiq, le dieu des cultures, qui se trouve en haut de la grande pyramide, dans le temple des sacrifices. Si la statue est toujours là, alors mes pierres s’y trouvent ! Allons-y, montons les marches qui conduisent en haut ! Jacou, couvre toi la tête, ta chevelure blonde est trop repérable.
La rescapée du sacrifice
Nous gravissons les centaines de marches qui mènent au temple, Les filles ne sont pas rassurées, ce devait être leur dernière monté, il y a vingt ans, et elles en gardent encore un souvenir effrayant. Arrivés en haut, devant le temple, il n’y a pas grand monde. Sirius nous dit d’attendre à l’extérieur, sans nous faire remarquer, et il pénètre dans le temple.
Des prêtres disent des prières, que Sirius reconnaît comme étant un rituel de sacrifice.
Sur une grande table en marbre, une jeune fille est allongée, habillée d’une robe de cérémonie, et ligotée. C’est probablement elle la raison des prières des prêtres qui offrent aux dieux ce sacrifice pour apaiser leur courroux.
Un prêtre s’avance vers elle, un grand couteau à la main, et s’apprête à éventrer la pauvre jouvencelle. Sirius alors, au moment où le bras armé se lève prêt à frapper, l’immobilise à distance, et le prêtre ne peut plus le bouger. Sirius le force à lâcher la lame, et le prêtre recule, effrayé. Sirius le soulève alors, et le porte au-dessus des autres prêtres effarés, et le laisse tomber au milieu d’eux. Pendant qu’ils se précipitent vers leur infortuné frère, Sirius peut récupérer les pierres qui sont toujours là, en soulevant doucement la tête de la statue. Puis, enfouissant les pierres sous sa tunique, il soulève la fille ligotée, et la fait sortir du temple, en volant !
Les prêtres n’osent pas bouger, voyant là une manifestation des dieux, qui ne veulent pas de ce sacrifice ! Nul n’a prêté attention à Sirius, qui sort discrètement derrière la fille.
« Il faut agir vite ! Itzel et Akna, prenez cette fille et emmenez-la loin d’ici dans la vallée ! Vous lui enlèverez ses liens plus tard ! Jacou, tu les suis ! Pour ma part, je dois encore faire quelque chose ! »
Retournant dans le temple, il fait basculer les statues de dieux qui éclatent au sol, et soulève la table des sacrifices, pour la lâcher d’un coup, elle explose au sol en mille débris, glaçant d’effroi les prêtres qui croient la fin du monde arrivé ! Ils ne sont pas près de refaire un sacrifice, vu comme les dieux se sont fâchés !
Puis il ressort et s’envole pour rejoindre ses disciples, et la jeune jouvencelle. Les filles l’on détachée, elle n’en revient pas d’être encore vivante !
Sirius lui demande :
« Comment te nommes-tu ?
- Chillán.
- Quel âge as-tu ?
- J’ai dix huit ans aujourd’hui ! Je sais que le jour de mes dix huit ans, je devais être offerte aux dieux ! C’est un honneur, m’a-t-on toujours dit !
Chillán est une grande fille de six pieds deux pouces, de long cheveux noirs couvrent son dos, et deux seins pointus se devinent sous sa robe.
- Chillán, tu es maintenant sous ma protection, et tu ne seras jamais sacrifiée ! dit Sirius.
Voici mes disciples : Itzel et Akna, vouées elles aussi à être sacrifiée il y a vingt ans, et Jacou, venu des terres à l’Est, de l’autre côté de la Grande Mer.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’éprouve une attirance pour cette fille…
Mais tu as de la famille, à Yaxchilán ?
- Ma mère est morte, tuée par mon père, en essayant de l’empêcher de m’offrir aux dieux. Je n’ai plus d’attache dans cette maudite cité !
- Tu vas venir avec nous, dans les montagnes du Sud ! Une communauté de chamans t’accueillera et tu pourras revivre, libre ! »
Et ordonnant aux jumelles de la porter, nous nous envolons ensemble vers le Sud et les montagnes.
Chillán est effarée de ce qu’il lui arrive ! Portée dans les airs, au-dessus de la jungle épaisse, à une allure folle, encadrée par Itzel et Akna, Sirius et moi à côté…
Nous arrivons bientôt au village, et nous nous posons sur la place. Sirius a déjà prévenu les chamans d’une nouvelle arrivée, et a demandé de camoufler le vaisseau des visiteurs, les chamans sont tous là, Sáasilen, Aápo, Babajide, Zãk et Eadrich.
Zãk s’approche de Chillán, effarée de voir des hommes, des femmes, des enfants, tous nus !
« Bienvenue ! N’aie aucune crainte ! Nous vivons tous nus, c’est notre mode de vie ! Tu dois être épuisée ! Laisse nous nous occuper de toi ! Un bon bain te fera du bien ! »
Aussitôt, les épouses des chamans arrivent, et invitent Chillán à les suivre. Arrivées dans la hutte de Sudation, à bonne température ambiante, un bain chaud l’attend. Sacniete, Xoc, Kuk et Dacey s’affairent à la déshabiller, elle se laisse faire voyant que c’est son bien-être qu’elles veulent.
Une fois allongée dans le bain, un sentiment de sécurité et de plénitude l’envahit, jamais elle ne s’est sentie aussi bien ! Ses seins pointus sont prolongés par des tétons tout durs, tellement l’extase est là ! C’est peut-être aussi un peu grâce aux herbes diverses, que Zãk avait préparées, qui infusent dans l’eau …
Après ce relâchement général, les filles passent à la toilette. Sacniete s’occupe des cheveux, Xoc et Kuk de chaque côté pour frotter tout le corps de la jeune fille. Puis, elle est sorti du bain, et allongée sur le dos, des serviettes au bout de six mains ont tôt fait de sécher tout le corps.
Dacey alors intervient pour la masser, avec des onguents préparés par son compagnon, Zãk.
Avec un sentiment de sérénité absolu, Chillán se laisse masser le visage, le cou, les seins, le ventre, l’entrejambe, elle écarte les cuisses inconsciemment, Dacey par des massages délicats de la vulve constate qu’elle est vierge. Et la vierge s’endort…
Les filles se relayent toutes les heures à son chevet, Elle dort d’un sommeil profond, qu’on sent apaisé.
Les soldats reviennent de leur mission d’abattage, ils ont, grâce à leurs pouvoirs de porter les objets à distance, enlevé tous les grands arbres du bord de la falaise, et les ont balancés dans le ravin, dans un vacarme assourdissant et un nuage de poussière gigantesque. Plus de cinquante arbres géants ont été ainsi déracinés et jetés au fond du ravin.
Il n’y a plus de risque qu’un arbre offre une possibilité en tombant de permettre aux monstres qui peuplent le ravin de remonter.
Il fait nuit quand Chillán se réveille, encore sous l’effet des onguents de Zãk, Sacniete est là, et lui tend une tunique chaude.
« Parce que dehors, il fait frais et humide ! Viens, tu vas te nourrir correctement, et nous pourrons faire connaissance.
- Volontiers ! Je suis comme dans un rêve ! »
Arrivée à la grande table, le grand chandelier l’éclaire, toutes et tous, revêtus d’une tunique chaude, voient ce visage radieux, magnifique qui leur sourit.
« Bienvenue Chillán, je suis Sáasilen, Grand Chaman et chef de ce village. Sacniete est mon épouse.
- Enchantée Sáasilen Grand Chaman, et Sacniete !
- Voici Aápo, chaman, et sa compagne Xoc ;
- Babajide, Chaman, Kuk son épouse, et leur fils Eadrich, qui est le plus jeune chaman de notre communauté ;
- Zãk, Chaman et médecin, et Dacey son épouse ;
- Chimalmat et Chimalis, nos filles ;
- Cadmael, chef de la garde, et Ikta, sa compagne, Gabor, garde, et son épouse Sirènut,
- Fabio, garde, et Irpak, sa compagne ;
- Et Ian et Sachihiro, nos jeunes gardes que tu aperçois au fond, qui surveillent les alentours.
- Je suis ravie de vous connaître !
- Tu connais tout le monde…enfin non, mais nous devons d’abord t’y préparer ! Parle-nous de toi, de ta vie…
- Je suis née dans la cité de Yaxchilán. Je ne suis jamais sortie de la cité si ce n’est pour ramasser des tubercules le long des remparts. À douze ans, j’en ai dix huit, j’ai été désignée par les prêtres comme étant choisie des dieux et que je m’offrirai en sacrifice le jour de mes dix huit ans. C’est aujourd’hui. Il en était ainsi, c’était un honneur pour moi et une fierté de mon père, d’avoir été choisie ! Toutes ces six dernières années, je ne sortais de la maison que pour aller au temple et revenir. Je devais rester vierge et devais éviter les rencontres. C’était ma vie. J’allais accomplir ma voie et passer dans le monde du ciel quand le prêtre exécuteur s’est vu bloqué, puis soulevé pour retomber sur ses frères.
Tout en mangeant, de tout un peu, et buvant du vin de la côte, elle continue son histoire.
- Il y a peu de temps, j’ai appris que mon père avaient reçu un bon pactole pour me donner aux prêtres. Il a tué ma mère qui refusait ce sacrifice ! Il n’était même pas là pour mon sacrifice, alors qu’il ne m’a éduqué que pour ça !
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, une force m’a soulevée et sortie du temple, sous les yeux effarés des prêtres. Ils n’osaient pas bouger ! c’est dehors que j’ai réalisé que je ne mourrai pas aujourd’hui ! J’ai eu peur quand les filles m’ont porté dans les airs, mais je suis contente d’être vivante ! »
Un amour est né
Eadrich s’est rapproché. Cette fille, il ne sait pas comment ni pourquoi, l’attire. Une force semble l’obliger à venir près d’elle. Il la trouve splendide, et vient s’asseoir à côté d’elle.
« je suis Eadrich. Tu es très belle, tu sais ! »
Chillán est émue ! Personne ne lui a jamais fait de compliment !
Elle regarde Eadrich, le visage plein d’émotions, les larmes pointent aux coins des yeux. Elle aussi trouve ce garçon très beau ! C’est la première fois qu’elle en voit un d’aussi près ! Elle l’a remarqué en arrivant, et a ressenti comme une secousse quand il s’est approché.
Et mus par une force irrésistible, leurs visages se sont rapprochés, leurs bouches se sont touchées, leurs langues se sont titillées, et les deux jeunes se prennent dans les bras l’un de l’autre, et s’embrassent goulûment.
Les chamans ressentent tous à ce moment la chaleur de l’amour naissant qui se dégage de ces deux êtres.
Chillán est on ne peut plus heureuse ! Trouver la vie, la liberté, une communauté qui l’accueille, et l’amour le même jour, elle n’en revient pas !
Les deux amoureux alors quittent la table, et vont dans la salle de Sudation, toujours en mode température douce.
Eadrich s’approche d’elle, et doucement, il défait sa tunique et elle se retrouve nue devant lui.
Ils se serrent l’un contre l’autre, se caressent, et machinalement les mains descendent dans les entrejambes.
Ils s’allongent sur le lit.
« Tu sais, je suis vierge ! dit-elle.
- Moi, je suis aussi vierge, puceau comme on dit. Mon père, le chaman Babajide, m’a prédit mon dépucelage ! »
Ils commencent à se caresser tout le corps, puis les caresses deviennent plus ciblées…
Et enfin, après leurs ébats passionnés, serrés l’un contre l’autre, les deux dépucelés s’endorment.
Au bout d’un moment sans un bruit, Kuk, la mère d’Eadrich, tend l’oreille à la porte, n’entendant rien, elle rentre dans la hutte, prend une peau, couvre les deux amants endormis et ressort sans bruit.
« Ils passeront la nuit dans la hutte ! j’ai mis du bois sur l’âtre, ils n’auront pas froid ! » dit Kuk.
Mentalement, Sáasilen, qui avait demandé aux visiteurs de ne pas se montrer, leur envoie un message, comme quoi la voie est libre. Les Xantarèsiens alors sortent du vaisseau, recouvert de branchages pour le camoufler, et rejoignent la grande table.
La nuit est fraîche, et les Terriens sont en tuniques chaudes, alors que les visiteurs restent nus.
« Demain matin, à la première heure, dit Sirius, je m’entretiendrai avec Chillán, pour la préparer à vous voir.
- Grâce à toi, elle vit, dit Babajide, et une nouvelle vie de bonheur commence aujourd’hui ! Je savais, pour mon fils qu’aujourd’hui est le jour de son dépucelage, j’ai eu une vision en ce sens, mais je n’ai pas eu la vision de Chillán ! Je pensais que peut-être, tes disciples Itzel et Akna l’auraient initié, je l’ai déjà vu les observer, avec une ostentation de son bas-ventre !
- Cela aurait été avec joie ! disent les jumelles en chœur. C’est un beau jeune homme !
- Il en est ainsi ! dit Sáasilen. Le destin de ces jouvenceaux était tracé !
- Et alors, ces pierres ? demandé-je à mon Maître Sirius.
- Oui ! les voici ! ce sont des cylindres de pierre, en les tendant aux visiteurs. Celles-ci alors, d’un bleu émeraude passent à la couleur rouge, ce qui épate toute l’assistance.
- D’où proviennent ces pierres ? demande Xocun le chef de l’expédition des Xantarèsiens.
- Quand j’avais vingt ans, dit Sirius, j’étais destiné à être prêtre au temple de Yaxchilán. Un vaisseau comme le vôtre est arrivé derrière le temple, des êtres en costumes comme les vôtres en sont descendus, m’ont donné ces pierres, en me demandant mentalement de les cacher, et sont précipitamment repartis dans leur engin qui a disparu dans le ciel. J’ai donc caché ces pierres dans une des statues du temple, elles y sont restées jusqu’à aujourd’hui.
- Je m’en souviens ! dit Xocun. Les nôtres s’enfuyaient en emportant ces pierres, poursuivis par des Gaménèens, nos ennemis galactiques, qui voulaient prendre le pouvoir et régner sur toute la galaxie.
Ces pierres activent un moteur à ion, qui leur aurait permis de fabriquer des armes monstrueuses de destruction ! Un combat a dû avoir lieu quelque part, et détruire les deux vaisseaux, car ni l’un ni l’autre n’ont réapparu depuis ! Nous avions d’autres pierres, que nous avons rassemblées en une arme contre eux, qui a explosé en détruisant toute leur flotte, lors de l’invasion de notre système par les Gaménèens. Nul n’a jamais revu les Gaménèens, heureusement, car nous n’avions plus de pierres bleues pour reconstruire une arme contre eux ! Ces pierres, Sirius, emmène-les sur l’autre continent, afin de perdre leur trace !
- Je ferai comme tu dis, et les confierai à Jacou, pour qu’il les mette à l’abri dans son pays ! »
Et sur ces paroles, Sirius prend congé, et avec ses disciples, va se coucher, imité par tout le monde.
Le silence de la nuit règne à nouveau sur le village.
Cadmael veille.
Une journée chez les chamans
Une belle journée s’annonce sur le village maya. Le soleil a déjà chassé l’humidité, et la chaleur se fait douce sur les corps nus des Mayas.
Eadrich et Chillán sortent de la hutte de Sudation. Les femmes attendaient, pour aménager la hutte en Sudation, pour aujourd’hui.
Elles débarrassent les lits et paillasses, et activent le feu afin de faire monter la température.
Eadrich est sorti nu, Chillán a revêtu La tunique qu’elle a eu après son bain, hier.
« Tu peux rester nue ! dit alors Eadrich, il fait déjà bien bon !
- Je suis un peu gênée de me montrer nue !
- Tu ne dois pas ! Nul ici ne te jugera, et surtout pas sur ton physique ! Tu es la plus belle fille que j’ai jamais vue ! Mais tu peux garder la tunique à ta guise !
- Merci Eadrich, je suis flattée !
Il reçoit un message par la pensée, de Sirius :
- Amène ta fiancée à la table pour prendre le petit déjeuner ! J’ai des choses à lui dire. »
Ils arrivent à table, et toutes les personnes présentes saluent Chillán, puis Eadrich, puis les deux ! Tous ont compris qu’un nouveau couple est maintenant au village.
« D’abord, Chillán, sois la bienvenue ici, dans ce village, dit Sirius, je parle au nom des chamans qui t’accueillent, tu es maintenant ici chez toi ! Tu as été choisie cette nuit par un chaman, Eadrich, et ce choix est sacré ! Nous allons ces prochains jours te faire passer des tests d’aptitude, pour savoir quelles pourraient être tes envies, et ce que tu pourras faire au sein de la communauté, comme nous toutes et tous, ici. Mais d’abord, j’ai quelques questions à te poser, si tu veux bien ! Tu n’es pas obligée de répondre !
D’abord, crois-tu aux dieux pour lesquels les prêtres voulaient t’immoler ?
- J’ai été éduquée en ce sens, dit la jeune fille, je devais tous les jours aller glorifier les dieux au temple. Mais depuis que je vois des sacrifices, les dieux sont comme sourds à nos demandes, car la situation n’a fait que de se dégrader toujours un peu plus. Les pluies se font rares, et les récoltes sont de plus en plus pauvres. Je me suis mise à avoir des pensées taboues, comme remettre en question leur existence, et l’utilité de mon sacrifice. Je me ressaisissais en pensant que j’allais tout faire changer avec mon immolation.
Votre intervention au temple m’a convaincu qu’ils n’existent plus, sinon ils se seraient manifestés ! S’ils ont jamais existé
Beaucoup des sujets ont faim, et pendant ce temps les prêtres mènent des vies de rois, ils abusent de leurs prérogatives, et des jeunes filles qu’ils font venir au temple. Moi je devais rester vierge, alors ils ne m’ont pas touchée. Aucune remarque n’est possible, sous peine d’être accusé d’hérésie et d’être décapité ! Ils sont tout-puissants. Mais moins que vous, qui m’avez soustraite à leur culte. Mais d’autres filles et d’autres garçons sont déjà programmés pour cela !
- Merci pour cette analyse ô combien sensée ! dit Sirius. Nous allons mettre un terme à ces pratiques ! Les sacrifices se font toujours à la nouvelle lune ?
- Oui, toujours, le jour suivant son apparition.
- Nous allons nous organiser pour sauver tous ces innocents ! Une autre question : Crois-tu que la Terre est plate ?
- Là aussi, c’est un tabou ! Un jour un chaman a dit que la Terre est ronde, les prêtres l’on fait exécuter ! Nul ne doit douter qu’elle est plate, disent-ils ! Mais cela ne justifie pas de tuer un chaman !
Je crois que la Terre est une boule, j’ai étudié les astres les longues nuits de solitude, et je suis convaincue qu’elle bouge, la Terre, au milieux des astres. Mais je me suis bien gardée de le dire !
- Ceci est encore une bonne analyse ! je te félicite pour ta maturité d’esprit ! Oui, la Terre est ronde, et tourne autour du soleil, et le soleil que nous voyons se lever à l’Est et se coucher à l’Ouest est dû en réalité au fait que la Terre tourne aussi sur elle-même. La lune aussi tourne sur elle-même et autour de la Terre.
Crois-tu qu’il y ait d’autres mondes, dans ces milliers d’étoiles que tu vois la nuit dans le ciel ?
- Les anciens parlent de chariots de feu venus du ciel, et quelques fresques représentent des êtres étranges avec des casques ronds, ce devaient être des habitants des étoiles !
- Décidemment, tu es remarquable ! Ton esprit est d’une logique imparable ! Nous avons souvent la visite des êtres venus du ciel !
-Vrai ? J’aimerai un jour en rencontrer ! il y a tellement de choses qui me paraissent maintenant réalisables !
- Je te sens prête ! je vais t’en présenter ! Regarde là-bas, le bosquet d’arbres !
Intriguée, Chillán se lève, s’approche et observe attentivement le bosquet, quand celui-ci se couche, dévoilant le vaisseau des Xantarèsiens. La grande porte s’abaisse, et trois grands êtres et six plus petits sortent du vaisseau.
Chillán écarquille les yeux, elle croit rêver. Ils sont très grands, tout nus, tout blancs, sans poil, avec des grands yeux et des longs doigts, et sont sexués comme Eadrich et elle.
« « N’aie crainte ! Jeune Terrienne, tu ne risques rien, tu n’as que des amis ici ! » » dit une voix métallique derrière eux.
Le chef des Xantarèsiens prend la parole.
- Je suis Xocun, le chef de ce vaisseau, voici Xalun, notre pilote, et Yalyx, notre compagne, et la mère des garçons Xsara, et Xcorus, et des filles Yalip, Yamen, Yeres et Yidom.
La voix que tu as entendu, est celle de Xon, notre compagnon artificiel, l’âme de ce vaisseau.
- Fantastique ! Quelque part, je savais que vous existiez ! J’en avais la conviction !
L’émotion est forte ! Et la chaleur aidant, Chillán titube.
Eadrich s’approche d’elle pour la soutenir, avec une tasse d’eau dans laquelle Zãk a dissout une poudre.
- Tiens, bois, cela va te faire du bien ! Et il la débarrasse de sa tunique devenue trop chaude, dévoilant sa plastique parfaite. Alors elle avale la moitié de la tasse, et se sent mieux !
- C’est beaucoup d’émotions pour cette jeune fille depuis hier ! dit alors Sáasilen. Nous allons laisser Chillán avec Eadrich, et ses parents !
-Viens, Chillán, s’exécute Eadrich, je vais te présenter à mes parents !
Dans la hutte de Babajide, les parents de Eadrich sont ravis !
Chillán, voici Kuk, ma mère, qui avec les femmes veillent au bien-être de la communauté, Babajide, mon père qui est chaman, et qui m’a enseigné ce que je sais des rites et des pouvoirs chamaniques, je suis encore son disciple.
Mère, Père, voici Chillán, que je veux chérir toute sa vie !
- Bienvenue, douce Chillán, une nouvelle vie commence pour toi, tu fais maintenant partie de notre famille ! dit Kuk.
- Je pressens un bel avenir pour vous deux, » dit Babajide.
Puis les deux amoureux vont se promener aux alentours, Babajide demande à Cadmael de veiller sur eux, discrètement, il ne faut pas qu’ils se sentent surveillés !
Je m’approche du couple, et propose à Eadrich d’emmener Chillán à la grotte pour cueillir la trémulonde.
« Ensuite, Avec la permission des Xantarèsiens, et le concours de Xon, je voudrais que vous veniez tous les deux dans le vaisseau, moi j’emmènerai Itzel et Akna, pour une visite et une séance sensuelle que seul Xon peut proposer ! » dis-je.
Ensemble, nous allons voir Zãk, qui nous fournit les tuniques, le sac et les chausses nécessaires, puis nous passons devant la hutte de Sirius, où les jumelles s’adonnent à la méditation. Je leur propose de visiter le vaisseau quand Chillán sera initiée, la grande chambre du bas promet beaucoup de plaisir !
Evidemment, elles acceptent ! Visiter le vaisseau ! Superbe !
En partant vers la grotte, Eadrich, Chillán, Cadmael et moi passons devant le vaisseau.
Je demande si Xon m’entend.
« « Oui ! » »
« Pourra-t-on profiter de ton temps pour visiter le vaisseau et la chambre du bas, tantôt ? »
« « quand ? » »
« D’ici trois heures, après le déjeuner. »
« « Oui ! tout le monde assistera à un séminaire chamanique cet après -midi ! Le vaisseau sera inoccupé ! Qui viendra ? » »
« Moi, Eadrich, Chillán, Akna et Itzel. »
« « Ce sera prêt ! » »
Eadrich demande de quoi il s’agit, dans la chambre du bas, je lui réponds que ce sera du plaisir ! Et qu’ils adoreront cela ! Sans en dire plus.
Cadmael sourit, il se doute de quels plaisir il s’agit, et se remémore l’état de béatitude des jumelles Chimalmat et Chimalis l’autre jour au sortir du vaisseau !
Nous grimpons dans la montagne, nus, et arrivons à la grotte, où les buissons tremblent à notre approche.
« Enfile cette tunique et ces chausses, Chillán, Eadrich aussi ! dis-je.
Voilà, Chillán, tu vas rentrer dans cette grotte, Eadrich sera avec toi. Tu vas sentir des coups sur tes jambes, ce sont des Leevancliffus qui défendent leur territoire. Tu ne risques rien. Il fait complétement noir, tu n’y verra rien et à tâtons tu t’approcheras des parois et cueilleras des herbes que tu sentiras dans tes mains. Tu les enfourneras dans le sac, en le fermant bien afin qu’aucune lumière ne puisse toucher les herbes quand tu sortiras. »
Chillán n’est pas rassurée, mais elle a confiance en ses sauveurs. Alors elle y pénètre, en écartant les buissons, suivie d’Eadrich, et ressort peu de temps plus tard, le sac rempli d’herbes. Eadrich rajoute un lien pour bien le rendre plus étanche à la lumière.
Puis la troupe redescend la montagne, et nous nous rendons chez Zãk, qui a préparé sa tanière. Il lui explique ce qu’il va se passer, et bientôt Chillán dort.
L’heure du déjeuner est arrivée, la grande table est dressée. Tous les habitants se réunissent autour de la table, Eadrich va chercher Chillán qui doit se réveiller maintenant.
Les visiteurs se joignent aux chamans, ils ne mangent pas, mais ne dédaignent pas un nectar de raisin ou une liqueur de fruits. Le repas est gai, calembours et plaisanteries sont de mise !
Chillán, maintenant bien réveillée, expérimente ses nouveaux pouvoirs, et trouve cela fantastique !
Eadrich obtient l’autorisation des chamans à ne pas assister à la cession de cet après-midi, étant invité par Xon. Les Xantarèsiens, mis au courant par Xon, sourient, ils savent ce que Xon leur a préparé !
« Vous serez bien reçus par Xon, soyez-en sûrs ! Jacou a déjà expérimenté cela avec Chimalmat et Chimalis, tous trois en ont gardé d’excellent souvenirs ! dit Xocun.
- Ah ! Que oui ! » disent ensemble les jumelles. Elles se souviennent de tous les instants de cette matinée !
Puis, après le repas, les chamans se réunissent dans la tanière de Zãk, les femmes débarrassent la table, et les jeunes, Eadrich, Chillán, Itzel, Akna et moi, nous nous rendons au vaisseau. Xon nous attend.
« « Bienvenue ! veuillez descendre dans la salle inférieure, Jacou va vous y emmener ! Allongez-vous, les uns à côté des autres, et buvez cette boisson ! » »
Une boisson arrive sur un plateau en face de chaque invitée et invité. La boisson est bue, Chillán remarque que c’est le deuxième philtre qu’elle avale aujourd’hui !
« Mais que va-t-il se passer ? demande Itzel.
- Tout le plaisir que vous m’avez donné, je vous le rend en mieux, grâce à Xon ! dis-je.
Cette potion décuple les envies, mais aussi les sexes ! Regarde mon pénis, qui grossit et grandit ! »
Et bientôt, Chillán ressent des picotements, pas désagréables, bien au contraire, dans son bas-ventre…
Puis, après ces ébats et découvertes ô combien jouissives, toutes et tous nous nous endormons. Xon veille, et nous réveillera en temps voulu.
Pendant ces moments intimes, les chamans sont en pleine discussion dans la tanière de Zãk.
Apres un moment de méditation commune, et l’exécution de quelques rituels basiques chamans, Sáasilen accède à la demande de Sirius d’aller explorer la mer de l’Ouest, jusqu’à la grande Île ou vivent de drôles d’animaux.
« Mes filles sont encore jeunes pour entreprendre un tel voyage, mais tu emmèneras Chillán !
- Et aussi mon fils Eadrich ! dit Babajide. Il est grand temps qu’il s’ouvre au monde !
- J’emmènerai aussi Itzel et Akna, mon équipage, et Jacou, mon disciple ! dit Sirius.
- Il vous faudra un bon bateau ! dit alors Sáasilen, nous allons en faire construire un sur la côte !
Vous partirez dans deux lunes, quand vous aurez soustrait des sacrifices les innocents de la cité. Cadmael fera partie de la prochaine expédition au temple, à la prochaine lune, ce sera lui qui se chargera des suivantes pendant ton absence, Sirius !
En attendant, Fabio, Ian et Sachihiro, vous descendrez sur la côte du côté Ouest, il y a un village de pécheurs, du nom de Semillero, ses habitants sont passés maîtres dans l’art de construire les bateaux, ils vous aideront à construire un bateau assez grand et robuste pour le voyage vers la grande île. Vous emmènerez de l’or pour payer les constructeurs. Le bateau devra être prêt dans deux lunes.
Vous partirez dès demain, la route est longue jusqu’à Semillero. Nous resterons en contact pendant votre voyage. »
En sortant de chez Zãk, les chamans rencontrent les visiteurs, qui leur annoncent leur depart prochain pour une autre galaxie.
« Nous sommes pris de court, on nous demande d’urgence pour régler une affaire compliquée, nous ne pouvons t’emmener avec nous cette fois-ci, Zãk, mais nous reviendrons te chercher quand les temps seront plus enclins ! dit Xocun. Nos nouveaux pouvoirs que vous nous avez enseignés devrait nous faciliter les démarches ! Nous partirons aujourd’hui-même ! »
« « Pour toi Zãk, j’ai synthétisé la molécule de ce que tu appelles la trémulonde, et j’ai fabriqué deux pintes de cette synthèse, ce qui évitera le passage par votre grotte ! » » Annonce Xon.
Zãk est enchanté et prend les pintes qu’un bras métallique lui tend.
« Cela permettra à la trémulonde de se régénérer, dit-il, nous en avons cueillies beaucoup ces derniers temps ! »
Les jeunes gens sortent à ce moment du vaisseau, et apprennent la nouvelle.
« Mais j’ai aussi une autre nouvelle à vous annoncer ! dit Sirius. Nous allons faire un grand voyage par delà les mers de l’Ouest ! Chillán ! Te sens-tu prête à voyager avec nous ?
- Oui ! Mais Eadrich sera du voyage, j’espère !
- Oui, ainsi que Itzel, Akna et Jacou.
- Mais où trouverons-nous un bateau ? demande Eadrich.
- Nos gardes Fabio, Ian et Sachihiro partent demain pour la côte pour en faire construire un, suffisamment robuste pour ce voyage ! répond Sirius.
- Nous pourrions déposer les gardes non loin de la côte, cela leur évitera des jours de marche ! dit alors Xalun.
- C’est une excellente idée ! dit Sáasilen. Je leur demande de se préparer maintenant ! »
Et par la pensée, il informe Fabio, Ian et Sachihiro de leur départ imminent pour Semillero, il leur explique leur mission, et le fait que ce sont les Xantarèsiens qui les déposeront non loin de là. Il économiseront quatre jours de marche, ou une bonne demi-journée en volant.
Les gardes sont ravis de faire une balade dans le vaisseau !
« Je peux emmener Irpak avec nous ? demande Fabio.
- Oui, tu peux, votre absence durera quand même quelques jours ! »
Les préparatifs vont bon train, bientôt arrive le moment des adieux.
« je suis enchanté d’avoir fait votre connaissance ! dis-je. Et d’avoir goûté aux talents de Xon était fantastique ! »
« « Ce fut un plaisir ! » » dit Xon de sa voix métallique.
« Et merci pour votre compagnie, Xsara, Xcorus, Yalip, Yamen, Yeres et Yidom !
- Tu vas nous manquer, Jacou ! dit Yalip.
- Nous aussi sommes enchantés de cette rencontre ! dit Xalun. Nous nous reverrons bientôt ! Et cette fois-ci, nous tiendrons notre promesse, Zãk !
- Je patienterai ! En tous cas, merci à Xon pour avoir synthétisé la molécule de la trémulonde, cela va permettre à la plante de repousser tranquillement dans la grotte !
- Adieu Xantarèsiennes et Xantarèsiens ! Prenez soin de nos gardes, et revenez-nous vite ! » dit alors Sáasilen.
Et sous les yeux des villageois, le vaisseau se referme, et silencieusement, s’élève dans les airs, et soudain disparait comme une flèche vers le ciel.
Semillero
Déposés dans une clairière dans la forêt touffue, à l’abri des regards et à une lieue du village, les Mayas, vêtus, se dirigent vers le village, et sortant de la forêt, se renseignent auprès d’un cultivateur dans son champ.
« Pouvez-vous nous dire où nous trouverons le chef du village ? demande Fabio, en Langue Guatel, la Langue maya parlée du coté Ouest de la péninsule.
- Dans la grande hutte là-bas, au bout du village !
- Merci !
Devant la hutte, un homme est assis, fumant une grande pipe.
- Êtes-vous le chef de ce village ?
- Oui, c’est moi ! Je me nomme Lalail. Que me voulez-vous ?
- Nous avons besoin d’un bateau, et il parait que vous êtes les meilleurs constructeurs de la côte !
- De qui tenez-vous ces informations ?
- Ce sont les chamans Mayas, et le chef Sáasilen, qui vivent dans la montagne, qui nous l’on dit ! Nous voulons embarquer dans deux lunes au plus tard. Est-ce réalisable ?
- Je connais Sáasilen ! Il est déjà venu à Semillero ! Venez, je vous emmène chez Chakpaakat, notre maître charpentier, vous lui exposerez vos désirs. »
Et la troupe suit le chef Lalail jusqu’à un grand hangar qui jouxte un ponton.
La grande mer est loin, c’est la marée basse, mais elle est en train de revenir.
« Chakpaakat, voici des visiteurs qui ont besoin d’un bateau !
- Quel genre de bateau ?
- Un grand, robuste, capable de traverser la grande mer ! dit alors Fabio.
- Si vous avez des crédits, nous pouvons en construire un !
- En deux lunes ?
- Houlà ! C’est court ! Mais si vous payez bien, c’est faisable !
- Voila une bourse d’or, pour commencer la construction, une autre pour la livraison !
- Nous allons alors commencer de suite ! nous n’avons pas de chantier en cours ! Mais il faut compter sur les pirates de la côte, qui épient nos faits et gestes, et s’ils voient que nous construisons un bateau, ils vont vouloir nous le voler !
- Nous protègerons le chantier, nous sommes de bons archers, et les chamans nous ont pourvu de pouvoirs qui nous permettent de faire face à n’importe quel pirate ! Aurez-vous un endroit pour nous héberger ?
- Ici, dans cet entrepôt, il y a des pièces que vous pouvez occuper à votre aise ! Nous avons une quille qui fera l’affaire, deux mats sont prévus, avec quatre voiles chacun, nous gagnerons du temps ! Je réunis mes charpentiers !
Les Mayas s’installent dans les pièces au fond du hangar. Chenoa, accompagnée par deux femmes leur amène de quoi se coucher, et de la nourriture pour se restaurer.
Chakpaakat arrive avec cinq hommes.
«Voici mes charpentiers, Ajbej, Aj Koo, Akbal, Balam et Chéel, tous charpentiers aguerris ! Dès demain, nous commencerons la construction de votre bateau ! Ce soir, nous sommes invités dans la hutte du chef pour faire plus ample connaissance ! »
Tout le monde est installé dans la hutte de Lalail, Chenoa, assistée de deux des épouses des charpentiers, Citlali, épouse de Balam et Doba, épouse de Chéel, s’occupe de servir le repas, quand soudain, l’agriculteur que les Mayas ont rencontré à leur arrivée surgit, essoufflé !
« Les pirates ! Ils sont une dizaine, à cheval, ils arrivent du Sud !
- Je sonne l’alarme ! dit Lalail, il empoigne un buccin et use de tout son souffle, faisant accourir les gardes.
Aussitôt, les Mayas prennent leurs arcs, leurs carquois, et vont au devant des pirates, suivis par quatre des gardes du village.
- Utilisons nos pouvoirs ! dit Fabio, nous les aurons par les airs ! »
Et, sous les yeux ébahis des gardes et des habitants du village, terrifiés, Les trois hommes s’envolent et vont au devant des pirates. Ils arrivent à cheval au galop, en braillant, leurs épées brandies ! Les gardes Mayas ajustent leurs tirs, et chaque flèche fait mouche ! Bientôt, il n’y a plus un pirate à cheval. La plupart sont morts, quelques uns rampent encore, blessés à mort, et les Mayas, d’en haut, les achèvent alors d’une flèche dans la tête.
Toute la population du petit village, après un moment de stupeur, voyant ces pirates anéantis, fait la fête à ses héros !
Lalail prend la parole :
« Rendons gloire à nos sauveurs, ces pirates ne nous encombreront plus ! Soyez remerciés pour votre action !
- Et si nous retournions manger ? dit alors Fabio, ça va refroidir ! Et tous les protagonistes rient de bon cœur !
- Dépouillez et enterrez les cadavres, brulez leurs effets et répartissez les chevaux au sein de la population ! dit Lalail. Etablissez des tours de garde, d’autres pourraient surgir ! Messieurs les héros, à table ! »
Après cette attaque, la soirée se passe au calme, les discutions vont bon train sur les chamans qui restent des êtres mystérieux avec des pouvoirs terrifiants aux yeux des villageois, on parle bien sûr de ce pouvoir de voler que possèdent les trois gardes…
« Vous avez d’autres pouvoirs, messieurs ? demande Chenoa.
- Oui-da ! Nous pouvons déplacer les objets ! répond Sachihiro.
Chéel est sceptique, il ne croit pas cela possible, mais ne dit rien, alors Sachihiro dit :
- Nous savons aussi lire dans les pensée, Chéel, mais comme tu es sceptique, voilà une démonstration ! Et d’un geste de la main, il soulève Chéel pris d’effroi, avec son siège, et vient le poser à côté de lui.
Tu vois nous n’avons pas de raison de mentir ! Nous ne sommes pas des chamans, nous ne sommes que les gardes qui veillent sur eux, mais deux d’entre eux viendront embarquer dès que le bateau sera construit. On nous a dit que vous êtes les meilleurs constructeurs de la côte. Nous avons les moyens de vous payer grassement !
- Si nous avions ce pouvoir, nous pourrions construire plus vite le bateau ! Les grumes de bois sont très lourdes ! dit alors Chakpaakat.
- Pas de problème, nous vous aiderons, et soulèverons pour vous les lourdes pièces ! Pouvons-nous commencer dès demain ?
- Certes, nous nous y mettrons dès l’aube !
- Mais pour l’heure, dit Lalail, nous devrions laisser nos invités se reposer !
-Merci pour votre hospitalité, Chef Lalail, dit alors Ian, nous allons nous retirer dans nos quartiers.
Et les quatre Mayas retournent au hangar où leurs couches sont prêtes. Enfin ils peuvent se dévêtir, et se coucher dans deux couches se trouvant dans la même pièce.
Tout d’abord, ce ne sont que des caresses furtives échangées entre Fabio et Irpak, et entre Ian et Sachihiro, mais très vite les caresses font place à des ébats sans gêne aucune entre les couples.
La construction du bateau
Les Mayas sont réveillés par Chakpaakat.
« Le jour est levé, nous avons besoin de vous pour sortir la quille du hangar, afin d’y implanter les mats !
- On arrive ! dit Ian, à moitié endormi.
Les Mayas s’habillent et se retrouvent avec les charpentiers dans le hangar.
- Vous arriverez à sortir la quille ? demande Chéel, ce qui fait sourire Sachihiro.
- Toujours sceptique, hein ! Mais oui, nous y arriverons !
Et les trois gardes, se concertant mentalement, soulèvent la quille et sortent du hangar, accompagnant la pièce de bois et la posant délicatement sur les cales disposées devant le hangar.
- Cela nous aurait pris la journée ! dit alors Chéel. Je suis désolé d’avoir douté de vos pouvoirs ! C’est vraiment formidable ! Ahhh ! Si nous pouvions posséder tel pouvoir, que de grandes choses pourrions-nous envisager !
- De quelles choses parlez-vous ? demande Fabio.
- Nous pourrions descendre les arbres abattus en forêt facilement pour faire sécher les troncs dans l’eau de mer ! Actuellement, il nous faut une journée à cinq ou six personnes par tronc !
- Alors je vais voir si nous pouvons vous aider ! »
Et Fabio alors se met à l’écart et essaie de joindre mentalement Sirius. Il n’est pas sûr d’y parvenir, la distance est grande entre eux ! Mais finalement, le contact est établi. Fabio, après avoir conté l’attaque de la veille et la fin heureuse pour le village, explique alors sa requête : initier les charpentiers du village afin de faciliter le transport des grumes depuis la forêt. Cela accélérera grandement la construction de leur bateau, et facilitera leur vie à tous !
« Je vais en parler à Sáasilen, dit Sirius, et tu seras recontacté!
Peu de temps plus tard, Fabio est contacté par Zãk qui lui annonce arriver dans l’après-midi à Semillero avec ce qu’il faut pour les initier.
- Mais ne doivent-ils pas cueillir eux-mêmes la trémulonde ? demande Fabio.
- Non, Xon a synthétisé la molécule de la trémulonde, plus besoin de cueillir la plante ! Il suffit qu’ils dorment une heure. Combien de personnes sont concernées ?
- Il y a le chef du village, le chef charpentier, les cinq charpentiers, et probablement quelques gardes qui nous ont vu à l’œuvre contre les pirates !
- Oui, Sirius m’a raconté vos prouesses ! Tu feras préparer des couchettes pour tout ce monde, dans le noir total, je serai là en fin d’après-midi.
- Tout sera prêt ! Je vais leur annoncer cela. Sois prudent pendant le voyage ! »
Il retourne alors annoncer la nouvelle au chef Lalail :
« Un chaman nommé Zãk va venir cet après-midi pour initier tes gens aux pouvoirs que nous possédons. C’est une demande de tes charpentiers, pour sortir les grumes de la forêt. Pour cela, le chaman a besoin d’un endroit dans le noir total , et tes hommes y dormiront une heure. Préviens tes gardes, je préviens tes charpentiers, toi aussi tu pourras en bénéficier !
- C’est formidable ! Nous avons sept gardes, quatre hommes et trois femmes, qui veillent sur le village. Nous subissons quelquefois des attaques des pirates, par la terre, mais aussi par la mer ! Je vais organiser cela, dans ma hutte qui peut être obscurcie ! »
Et Lalail s’en retourne chez lui, prévient Chenoa, Citlali et Doba qu’elles installent quatorze couches dans la grande pièce, aidées par Irpak, puis va voir ses gardes, Chéelpixan, Nicteel, Chichan, Iik, Ikal, Athziri et Amankaya, qui ont une maison près de la plage.
Chéelpixan, un grand homme de six pieds dix pouces est à trente cinq ans le chef des gardes, et le compagnon de Nicteel, trente deux ans, une belle femme de six pieds deux pouces, aux petits seins..
Chichan est petit, six pieds, trente ans, compagnon de Iik. Iik est un homme fin et plus grand, six pieds cinq pouces, trente-et-un ans, compagnon de Chichan.
Ikal est un homme très grand, sept pieds deux pouces, trente deux ans, et compagnon de Athziri, qui est grande, six pieds dix pouces, trente ans, avec une forte poitrine.
Amankaya est grande, six pieds quatre pouces, trente cinq ans, et compagne du charpentier Aj Koo, six pieds six pouces, quarante ans.
Pendant ce temps, Fabio retourne prévenir les charpentiers, ravis de la nouvelle !
Ils avancent déjà bien, avec l’aide de Ian et Sachihiro, les deux mats sont déjà debout dans la quille, et le haubanage est en cours.
Le chantier bat son plein quand une garde annonce la venue par les airs d’un étrange homme, tout nu ! Il se pose à l’entrée du village.
Fabio va au devant de lui, en volant, portant une tunique.
« Bienvenue au village de Semillero, Zãk ! Tu devrais enfiler cette tunique, les habitants ne vivent pas nus, ici ! dit-il en rigolant, faisant rigoler Zãk qui n’y avait pas pensé !
Lalail arrive :
- Je suis Lalail, le chef du village. Bienvenue à vous, maître chaman Zãk ! Merci d’être venu si vite ! Si vous voulez bien me suivre, nous allons chez moi, ou se déroulera l’initiation. Fabio m’a expliqué le déroulement.
- Mes amis et moi-même veillerons sur le village pendant ce temps ! n’ayez aucune inquiétude ! dit Fabio.
- Si quelqu’un doit être inquiet, ce seraient plutôt les pirates ! dit alors Lalail en rigolant. Vous vivez nus dans la montagne ?
- Oui ! répond Zãk, nous sommes plus réceptifs aux ondes cosmiques !
- Si vous le désirez, vous pouvez rester nu !
Zãk ne se le fait pas dire deux fois, et se débarrasse de sa tunique, aussitôt imité par Fabio.
Tous les futurs initiés se retrouvent dans la grande pièce.
- Doit-on se déshabiller aussi ? demande une des gardes.
- Si vous voulez ! vous serez plus à l’aise nues ! Et bien que cela ne soit pas dans leurs mœurs, suivant l’exemple de Lalail, tout le monde se déshabille et s’allonge sur sa couche.
Zãk fait boire à chacune et chacun de son breuvage synthétisé par Xon, les femmes occultent complètement la pièce, et sortent avec Zãk et Fabio, laissant les futurs initiés endormis.
Ils rejoignent alors les habitants qui se retrouvent sur la plage, surpris de les voir arriver nus, la consigne est de faire silence le temps de l’initiation.
Le temps étant à la douceur, la mer est pleine, Irpak propose de se baigner, et se déshabille, suivie par Ian et Sachihiro, et Chenoa, Citlali et Doba qui se mettent nues aussi.
Après un moment d’hésitation, plusieurs personnes alors suivent l’exemple des chamans et tombent leurs braies pour se baigner, elles éprouvent une sensation nouvelle, la nudité dans l’eau est vraiment un plaisir ! Puis tout le monde s’allonge sur le sable, profitant du soleil équatorial pour se sécher. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils se voient nus, et ils trouvent cela très plaisant et fort agréable par ces chaleurs.
Sachihiro va faire un tour au dessus du village, scrutant les environs et la mer, il n’y a rien à signaler.
En début de soirée, les initiés émergent de leur sommeil, à peine réveillé, Lalail ordonne de dresser dehors sur la place du village une grande table, et d’y inviter tous les habitants de Semillero afin de fêter les Mayas, et les nouveaux pouvoirs que Zãk leur a donnés, qui vont changer la vie des habitants de Semillero !
« Que chacun et chacune amène quelque chose ! dit Lalail. Une denrée, un vin, des fruits, afin que nous fêtions dignement nos invités ! »
Voyant les initiés sortir nus de chez Lalail, les villageois se déshabillent aussi, les enfants du village sont tout heureux de gambader nus, et de s’éclabousser dans les vagues de la grande mer.
Les initiés expérimentent leurs pouvoirs, les gardes font des rondes aériennes pour scruter les alentours. Ils apprécient le vol en toute nudité, le vent sur leur corps et entre leurs jambes, qui leur procure une sensation des plus agréable !
L’heure de s’attabler est arrivée. La table regorge de victuailles, des saucisses jouxtent des salades en tous genres, des vins sont disposés tout le long de la grande table, tout le village est assis et fait bombance de toutes ces nourritures. La plupart sont restés ou se sont mis nus, à l’exemple de leur chef.
Lalail prend la parole.
« Mes chers amis, nous sommes ce soir réunis pour fêter un grand jour ! Notre réputation de constructeurs de bateaux nous a permis d’avoir chez nous les Mayas qui ont besoin d’une embarcation.
La notoriété de ce peuple est grande, ils ont décidé de nous faire bénéficier de certains de leurs savoirs et pouvoirs ! Nous les remercions vivement pour ce cadeau des dieux ! Non seulement nous avons acquis des pouvoirs qui vont nous permettre de construire des choses que nous n’osions pas entreprendre, la tâche étant par trop ardue, mais je constate que toutes et tous vous avez adopté la tenue de peau ! Nous avons aussi ce soir franchi un pas vers la liberté, chassant le tabou de la nudité !
Dorénavant, chacune et chacun sera libre de rester nu ! Bien sûr, il est de mon devoir de chef de préciser que la nudité ne veut pas dire le sexe, et toute dérive sera lourdement sanctionnée ! Notre homme-médecine, Yaak, a des potions qui permettent de canaliser les pulsions si vous sentez monter en vous des envies à la vue d’un corps nu.
Yaak est un petit homme de cinq pieds six pouces, quarante cinq ans, grassouillet, célibataire.
- Je confirme, dit Yaak, je vais en fabriquer en quantité pour toutes et tous, afin que l’on puisse vivre sereinement cette nouvelle liberté ! N’hésitez pas à me solliciter, il n’y a pas de honte à cela, ce sont des réactions humaines, mais nous nous devons de les contrôler ! Cela nous rendra plus humain encore et nous permettra de vivre heureux en toute sérénité !
- Je rajouterai, dit Lalail, que nous héritons de la sagesse des chamans, qui vivent nus dans les montagnes. Comme nous le dit le chaman Zãk, la Nature a forgé pour chacune et chacun de nous un corps unique, beau ! En conséquence, la moquerie en rapport à l’aspect physique de chacune et chacun est prohibée, et des sanctions seront prises à l’encontre des moqueurs ! Et maintenant, bon appétit ! »
Le banquet se poursuit tard dans la soirée, quelques villageois ont enfilé une tunique, la fraicheur se fait sentir !
Puis, un après l’autre, chacun prend congé et s’en retourne dans sa maison, Lalail propose à Zãk de l’héberger chez lui, ce qu’il accepte bien volontiers.
Il propose alors à Zãk de passer la nuit avec sa femme Chenoa, suivant le code d’hospitalité en vigueur dans le village, mais Zãk, sans vouloir offenser son hôte ni sa femme, précise-t-il, décline l’invitation, prétextant une grande fatigue. Ils se couchent donc en se souhaitant une nuit de rêves. Zãk, profitant du sommeil de ses hôtes, part en voyage astral pour rencontrer les chamans du village et leur conter cet extraordinaire bouleversement du village de Semillero !
Le lendemain matin, tous les charpentiers sont au travail, en tunique, le soleil est à peine levé et les nuits sont fraiches sous ces latitudes.
Aaj, le menuisier et Akbal, le forgeron sont là aussi, les planches sont débitées à la main, à l’aide d’une grande scie spécialement forgée pour cela.
Aaj est un homme grand de six pieds cinq pouces, quarante deux ans, époux de Litza, six pieds, quarante ans.
Akbal est un homme costaud de sept pieds, trente six ans, époux de Lool Beh, trente cinq ans.
Zãk dit à Lalail qu’il repart ce matin même pour les montagnes, dès qu’il aura initié Yaak, Aaj et Akbal, il emmènera Fabio et son épouse Irpak, laissant Ian et Sachihiro sur place pour aider à la construction. Yaak aura une fiole de potion pour initier celles et ceux qui en auront besoin.
« Ian, tu me tiendras au fait de l’avancement des travaux !dit Zãk.
- Je te ferai un rapport quotidien, tu peux compter sur moi ! »
Et les trois Mayas s’envolent, direction les montagnes.
Les sacrifices
Dans le village maya, la vie sans les visiteurs Xantarèsiens a repris son cours, Les Mayas prennent le petit déjeuner en commun sur la place du village. Comme la température est douce, toutes et tous sont nus.
Sirius est étonné des transformations de la morphologie et de la pilosité de son disciple Jacou, tout comme Sáasilen et Sacniete le sont avec leurs filles Chimalmat et Chimalis.
Sirius propose de partir pour le Nord, pour aller se renseigner sur les prochains sacrifices qui devraient avoir lieu dans quelques jours.
« D’accord, Sirius, tu iras avec Zãk, quand il sera de retour de Semillero, et Cadmael qui fera les expéditions en ton absence, dit Sáasilen, Zãk est en vol avec Irpak et Fabio, il m’a fait savoir qu’il sera là d’ici une heure, si tout va bien. S’il est d’accord, vous irez après le déjeuner. »
Tandis que le repas de midi se prépare, Zãk arrive et signale un voyage sans encombre.
« A Semillero, les villageois sont pour quelques uns initiés, et apprécient grandement ce coup de pouce du destin ! Du coup, le bateau sera prêt plus tôt que prévu à l’origine ! J’ai entrainé Lalail, le chef du village de Semillero, à la transmission de pensée afin qu’il me prévienne dès la fin des travaux.
- C’est parfait, Zãk ! dit Sirius. Nous pourrons partir plus tôt, et naviguer sous la pleine lune ! Te sens-tu prêt à parcourir le chemin vers Yaxchilán, au Nord, pour faire des repérages ?
- Oui Sirius, nous partirons dès la fin du repas, cela nous fera une promenade digestive ! » dit-il en rigolant.
Sacniete arrive sur ces entrefaites avec Itzel et Akna, portant des grands plats de victuailles, Xoc, Kuk et Dacey ont déjà dressé la table, et tout le monde s’installe pour le déjeuner.
Puis vient le départ pour Yaxchilán. Sirius, moi et Zãk nous nous envolons vers la grande cité maya du Nord.
Peu avant les premières constructions, à l’abri de la forêt, nous nous posons, et enfilons les tuniques que nous avions emportées.
« Je vais me renseigner ! dit Sirius. Jacou, tu dois rester couvert ! tes cheveux blonds peuvent nous attirer des ennuis !
- Promis, je ne les montrerai pas ! »
Et Sirius grimpe les innombrables marches qui mènent en haut de la pyramide, où se trouve le temple qu’il a saccagé en sauvant Chillán du sacrifice.
Les statues qu’il a fait choir ont été reconstruites, et l’autel des sacrifices a été reconstruit à même le sol afin de ne plus pouvoir être déplacé.
Un prêtre en grande tenue croise Sirius, et lui demande ce qu’il fait dans le temple, normalement réservé aux prêtres !
« Je suis le grand prêtre du temple de Xantarès, au Sud. Je viens voir comment vous satisfaites les dieux !
- Xantarès ? Je n’en ai jamais entendu parler ! dit le prêtre, méfiant.
-Vous sacrifiez les animaux, sur cet autel ? demande-t-il alors, les pierres sont pourtant propres !
- Cet autel est nouveau, les dieux ont détruit l’ancien !
- Pourquoi ont-ils fait cela ?
- Notre grand prêtre affirme que le sacrifice que nous nous apprêtions à faire n’était pas digne des dieux, la fille que nous voulions offrir n’était surement plus vierge, malgré les dires de son père.
Nous avons exécuté le père, les dieux le réclamaient pour mensonge envers eux !
- Et qu’est devenue la fille promise au sacrifice ?
- Elle a été emportée par les dieux, et a disparu dans l’éther.
Nous avons alors réservé quatre jeunes gens, deux garçons et deux filles, âgés de quinze ans, que leurs parents nous ont vendus à prix d’or, pour les sacrifier aux dieux, nous avons vérifié, les filles sont vierges !
Le grand prêtre affirme que cela apaisera les dieux, et ils favoriseront à nouveau nos cultures, et ramèneront l’opulence dans la cité ! Il l’a lu dans les entrailles d’un taureau.
- Et quand aura lieu ce sacrifice ? demande alors Sirius.
- Le grand prêtre a dit dans trois jours, lorsque la Lune sera à moitié pleine.
- Permettra-t-il que j’assiste au sacrifice ?
- Je ne sais pas ! Votre temple de … comment dites-vous …Xan…terès,
- Xantarès !
- Oui, c’est cela ! Xantarès ! Il nous est inconnu ! Les dieux pourraient y voir un affront, si nous laissons d’autres prêtres assister à la cérémonie ! Présentez-vous en tenue de cérémonie dans trois jours, au coucher du soleil, notre grand prêtre décidera alors du bien fondé de votre demande !
- J’y serai ! »
Et Sirius redescend les marches de la pyramide, et nous rejoint Zãk et moi, grimés en paysans, installés à la table d’une auberge, et dégustant un vin venu de l’Ouest du pays Maya.
Zãk raconte à Sirius ce qu’il a appris :
« Les prêtres ont levé un impôt pour reconstruire le temple, et ont encore appauvri un peu plus la population. Le prix des denrées et donc aussi du verre de vin est devenu par voie de conséquence exorbitant ! La population paie cher la libération de Chillán ! Nous devons faire quelque chose pour ces gens !
- Oui ! dit Sirius. J’ai appris que dans trois jours, quatre jeunes de la cité seront sacrifiés aux dieux. Nous devons les sauver ! J’ai vu les travaux effectués dans le temple, ils ne justifient pas un impôt ! Ces prêtres s’enrichissent encore sur le dos des habitants de la cité ! Nous allons établir un plan pour sauver ces enfants, et soutirer les habitants du joug de ces prêtres félons ! Rentrons maintenant ! »
Et en se levant, Zãk laisse une pièce d’or en guise de paiement du vin, bien plus que le prix réel ! L’aubergiste n’en revient pas de voir cette pièce d’or, une fortune à ses yeux !
Ils partent alors à pied, jusqu’à la forêt où ils se déshabillent et s’envolent pour le village dans la montagne.
Dans le village maya, le chef Sáasilen réunit les chamans pour trouver la meilleure réponse au problème de Yaxchilán . Aápo, Babajide, Eadrich, Zãk, tous sont d’accord pour empêcher ces sacrifices, et arrêter l’exploitation de la population par le K’uhul Ajaw, le rois de la cité, et les prêtres.
« Nous pourrions faire peur aux prêtres, en nous déguisant en dieux, dit Eadrich, et éliminer le K’uhul Ajaw et le grand prêtre sous leurs yeux !
- Comment t’y prendrais-tu ?
- On le soulève, très haut, et on le laisse tomber !
- Ils ont des gardes armés d’arcs, qui pourraient nous tirer dessus ! remarque Zãk .
- Nous aussi, nous avons des gardes ! Ils neutraliseront vite les leurs ! retorque Eadrich.
- Nous pourrions neutraliser les gardes! dit Babajide. Avec des sarbacanes, discrètement nous les foudroierons, nous avons des poisons mortels instantanés, la population croira à un acte des dieux !
- Certes, mais pour cela il faudra que la population assiste aux sacrifices, ce qui n’est pas le cas ! dit Sirius. Il faudra agir avant l’heure prévue, rassembler la population et faire sortir les prêtres du temple ! Je me chargerai de les faire sortir, je serai grimé en grand prêtre du temple de Xantarès, et les inciterai à sortir pour voir les dieux qui apparaitront dans le ciel. Nos gardes seront déguisés en prêtres m’accompagnant, et neutraliseront leurs gardes dans le temple !
Et s’ils ne veulent pas sortir, je les pousserai ! précise encore Sirius.
- Soit ! dit alors Sáasilen, nous allons procéder ainsi :
Dans la journée, Sirius, en grand prêtre du temple de Xantarès venant assister aux sacrifices, tu te mêleras à la population. Tu inciteras les gens à se rendre devant le temple, leur disant que les dieux veulent que tout le monde s’y rende !
Pour ce faire, tu seras accompagné par tes « prêtres » Cadmael, Gabor et Fabio, qui auront des sarbacanes dissimulées sous leurs toges. Tu feras en sorte que toutes et tous te suivent. Avec vos sarbacanes, vous éliminerez le K’uhul Ajaw qui ne manquera pas d’intervenir.
Aápo, tu seras le dieu de la pluie, Chac, et Babajide celui des cultures, Ahmakiq. Vous apparaitrez dans le ciel devant le temple, nus et recouverts d’une peinture dorée.
Zãk et Eadrich, assistés d’Itzel et Akna, vous vous occuperez des enfants dans le temple.
Vous les emmènerez directement au village. les femmes s’occuperont d’eux à leur arrivée.
Je vais demander à Ian et Sachihiro de revenir prestement, nous aurons besoin d’eux pour protéger nos « dieux ».
Voilà. Que pensez-vous de ce plan ?
- C’est un bon plan ! dit Sirius. Nous devrons être au sein de la cité dès l’après-midi ! »
Le lendemain, Ian et Sachihiro sont de retour au village. Ils se font expliquer la situation et le plan échafaudé par Sáasilen. Sirius demande des nouvelles de l’avancement de la construction du bateau.
« Les travaux avancent d’une façon fulgurante, dit Ian, et tout le village de Semillero s’y est mis ! Les voilures sont en cours d’ouvrage, il y a d’excellentes couturières à Semillero ! »
Deux jours plus tard, tout le monde est sur le pied de guerre ! Le repas de midi est avancé, de façon a partir tôt.
Les « dieux » Babajide et Aápo sont recouverts de peinture spéciale qui ne bouche pas les pores de la peau, tout doré, ils sont magnifiques !
Les « prêtres » enfilent leurs toges, la couronne de Sirius est splendide, confectionnée par Chillán qui connait bien les goûts des prêtres de la cité, les ayant côtoyés pendant des années.
Et c’est le départ. Sirius, en grand prêtre du temple de Xantarès, flanqué de ses trois prêtres Cadmael, Gabor et Fabio s’envole pour la cité, suivi quelques minutes plus tard par les « dieux » escortés de Ian et Sachihiro, puis après un petit temps Zãk, Eadrich, Itzel et Akna partent à leur tour.
Au village, on se prépare à recevoir les quatre adolescents, Sirènut, Irpak, Xoc, Kuk, Chillán, Dacey, Sacniete, Chimalmat, Chimalis, et moi, sous les directives de Sáasilen, nous préparons des quartiers pour accueillir les jeunes. Un coin pour soigner d’éventuelles blessures est préparé aussi.
Sirius est arrivé dans la cité, sur le forum, il prêche la venue des dieux !
« Je suis envoyé par les dieux pour vous inviter devant le temple dès maintenant ! Les dieux vont apparaitre pour la première fois, ils ont des choses à dire ! Suivez-moi, nous allons monter devant le temple.
Yupantek, le K’uhul Ajaw, ainsi qu’ un prêtre de la cité s’interposent :
- Qui es-tu pour oser parler au nom des dieux ? C’est un blasphème ! Gardes ! Arrêtez cet imposteur !
- Je ne suis pas un imposteur ! Les imposteurs ce sont vous, le K’uhul Ajaw, et les prêtres de la cité !
- Gardes ! Faites taire ce blasphémateur ! dit alors Yupantek, le K’uhul Ajaw, le roi de la cité, qui a les prêtres sous sa coupe.
Et tandis que quatre gardes s’approchent, glaives en main, les « prêtres » du temple de Xantarès de leurs sarbacanes les foudroient sur place, discrètement, et les gardes s’écroulent…
Puis Yupantek, criblé de minuscules flèches, s’écroule à son tour.
- Voyez, citoyens de la cité ! Les dieux ne veulent pas que je sois arrêté ! Tous ceux qui m’empêcheront d’avancer mourront ! Suivez-moi ! Les dieux veulent vous voir ! »
Le prêtre de la cité, interloqué, court vers le temple, gravissant les marches deux par deux, pour prévenir les autres prêtres et le grand prêtre qui doivent déjà être au temple avec les enfants.
Entretemps Ian et Sachihiro, prévenus par Sirius se sont faufilés dans le temple, et surveillent les prêtres, afin qu’ils n’attentent pas à la vie des enfants.
Arrivant essoufflé, le prêtre explique à son grand prêtre ce qu’il se passe :
« Un homme se fait passer pour un messager des dieux et prétend que les dieux vont apparaître devant le temple ! Il arrive avec la population de la cité !
- Tu aurais du le faire abattre !
- J’ai essayé, mais mes quatre gardes sont tombés comme des mouches. Notre K’uhul Ajaw Yupantek aussi a été tué !
- Il va falloir s’en occuper ! Gardes ! Descendez les marches et tuez-le ! » dit alors le grand prêtre, se rendant compte qu’il est maintenant le maître de la cité.
Les gardes, au nombre de huit, sortent du temple, mais Ian et Sachihiro, cachés derrière les statues du temple, les foudroient par derrière, leurs sarbacanes sont effroyablement précises, et les gardes s’écroulent les uns après les autres sur les marches.
Les prêtres sont saisis d’effroi !
Sirius arrive devant le temple, toute la cité est en train de gravir les marches de la pyramide, nul n’ose braver la volonté des dieux.
Il pénètre dans le temple, et demande au grand prêtre et ses sbires de sortir, afin de voir les dieux, mais celui-ci refuse, criant au charlatanisme, à l’hérésie, au blasphème…
Alors Sirius le fait décoller, et le sort du temple dans les airs.
Les huit autres prêtres sortent, glacés d’effroi.
Sirius alors dit à Zãk que le moment est venu, et Zãk, Eadrich, Itzel et Akna pénètrent par l’arrière du temple et libèrent les adolescents, qui ne comprennent pas ce qu’il se passe.
Chacun se charge d’un enfant, décolle pour ressortir par derrière, et s’envolent vers la forêt, et le village maya.
Devant le temple, le grand prêtre est immobile, tétanisé ! Devant lui, dans les airs, apparaissent deux dieux d’or, nus, qui prennent la parole :
« Peuple de Yaxchilán ! Je suis Ahmakiq !
- Je suis Chac ! Nous sommes venus afin de restituer le pouvoir aux habitants de la cité, vous !
Yupantek, le K’uhul Ajaw, était avide de votre or et ne respectait pas nos décisions ! Et les prêtres et le grand prêtre ne sont pas nos messagers ! Ils vous trompent depuis des lunes et des lunes, pillant les richesses de la ville, les vôtres !
- Ils ont commis des crimes en sacrifiant des dizaines d’enfants et de femmes, en exécutant des hommes, pour soit disant apaiser notre soif, mais jamais nous n’avons ordonné cela ! dit Ahmakiq. Ils vont devoir payer pour leurs effroyables actions !
- Peuple de Yaxchilán ! Le responsable est le grand prêtre à la solde de Yupantek, le K’uhul Ajaw! dit Chac. C’est lui qui tuait soit disant en notre nom ! Les autres prêtres ne sont que des bandits attirés par l’argent et le luxe ! Yupantek, le K’uhul Ajaw est mort ! C’est la décision des dieux ! C’est vous qui décidez du sort du grand prêtre !
Peuple de la cité ! Que décidez-vous ?
- « La mort ! La mort ! La mort ! » crie alors toute la population sur les marches.
Sirius alors soulève le mécréant, le fait monter à cent pieds au dessus de la foule, et le laisse alors choir. Il s’écrase sur le parvis du temple, tué net. La foule est stupéfaite !
Peuple de Yaxchilán ! toutes les possessions et trésors de Yupantek et de cet homme vous sont rendus ! partagez-les équitablement !
- Pitié ! Pitié ! disent alors les huit prêtres terrorisés à l’idée de subir le même sort que leur chef. Nous n’avons fait qu’obéir à ses ordres !
- Prêtres de la cité ! Quittez vos habits somptueux et vos bijoux d’or sur le champ, si vous ne voulez pas subir son sort !
Les prêtres n’en mènent pas large, mais sont contents de ne pas subir le sort du grand prêtre ! ils se déshabillent alors, se débarrassent hâtivement de leurs colliers, bracelets et bagues d’or, et nus, implorent encore les dieux.
- Vous n’êtes plus que des esclaves au service des habitants ! dit Ahmakiq, tous vos biens et fortunes leur reviennent, et ils ont le droit de vie et de mort sur vous !
Quelques gardes qui n’étaient pas sur la pyramide arrivent effarés, et ne savent que faire !
- Gardes ! dit Chac, Vous êtes maintenant sous l’autorité du peuple, et vous veillerez à son bienfait ! Mettez les prêtres au travail pour servir le peuple, et le peuple vous acceptera !
- Peuple de la cité ! Nous ne voulons pas de sacrifices ! Nous voulons que chacune et chacun participe à la vie de la cité ! Vous allez toutes et tous travailler à améliorer vos conditions de vie ! Défrichez, labourez, semez, récoltez, défrichez encore, labourez encore, semez encore et récoltez encore, partagez, entraidez-vous, vous êtes toutes et tous maîtres de vos vies, de votre destin !
Vous voici libres ! utilisez cette liberté ! Nous n’avons pas besoin d’offrande, nous avons besoin d’un peuple libre et heureux ! Désignez des personnes pour veiller sur vous et garder la cité.
Nous enverrons régulièrement un prêtre du temple de Xantarès constater vos progrès vers le chemin de la liberté ! Ne le décevez pas , ou subissez son courroux ! »
Et les deux dieux s’envolent dans les airs, au dessus du temple, et disparaissent. Ils volent directement jusqu’au village, ils ont hâte de se laver !
Sirius ordonne alors de dépouiller et d’ensevelir le K’uhul Ajaw, le grand prêtre et les gardes, de démonter le palais du roi, les résidences luxueuses des prêtres, le temple, et d’utiliser les matériaux pour construire des habitations pour les plus démunis.
Puis il descend les marches, toujours flanqué de ses trois « prêtres », la foule s’écarte respectueusement pour les laisser passer. Ils sortent alors de la cité, sous les regards et les commentaires en sourdine de la foule, et s’enfoncent dans la forêt jusqu’à ce qu’ils soient hors de vue.
Les enfants rescapés
Ian et Sachihiro discrètement s’éclipsent aussi et rejoignent Sirius dans la forêt, tous les six alors se mettent nus, se débarrassant de leurs toges et tuniques dans un sac, et enfin volent vers le village.
« Mission accomplie ! » dit Sirius en pensée pour le chef Sáasilen.
Les quatre Mayas portant les enfants arrivent au village, Sáasilen les accueillent.
Les jeunes sont effrayés, surpris, tous les habitants qu’ils voient sont nus !
« Bienvenue au pays de la liberté ! Ne soyez pas effrayés par notre nudité, nous vivons ainsi toute l’année ! Débarrassez-vous de ces tenues de cérémonie ridicules, nous vous donnons des tuniques. Vous êtes ici chez vous, et personne ne portera plus jamais la main sur vous ! Comment vous appelez-vous ?
- Je m’appelle Enola, et voici mon frère Yuma.
- Je suis Paco.
- Et moi Kaya.
- Quel âge avez-vous ? demandé-je.
- J’ai quinze ans, dit Enola, mon frère Yuma en a quatorze. Il est muet.
- J’ai quinze ans, dit Paco.
- Et moi aussi, quinze ans, dit Kaya.
- Je suppose que vous avez faim ! dit Sacniete, venez vous installer à table, nous vous avons préparé de quoi vous retaper !
Les enfants ne se font pas prier ! Ils mangent de bon appétit, et goutent à tout ce qui se trouve à table !
- Il y a longtemps que nous n’avons pas mangé ainsi ! dit Paco.
A ce moment arrivent les « dieux », Aápo et Babajide, qui saluent les enfants effrayés.
- N’ayez pas peur, ce n’est que de la peinture ! dit Sáasilen en souriant, ils vont se laver ! »
Et les « dieux » vont se nettoyer sous l’eau de la cascade, derrière la hutte de Sudation.
Peu de temps plus tard, Sirius arrive avec les cinq gardes.
« Nous allons d’abord nous laver, puis nous parlerons ! »
Bientôt tout le village est attablé autour des quatre enfants.
Sirius prend la parole.
« Les prêtres nous ont dit vous avoir acheté à vos parents !
- C’est faux ! dit Enola. Les bandits sont venus par la mer, ils ont pillé notre village, emmené de force des familles entières sur leur bateau, ils ont tué nos parents et nous ont emmené ! Mon frère Yuma a prit un coup sur la gorge, et ne peut plus parler depuis.
- Dans notre village aussi, ils ont tout pillé, dit Paco, ils ont emmené deux familles sur le bateau, ils ont tué mes parents et ceux de Kaya, et nous ont emmené, Kaya et moi ! Ils nous ont vendu aux prêtres contre de l’or. Puis ils sont repartis à bord de leur bateau.
- Les prêtres nous ont gardés prisonniers dans les souterrains du temple, depuis plus d’une semaine, vêtus de tuniques malodorantes, en ne nous donnant qu’un peu de pain et de l’eau. Aujourd’hui, nous avons dû enfiler les tenues, nous ne savons pas ce qu’ils comptaient faire de nous !
Sirius alors dit :
-Vous deviez être sacrifiés aux dieux, pour soi-disant améliorer la vie du peuple de Yaxchilán. Nous avons appris que c’était aujourd’hui, et nous avons monté cette expédition pour vous soustraire à vos bourreaux, et mettre fin à ces sacrifices humains. Nous avons fait une mise en scène pour éliminer les prêtres et mettre fin à cette ignoble croyance. Le peuple de Yaxchilán est libre de son destin maintenant !
Vous êtes donc orphelins ! Nous vous accueillons volontiers au sein de notre petite communauté maya, vous y vivrez libres et en paix !
- J’étais dans votre cas, les prêtres de Yaxchilán voulaient me sacrifier, et les Mayas m’ont sauvée ! dit Chillán. Vous serez heureux ici !
- Mais d’abord, il faut vous laver ! dit alors Irpak. Vous en avez besoin ! Venez avec nous, nous allons nous occuper de vous !
Et les quatre rescapés suivent Irpak, Xoc, Kuk et Dacey, elles leur demandent de se déshabiller afin de prendre un bon bain parfumé.
Les jeunes hésitent à se montrer nus, leurs corps sont en pleine mutation pubère, et ils ont de la pudeur à se montrer ainsi !
- N’ayez aucune honte à vous montrer ainsi ! dit Irpak. Vous êtes des filles et des garçons magnifiques et vous pouvez être fiers de votre beau corps qui se transforme pour faire de vous des adultes !
Le bain les apaise, et ils se sentent bien au sortir !
- Séchez-vous et enveloppez-vous dans ces tenues chaudes, dit Dacey, vous allez vous promener dans le village, nos jeunes Chimalmat, Chimalis, et Jacou vont vous faire visiter. Puis ils vous mèneront dans vos quartiers, où nous avons installé une chambre pour les filles et une pour les garçons, en attendant de vous construire des vrais logements pour chacune et chacun d’entre vous. Vous pouvez enlever les tenues et vous promener nus, nul ne vous jugera sur votre nudité ! Mais vous n’y êtes pas obligés ! Vous êtes libres ! »
Yuma est le premier à tomber la tunique. Il montre un corps déjà pileux et une belle toison noire surplombe son entrejambe. Il fait savoir par gestes à ses compagnes et compagnon d’infortune qu’il se sent bien ainsi, sous le soleil. Enola alors fait pareil et dévoile son corps déjà formé, des seins pointent magnifiquement, et sa toison noire descend bas sur son pubis.
Alors Kaya et Paco font de même, Kaya aussi a de beaux seins, et Paco est bien velu, et son entrejambe est bien fourni !
Et se regardant tous les quatre, ils éclatent de rire et se serrent dans les bras les uns les autres. La chaleur de leurs corps leur fait le plus grand bien.
- C’est vrai qu’on est bien nus ! » dit Paco.
Paco sent que son entrejambe se raidit au contact des filles ! Mais personne n’y prête attention !
Pendant ce temps, à table, les Mayas parlent de la journée, Sirius raconte à Sáasilen le déroulement des évènements.
« Nous devons aller voir l’évolution de la cité, de temps en temps ! dit ce dernier. Sirius, tu donneras ton costume de grand prêtre à Babajide pour qu’il aille de temps en temps voir la cité. Zãk, tu examinera le jeune Yuma, voir si son infirmité est soignable !
- J’y vais de ce pas ! Et il va chercher Yuma.
- Suis-moi, nous allons examiner ta gorge ! dit-il au garçon en l’emmenant dans son antre.
Après examen, il pense pouvoir guérir le garçon, mais ne lui dit pas.
- Je vais te préparer une pâte que tu appliqueras au fond de ta gorge. Tu boiras d’abord une rasade de cette potion pour empêcher que tu ais des haut-le-cœur. Tu feras ce traitement le matin, après avoir déjeuné, et le soir avant de te coucher. Nous examinerons à nouveau ta gorge dans quelques jours. »
Après cette journée éprouvante au dénouement miraculeux, les quatre adolescents sont invités à une séance de Sudation par Chimalmat, Chimalis et moi.
D’abord apeurés par la chaleur régnante, ils sont rassurés par les filles Mayas et moi, et après une séance de Sudation et une douche ils se sentent vraiment sereins, mais bien fatigués. Avec les filles je les emmène alors dans leurs quartiers, et leur souhaite une douce nuit, nous les reverrons demain pour d’autres découvertes. Une potion de Zãk les fera passer une bonne nuit calme et sereine, enfin !
La vie se déroule paisiblement au village maya, les nouvelles recrues du village apprennent des anciens !
Les filles passent leur temps avec les jumelles Itzel et Akna qui leur apprennent moult choses sur la navigation, le traitement des plantes, elles s’amusent aussi avec Chimalmat et Chimalis, qui bien que plus jeunes leur enseignent les choses de la vie, et notamment celles du sexe, qu’elles ont apprises récemment !
Les garçons sont attirés par les mystères autour des chamans, en l’occurrence les pouvoirs qu’ils possèdent, dont bien sûr celui de voler.
Mais ils sont aussi attirés par leurs compagnes de captivités, belles nues, et leurs pensées parfois sont ostentatoires au niveau de l’entrejambe !
Cela n’a pas échappé à Akna et Itzel qui se concertent et décident alors que ce soir, elles opéreront un rapprochement de ces jouvenceaux !
Pour ce faire, elles vont voir Sáasilen pour lui demander l’utilisation de la salle de Sudation, afin d’initier les jeunes aux plaisir de la chair.
« Je suis d’accord ! dit-il, Zãk vous donnera par la même occasion le breuvage de trémulonde synthétisé par Xon, au réveil ces jeunes seront complétement initiés ! »
Le soir venu, après le repas pris en commun, Sáasilen fait savoir aux Mayas par la pensée ce qu’il va se passer dans la hutte de Sudation, où la température a été abaissée pour la circonstance.
Chimalmat et Chimalis entrainent les adolescents dans la hutte, suivies par Akna et Itzel, je suis aussi, et Eadrich s’invite avec Chillán .
Une grande couche a été installée à même le sol, les filles Enola et Kaya sont invitées à s’y allonger, et les jumelles Akna et Itzel commencent alors à les caresser, sur la tête, les seins, le ventre. Les jeunes filles prennent du plaisir à ces caresses !
Pendant ce temps, les garçons Yuma et Paco sont invités à s’allonger par les jumelles Chimalmat et Chimalis qui se mettent à genoux à coté d’eux et caressent à leur tour les corps des garçons. Les réactions ne se font pas attendre !
A côté, Eadrich et Chillán s’allongent aussi et commencent à se caresser mutuellement, leurs mains allant se perdre dans les entrejambes des deux amoureux…
Après ces ébats ô combien jouissifs, et très épuisants, les jeunes adolescentes et adolescents n’ont qu’une envie, c’est de dormir ! Akna et Itzel leur font alors boire le philtre de Zãk, et ils s’endorment aussitôt. Je les recouvre de draps chauds, et accompagné des cinq filles et Eadrich, je prends une douche et sors silencieusement de la hutte.
Dehors, la nuit est tombée depuis longtemps, la fraicheur et l’humidité a gagné le village. Nous nous couvrons alors de tuniques chaudes, et allons nous attabler pour reprendre des forces.
Le lendemain matin, les quatre adolescents se réveillent dans la hutte de Sudation. Zãk arrive avec une pommade pour calmer les sexes encore un peu douloureux des ébats de la nuit.
« Bonjour à vous, jeunes gens ! dit-il en pensées. Je vous invite à venir prendre un petit déjeuner à la grande table, il fait un temps radieux ! »
Les quatre adolescents sont subjugués, ils se regardent les uns les autres, ne sachant pas trop s’ils rêvent ou s’ils viennent d’entendre Zãk dans leur tête !
« Non vous ne rêvez pas ! Vous avez été initiés dans votre sommeil ! dit-il à voix haute cette fois ! Prenez cette pommade et appliquez-la sur vos pénis et dans vos vulves, cela les calmera ! Vous avez aussi acquis le pouvoir de communiquer par la pensée, celui de déplacer les objets à distance, et celui de voler ! Mais utilisez la pommade, puis venez vous retaper un peu ! Vous en avez besoin ! »
Les quatre adolescents alors sortent de la hutte de Sudation et suivent Zãk, tout étonnés de posséder de tels pouvoirs !
Les filles Chimalis et Chimalmat sourient en les voyant arriver.
« Bien dormi les amis ?
- Oh oui, répondent les quatre jeunes.
- C’était une soirée formidable ! dit Enola. Quelles découvertes et quels plaisirs nous avons eu !
N’est-ce pas Paco !
- Oh oui ! c’était vraiment bien !
- Et nous aussi on a pris beaucoup de plaisir, dit Kaya, n’est-ce pas Yuma !
Yuma, qui ne peut toujours pas parler, affiche un grand sourire et acquiesce de la tête.
Chimalmat, Chimalis, Akna, Itzel et moi sourions .
- Tu suis bien le traitement que je t’ai donné, Yuma ! » dit alors Zãk.
Il acquiesce encore de la tête.
Je dis alors aux quatre initiés de terminer leur petit déjeuner, je vais leur faire découvrir leurs pouvoirs.
Nous nous retrouvons alors sur la place, et je les incite à se soulever mutuellement, a soulever des troncs d’arbres pourtant très lourds, je leur parle mentalement et ils répondent mentalement…
Paco demande mentalement s’il serait possible qu’Enola dorme avec lui ce soir, je lui réponds que seule Enola peut en décider et elle répond, toujours en pensées que oui, ô que oui ! Et elle va embrasser son amant nouveau.
Kaya alors demande mentalement à Yuma s’il veut bien d’elle dans son lit, il répond que bien sûr , il en rêve ! Et lui aussi enlace son amante et l’embrasse. Il ajoute qu’il peut parler dans sa tête et se demande si tout le monde entend ce qu’il dit.
Je dis aux quatre adolescents que c’est chacun et chacune qui décide à qui il ou elle parle, et que les autres n’entendent rien !
Puis nous nous entrainons à voler, et bientôt tous les cinq, nous survolons le village, salués par les habitants, contents de voir ces nouveaux arrivants heureux de vivre.
Sáasilen nous rappelle et nous demande de venir à la table, ou tous les habitants se sont réunis, et prend la parole :
« Voilà ! Vous faîtes dorénavant partie de notre communauté ! Aviez-vous des aspirations quant à votre avenir dans vos villages ?
- Mes parents étaient maraîchers, dit Enola, et je voulais moi aussi devenir maraîchère !
- Je voudrais être soldat ! dit Yuma par la pensée.
- Moi aussi ! dit Paco.
- J’ai toujours voulu m’occuper de chevaux ! dit Kaya.
- Bien ! dit alors Sáasilen. Enola, nous allons te donner un lopin de terre, tu apprendras à faire pousser les plantes ! Xoc et Kuk t’enseigneront les méthodes. Tu travailleras avec elles !
Paco et Yuma, nos gardes vont s’occuper de vous ! Cadmael, le chef de nos gardes va vous former pour cela ! »
Les chevaux
« Kaya, nous n’avons pas de chevaux dans le village, mais le chef du village de Semillero, Lalail, devrait pouvoir nous en procurer ! Ils ont récupéré ceux des pillards. Tu pourras t’en occuper ! J’envoie Ian et Sachihiro dès aujourd’hui à Semillero pour en acheter !
- Tu connais les chevaux ? demandé-je à Kaya.
- Oui Jacou, j’en soignais dans mon village !
- Je les connais un peu aussi, si tu veux, et si Sáasilen et Sirius sont d’accord, nous pourrions aller avec les gardes pour les choisir !
- Bonne idée Jacou ! dit Sáasilen, si Sirius n’y voit pas d’inconvénient, vous accompagnerez Sachihiro et Ian à Semillero et reviendrez à dos de cheval !
- Aucun inconvénient ! dit Sirius. J’aime ton esprit d’initiative, Jacou, et tu verras l’état d’avancement du bateau !
- Parfait ! Alors partez dès aujourd’hui !
Kaya est triste de devoir se séparer de Yuma, qu’elle aime déjà !
Enola remarque sa tristesse et dit :
- Mon frère Yuma est bon cavalier ! Il connait aussi un peu les chevaux ! Il labourait les champs de nos parents avec un cheval. Il pourrait vous accompagner !
Une lueur scintille dans les yeux de Kaya. Yuma aussi est d’accord !
- Soit ! Yuma, tu iras avec eux ! Mais n’oublie pas le traitement que Zãk t’a prescrit ! » dit Sáasilen.
Après le repas de midi, les préparatifs vont bon train, le retour prendra deux jours à cheval, il faut penser au bivouac !
Chacun se charge d’une partie du matériel pour cela et bientôt, Kaya, Yuma, Ian, Sachihiro et moi sommes prêts à nous envoler.
En fin d’après-midi, la troupe arrive au dessus de Semillero, et atterrit sur la place du village.
Lalail, prévenu par la pensée par Ian nous accueille. Ian constate que la nudité est devenue normale dans le village.
« Bienvenue ! dit Lalail. Le bateau sera bientôt prêt !
- Nous venons pour acheter des chevaux ! dit alors Ian. Je te présente Kaya, Yuma, et voici Jacou qui partira sur le bateau.
- Nous avons les chevaux des pillards, ils sont à vous !
- Non, nous voulons les acheter, ce sont les vôtres ! Ces trois jeunes gens vont les choisir !
- Soit ! Suivez-moi, ils sont dans l’enclos derrière le hangar. Nous les avons destinés à l’utilisation de toute la population sur besoin, plutôt que de les attribuer à chacun.
En passant devant le hangar, je constate que le bateau est magnifique ! La voilure est posée, quatre voiles trônent sur chacun des mats, ce bateau filera au vent comme le vaisseau des Xantarèsiens ! il ne reste que les bouts à haubaner, et la coque à enduire de graisse, et il pourra naviguer !
Il est beau, hein ! dit Lalail.
- Splendide ! Quand sera-t-il mis à l’eau ?
- Quand les aménagements intérieurs seront terminés !
Combien serez-vous sur le bateau ?
- Nous serons six ! Trois hommes et trois femmes.
- Fort bien ! Nous allons l’aménager en conséquence ! Dans quatre jours, il sera à l’eau !
Nous arrivons à l’enclos des chevaux, il y a là de belles bêtes, nous choisissons deux juments à la robe baie, et un étalon alezan.
- C’est un bon choix, dit Lalail, ce jeune étalon est sûrement un excellent reproducteur, et ces juments sont de jeunes pouliches qui ne demandent qu’à faire des poulains !
- Bien, nous vous achetons ces trois chevaux, dit Ian, voici une bourse d’or pour le paiement. Nous repartons de suite !
- Merci pour votre générosité ! Vous pourrez dire aux chamans qu’ils peuvent embarquer dans quatre jours ! Tout sera prêt !
- Nous serons là ! » dis-je.
Et nous montons à cru, Kaya sur l’étalon et Yuma et moi sur les juments. Nous lançons les chevaux sur la plage pour les tester, ce sont de beaux athlètes, très véloces, Kaya est ravie !
Puis nous prenons la direction de la montagne, Sachihiro part en éclaireur dans les airs, et Ian suit derrière le groupe.
Nous avançons ainsi en gravissant la montagne, bientôt la nuit arrive, il est temps de faire escale !
Je sors des cailloux de mon sac, et allume un feu en faisant jaillir des étincelles, observé par les deux adolescents étonnés, qui ne connaissaient pas la méthode pour faire du feu.
« Allez chercher du bois alentours, plutôt que de rester bouche bée ! dit Ian en rigolant.
Bientôt il fera complétement nuit et on n’y verra plus à vingt pas ! »
Le feu est maintenant bien pris, et une réserve de bois suffira pour la nuit, pour éloigner les animaux. Chacun installe sa couche autour de l’âtre, Kaya et Yuma dormiront dans la même couche.
Après un repas cuit par Sachihiro, et une tisane réchauffée sur le feu, les voyageurs se couchent après avoir attaché les chevaux, qui pourraient s’enfuir devant un animal.
Bientôt tout le monde dort, enfin presque, des mouvements se passent sous la couverture de Kaya et Yuma.
L’aube pointe dans la forêt, le groupe de voyageurs se réveille, il reste encore un peu de braises, et Ian a tôt fait de réactiver des flammes pour nous réchauffer et chauffer une boisson tonifiante, avec laquelle nous mangeons des galettes grillées, vêtus d’une tunique chaude, la nuit a bien rafraichi la forêt.
Puis, une fois rassasiés Ian, Sachihiro, Yuma, Kaya et moi reprenons la route à cheval vers le sommet de la montagne. Nous chevauchons facilement, suivant les sentiers animaliers tracés par les sangliers et autres chevreuils sous leurs sabots.
Bientôt le soleil a suffisamment réchauffé l’air pour tomber les tuniques, et nous nous mettons nus avec plaisir.
Les trois cavaliers sommes soit l’un derrière l’autre lors de chemins étroits, soit côte-a-côte et discutons de la dernière nuit, ou Kaya et Yuma ont découvert un peu plus les plaisirs de l’amour.
« C’était trop bon ! dit Kaya, j’adore cela, et je voudrais faire l’amour toute la journée !
- Volontiers ! dit Yuma, trop content de pouvoir reparler normalement.
- Si je peux vous aider, ce sera avec plaisir ! dis-je.
- Ce soir, nous bivouaquons encore, on verra ! » dit-elle en souriant.
A midi, nous nous arrêtons pour déjeuner, des denrées froides, des fruits, puis nous repartons sur la route de la montagne.
Le naufragé des cieux
En chemin, Sachihiro vole devant en éclaireur, et voit un homme, assis, nu, tout blanc, qui semble absent, comme possédé par une force inconnue. Il nous informe aussitôt.
« Il y a quelqu’un ! Restez à couvert, je vais voir !
- Qui es-tu ? demande Sachihiro, se posant à côté de l’homme assis, reconnaissant les traits d’un Xantarèsien. Ian emmène les chevaux et leurs cavaliers un peu plus loin, par précaution.
L’homme le regarde, surprit de rencontrer quelqu’un, lui sourit, et dit :
- Je m’appelle Xoxan. Je ne suis pas de ce monde !
- Que veux-tu dire ? De quel monde es-tu ?
- Je viens des étoiles !
- Depuis quand es-tu ici ? demandé-je, étant descendu de cheval et m’étant approché, malgré les conseils de prudence de Ian, et je trouve moi aussi qu’il ressemble beaucoup à Xocun et Xalun.
- Je ne sais pas, de nombreux Xions, dit Xoxan étonné de voir ce jeune homme nu, je suis ici depuis que mon vaisseau s’est écrasé sur cette montagne. Il est complétement détruit, suite à une attaque ennemie. Je suis le seul survivant de mon équipage.
- De quels ennemis parles-tu ?
- Des Gaménèens, ils ont détruit mon vaisseau, mais eux se sont désintégrés dans une formidable explosion. Mon vaisseau a divagué avant de s’écraser non loin de là.
- Les Gaménèens ! Les ennemis des Xantarèsiens ! dis-je. Et des Xions ! Comme les Xantarèsiens !
- Vous connaissez les Xantarèsiens ! J’en suis un !
- Je m’en doutais ! Tu leur ressembles beaucoup ! Mais comment se fait-il que tu respires sans pince nasale ou masque ? Ceux que nous connaissons en porte une, de pince, pour respirer notre air !
- Mon vaisseau est détruit, mais le robot de bord, Xioro, a survécu avec moi, j’étais blessé, il m’a soigné, et il a trouvé le moyen de modifier mon métabolisme pour que je puisse respirer. Mais je ne peux pas m’éloigner de lui sans avoir du mal à respirer. Je suis condamné à rester ici, à côté de mon épave ! Xioro m’a informé que les pièces nécessaires à la réparation du vaisseau ne se trouveraient pas sur cette planète. Je suis donc bloqué ici ! Si vous connaissez les Xantarèsiens, pourriez-vous les amener à moi ?
- Ils sont repartis pour l’heure, mais ils reviendront ! Montre-nous ton épave, veux-tu !
- Suivez-moi ! elle n’est pas loin ! »
Et au détour d’un gros rocher, un vaisseau éventré, de la taille de celui de Xocun, git, envahi par la végétation luxuriante de la forêt vierge.
Je demande alors à Ian et Sachihiro s’ils pouvaient dégager le vaisseau de la végétation, et le porter au village.
Kaya et Yuma sont abasourdis ! Un être venu des étoiles et qui parle comme eux !
Ian et Sachihiro alors se placent de chaque côté du vaisseau, et le soulèvent, le dégageant des racines et branches qui l’ont envahies depuis des années, sous les yeux ébahis de Xoxan.
« « Danger ! Danger ! » » hurle une voix métallique à ce moment-là.
« Ce sont des amis des Xantarèsiens, Xioro, ils vont nous aider ! »
« « Merci amis ! » » dit alors Xioro .
« On devrait pouvoir le transporter jusqu’au village ! dit alors Ian. Je vais demander à Sáasilen de vous envoyer une escorte pour mener les chevaux ! »
Xioro, qui a lu dans ma tête, sait maintenant tout de notre expédition.
« « Le vaisseau peut accueillir les chevaux et les cavaliers ! » »
« Vrai ! Alors, allons-y ! Nous serons au village dans quelques heures !
Et les chevaux et les baluchons sont chargés dans le vaisseau, Xoxan prend place à bord.
- Et vous, ne venez-vous pas dans le vaisseau ? demande Xoxan.
- Nous avons le pouvoir de voler, nous accompagnerons le vaisseau ! » dis-je.
Ian prévient Sáasilen de leur découverte, et de leur arrivée dans l’après-midi, avec un vaisseau xantarèsiens cassé, et un rescapé nommé Xoxan.
Et toute la troupe s’envole, Ian et Sachihiro portent le vaisseau, et nous les jeunes volons à coté.
Quelques heures plus tard, nous arrivons en vue du village, et posons le vaisseau sur la place.
Enola et Paco sont effrayés. Mais Chimalmat et Chimalis les rassurent !
« Nous connaissons ces êtres venus d’ailleurs ! Leurs semblables étaient au village il y a quelques jours encore ! »
Kaya et Yuma descendent les chevaux, les villageois s’approchent pour admirer ces animaux magnifiques.
Je vais chercher Xoxan, qui n’ose pas sortir du vaisseau.
« Viens ! N’ai aucune crainte, tu n’as que des amis ici ! »
« « Je ne sens aucun danger parmi ces êtres ! » » dit Xioro.
Alors Xoxan se risque à sortir, et se présente devant tout le village réuni, nu comme toutes et tous au village.
Sáasilen s’approche de lui.
« Bienvenue à toi, Xoxan ! Tu es ici chez toi ! Tous ces gens sont des amis des Xantarèsiens !
Sirius s’approche à son tour.
- Tu me reconnais ? Toi ou l’un des tiens m’a donné les pierres bleu, il y a vingt ans, derrière le temple, avant de partir avec ton vaisseau ! Il avait un scaphandre bleu, je n’ai pas vu ses traits ! Nous avons communiqué mentalement.
- Je m’en souviens ! Peu de temps plus tard, nous nous sommes affrontés dans la haute atmosphère, leur vaisseau a explosé, endommageant le notre, qui s’est écrasé dans la forêt. je suis le seul survivant. Mais ce n’était pas moi, mais le chef de l’expédition, Xsango, qui t’a donné les pierres. Moi j’étais le navigateur du vaisseau.
- Tu veux dire que cela fait vingt ans que tu es coincé dans cette forêt ? Demande Sáasilen.
- Oui, J’étais grièvement blessé, mais vivant ! Après que Xioro m’ait soigné, dans la partie du vaisseau encore étanche, il a modifié mon métabolisme afin que je puisse respirer votre air, toutes nos combinaisons ont été détruites dans l’accident, ainsi que nos moyens de communication, nous ne pouvions pas appeler du secours..
Je ne peux pas m’éloigner de Xioro, il contrôle les molécules de mes poumons en permanence ; il m’a appris votre langue, j’ai communiqué avec quelques indigènes, qui venaient me voir de temps en temps quand ils chassaient le gibier dans les environs. Ils m’appelaient le dieu nu. Mais depuis un certain temps, je ne les ai plus vu.
Mais comment se fait-il que vous connaissiez les Xantarèsiens ?
- Ils sont venus ici parce que nous communiquons par la pensée ! dit Sáasilen. C’est comme cela qu’ils nous ont trouvés. Nous sommes un des seuls peuples a pouvoir communiquer ainsi sur la planète. Le chef de l’expédition s’appelle Xocun il est venu avec sa famille, le navigateur Xalun, et leur femme Yalyx, et leurs enfants.
- Les garçons Xsara et Xcorus, et les filles Yalip, Yamen, Yeres et Yidom ! précisé-je alors.
- C’est merveilleux ! Xalun est mon frère, nous avons étudié ensemble les lois de la navigation sur Xantarès ! Je connais aussi Xocun, mais ni Yalyx, ni leurs enfants.
- Ils ont un problème à régler dans votre galaxie, dit Sáasilen, et ils ont dit qu’ils reviendraient aussitôt après !
- J’ai hâte de revoir mon frère ! Il me croit disparu !
Mais comment se fait-il que vous déplaciez les objets les plus lourds, comme le vaisseau, et que vous voliez ? Quels sont ces pouvoirs ?
- Ils viennent d’une plante, la trémulonde, dit Sáasilen, qui comme le disait Xon, le robot de bord du vaisseau de Xocun, a des propriété antigravitationnelles. Cette plante ne pousse que dans trois grottes sur la planète. Une de ces grottes se situe non loin d’ici.
Xon l’a analysé, et a synthétisé la molécule de la plante. Nous pouvons te faire bénéficier aussi de ce pouvoir, comme les Xantarèsiens qui l’ont très bien assimilés, pour peu que Xioro n’ai pas de contre-indication vu ton métabolisme modifié.
- Je veux bien acquérir ces pouvoirs ! Avez-vous un échantillon pour le soumettre à Xioro ? »
Et Zãk amène une fiole au vaisseau, et la verse dans un godet qui disparait aussitôt, puis ressort.
« « Tu peux utiliser cette potion Xoxan, elle est compatible. dit la voix métallique de Xioro. Analyse très intéressante ! Il me faudrait un échantillon de cette plante ! » »
« Tu l’auras, Xioro ! dit Zãk. Nous devons la cueillir dans la grotte, nous irons en chercher une ! Viens dans mon antre, Xoxan, si ce n’est pas trop loin de Xioro, il te faut dormir quelques temps pour que la potion soit efficace ! »
Et Xoxan et Zãk s’en vont vers l’antre du chaman.
Xioro confirme : « « La distance n’est pas trop importante, et tu peux aller chez Zãk tranquillement. » »
Pendant ce temps, Chimalmat, Chimalis et Kaya s’amusent à dos de cheval, les jumelles montent ces bêtes pour la première fois, et se débrouillent très bien.
Les gardes, avec l’aide de Paco et Yuma, ont construit une écurie, les équidés auront tout le confort désiré pour bien se sentir.
Sachihiro informe Sirius des nouvelles du bateau.
« Il sera opérationnel dans trois jours !
- Alors nous allons nous préparer pour ne rien oublier. Nous partirons dans deux jours, pour charger le bateau en vivres et en eau douce à Semillero.
Eadrich ! Chillán ! Itzel ! Akna ! Nous partirons dans deux jours pour notre voyage ! Préparez vos affaires, prenez des vêtements chauds et des armes !
Jacou ! tu vas m’aider à préparer nos bagages, j’ai quelques remèdes à préparer et quelques potions à finaliser avant notre départ. Tu me seras d’un bon secours !
- Ce sera bien volontiers Sirius ! »
Le soir arrive. Les jeunes ont ramené les chevaux dans leur écurie toute neuve, Kaya explique aux jumelles comment les nettoyer, et les trois filles les étrillent vigoureusement, ils n’ont pas eu de soins depuis longtemps !
« Nous devons leur faire des litières pour se coucher ! dit Chimalmat.
- Les chevaux dorment debout, Chimalmat ! dit Kaya. Mais nous pouvons leur amener de la paille pour leurs besoins, et de l’herbe et du foin pour les nourrir. Ils adorent l’avoine et le son !
Xoxan se réveille, et sort de l’antre de Zãk en volant !
- C’est formidable ! » dit-il à la cantonade.
Les femmes ont dressé la grande table pour le souper. Sachihiro et Ian sont les premiers attablés, ils veulent manger rapidement, ils sont épuisés d’avoir transporté le vaisseau pendant des heures, ce qui a nécessité une concentration permanente, ils voudraient aller se coucher. Ils mangent un peu, et prennent congé.
Après le repas, les jeunes aident à débarrasser et ranger les reliefs du repas. Puis ils se retrouvent dans leurs quartiers, Enola et Paco racontent leurs ébats de la veille, Kaya et Yuma font de même en narrant la nuit au bivouac, avec moi. D’un commun accord, ils décident tous les quatre de passer la nuit ensemble. Enola est ravie que son frère Yuma ait retrouvé la parole !
Quant à moi, je raconte à Itzel et Akna ma nuit avec les jeunes, et le plaisir que nous avons eu tous les trois, sous les yeux de Sachihiro et Ian. Cela n’a pas manqué d’émoustiller mes condisciples Maya !
Zãk a invité Xoxan à passer la nuit chez lui, Il accepte volontiers, il était seul bien assez longtemps ! Et Dacey est curieuse de connaître plus ce Xantarèsien qui a passé vingt ans seul dans la forêt !
« N’as-tu jamais durant toutes ces années eu d’envies sexuelles ? demande-t-elle, innocemment, avec néanmoins une idée derrière la tête, ou plutôt à l’entrejambe !
Zãk sourit, et veut bien se prêter au jeu de son épouse.
- Si ! Xioro me projetait des images suggestives et je me masturbais ! avoue-t-il, un peu gêné.
Les jeunes décident de rapprocher les lits, et se couchent tous les quatre l’un à côté de l’autre.
Les bandits
Le lendemain matin, Sirius commence à préparer le voyage par delà les mers de l’Ouest, moi, son disciple, l’assiste dans les élaborations de potions, remèdes et autres médecines qui seront sûrement utiles durant ce long voyage !
« Jacou, Xioro te connais, vas lui demander s’il peut synthétiser la trémulonde !
Je reviens et dis :
- Xioro peut le faire, mais il aurait besoin de la plante pour cela ! Je peux aller en chercher si tu le permets !
-Vas-y ! Mais fais-toi accompagner par un ou deux gardes ! »
Je vais alors demander à Gabor et Fabio de m’accompagner à la grotte. Je me munis des vêtements de protection contre les leevancliffus, d’une épée, et d’un sac pour y mettre la plante à l’abri de la lumière.
Et nous voilà partis par la voie des airs pour recueillir la trémulonde.
Tout se passe sans accroc, et une demi-heure plus tard, je suis de retour avec le sac que je ramène dans l’épave du vaisseau.
« Merci Fabio et Gabor pour cette escorte ! dis-je aux deux gardes.
- C’était un plaisir, jeune disciple ! » répond Fabio.
Peu de temps plus tard, Xioro a fini d’étudier la plante, et a fabriqué une pinte de potion identique à celle de Xon. Et je la ramène à Sirius.
« Mission accomplie, maître ! Voici la potion synthétisée par Xioro, la même que celle de Xon, m’a-t-il dit en pensées !
- Bravo Jacou ! Maintenant, je voudrais que tu ailles avec Dacey chercher quelques plantes dans la forêt ! Voici la liste, Dacey les connait ! Encore une fois , trouve des gardes pour vous accompagner ! »
Je vais alors solliciter Sachihiro et Ian qui sont ravis de m’accompagner, moi le jeune érudit, en forêt avec Dacey.
Dacey est partante aussi, il n’y a aucune urgence dans les tâches qu’elle accomplit pour l’instant !
« Mais il faut qu’on soit rentré pour le déjeuner ! » dit-elle.
Nous nous envolons alors vers la montagne, Dacey sait où trouver ces plantes que demande Sirius.
Pendant qu’avec Dacey nous recueillons les herbes et feuilles diverses, Ian entend des voix dans la forêt. Il dit mentalement à Sachihiro de rester avec Dacey et moi, et va voir de quoi il retourne.
Ce sont des bandits, une dizaine, qui ont gravit la montagne en venant de l’Est.
Ils nous voient alors, Dacey et moi. Ian a déjà pris de la hauteur et les survole.
« Regardez ! Des sauvages nus ! Il y a une femme ! On va s’amuser avec elle ! »
Et les bandits accourent vers Dacey, mais d’un geste de la main je les retourne sur eux-mêmes. Ian décoche une flèche qui transperce la tête du premier bandit d’une oreille à l’autre. Et tandis que je les maintiens immobiles, Sachihiro s’approche d’eux, les désarme, et les attache ensemble avec des lianes.
« Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Que cherchez-vous ? demande-t-il aux bandits.
- Lâchez nous ou vous subirez les foudres de notre chef, le terrible Pitcoatl !
- Et où est-il, votre terrible Pitcoatl ? Il ne vous est d’aucun secours pour le moment ! dit Sachihiro tandis que je les maintiens toujours immobiles.
Ian est allé en repérage, et effectivement, une colonne d’une trentaine d’individus gravit la montagne. Il dit alors à Dacey par la pensée de rentrer au village, et de se barricader au cas où il ne pourrait les contenir.
Il prévient aussi l’ensemble des habitants, et fait venir Cadmael, Gabor et Fabio en renfort.
- Que voulez-vous ? demande Sachihiro.
- Nous voulons votre or ! Nous savons que vous en avez !
- Vous n’aurez que la mort si vous ne retournez pas !
Alors un des bandit hurle « Pitcoatl ! » pour appeler au secours. Ce sont ses dernières paroles, une flèche dans l’œil le fait taire à jamais. Mais les bandits ont entendus l’appel et se pressent maintenant pour gravir la montagne.
Sachihiro me dit alors mentalement de les pousser à flan de montagne et de les lâcher. Puis les deux gardes et moi, nous nous envolons hors de vue des bandits.
Les bandits empêtrés dans les lianes roulent vers le bas du versant et s’arrêtent dans les rochers, assommés pour la plupart.
Les autres bandits les rejoignent, et furieux, armés d’arcs et de glaives se lancent à l’assaut du sommet, pensant trouver leurs ennemis en haut.
Mais les gardes ont fait le tour, et se retrouvent derrière eux, et éliminent un par un les derniers de la meute, sans que les autres ne s’en aperçoivent. Au bout d’un moment, les bandits se rendent compte qu’il en manque au moins la moitié !
Je descends alors devant eux, et leur dis de faire demi-tour. Une volée de flèches arrive sur moi en guise de réponse !
D’un geste, j’arrête les flèches, sauf une qui m’entaille le flanc gauche !
Aussitôt, les cinq gardes font usage de leurs arcs, et tous les bandits sont impitoyablement tués, tous d’une flèche dans l’œil.
Je me tords de douleur, Ian se précipite auprès de moi, et me porte jusqu’au village.
Zãk, prévenu, examine ma blessure.
« Ce n’est pas grave ! Tu as eu de la chance, cette flèche aurait pu te tuer ! Et il applique un onguent sur la blessure, et un pansement de feuilles, maintenu par un bandage autour de mon ventre.
- Tu as été bien imprudent Jacou, face à ces bandits sans scrupule ! » dit Ian.
Pendant ce temps, Cadmael, Gabor et Sachihiro explorent le versant est de la montagne, jusqu’à la mer de l’Est, là ils aperçoivent un bateau, amarré au large, et une chaloupe où deux bandits attendent. En voyant les innombrables traces de pas qui partent de la chaloupe, ils sont sûrs que ce sont les mêmes bandits, et ils éliminent les deux gardiens de la chaloupe. Ils s’approchent alors du bateau, et voient des prisonniers enchainés sur le pont. Des hommes, des femmes et des enfants, une douzaine en tout.
Ils préviennent alors Sáasilen, lui expliquent la situation et demandent ce qu’ils doivent faire. Ils ont compté six bandits à bord, mais il y en a peut-être d’autres !
- Ce sont sûrement les bandits qui ont pillé et détruit les villages de la côte, d’où viennent nos rescapés des prêtres. Eliminez-les ! dit Sáasilen. Mettez-vous entre le bateau et le soleil, et d’en haut, tuez-les !
Sans comprendre comment, les prisonniers voient s’écrouler leurs geôliers les uns après les autres, une flèche dans l’oreille ou le cœur. Bientôt, il n’y a plus personne debout sur le bateau !
Alors les gardes se postent en hauteur face à la coursive, et guettent l’apparition éventuelle d’un ou plusieurs bandits qui sortiraient de la cale.
Sachihiro décide alors de se poser sur le bateau, une flèche prête sur l’arc bandé, tandis que ses compagnons veillent.
Les prisonniers en voyant cet homme nu prennent peur, les enfants crient, ce qui fait jaillir trois bandits par la coursive, immédiatement cloués contre la porte, une flèche dans l’œil leur a percé l’arrière du crâne.
« N’ayez pas peur ! Nous sommes là pour vous sauver ! Il reste encore des bandits en bas ?
- Juste le cuisinier ! dit alors un homme. Tuez-le ! Il refuse de nous nourrir ! nous n’avons rien mangé depuis plusieurs jours !
- Appelez-le ! »
Et les prisonniers appellent le cuisinier, qui finit par apparaître en hurlant :
« Taisez-vous ! » et il se tut à jamais.
Et pendant que Sachihiro s’approche des prisonniers, et leur enlève leurs chaines, Cadmael reste aux aguets, Gabor descend dans la cale, vérifie que personne ne s’y cache, et remonte avec toutes les victuailles qu’il trouve. Il fait plusieurs voyages, il y a de quoi nourrir quarante hommes !
Les prisonniers se jettent dessus et bâffrent, sans plus prêter attention à leurs sauveurs !
Cadmael alors arrive à contacter Sáasilen pour lui signifier l’heureux dénouement et demande ce qu’il doit faire de ces pauvres gens qui n’ont plus nulle part où aller.
« Accueillons-les au sein de notre communauté ! Ce sont des Mayas, comme nous ! »
Cadmael alors va chercher la chaloupe, et fait monter à bord les malheureux Mayas rescapés. La chaloupe les dépose sur la côte, et revient, vide, sans rameurs ! Le navire est fouillé, et la nourriture, l’alcool, les armes, les trésors issus des pillages de toutes sortes, or, argent et autres reliques sont chargés dans la chaloupe. Et avant que la chaloupe ne retourne vers la rive, apparemment sans rameur, Ian et Sachihiro trouvent des pierres à briquet, et mettent le feu au bateau, infesté de vermine.
Une fois à terre, après avoir dépouillé et enterré les bandits qui gardaient la chaloupe, les Mayas se mettent en route pour gagner le village dans la montagne. Sur la mer, le bateau n’est plus qu’un immense brasier…En chemin, ils font un grand trou et y jettent les bandits qu’ils ont éliminés, trente-deux sur le flan de la montagne, et douze un peu plus haut sont aussi enterrés.
L’accueil au village maya
Après des heures de marche, les rescapés arrivent au village, épuisés. Sáasilen les accueille, nu et coiffé de sa tiare d’apparat, qu’ils reconnaissent comme étant une coiffe de chaman.
« Bienvenue Mayas ! Vous êtes ici en sécurité !
Les adolescents sauvés des prêtres les reconnaissent, et les saluent chaleureusement !
- Nous vous croyions disparus ! Nous sommes heureux de vous voir sains et sauf ! dit Yuma.
- Merci Yuma ! dit un des hommes. Nous aussi sommes heureux de vous voir vivants tous les quatre ! On pensait que vous étiez morts !
- Comment vous appelez-vous ? demande Sáasilen.
- Je suis Ataklug, le forgeron de Chicast, voici mon épouse Astiri, Rusta mon fils de quinze ans et Arusti ma fille de treize ans.
- Je suis Bonarak, menuisier, de Chicast, mon épouse Jyslan et mes enfants, les jumelles Oresti et Oreska, de treize ans, et mon fils Ruby, de seize ans.
- Je suis kilhiro, l’homme-médecine du village de Krapotk, voici Beatik mon épouse et mes trois filles : Jisther, seize ans, Jokara, quatorze ans et Jumothek, douze ans.
- Bien ! dit Sáasilen, Vous êtes maintenant libres de votre destin, vous pouvez choisir de rester ici dans notre communauté, ou partir et reconstruire une vie ailleurs.
Après concertation, les Mayas ont décidé !
- Nous voulons rester ici, et participer à la communauté, qui semble tant épanouie et où il semble régner tant de liberté !
- Soit ! Nous allons vous construire des logements ! Pour l’instant, nous vous logeons dans trois chambres chez les chamans !
Je vous présente les membres de notre communauté :
Je suis Sáasilen, le chef chaman de la communauté. Voici Sacniete, mon épouse, et nos jumelles de onze ans, Chimalmat et Chimalis. Bonarak, vous serez hébergés chez nous, tes filles dormirons dans la chambre des miennes, et ton fils dans l’atelier..
Voici le chaman Zãk, et son épouse Dacey, ils hébergeront Ataklug et leurs enfants.
Et le chaman Babajide, son épouse Kuk, leur fils chaman, Eadrich, dix huit ans, et sa fiancée Chillán, dix huit ans.
Le chaman Aápo et son épouse Xoc, ils hébergeront Kilhiro, son épouse et ses filles.
Le chaman Sirius, ses compagnes et disciples Itzel et Akna, trente cinq ans, et son jeune disciple Jacou, dix ans. Il a été blessé lors de l’affrontement avec les bandits qui vous retenaient prisonniers.
Et voici les gardes à qui vous devez votre liberté : Cadmael, son épouse Ikta, Gabor, son épouse Sirènut, Fabio, son épouse Irpak, Ian et Sachihiro, compagnons.
Les filles Enola et Kaya, quinze ans, et les garçons Yuma, quatorze ans et Paco, quinze ans, que vous connaissez, rescapés des prêtres qui voulaient les sacrifier.
Notre communauté , comme vous le constatez, vit nue, vous aussi pourrez vivre ainsi, vous n’y êtes pas obligés, mais vous vous intégrerez plus facilement ainsi ! Mais maintenant je vous propose de suivre nos épouses qui vont vous donner à toutes et tous un bon bain, dans notre salle de Sudation. »
Et les Mayas se retrouvent dans la salle, invités à se déshabiller, réticents au début, mais en finalité, tout le monde se retrouve nu, leurs guenilles en lambeaux sont brulées.
Après ce bain revigorant parfumé aux herbes de Zãk, ils sortent emmitouflés dans des tuniques chaudes, qu’ils enlèvent rapidement, il fait encore bien chaud dehors. Ils se montrent alors nus les uns les autres, cela ne leur pose pas de problème, ils se baignaient nus dans la mer, parfois à plusieurs.
Ataklug, le forgeron, est intrigué par le vaisseau sur la place.
« Qu’est-ce donc que cette construction qui semble métallique ? demande-t-il à Sáasilen.
Celui-ci hésite à répondre, mais finalement lui dit tout.
- C’est un vaisseau qui vient d’un autre monde, parmi les étoiles ! Il est cassé et se trouve bloqué ici.
- Incroyable ! Mais il y a des habitants dans ce vaisseau ?
- Oui ! Il y a un survivant de l’accident, les autres occupants ont péri !
- A quoi ressemble-t-il ?
- Nous allons vous le présenter ! Nous lui avons demandé de rester caché à votre arrivée.
Tu peux sortir maintenant, Xoxan !
Je te présente les Mayas que nous avons sauvé des bandits !
- Enchanté ! dit Xoxan. Xioro m’a tout dit sur vous !
Les Mayas sont sidérés par cette apparition, Un homme nu tout blanc sans poil, sans cheveux, avec de longs doigts, des grands yeux en amande, pas d’oreille et deux petits trous en guise de nez.
- Xioro ? Je croyais que vous étiez le seul survivant ! dit Ataklug.
- « « Oui ! Il l’est ! Je suis un robot, qui gère ce vaisseau et ceux qui y habitent, en l’occurrence juste Xoxan. » » dit la voix métallique émanant du vaisseau.
Sirius me demande comment je me sens.
- Ca va bien, je n’ai plus mal, la pommade de Zãk est efficace !
- Alors, viens avec moi, nous continuons à préparer notre voyage ! J’ai demandé à Dacey de terminer la cueillette que vous avez commencé ! Elle part avec Gabor et Fabio !
Quant à nous, nous avons des potions à cuire, j’ai besoin que tu surveilles de près la cuisson !
- Pas de problème, je surveille !
Le soir tombe, la grande table est mise sur la place, et toutes et tous mangent de bon appétit.
Ensuite, Chimalis et Chimalmat proposent aux enfants recueillis de passer un moment ensemble. Ils s’éloignent du groupe, et vont près de l’épave de Xoxan, et s’observent.
La fille Arusti, treize ans, a déjà son système pileux développé, et de beaux petits seins ronds.
Le garçon Rusta, quinze ans, musclé, a un pubis velu.
Les filles Oresti et Oreska, treize ans, ont des petits seins pointus et des pubis noirs.
Le garçon Ruby, seize ans, de beaux pectoraux, peu de poils.
La fille Jisther, seize ans, a des gros seins tout ronds, des tétons rose foncé, et une toison noire.
La fille Jokara, quatorze ans, des gros seins comme sa sœur, plus pointus, un duvet naissant au pubis.
La fille Jumothek, douze ans, qui commence à avoir des seins, imberbe.
Les filles Enola et Kaya, quinze ans, des seins pointent magnifiquement, et leur toison noire descend bas sur leur pubis.
Les garçons Yuma, quatorze ans, et Paco, quinze ans, Yuma a une toison drue, Paco est bien velu, et son entrejambe est bien fourni !
Et bien sûr le plus jeune de la bande, moi, Jacou, dix ans.
Les discutions sont de tout ordre, et on arrive à parler de sexe, sans tabou.
Ruby dit qu’il a déjà fait cela avec Arusti.
Rusta dit qu’avec les jumelles Oresti et Oreska, ils ont déjà fait l’amour tous les trois.
Enola dit avoir fait avec Paco et même avec son frère Yuma.
Kaya aussi, avec les mêmes, et tous les quatre ensemble.
Jisther dit avoir déjà fait l’amour une fois avec un garçon.
Jokara dit être encore vierge, et Jumothek aussi.
Chimalmat et Chimalis l’ont déjà fait avec moi, Jacou.
« Ca vous dirait , une soirée entre nous, tous ensemble à prendre du plaisir les uns avec les autres ? demandé-je alors, déjà visiblement excité par cette perspective.
Tout le monde est d’accord, les garçons sont partants tout de suite, les vierges n’attendent que cela !
Nous convenons alors de faire cela dans la hutte de Sudation, demain après le repas du soir.
« Mais il nous faudra l’autorisation de nos parents ! dit alors Jisther, et surtout pour mes petites sœurs !
- Chez les chamans, dis-je, le sexe n’est pas sale, ni tabou, et tout le monde a le droit d’utiliser son corps comme il le désire ! Mais nul ne peut exiger de quelqu’un ce qu’il ne veut pas ! Le consentement doit être mutuel ! Je demanderai à mon maître Sirius d’intercéder auprès des parents pour cela ! Nous préparerons alors la hutte de Sudation pour cela demain après le repas de midi !
Puis nous rejoignons les adultes, attablés dehors.
- Nous allons nous coucher, maintenant, après cette journée miraculeuse mais épuisante ! » disent les rescapés.
Les épouses des chamans alors accompagnent les nouveaux villageois qui gagnent les appartements qui leur ont été alloués, pour une première nuit de liberté, après des jours et des jours de captivité et de privations.
« Nous vous souhaitons une excellente nuit parmi nous ! » dit Sáasilen, en leur distribuant une tisane qui va rendre leur sommeil réparateur.
Les chamans restent à table, et dégustent un nectar de fruits distillés par Aápo.
« Alors, les enfants, de quoi avez-vous discuté ensemble ? demande Sáasilen à ses filles.
- De choses et d’autres, de la nudité, de notre enfance heureuse ici,…dit Chimalmat,
- de la liberté que vous nous avez offerte, aussi, dit Yuma.
- Et aussi de la sexualité ! ajouté-je. Nous voudrions en parler plus…profondément, entre nous, et demain soir, on voudrait se réunir dans la hutte de Sudation pour cela ! Sirius mon Maître, pourrais-tu intercéder en notre faveur auprès des parents de nos nouveaux amis ?
- Nous avons survolé le sujet ! dit Sáasilen, ils connaissent notre position sur la sexualité dorénavant, et ont dit accepter et suivre nos règles !
- Fort bien ! dit Sirius ! je soumettrai votre demande auprès des parents !
- Et j’appuierai Sirius dans cette démarche ! dit encore Sáasilen.
- Je préparerai des potions et onguents qui faciliterons vos ébats, » dit Zãk.
Puis tout le monde regagne sa couche, les jeunes Enola, Kaya, Yuma et Paco ont décidé de se faire un peu de bien dans leurs couches, les deux couches étant contiguës.
Je vais me coucher aussi, et je demande à Itzel et Akna si elles veulent bien se coucher avec moi, ce qu’elles acceptent volontiers.
Les nouveaux métiers
Le jour se lève sur le village, qui compte maintenant six adultes et sept enfants de plus en son sein.
Le petit déjeuner est servi, les nouveaux venus sont attablés et mangent de bon appétit !
« Que pouvons-nous faire pour aider dans le village ? demande Ataklug.
- Une forge sera un plus au village ! dit Zãk. Pour l’instant, nous n’avons qu’un petit brasier pour traiter les métaux ! Si tu es d’accord, nous construirons une forge, nous utiliserons la cascade pour faire tourner une roue, et apporter l’énergie pour le soufflet.
- Bien volontiers ! dit Ataklug.
- Je participerai aux constructions, évidemment ! dit alors Bonarak, le menuisier.
Zãk alors demande à Kilhiro de lui parler de ses méthodes de médecine.
- Viens avec moi dans mon antre ! Si tu veux, j’aurai besoin d’un associé pour élaborer des remèdes !
- Je le veux et te suis, Zãk ! dit Kilhiro.
Et les deux médecins se retrouvent dans l’antre de Zãk, et commencent à élaborer quelques potions…
- Pour vous, mesdames, dit Sacniete, je peux vous enseigner l’écriture et le dessin maya, mais aussi l’art culinaire que je maîtrise avec Xoc, et Dacey ! Kuk est la reine des pâtisseries et vous enseignera tous les secrets !
- Et nous, les épouses des gardes, dit Ikta, avec Sirènut et Irpak, nous pouvons vous enseigner, entre autres, les bases de l’auto-défense !
- Cela est très intéressant ! dit Astiri, nous pouvons aussi aider aux champs, avec Jyslan et Beatik, je sais qu’Enola est fille de maraicher, et qu’elle aidait souvent ses parents aux champs !
- Bien ! dit Sáasilen, voilà de beaux projets pour notre communauté ! Il reste à savoir quelles sont les aspirations des enfants ! Avez-vous des désirs, des rêves, les jeunes ?
- Je voudrais être garde ! dit Ruby, Comme Paco et Yuma !
- Fort bien ! dit alors Cadmael. Tu intègres de suite l’école des gardes !
- Nous aussi, avec Chimalis on veut être gardes ! dit Chimalmat.
- Alors bienvenues les filles ! dit Cadmael.
- Si tel est votre désir, soit ! ajoute Sáasilen.
- Je veux continuer à être le disciple d’Ataklug, mon père, dit Rusta, et devenir un bon forgeron !
- Tu en as les aptitudes ! dit Ataklug, et je t’enseignerai !
- Nous, on a vu des chevaux, disent Oresti et Oreska, on voudrait s’en occuper !
- Ce sera avec plaisir ! dit alors Kaya, Nous allons faire un élevage ! Je crois bien… Non ! Je suis sûre que nos deux juments vont mettre bas !
- Moi, dit Jisther, je veux m’occuper de soigner les gens ! Je veux bien être la disciple de Zãk et de mon père Kilhiro !
- Moi aussi, dit Arusti, je veux bien apprendre à soigner les gens !
Sáasilen alors demande mentalement à Zãk de sortir de son antre, et de venir chercher deux nouvelles disciples !
Zãk est ravi de voir ces vocations ! Il les prend en charge, et les emmène dans l’antre.
- Il va falloir agrandir mon laboratoire ! dit-il à Kilhiro.
- Moi et ma petite sœur Jumothek, on veut être pâtissières ! dit Jokara.
- Très bien ! vous suivrez mon enseignement ! dit Kuk.
Et le village s’est agrandi de volontaires, de compétences. Sáasilen s’en félicite !
- Chacune et chacun a trouvé sa vocation ! dit-il. Votre avenir dans le village est assuré ! Babajide, toi qui es celui des chamans qui voit le mieux l’avenir, que vois-tu pour notre communauté ?
- Je dois consulter mon tambour, il y a beaucoup de nouvelles données, je ferai cela ce matin encore et vous dirai cela au repas de midi !
- Bien ! Que chacune et chacun vaque à ses occupations ! »
Ataklug dessine les plans de sa forge, et regarde où l’implanter, avec l’aide des gardes et de leurs nouveaux disciples, ils rassemblent des poutres, des rochers, et construisent les murs de la forge.
Bonarak s’est attaqué à construire la roue à aube qui fournira l’énergie à la forge.
On entend les tambourinades de Babajide, nul doute que l’avenir du village se dévoile !
L’heure du repas de midi approche. Les femmes du village ont dressé la table, quelques marmites et pots divers mijotent sur le feu.
Grâce aux aptitudes des Mayas, la forge est presque terminée ! Ataklug s’en félicite !
« Je suggère que nous construisions une grande écurie, dit Kaya, bientôt nos juments vont mettre bas, il faut de la place, et du confort pour les poulains !
- C’est une bonne suggestion ! dit Ataklug. Dès que la forge sera debout, nous construirons l’écurie ! »
La soirée des jeunes
Après le repas de midi, Où toutes et tous sont attablés, Sirius prend la parole.
« Chers amis, comme vous le voyez, nous avons la chance d’avoir en notre sein une belle représentation de notre avenir, en l’occurrence nos jeunes ici présents ! Ces jeunes, qui ont fait connaissance hier au soir, ont décidés, d’un commun accord, de se retrouver ce soir, afin de se découvrir mutuellement plus profondément.
Ils passeront, si leurs parents sont d’accord, la soirée et la nuit dans la hutte de Sudation, à discuter mais aussi à se connaître, connaître leurs corps adolescents, et se faire mutuellement du bien ! Je ne doute pas que vous, parents de ces jeunes femmes et hommes, donnerez votre appuis pour que cela soit une fête, entre eux ! Evidemment, nous n’interviendrons pas dans leur soirée ! Si vous n’y voyez pas d’objections, mes disciples Akna, Itzel et Jacou prépareront la hutte pour une soirée sans problème. Avez-vous des remarques, des questions des doutes ?
- Nos filles sont encore innocentes ! dit Beatik, l’épouse de Kilhiro.
- Non mère ! Ce n’est plus mon cas ! dit alors Jisther. Et ce sera tellement mieux de faire cela entre nous, sans honte, plutôt qu’en cachette, la peur au ventre ! Et Jokara et Jumothek voudraient aussi connaître ces plaisirs de la chair, ayant entendus moult récits ô combien excitants sur le sujet !
- Je suis pour ! dit alors Kilhiro, s’adressant à son épouse Beatik, tu sais que cela est inévitable, et qu’un jour tu seras grand-mère !
L’argument d’être grand-mère fait naître un large sourire sur le visage de Beatik.
- Soit ! Je donne mon agrément pour cette soirée ! Mais, enfin, bien que cela me réjouisse, je ne suis pas pressée d’être grand-mère !
- Et vous, mes enfants, demande Ataklug, êtes-vous vierges ?
- Non père, répond Rusta, nous avons déjà découvert les plaisirs du sexe entre nous ! Oresti et Oreska ont été merveilleuses !
- Je confirme ! dit alors Arusti, moi avec Ruby !
- Je le reconnais, et c’était que du plaisir ! dit celui-là.
- Oui, mère ! dit alors Oresti, s’adressant à Jyslan, c’était une découverte fantastique ! Nous n’avons rien dit, le sexe était tabou au village !
- C’est vrai, reconnait Jyslan, nous ne parlions jamais de cela, et j’appréhendais le moment où j’aurais dû expliquer ce qu’il en est !
- Nous sommes dépassés par nos enfants ! dit alors Ataklug. Mais oui ! qu’ils fassent leur soirée !
- Bien, dit alors Sirius, vous êtes toutes et tous d’accord pour cette soirée ! Zãk procurera une potion pour éviter les accidents de fécondation, et Itzel et Akna s’occuperont d’eux, après, et pendant si nécessaire ! »
Les jeunes sont ravis ! En retournant à leurs disciplines respectives, ils ont déjà la tête emplie de ce que sera la soirée !
« Alors, Babajide, quelles nouvelles d’avenir ? Demande Sáasilen.
- Après consultation, et quelques méditations, j’en ai déduit plusieurs choses !
Il y a un départ imminent ! Sirius, Akna, Itzel Eadrich, Chillán et Jacou, vous disparaissez pour plusieurs dizaines de lunes ! mais vous reviendrez au village, avec un nouveau compagnon !
Cadmael, tu ramèneras des préposés aux sacrifices plusieurs fois, et tu seras considéré de tous les Mayas du continent ! Tu vas aussi peupler le village de Semillero !
Des enfants vont naître dans le village dans les cent prochaines lunes ! Des chevaux aussi !
Les Xantarèsiens vont revenir bientôt !
Il y a d’autres messages plus diffus, qui concernent un futur plus éloigné, mais tout est positif !
En l’occurrence la prophétie du grand chaman blond qui nous apportera la sagesse cosmique !
- Merci Babajide pour ces augures ! » dit Sáasilen.
L’après midi se passe à apprendre, le maniement des armes avec Cadmael pour Chimalis, Chimalmat, Ruby, Paco et Yuma, les bases de la médecine avec Zãk et Kilhiro pour Jisther et Arusti, l’installation et les soins des chevaux avec Kaya pour Oresti et Oreska, l’aménagement de la nouvelle forge avec Ataklug et Bonarak pour Rusta, l’apprentissage de la pâtisserie avec Kuk pour Jokara et Jumothek.
Dans le champ, les femmes, Astiri, Jyslan et Beatik, avec Enola, ont retourné la terre, et sèment des graines …
Quant à moi, je ne porte plus qu’un petit pansement sur ma blessure déjà presque cicatrisée, je suis libéré par Sirius, et avec l’aide d’Itzel et Akna, nous préparons la soirée dans la hutte.
Des grandes couches sont installées à même le sol, des linges sont empilés pour nettoyer les protagonistes, un coin des boissons est aussi aménagé, avec différentes potions.
Le coin des douches est aussi aménagé, avec des sièges et des couches.
Quand le soir arrive, nous les jeunes sommes attablés les premiers, pour manger un petit en-cas, il ne faut pas surcharger l’estomac ! Les plats préparés sont énergisants, il va nous falloir beaucoup d’énergie, sûrement !
Nous nous sommes regroupés en bout de table, quinze adolescents de plus en plus excités !
Arusti, son frère Rusta, Oresti, Oreska, leur frère Ruby, Enola, son frère Yuma, Kaya, Paco, Jisther, Jokara, Jumothek, Chimalmat, Chimalis et moi. Itzel et Akna passent donner une boisson contraceptive à chaque fille.
Puis je me lève, et j’invite tout le monde à me suivre à la hutte.
Et les quinze jeunes se suivent se bousculent presque, se touchent en rigolant, et pénètrent dans la hutte, Itzel et Akna vérifient que tout va bien, et sortent, ferment la porte, et retournent s’attabler.
Les discutions portent evidemment sur ce qui se passe dans la hutte.
« J’espère que Rusta et Arusti resteront sages entre eux ! dit leur mère Astiri.
- Moi aussi ! dit Jyslan, pensant à ses jumelles Oresti et Oreska, et leur frère Ruby .
Peu de temps plus tard, ils entendent des cris …
- On devrait aller voir ! dit Astiri.
- Ne vous faîtes pas de soucis ! dit Sáasilen, ce sont des cris de jouissances, ils se font du bien, et cela s’entend !
Les parents reconnaissent les cris et les hurlements émanant de la hutte, et commencent à être excités par ceux-ci !
- Nous allons nous retirer, avec Astiri, dit Ataklug, nous allons nous coucher !
- Nous aussi ! dit Bonarak, viens Jyslan !
- On va faire de même ! dit Beatik, n’est-ce pas Kilhiro !
- Oui ! répond-il, ces cris m’émoustillent !
- Viens Chillán, dit Eadrich, allons nous coucher !
Ils sont suivis par les gardes et leurs épouses, et bientôt à table il ne reste plus que Aápo et Xoc, Babajide et Kuk, Zãk et Dacey, Sáasilen et Sacniete, Sirius, Akna et Itzel.
- Comme la soirée prend une certaine tournure, dit Sáasilen, je vous propose d’honorer nos épouses ici-même sur cette table, si elles sont d’accord, bien sûr !
- Et comment ! disent les épouses excitées.
Alors elles s’assoient sur la table, chacune en face de leurs chamans de maris, debout, qui les font crier de plaisir.
Sirius, chanceux, a deux filles à honorer et le fait en alternance, chacune à tour de rôle, plusieurs fois !
Toutes les épouses expriment un plaisir intense, et les chamans sont rassasiés. Puis, ils se rassoient et Zãk sort sa gnole spéciale « Apres l’amour » comme il l’a nommé.
Toutes et tous boivent avec plaisir ce nectar !
Dans tout le village, les maisons bruissent des ébats des Mayas, émanant de la hutte, ce ne sont toujours que des cris de joie, des gémissements et des hurlements de plaisir !
Au bout d’un moment, le silence se fait du côté de la hutte, c’est le signal pour Akna et Itzel d’intervenir ! Elles entrent dans la hutte devenue silencieuse, une odeur de fluides corporels divers règne parmi les amants endormis.
Elles portent alors les filles, une par une, sous la douche, les frottent et nettoient leurs entrejambes, puis, une fois les dix filles nettoyées, elles s’occupent des garçons , les installant ensuite toutes et tous autour de l’âtre qu’elles ont réactivé, et leur font boire un fortifiant qui les sort de leur léthargie.
Zãk leur a donné une pommade apaisante.
« Vous en avez fait du bruit ! dit Akna, Vos parents respectifs se sont inquiétés !
- Mais les chamans les ont rassurés, dit Itzel, leur certifiant que ce ne sont que des cris de plaisir et des hurlements de jouissance ! Ils se sont alors eux-mêmes retirés pour forniquer, excités par vos cris ! En ce moment, ils sont encore à se faire l’amour ! Nous en avons profité aussi, à la table des chamans !
- Je vous propose de dormir ici, dit Akna, pour ne pas les déranger. Nous avons fait le feu et vous n’aurez pas froid ! Nous allons changer les couches imprégnées de vos substances, et vous passerez une nuit tranquille ! Vous retrouverez vos parents demain au petit déjeuner ! Voici encore une boisson qui va vous faire dormir comme des bébés !
- Rassurez-vous, nous viendrons vous réveiller à temps ! » ajoute Itzel.
Et une fois la hutte propre, Itzel et Akna retournent rejoindre les chamans et leurs épouses qui sont restés dehors, leurs maisons étant occupées par les parents des enfants.
Mais le silence se généralise dans le village. Et bientôt, les chamans et leurs épouses regagnent leurs maisons respectives, le village s’endort.
Chapitre VI Les îles de la Grande Mer du Sud
- Le voyage
- Le grand départ
- L’archipel des indigènes
- Xunantunich
- Les prêtres du temple de Xantarès
- Les nouveaux habitants du village maya
- L’île des Maoris
- L’île Fuji
- L’île des Aborigènes
- Retour chez les Maoris
- Le retour des explorateurs
Le voyage
Aujourd’hui est un grand jour !
Sirius et ses compagnes et compagnons vont partir sur la grande mer, et les nouveaux habitants du village vont être initiés par Zãk.
Mais pour cela, il faut réveiller les adolescents, qui ont passé cette nuit dans la hutte de Sudation. Je suis du nombre. Itzel et Akna vont donc nous réveiller .
Les potions et philtres de Zãk nous ont remis d’aplomb, et chacun peut en toute sérénité vaquer à ses occupations journalières.
Au petit déjeuner, toutes et tous se parlent de la dernière soirée, où toutes et tous se sont adonnés aux plaisirs du sexe !
« J’espère que nous n’avons pas abusé de votre hospitalité ! dit Kilhiro. Nous vous avons empêchés de rentrer chez vous, vous ne vouliez pas nous déranger !
- Ne vous inquiétez pas pour cela ! dit Sáasilen, nous avons aussi eu des occupations très plaisantes, pendant vos ébats !
- En tout cas, cela nous a fait le plus grand bien, après cette horrible captivité ! dit Astiri. Nous ne vous remercierons jamais assez !
- Vous êtes libres et heureux ! C’est notre récompense ! dit Sáasilen.
- Et vous, mes enfants, vous avez apprécié cette soirée ? Demande-t-elle à Arusti et Rusta.
- Oh oui ! C’était formidable ! dit Arusti, nous avons toutes joui comme des folles !
- Oh oui ! confirme Jumothek, c’était extraordinaire !
Sa mère Beatik est surprise et heureuse que cela se soit passé ainsi !
- Vous n’avez pas eu mal ? demande-t-elle à ses deux filles Jokara et Jumothek.
- Un peu, au début, mais après, c’était une telle extase ! dit Jokara. Et Jumothek de confirmer .
- Et toi, Ruby, tu n’as pas abusé de tes sœurs, au moins ! dit Jyslan.
Aussitôt Jisther vient à son secours :
- Votre fils est un excellent amant ! dit-elle pour détourner la conversation. Il m’a emportée aux cieux !
Ce matin, les Mayas vont prendre livraison de leur bateau commandé à Semillero, et qui va les emporter par delà la grande mer de l’Ouest.
Les préparatifs de ce voyage sont terminés, depuis trois jours les différents protagonistes, Sirius, Akna, Itzel, moi, Eadrich et Chillán, nous nous sommes affairés pour ne pas oublier quelque potion, vêtements, outils et autres nourritures.
Le voyage se fera par les airs, bien plus rapide, mais il y a beaucoup de bagages !
En plus des voyageurs qui se chargent au maximum, les gardes Gabor, Ian et Sachihiro les accompagneront !
Tout le village est réuni pour saluer les courageux aventuriers qui se lancent vers des terres inconnues et mystérieuses.
Ce sont des adieux touchants, Eadrich va quitter ses parents Babajide et Kuk pour la première fois, et pour plusieurs saisons !
« Soyez prudents ! dit Babajide, et ramène-nous Chillán en bonne forme !
Ce conseil n’est pas en vain, il ne l’a pas encore dit, mais Chillán est la future mère du chaman de la prophétie.