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Le blog de Robert
tranches de vie, mode de vie, travail et passion, vie...

Durandalem livre 3 Durandal

robertditsch

Chapitre I    Durandalem, village d’Austrasie

 

 

 - Les gens du village de Durandalem 

- Le don du ciel

 - Childéric

 - L'auberge de Child

 - Dillon d’Ortega

 - La chambre de l’auberge

 - La fonte

 - Les Nouvelles

 - La naissance de Durandal

 

Les gens du village de Durandalem

 

     Je suis Robert. Robert le Schmit, le forgeron. Je me lève. Il fait encore nuit. Dans les braises de l'âtre, je pose quelques bouts de bois et des bûches, je retire un bout de bois en flamme et j’allume ma lampe à huile.  Une lueur blafarde éclaire la pièce derrière l'atelier. Esther, ma dame, dort encore, ainsi qu'Ariston, notre fille adolescente de quatorze ans, et notre fils de dix ans, Benami.

      Je quitte mes habits de nuit, humides malgré les peaux recouvrant la couche et je me réchauffe, nu devant la chaleur du feu. Je grignote un quignon de pain et un bout de fromage, avec une rasade du vin de Child Germain, l’aubergiste.  Tout est calme au dehors, les crépitements des braises réactivées résonnent dans la chambre. Une fois qu'elles seront séchées à la chaleur de l'âtre, je pourrai enfiler mes braies de travail. Le jour se lève.  Il fait encore froid en cette fin de février.

     Je suis Robert, forgeron et maréchal-ferrant. J'habite un petit hameau, Durandalem, au fond d'une vallée de l’Austrasie entourée de collines qui hélas, désespoir du forgeron, ne recèlent pas de fer. Du plomb au Sud, du cuivre au Nord. Le fer, ainsi que le charbon, proviennent des provinces du Nord de l'Austrasie.

      Ce matin, je dois allumer ma grande forge, située sous la cascade, au bout du bourg, vers les collines à l’Ouest. La journée est chargée ! Hier, on m'a livré du minerai provenant des confins du royaume, par une ordonnance émanant de l'abbaye des Glandières. Je dois en extraire le fer. La grande forge de Robert est spéciale ! Pour fondre le minerai, j'ai installé un système ingénieux de ventilation forcée. L'énergie provient de la roue à aube, dans la cascade. Une idée de Jacou Artz, notre bourgmestre.

      Nous sommes bientôt au printemps. La saison froide tire à sa fin, les neiges fondent, et la cascade débite bien plus d'eau qu'il n'en faut à la roue.

     « Que peut-on faire de toute cette énergie ? » m’interrogé-je parfois, imaginant des machines fantastiques... tout en chargeant mon foyer de bois et de charbon. 

      J'ai mis au point un système d'alimentation en eau pour le village.  Chaque maison possède une arrivée d'eau : il suffit de soulever le panneau à l'extrémité du tuyau pour qu'elle s'écoule, depuis une réserve constituée d'une immense barrique. Cette barrique est située sur la colline. Elle se remplit d'eau avec des seaux mus par la force de la roue à aube. Le tuyau court à travers toute la colline au Nord et alimente le village avec des ramifications à chaque maison. Tous les villageois reconnaissent que c'est bien pratique d'avoir de l'eau à volonté dans sa maison ! Quand elle ne gèle pas !

      Pour Michel Wald, le bûcheron, j’ai inventé une scie qui, grâce à un mécanisme mu par l'énergie de la roue à aube, débite automatiquement des planches, de rondins de bois, planches dont tout le monde fait grand usage !

    Michel Wald, Maître menuisier-charpentier, bâtit des maisons, des granges, construit des meubles fonctionnels, des armoires et autres cagibis de stockage, finement décorés des sculptures de ses filles Marianne et Mariette, des jumelles blondes de vingt ans. Il est Maître charpentier, et donc pas une des demeures du village ne s'est construite sans lui.

     La forge commence à bien chauffer. De chauffe en chauffe, le fer contenu dans le minerai finit par fondre et coule directement dans de grands rectangles de terre cuite, qui formeront la base de lames d'épées.  Au bout de la matinée, j'ai fini. Il y a cinq moules pleins. Je peux donc forger cinq épées ! Je peux rentrer chez moi. Esther a préparé le déjeuner, et je dois allumer la petite forge au village pour l'après-midi. Des chevaux ont besoin d'être ferrés.

Le don du ciel

 

     Soudain, en chemin vers le village, un grondement venant de l'Ouest derrière moi me fait me retourner !

Une boule de feu arrive du ciel et s'écrase dans un vacarme assourdissant, labourant la prairie à quelques coudées de ma grande forge !

     Il s'en est fallu de peu !

     Je retourne prestement vers le lieu de l'impact, je suis rejoint par les habitants du village, intrigués et effrayés par cette boule de feu tombée du ciel !  En touchant le sol, la boule, un caillou de trois pieds de diamètre, a creusé un sillon d'au moins cent cinquante pas dans la prairie. Un nuage de vapeur monte au contact de la terre encore froide et enneigée. La chaleur a fait fondre la neige dans un rayon de dix pas.

      On entend comme un sifflement. 

     D'abord de couleur rouge, elle refroidit et vire rapidement au noir, et le sifflement diminue en fréquence, s'atténue, jusqu'à disparaître.

     Je m'en approche. Le curé du village, l'abbé Paul Angst, me conjure de rester à l'écart, ceci ne pouvant être que l'œuvre du Démon ! Pour l'abbé Paul, tout ce que lui ne peut expliquer sur-le-champ est l'œuvre du Démon... Malgré son avertissement, je vais chercher des outils, et avec d'infinies précautions, j'essaie de tâter la boule. J'ai du mal à approcher la pique, non seulement à cause de la chaleur que la boule dégage, mais ma pique en fer a tendance à être repoussée par la boule. À l'aide d'une lance en bois, je peux la toucher. Elle est molle, comme du fer très chaud.

      Oh ! Mais que voilà un beau minerai tombé du ciel, cadeau des Cieux. Ce qui est loin de l'avis de l'abbé Paul, voyant plutôt là les portes de l'enfer s’ouvrir. D'un pas décidé, l'abbé s'en retourne vers sa chapelle, et sonne le tocsin ! Pourtant, personne n'est mort...  Mais l'abbé est aussi pleutre que curé. D'un commun accord, nous nous donnons rendez-vous ici même après le déjeuner, déjà retardé par l'événement. Il faudra rouler la boule jusqu'à la grande forge quand elle sera refroidie.

     L'après-midi, la boule a durci, suffisamment refroidie pour être roulée, à grand renfort de bâtons, jusqu'à la grande forge.  Je remarque que son poids paraît léger au vu de sa taille. L'abbé Paul n'a pas réapparu. Terrorisé, il s'est enfermé dans la chapelle, et prie tous les Saints de lui venir en aide !

     Un phénomène étrange : les petits éclats et copeaux de fer jonchant le sol sont repoussés par le passage de la boule. Qu'est-ce donc que ce prodige ? De la diablerie ? L'abbé aurait-il raison ?  Ce serait bien la première fois ! Je m'en occuperai demain, si Dieu me prête vie. Pour l'heure, je dois ferrer Bella, la jument du Fernand Bauer, le fermier. Dillon d’Ortega, un des commis du Fernand, me mènera la jument à la forge. Et il faut aussi que je continue le travail sur un rouage pour P'tit Louis Muller, le meunier et boulanger.

      Émile Pferd, l'éleveur de chevaux, vient passer commande de chevaux à ferrer. Il a un client important qui viendra sous peu acheter quelques mâles et une jument. Émile est installé à l'orée du bois, sur la route de Naborum, et doit construire, avec Michel Wald, des charrettes pour son client. Bien sûr, il compte sur moi pour cercler les roues de ses charrettes ! Tout en œuvrant, je pense à cette boule. Mais de quoi est-elle faite ?

     D'où vient-elle ? Est-ce un cadeau de Dieu ?  Ou est-ce un châtiment ?

     Dans un cas comme dans l'autre, est-ce pour moi, Robert ? Sûrement ! Vu qu'elle est tombée juste à côté de la grande forge.

Childéric

 

      Le crépuscule est là, il est temps d'aller chez Child écluser quelques chopines et relater l'événement. Child, de son vrai patronyme Childéric Germain, est notre « blanc qui vend tout ». 

      Childéric est un ancien négociant, archer réputé dans l'armée de Pépin, il est devenu son aide de camp. Il parcourait le monde pour trouver toutes sortes de choses. Un jour, il y a déjà des années, compagnon d’arme de Jacou Artz, notre bourgmestre, Clément Sandre, le Doyen du Blauersland, non loin de Strateburgo, et Jean d’Ortega, de Mettis, le père adoptif de Dillon d’Ortega, à la bataille de Lugdon, il est arrivé, aide de camp du roi, avec Pépin en route pour Mettis, s'est amouraché de Berthe, la sœur au Fernand, qui lui a donné une fille, Manon.

      Et il est resté à Durandalem, s'installant dans le village, ouvrant une échoppe d’armes et de toutes sortes de produits, puis il a reprit aussi l’auberge Warndt qui est vite devenu l'agora du village. 

     Son érudition et ses nombreux savoirs l'ont fait élire assistant du bourgmestre Jacou Artz.

     Son échoppe recèle des trésors, des denrées et épices d'Orient, des vins des coteaux d'Oche, des cervoises de Belgique, des tissus de Cachemire, des soies de Lugdon, des étoffes venues des plus lointaines contrées d'Orient, des onguents et pommades de tout l'Empire romain d'Occident et d'Orient, des bijoux et ornements provenant des conquêtes de l'Armée du roi, et moult alcools venus des provinces de l'Est. Sans oublier la production locale, fournie par Clovis Hune, l'éleveur de volailles, Alvin Koch le boucher pour les viandes et par le Fernand Bauer pour les légumes et autres fruits. Et le schnaps distillé par le même Fernand !

      Toute une partie de l'échoppe renferme des armes, une passion de Child. La petite hachette côtoie un trébuchet, des arcs et autres arbalètes sont accompagnés de flèches. Il y en a de toutes sortes : des flèches à pointe en triangle, classiques, en harpon, provoquant des blessures inguérissables, des flèches terminées par une boule, pour assommer sans tuer, des flèches à bout en croissant de lune, qui tranchent net tous les membres qu'elles touchent, des flèches-sifflets pour terroriser l'ennemi, des flèches rotatives, transperçant toute matière, y compris les cotes de mailles et les armures, des flèches incendiaires, s'allumant au moindre contact...

     Les arcs aussi sont de factures variées ! Certains peuvent tirer cinq ou six flèches en même temps. D'autres, plus petits, à double courbure, ont une portée bien plus grande que les arcs classiques. Des arbalètes à répétition avec un magasin de vingt flèches sont capables d'envoyer deux flèches par seconde, des engins sur trépieds tirent des lances les unes derrière les autres avec une force inouïe sur cinq cents pas de distance.

     À côté trône tout un étal de lames, de la petite dague " d’évêque " dissimulée dans une manche d'habit, même sacerdotal, à la grosse épée lourde de quatre pieds de long et douze livres de poids, du cimeterre sarrasin au sabre des confins de l'Orient. Toute une gamme d'épées est présentée ici, y compris la production locale, que je fabrique régulièrement.

     Des vêtements de protection allant de la cote de maille à l'armure la plus lourde, en passant par les gants, épaulières coudières et autres heaumes, casques et plastrons censés garantir la vie sauve en cas d'attaque au corps à corps, côtoient des habits plus luxueux qui sont plus de parade que de défense.

     Tout ce que le génie humain a pu inventer pour faire la guerre et tuer... Child fait souvent appel au forgeron pour construire des nouveaux modèles sortis de son imagination, et je participe avidement à ses créations.  Les pièces de bois sont confectionnées par Michel Wald, le bûcheron.  L'échoppe de Child est réputée au-delà des collines, et nombre de guerriers viennent à Durandalem se pourvoir en armement.

    Bien sûr, on trouve aussi les pains de P'tit Louis Muller et les gâteaux et autres délicatesses de la Berthe Muller, la dame au P'tit Louis. À côté de l'échoppe, la taverne, ou plutôt l'auberge, est le lieu de rencontre de Durandalem.

     Pour les voyageurs, Child a quelques chambres et un bon dîner à proposer. Sa muse, Berthe Germain, la sœur au Fernand, assistée de sa fille Manon, est un vrai cordon bleu, maîtrisant l'art culinaire comme personne.

L'auberge de Child

 

     Child Germain est derrière son comptoir, à servir des roquilles de la dernière production du Fernand : une quetsche de l'automne dernier, bien macérée, et distillée récemment.

     Le Fernand Bauer est là, avec ses fils François et le Borgne, et son commis, Dillon d’Ortega.

      Michel Wald aussi est là, accompagné de ses filles, Marianne et Mariette, dont la beauté égale la joie permanente qu’elles montrent et qui égaye l'assemblée.

     Le boucher, Alvin Koch, son épouse Elvire et ses jumeaux Judith et Roger arrivent pour boire un verre.

     L'abbé Paul Angst entre dans l'auberge, une grande croix portée à bout de bras, espérant grâce à Dieu pouvoir museler ce démon qui nous est apparu !  Quelques paroissiens le suivent, Claude Stein, qui travaille comme cantonnier avec son frère Pierrot, son épouse Marie, et leur fille Jenny, de dix ans, ainsi que Germaine et Gertrude Beten, deux sœurs vielles filles bigotes qui s’occupent de la chapelle.  Il a réussi à semer le doute sur cet objet venu du ciel. Tout le monde demande à l'abbé d'arrêter d'appeler le Seigneur à haute voix, Dieu n'est pas sourd !

     Claude Kaas, l’apothicaire est venu seul, sa femme Rosine est restée avec leur fils Maxime de cinq ans à la boutique.

     P'tit Louis arrive, avec son épouse Berthe, son grand fils Isabeau, dix neuf ans, sa fille Jeanne, quinze ans, et son petit dernier, Grégoire, dix ans, sur ses talons.  Il apporte des tartes flambées aux oignons et lardons, qu'il fait à chaque nouvelle flambée pour son four à pain. Elles sont le régal habituel de la fin d'après-midi. 

     Il est suivi de Clovis, sa femme Clothilde, et leurs deux fils Gérôme, onze ans et Fabien, neuf ans, avec ses paniers d'œufs, et quelques volailles fraîchement plumées, pour Child.

      Il y a aussi Pierrot, le cantonnier, avec son épouse Gisèle, et leurs enfants Agathe, onze ans et Félix, huit ans. Pierrot est le petit frère de Joseph, qui est handicapé, blessé dans un éboulement dans sa carrière qui a tué sa femme et éborgné son fils de seize ans maintenant, qu’on appelle dorénavant le Borgne. Joseph est impotent et a perdu la raison. Il est gardé par Pierrot dans sa maison.

      Georges Hair, le barbier vient avec son épouse, line, et sa fille Aline de dix huit ans.

     Le coutelier Denis Pepin et sa femme Béatrice se joignent à nous.

       Nous en sommes à trinquer, à parler de cette boule qui se trouve dans ma grande forge, et qui est tour à tour magique, bizarre, démoniaque, fantastique, mauvais présage, divine, dangereuse, c'est un avertissement divin ! Mais le summum c'est quand je dis : « Demain je vais la faire fondre ! »

Un tollé général ! « Tu es fou !  Inconscient !  Hérésie !  Blasphème !  Tu vas tous nous tuer ! » crie l'abbé au bord de la crise de nerfs.

      La discussion s'enflamme, attisée par la quetsche, quand arrivent deux cavaliers.  La nuit est tombée, mais la pleine lune dévoile les deux silhouettes.

      L'un des deux est Jean Christian, l'abbé des Glandières, de l'abbaye de Saint-Martin du même nom, dans la vallée à côté, sur la route de Mettis.  L'autre, richement vêtu, semble être un personnage important.

      « Nous avons vu le signe du ciel ! annonce d'entrée l'abbé Jean, et aussi entendu le tocsin ! jetant un regard noir sur notre curé. Monseigneur Denis Le Bon, évêque de Mettis, ici présent, est mandaté par Charles, fils de Pépin, pour faire confectionner une épée par chaque forgeron du royaume, pour participer à l'effort de guerre contre les Vascons qui menacent le pays. Il était avec moi ce matin à l'abbaye des Glandières quand nous avons vu le signe dans le ciel. Pouvez-vous nous en dire plus ? »

     Aussitôt le curé prend la parole et essaie de convaincre et l'abbé Jean et monseigneur Denis du bien-fondé de son inquiétude. Monseigneur Denis Le Bon, évêque de Mettis, qui connaît l'abbé Paul et sa légendaire panique à chaque événement hors de la norme le fait taire d'un geste de la main.

    Un éclair et c'est le Diable qui crie ! Une rafale de vent et c'est Belzébuth qui souffle !

     Et la discussion repart de plus belle, chacun ayant une précision ou un détail à apporter.  Child calme le jeu en offrant une tournée, un repas à ces hôtes de marque, et leur propose un appartement qu'il met à la disposition des voyageurs importants, que Manon va préparer pour eux.

      Monseigneur Denis, érudit, après ma description et un moment de réflexion, nous explique que ce n'est pas une coïncidence. 

      « Non !  Hurle l'abbé Paul, C'est le Diable !!! »

     Congédiant l'abbé Paul, le renvoyant prier pour le salut de son âme tourmentée, Monseigneur Denis continua son explication. Sa venue pour me mander une épée et ce minerai tombé du ciel, à côté de ma forge, ne peuvent que signifier une chose ! Il en tire son interprétation de cet événement céleste et nous la révèle :

     « Robert, tu dois faire de ce caillou une épée ! Pour Charles ! C'est la volonté de Dieu ! »

      Les plus craintifs dans l’assistance, échaudés par les délires de notre curé, se font à plusieurs reprises, bénir par Monseigneur Denis demandant à Dieu de les épargner lors de cet acte qui relève sûrement de la sorcellerie !

     Jacou Artz, notre érudit, qui remplit aussi la tâche de bourgmestre du village, a une signification précise de l’arrivée de ce caillou : il est envoyé d’une autre galaxie, pour avoir une balise sidérale ! Mais il garde cette information pour lui, et nous explique que ce n'est somme toute qu'un phénomène astral, notre Terre recevant de ci de là tous les jours des corps tombés du ciel. Et ceci, bien que rarement perçu dans nos contrées, est déjà arrivé, relaté par les écrits des moines disséminés sur le continent.

     Il sait néanmoins que ce caillou a été guidé par ses amis Xantarèsiens, des êtres venus d’une autre galaxie, de la planète Xantarès ! Ils lui en avaient parlé, il y a déjà dix-huit ans, ce caillou est arrivé guidé par les Forces Cosmiques, comme une balise…

Dillon d’Ortega

 

     Dillon est un grand et solide gaillard !

      Une tignasse blonde couvre son chef, et cache partiellement une cicatrice sur son front, trace d'un combat à l'épée. Discipline où il est depuis passé maître ! 

     C'est en tentant de défendre ses parents, Georg et Laure Bour, palefreniers chez les Pferd, attaqués par des pillards dans leur maison à l'entrée du village, que Dillon, alors âgé de dix ans, avait saisi l'épée du père, et avait blessé et mis en fuite deux des trois pillards, le troisième lui ayant assené un coup de la tranche de son épée sur le front.  Il parvint néanmoins, avant de plonger dans le coma, de percer le flan du pillard, qui succomba sur place. Ses parents, hélas, n'avaient pas survécu à l'attaque. Il fut soigné par le doc, Jacou Artz, qui l'hébergea quelque temps chez lui.

     Un ami de Jacou, Jean d’Ortega, Maître d'arme à Mettis, ami et compagnon d’arme de Jacou et Child dans l’armée de Pépin, enseignait son art dans toute la province, et ne manquait pas de passer saluer ses amis lors de ses voyages, et de visiter l'échoppe de Child, avide des nouvelles découvertes de ce dernier.  Il prit sous sa coupe et adopta le jeune garçon, l'emmena à Mettis, lui donna son nom, d’Ortega, une éducation noble et lui enseigna l'art de l'épée. Jean d'Ortega fit de Dillon un érudit, un des meilleurs archers, et une des plus fines lames de la contrée.

     Quand il eut atteint l'âge adulte, Dillon d’Ortega revint au village, et ouvrit une école d'arme, sous la bénédiction de son mentor et père adoptif Jean d’Ortega, à côté de l'échoppe de Child qui voyait là un bon moyen de faire commerce de ses créations et de ses trouvailles de par le monde. Travaillant comme commis auprès du Fernand, il est devenu un fidèle client de ma forge, apportant son savoir des arts des armes et son érudition des sciences et des chimies du feu.

 

 

La chambre de l’auberge

 

      Dans l'auberge, le soir, l'abbé jean Christian des Glandières et Monseigneur Denis Le Bon, l'évêque de Mettis s’apprêtent à prendre congé des clients de l’auberge pour regagner leur chambre à l’étage..

     Manon a fini de préparer la chambre, elle a prévu une grande couche, pour l'abbé et l'évêque. La cheminée rayonne, sur la grille une grande marmite chauffe de l'eau.

      Ils arrivent pour prendre possession des lieux, tous deux remercient Manon qui est bien aise de les servir, elle reste à leur disposition pour tous besoins des hommes d'Eglise. Ils lui demandent donc, de leur faire couler un bain.  L'eau est chaude, Manon a veillé à ce qu'elle le soit, Et le bain est prêt, dans une baignoire en bois, suffisamment grande pour y asseoir deux personnes.

       Manon, en bonne servante, les déshabille donc, l'évêque en premier, et les installe dans la baignoire, remplie d'eau bien chaude, pour leur plus grand plaisir. Puis, elle se met à les frotter, d'un savon venu des contrées au-delà de la grande bleue, dont même la reine Cléopâtre jadis faisait usage, dit-on, un savon au lait d'ânesse, parfumé aux senteurs de lotus.

      Child l'avait ramené de l'un de ses voyages aux confins de l'empire Romain d'Orient.  Ce n'est pas la première fois que Manon lave des hommes, et sait comment leur faire plaisir dans le bain. Puis elle se mit en devoir de les sécher, les frottant doucement, les cheveux, la tête les bras, le corps, les jambes...

 

       Manon couvre les hommes, met quelques bûches dans l'âtre, et quitte discrètement la chambre, emmène les vêtements des deux hommes, et laisse le clergé se reposer du sommeil du juste.

      Elle repasse par l'auberge, où nous discutons de la manière de reconstruire un four, elle prend congé, épuisé par tant de service auprès des hommes d'église, services qui, au vu de ses yeux brillants, étaient sûrement bien rendus !

      Il lui reste encore à laver les vêtements, et les laisser sécher près de la cheminée. Ils devront être secs et dans leur chambre quand les hommes d'Eglises se lèveront.

La fonte

 

     La nuit se passe, des questions, des peurs, puis des ébauches de mode opératoire.   Des plans sont élaborés. Le Fernand me prête ses commis pour construire un four plus résistant, devant supporter des températures très élevées, bien plus élevées que pour le minerai de fer, d'après moi.

       Et à l'aube, après une nuit blanche réchauffée par la quetsche du Fernand, me voilà prêt à retourner à la grande forge. Tout un cortège m'accompagne, Monseigneur Denis en tête, pour découvrir ce don de Dieu. L'abbé Paul observe de loin, n'osant pas s'approcher.  La boule est toujours là, dans la grande forge au fond de la vallée. Elle a bien refroidi, et nous pouvons la manipuler.

    Première surprise ! Au lieu des quelques cinq cents livres que pèserait une boule de fer de cette taille, elle ne fait qu'une centaine de livres ! La matière est très dense, bien moins poreuse que le minerai de fer, et une pincée de limaille de fer jetée sur la boule est aussitôt éjectée dans toutes les directions. Aucun de mes outils n'arrive à entamer sa surface, étant lui-même fermement repoussé.

      On décide, d'un commun accord avec Jacou et Monseigneur Denis, de fondre cette boule.  Pour cela il faut agrandir le four, beaucoup de charbon, et le charbon viendra des Glandières dans la journée. 

     Monseigneur Denis et l'abbé Jean s'en retournent. Dès son retour à l'abbaye, l'abbé fera mander en hâte une charrette de charbon.

     Chacun est retourné vaquer à ses tâches. Le Fernand, comme convenu la nuit précédente, me laisse ses deux commis, Dillon et le Borgne, pour finir la construction du four.  La ventilation est ajustée, un culottage au bois de chêne, peaufiné par Michel, le bûcheron, finalise le tout.

      On attend le charbon, qui ne saurait tarder.  L'abbaye n'est qu'à deux lieues de Durandalem. Mais la charrette, tirée par deux puissants percherons, les plus solides chevaux que je connaisse, ne peut passer par la colline, elle doit faire le détour par la route de Mettis vers Naborum, et remonter par la vallée. Elle arrive enfin, on peut s'y mettre, tout est prêt.  La mise en place de la boule est facile.  À deux on la soulève !

     Dans la forge, il ne reste que Dillon, le Borgne et moi.  Esther mon épouse, et mes enfants, Ariston et Benami, sont passées nous apporter de quoi nous sustenter.  Nous ne pourrons quitter la forge une fois le brasier lancé.

      Et un feu d'enfer occupe bientôt le four, attisé par un vent puissant actionné par un soufflet géant, mu par la roue dans la cascade ! La chaleur intense fait jaunir la boule, puis rougir. Un sifflement apparaît, de plus en plus aigu au fur et à mesure que la boule vire du rouge au blanc. 

     Mon four craquelle de toutes parts, jamais je n'avais atteint de telles températures ! Le sifflement, trop aigu, est devenu inaudible. Un filet de matière en fusion se forme et coule, en un fluide gris brillant. Aussitôt récupéré dans un moule.

     Il fait une chaleur infernale. Nous sommes nus, enfilant un tablier de cuir pour approcher et charger le four. L'eau abondante permet une pluie au fond de la forge pour nous refroidir régulièrement, aussitôt évaporée dès que nous approchons du four.

     Quatre bonnes pintes de ce fluide ont suinté de la boule, puis, malgré des efforts de surchauffe, plus rien, sinon une boule blanche, légèrement plus petite qu'avant. Le four est en fin de vie, à bout, il se disloque, on risque l'incendie !

      On arrête tout, on couvre de sable le magma de charbon et ce qui reste du four. Le sable fond au contact du magma !  Il faut maintenant laisser refroidir. La journée est bien remplie. 

     Une fois la dernière goutte extraite de la boule, nous recouvrons vivement de sable tout ce brasier, jusqu'en haut du four, une fumée mêlée de vapeur envahie la forge, alors prestement nous enfilons nos braies et sortons de cet enfer, ou un sifflement d'abord très aigu, qui diminue en fréquence mais pas en intensité nous incite à nous éloigner de la forge. Dehors il fait bien plus frais, cela nous fait du bien de respirer un air pur et vivifiant !

      Il est temps pour nous d'aller se réhydrater chez Child !

 

Les nouvelles

 

       Des nouvelles nous parviennent des confins du royaume. Reproduites dans l'abbaye en plusieurs exemplaires.  Rendez-vous tous chez Child. Notre bourgmestre dit, devant une assemblée réunissant tout le village, tout ouïe :

      «  Pépin et son fils Charles sont en Aquitaine, il a repoussé les Sarrasins mais son armée s'affaiblit. Au Sud, au-delà des montagnes Pyrénées, des troubles éclatent, les Vascons fomentent une guerre. Carloman est en Provence, il se bat contre les Lombards qui veulent reconquérir la Papauté. Pour l'instant, il arrive à les contenir. Pépin est malade. Sentant sa fin proche, Il rentre à Saint-Denis. Un recrutement aura lieu pour renouveler et renforcer l'armée du roi, pour lutter contre les Basques, il concernera tous les jeunes hommes de quatorze ans à dix huit ans. À charge des seigneurs d'armer leurs paysans. »

      Sont concernés à Durandalem le Borgne et François, les fils au Fernand. Isabeau, le fils à P'tit Louis, qui vient de fêter ses dix neuf ans, échappe au recrutement, et c'est tant mieux, car P'tit Louis en a bien besoin pour faire tourner le moulin pendant qu'il est au pétrin !

      Dillon, sur recommandation de Jean d'Ortega, nommé depuis Capitaine des soldats du roi, est pressenti pour former les jeunes aux arts de la guerre, et devra donc enseigner le Borgne et François, du village, mais aussi les jeunes des villages avoisinant, Laudrefang, à l'Ouest, Tenquin, au Sud, Naborum jusqu'à Hombourg, à l'Est.

     Cela fait une dizaine de jeunes gens à former, et ce en un temps très court, l'armée du roi doit être prête avant l'hiver ! Cette nouvelle jette un froid !

       La guerre ! Et Durandalem devra payer son tribut ! Dillon est enthousiaste !

      « Je ferai mon épée avec Robert, ce sera la meilleure ! »

       Le Borgne, lui, évidemment ne voit pas cela d'un bon œil ! Un accident lors d'un éboulement dans la carrière de son père alors qu'il était minot, lui avait crevé un œil, d'où son nom. Il avait un autre patronyme, Vincent, Stein comme son père, mais dans toute la contrée, on ne le nommait plus que « le Borgne », le fils de Joseph.

     Joseph, lui, tailleur de pierres naguère, dans le même accident avait perdu non seulement son épouse, qui succomba à ses blessures, mais aussi la parole et la raison, et n'était plus que l'ombre de lui-même, incapable de pourvoir ni à ses besoins, ni à l'éducation de son fils Vincent. Joseph a été recueilli par son jeune frère, Pierrot Stein le cantonnier, le Fernand Bauer a adopté Vincent, et l'a éduqué comme son propre fils. Dorénavant, il s’appelle le Borgne Bauer. François et le Borgne sont considérés dans le village comme deux frères.

La naissance de Durandal

 

     Après une nuit réparatrice dans ma couche avec Esther, en arrivant à la grande forge, je constate l'état du four, disloqué, à moitié fondu.  Il y a encore des braises. Une couche dure et translucide recouvre les cendres, c'est le sable qui a fondu ! Intéressant... La boule s'est déformée en refroidissant, elle ressemble maintenant à une grosse quetsche.

      Je démoule la coulée de la veille, et stupeur ! La barre de métal, d'une couleur gris foncé, de trois pouces par un et de quatre pieds de long, ne pèse pratiquement rien. Elle est aussi légère qu'une baudruche gonflée ! Jamais je ne pourrai faire une épée d’un métal aussi léger !

      La barre dans ma besace, je me rends dans ma forge au bourg, il reste des braises du précédent ferrage. Émile, l'éleveur de chevaux, m'attend. Il passe commande pour douze cerclages de roue, pour la semaine prochaine. Je réactive la forge, je veux voir comment se comporte cette barre de métal léger comme une plume !

     J'ai du mal à la maintenir dans la forge, je dois confectionner des outils qui ne soient pas en fer, avec l'aide de Michel je dois fabriquer des outils en bois, je fabrique une pince en chêne, que je dois tremper souvent pour qu’elle ne s’enflamme pas ! Néanmoins, j'arrive à chauffer au rouge cette barre.

      Elle possède une force qui la repousse dès que je la présente sur l'enclume, et j'ai du mal à la maintenir ! Je frappe de ma masse, qui a l'impression de rebondir au contact de la barre, mais qui donne des formes assez encourageantes. À chaque frappe, les bords s'effilent, sans s'ébrécher...  Je n'ai jamais vu de métal réagir de la sorte ! Malgré l'impossibilité de mélanger le carbone des braises au métal rougissant, comme on le pratique pour renforcer le fer, J’arrive à obtenir un tranchant que jamais je n'ai obtenu jusqu'alors, effilé comme un rasoir !

      De quoi rendre Denis Pepin le rémouleur jaloux !

      J'arriverai à en faire une épée finalement ! Mais il me faut du temps pour faire prendre forme cette barre, qui, après moult chauffages, frappes et refroidissements, accompagnés du sifflement chantant au gré de la température, ressemble maintenant presque à une épée. 

     Les premiers essais sont fantastiques ! Après avoir fixé un pommeau au bout de la barre, je fais des essais de frappe sur divers matériaux. Une frappe sur un billot de chêne le fend en deux ! Bien plus aisément qu'une hache...

      La frappe sur l'enclume est sidérante ! Non seulement l'enclume est entaillée sur plusieurs pouces, mais la lame, pourtant effilée à l'extrême, ne présente aucune écorchure ou bavure après la frappe !

     Un dernier test sur le rocher était tout aussi concluant ! Le rocher est fendu de part en part !

Chapitre II  L’école  des soldats

 

 - L’horloge

 - La construction de l’école

 - Le bâtiment

 - La construction

 - Le chauffage

 - Le personnel

 - La fin du chantier

 - L’école

 - La mission de Georges

 - Les futurs soldats

 - Apprentissage

 - Réalités

 - Projets

 - Les témoignages

 - Le jour de l’orgie

 - Le lendemain

 - Le pouvoir de communiquer mentalement. Les garçons

 - Le pouvoir de communiquer mentalement. Les filles

 - L’apprentissage de la pensée

 - L’instruction

 - Education militaire

 - La Terre

 - Préparatifs

 - Les portes ouvertes de l’école

 - La découverte du Naturium

 

 

L’horloge

 

     Jacou vient me voir à la forge. Il voudrait faire une expérience avec le rocher céleste, qui selon lui possède des propriétés extraordinaires.

     D’une boîte qu’il m'a apportée, il sort d'étranges cristaux d’un bleu translucide, de forme cylindrique, et les approche du rocher. Là, chose incroyable, ils se mettent à changer de couleur, et ils oscillent sur eux-mêmes, tour à tour attirés puis repoussés par le rocher !

     « Voilà ! J’en étais sûr ! » s'exclame Jacou. 

    Il m’explique qu’il a récupéré ces cristaux de son maître Sirius, à l’issu d’un long voyage au-delà des mers occidentales. Dans les montagnes, il fut accueilli chez un peuple de chamans Mayas, que Maître Sirius connaissait déjà, étant lui-même recueilli par ce peuple, vingt ans auparavant.

     « Des êtres venus du ciel, m’explique Jacou, les Xantarèsiens, avaient jadis confié ces cristaux à mon Maître Sirius, pour qu’il les mette en lieu sûr, à l’abri des ennemis des Xantarèsiens, les Gaménèens. Sirius me les a confié, en ayant l’intuition que je trouverai une utilisation. Les Xantarèsiens m’avaient dit qu’ils reprendraient contact ! Je sais que ce rocher est un signe d’eux ! Et je suppose qu’il a été guidé par ces cristaux que les Xantarèsiens savaient être en Austrasie ! Et à Durandalem ! 

  Ces cristaux ont des pouvoirs, une fois rapprochés d’autres éléments venus du ciel... Et les oscillations générées tout à l'heure par l’approche de ton rocher céleste sont la preuve qu'ils disaient vrai !

     J'ai réfléchi à la façon d'utiliser cette propriété oscillatoireEt voici l'idée qui m'est venue : si nous fixions les cristaux au bout d’un balancier devant le rocher, nous pourrions obtenir un mouvement perpétuel régulier qui nous permettrait de compter le temps ! »

     Il me montre des croquis qu’il a élaborés, avec des roues dentées tournant grâce au balancier, qui poussera d’un cran la roue à chaque balancement. Un jeu d’engrenages que je devrai façonner permettra de ramener la durée de rotation à un tour par jour, ce qui nous permettra de diviser les jours en un nombre de parties égales.

     « Nous pourrons ainsi avoir un temps avant midi, et un temps après midi. Chacun de ces temps sera divisé en deux parties égales, qui elles-mêmes seront divisées en six. Nous obtiendrons ainsi douze parties avant midi et douze parties après-midi... Donc vingt-quatre heures de durées égales. »

     Je réfléchis : comment faire pour que ces divisions soient utiles à tous ? Pour que tout le monde sache à quel moment précis de la journée nous sommes ?

     « Nous pourrions faire sonner une cloche à chaque fois qu’une nouvelle heure s'est écoulée, suggère Jacou. Reste à trouver une énergie fiable pour actionner la cloche ! »

      Je lui propose une crémaillère qui serait incrémentée aussi par le mouvement de balancier. Elle remonterait un poids qui serait libéré à chaque heure, et qui actionnerait la cloche. Ce mouvement serait autonome !

    Jacou retient ma proposition, et me charge de construire ce mécanisme. Je m’y attelle aussitôt. C’est un défi fantastique que je me dois de mener à bien !

     Je calcule avec son aide, et dessine les engrenages qu’il me faudra. Michel Wald, notre bûcheron-menuisier devra, avec l’aide de ses filles Marianne et Mariette, habiles à la sculpture sur bois, me confectionner des moules afin de fondre ces engrenages.

      Jacou a étudié le système que nous avons constitué, et affirme que par un jeu de cames et de ressorts, on pourra même faire sonner la cloche plusieurs fois, indiquant le rang précis de l’heure dans la journée !

     Je forge les pièces nécessaires, je fonds les engrenages. Je passe des heures à confectionner les roues dentées, trouver les bons rapports, calculer les temps…

      Dillon d’Ortega, le commis au Fernand Bauer, aguerri aux travaux de forge, me donne une aide précieuse pour arriver à nos fins : une horloge qui donnera l’heure à tout le village.

 

La construction de l’école

 

      Tout le village, fier de cette décision royale de faire de Durandalem un centre d’entraînement et de formation de soldats du roi, se met au travail pour construire les locaux qui abriteront les jeunes gens en formation.

    Il a été décidé que ce sera Jacou Artz le maître des lieux. Il a imaginé et dessiné les plans. Dillon d’Ortega est déjà désigné comme formateur.

    Mais d’abord, il faut ériger le bâtiment.

 

Le bâtiment

 

      Il sera construit sur le pré, au fond de la vallée, non loin de la grande forge. Le bâtiment principal sera bâti sur des fondations en pierre, d’une surface de cent sur deux cents pieds.

      Le rez-de-chaussée sera divisé en plusieurs parties.

      Dans la partie en pierre qui monte jusqu’en haut de l’étage, dans l’angle Nord-Est du bâtiment sur le quart du mur Nord et la moitié du mur Est, seront installées la chaudière et la production de vapeur, dans une pièce de cinquante par cinquante pieds. Une douche y sera installée.
      L’angle Sud-Est du bâtiment, l’autre moitié du mur Est et le quart du mur Sud, ce sera la réserve de charbon, de la même surface de cinquante par cinquante pieds, avec un accès vers la salle des chaudières. Il y aura également une douche.
      Une buanderie, à côté de la pièce à chaudière, occupera le deuxième quart du mur Nord.  De la même taille que la pièce des chaudières et la réserve, cinquante par cinquante pieds. Ici aussi, une douche sera installée.
      Devant la buanderie, un espace de la même taille sera disponible pour différentes utilisations, notamment le séchage du linge.
       L’entrée du bâtiment sera au milieu du mur Sud, ainsi que l’escalier d’accès à l’étage. Sous l’escalier sera installée une pièce d’aisance, avec point d’eau et chasse d’eau, reliée à une fosse, derrière le mur Nord.
      La moitié Ouest du bâtiment sera aménagée en quartiers de vie. Séparés par un couloir central allant du milieu du mur Ouest jusqu’à l’escalier, seront placées deux rangées de quatre quartiers, de douze par vingt quatre pieds, avec pour chacun une douche et une pièce d’aisance.
      A l’étage, dans l’angle Nord-Est sur le quart du mur Nord, et la moitié du mur Est, se trouveront la salle de sudation et le bassin de kaolin, de cinquante par vingt cinq pieds chacun. Il y aura aussi une pièce d’aisance.
      Dans l’angle Sud-Est, sur l’autre moitié du mur Est et le quart du mur Sud, se trouveront la salle de massage et la salle de relaxation, de vingt cinq par cinquante pieds également, avec une pièce d’aisance également.
      Le long du mur Nord, sur l’autre quart attenant aux salles de sudation et au bassin, des douches collectives seront installées, ainsi que des pièces d’aisance.
     À  côté, sur le quart du mur Nord ce sera la salle des repas et son office. 

     Sur le dernier quart du mur Nord, les salles privatives avec leurs douches et pièces d’aisance.
      Dans l’angle Sud-Ouest, sur la moitié du mur Ouest et le quart du mur Sud, sera édifié le dortoir. Devant le dortoir, là aussi, des douches collectives et des pièces d’aisance.
      Sur le deuxième quart du mur Sud se trouveront les quartiers de Dillon, de Jacou et le cabinet de Jacou.
      Sur le troisième quart nous aurons la salle commune, sur la moitié de la largeur du bâtiment.

     Au-dessus de l’étage, dans le grenier sous le toit, sera logé le mécanisme de l’horloge que j’ai construite.  Le rocher céleste trônera au milieu. Une structure métallique le surplombera pour soutenir le balancier et les crémaillères du mécanisme de la cloche. À côté sera édifié un petit clocher abritant la cloche.

 La construction


      Le terrassement commence dès lors. Pierrot et Claude Stein, les cantonniers, sont à l’œuvre, ainsi que chaque homme valide participant spontanément à la cause.
      La route de Durandalem  n’a jamais été aussi fréquentée ! des charrettes de pierres, de bois, de fer, de verre, de victuailles arrivent et repartent sans discontinuer, et ce manège durera le temps des travaux de construction du centre.

      Child Germain, assisté de Berthe son épouse, de Manon sa fille, des jumelles Marianne et Mariette Holz, filles de Michel Holz le bûcheron, de Jean Louis Stamm et de sa serveuse Ingrid Stevenson, qui tiennent l’auberge de Laudrefang, et de Judith et Roger Koch, les jumeaux d’Alvin Koch le boucher, tous s’occupent de la restauration de tout ce monde qui travaille sur le chantier.
      Une grande tente en toile est dressée pour fournir quelque cinquante repas journaliers, suffisamment copieux pour garantir la bonne forme des ouvriers.
      Berthe Muller, l’autre Berthe, l’épouse de P’tit Louis Muller, nous fera les desserts. Elle est la reine des entremets et autres gâteaux savoureux.
      La viande est fournie par Alvin Koch et par Damien Fleich, le boucher de Naborum. Les œufs et les volailles, par Clovis Hune et Richard Schaff de Naborum. 

      Les légumes et les fruits, par le Fernand Bauer, ainsi que par Roger Capes, le maraicher de Tenquin. Claude Kaas le marchand et Vivien Kauf, commerçant de Naborum, fournissent tout ce qu’il faut pour préparer les repas. Le bon vin de Child Germain fait partie des denrées essentielles. P’tit Louis Muller, aidé de son fils Isabeau, fait tourner son moulin et son four à fond pour produire une bonne quantité de pain.

       Émile Pferd, avec ses chevaux et ses charrettes s’occupe de l’acheminement des pierres, depuis une carrière non loin de Tenquin, des ouvriers sont recrutés pour œuvrer dans la carrière, de façon à extraire rapidement les pierres.
     Les fonds nécessaires pour tout cela sont attribués par l’abbaye des Glandières, mandatée par le roi Charles.

      Le terrassement est terminé en un temps record. Les murs commencent à être érigés. Bientôt Michel Wald le charpentier pourra poser le premier plancher sur la bâtisse. Il s’est déjà chargé des portes et des fenêtres du rez-de-chaussée avec Louis Brett, l’ébéniste de Laudrefang. Le verre venant des fourneaux des forges de Meisenthal est arrivé, coupé aux dimensions des fenêtres du bâtiment. Michel et Louis se chargent des encadrements, et bientôt, le rez-de-chaussée est clos. Parallèlement, je suis sollicité pour construire tout le système d’acheminement de l’eau et des différentes pièces d’eau, selon les plans dessinés par Jacou Artz.

      Il a aussi prévu des pièces d’aisance équipées en eau, afin de garantir une hygiène parfaite en toutes circonstances. Une grande fosse fermée est creusée à l’arrière du bâtiment pour recueillir les excréments.

      Michel Wald est assisté de quelques charpentiers recrutés dans les villages alentour, notamment Guillaume Holz, de Tenquin. Louis Brett, l’ébéniste de Laudrefang, est à l’œuvre. Son frère Anatole qui l’assiste travaille bien aussi. Les poutres et autres planches viennent du Nord de la province, en quantité suffisante pour achever le bâtiment.  Et la construction de l’étage de la bâtisse est bientôt achevée.

 

Le chauffage


      Je dois aussi m’occuper d’un système de chauffage du bâtiment, et notamment de la fourniture de la chaleur pour une grande pièce de sudation, le sauna de son nom viking, baptisé ainsi par Ingrid, une Viking habitant le Blauersland, non loin de Strateburgo, d’où vient aussi le compagnon d’arme et ami de Jacou et de Child, Clément Sandre. Ce sauna est nécessaire aux projets de Jacou.
     J’ai donc imaginé une chaudière alimentée par charbon et bois, qui fournira l’eau chaude nécessaire. Il en faut une grande quantité. Les douches que j’installerai partout dans le bâtiment seront très utilisées tout le long de la formation. Un système identique à celui que j’ai installé sur la colline pour alimenter en eau le village est prévu dans la bâtisse pour avoir de l’eau froide et chaude dans les salles d’eau situées à l’étage.  

     Une partie du bâtiment sera érigée en pierre sur toute sa hauteur pour soutenir la réserve d’eau.  Laquelle sera nécessairement située au-dessus, pour assurer une pression d’eau suffisante dans les douches.
     L’eau arrivera par un aqueduc venant du haut de la colline, depuis une deuxième cuve construite à côté de celle de l’alimentation en eau du village. 

     Les travaux de construction de l’aqueduc sont déjà bien avancés. Des maçons de la région de Mettis, aguerris à la construction de ces ouvrages, qui ont déjà monté les murs en pierre de la bâtisse, sont à pied d’œuvre. La cascade, entraînant la roue à aube, fournira l’énergie nécessaire à l’acheminement de l’eau dans cette grande cuve.

      Le plancher posé, la construction de l’étage sur la même surface ne traîne pas. Le mur de pierre soutenant la cuve est maintenant terminé. Cinq conduits de cheminées sont montés le long des murs, afin de disposer de foyers pour le chauffage du bâtiment. Il devra y régner une température constante, suffisante pour vivre nu dans le bâtiment.

      Car la nudité est une nécessité dans le projet de Jacou Artz. Non seulement sur le plan physique. Il faudra que les garçons acquièrent un mental leur permettant de vivre nus ensemble, en compagnies de filles elles aussi nues, sans penser systématiquement au sexe !
Un défi que Jacou est sûr de mener à bien.

     Quelques forgerons, dont Émile Gouvy, le forgeron de Hombourg, et Léon Iser, celui de Laudrefang, m’assistent pour installer toutes les conduites nécessaires aux salles d’eau et à la salle de sudation.  Elle bénéficiera d’une production de vapeur, nécessaire à la température élevée qu’il faudra dans la salle. La fonderie de la région de Mousson fournit les tuyaux fabriqués là-bas, ainsi que les pommeaux de douche commandés spécialement.  Il en faut quarante, qui seront acheminés jusqu’à Durandalem. Il faut plusieurs charrettes, une grande quantité de tuyaux étant nécessaire pour l’installation que Jacou a pensée, et que je dois réaliser. Nous avons donc construit un réseau de tuyaux dans lequel circulera la vapeur, chauffant par rayonnement toute la salle, et des dissipateurs de chaleur, en ailettes, dans toutes les pièces de la bâtisse. Les différents âtres dans les pièces sont un apport supplémentaire de calories.

      Et la mise en eau et en pression débute.  La chaudière fonctionne bien, la cuve d’eau chaude est pleine. Quelques fuites sont colmatées. La production de la vapeur fonctionne bien également, et, tandis que la pose du toit s’achève, nous pouvons tester les douches et constater que la salle de sudation est opérationnelle.

      La production de vapeur pour chauffer les pierres de la salle de sudation fonctionne à merveille. La vapeur me fascine ! Plus on chauffe, et plus la pression monte !
J’en déduis qu'avec cette pression, je pourrai convertir cette énergie en mouvement, et faire ainsi tourner un axe muni de pales sur lesquelles soufflera la vapeur canalisée en jets sortant de buses, que je confectionne dans la forge !

      Je m’attelle donc à ce projet, sans oublier ma mission principale, la confection d’une épée pour Charles ! Bientôt, j’ai une machine qui génère la rotation d’un axe, mu par la vapeur d’eau sous pression ! Cela va améliorer toutes sortes de choses.

     Par exemple, j’ai construit un grand tambour, qui tourne sur son axe, permettant de laver une bonne quantité de linge sans se fatiguer ! Les buandières que Jacou Artz a prévues seront sûrement ravies de la chose.  Un lavoir autonome ! Le rêve !

 

Le personnel
 

  • Conciergerie

 

      Bien sûr, il faudra que quelqu’un s’occupe de la bâtisse, du chauffage, de la production de vapeur, et des différentes tâches nécessaires à la bonne marche de l’ensemble !

     Anatole Brett, frère cadet de Louis l’ébéniste de Laudrefang, propose sa candidature à ce poste. D’un naturel posé, grand et musclé, une tignasse noire sur son chef trentenaire, ne parlant pas beaucoup, il est débrouillard et habile de ses mains.  Il s’intéresse à toutes les techniques, il a travaillé avec son frère dans son ébénisterie, mais aussi avec Léon, le forgeron de Laudrefang.

      Il veut participer à la réussite de ce projet. Son neveu Joseph fait partie des jeunes qui seront formés. Et comme personne d’autre ne s’est présenté, et personne n’étant contre, c’est donc Anatole Brett, avec l’aval de Jacou Artz, qui sera le maître des clefs du centre !

      Je lui explique le fonctionnement des chaudières, de la machine à vapeur, et de l’acheminement de l’eau.  Il assimile bien et pourra à mon sens faire l’affaire ! Sa tâche ne sera pas aisée, l’eau chaude est primordiale, et il ne saurait être question d’en manquer !

     Anatole devra aussi s’assurer que le combustible ne vienne pas à manquer, et prévoir suffisamment à l’avance l’acheminement du charbon jusqu’à la bâtisse.  Un charbon venu des Glandières. L'abbaye en fait régulièrement des stocks, alimentés par des convois depuis le Nord de l’Austrasie. En outre, il a la charge de l’éclairage dans le bâtiment.  Les lampes à huile et autres candélabres nécessitent un entretien suivi, et une réserve d’huile et de bougies suffisante !


    -      Le nettoyage, la buanderie

 

     Le lieu devant rester propre et hygiénique, il faudra aussi un service de nettoyage actif, pour entretenir la propreté des lieux.

     Deux filles de Naborum, Josiane Welch et sa cousine Joëlle Wasch, toutes deux âgées de vingt-deux ans, se proposent pour mener à bien cette tâche. Elles connaissent bien le métier, elles étaient buandières à l’hostellerie du Warndt, tenue par le comte de Créhange, à Naborum. Leurs mères, deux sœurs, sont les servantes du comte.  L’hostellerie est en instance de fermeture, elles n’ont donc plus d’emploi.

     La sœur de Josiane Welch, ainsi que les frères aînés de Josette Wasch, habitent à Naborum, dans un logis appartenant au comte de Créhange. Et le fait qu’il y ait dix jeunes hommes ensemble ne leur fait pas peur !  Jacou leur explique ce qu’il attend d’elles.

      La salle de sudation devra être nettoyée tous les jours, ainsi que les douches collectives et attenantes aux salles. Les salles privatives aussi auront besoin de nettoyage, de changements de draperies quotidiens, qu’il faudra laver… Une buanderie sera leur domaine. Elles auront leurs quartiers personnels dans la bâtisse, à côté de la buanderie.

      Elles devront être nues, en permanence, comme tous les locataires de l’école. Cela les étonne, mais ne leur pose pas de problème. Il décide donc d’embaucher Josiane Welch et Josette Wasch, qui se réjouissent de cet emploi !


    Bientôt nous pourrons organiser une fête inaugurale. Tous les participants à la construction du centre y participeront !
 

La fin du chantier

 

      Le système de l’horloge est en place, dans le grenier. Le mécanisme fonctionne, la cloche retentit toutes les heures. Après quelques ajustements, en nous basant sur le cadran solaire, nous parvenons à la régler de façon qu'elle sonne douze coups à midi et douze coups au milieu de la nuit. Dorénavant, Durandalem vivra au rythme des sons de cloche de son horloge.

      L’abbé Paul est jaloux ! La cloche de son église était jusqu'ici la seule du village. Et lui, pour appeler ses ouailles à la messe, c'est toujours à la force des bras qu'il doit la faire sonner... Nettement moins pratique !


       L'école sera situé au milieu d’une enceinte de cinq cent pieds de côté, érigée sur une hauteur de vingt pieds. Cela afin de garantir l’intimité des lieux, où les garçons vivront nus en permanence, sans interférences extérieure, tel que l’a exigé Jacou dans son projet hygiéniste. Après l’achèvement de l’aqueduc, les maçons terrassiers construisent donc ce mur, dernière étape dans la finition du projet.  Bientôt, un mur d’une longueur totale de deux mille pieds et de vingt pieds de haut entoure la bâtisse.

      Je fabrique un grand portail d’accès en acier, habillé de bois par Michel Wald, avec des poids de compensation facilitant la manœuvre de l’ouverture et de la fermeture du portail, qui pèse quand-même lourd !

      Jacou Artz veut faire de ce lieu un exemple d’hygiène, et semble y être parvenu !

      La fête a lieu par une belle journée, ce jeudi 19 mars. Il n’aura donc fallu que quelques semaines pour mener à terme le projet de Jacou. L’école peut ouvrir dès le lendemain !

       Georges, le barbier, passera à l’école deux fois par semaine, en accord avec Jacou.

L’école

 

       L’école ouvre le jour du printemps. Sont donc élèves de Dillon d’Ortega :

 

  • Alix Holz, fils de Guillaume, bûcheron, de Tenquin, quatorze ans,
  • Xavier Stamm, fils de Jean-Louis, aubergiste, de Laudrefang, quinze ans,
  • Charles Kauf, fils de Vivien, commerçant, de Naborum, quinze ans,
  • Achille Gouvy, fils d'Émile, forgeron, de Hombourg, seize ans,
  • Armand Capes, fils de Roger, maraîcher, de Tenquin, seize ans,
  • Le Borgne Bauer, fils adoptif de Fernand, de Durandalem, seize ans,
  • François Bauer, fils de Fernand, de Durandalem, dix sept ans,
  • Gabin Fleich, fils de Damien, boucher, de Naborum, dix sept ans,
  • Hugues Schaff, fils de Richard, éleveur de bétail, de Naborum, dix huit ans,
  • Joseph Brett, fils de Louis, ébéniste, de Laudrefang, dix huit ans.

      Jacou Artz accueille les jeunes gens convoqués par l'ordonnance de Charles.

      Dillon d’Ortega se présente, un grand gaillard blond de presque sept pieds de haut, très musclé, qui sera leur maître d’armes et leur enseignera tout l’art de la guerre.

      Jacou Artz leur présente Anatole Brett, âgé de trente ans, six pieds de haut, cheveux noirs, bien musclé aussi, qui s’occupe de la bâtisse, et toutes les questions d’intendance sont de son ressort. Il est le maître des clés du domaine.

     Puis viennent Josette Wasch et Josiane Welch, deux jeunes filles de Naborum, deux blondes de vingt deux ans, de taille moyenne, cinq pieds trois pouces, mais bien proportionnées. Elles sont cousines, et se ressemblent beaucoup. Jacou Artz les présente comme buandières, que les garçons pourront solliciter pour des questions de nettoyage.

      « Manon Germain aussi est là, elle sera votre cantinière et vous servira les repas. dit-il.

      Il leur explique ensuite ce qu'il attend d'eux et détaille les journées à venir.

     - Pour commencer, tout le monde sera nu. »

      Les buandières rougissent, en souriant, elle ne se sont jamais montrées nues, hormis avec quelques garçons lors d’ébats intimes, mais elles avaient été prévenues par Jacou Artz, et sont donc d’accord pour cela !

     Déjà, certains des jeunes s'offusquent, la nudité n'étant pas, loin de là, dans leurs mœurs ! Pour certains, c'est même un sujet tabou, et jamais ils ne se montrent nus devant les autres ! Jacou Artz, en bon psychologue, leur explique les bienfaits de la nudité, et le fait d'écarter les tabous qui hantent certains.

      Pour tous, la nudité n’est que d'ordre sexuel, et ils n’ont peu, sinon aucune expérience de la chose ! Jacou Artz arrive, en donnant des cours de sciences naturelles, à leur expliquer les rouages du corps humain, et, pour montrer l'exemple, se met nu devant eux.

     Il est bel homme, âgé de quarante cinq ans, d’une taille de six pieds trois pouces, une chevelure courte légèrement grisonnante, son corps est fin et quelque peu musclé.  Il explique sur son propre corps ce que chaque partie de l'anatomie a de particulier. Bien sûr, son sexe est l’objet des regards.

      Anatole Brett, pas pudique, se déshabille aussi face aux garçons.

    Puis Jacou Artz demande à Dillon d’Ortega de se déshabiller aussi, et tout le monde constate ! Dillon d’Ortega possède une anatomie que la Nature a gâté aussi, particulièrement à l'entre-jambe !

    Jacou Artz leur explique que cet appendice n'est qu'un appendice, et que, si l'on fait fi des éducations restrictives reçues, fait partie de la diversité des corps, au même titre que les nez, plus ou moins longs ou gros, les oreilles, plus ou moins grandes et toutes les parties du corps différentes suivant les individus.

      « Hormis le matin au réveil, où un changement de rythme cardiaque provoque un afflux de sang dans le pénis, ce qui le met en érection d'une façon naturelle et incontrôlée, les réactions physiques de cette partie de votre anatomie ne sont dirigées que par vos pensées ! » leur explique Jacou Artz, il leur enseignera la maîtrise et le contrôle de leurs émotions.

  Puis tout le monde doit se déshabiller, pour prendre une première séance de sudation, tous ensemble.

      Il y a les gênés, qui ne peuvent s'empêcher de cacher de leurs mains leurs attributs :

     Alix Holz, Charles Kauf et Xavier Stamm, les plus jeunes, sont timides.

     Alix Holz sort à peine de l’enfance, pas très grand, cinq pieds trois pouces, les cheveux roux, des yeux espiègles, son corps fin manque de muscles, mais Jacou lui assure qu’il va se développer rapidement, surtout avec les entraînements à venir.

      Charles Kauf est un garçon bien portant, qu’on pourrait dire légèrement grassouillet, pas grand, à peine cinq pieds, les cheveux blonds, mais son entre-jambe est bien équipé.

      Xavier Stamm, lui est un grand garçon, fin, pour ne pas dire maigre, de longs cheveux noirs qu’il rabat sinon ils lui couvrent le visage, il mesure six pieds, sa toison pubienne est bien fournie, malgré son jeune âge.

      Hugues Schaff, un athlète, haut de six pieds quatre pouces, une belle chevelure rousse, a une musculature qui se remarque. Des pectoraux bien en valeur, un ventre en tablettes, des bras gonflés par les muscles, des cuisses et des jambes fermes et puissantes, mais souffre beaucoup de son anatomie sexuelle, la nature l’a lésé dans l'attribution de son sexe, étant tout petit, moins que deux pouces ainsi que ses bourses, toutes petites, qui disparaissent dans sa toison rousse, comme l'on déjà fait remarquer à l'étang les filles qui l'ont vu nu.

     Joseph Brett est un beau brun, grand de six pieds quatre pouces, un corps musclé bien proportionné, il possède un beau pénis, mais doté d'un seul testicule, caché par son membre viril. Cela l’a toujours complexé, n’étant pas comme les autres garçons.

      Achille Gouvy qui mesure six pieds, les cheveux bruns, a toujours fait des exercices physiques afin de travailler plus tard au sein de la communauté des moines du monastère des Récollets, où il a été élevé. Il a développé une bonne puissance musculaire.  Il a un corps plutôt velu, son bas-ventre est occupé par une toison ample, très fournie.  Son éducation stricte et pleine de tabous a toujours empêché toute découverte. On lui a toujours interdit de toucher son sexe.

     Quelques-uns sont émoustillés par tous ces corps nus, et cela se voit !

      François et le Borgne Bauer, les fils du Fernand, qui s'adonnent parfois aux plaisirs mutuels en cachette.

      Gabin et Armand depuis quelques temps déjà savent leur préférence quant aux plaisirs de la chair, préférant les hommes, bien qu’ils n’aient aucune expérience des femmes.

      François est un garçon de six pieds, blond, il a un corps fin, pas très musclé, une toison blonde.

     Le Borgne, brun et velu, a à peu près la même morphologie et la même taille que François, sa toison pubienne cachant une bonne partie de ses attributs.

       Gabin Fleich est brun, sa taille de cinq pieds cinq pouces ne l’a jamais complexé ni son corps qui manque de muscles.

      Armand Capes, un beau blond de six pieds, n’a pas non plus un corps musclé.

      Parlant calmement, Jacou leur explique les réactions somme toutes naturelles et arrive à convaincre les plus chauds de penser d'une autre façon, écartant ce que leurs yeux leur suggèrent pour se concentrer sur ce pourquoi ils sont là ! Devenir les meilleurs soldats du roi !

      Puis, tout ce monde s'installe dans le sauna, la salle de sudation. Elle fonctionne très bien ! Anatole en sort, nu et ruisselant, testant la chaleur avant que les garçons y pénètrent.  Il y fait une chaleur qui paraît au premier abord insoutenable, mais qui, sur les conseils de Jacou, devient vite supportable, si tant soi peu que l'on reste calme.  Chacun a l'occasion d'examiner le corps de l'autre, des moqueries sont vite rabrouées par Jacou, qui dit : « Chacun a un corps, don de la nature, et de se moquer du corps de l'autre, c'est se moquer de la Nature ! Ce n’est pas digne d'un comportement humain ! »

      Josiane et Josette, entrent nues, pouffent en voyant tous ces garçons qui les observent nus, mais affrontent leur gène et s’installent dans la salle, à côté de Jacou.  Evidemment, les garçons réagissent physiquement à la vue de ces deux petites poupées toutes mignonnes ! Elles ne seront pas avec les garçons, s’occupant dans le centre du nettoyage et de la propreté, mais travailleront nues, comme toutes les personnes ici, notamment dans la buanderie surchauffée. Leurs corps sont mignons, fins, cinq pieds six pouces de haut, de petits seins avec des gros tétons, et un fessier des plus arrondis. Une belle toison blonde cache l’entre-jambe.

      Il présente enfin aux jeunes gens les jumelles.

      Marianne et mariette Wald, elles sont les filles de Michel Wald le bûcheron. Elles ont vingt ans, et seront, entre autres, les masseuses des garçons.  D'une beauté éblouissante, leurs grands corps de six pieds magnifiquement charpentés, une poitrine voluptueuse, elles se ressemblent parfaitement, et seul l'agencement de leur chevelure longue et dorée peut les différencier !  Marianne rassemble ses cheveux sur l'arrière, en une queue de cheval, tandis que mariette préfère les mettre en couettes de chaque côté du visage.

      Quand elles entrent à leur tour dans la salle de sudation, nues, tous se sentent à nouveau des réactions ! Tantôt de gêne, tantôt de désir, et chacun doit faire un effort sur lui-même pour canaliser ces sensations, détourner son regard !  

     Ces seins bien ronds, ornés de mamelons rose et de tétons tout pointus, cette toison dorée qui orne leur bas-ventre, qui laisse à peine dépasser des lèvres rose vif voluptueuses, ces fesses rebondies...  Ils doivent faire fi de tout cela pour continuer à supporter la chaleur extrême qui règne dans la pièce.

      Leur sourire force les regards, leur bouche aux lèvres pulpeuses... ils finissent par ne regarder les filles que dans les yeux. De magnifiques yeux bleus, dans lesquels certains regards se noient. 

      Dillon qui, âgé de vingt-et-un ans, est le plus ancien des garçons, n'arrive pas à se contenir, des souvenirs d’un accueil plus que chaleureux alors qu'il livrait des denrées au chalet des filles lui reviennent en mémoire…

      Les buandières sont impressionnées ! Elles ne sont pas les seules ! Hormis les jumelles et quelques garçons qui ont déjà pu apprécier sa verge en pleine érection, tout le monde est béant d’admiration. Mais il arrive, néanmoins, en respirant profondément et pensant à autre chose, comme le lui conseille Jacou, à calmer et diminuer son érection ce qui le soulage quelque peu, devant montrer l'exemple aux jeunes gens par son statut de moniteur.

   Anatole Brett teste une dernière fois les douches communes, tout cela fonctionne parfaitement. Il testera aussi les douches attenantes aux petites salles du fond ainsi que celles installées dans les quartiers d’habitation.

      Après un bon moment de cet exercice de sudation, les corps ruisselants de sueur, tout le monde passe à la douche, froide, pour éliminer les toxines extirpées par la sueur, puis chaude pour refermer les pores. Enfin séchés ils se couchent sur le ventre, des tables à masser sont placées dans toute la pièce. Jacou et les filles leur massent le dos de leurs mains enduites d’huile relaxante, un à un pour une détente correcte.  Quelques-uns s'endorment. Il règne une douce chaleur, le système de chauffage que j’ai installé avec mes collègues forgerons fonctionne à merveille ! Et Anatole a tout à fait la maîtrise du système.

       Cette première prise de contacts a déjà bousculé bien des choses, leur formation commence !

     Josiane et Josette nettoient les douches et la salle de sudation à grande eau, sans traîner car la chaleur humide paraît plus chaude que la chaleur sèche, et devient vite brûlante.  Elles ont leurs quartiers au rez-de-chaussée, à côté de la buanderie, et passeront tout le temps de formation dans le centre, participant aux repas.

      Le soir venu, après le dîner, tous se retrouvent dans le dortoir, nus, chacun devant se reposer dans son lit, car demain, les choses sérieuses commencent !

La mission de Georges

 

     Le lendemain matin, la cloche sonne huit heures. Le barbier Georges Hair est devant le portail. Anatole, en tunique, l’accueille et l’emmène dans une pièce spécialement aménagée pour lui. Jacou arrive, nu, et sous le regard interrogatif de Georges Hair, lui explique le topo :

     « A l’école, tous et toutes sont nus, pour des questions d’hygiène et de maîtrise du mental, c’est la règle, et tu devras aussi t’y conformer ! Ton travail consiste à t’occuper des cheveux et des barbes des garçons, des cheveux des filles, mais aussi de leurs toisons s’ils ou elles le désirent. Tu travailleras le mercredi matin et le samedi matin dans ton atelier ici- même. Aujourd’hui, tu mangeras avec nous tous à midi, de façon à te présenter à toutes et tous. »

      Une douche réveille les jeunes, qui après un petit en-cas préparé par Manon Germain, la fille de Child, vont s'exercer au maniement de l’épée. Vêtus uniquement d'un pagne en cuir qui protège leurs parties, ils doivent déjà prendre l'épée des deux mains, et frapper de toutes leurs forces sur un tronc posé en long devant eux.  Les plus forts font pénétrer la lame, et ont du mal à la retirer ! L'exercice doit muscler leurs épaules, et canaliser leur énergie dans la frappe. Quelques temps plus tard, fatigués par cet effort, après un repos et une hydratation, ils recommencent le même exercice.

La cloche sonne midi. Tous sont éreintés et ne sentent plus leurs bras, leurs épaules sont douloureuses, et ils sont affamés ! Tous passent à la douche, puis se dirigent vers la grande salle pour le repas.

     Jacou présente donc Georges Hair nu, aux garçons, aux cousines buandières et aux jumelles que Georges connaît mais ne les avait jamais vu nues.

     Georges Hair est, à trente huit ans, un bel homme de six pieds, des cheveux roux coupés court, un corps fin pas très musclé mais velu, d’un roux sombre, comme sa toison finement taillée.

     Manon Germain s’est mise nue, et les rejoint, avec les repas, les garçons peuvent apprécier la plastique de son corps, bien proportionné.  Haute de cinq pieds cinq pouces, des cheveux bruns et des yeux verts, de magnifiques seins bien ronds, surmontés de jolis petits mamelons équipés de tétons en pointes accrochent le regard des garçons, qui veillent bien à contrôler leur réaction virile. Une toison brune couvre son pubis.

     Les garçons sont enchantés du repas que Manon leur sert, et, ne faisant pas de détails, mangent tout ce qui est servi ! Après le repas, Georges Hair se rhabille et s’en retourne à son échoppe au village.

       Un exercice facile, après le repas, est de trottiner le long des murs à l’intérieur de de l'enceinte, quelques tours, ce qui représente une lieue, puis rendez-vous en chambre pour un repos digestif, une sieste réparatrice ! Après la sieste, dont la fin est signalée par les trois coups de la cloche, l'exercice consiste, toujours à l'aide de l'épée, à frapper des troncs verticaux cette fois-ci, un coup par la droite, un coup par la gauche, afin de raffermir leurs bras et leurs pectoraux. Une heure de ce régime les anéantit complétement, et épuisés, ils vont prendre une douche bien chaude pour se relaxer.  La journée de travail s'achève, place à la relaxation.

      Après une séance de sudation, un bain dans une eau saturée de Kaolin où ils sont comme en apesanteur, trois des jeunes sont invités, en passant par la douche, aux tables de massage, où Jacou et les jumelles les attendent pour une séance de décontraction des muscles sollicités dans la journée, puis retour au bain de kaolin et ainsi de suite jusqu'à ce que tous aient été massés.

      S'en suit un moment de quartier libre, dans l'enceinte, où chacun, tout en restant nu, peut vaquer à ce qu'il désire. Des parties de dés, de cartes sont organisée, deux groupes de quatre, tirés au sort jouent, tandis que les deux garçons restants, Joseph et Charles, sont invités par les jumelles à une séance plus intime. Cela fait partie du programme ! l'éducation sexuelle.

 

     Charles et Joseph regagnent la salle commune, les yeux pétillants, le sourire éclatant de leur visage ne laisse aucun doute sur ce qu’ils viennent de subir ! 

      Les questions fusent :

     « Alors, qu'est-ce qu'elles vous ont fait ?  

     - C’était bien ? 

     - Elles vous ont fait bander ?   

     - Vous étiez ensemble ? » 

      N'ayant pas vraiment envie de raconter par le détail ce qui leur est arrivé, ils préfèrent se retirer sur leur couche, en disant « vous verrez bien, vous y passerez tous ! » et, autant Joseph que Charles, s'allongent et s'endorment aussitôt d'un sommeil récupérateur.

      Le souper est servi, Manon demande discrètement aux jumelles si elle ne pourrait pas aussi quelque peu profiter des séances de relaxations, les soirs ou elle n'a pas de travail à l'auberge. Elles n'y voient pas d'inconvénient, Jacou non plus, et Manon est invitée pour le lendemain après l’exercice, dès que Child la libérera.

 

Les futurs soldats

 
      Ce matin sera consacré à l'apprentissage intellectuel, la lecture et le calcul sont au programme.  Jacou fait le tour des connaissances de chacun, afin d'établir un programme où tous pourront à terme lire, écrire et calculer à leur aise.  Il s'avère que quelques-uns savent lire, Dillon, bien sûr a reçu une éducation dans ce sens, et sait enseigner l'art de la lecture, il donne déjà depuis quelques temps des cours à François et le Borgne, avec qui il travaille dans la ferme du Fernand, et passe avec eux d'autres moments des plus agréables...

      Charles Kauf, le fils de Vivien, commerçant à Naborum, a aussi des notions, qu'il a acquises à Naborum en compagnie de Hugues et sa sœur Nadège. Leur mère, Carole de Saint-Saëns, issue d'une famille bourgeoise de Mettis, et voulant se rapprocher des métiers de la terre, s'est engagée en épousailles avec Richard Schaff, paysan de son état, leur père.  Elle l'a rencontré un jour, lors d'une foire au bétail à Mettis, et ne l'a plus jamais quitté ! Vivien Kauf voulait que son fils Charles soit instruit, et avait demandé à Carole de lui enseigner le savoir de la lecture et de l'écriture, afin qu'il puisse reprendre le commerce de son père.

 

    Achille Gouvy maîtrise les langues, parle aussi bien le Latin que le Franc, et le Germain ne lui est pas étranger. Il baragouine aussi l'Angle et le Breton. Son éducation stricte, si elle ne l'a pas préparé à la vie, lui a permis d'être un érudit, y compris dans les mathématiques. Il maîtrise aussi bien les sciences de l’astrologie, que l'astronomie.

     Mais sa venue à Durandalem est une de ses premières sorties hors du monastère. Son père, Émile Gouvy, forgeron de Hombourg, veuf très tôt, l'a confié dès son plus jeune âge aux moines du monastère des Récollets, à Hombourg qui lui ont donné une instruction complète, sauf pour ce qui est des connaissances du corps. Pour eux, le corps n'est qu'un support pour vouer son existence à la louange de Dieu, et ne doit pas occuper l'esprit, tout entier réservé au service du Seigneur. Néanmoins, il a acquis une bonne musculature, en vue des travaux qu’il devra faire, comme tous les moines, dans le monastère.
 

   Joseph Brett ne sait pas lire. Mais il sait mesurer et calculer par l'apprentissage avec son père, Louis, l'ébéniste de Laudrefang.

    Xavier Stamm, le fils de l'aubergiste de Laudrefang, Jean-Louis, a appris à compter, et sait écrire quelques mots, notamment les menus de l'auberge, qu'il couche sur une table d'ardoise, à l'entrée de l'auberge.

   Armand Capes, fils du maraîcher de Tenquin, Roger, ne sait pas lire non plus, pas plus que Gabin, le fils de Damien, le boucher de Naborum, et amant d’Armand depuis l'été dernier.

   Alix Holz, le plus jeune des garçons, d'un tempérament jovial et farceur, veut bien apprendre, mais se dissipe très vite en des idées burlesques, faisant de toutes les situations un amusement.

      Jacou organise donc les jeunes gens en groupes.

      Dillon, qui a des affinités avec François et le Borgne, continuera à leur enseigner la Langue, ainsi que les mathématiques. Il instruira aussi Joseph, novice en la matière.

     Armand et Gabin, qui aiment à être ensemble, seront enseignés par Achille, qui en retour apprendra par les deux garçons l'anatomie du corps, sujet qu'ils ont bien exploré.

      Charles et Hugues, son aîné de trois ans, seront perfectionnés par Jacou, qui s'occupera d’abord d’enseigner Alix et Xavier. N’ayant que quelques mois pour apprendre.

      Les cours peuvent donc débuter.  Les élèves n'ayant que quelques mois pour apprendre, il est demandé à chacun la plus grande attention, Les différents groupes s'installent autour de tables dans la pièce, assez éloignés les uns des autres afin de ne pas interférer d'une table à l'autre.

      La salle est lumineuse.  Des larges fenêtres laissent pénétrer la lumière sur les tables, de surcroît, chaque table est surplombée d’un grand chandelier, qu’Anatole allume en cas de besoin. Jacou passe de temps en temps, d'une table à une autre, contrôlant et approuvant les techniques d'enseignement de chacun, et les capacités de mémorisation de tous. Les élèves étant nus, et immobiles, la salle de cours est bien chauffée, et nul ne ressent le besoin de se couvrir le corps.

     À midi, la fin des cours est décrétée pour aujourd'hui. Manon a préparé le déjeuner dans la grande salle des repas. Dorénavant, les matins seront réservés à l'entraînement de la tête, et les après-midis aux exercices physiques. Les jumelles ne participent pas pour l'instant à ces cours, leur instruction par Jacou est déjà complète.

      Après le repas, copieux, car ces jeunes ont un gros appétit, tandis que Manon débarrasse la grande table, les garçons sortent, trottinent nus en faisant quelques tours internes de la muraille, sur une distance d’une lieue, en un exercice digestif qu’ils feront tous les jours, avant la sieste, obligatoire elle aussi tous les jours.

      Après la sieste, les garçons revêtent leur pagne d'exercice. Child Germain est venu avec des arcs, pour leur enseigner l'art des archers, la technique de visée, mais aussi la construction de flèches, et des rudiments de balistique, essentielle dans le tir à l’arc !
      L’après-midi se déroule ainsi : les garçons aux bras fatigués de bander les arcs se retrouvent donc à la salle de sudation, pour décongestionner leurs biceps tendus. Le bain de kaolin est aussi apprécié !

      Les filles arrivent ensuite pour des massages du corps, nues évidemment, des onguents facilitent la relaxation des muscles. Manon s’y met aussi, et quelques-uns peuvent apprécier la douceur de ses massages des dos et des bras endoloris. Après ces ablutions, chacun a quartier libre et peut vaquer à des occupations diverses.  Mais déjà, ils attendent de savoir qui seront les heureux désignés pour une séance privée !

     Manon, qui est restée là, demande à Dillon de lui donner un cours de langue privé, qu'il accepte volontiers. Les jumelles embarquent Armand et Gabin, bien décidées à leur faire découvrir les atouts du sexe faible ! Armand et Gabin se retrouvent donc ensemble, avec Marianne et Mariette dans une pièce, tandis que Manon entraîne Dillon dans une autre.

 


      En voyant réapparaître les trois garçons et les trois filles, tous se disent que bientôt ce sera leur tour, et fantasment déjà sur ce moment ! Le Borgne et François se doutent bien de ce qui les attend, le Borgne ayant vu les filles à l'œuvre avec Dillon, et l'ayant raconté à François. 

     Xavier a bien une idée, écoutant parfois les confidences des clients de l'auberge de son père.

     Achille se méfie, son éducation monastique lui a inculqué que ces créatures que sont les filles sont possédées par le démon, malgré les tentatives d'explication de Gabin et Armand, qui ne savent pas très bien par où aborder le sujet.

     Hugues a déjà des expériences sur le sujet, mais son petit sexe ne l’a pas avantagé. Il lui tarde d'en avoir une de plus, espérant que ce sera mieux.

     Alix, naïf, en les voyant revenir, se dit qu'ils se sont bien amusés. Il ne comprend pas encore comment, mais il a hâte que ce soit son tour.  Il sait qu'il va bien se marrer !
     S'ensuit le souper. Manon est bien lente pour les servir, elle a l'air épuisée !
     Puis chacun s'en retourne à sa couche. Les jumelles sont déjà rentrées chez elles, et Dillon, après l'avoir aidé à débarrasser la table, raccompagne Manon doucement. Ils s'échangent un sourire complice.

 

Apprentissage


    Tout le monde est debout alors que la cloche sonne 8 heures. La douche du matin réveille les plus somnolents.

      Manon, qui maintenant intègre le groupe, prépare le petit déjeuner, nue. C'est Esther, mon épouse, qui la remplace à l’auberge pour préparer les repas.  Manon a donc aussi ses quartiers dans l’école. En se remémorant le « cours » d'hier soir, elle sourit à Dillon qui apparaît. Mais Dillon sait qu’il ne doit pas penser à cela...  Son organe dévoilerait une pensée bien trop ostentatoire !

      Tous déjeunent de bon appétit. Les denrées et boissons chaudes préparées par Child sont appréciées. Tandis que Manon débarrasse, Jacou prépare le programme de la journée.

      Il décide de continuer l’apprentissage de l’écriture et de la lecture. Les futurs soldats du roi se doivent de maîtriser cette discipline, comme les autres.  Plus tard dans la matinée, il dispensera des notions d’anatomie, sur le fonctionnement du corps humain dans son ensemble, sans s’attarder sur le côté sexuel, dont le programme est prévu comme tous les jours après la sudation. Il replace donc les garçons en tablées comme la veille, veillant au bon déroulement de leur apprentissage.

      Manon, qui est lettrée elle-même, assiste Jacou pour enseigner les plus jeunes, Xavier et Alix. Alix est intrigué par les formes de Manon.  Il a envie de la toucher, de jouer avec ses seins qui le frôlent quand elle se penche sur lui pour lui expliquer tel mot ou telle règle. Manon lui promet donc que ce soir, après la sudation, elle lui permettra de jouer avec son corps, ce qui réjouit Alix, tout content de l’aubaine.

     Xavier aussi voudrait palper ces seins qu’on dit suggestifs, aux dire de certains clients de l’auberge de Laudrefang. Il y entendait des commentaires sur la serveuse, Ingrid Leskigson, une grande rousse arrivée dans le village il y a quelques années. Ingrid Leskigson est d’origine viking.
C’est une rousse bâtie comme un homme, très grande, 6 pieds 5 pouces, une voix autoritaire, bien musclée, sa poitrine en avant dans un corset qui cache comme il peut des seins proéminents, terminés par de gros tétons qui se devinent sous le tissu.  Les clients sont ravis de cette serveuse, dont l’arrière-train aussi, bien rebondi, en laisse rêveur plus d’un. Chacun se demande si son pubis est aussi roux... Les fantasmes vont bon train ! Elle est toujours le sujet de commentaires, que Xavier enregistre chaque jour. Il a hâte de passer à la pratique de la chose.

      Hugues et Charles, dans un mode opératoire qu’ils ont acquis par l’enseignement de Carole de Saint-Saëns, la mère de Hugues, progressent vite, lisent très bien et écrivent déjà correctement. Pour le plus grand plaisir de Jacou, qui pourra se faire seconder par moment sur des points de difficultés lors de la classe.

     Achille est un bon pédagogue. Ses élèves Armand et Gabin apprennent bien.  Mais il est étonné par les petites attentions qu’ils ont l’un envers l’autre, ne comprenant pas qu’on puisse avoir plaisir à se toucher. Dillon, qui a déjà bien enseigné François et le Borgne, passe du temps avec Joseph, avide d’apprendre. Il progresse rapidement.

     Après une pause, pendant laquelle Manon commence à préparer le repas de ce midi, Jacou commence son enseignement du corps humain, des différents organes, de leur rôle dans le fonctionnement de la machine humaine, et aussi de leur fragilité et des protections nécessaires lors des combats.

      Le crâne est étudié plus précisément. Il contient à lui seul les sens de la vision, de l’ouïe, de l’odorat, du goût. En sus, il abrite la conscience, la connaissance, l’esprit, et la plupart des qualités que l’on peut attribuer à un homme.

      Manon est de retour. Jacou détaille aussi les différences entre hommes et femmes.  Ils sont en grande partie identiques intérieurement et extérieurement, hormis les seins et le sexe, spécifiques à chaque genre.

     Il prend donc Manon et Dillon, pour expliquer ces différences. Ils insistent bien sur le fait que la taille de ces organes externes puisse varier dans de grandes proportions, sans entacher leur fonctionnement.

      Hugues est dubitatif. Voyant le sexe de Dillon, il ne pense pas que le sien, tout petit, puisse remplir le même rôle. Jacou lui affirme que si. 

     « Ces organes sexuels sont prévus pour la procréation, pour perpétuer l’espèce humaine, et toi aussi tu pourras sans problème le faire ».

      Achille comprend que c’est à cause des différences extérieures que les femmes sont, d’après les moines qui l’on élevé, des créatures du diable. Mais il ne sait pas encore pourquoi. Jacou explique donc, que pour donner un attrait à cette procréation, les humains éprouvent un grand plaisir à s’accoupler, ce qui est un gage de perpétuation.  Achille se demande pourquoi on lui a enseigné cela, et Jacou lui explique que ces plaisirs génèrent beaucoup de tentations, auxquelles bien souvent les hommes ne savent pas résister. C’est aussi pour éduquer les garçons à cette résistance à la tentation que tous les cours se font nu.

     Il explique aussi, dans la foulée, les résultats de cet accouplement.  Si les conditions de fécondité sont réunies, après une gestation de neuf mois qu’on appelle grossesse, cela donne naissance à un nouvel être humain, mâle ou femelle. Jacou possède une potion qui empêche l’ovulation, ce qui permet des rapports sans risque de grossesse. Il en donnera régulièrement aux filles.

      Mais il est l’heure de déjeuner. On pose un linge propre sur chaque banc, pour garantir l’hygiène du corps. Chacun est servi copieusement, avec des ingrédients choisis avec Child. Ils contiennent beaucoup de ce que Jacou appelle des protéines, pour renforcer le corps et l’esprit.

      Puis c’est le petit parcours digestif dans l’enceinte, malgré la pluie qui commence à tomber. Et le retour au chaud.  Et après une douche chaude, la sieste, ou du moins le repos, pour lequel la pénombre et le silence sont de mise.
      Après la sieste, tous se retrouvent dans la grande salle pour les exercices à l’épée. Impossible aujourd'hui de les faire en extérieur, vu le temps exécrable, avec la pluie qui redouble et le vent qui s’est levé.

      La séance du jour sera consacrée au corps à corps, à l’esquive et à l’attaque. Dillon organise donc des duels. Et les garçons se donnent à fond, à taper, éviter, croiser, dans un bruit de lames entrechoquées, avec leur pagne pour seule protection. Pour apprendre à gérer les coups adverses, les prochains combats seront sécurisés.

     Chaque garçon portera un heaume. À terme, chacun devra essayer de terrasser l’autre, voire plusieurs autres, mais dans des conditions de protection renforcées. Et les croisements de fer durent un temps. Le Borgne, un moment inattentif, a pris un coup sur l’épaule, entaillée légèrement. Jacou l’a immédiatement soigné, une feuille de cicatrisante, la plante qui pousse dans la grotte des leevancliffus à crètes, avec la trémulonde, mais il faudra quelques jours pour que son épaule revienne à la normale.

     Tous alors se rendent compte de l'importance de la concentration, de la nécessité d'une attention de tous les instants. Leurs esprits doivent constamment être sur le qui-vive, afin de parer toute attaque. La blessure du Borgne fait montre d’exemple, et aucun autre blessé ne sera à déplorer.

     Après ces efforts physiques et ces concentrations extrêmes, une bonne douche fait du bien à tout le monde, et la sudation apporte un soulagement aux membres endoloris par les coups d’épées entrechoquées. Une douche froide à la sortie rétablit la circulation sanguine, puis c'est un séchage vigoureux.

      Les massages s’ensuivent. Les jumelles sont là, et assistées de Manon, s’occupent de décongestionner ces corps. C'est Jacou qui s’occupe d’Achille. Bien qu’il progresse, Achille a encore du mal à accepter qu’une femme le masse. Puis, tout en buvant pour s’hydrater des boissons sans alcool préparées par les filles, les garçons se relaxent et s’occupent calmement, jouant à des jeux, ou lisant, pour les plus avancés. Et on attend le tirage au sort des heureux garçons choisis ce soir.

      Manon va s’occuper d’Alix, elle le lui a promis.  Il est tout gaillard de savoir enfin ce qui va se passer. Mariette invite Xavier, et Marianne convie Hugues. Les six jeunes s’en vont donc vers les chambres du fond. Ce qui va se passer, certains le savent déjà !

 

      Après des ébats qui ont réjoui trois des garçons, Manon les invite tous à passer à table. Certains sont affamés et déshydratés, tant ils se sont donnés à fond dans leurs ébats. Tout le monde mange de bon appétit. Mariette et Marianne participent au repas, ainsi que Jacou, Dillon, et Anatole.

     Après avoir pris congé, les garçons vont s’allonger sur leur couche, tandis que les filles débarrassent la table, elles se racontent les prouesses de chacune ce soir, et en rient de bon cœur.

       Les deux maîtres écoutent ces récits, contents. Les garçons seront bientôt tous des hommes. Jacou sait qu’il a raison de les former de cette manière, la plus rapide et la plus efficace pour en faire de vrais soldats.

     Quant aux trois filles ; elles trouvent vraiment plaisant d’être au service des garçons dans cette école. Elles remercient Jacou et Dillon de les avoir intégrées. Puis chacun regagne sa demeure. Les garçons s’auto disciplinent d’eux-mêmes. Ils se couchent pour être en possession de tous leurs moyens physiques et intellectuels le lendemain.

Réalités

 

      Dès le lever, une bonne douche est de mise !  Les garçons sont maintenant à l’aise avec la nudité. Certains complexes se sont estompés. Hugues a pris confiance en lui, et assimile d’autant mieux les enseignements donnés.

     Le Borgne a mal dormi, sa blessure à l'épaule le titille.  Mais Jacou s’en est occupé après la douche. La plaie est cicatrisée, des onguents calmant la douleur ont tôt fait revenir sa bonne humeur.

    Alix est tout fou.  Sa leçon privée avec Manon lui a ouvert l’esprit.  Bien qu’en la voyant ce matin au petit déjeuner, des pensées aient envahi son corps, surtout son bas-ventre ! Jacou lui demande donc de se calmer. Le fort d’un homme, d’un vrai, lui dit-il, est de savoir contrôler ses pulsions. Et il le fait se concentrer sur l’écriture, pour mieux orienter sa pensée, et faire descendre son ardeur.

     Les garçons sont studieux. Certains, en difficulté sur des règles de grammaire, sont aidés par ceux qui maîtrisent le sujet. Une solidarité s’installe au sein du groupe, et Jacou est satisfait des progrès de chacun ! Avec l’aide d’Achille, il initie les jeunes à l’astronomie, écartant d’emblée les sciences occultes.

      Les diseurs de bonne aventure et autres devins et astrologues n’ont pas voix au chapitre. À contre-courant des idées largement répandues qui disent que la Terre est plate et qu’elle est le centre de l’univers, Jacou affirme que nous vivons sur une boule, et que c’est elle qui tourne autour du soleil. Ses voyages avec son Maitre Sirius, sur Terre et avec les Xantarèsiens dans l’espace intersidéral l’on déjà prouvé. Le soleil est une boule de feu, et non un disque comme le veut la croyance populaire. Selon lui, Dieu ne participe pas à cela. Jacou essaye d’inculquer aux garçons l’immensité physique de l’Univers, et l’existence des Forces Cosmiques, qui décident de tout ce qui se passe dans l’Univers, alors que Dieu doit s’occuper des âmes des Terriens.

      Telle est sa vision, qui a déjà été taxée de vision du diable. Ce qui fait de lui, aux yeux de certains, un sorcier maléfique.  Notamment aux yeux des hommes de religion, tels les moines ayant éduqué Achille.

      Achille, lui, est plutôt de l’avis de Jacou.  Des observations nocturnes de la voûte céleste l’ont déjà convaincu que ses précepteurs avaient une vision très étriquée et réductrice de l’Univers.  Mais il n'avait pas pour autant osé les contredire, par crainte de brimades et autres châtiments corporels s'il avait exprimé son désaccord.

     Très curieux, il questionne Jacou sur ces sujets, faisant par-là bénéficier le reste de la classe des explications du professeur. Sur ces bases de planète en révolution autour d’un astre, Jacou leur explique le rythme des saisons. Les garçons écoutent, étonnés par ce qu’ils entendent, et posent moult questions sur les saisons, la nature, le climat, en apprenant à chaque instant quelque chose qui les épate.

      Il leur explique aussi que ces connaissances qu’ils acquièrent sont par les temps qui courent considérées comme des infamies, des blasphèmes. Les garçons doivent rester prudents et humbles devant les autres, au risque de se voir rejetés, ou même éliminés par ceux qui veulent que le monde soit régi selon leurs préceptes.

    La matinée s’achève.  Manon a dressé la table. Marianne et Mariette participent au repas. Cet après-midi, elles assisteront Émile Pferd, qui enseignera l’équitation aux garçons. Bonnes cavalières, elles lui seront d’un grand secours auprès des dix jeunes. Dehors, le printemps est revenu. Un grand soleil augure d’un après-midi agréable, avec les chevaux qu’Émile emmènera.

      Après le repas, et la traditionnelle trotte, les garçons font la sieste, dans la pénombre. Marianne et Mariette ont une autre idée. Elles invitent Jacou à passer un agréable moment avec elles.

 

     De retour avec les frangins, les jumelles, voyant que Manon n’est pas revenue, préparent le repas du soir, dressent la table afin que tous s’installent sans tarder.  

     Manon arrive en compagnie d’Achille. Il est rayonnant, un large sourire emplit son visage, et tous comprennent que ce n’est plus le garçon bloqué par son instruction religieuse, mais bien le compagnon de tous.

      Manon remercie vivement les frangines, qui la remercient à leur tour. Cette transformation d’Achille est une prouesse ! Jacou aussi la félicite, et Achille, se levant, la remercie à haute voix de lui avoir montré la voie, celle de la vraie vie, sous les applaudissements de toute la tablée.

  Après le repas, chacun veut parler avec Achille, savoir ce qu’il ressent. Mais Jacou les calme, leur disant que demain soir, ils feront un exposé chacun, sur leurs expériences avec les filles.  Et ils gagnent leurs couches, sereins, en sachant tous que maintenant, le groupe est solide, sans discrimination.

 

Projets

 

     Georges Hair est là, dès huit heures sonnantes, dans son atelier de coiffure. Anatole vient se faire tailler les cheveux.

     Après la douche et le petit déjeuner, les garçons s’installent à leurs tables respectives, et les leçons de Langue reprennent. Après un moment studieux s’il en est, Jacou leur suggère de passer aux mathématiques.

     Tous ne savent pas compter et les plus instruits aident les novices dans cette tâche. Étudiant sans relâche, ils ressentent au bout d’un moment une fatigue intellectuelle, et Jacou décide d’arrêter là les études pour ce matin.  

     Le soleil chauffe bien, il leur propose de prendre un bain de soleil, tranquilles devant le bâtiment, jusqu’à l’heure du repas. Arrivant avec les préparations de Berthe et d'Esther que Child a livrées pour le repas, Manon sourit en les voyant prendre le soleil, allongés, les jambes écartées, en toute impudeur, le soleil leur chauffant agréablement les testicules.  

     Je rejoins Jacou et Anatole et me mets nu tel que l’exige la règle pour tout le monde dans l’enceinte. Âgé de trente ans, je mesure six pieds deux pouces, les cheveux noirs, un corps musclé, un petit ventre rond. Sous la toison noire fournie, un membre de cinq pouces entre deux testicules pendants.

     Nous sommes en train de parler de cette vapeur qui promet des progrès dans notre vie quotidienne, nous réfléchissons aux machines que l’on pourrait construire pour se faciliter la vie.

      Michel Wald arrive, et doit se déshabiller. Grand, six pieds deux pouces, les cheveux courts qui commencent à passer du noir au poivre, les yeux verts, il est large d’épaule, des gros bras musclés, des mains gigantesques, et des pectoraux puissants. Son ventre est sculpté comme celui d'un dieu grec. Une grosse toison encore noire malgré ses quarante cinq ans orne son bas ventre, au-dessus de son membre de sept pouces.

     Anatole vante la machine à laver, qu’il a expérimentée ce matin avec les cousines. L’heure du repas approche. Tout le monde va prendre une douche.  le soleil, ça fait transpirer ! Et la table est dressée par Manon et les cousines qui lui donnent un coup de main. Michel et moi sommes invités au repas. Tout le monde mange de bon appétit.

      Michel et moi prenons congé, et après le petit tour digestif où participent Josiane et Joëlle, riantes, l’heure de la sieste est arrivée. Après la sieste, Child est arrivé avec ses arcs, et se met nu.

     Child est un homme petit, un peu grassouillet, mais très musclé ! Il a pris un peu d’embonpoint depuis sa période où il était aide de camp du roi Pepin. Il a quarante six ans. Il ne mesure que cinq pieds cinq pouces, il a peu de cheveux bruns qui entourent son crâne chauve sur le dessus, des pectoraux puissants, des gros bras robustes, un petit bidon et une toison éparse. Il est équipé d’un pénis de sept pouces et de petites bourses dissimulées derrière. Il a des cuisses bien musclées surmontées par un petit fessier très ferme, des gros mollets et des petits pieds.

     « Nous nous exerçons au tir sur cibles, plus ou moins distantes selon les progrès de chacun. » dit-il. Le Borgne, qui ne peut pas encore utiliser son bras, est de corvée de ramassage des flèches. Avec un protocole bien établi pour éviter tout accident : tous les arcs restent au sol jusqu’à ce qu’il revienne, et c’est lui qui décide de quand les ramasser. Ainsi tout risque d’une flèche égarée est exclu.

      L’après-midi se déroule ainsi, sous le soleil brillant, puis c’est le passage aux douches et la salle de sudation. Pendant que les garçons transpirent, Jacou leur explique le déroulement de la soirée, avant le repas : chacun racontera son ressenti sur cette première semaine d’école, et pourra détailler les bienfaits qu’ils ont reçus des enseignements, y compris ceux que les filles leur ont prodigués.

      Après la sudation, la douche, l’heure du massage que chacun apprécie arrive. Les cousines, reportant à plus tard leur besogne de nettoyage, prennent part aux massages, et Jacou, Dillon, Marianne, Mariette, Manon, Josiane et Josette s’en donnent à cœur joie sur les corps des garçons dans un état de quiétude général.  Anatole est là aussi, les récits des jeunes l’intéresse. Jacou invite donc les garçons, chacun à leur tour à parler. On commence par le plus jeune, Alix.

Les témoignages

    

Alix Holz

 

      Il apprécie vraiment cette vie, qui l’a fait sortir de l’enfance. Il remercie Jacou pour son enseignement, il sait presque lire maintenant ! Puis il raconte ce que Manon lui a fait, tout ce qu’elle lui a appris, sa jouissance colossale, et ce qu’il a fait à Manon, comment il l’a emmené à l’orgasme.

     Son récit lui provoque une érection dont il voudrait bien profiter maintenant ! Mais il doit se calmer, et l’enseignement de Jacou l’aide dans ce sens. Il espère néanmoins que d’autres rendez-vous privés lui seront accordés !

 

Xavier Stamm

 

     Xavier lui aussi sait presque lire maintenant, et s’amuse avec Alix de jeux de mots qui les enrichissent tous les deux, dit-il. Puis il raconte comment il est devenu un homme, avec Mariette qui lui a tout expliqué !

 

Charles Kauf

 

      Charles prend la parole. Il remercie d’abord Carole de Saint-Saëns, la mère de Hugues, pour l’enseignement qu’il a reçu d’elle. Il est heureux que, grâce à ces connaissances, il puisse aider les autres dans leur progression.

      Il raconte ensuite sa mauvaise expérience avec Nadège Schaff, la sœur de Hugues, au grand étonnement de celui-ci, qui n’en avait pas eu vent. Mais Mariette lui a déjà donné confiance en lui par les explications sur le corps des femmes, des vierges. Il est ravi du plaisir intense qu’il lui a procuré!

 

Achille Gouvy

 

      Narrant son enfance au sein de la communauté de moines de Hombourg, il raconte les brimades qu’il subissait dès qu’il touchait son corps, et la vie qui ne lui souriait pas, se voyant la finir comme les moines, en prières enfermé dans le monastère.

      Il remercie vivement Jacou et Dillon de l’avoir extirpé de là, les moines ne voulant pas le libérer. Et c’est sous une menace de répression du roi Charles qu’ils ont cédé, le laissant partir rejoindre Durandalem et l’école de Dillon.  

     Il reconnaît néanmoins que son érudition vient de leur enseignement, et il est heureux que celle-ci puisse lui servir au sein de l’école. Il remercie encore Jacou pour ses massages, et les deux garçons qu’il instruit, Armand et Gabin, pour leurs explications sur le corps, qu’il avait néanmoins du mal à assimiler.

     Puis il parle de Manon, un ange qui lui a ouvert l’esprit et le corps, ses massages doux et affectueux l’ont mis en confiance, et l’approche de Manon sur ses attributs l’a emmené là où il ne savait même pas que cela puisse exister !  

   

Armand Capes

 

      Armand parle de son enfance sur les marchés de la région, et de sa rencontre avec Gabin, de ses premiers émois, et de la séance dans l’étang, où il a découvert qu’il aime les garçons. Il raconte aussi comment ils ont fait l’amour au pied du grand chêne.

      Il remercie Achille, un excellent professeur, qui sait trouver les mots pour faire assimiler rapidement ses connaissances. Puis il raconte comment les jumelles se sont occupées de lui et de Gabin, et comment les deux garçons ont découvert le corps des femmes, et des jouissances que lui et son amant ont pu en tirer, et comment ils ont fait jouir les filles.

     C’était fantastique, dit-il. Gabin acquiesce dans son coin.

 

 

Le Borgne Bauer

 

      Le borgne raconte son enfance qui a mal tourné, l’accident qui a tué sa mère, et handicapé gravement son père, et son œil qu’il a perdu ce jour-là dans l’éboulement de la carrière.

      Il remercie le Fernand Bauer de l’avoir adopté, et de lui avoir donné une éducation pareille à celle de son propre fils, François. Puis vient sa découverte du corps, du sien en même temps que celui de François.

     Et, sans tabou, il raconte ses attouchements, ses rapports sexuels avec François, qui hoche de la tête, et enfin de sa rencontre avec Dillon dans la grande forge.

     Il le remercie aussi pour la qualité de son enseignement. Les années passées à Mettis avec Jean d’Ortega ont vraiment fait de Dillon un érudit complet.

     Mais le meilleur, c’était avec Marianne et Mariette, qui leur ont donné tellement de plaisir !

Il remercie grandement les jumelles qui, souriantes, entendent avec un plaisir non dissimulé ces compliments !

 

 

François Bauer

 

      François prend la parole. Il est heureux d’avoir un frère comme le Borgne et, bien qu’il s’occupe de ventes avec son père sur les marchés et ne soit donc pas en permanence avec lui, il ne tarit pas d’éloges à son sujet, toujours aussi heureux de partager sa couche, et éprouvant toujours autant de plaisir lors de leurs rapports intimes.

      Il confirme que leurs rapports avec Dillon étaient fantastiques !

     Il remercie les jumelles pour leur application sur lui et le Borgne, sa découverte du sexe féminin, et du plaisir partagé, bien belle chose qu’il n’ignorera plus jamais !

 

 

Gabin Fleich

 

     Gabin, lui, raconte sa vie à Naborum, dans la boucherie paternelle, et évidemment sa rencontre avec Armand au lac d’Oderfang, qui lui a montré la voie de l’amour et du sexe.

     Il se remémore la soirée extraordinaire avec Mariette et Marianne, et sa découverte de l’autre sexe, tout aussi séduisant que celui de son amant Armand.

 

Hugues Schaff

 

      Hugues, lui le timide dont tout le monde se moquait, s’était réfugié dans les études et avait acquis avec l’enseignement de sa mère Carole de Saint-Saëns, un solide bagage culturel.

     Mais il s’est endurci, l’image est juste, en compagnie de Marianne. Il a réussi à lui donner beaucoup de plaisir, qu’elle lui a rendu abondamment !

 

 

Joseph Brett

 

      Joseph, enfin avait un gros complexe. Pourvu d’un seul testicule, il n’avait pas beaucoup d’expérience en ce domaine.

     Mais Marianne lui a montré, avec douceur d’abord, puis avec vigueur, qu’il pouvait donner beaucoup de plaisir, et en recevoir, pour la plus grande joie de Joseph qui n’a plus qu’une envie, c’est de recommencer !

 

Dillon d’Ortega

 

    Après avoir raconté son enfance, l’attaque meurtrière dont ses parents ont été victimes, et Jacou qui l’a récupéré blessé, puis son adoption et son départ pour Mettis sous la protection de Jean d’Ortega, il parle de son retour, et de l’école d’armes qu’il a ouverte à côté de l’auberge.

      Dillon, qui n’est pas un novice en la matière, remercie vivement Marianne, Mariette et Manon pour le travail qu’elles ont fourni cette semaine, et le don qu'elles ont fait de leurs corps pour initier la plupart des garçons aux plaisir de l’amour. Il remercie en particulier Manon pour son écoute attentive lors de son cours particulier.

     Manon pousse un long soupir de plaisir à ce souvenir.

     Tous les garçons ayant pris la parole, l’heure du souper est arrivée. La nuit commence à tomber, et Anatole allume les chandeliers. 

      Les denrées déposées par Child sont en bas, et tous dressent la table, affamés par cette séance quelque peu émouvante. Pendant le repas, Jacou demande aux filles, que les garçons ont encensées dans leurs récits, de leur donner leur ressenti.

 

Marianne et Mariette Wald, et Manon Germain

 

      Outre le fait que leurs massages soient une nécessité et aussi un bienfait tout autant qu’une nourriture saine et abondante, elles expriment toutes les trois l’importance de leur mission : contribuer à faire des garçons de vrais soldats.

      Elles jubilent en parlant des plaisirs immenses qu’elles ont eus, et du bonheur de faire du bien aux garçons.

      Elles expriment enfin, sans honte et sans gêne, le désir ardant de goûter à tous les garçons, ce qui génère chez eux la plus grande joie et une excitation joviale.

      Jacou décide que demain, plutôt qu'à l’apprentissage du métier de soldat, l’après-midi sera consacré aux plaisirs en groupe, et fera participer tous les garçons à une orgie digne des Romains ici-même, en compagnie des filles si elles le veulent bien.  

     Bien sûr, tous les garçons sont enthousiasmés par cette idée.  Marianne et Mariette sont bien sûr partantes, elles adorent le sexe. Manon aussi est chaude à l’idée de passer d’un garçon à un autre. Les cousines, Josette et Josiane, émoustillées par les récits des garçons, se joindront avec envie aux festivités !

     Dillon se propose d’initier ceux qui le désireront aux plaisirs entre garçons, certains ayant été intrigués et intéressés par les récits des couples de garçons.

     Anatole, que les récits ont ému, propose, afin d’y participer lui aussi, de faire venir deux copines à lui de Laudrefang. Ingrid Leskigson, la serveuse de l’auberge, avec qui il a déjà eu des rapports des plus agréables, et Chantal Iser l’herboriste, la sœur de Léon le forgeron.  Chantal adore les filles, surtout Ingrid, mais ne dédaigne pas les garçons si le plaisir est au rendez-vous. 

      Et après avoir bien mangé, tous débarrassent la table, Manon va aider les cousines à nettoyer les douches et la salle de sudation.  Anatole s’en va s’occuper des chaudières. Les jumelles, après avoir débarrassé, rentrent chez elles, accompagnées par Dillon.         

Le jour de l’orgie

 


      Tout le monde est debout. Chacun a en tête la soirée à venir, et tous se réjouissent de cette idée de Jacou de les réunir pour les plaisirs de la chair.
     Mais pour l’heure, après le petit déjeuner préparé et servi par Manon, tous se retrouvent en classe.
      Aujourd’hui, ils abordent le sujet de l’Histoire, celle du pays et celle du Monde.
     Jacou leur explique ce qu’il sait de l’Homme, comment il a évolué depuis la nuit des temps, en faisant remarquer que ce sont toujours les guerres et les batailles qui ont marqué l’Histoire, et que ce sont toujours les vainqueurs de ces batailles qui les racontent.

      Il raconte les temps sombres, où l’Homme a évolué sans cesse, d’abord nomade. Puis, découvrant la maîtrise du feu, de l’écriture, de l’agriculture et de l’élevage, il s’est sédentarisé, revendiquant des territoires qu’il occupait.
     La civilisation grecque apporte d’énormes connaissances dans tous les domaines, la navigation pousse toujours plus loin les limites du monde. Il y eut les Étrusques, puis les Romains, mais aussi les Germains, les Slaves, les Angles, les Bretons.
      Il entre dans le détail des batailles récentes, des rois qui ont régné. Il évoque les conquêtes des Romains, fondateurs d'un empire qui s’étendait sur tout la surface du monde, enfin du monde connu de tous, puis la déchéance de cet empire, notamment dû à un mode de vie de plus en plus marqué par la débauche, la luxure et les orgies…
     Les rivalités des Gaulois, la venue des Francs, l’avènement de Clovis, et de Charles Martel, le grand père de Charles, la bataille de Poitiers, où il a repoussé l’armée arabe jusqu’au-delà des Pyrénées, ses parents y étaient en tant que médecins…

     Ses parents, Joseph et Adélaïde Artz,  étaient mandés par Charles Martel pour soigner les blessés lors de cette glorieuse bataille. C’est cette année-là, en 732, qu’il a rencontré Sirius qui deviendra son maître, et Clément Sandre, qui était à l’époque soldat de l’armée de Charles Martel. Et c’est aussi le premier voyage en mer jusque chez les Mayas.

     Il narre ensuite le fils de Charles Martel, Pepin, pour lequel lui, Jacou s’est engagé comme archer, avec Jean d’Ortega, le père adoptif de Dillon, et Clément Sandre, son ami du Blauersland, et où il a fait la connaissance de Child, aide de camp du roi à Pepin l’époque.

     Il raconte la bataille de Lugdon, où munis d’armes secrètes, ils ont repoussé les Lombards, pourtant plus nombreux qu’eux !

     « Vous en saurez plus, sur ces armes secrètes, dont vous bénéficierez aussi ! »

 Il continue son exposé. Le roi Pepin, partageant le pouvoir laissé par son père, a ensuite régné en monarque absolu, en essayant de faire régner l’ordre et la paix sur le royaume… Il parle du  pape, et de l’Église qui tenait une grande part dans la conquête des territoires... Jusqu’à Charles, qui guerroie en ce moment au Sud-Est du royaume, contre les Lombards.

      Les garçons savent qu’ils sont voués à entrer au service de Charles, et qu’ils doivent pour cela maîtriser l’art de la guerre. Les explications vont bon train. Dillon a quelques connaissances qu’il partage. Achille connaît bien les rouages du clergé, et explique le pouvoir divin.

       Les garçons sont attentifs, enregistrant tout cela, ou questionnant sur des sujets incompris, toujours éclairés par Jacou, grand érudit.

     Pendant ce temps, Manon est de retour pour dresser la table : il va être l’heure de manger.  Après le repas et la balade quotidienne, une sieste est nécessaire pour reposer les esprits, et pour reprendre des forces qui vont être nécessaires en soirée. Une soirée que l'on prépare après la sieste…

 

   On se souviendra longtemps de cette soirée, comme personne, à part Jacou, de tous les participants n’en n’ont jamais fait ! Jacou annonce que demain, c’est grasse matinée, y compris pour les filles, et que tout cela sera l’exercice de la fin de matinée pour toutes et tous : rangement et nettoyage général !

      Les cousines invitent les jumelles à dormir dans leurs appartement, Dillon dormira avec les garçons dans le dortoir, Jacou et Manon dormiront dans son cabinet de soins, et Anatole a un grand lit près de la chaudière, ou il invite ses deux copines pour la nuit.

      Et tout le monde va se coucher.

 

Le lendemain

 

     Anatole, après s’être occupé des chaudières, raccompagne ses copines chez elles, à Laudrefang. Elles peuvent revenir quand elles le veulent. Ayant fait forte impression sur les garçons, elles seront toujours les bienvenues.

      Les garçons se lèvent, un à un, sans précipitation. Jacou a décrété la grasse matinée, après la folle soirée d’hier. Les cousines Josiane et Josette sont déjà à l’œuvre, ramassant les coussins et autres linges souillés par leurs liquides divers, un gros travail de lavage est nécessaire pour nettoyer tout cela ! Mariette et Marianne ont dormi sur place.

      Une fois que tous sont levés et douchés, elles s’attaquent au nettoyage des douches, lieux de quelques ébats également, ainsi que de la grande salle, qui a besoin elle aussi d’un nettoyage sérieux.

      Manon prépare le repas. La table est dressée. Comme on a sauté le repas d'hier soir, tout le monde a très faim. Ils mangent beaucoup et, de ce fait se sentant un peu lourds, vont trotter un peu avant de faire une sieste digestive.

     Après la sieste, Jacou entreprend une séance de musculation. Cela se passe dehors. Les garçons font des pompes, soulèvent des charges, tirant sur leurs muscles, Jacou leur inculque les rudiments de la lutte au corps à corps, où il s’agit de maîtriser son adversaire, sans le blesser.
      Pendant ce temps, les cousines terminent la confection d’habits, qui serviront le lendemain.
      Quelques garçons s’adonnent au contact. Alix défie Xavier. Armand et Gabin, qui se connaissent bien, se préparent à lutter. Joseph se mesure à Achille, et sous la surveillance de Dillon, ils entreprennent une lutte.

      On explique quelques prises douloureuses. Les dangers de fractures, entre autres, sont mis en avant. Les exercices durent l’après-midi, jusqu’à la suspension des activités pour cette journée. Ils rentrent donc au centre, puis c’est l’heure d’une bonne sudation et du repos dans le bain de kaolin. Anatole a veillé à ce qu’il soit bien chaud.

     Puis ce sont des massages, que chacun ressent comme un bienfait nécessaire au corps. Quand Jacou, les jumelles et Manon œuvrent sur leurs corps, certains ne peuvent s’empêcher d’avoir une réaction en pensant à la dernière soirée. Mais ils n’auront rien de plus ce soir !

       Jacou explique qu’ils doivent arriver à se contenir, à contrôler leurs pulsions. C’est une étape importante dans leur formation, ils ne doivent pas voir les filles nues comme des promesses de plaisirs sexuels, mais comme des professionnelles qui travaillent pour leur santé !

     L’exercice de la veille était un test pour la maîtrise d’eux-mêmes. Ils doivent parvenir à faire abstraction de la nudité. Ils sont là pour apprendre à être des soldats - les meilleurs, promet Jacou !

     Dorénavant, chacun durant son quartier libre pourra s’il le souhaite solliciter un rapport, mais personne ne pourra être obligé. Chacun ou chacune est libre de disposer de son corps, mais en aucune façon ne pourra exercer une quelconque pression pour arriver à obtenir ce qu’il désire.

      Cela est aussi valable pour les filles, qui doivent faire montre de retenue en présence des garçons. Ce n’est qu’à ces conditions que l’apprentissage pourra continuer, en bonne intelligibilité.

     Jacou rappelle aussi que l’acte sexuel est une fatigue pour le corps, et qu’il lui faut nécessairement des périodes de repos, sous peine de faire apparaître des carences.  Carences nuisibles, voire dangereuses, pour les exercices physiques destinés à former les garçons.

     Après la détente, l’heure du repas du soir est arrivée. Manon a comme à son habitude dressé la table, et chacun se délecte des plats préparés pour eux par Child, Berthe et Esther. 

      Puis, fatigués, repus, et ayant encore à récupérer des ébats de la veille, tous vont se coucher. pour une nuit paisible. Et pour qu'elle le soit, Jacou leur a préparé une potion calmante leur assurant un excellent repos.

Le pouvoir de communiquer mentalement

 

  • Les garçons

 

     Ce matin, Jacou, Dillon et les garçons, après avoir pris leur petit déjeuner, descendent à la buanderie, où les attendent Josette et Josiane. Elles apportent, pour les maîtres et les garçons, des habits lourds, tous identiques, qu’ils doivent enfiler, ainsi que des chausses hautes à mettre aux pieds. Ils doivent aussi chacun se munir d’un sac en toile épaisse…

      Ils vont sortir de l’enceinte, pour la première fois depuis huit jours. Ils ne peuvent le faire nus. Tous s’équipent. Les habits épais semblent pouvoir résister à la déchirure.

      Jacou veut leur enseigner... rien de moins que la manière de communiquer par la pensée ! Une des fameuses armes secrètes dont il a parlé la veille en cours d’histoire ! Pour cela, après s’être tous munis d’une épée, ils sortent de l’enceinte. Georges arrive pour sa permanence du samedi. Il s’occupera des filles.

     La troupe gravit la colline qui sépare Durandalem de l’abbaye des Glandières.  Sur le côté Nord, à flanc de colline, parmi les broussailles, se devine l'entrée d’une caverne.

     Quand le groupe s’en approche, à l’étonnement général, les broussailles se mettent à trembler ! Jacou explique que ceci est un phénomène naturel : ces broussailles-là, appelées les trémulondes, sont sensibles aux ondes que dégage le corps humain sous forme de chaleur, même à travers les vêtements. 

     Cette chaleur, que Jacou nomme rayons de pensée, permet à ceux qui la maîtrisent de communiquer entre eux à distance, par la pensée.

     Les trémulondes contiennent une substance qui, si elle est recueillie dans le noir et préparée selon une méthode connue de Jacou, et absorbée, permet de parler dans la tête et d'écouter ceux qui l’ingèrent.  Mais pour cela, il faut pénétrer dans la caverne, où la nuit règne, pour cueillir les trémulondes et les préparer. 

     Jacou avertit les jeunes :

     « L'opération sera dangereuse, car des créatures rampantes, les leevancliffus à crète ont une queue acérée, ils vivent dans cette caverne et peuvent blesser. Leur queue est munie de piquants acérés comme des épées, qui peuvent entailler les chairs. Vous devez donc pénétrer dans la caverne, vous habituer à l’obscurité et guetter les bruits venant du sol. De vos épées, vous devez écarter doucement les reptiles, qui n’aiment pas le contact du métal de la lame, et surtout ne pas les toucher de vos mains, leur contact étant très urticant. Vous devez chercher à tâtons ces herbes qui poussent sur les parois de la caverne, les cueillir et les enfouir dans vos sacs, afin qu’elles ne soient jamais exposées à la lumière.

     Mais attention ! leur explique Jacou, chacun ne doit toucher que les herbes qu'il mettra dans son propre sac. C'est le contact de vos propres mains qui conditionnera la réussite de l’expérience. »

      Ils ne comprennent pas très bien. Mais, s’organisant en groupes de trois, ils s'aventurent plus avant dans la caverne. Une odeur de champignon et d’humidité leur titille le nez.

      A tâtons, ils s’avancent, serrés l’un contre l’autre. Et tandis que deux d'entre eux balaient le sol de leur épée, le troisième cherche la plante et la cueille pour l’enfouir dans son sac.  Ils sentent bien les coups donnés par les queues des leevancliffus, et essaient de les repousser avec leurs épées.

      Ils répètent l’opération à tour de rôle, et, une fois les trois sacs remplis, ils ressortent, aveuglés par la lumière du jour après cette complète obscurité. Les reptiles ont porté plusieurs coups sur les jambes des garçons, mais la toile épaisse de leurs habits les a protégés efficacement, et personne n’a été blessé, hormis quelques bleus sur les mollets. Tous sont ressortis, les herbes dans leurs sacs, et la troupe s’en retourne à l’école.

      Une fois de retour, ils se défont avec prudence de leurs lourds habits, les chausses doivent être brûlées car remplies de substances toxiques.  Et ils doivent aussi passer leur épée à la flamme. Tout cela pour détruire les toxines laissées par les reptiles.

     Jacou les réunit pour leur expliquer le mode opératoire.

      « Ces trémulondes contiennent une substance qui, une fois inhalée par une personne nue, permet de transmettre les pensées en émettant des ondes d’un type bien particulier, tout en rendant réceptif aux ondes des autres personnes nues qui ont aussi inhalé la substance.

     Le principe consiste à penser au prénom de celui avec qui on veut communiquer, et de se concentrer exclusivement sur cette communication. »

      Les exercices concernant les pensées sexuelles et le rejet de ces pensées s'avèrent donc utiles. les garçons ont déjà suivi un tel entraînement lors de leurs séances de sudation, entre autres.

     Pour commencer, il faut de l’eau très chaude dans un grand bol. Jacou y ajoute quelques gouttes d’une potion dont il a le secret. Chaque garçon, nu dans une pièce totalement obscure, devra sortir les herbes du sac, les plonger dans l’eau chaude, puis respirer les vapeurs qui émanent, le visage au-dessus du bol. Et ce, pendant cinq bonnes minutes, en faisant le vide dans sa tête, en ne pensant qu’à son prénom, concentré au maximum. L’exercice est difficile, mais primordial pour la réussite. Le temps que la potion agisse sur le cerveau et génère un processus permettant d’émettre les ondes.

     Puis ils pourront ressortir de la pièce, en emmenant leur sac et leur bol. Ils laisseront les buandières aérer la pièce, afin de la rendre à nouveau opérationnelle en éliminant les effluves répandus.

      Les bols seront vidés dans un réceptacle allant directement dans la fosse à excréments, puis ils seront bouillis, et les sacs seront jetés au feu, dans l’âtre allumé près des pièces.

      Ils devront ensuite, sans dire mot, aller dormir au moins une heure. Jacou leur donnera à boire un puissant somnifère de sa composition. Les quatre pièces au fond du bâtiment ont été aménagées à cet effet, avec les fenêtres rendues opaques à la lumière, pour garantir l’obscurité totale.

      Manon est prévenue. Le repas se fera au réveil, dans l’après-midi, une fois que tous auront dormi, y compris Dillon et Jacou.

    Tous les garçons sont couchés. Jacou est le dernier à sortir de la pièce après avoir bu sa potion, et il se couche aussi. Pendant leur sommeil forcé, les pièces sont nettoyées à fond et ventilées par Josiane et Josette, et les tentures occultantes sont lavées.

     Au réveil, tous ont la tête lourde. Une douche bien chaude et un séchage vigoureux les mettent en condition pour la suite de cet apprentissage hors du commun.

     « Maintenant, leur explique Jacou, vous allez rester assis, sans bouger, sans parler, et vous allez garder les yeux fermés.  Quand vous entendrez votre prénom qui résonne dans votre tête, vous ouvrirez les yeux, sans mot dire, pour ne pas troubler les autres. ». 

      Il commence l’expérience.  Les uns après les autres, ils ouvrent les yeux, Jacou les appelant mentalement. 

    « Voilà, vous êtes maintenant connectés. vous pouvez essayer de vous appeler entre vous, et me dire si cela fonctionne. » leur dit-il en pensées.

     Au début, c’est un peu ardu, les pensées se mélangent, mais petit à petit, les garçons arrivent à parler entre eux, mentalement. L’opération a parfaitement réussi !

    Gabin dit en pensée à Armand qu’il l’aime, et Armand répond que lui aussi, et ils décident d’aller tous les deux dans une des pièces du fond pour se le montrer.  Sans un mot, ils se lèvent, et se dirigent tous deux vers la pièce. Chacun devine la nature des échanges mentaux qu’ils ont eu !

      Jacou sourit.  Lui, et lui seul, peut grâce à sa concentration et ses inhalations multiples, recevoir les pensées de chacun, même si elles ne lui sont pas destinées.

      Il avertit les garçons de ce pouvoir qu’il est le seul à posséder. et leur explique qu'il peut de cette manière les conseiller sans mot dire. Mais ils ne doivent pas pour autant se sentir surveillés, assure-t-il. Il ne peut recevoir les pensées de tous simultanément ! il doit choisir un d’entre eux. Cependant, ajoute-t-il en s'esclaffant, ils doivent éviter de dire du mal de lui ! 

     « C’est une question de confiance réciproque. Vos pensées personnelles avec un de vos compagnons ne seront jamais l’objet d’une remarque de ma part, sauf si cela vous met l’un ou l’autre, ou les deux en danger, ou si cela peut nuire à l’homogénéité du groupe ! ».

      Il leur annonce aussi que prochainement, il emmènera les filles dans la caverne, afin qu’elles puissent bénéficier du même pouvoir, et être en contact mental avec eux si elles le désirent.

      Les garçons se rendent peu à peu compte du pouvoir qu’ils ont acquis, pouvoir qui peut par exemple lors d’une bataille leur sauver la vie en étant prévenus d’un danger imminant dans la cacophonie d’une bataille.

     Ils se rendent compte aussi de la portée possible de leur pensée.

      Le Borgne demande mentalement à Gabin si ça va, et Gabin lui répond à l’autre bout du bâtiment, dans une pièce fermée, « Oh ! oui ! encore ! » Ce que retransmet oralement le Borgne, suscitant l’hilarité générale.

     Jacou les informe qu’il a déjà réussi à communiquer sur une lieue de distance ! Puis, mentalement, il dit aux amoureux qu’ils doivent maintenant cesser leurs ébats, vu que tout le monde est affamé et que Manon a dressé la table.

     Les jumelles sont là, ainsi que Josiane et Josette. Jacou dit aux jeunes que, s’ils ont acquis ce pouvoir, ils ne doivent pas l’utiliser forcément pour parler des prouesses des filles !

     Après le repas, pris dans l’après-midi, la petite balade est de mise.  Mais plutôt que de la sieste, ils profitent immédiatement des bains de kaolin, de la salle de sudation, et des massages de Marianne et Mariette.  À leur guise, jusqu’en soirée, où une petite collation leur sera servie avant d’aller se coucher. Ainsi s’achève cette journée riche en découvertes, et ce nouveau pouvoir les enchante. Mais Jacou a d’autres pouvoirs en réserve, qu’il leur fera découvrir prochainement !

 

Le pouvoir de communiquer mentalement

 

  • Les filles

 

     Les garçons, dès le réveil, s’empressent d’expérimenter leur nouveau pouvoir. Après le petit déjeuner, les études reprennent.

     Mais l’acquisition de ce nouveau pouvoir change les choses ! Chacun peut questionner qui il veut, avoir des éclaircissements sur tel ou tel mot, telle règle ou telle formulation, dans un silence studieux, ce qui fait progresser les étudiants d’une façon spectaculaire.

     Les mathématiques sont abordées, le calcul est aisé...  Et Jacou apprécie les vertus de leur nouveau pouvoir. Quelle amélioration des échanges ! La matinée est studieuse, animée, mais presque en silence. Les garçons, désormais dotés d'un grand pouvoir de concentration, assimilent très vite les données, ce qui étonne et réjouit Jacou, qui ne pensait pas les faire progresser aussi vite !

     Manon est arrivée. Elle dresse la table comme à son habitude, et les garçons, à force de réfléchir, ont vraiment faim ! Pendant le repas, Jacou annonce que cet après-midi, il emmènera les filles à la caverne. Leurs habits confectionnés par Josiane et Josette, sont prêts. Les salles pour les inhalations ont été occultées.

      Le sommeil forcé sera pris dans son cabinet. Des lits sont prévus pour cela, de façon à ne pas interférer avec les activités des jeunes gens. Il demande donc aux garçons de s’occuper des tâches de Manon après le repas, de nettoyer la salle de sudation et les douches - ce qui était généralement fait par Josiane et Josette - et d’être bien attentifs cet après-midi aux cours de Dillon, qui reprendra l’entraînement à l’épée.

     Quand ils reviendront, il faudra que les garçons respectent le repos des filles, qui ne pourront pas aujourd’hui vaquer à leurs tâches de nettoyage et de massage, ni s'occuper du repas du soir. Dillon en profitera pour initier les garçons aux techniques de massage après la sudation.

    « Que chacun se souvienne de la mésaventure du Borgne ! » dit-il, en faisant remarquer que sa blessure est guérie.

     Marianne et Mariette sont arrivées. Dans la buanderie, avec Josiane, Manon et Josette, elles enfilent les habits en toile épaisse et les chausses adéquates, se munissent de sacs, et partent avec Jacou vers la colline, en direction de la grotte. Une fois sur place, Jacou accompagne chaque fille à tour de rôle dans la caverne, avec une épée pour les protéger des coups de queues des leevancliffus. Et, une fois tous les sacs remplis de trémulonde, le petit groupe rejoint l’école.

     Les garçons sont dehors, à croiser le fer, tandis qu’elles vont à l’intérieur, pour se déshabiller et recevoir l’enseignement tel qu’il a été donné aux garçons.

     Après les cours d’épée, les garçons profitent de la sudation et s’initient aux massages. Dillon leur explique les techniques à adopter. Bien sûr, certaines réactions physiques apparaissent lors des massages... Les pensées se croisent, les idées se concrétisent, les mains s’agitent, et parfois les verges se dressent. Sans aller plus loin. 

     Mais quelques rendez-vous futurs sont pris !

      Le soir venu, Anatole a allumé les chandeliers, les garçons ont dressé la table pour le repas.  Les filles se joignent à eux, sous une multitude de questions mentales émanant de toutes parts, qu’elles n’arrivent pas à trier.

     Jacou, qui peut communiquer mentalement avec tout le groupe, impose sa pensée aux garçons, qui devront cesser d’utiliser leur pouvoir envers elles aujourd’hui.

      Il faut que les filles puissent expérimenter et maîtriser à leur aise leur nouveau pouvoir. Les garçons devront se contenter de répondre mentalement aux pensées des filles qui leur sont destinées.

     « C’est à ces conditions que tout le monde arrivera sereinement à communiquer ».

     Il est temps d’aller se coucher.  Demain sera une rude journée, a précisé Jacou, sans en dire davantage. Dillon et les jumelles quittent le bâtiment. Anatole fait le tour pour éteindre les chandeliers, les âtres dans la bâtisse, et s’active sur les chaudières pour la nuit. Josiane et Josette, après leur sieste forcée, n’ont pas sommeil, et veulent bien passer un moment à discuter avec Anatole dans ses quartiers quand il aura fini ses tâches de la journée.

     Anatole fait le tour de la bâtisse, et arrive enfin dans ses quartiers. Il offre à boire à Josiane et Josette, qui n’arrêtent pas de parler mentalement entre elles. Elles ont élaboré un plan de chasse, et Anatole est le gibier !

     La nuit est déjà bien avancée quand elles regagnent leur quartier, juste à côté.

L’apprentissage de la pensée

  

     Une journée qui commence sous un gros soleil, voilà qui est de bon augure ! Ce matin, après avoir déjeuné, les garçons vont s’entraîner en utilisant leur pouvoir. Mais ils constatent bien vite qu’ils ne maîtrisent pas encore leurs pensées.

      Joseph, en voyant Manon débarrasser la table, penchée en avant, se dit qu’il la prendrait bien, là, sur la table... Et Manon de rétorquer par la pensée qu’il ferait mieux d’apprendre à maîtriser ses pensées, sous peine d’avoir de grandes déceptions ! Joseph, surpris que Manon ait capté ses pensées, lui demande, toujours mentalement, de l’excuser.  Il a du mal à séparer sa condition de soldat et sa condition de mâle ! Et Manon accepte ses excuses, en le regardant, souriante. Jacou, qui a capté l’échange, sourit lui aussi...

     L’apprentissage commence ! Les yeux bandés, chacun devra exécuter des actions sous des directives mentales, afin de bien connaître les possibilités et les outils que donne ce pouvoir.

     Ils peuvent recevoir des pensées venant de plusieurs personnes, et doivent savoir laquelle est la bonne. Jacou leur explique comment arriver à se déconnecter, pour ne suivre qu’une pensée, mais les essais ne sont pas probants. Certains y arrivent très bien, mais les plus jeunes ont du mal à trier, et n’arrivent pas à se concentrer suffisamment.

      L’exercice dure une bonne partie de la matinée. Le plus difficile, c'est de rester sans pensées ciblées quand arrivent les jumelles, à qui Jacou a demandé de venir ce matin. La beauté sublime de leurs corps nus les embrase tous. Sauf Alix, perdu dans des rêves, et Dillon, qui maîtrise la situation maintenant.

       Ils doivent apprendre à analyser ce que leurs yeux voient, imaginer ce qu’ils ressentiraient s’ils étaient aveugles, et cela n’est pas facile ! Certains pensent que c’est à cause de la nudité, et demandent à Jacou si les filles ne pourraient pas être habillées, ce serait plus facile ! 

     « Certes plus facile... Mais vous n’arriveriez pas à la maîtrise de vos pensées, et votre pouvoir pourrait se retourner contre vous. Un autre pourrait prendre le contrôle de vos pensées ! »

     Tous comprennent bien que leur apprentissage de ce pouvoir n’en est qu’au début, et qu’une grande discipline et une volonté de fer seront nécessaires pour évoluer !

     « La nudité en commun, sans parti pris, sans jugement du physique, sans regard sur la différence, c’est l’avenir de l’humanité ! » dit Jacou, en précisant bien que cela n’est pas près d’arriver...  Mais au sein de l’école, toutes et tous se doivent d’y parvenir, pour acquérir encore des pouvoirs.

     L’heure du déjeuner arrive. Manon, aidée par Marianne et Mariette, dresse la table. Tout le monde s’installe, les cousines et Anatole aussi. Ainsi, à cette table, tous les convives connaissent ce pouvoir que Jacou leur a inculqué, et chacun peut à tout moment s’entraîner, les pensées fusantes tous azimuts. Sauf Anatole, qui demande à Jacou si lui aussi n’aurait pas à gagner de cet enseignement. Jacou lui promet que dès demain, il sera lui aussi initié !

     Après le repas, plutôt que la petite course et la sieste, Jacou propose de bavarder ensemble. Chacun pourra demander à haute voix. Ainsi, tout le monde entendra les questions et les réponses, et ce que les autres veulent savoir.

     Achille demande pourquoi les congrégations qui ont fait vœu de silence, tels les moines du monastère des Récollets, ne connaissent ni ne pratiquent ce pouvoir.  Jacou dit alors que leur voie est d’écouter, et non de communiquer. Chez eux, seul Dieu a la parole, et ils se doivent de se taire, pour mieux l’entendre et l’écouter.

     Xavier, qui est un curieux, demande comment un tel pouvoir est aussi méconnu. Jacou lui rappelle alors leur propre étonnement à l’approche de la caverne en voyant bruisser les trémulondes. 

     « Personne d'autre ne s'est risqué à pénétrer dans cette caverne si étrange. Le Diable y habite sûrement pensent les gens en voyant bouger les buissons ! L’oncle du Fernand Bauer y a pénétré un jour avec une torche. Les leevancliffus, qui craignent la lumière, l’on lacéré de toutes parts, il en est ressorti fou !

     - Mais comment toi, Jacou, es-tu en possession de ce pouvoir ? » demande Hugues.

     Jacou leur dit alors qu’il y a des secrets qui ne se transmettent que de bouche à oreille, et que lui, qu’on aurait jadis appelé un druide, et qu’on nomme encore parfois le sorcier, a été enseigné par son maître Sirius. Il a voyagé avec lui sur des terres inconnues et par toutes les mers connues, et encore au-delà, il y a déjà bien longtemps. Ce sont les chamans mayas qui lui ont donné ce pouvoir. Il leur révèle qu’il y a sur cette planète, trois grottes. Une à Durandalem, une dans les montagnes mayas au delà de la grande mer de l’Ouest, et une sur une grande île dans les mers du Sud bien au delà du pays maya.

     Mais cette plante donne aussi d’autres pouvoirs qu'il doit encore expérimenter avant de leur en parler, voire de leur faire bénéficier.

      Joseph demande quelle est cette potion qu’il verse dans l’eau d’infusion. Jacou lui répond que cela fait partie du secret, avec bien d’autres éléments encore. Il ne doit manquer aucun de ces éléments, sous peine de fabriquer un poison mortel !  Quelques infortunés alchimistes s’y sont attelés, ils y ont laissé leur vie... 

      Il leur assure cependant que tout cela ne tient ni de la magie, ni de la sorcellerie, ni de la volonté divine. C’est l’aboutissement naturel de l'intelligence de l’homme, de sa connaissance toujours plus approfondie et réfléchie de son corps et de la nature...

      Dillon demande qui possède ce pouvoir, hormis celles et ceux qui sont à table.

     « Plusieurs personnes !

     - Les Mayas qui avaient recueilli Sirius, tous les habitants du village dans les montagnes, et tous ceux de Semillero, sur la côte ouest du pays lama, j’étais initié, formé par Sirius, mon Maître.  

     - Ton père adoptif, Jean d’Ortega, ainsi que Child et Clément Sandre, nous étions frères d’arme à Lugdon avec le roi Pepin.

     - Les compagnons du Blauersland, où j’ai passé quelques années de ma jeunesse ont aussi ce pouvoir. 

     - Et également les Maoris des mers du sud où nous avons donné de nos personnes pour repeupler l’île, ainsi que les Aborigènes de la grande île du Sud.

   À la mort de mon maître, je suis devenu l’unique possesseur, hormis les chaman mayas, de la formule de ce  pouvoir.  Sirius connaissait les chemins du destin, et m’a enseigné le mien.

     J’ai attendu des années et préparé ce jour, en m’installant à Durandalem. Ce n’est pas par hasard ! Vous êtes les premiers à qui j’enseigne ce pouvoir. Vous serez parmi les seuls à le posséder, et, si j’arrive à le faire évoluer, vous vous en servirez entre vous quand vous serez soldats, même habillés !

      J’ai beaucoup insisté sur le caractère isolé de mon enseignement auprès des instances de l’Église et de la Royauté ! Ils ont admis, non sans mal, le sens hygiéniste de votre formation nudiste, conscients que le temps pressait. 

     J’ai eu l’appui de mon ami Jean d’Ortega, reconnu comme un Maître auprès de toutes les soldates et tous les soldats du roi. En voulant bien me confier son élève, Dillon ici présent, il m’a permis de mener le projet à bien.

      Avec la nudité, avec votre isolement complet, beaucoup se demandent de quelle nature est cet enseignement ! Et attendez-vous à être questionnés dès que vous serez en dehors de cette enceinte sur ce que vous avez appris ici.  

     Anatole me rapporte que des espions ont tenté et tentent encore de pénétrer dans l’enceinte, et les filles me disent aussi être souvent questionnées sur nos activités et sur leurs rôles ici. 

     Ne parlez pas de votre pouvoir de communiquer par la pensée, son existence est à

oublier ! Je vous l’ai transmis, afin de vous former au mieux avec des armes que vous seuls posséderez ! On pourrait, si l’on connaissait son existence, l’interpréter comme un pouvoir permettant de lire dans la pensée de tout le monde, et certains voudraient se l’approprier, vous mettant en danger ! »

 

      Puis il demande aux garçons quelles autres questions ils auraient. Alix, qui a découvert les joies de l’amour physique, demande de quelle manière l’on doit aborder les filles pour bénéficier de leurs faveurs, ce qui fait rire tout le monde. Marianne lui répond que, s’il a envie de passer un moment avec elle, il n’a qu’à le demander, ce sera avec plaisir ! Alors, il lui demande si maintenant ce serait possible, et elle répond que oui, elle veut bien lui donner une séance de massages privée maintenant et l’invite dans une pièce !

    Personne d’autre n’a de questions. Jacou clôt donc la discussion. Les garçons ont l’après-midi pour se détendre, entre eux, ou avec les filles.

      Il donne rendez-vous à toutes et à tous en fin d’après-midi pour une séance de sudation, où il montrera une technique qui leur fera chaud au corps ! Pour l’heure, il a quelques expériences à faire dans son cabinet, et ne veut pas être dérangé.

     Un après-midi de loisir, voilà qui n’était pas prévu ! Mariette invite Xavier et Charles à la rejoindre dans une pièce, Manon fait de même avec Joseph, qui la désirait ce matin, et avec Hugues, qui s'en fait une joie.  Armand et Gabin veulent terminer ce qu’ils ont entamé ce matin, et invitent le Borgne et François dans la dernière des quatre pièces.  Anatole participerait bien, mais il a du travail. Il doit préparer la salle de sudation.

     Josette et Josiane aussi ont du travail, et elles invitent Achille et Dillon à les aider dans la buanderie, ce qu’ils acceptent avec joie !

 

 

     L’heure est arrivée.  Toutes et tous, après leurs loisirs, ont pris une douche, et se retrouvent dans la salle de sudation. Jacou les rejoint et leur montre une méthode, qu’il appelle « ouragan ».

     Il prévient que cela va paraître brûlant, et que si quelqu’un se sent mal, il peut quitter la salle à tout moment. La technique consiste à verser de l’eau parfumée sur des pierres brûlantes installées par Anatole, et à ventiler la vapeur qui s’en dégage. Les parfums sont un mélange de menthe, d’eucalyptus, et de quelques plantes aux vertus connues de Jacou. 

      Il verse, à l’aide d’une grande louche en bois, l’eau parfumée sur les pierres brûlantes, eau qui se transforme aussitôt en vapeur. Quelques louches.

     Puis il se munit d’un grand éventail qu’il a apporté, et brasse l’air saturé de vapeur vers les jeunes assis autour de lui. Un souffle brûlant les saisit, piquant les yeux. La température monte en flèche, et atteint une chaleur jamais égalée dans la salle de sudation. Chaque personne présente a droit à un souffle personnel.

      Des plaintes se font entendre : « Ça brûle ! », « C’est trop chaud ! », ou des « Ouf !» que lâchent les filles et les garçons surpris.  

     Un moment plus tard, une fois que tout le monde a accusé le coup, il remet de l’eau sur les pierres, encore plusieurs louches, et, avec une grande serviette qu'il fait tournoyer au-dessus de sa tête, il répand la chaleur brûlante dans toute la salle.  Il est en nage, la sueur coulant à flots sur son corps. Les jeunes n’en peuvent plus.  Mentalement, ils se disent leurs souffrances, et chacun attend qu’un autre ne craque et sorte, pour le suivre immédiatement. Mais personne ne sort…

      Encore les dernières louches et Jacou reprend son éventail, pour recommencer le souffle sur les jeunes. Ils ferment les yeux, se mettent les mains sur le visage, ou la tête entre les genoux ! Tout le monde râle, mais aucun n'est sorti. Tous attendent en haletant, l’air trop chaud leur brûlant les poumons. Mais petit à petit, l’humidité de la vapeur s’en va, et cela devient à nouveau respirable.

     « Maintenant, tout le monde sous la douche froide ! »  

     Toutes et tous se précipitent, trop heureux de sortir de cet enfer, et leurs corps fument au contact de l’eau froide, dans un gros nuage de vapeur qui les camoufle les uns et les autres.

      Jacou les invite aussitôt à descendre et à sortir, mouillés dans l’air frais du soir, afin que leurs corps refroidissent encore, jusqu’à ce qu’ils sentent des frissons. Anatole, qui les voit arriver, est mort de rire en voyant leurs traits tirés, leurs visages et leurs corps ruisselants couleur écrevisse ! 

      Les voilà mûrs pour passer sous une douche tiède et reprendre une température corporelle normale. Après quoi ils s’essuient mutuellement, chacun frottant l’autre pour le sécher.

     « Repos, maintenant ! » dit Jacou en les invitant à s’allonger sur les coussins au sol. Lui-même s’allonge parmi eux, et mentalement leur demande d’écouter leur corps, de ressentir en eux leur cœur, leurs poumons, le sang dans leurs veines, et de garder le silence. Leur respiration est de moins en moins haletante, leurs cœurs qui tapaient la chamade se calment, et un sentiment d’immense plénitude les envahit. Un bienfait qu’ils n’avaient jamais ressenti ! Ils restent ainsi allongés. Certains s’endorment, apaisés comme jamais !

     L’heure du repas du soir approche, et les filles vaillantes s’y mettent toutes pour dresser la table. Tout le monde est affamé et déshydraté par ces litres de sueur éliminés avec leurs toxines. 

     À table, les garçons comme les filles remercient Jacou pour son « ouragan », et lui suggèrent de le refaire de temps en temps, tellement ils se sentent bien maintenant ! Les plats sont vidés, les corbeilles de fruits aussi. Plus rien à manger sur la table quand le repas est fini ! Jacou leur sert des petits verres de remontants, des digestifs qui les mettent presque en transe.

     Entre-temps, Anatole a installé des nouveaux quartiers au rez-de-chaussée, à côté du quartier des cousines, pour les jumelles, près de Manon.

      Dorénavant, les filles resteront le jour et la nuit dans le bâtiment, leurs allées et venues à l’extérieur intriguant trop les gens au dehors.  Dillon aussi s’installe un quartier à côté du dortoir des garçons.  Ainsi, plus de contacts extérieurs et de questions gênantes.

     Child s’occupera de ravitailler l’école, Michel devra se passer de Marianne et de Mariette. Pour manger, il ira chez Child. Esther, mon épouse, aide déjà depuis un moment Berthe et Child à la place de Manon.

     Tout le village est fier de son école. On en parle même par-delà les collines, comme le raconte le Fernand Bauer quand il revient des marchés.

      Depuis que ses commis ne sont plus là, il a embauché trois jeunes de Naborum, Edouard et Jacques Basin, et Gildas Dor, pour l’aider à la ferme.

      Il est l’heure de se coucher.  Nul ne rechigne, tant tout le monde est épuisé par cet après-midi de loisir pas comme les autres !

      Les jumelles sont enchantées de leur quartiers, Manon aussi est ravie, et Anatole, qui sait que toutes les filles dorment à quelques pieds de ses quartiers, est, on ne peut plus heureux ! 

      Par la pensée, Jacou leur souhaite l’une et l’un après l’autre une bonne nuit, et chacune et chacun lui répond, lui souhaitant également la nuit la plus douce. Et tout le monde s’endort rapidement. Anatole fait le tour du propriétaire, éteint les derniers chandeliers allumés, fait sa ronde avec sa lanterne, regarde du côté des quartiers des filles, qui dorment épuisées. Puis il se couche aussi.

L’instruction

 

     Ce matin, les cours sont dirigés par Dillon, qui veille à la progression de l’instruction des garçons. Anatole s’est levé tôt, il doit avoir terminé ses tâches dans le bâtiment avant de partir avec Jacou hors des murs pour son initiation. Après quoi tous les habitants de l’école posséderont le même pouvoir.

     Une livraison de charbon est prévue ce matin. Anatole a sollicité Marianne et Mariette, qui désormais dorment sur place, pour s’en occuper. Il leur a expliqué comment cela se déroulerait.

      Elles devront enfiler des tuniques, non seulement pour ne pas se salir, mais aussi parce qu’elles devront ouvrir le portail à Pierre, le livreur, qui est autorisé à pénétrer dans l’enceinte sans se mettre nu.

     La charrette est munie d’une benne permettant de déverser son contenu dans la réserve de charbon. J’ai confectionné à cet effet un système à manivelle pour incliner la benne, qui se déversera toute seule dans l’ouverture de la réserve. Cette charrette est très appréciée. L’abbé Jean des Glandières ne tarit pas d’éloges sur son utilité, et sur mon génie inventif !

     Quand Pierre arrive, les jumelles sont là pour l’accueillir.  Il en est fort agréablement surpris.

      Une fois la charrette vidée, des envies le prennent en voyant les bouts de seins que l’on devine sous leurs tuniques. Les jumelles comprennent vite que Pierre a des idées bien arrêtées. Elles ont bien vu sous ses braies une forme qui laisse à penser qu’il ne rechignerait pas à un contact plus intime avec elles ! Elles lui proposent donc de venir dans le bâtiment, pour prendre une douche chaude.  Les douches ne sont pas légion en dehors de la bâtisse ! Il accepte volontiers, il est couvert de poussière, et noir jusque dans les oreilles.

 

 

     Après s’être habillé de neuf avec les braies que les cousines, sur la demande des jumelles, lui ont données, Pierre repart en charrette. Marianne et Mariette en tunique lui ouvrent le portail. 

     À la sortie de l’enceinte, il croise Jacou et Anatole, qui reviennent de la grotte avec le sac d'herbes. Pierre leur assure que cette livraison s’est passée bien mieux qu’il ne l’espérait ! Jacou et Anatole éclatent de rire, ils connaissent bien le tempérament des jumelles, qui devant le portail, prennent un air de Saintes, avant de rire de bon cœur elles aussi !

      Child arrive pour livrer les préparations pour le prochain repas, et trouve les jumelles rayonnantes. Il félicite Jacou pour sa sollicitude à leur égard !

     Manon, sa fille, arrive vêtue de la tunique qu’elle doit enfiler quand elle doit prendre livraison, depuis qu’elle vit nue au sein de l’école. Child la trouve splendide.  Il est heureux que sa fille soit aussi impliquée dans cette formation...  Il aura de quoi raconter à l’auberge !

     Rares sont les moments où autant de monde se trouve au portail !

     Puis Anatole suit Jacou pour la suite de l’opération. Les jumelles et Manon s’en vont pour dresser la table.

     Les cours sont finis, tout le monde est attablé. Jacou a couché Anatole dans une pièce du fond.  

     Les jumelles racontent mentalement à Manon leur douche améliorée. Manon leur répond par la pensée qu’elle avait déjà deviné sous ses braies l’appareil de Pierre, quand il venait livrer le charbon à la forge. Elle aimerait bien essayer aussi !

     La vie de l’école reprend son cours normal. Le petit trot après le repas, la sieste des garçons, et l’entraînement de l’après-midi.

     Aujourd’hui, Child revient avec ses arcs. Il est nu, profitant sur son corps du généreux soleil de l’après-midi.

      Les garçons, de plus en plus habiles, parviennent à atteindre des cibles de plus en plus éloignées. Le Borgne, qui n’a pas pu profiter des premiers entraînements à cause de sa blessure, s’en sort bien lui aussi.

     Joseph est le champion. Il ne rate aucune des cibles qu’il doit toucher, aussi loin soient-elles. Puis Child amène une catapulte, qui lancera des disques d’argile. Les garçons devront toucher ces cibles en mouvement. L’affaire est plus compliquée qu’il n’y paraît ! Il faut anticiper la vitesse de la cible, et décocher la flèche devant, de façon à la toucher. Il faut beaucoup d’entraînement à chacun pour y parvenir.

      Et c’est tard dans l’après-midi que Child repart. Les garçons vont prendre leur séance de sudation, bien douce en comparaison de celle d’hier.

     Après la sudation et la douche, les massages apportent un soulagement aux bras des garçons, endoloris par les bandages successifs de leurs arcs.

     Anatole a réapparu. Tous essaient de communiquer avec lui. Il est un peu perdu, avec toutes leurs pensées qui lui parviennent en même temps !

     Jacou, mentalement, demande aux garçons d’arrêter, et de laisser Anatole faire le contact, afin qu’il maîtrise bien ce nouveau pouvoir.

     Anatole questionne alors Marianne sur la livraison de charbon. Elle lui dit en pensée ce qui s’est passé, et Anatole, apparemment sans raison, éclate de rire, à l’étonnement de l’assistance. Mais Mariette, qui voit Marianne rire, s’esclaffe aussi, ainsi que Jacou, qui a perçu les pensées de Marianne. Les cousines sourient aussi, elles ont entendu les ébats, et savent pourquoi Anatole rigole.

      Il veut bien se faire masser. Il se sent comme endolori après sa sieste forcée et les potions de Jacou. C’est Manon qui se dévoue.  Elle propose mentalement à Anatole, pendant qu’elle le masse, de venir voir comment elle a aménagé ses quartiers qu’il lui avait préparés, mais rapidement, car elle doit aussi s’occuper du repas du soir. Anatole est d’accord.  Lui aussi a encore des tâches à exécuter avant le soir.

 

      Les massages sont finis pour aujourd’hui.  Chacun a quartier libre jusqu’au repas du soir.

Education militaire

  

      Tandis que Georges s’installe à son atelier, ce matin, une fois pris le petit déjeuner, Jacou va expliquer plus longuement les lois de la balistique, de l’aérodynamique, et de la gravité, que les garçons ont déjà expérimentées hier, à l’entraînement de tir sur cibles mouvantes.

      « Ce sont des lois que mon Maître m’a enseignées, parmi d'autres lois que de par le monde seuls quelques Maîtres connaissent.  Elles expliquent bien des choses, des actions et réactions, des états et leurs modifications. Rien à voir avec la magie, la sorcellerie ou la Main Divine. La plupart des découvertes de ces lois nous viennent du lointain Orient, au-delà des terres connues ! »

      Sur un tableau noir, Jacou dessine quelques croquis, écrit quelques formules mathématiques que les garçons trouvent bien obscures ! Il veut ainsi leur montrer que la connaissance des mathématiques, elle aussi, est très importante dans la vie d’un soldat.

     Aidé de Dillon et d’Achille, qui maîtrisent les mathématiques, il leur explique les modes de calcul leur permettant de tracer les trajectoires des cibles et des flèches censées les toucher.

      « Mais dans la vie réelle, leur précise-t-il, on n’a pas toujours - à vrai dire jamais - connaissance de la distance exacte de la cible, ni de sa vitesse ! 

      Ce que l’on peut savoir, c’est la vitesse de la flèche, et l'estimation du temps qu’elle mettra pour atteindre sa cible. Une flèche décochée d’un arc bandé à son maximum peut atteindre deux cents pieds / seconde, donc une cible à mille pieds sera atteinte en théorie au bout de cinq secondes. Mais il faut tenir compte de la courbure donnée au parcours de la flèche, à cause de la gravité, qui rallonge ce temps de près d’une seconde.

     Vous serez peut-être contraints, dans votre métier de soldat, à des lancers de pierres avec des catapultes, ou des trébuchets.

     Là, vous pourrez étudier mathématiquement la meilleure trajectoire pour faire aboutir la pierre au bon endroit. Mais en pratique, sur le terrain, vous n’aurez jamais le temps de procéder à des calculs, et seule votre expérience pourra vous aider.  Il est donc primordial que vous mémorisiez tous les gestes, toutes les postures que vous utiliserez à l’entraînement. Et avec l’enseignement de Child, il est sûr que vous deviendrez d’excellents archers !»

       Les garçons maintenant passent à une séance plus plaisante, le dessin. Pour cela, les jumelles Mariette et Marianne viennent participer au cours. Elles connaissent le sujet, Jacou le leur a enseigné il y a quelque temps. Chacun, sur un tissu clair, doit dessiner à l’aide d’un fusain de carbone un objet placé devant eux : un vase, une bouteille...

     Puis on complique la chose, il faut dessiner un cube. Jacou leur explique pour cela la notion de perspective. Il leur parle de leur vision qui instinctivement reproduit l’objet dans l’espace en trois dimensions, qu’ils devront représenter sur le tissu, en deux dimensions. Ils comprennent le sens de la troisième dimension, la profondeur, et acquièrent les bases de la proportion qui doit faire ressembler sur le tissu un cube à un cube ! 

      Ils s’appliquent, s’énervent, sont déçus, ou contents, selon leur degré de réussite du dessin. Certains sont doués, d’autres sentent bien qu’ils ne sauront jamais bien dessiner !

      Mais tout ceci n’a d'autre but que de se connaître, de connaître ses limites, nullement d’établir un quelconque classement. Et personne ne sera brimé ni gratifié par rapport à ses dessins. On leur demande d’être des soldats, pas des artistes.  Et si d’aucuns se sentent à l’aise, il ne s’agit que d’avoir une connaissance des arts, ce qui entre dans leur culture générale, qu’ils auront tous à terme.

        L’heure du repas est arrivée. Manon est à l’œuvre. Ce matin, elle a nettoyé l’office à fond, elle a commandé par le biais de son père Child, un peu de vaisselle supplémentaire. Child la commandera chez Claude Kaas, l’apothicaire et marchand de Durandalem.

      Tout le monde est attablé : les dix garçons, les jumelles, les cousines, Jacou, Dillon, Anatole et Manon. Cela fait dix-huit personnes, une grande tablée tous les jours ! Manon a du mal à suivre par moments, mais elle peut à tout instant solliciter l’aide des garçons et des filles.

     Néanmoins, Jacou réfléchit. Il aurait aussi besoin d’une aide dans son cabinet, une apothicaire s’y connaissant en botanique lui serait utile. Anatole lui parle de Chantal Iser de Laudrefang, que tout le monde connaît, et qui a des aptitudes. Elle connaît bien les plantes et les remèdes qu'on en tire. Jacou missionne donc Anatole dès cet après-midi, pour qu’il aille la chercher et la ramener à l’école, afin qu’il sache si elle convient pour ce rôle. Elle pourra alors aussi assister Manon.

       Après la promenade digestive, tout le monde va se coucher pour la sieste, avant de reprendre les exercices quotidiens.

       Aujourd’hui, combat à l’épée. Il s’agit de contrer les coups que porteront les autres chacun leur tour. Pour commencer, Dillon se met en position de défense, les jambes légèrement écartées, le buste souple, prêt à faire des esquives, les bras tendus et les deux mains sur le pommeau de l’épée, pointe au sol devant lui. Chacun doit venir lui assener un coup d’épée qu’il doit esquiver.

     Le principe est d’analyser le mouvement de son agresseur et d'en déduire la défense à appliquer. Du plus jeune, Alix, au plus âgé, Joseph, tous doivent attaquer Dillon. « N’ayez pas peur, ni pitié ! vous devez m’attaquer pour me neutraliser ! ».

     Alix s’avance, lève son épée et veut frapper par le dessus, sur la tête de Dillon. Lequel aussitôt place son épée au-dessus de la tête, bloquant net l’attaque d’Alix.

     Xavier arrive en courant, l’épée tendue devant lui, Dillon fait une rotation et Xavier, dans son élan passe à côté.

     Charles, son épée brandie d’une main, fonce sur Dillon, qui d’un coup d’épée puissant le désarme facilement.

     Achille est rusé. Il vient en marchant, et veut faucher les jambes de Dillon. Mais Dillon dresse son épée à bout de bras, piquant le torse d’Achille avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit. Le premier sang - mais sans gravité - est versé.

      Armand fait des moulinets au-dessus de lui, stoppés net par un coup d’épée qui lui fait lâcher la sienne. Il a mal au poignet.

      Le Borgne tient son épée des deux mains devant lui, prêt à le pourfendre de face. Dillon dresse son épée horizontalement devant lui, et de bas en haut tape l’épée de l’assaillant qui vole dans les airs. Le Borgne ressent aussitôt une douleur dans les poignets.

      François charge en criant, son épée brandie à bout de bras vers le haut. Dillon s’écarte au dernier moment, sa jambe gauche tendue.  Ce qui fait mordre la poussière à François, qui ne crie plus : il râle. 

      Gabin fait des grands gestes de gauche à droite avec son arme... Un seul coup suffit à le désarmer.

      Hugues charge de toute son énergie, son épée dans sa main droite, le coude plié vers la gauche, prêt à frapper de toutes ses forces en détendant son coude. Mais Dillon place son arme devant lui, et, déviant la frappe et profitant de l’inertie de la charge de Hugues, se baisse, faisant basculer Hugues par-dessus lui et rouler au sol derrière. Sans dommages heureusement.  

     Joseph, lui, arrive avec son épée fermement tenue dans ses deux mains, à bonne distance. Il donne un coup vers Dillon qui l’arrête, et pendant qu’il relève son épée pour refrapper, Dillon lui pique l’abdomen, en contrôlant pour ne pas l’embrocher. Lui aussi saigne un peu, mais sans plus.

     Tous ont vu les assauts, et comprennent que ce n’est pas simple de combattre à l’épée ! Après cet exercice, Dillon nettoie et panse les plaies de Joseph et d’Achille. Il ne faut pas que les plaies s’infectent. Il a une sacoche de secours préparée par Jacou pour ce genre de maux, avec des pansements faits de la plante cicatrisante.

      Il leur propose, plutôt que de risquer des coups si un autre prend sa place, moins expérimenté donc vulnérable, de choisir un adversaire à leur taille et de croiser le fer, sans chercher à blesser l’adversaire, uniquement pour renforcer les poignets.

      Il fait remarquer que plusieurs ont lâché leur arme, ce qui dans un combat les condamne à une mort probable.  Et aussi que beaucoup ont mal au poignet, qui sont insuffisamment musclés pour amortir les coups et les vibrations. Ils devront arrêter si l’un des deux se sent fatigué. Ils doivent se prévenir mentalement, car le bruit des fers peut les empêcher d’entendre, et cela risque de mener à la blessure, ce qu’il faut éviter. Et c’est un brouhaha des dix épées qui s’entrechoquent sans trêve, jusqu’à ce que les protagonistes arrêtent d’eux-mêmes, les uns après les autres, épuisés.

     Les deux pansés, Achille et Joseph, continuent encore un moment, assenant des coups de toutes leurs forces, sous les yeux des autres admiratifs et essoufflés.

     Puis le combat cesse, faute de combattant.

     Quelques-uns se plaignent de douleurs aux poignets. Dillon s’en occupera après la douche et le sauna, aidé par les jumelles, bien formées par Jacou.

     « Du coup, si c’est Marianne et Mariette, tout le monde va prétendre avoir mal aux poignets ! », disent-ils en rigolant.

     La sudation terminée, après la douche, Jacou et Dillon s’occupent donc des poignets du Borgne et d’Armand.

      Chantal Iser est arrivée avec Anatole, qui lui a dit de se mettre nue à son arrivée. Elle est étonnée de voir tout le monde nu sans intention de sexe. Les quelques explications données lui conviennent.

      Elle est mise à l’épreuve pour voir si elle peut soigner un poignet, et le résultat est positif.  Elle connaît le corps humain, au moins les poignets, se dit Jacou, et les remèdes à apporter pour ce genre de maux. Jacou est d’accord avec elle sur le choix des herbes à appliquer sous les bandages.

     Charles aussi sent des douleurs. Armand et Charles s’en sortent avec un bandage et quelques herbes bienfaitrices que Chantal leur applique. Quant au Borgne, il a un hématome sur un os de l'avant-bras. Cela nécessite un emplâtre que Jacou lui prodigue. Marianne et Mariette s’occupent des poignets des autres, les massant avec des huiles qu’a préparées Jacou, pour calmer les douleurs et apaiser les tensions.

      Manon doit refaire les pansements de Joseph et d'Achille, qu'ils ont perdus lors de la sudation, puis s’occupe du genou de François, écorché lors de sa chute, avant de lui masser également les poignets. Jacou fait remarquer que quelques-uns sont blessés, certes, mais ce sont des blessures légères, et ils guériront rapidement, sans séquelles.

      La blessure du Borgne n’est pas grave non plus : dans trois jours il n’y paraîtra plus.  Mais les garçons doivent ménager leurs poignets fragilisés. Il distribue à chacun une fiole contenant de l’huile qu’ils doivent utiliser pour masser leurs poignets, ce soir au coucher, et demain matin au réveil.

      « Et ce soir, pas d’utilisation intempestive des poignets ! » envoie mentalement Jacou à la cantonade, sous les rires de tous. Sauf de Chantal, qui n'étant pas initiée, ne comprend pas. Jacou lui explique donc, et lui propose de l’embaucher pour l’assister dans ses soins, et aussi d’aider Manon dans ses tâches.  

     Elle accepte volontiers, et Manon lui propose d’habiter à côté d’elle. Elle aura ses propres quartiers, au rez-de-chaussée. Mais pour l’heure, le temps libre est utilisé par chacun à sa guise. Manon, tout en expliquant à Chantal Iser en quoi consistent leurs tâches, la conduit à l’office. Josette et Josiane viennent nettoyer la salle de sudation, ainsi que les douches.

     L’heure du repas du soir arrive. Anatole allume les chandeliers, Manon et Chantal dressent la table. Après le repas, les garçons, les poignets douloureux, s’en vont vers leur couche, se massent les poignets avec l’huile que leur a donné Jacou. Une longue nuit de repos sera propice à tous ! Manon et Chantal débarrassent, et nettoient la vaisselle à l’office.  Leur journée de travail est alors terminée.

     Manon emmène donc Chantal dans ses quartiers.  Elles vont aménager un coin pour elle.

La Terre

 

 

      La cloche réveille tout son monde.  Ce matin après la douche, le massage des poignets et le petit déjeuner, les garçons vont apprendre un peu de géographie. Jacou leur explique ce qu’est le Monde, la terre, les mers, et les contrées qui se trouvent de chaque côté. La Gaule est vue en détail, Charles la parcourant en tous sens pour maintenir la paix dans tous les recoins du pays.

     Sur une carte, dessinée par Jacou, ils repèrent l’Austrasie, situent Durandalem, et voient les contrées lointaines dont ils ont déjà entendu parler : la Germanie, la Bretagne, l’Hispanie, l’Italie, les contrées de l’Orient, l’Afrique, les pays du Grand Nord, et ceux du Grand Est. Jacou leur dit que la Terre est ronde, que c'est une boule, et que ce qui est à l’Est rejoint ce qui est à l’Ouest.

      Les garçons ont du mal à assimiler ! À l’Ouest de la Gaule, il n’y a rien, disent-ils. Jacou leur affirme que si, même si personne à sa connaissance, à part lui, Sirius et ses disciples Akna et Itzel, les jumelles Mayas, n’y est encore allé !

      « Au bout de la grande mer, il y a une terre, assurément, j’y étais avec mon maître Sirius, et des montagnes au-delà desquelles s’étend encore une mer qui rejoint le lointain Orient ! Nous sommes allé naviguer sur ces mers, et nous avons rencontré des habitants, Les Maoris, où nous avons fécondé quelques filles, puis nous avons fait connaissance des Fujiens, et ensuite des Aborigènes, leur redit il.

      La croyance que la mer s’arrête, et que si on s’y aventure, on tombe dans le néant ou les profondeurs infernales, c'est une fabulation ! Ces croyances ont été inventés par les hommes d’Église, qui ne pouvaient répondre aux interrogations des marins. C’est pour cette raison que personne n’a encore osé tenter l’aventure vers l’Ouest ! »

     Il leur explique les montagnes, les plaines...  Telle celle de Durandalem qui a été, il y a longtemps, creusée par un glacier qui usait la roche en glissant. Il leur parle aussi des différences de température suivant les contrées. Plus on va vers le Nord, et plus il fait froid, mais quand on est tout au Nord, on ne peut qu’aller vers le Sud !

      L’heure du repas approche. Jacou annonce que cet après-midi, ils feront de la course, afin de muscler leurs jambes. Après le repas, le petit trot et la sieste, ils s’équipent. Un pagne, vu qu’ils vont sortir de l’enceinte. Et pour protéger leurs pieds, Josette et Josiane ont préparé des chausses aux semelles renforcées prévues pour la course.

      Et Dillon en tête, les voilà partis pour faire le tour des collines autour de Durandalem.

     Pendant ce temps, Jacou a préparé Chantal.  Il va l’emmener à la caverne, afin qu’elle aussi soit initiée au pouvoir de communication mentale.

    Pendant que les garçons courent, longeant des champs que les paysans ensemencent, ces derniers se demandent bien quelle est cette troupe à moitié nue qui court ainsi dans les collines !

     Après un après-midi à courir, ils ont parcouru bien six lieues, à travers les champs, les bois et les prés, aux alentours du village. Ils arrivent à l’école, fatigués, hors d’haleine, les jambes lourdes, et vont prendre une douche revigorante avant d’aller dans la salle de sudation.

     Jacou est revenu avec Chantal. Après son inhalation, elle dort.

     Marianne et Mariette se préparent à masser les cuisses et les jambes des garçons. Josiane et Josette s’y mettent aussi, ainsi que Manon.

     Nos coureurs sont dans un tel état de fatigue qu’ils ne pensent pas à solliciter les filles pour autre chose. Après les massages, ils sont réunis autour du coin des boissons, à boire des boissons énergétiques. Ils en ont besoin !

     Le repas du soir est servi. Chantal arrive à point pour manger, un peu étourdie, et répond, mentalement, difficilement aux questions qui lui sont posées. Une fois nourrie, cela va mieux, et elle est opérationnelle pour aider Manon à débarrasser.

     Nouvelle importante : Jacou leur annonce que l’école va faire une journée « portes ouvertes ». Tout le village est invité, ainsi que les familles de tous les habitants de l’école. Ce sera dans deux jours.

      La journée de demain sera consacrée à la préparation de la manifestation. Donc pas de cours le matin, et pas d’entraînement l’après-midi. Les jumelles demandent aux garçons de se présenter devant elles. Elles ont besoin de leurs mensurations pour fignoler les habits festifs qu’elles ont cousus pour cette journée « portes ouvertes ». Chacun peut disposer maintenant d’un peu de temps, avant d’aller se coucher.

     Josiane et Josette, accompagnées par Manon et Chantal, rejoignent les jumelles dans leurs quartiers, pour les aider à terminer les habits, Quelques garçons, émoustillés par la poitrine proéminente de Chantal, aimeraient bien la voir de plus près. Mais ce soir les filles restent sérieuses, elles ont du travail.

      Il est bientôt l’heure pour tout le monde de se coucher. Anatole fait sa ronde, et, allant dans ses quartiers, il passe devant ceux des jumelles affairées à la couture avec les autres filles. Il entend des rires, elles ont l’air de prendre plaisir à ce qu’elles font !

      Mentalement, il leur souhaite, l’une après l’autre, une bonne nuit. Elles répondent de la même manière et lui souhaitent une bonne nuit aussi.

 

Préparatifs

 

     C’est le jour des préparatifs !  Les garçons descendent devant l’école. Ils ont revêtu une tunique, car ils attendent Michel et Émile qui doivent arriver avec une charrette pleine de planches.

     Le portail Est grand ouvert, la charrette arrive, les garçons déchargent les planches, des tréteaux, et quelques tables que Michel a fabriquées. Une fois la charrette vidée de son contenu, Michel et Émile repartent.

      Les garçons ferment le portail, et comme le soleil est généreux ce matin, ils enlèvent leurs tuniques pour profiter sur tout leur corps de ses rayons bienfaiteurs. Les planches et les tréteaux serviront à confectionner une grande table de banquet, ainsi que des bancs pour asseoir cent convives demain au repas de midi. Les garçons se mettent au travail.  Après avoir exécuté ses tâches matinales, Anatole vient les diriger, il sait comment faire.

      Dans le courant de la matinée, une grande table est installée, suffisante pour accueillir tous les convives. Les garçons sont contents d’eux !

      Child arrive pour livrer les plats préparés pour ce midi. Manon arrive, dans sa tunique comme d’habitude. Chantal aussi a enfilé une tunique, pour prendre livraison des plats. Manon la présente à Child. C'est elle qui l’aide dorénavant pour les repas.  Child repart. Le portail refermé, Manon le verrouille. Dorénavant plus personne ne peut entrer sans se faire ouvrir en actionnant la cloche. Elles vont donc vers le bâtiment. Les garçons leur donnent un coup de main pour porter les plats jusqu’à la table où ils vont bientôt manger.

      Et ils les débarrassent prestement de leur tunique, faisant bondir les seins de Chantal, qui en rit !

     Le repas terminé, Manon et Chantal débarrassent le tout vers l’office et nettoient la vaisselle.

     Dillon aimerait bien passer un moment avec Chantal, ses gros seins lui plaisent beaucoup ! Il lui donne donc rendez-vous dans une pièce du fond, ce qu’elle accepte avec plaisir : elle a vu l’anatomie de Dillon !

     La sieste aujourd’hui est facultative. Alix veut bien aller dans son lit, mais seulement si Josiane le rejoint ! Josiane est toute jouasse de faire la sieste avec Alix.

     Il en est de même pour Charles et Josette.

      Le Borgne voudrait que Manon lui masse le poignet, et il l’invite dans son lit.

      Marianne, elle, s’invite dans le lit d’Achille, et Mariette vient dans le lit de François.

     Les autres garçons, Xavier, Armand, Gabin, Hugues, Joseph, retournent dehors prendre le soleil.

Les portes ouvertes de l’école

 

   

     Il fait à peine jour, en ce début avril. La cloche a sonné sept heures.  Les oiseaux gazouillent à tue-tête depuis un petit moment, le soleil devrait être présent aujourd’hui.  Jacou se réveille.

     Ce jour ne sera pas comme les autres !  Il fait le tour de la bâtisse, réveille les garçons et les filles. Manon prend rapidement une douche et prépare le petit déjeuner, plus copieux ce matin, au vu de l’activité prévue.

     Georges aussi est là, il va nettoyer son atelier pour le faire visiter.

     Après s’être sustenté, chacun met la main à la pâte ! Armand, François, Gabin et le Borgne s’attaquent au rez-de-chaussée, notamment au nettoyage de la réserve de charbon et de la pièce où se trouvent les chaudières. 

      Ils s’amusent à se dessiner sur le corps avec les morceaux de charbon. Ils s’amusent, mais ils sont efficaces ! Les chaudières sont lustrées, Anatole vérifie tous leurs réglages de façon qu’elles fonctionnent sans la moindre anicroche. Le sol est balayé, puis lavé à grande eau, raclé, séché.  Ce coin de la bâtisse est propre ! Les quatre garçons vont donc prendre une douche, tous les quatre ensemble, se frottent mutuellement, avec des érections à la clé, mais l’heure n’est pas au plaisir de la chair ! Une fois séchés, ils entreprennent le nettoyage du rez-de-chaussée.

     Josiane et Josette sont chargées des linges. Les draps, les serviettes et le reste, tout doit être propre ! La buanderie est rangée, tout est plié de façon impeccable. Les quartiers de vie des cousines sont nettoyés, pas un grain de poussière ne traîne ! Elles nettoient ensuite les quartiers de Manon et Chantal, et les douches du rez-de-chaussée. Les quartiers des jumelles sont remplis des habits que chacun enfilera. Confectionnés sur mesure, ils seront seyants pour toutes et tous !

     Manon et Chantal s’occupent de l’office, où tout doit être trié, classé, rangé, les piles d’assiettes bien alignées, les fourneaux briqués. La salle à manger est elle aussi passée au peigne fin.

     Alix, Xavier et Charles nettoient la salle de sudation, ainsi que les abords du bassin de kaolin.  Il faut frotter les murs, les bancs, les sols, nettoyer les pierres et le foyer de chauffe, avant qu’Anatole ne remette la salle de sudation en fonction.  Il faut qu’elle soit opérationnelle à l’ouverture des portes !

      En attendant de passer à l’habillage, les jumelles nettoient les pièces du fond. Les literies sont mises à neuf, les douches sont briquées. Achille, Hugues et Joseph se chargent des dortoirs, toutes les literies sont changées, les quartiers de Dillon sont nettoyés. Tous les dortoirs sont d’une propreté exemplaire ! Tous s’appliquent à donner à leur école le meilleur d’eux-mêmes. Jacou et Dillon aménage le cabinet de Jacou…  La bâtisse est maintenant propre comme un sou neuf !

     Tout le monde se retrouve dehors.  On parachève la disposition des tables pour accueillir les convives. Anatole termine la cambuse où seront stockées les victuailles que Child et Émile ne sauraient tarder à livrer. 

     C'est qu'ils ont tous travaillé d’arrache-pied, villageoises et villageois, pour préparer toutes les denrées, toutes les boissons nécessaires pour la fête !

     Ainsi, P’tit Louis a confectionné beaucoup de miches de pain, son four a tourné jour et nuit ces derniers jours...

     Anatole signale que la charrette d’Émile arrive. Alors, tout ce monde nu se précipite dans le bâtiment. Restent Anatole et Dillon qui enfilent leur tunique pour accueillir les fournisseurs. Au rez-de-chaussée, Marianne et Mariette habillent les garçons. Georges a amené ses plus beaux habits et les enfile prestement.

      Les garçons sont magnifiques, dans leurs habits chatoyants de soie et de cachemire. Des couleurs vives assorties. Il n’y en a pas deux pareils mais ils sont tous aussi beaux les uns que les autres !

      Un pantalon ample, ne serrant pas les attributs des hommes, une vareuse souple sur un maillot de peau, font des garçons les plus beaux hommes que l’on puisse voir par le Monde !

     Les filles sont habillées d’une longue jupe, fendue sur le côté, permettant tous les mouvements. Jupe surmontée d’un boléro ajusté mettant en valeur leurs belles poitrines, mais sans décolleter l’avant outre mesure.

     Child et Émile ont fini de décharger le contenu de la charrette. Tout est stocké, rangé dans la cambuse, et ils s’installent avec un pichet et deux verres après avoir mené les chevaux et la charrette au bout de l’enceinte.

     Anatole et Dillon rentrent s’habiller, tandis qu’apparait Jacou, dans un costume magnifique. Costume tout en nuances de bleu, un pantalon ample sous une toge, il est splendide !

      Il va saluer Child et Émile, il est temps d’ouvrir le portail, dès que tout le monde sera là, habillé et à pied d’œuvre. Jacou espère qu'un jour, on pourra tous vivre sans habits ! Il œuvre dans ce sens, et ce jour viendra !

     Enfin, le portail s’ouvre…

     Les premiers sont l’abbé Jean des Glandières, accompagné de Pierre, sur sa charrette, et de l’abbé Paul qui est assis derrière. L’abbé Jean et Pierre sont partis tôt de l’abbaye, ils ne voulaient pas arriver après tout le monde !

     Pierre, en voyant les filles dans leurs atours, ne peut s’empêcher de penser à sa dernière visite, et espère que peut-être, même aujourd’hui, il trouvera l'occasion d'un moment intime avec l’une ou l’autre d’entre elles...

     Avec Esther et mes enfants Ariston et Benami, je me présente au portail. Jacou m’accueille et me félicite pour ma participation efficace.

     « Les chaudières, toute la partie tuyauterie, l'eau, les douches, tout fonctionne à merveille, grâce à toi ! dit-il.

     - Et aussi à ceux qui étaient avec moi ! » lui précisé-je.

     Le Fernand arrive, avec ses nouveaux commis, des garçons de Naborum, Édouard, Jacques et Gildas, qui remplacent ses garçons et Dillon. François et le Borgne les accueillent et les emmènent pour une visite des lieux. Il apporte comme promis sa nouvelle eau-de-vie, qu’Anatole range précieusement dans la cambuse.

      Émile Gouvy, le forgeron de Hombourg, est accueilli par son fils Achille, qu’il trouve rayonnant et magnifique dans son bel habit !

     Venant tous deux de Tenquin, Roger Capes, maraîcher et père d’Armand, et Guillaume Holz, bûcheron et père d’Alix, sont accueillis par leurs fils respectifs.

     « Ma parole, tu es devenu un homme ! » dit Guillaume à Alix, qui en quelques semaines s’est métamorphosé ! Ils partent tous les quatre visiter cette bâtisse qui les impressionne.

     Richard Schaff, l’éleveur de bétail de Naborum est là, avec son épouse Carole de Saint-Saëns, et leur fille Nadège, la sœur de Hugues.

     Le père de Charles, Vivien Kauf, commerçant, de Naborum également, est venu avec eux. Ils ont de bonnes relations. Vivien avait confié l’éducation de son fils à Carole, qui enseignait les notions d’écriture et de lecture aux garçons Hugues et Charles, et à sa fille Nadège, Hugues et Charles les accueillent, et ensemble ils partent faire une visite de la bâtisse.   

     Nadège, se remémorant leurs premiers rapports sexuels ratés, ne sait pas quelle attitude elle doit avoir avec Charles. Mais après une courte discussion - Charles plaidant l'inexpérience - les deux amants frustrés décident de rester malgré tout bons amis.

     Michel arrive, et ses deux filles l’accueillent avec enthousiasme. Il constate qu’elles sont très belles dans leurs habits de fête ! Marianne et Mariette l’emmènent alors lui montrer où elles habitent, et quel est leur travail dans l’école.

     Louis Brett, l’ébéniste de Laudrefang, arrive accompagné de Jean-Louis Stamm l’aubergiste, venu avec son épouse Marie et Ingrid Leskigson, la serveuse. Anatole, le frère cadet de Louis, les reçoit avec Joseph, le fils de Louis, et Xavier, le fils de Jean-Louis.

     Quand Xavier revoit Ingrid, il lui sourit, sourire que la belle rousse lui rend volontiers, ils se souviennent de la soirée qu’ils ont vécue ensemble un moment. Le groupe va s’asseoir à table pour discuter et boire un pichet ensemble. Puis ils partent à la découverte des lieux.

     P’tit Louis Muller le meunier est là, accompagné de sa femme Berthe, de son fils Isabeau, de sa fille Jeanne, et du dernier, Grégoire, avec dans sa besace un grand pain surprise.

      Clovis Hune, l’éleveur de volailles, arrive aussi, avec Clothilde sa femme et leurs enfants Gérôme et Fabien.

     Denis Pepin, le rémouleur, est venu avec son épouse Béatrice, et sans sa chariote !

     Damien Fleich, le boucher de Naborum emmène avec lui sa femme Angel, belle-mère de Gabin, et aussi quelques terrines de sa fabrication. Son fils Gabin, heureux de revoir son père, met les terrines dans la cambuse, avant de les emmener à la visite du bâtiment.

    Ainsi arrivent petit à petit les habitants de Durandalem, qui pour la plupart ont participé à la construction de l’édifice.

      Les cantonniers, Pierrot Stein avec son épouse Gisèle et ses enfants Agathe et Félix, ainsi que Claude Stein et son épouse Marie, avec leur fille Diane sont là.

     Et même les sœurs Beten, Germaine et Gertrude arrivent, pour voir ce lieu de débauche !

     Les mères et frères et sœur des cousines ne sont pas là, ils sont en vadrouille avec le comte de Créhange.

     Line Hair, la femme de Georges le barbier, arrive avec Aline, sa fille. Georges leur montre son nouveau fief au sein de l’école, et leur fait visiter la maison.

     Le boucher Alvin Koch, son épouse Elvire, et les jumeaux Judith et Roger sont arrivés.

     Ainsi que Claude Kaas l’apothicaire, sa femme et leur fils Maxime.

     L’horloge sur le toit sonne douze coups. Il est midi, tous les invités présents sont ébahis par cette cloche qui sonne et donne l’heure, les Durandalemois sont déjà habitués à l’entendre, mais les invités extérieurs sont vraiment étonnés !

Toutes et tous se retrouvent attablés, Marianne, Mariette, Josiane, Josette, Manon et Chantal sont au service, Dillon s’occupe des vins, des vins de qualité, disponibles en grandes quantité. Child n’a pas lésiné sur ce point ! Jacou répond aux innombrables questions que posent les visiteurs. Ils ont été tous surpris, en ouvrant la porte de la salle de sudation, de la chaleur qui y règne.  Le bassin de kaolin intrigue aussi beaucoup de visiteurs, qui se demandent à quoi peut bien servir cette boue blanchâtre. Jacou propose que ceux et celles qui veulent essayer se retrouvent après le repas pour une séance de sudation. La nudité étant de mise, chacun pourra s’envelopper dans une serviette que Josiane et Josette mettront à leur disposition.

      La chaudière est aussi dans les discussions, ainsi que la machine à vapeur. J’apporte des réponses sur leurs fonctionnements, et sur le mécanisme qui fait tourner la machine à laver dans la buanderie. Machine qui en a épaté plus d’un et surtout plus d’une !

     L’horloge en intrigue plus d’un ! L’abbé Paul en tête, j’emmène toute une troupe dans le grenier pour dévoiler le secret de cette machinerie magique.

     Le banquet se poursuit, le vin coule à flots. Dillon se fait aider par Joseph et Hugues pour abreuver tout le monde. Child fait sortir son alcool. Beaucoup le trouvent fort, notamment l’abbé Paul, qui néanmoins en boit plusieurs verres sans se rendre compte qu’il s’enivre, sous les regards outrés des bigotes Germaine et Gertrude. Tout le monde reste assis, profite de cette belle journée ensoleillée, en buvant pour certains plus que de raison.

     Les jeunes enfants, Benami, Grégoire, Agathe, Félix, Diane, Gérôme, Fabien et Maxime s’amusent autour du bâtiment, c’est un superbe terrain de jeu.  À chaque fois, ils s’arrêtent aux tables pour chiper là une friandise, là un gâteau.

    Ariston, Nadège et Jeanne se connaissent. Elles ont plaisir à partager ces moments entre elles, se racontant leurs secrets.

     Josiane, qui a déjà fait signe à Pierre, s’en va dans la bâtisse, prétextant un changement de linge dans la machine à laver, Pierre la suit pour l’aider. Elle ne rechigne pas. C'est lourd, le linge mouillé !

 

     Ils sont de retour, Josiane boit une grande rasade d’eau, et Pierre un pichet de vin.

      « C’est qu’il fait chaud dans la buanderie ! » dit Pierre, le sourire aux lèvres.

      Mentalement, elle raconte leur rapport à Marianne, Jacou fronce les sourcils en regardant Josiane, mais sourit ensuite en croisant son regard. Il a suivi les pensées de Marianne et Josiane, et leur dit qu’il faut rester discret, surtout aujourd’hui !

     Puis Jacou envoie Chantal chercher la fiole réparatrice, certains convives ne sont plus eux-mêmes, et même le curé du village chante, faux, mais chante ! Elle revient avec la fiole de liquide jaunâtre, l’abbé Paul en boit un verre, et aussitôt reprend ses esprits, « Jacou est un grand sorcier » se dit-il. Quelques convives sont ainsi retapés, la gnole du Fernand a été appréciée !

     Tout le monde est joyeux, Jacou propose d’emmener celles et ceux qui le désirent dans la salle de sudation.

     Un groupe se forme : Isabeau et sa sœur Jeanne, Grégoire préfère rester avec ses copains, Claude et Rosine Kaas, laissant Maxime avec les autres enfants, Émile l’éleveur de Durandalem, Clovis sans Clotilde, Aline, la fille de Georges, Les jumeaux Judith et Roger les enfants d’Alvin le boucher, Denis Pepin et Beatrice, et Carole de Saint-Saëns, accompagnée par sa fille Nadège, Ariston, ma fille veut bien tester aussi, du moment qu’elle reste avec ses copines.

     Une fois arrivés devant la salle de sudation, tous doivent se mettre nu. Josette est là pour leur donner des serviettes pour s’en draper.  Ils peuvent se changer dans les douches, juste à côté. Isabeau veut y aller tout nu, il n’est pas pudique. Sa sœur Jeanne veut aussi, avant de se raviser, voyant ses copines Ariston et Nadège en serviettes. Émile préfère une serviette, il craint des réactions ostentatoires de son corps, il y pense déjà. Denis Pepin et Béatrice, Claude et Rosine Kaas, s’enveloppent. Carole aussi s’emballe dans une serviette, ainsi qu’Aline et Clovis. Elvire et Roger s’emballent à leur tour. Jacou se munit d’une serviette, pour ne pas choquer, et tous pénètrent dans la salle. Une chaleur intense les envahit.  Il leur est conseillé de s’asseoir et de ne pas bouger, et de respirer lentement, sans gonfler les poumons.

     Très vite, la serviette est trop chaude, et Carole l’enlève. Du haut de ses cinq pieds dix pouces, sous sa chevelure noire, elle dévoile un corps superbe de quarante ans, une belle poitrine et de magnifiques tétons, gonflés par la chaleur. Son bas-ventre est glabre.

      Nadège alors enlève aussi sa serviette. Ses longs cheveux blonds retombent sur ses épaules, son corps d’adolescente de quatorze ans est déjà bien formé - cinq pieds dix pouces - avec des petits seins tout ronds et des petits tétons. Sa jolie toison blonde naissante est à peine visible.

     Ariston, qui a vraiment trop chaud, se lâche aussi. six pieds, avec une magnifique chevelure noire qui descend sur son dos. Son corps, charpenté comme celui d'une adulte, alors qu’elle n’a que quatorze ans, arbore de beaux seins ronds, fermes, avec des tétons fins, et une toison déjà bien noire lui couvre le pubis.

     Jeanne, pour ne pas être en reste, tombe également la serviette. Brune comme son frère, de cinq pieds neuf pouces, elle est déjà complétement formée à quinze ans. Ses seins pointent en avant, terminés par des tétons pointus. Son ventre légèrement rond est tout mignon, et une magnifique toison brune orne son bas-ventre.

     Aline, un peu gênée, tombe néanmoins la serviette. La rousse de dix huit ans, cinq pieds sept pouces, a un corps splendide, des seins comme des melons qui tranchent avec son corps fin. Sa toison rousse presque rouge est superbement sculptée, et de longues jambes prolongent ses petites fesses fermes.

   Judith, sans gêne, a enlevé sa serviette dès qu’elle est entrée. Une grande blonde de vingt-et-un ans, de six pieds, aux yeux bleus. Un corps fin orné de deux splendides seins terminés par de petits tétons tout roses, une toison blonde et fournie, et de longues et fines jambes qui lui donnent une silhouette élancée.

     Rosine Kaas décide d’enlever aussi sa serviette. La belle rousse aux yeux verts, de cinq pieds cinq pouces, affiche son corps de trente ans, superbe, bien charpenté, avec de magnifiques seins hauts et fermes et de superbes tétons rouges, un ventre plat et une splendide toison rousse frisée.

     Béatrice suit le mouvement et, pour la première fois de sa vie, se montre nue devant les autres. C’était jusqu’à présent réservé à son mari Denis. Blonde de quarante-et-un ans aux cheveux courts, elle est bien en chair, pas grande, cinq pieds quatre pouces, les yeux bleu azur, des seins bien volumineux et bien droits, terminés par des tétons pointus, une toison blonde épaisse, des fesses rondes et de bonne cuisses sur des jambes potelées. Elle n’éprouve aucune gêne à se dévoiler.

     Son mari Denis, lui, est un peu gêné que tout le monde profite de la vue de sa femme, lui qui en avait l’exclusivité ! Il tombe alors aussi la serviette, et se montre à tout le monde, debout. C’est un homme de quarante ans, petit et trapu, cinq pieds cinq pouces, des cheveux blonds courts et des yeux vert, un poitrail musclé qui surplombe de beaux abdominaux, une toison dorée.

      La vue de ces magnifiques femmes et de ces jeunes créatures qui se dévoilent devant lui émoustille Émile. Depuis qu'il a regardé Béatrice, Carole, Aline, Rosine, Nadège, Ariston et Jeanne, il reste bien emballé, sa serviette sur ses cuisses. Isabeau, dix neuf ans, est grand, au moins six pieds, les cheveux brun foncé. Il est à l’aise, il prend souvent des bains avec sa sœur, et leur nudité leur est familière. Il a un beau corps, musclé par tous ces sacs de farine qu’il transporte au moulin. Sa toison pubienne abondante et brune cache en partie ses attributs.

     Aline l’observe avec plaisir.  C’est la première fois qu’elle le voit nu, cela lui plaît, et elle sourit en le regardant. Il lui rend son sourire, sans oser trop la regarder. Il sent comme des picotements dans le bas-ventre, et ne voudrait pas que cela se voie.

    Clovis à son tour dévoile son corps. Sa petite taille de cinq pieds n’altère pas l’harmonie de l’ensemble. Un homme fin de trente ans, blond aux yeux bleus, pas très musclé et une toison blonde sur son bas-ventre. Il admire la plastique de ces corps féminins dévoilés, sans réaction ostentatoire pour sa part. Il les regarde et sourit. Carole lui rend son sourire.

     Roger, le frère jumeau de Judith, enlève sa serviette aussi. Il ressemble à sa sœur, à quelques détails près. Un peu plus grand, six pieds quatre pouces, un corps tout fin, un poitrail couvert de poils blonds et des tétons tout roses comme sa sœur. Un ventre plat orné d’une toison blonde abondante. Il a de longs bras et de longues jambes.

   Jacou enlève aussi sa serviette. Il est bel homme, âgé de quarante cinq ans, d’une taille de six pieds trois pouces. Une chevelure courte légèrement grisonnante. Son corps est fin et quelque peu musclé. Carole regarde ce corps d’homme mûr qu’elle trouve magnifique, sourit à Jacou, mais ne dit rien.

     Claude, voyant que tout le monde ou presque est nu, tombe la serviette. Roux aux yeux verts, comme Rosine son épouse, il mesure cinq pieds huit pouces. À quarante ans, il est dans la force de l’âge. Son corps est puissant et velu, et son pubis est recouvert d’une touffe de poils roux très longs et frisés.

     Au bout d’un bon quart d’heure, tous sont en nage, Jacou dit qu’il est temps de sortir. Chacun se recouvre, et tous se dirigent vers la douche. Après la douche, Jacou leur propose un bain de kaolin, mais personne n’est tenté, la sudation les a quelque peu épuisés. Émile sort le dernier, gêné, toujours en érection, et reste emballé jusque sous la douche, où il tourne le dos aux autres. Il espère que sa proéminence va se calmer. Finalement, avec l’eau, elle se calme... Josette lui tend une serviette dans la douche pour se sécher.  Puis tout le monde se rhabille, et le groupe rejoint les convives, sous le soleil de l’après-midi. Sur les conseils de Jacou, tous vont se désaltérer : la sudation fait perdre beaucoup d’eau, et ils ont grand soif !

     Ariston me raconte sa séance. Sa peau est toute douce au toucher, et elle se sent apaisée. Elle, Jeanne et Nadège conviennent de se revoir - pourquoi pas à l’étang - dès que sera venu le temps de la baignade. Et si Nadège veut passer quelque temps à Durandalem, elle sera la bienvenue ! Elle demande à Jacou si elles pourront revenir prendre une séance de sudation. Il lui répond qu'il est d'accord, qu’il organisera cela. Toutes contentes, elles retournent à leurs discussions.

     Quelques convives voudraient prendre une douche chaude. Ils ne connaissent pas ce procédé, ils aimeraient essayer. Jacou est d’accord. Et plusieurs d’entre eux vont tenter l’expérience ! Josiane et Josette les accompagnent, fournissent des serviettes, et les attendent. « Le savon est dans de petites fioles, dans chaque douche. » leur disent-elles.

     Ils reviennent, propres et ravis, rafraîchis malgré la chaleur de la douche, et demandent à revenir, tellement c’est agréable, une douche !

     À la suite de quoi, avec Jacou et Michel, nous proposons de construire, dans le village, des douches collectives, pour que chacun puisse s’y laver et en profiter ! L’idée est applaudie.

     Elles pourraient se situer à côté de la salle d’armes de Dillon, mais il faudra construire un système de chauffage et prévoir une nouvelle réserve d’eau pour cela. En attendant, Jacou propose d’ouvrir les douches aux habitants, une fois par semaine.

     Le jour reste à définir. Il ne faut pas que cela interfère avec l’enseignement des jeunes.

     Berthe, l’épouse de P’tit louis, ayant vu la machine à laver, me demande si un tel système ne pourrait pas être installé chez eux. Le moulin fournirait l’énergie pour la rotation ! Ce serait, pour elle et pour Jeanne, un gain de temps appréciable. P’tit Louis et Isabeau sont souvent pleins de farine, et le nettoyage de leurs tenues n’est pas aisé.

      La farine mouillée, ça colle !

      Je trouve l’idée excellente, je lui promets de me pencher sur la question. Mon épouse Esther saisit l'occasion :

       « Quand même, une douche et une machine à laver, tu pourrais installer ça chez nous aussi !  Je lui promets que ce sera mon premier travail, dès que j’aurai fini Durandal !  

     - D’autant que la forge est juste à côté, lui dis-je.  l’eau chaude ne sera pas un problème ! Il suffira de chauffer un peu d’eau plus fort pour obtenir de la vapeur, pour la rotation du tambour.  Et cela permettra aussi de mécaniser le soufflet de la forge ! ».

      Elle est ravie.

     Les convives sont rassasiés, enchantés de leur visite. Mais ils ne pourront pas, comme certains le suggèrent, venir à leur guise.  

     « En temps normal, le lieu est clos, et nul ne peut y pénétrer sans mon aval ! précise Jacou. C'est pour préserver la qualité de l’enseignement... » Jacou préviendra Child des jours où cela sera possible.

     L’heure tourne. L’horloge sonne six coups.

      L’abbé Jean et Pierre repartent, ils ont deux lieues à faire jusqu’à l’abbaye. L’abbé Paul, parfaitement remis de sa cuite de midi, rappelle à ses paroissiens que la messe a lieu demain matin, à la chapelle. Il repart avec Pierre qui le déposera au village. Germaine et Gertrude alors lèvent le camp. Les commères auront de quoi raconter demain à la chapelle !

     Roger et Guillaume aussi ont du chemin à faire jusqu’à Tenquin, ils prennent congé, embrassent leurs fils, ils sont fiers d’eux.

      Un à un, les convives repartent. Richard, Carole et Nadège reprennent la route, en chariot, avec Vivien. Damien les suit, sur son cheval. Mais avant de partir, Carole prend Jacou en aparté, lui demande si elle peut le consulter, elle a des douleurs dans le dos. Jacou accepte avec plaisir, et veut bien la recevoir un après-midi pendant l’entrainement des garçons.

      Rendez-vous est pris pour le lundi suivant, dans deux jours, en début d’après-midi. Nadège embrasse ses amies, et souhaite les revoir très bientôt.

     Jean-Louis, son épouse Marie, Ingrid et Louis repartent vers Laudrefang, à pied. Ils ont une petite demi-heure de marche pour arriver à leur village.

     Le Borgne, François et Dillon discutent encore un moment avec leurs remplaçants, Édouard, Jacques et Gildas, qui sont tous trois hébergés par le Fernand, dans la grange des frangins.  Ils sont contents de travailler pour le Fernand, et remercient les trois garçons soldats de leur avoir donné cette chance.  Le Fernand dit que ce sont de bons travailleurs, Édouard se débrouille bien sur les marchés. Il pense les embaucher définitivement. Il sait que ses fils vont partir avec Dillon dès que leur formation sera terminée.

     Et tous les quatre prennent congé. Le Fernand remercie vivement Jacou pour cette journée et pour tout ce qu’il fait avec Dillon pour ses fils.

     Je repars aussi avec Esther, Ariston et Benami, qui a un peu mal au ventre. Le gourmand s’est empiffré de gâteaux et d'autres choses délicieuses pendant et après le repas avec ses copains et copines.

     P’tit Louis, Berthe, Isabeau, Jeanne, Grégoire, Georges, Line et Aline Hair partent avec nous. En arrivant à hauteur du moulin, Berthe me dit : « Tu te rappelleras, Robert, pour ma machine à laver ! ». Je lui réponds que oui, dès que ce sera possible...  et je regarde Esther qui me sourit.

     Bientôt, il ne reste plus de convives, le crépuscule est là.

      Les portes sont fermées par Anatole. Manon, aidée par les garçons enfin nus, range toute la nourriture et les boissons dans l’office. Une armoire réfrigérée par un filet d’eau qui coule en permanence permet de conserver quelques temps les aliments.

     Les filles vont dans les quartiers de Marianne et Mariette déposer leurs beaux habits, et retournent dehors, enfin nues elles aussi, pour nettoyer les tables et ramasser ce qui traîne par terre un peu partout. Le démontage de ces tables sera fait demain matin, par tous, après le petit déjeuner. Enfin, les garçons et les filles vont se faire suer, après cette faste journée.

     Le repas du soir est frugal, chacun peut prendre ce qu’il trouve dans l’office. Il n’y a pas de service ce soir.

     Demain, la vie normale reprend, avec des cours le matin, et des entraînements l’après-midi.

     Josette, un peu chauffée par ce que lui raconte sa cousine, avec Pierre, demande par la pensée à Anatole si elle peut venir le voir quand il aura fini son service. Ce qu’il accepte, évidemment.

     Les jumelles aussi se sentent des envies, et invitent Joseph et Achille dans leurs quartiers.

     Jacou est content de cette journée. Et pour remercier Chantal pour son travail, il l’invite dans ses quartiers, dans son cabinet.

     Dillon, lui, s’invite dans les quartiers de Manon.  

     Josiane, encore tout émue par l’assaut de Pierre cet après-midi, se sent le besoin d’être consolée. Et pour qu'on la console, par la pensée, elle demande à Gabin et à Armand de la rejoindre dans ses quartiers.

      Le Borgne et François ont bien envie de jouer avec Hugues, et s’invitent dans son lit.

      Xavier et Alix, profitant de l’aubaine, veulent s’initier ensemble, aux jeux entre garçons, et Alix se retrouve dans le lit de Xavier.

La découverte du Naturium

 

    La cloche a sonné huit heures.  Tout le monde est à pied d’œuvre pour démonter et ranger les alentours de la bâtisse dans l’enceinte.  Le tout est rangé dans un coin de la réserve de charbon, la place est propre !

     Puis arrive l’heure des cours. Les jeunes continuent à se perfectionner en écriture.  Jacou dispose de quelques manuscrits prêtés par l’abbé Jean des Glandières, pour l'entraînement à la lecture et l’apprentissage du latin.

     Pour midi, Manon et Chantal ont sorti les restes du banquet d’hier. Il y a quelques bonnes bouteilles de vins de qualité à finir aussi, ce dont tous profitent ! Ils savent que Jacou a le remède en cas d’abus, mais ils restent raisonnables, et n’abusent pas de ces nectars. Les filles aussi aiment bien boire un peu, et ne s’en privent pas.  L’après-midi, après la sieste, cours de gymnastique !

     Michel a amené des espaliers qu’il a fabriqués pour l’occasion. Une dizaine, pour que tous puissent travailler simultanément. Et les jeunes enchaînent les pompes, les espaliers, les sauts à la corde, les équilibres sur planche, etc.

     Pendant ce temps, Jacou et Chantal se livrent à des expériences avec des plantes. Tous deux s’habillent pour aller cueillir quelques fleurs naissantes du printemps dans les collines au Sud de Durandalem, là où se trouvent les tourbières.

      Quelques-unes de ces fleurs ont des vertus que Jacou veut découvrir, et Chantal a une bonne expérience des plantes, elle a travaillé chez un herboriste.  Elle connaît déjà quelques recettes et mélanges étonnants.

     Jacou est content de sa disciple, et lui dit en rigolant que la bande de garçons est un terrain d’expérimentation idéal !

     Ils ont découvert une plante, qui pousse dans les tourbières.  Ses feuilles échancrées, une fois mouillées et chauffées, dégagent non pas de la vapeur, mais un gaz. Un gaz hautement inflammable, vu la flamme qui s’est dégagée l’autre jour, lors d’essais. Jacou a baptisé ce gaz du nom de « naturium ». 

      Après la cueillette, une fois de retour, ils décident de produire ce gaz, de le stocker dans une petite cuve étanche, à l’abri des flammes, et de faire quelques expériences.  Pour ce faire, mieux vaut prendre des précautions. Ils se protègent avec des habits de cuir qui leur couvrent tout le corps, et pour la tête, avec une visière que j’ai fabriquée, en verre souple et transparent, obtenu en faisant fondre du sable. Déjà, ils se rendent compte qu’en pressant le couvercle rendu étanche avec de l’étoupe, le gaz se comprime, et que la cuve devient plus fraîche. Ils ont découvert le moyen de faire du froid !

     Pour les garçons, une bonne douche, après cette exposition au soleil d’avril déjà chaud. Et la sudation élimine les toxines générées par les mouvements forcés des muscles.

      La séance de massages qui suit est très appréciée ! Dillon enseigne aux garçons ce que Jacou et les jumelles lui ont enseigné sur cette science, et aujourd’hui, c’est Joseph qui masse Dillon, son cobaye du jour. Ce qui lui permet de le reprendre, corrigeant quelques postures, quelques mouvements. Bientôt Joseph sera lui aussi un bon masseur !

  Dillon prévoit d’organiser un tournoi d’échecs un de ces soirs.  Encore faut-il qu'ils soient assez nombreux à mémoriser les règles de ce jeu ! Ce soir, donc, ceux qui maîtrisent bien les règles apprennent à ceux qui peinent encore.

     Au repas du soir, Jacou annonce la découverte qu’ils ont faite, Chantal et lui. Cela augure de plusieurs projets ! Mais pour l’heure, il est temps de se retirer, chacun sur sa couche, pour se reposer et dormir. Chantal sert une tisane de sa composition, qui aide à la méditation, et qui induit un sommeil réparateur.

Chapitre III    La vie  au village et  à l’école

 

 

- Les douches de Durandalem

-Le cannabis 

-Les cantonniers

-La douche

- La douche au moulin  

- Adèle Pferd

- Les douches communales.

- La soirée chez Child Germain                                                                                                                                                                         - Les cousins de Naborum  

- Le chalet de Michel 

- Aux douches communales

- Chez Child

- Les douches communales Ouverture 

- Le Fernand et ses commis

- L’utilisation des douches

- La visite à l’école

- Les Vikings

- Les bigotes

- Le livreur de charbon

- L’initiation des Vikings

- Les villageois aux douches 

- Yvonne Basin

- La fréquentation des douches communales

- Les copines

- Le pouvoir de voler

- Les douches payantes

- Les douches du Fernand

- Aux douches communales

- L’hospice des Œuvres de Naborum

- Les travaux dans les douches 

- Les essais d’insonorisation  

- La Confrérie du Blauersland

- Le programme des douches

- Le rasage des pubis

- Les tailleurs de pierres 

 

Les douches de Durandalem

 

 

     Je commence à travailler sur les projets que j’ai promis de réaliser lors de la journée des portes ouvertes de l’école. Je me rends chez Michel, et ensemble, nous dessinons les plans des douches collectives que nous installerons à côté de l’auberge, un peu plus haut dans la colline.

     Chaque habitant pourra venir prendre une douche. Il faut donc qu’elles soient en nombre suffisant pour cela ! Nous optons pour six cabines individuelles assorties chacune d'un vestiaire, pour préserver l’intimité de chacune et chacun.

      Le mieux serait que les murs soient en pierre. Les contacts que nous avons avec les maçons de Mettis nous aideront à finaliser le projet. Pour l’heure, il faut une réserve d’eau, et de quoi la chauffer. Je conçois donc une chaudière, qu’il faudra alimenter en charbon, et qui chauffera suffisamment d’eau pour que six douches puissent fonctionner simultanément. Il faudra que quelqu’un s’en occupe ! Cette réserve d’eau, en amont sur la colline, sera alimentée par le réseau d’eau du village que j’ai conçu et installé il y a quelque temps.

      Il y a aussi le projet pour P’tit Louis et pour moi, deux chaudières plus petites, et deux tambours pour Esther et pour la Berthe du P’tit Louis, qui attendent leurs machines à laver.

     Un autre projet, c’est de doter l’auberge des mêmes améliorations. Michel va s’occuper de contacter les maçons de Mettis, par le biais de l’abbaye des Glandières, reliée à l'évêché de Mettis par un réseau de coursiers à cheval. Il faudra aussi envoyer un coursier à Mousson pour commander des tuyaux et des pommeaux.

      Dans la forge chez moi, la Durandal est en cours de finition. J’ai demandé aux jumelles, sculptrices sur bois émérites, de me faire le moule du pommeau, dans un bois dur d’ébène que leur fournira Michel.

      Dans la grande forge, je commence la construction des chaudières. Il me faut beaucoup de minerai de fer pour confectionner les chaudrons amenés à recevoir le charbon. Il reste quelques tuyaux de Mousson que nous n’avons pas utilisés dans l’école. Ils feront l’affaire pour commencer l'installation des douches et des trois systèmes domestiques en projet.

      Je dois aussi fabriquer des tambours pour les machines de Berthe et d'Esther et pour celle de l’auberge, ainsi que deux générateurs de vapeur : un pour ma forge, qui fournira aussi l'énergie pour faire tourner le tambour d’Esther, et l’autre pour chez Child.

      Enfin, je dois trouver un système qui permette d'utiliser le moulin à eau pour le tambour de Berthe. Tout cela prendra beaucoup de temps.  Je sollicite l’aide de Léon Iser, le forgeron de Laudrefang, qui accepte volontiers de venir à mon secours pour tous ces projets.

 

     A l’école, trois cours sont au programme.

     La matinée commence avec des cours de Langue, et les garçons enchaînent ensuite sur les calculs et les mathématiques. Le dernier cours traitera de sciences naturelles, et particulièrement de botanique. Jacou explique aux garçons, et aux filles, qui les ont rejoints, les mystères et les propriétés des plantes qui poussent autour de nous.

      « Il y a par le monde, dit-il, d’autres espèces de plantes, toutes plus fascinantes les unes que les autres, mais nous nous en tiendrons à celles de nos contrées. » 

     Il parle des plantes que l’on consomme, les légumes, les herbes aromatiques. Il parle des arbres, dont la grande variété nous séduit, et des fruits que l’on récolte, mais aussi des vertus des feuilles des arbres, qui nous soignent et nous guérissent de beaucoup de maux. Il parle enfin de plantes spéciales connues de lui, celles qu’il expérimente, telles les trémulondes cueillies dans la caverne. Ou encore les plantes des tourbières, les frigidaires que Chantal et lui ont ramenées hier, et qui permettront des expériences très intéressantes augurant de grands progrès à venir.

      « Le "naturium", ainsi l’ai-je nommé, est un gaz qui s’échappe de cette plante, la frigidaire, si on la fait décocter puis bouillir. Et ce gaz, très inflammable, possède la propriété de se refroidir si on le compresse ! Imaginez-vous qu’en compressant le "naturium " on arrivera à conserver beaucoup plus longtemps les denrées qui s’altèrent à température ambiante. On pourra même faire de la glace, comme celle qui couvre nos étangs en hiver, et cela même en plein été ! »

    Les auditeurs sont stupéfaits par cette découverte !

     « On pourra donc rafraîchir un endroit clos qui en plein été, quand le soleil tape dur, est trop chaud pour y vivre ! Le plus difficile sera de conserver sous pression ce gaz, qui par nature est aussi très volatile ! »

     Puis il parle encore d’autres plantes, notamment d'une qui donne un grand pouvoir, un pouvoir inutilisé enfoui dans nos cervelles, mais que cette plante permet d’activer. Un pouvoir aussi étonnant que la transmission de la pensée.

      « Mais quel est donc ce pouvoir ? lui demandent les jeunes.

     - Il nous permettra d'effectuer des actions à distance, de déplacer des choses sans les toucher ! annonce Jacou sous un « wouaaaaa ! » général.

     - Mais tu as expérimenté ce pouvoir ? Tu sais t’en servir ? demande Dillon, vraiment intrigué. »

      Jacou lui répond que oui, il l’a déjà possédé, du temps de son Maître Sirius, qui le lui avait enseigné. D’autres pouvoirs aussi ! Mais ce pouvoir s’est dissipé, faute d'avoir été entretenu. Pour qu’il soit durable, il faut consommer une potion qui l’active.

     « Mais je me souviens toujours de la formule des dosages des différents ingrédients, formule que je tiens de Sirius. Et quand j’aurai réussi à composer cette potion pour ainsi dire "magique", toute personne qui en boira disposera de ce pouvoir, très puissant !  Il me manquait un ingrédient, une plante... Et c’est Chantal, en me parlant des propriétés étranges d’un végétal des tourbières, la vélonde, qui m’a remis sur la piste. Je la remercie grandement pour son aide précieuse ! »

    L’heure du repas approche. Le cours s’arrête là, mais Jacou a encore quelque chose d'important à dire :

     « Cet après-midi, je reçois une personne qui souffre de maux de dos, je lui ai promis d’essayer de la soigner, elle viendra donc dans mon cabinet. Je ne veux pas qu’elle vous croise nus, ni même qu’elle vous voie.  Alors, voici comment nous allons procéder : la sieste sera courte, et vous irez tous vous entraîner au tir à l’arc derrière le bâtiment, à l’opposé du portail. Ainsi, elle ne vous verra pas !

     Child sera là, avec son matériel. Dillon tu es chargé de l’accueillir quand il arrive.  Après le repas, toi et Anatole, vous l’aiderez à installer le matériel. Et vous vous entraînerez moins longtemps, de façon à faire la sudation plus tôt cet après-midi. Chantal, qui accueillera cette personne et me l’emmènera, viendra vous prévenir ensuite du moment où vous pouvez venir en salle de sudation et viendra avec vous. Dillon, bien sûr, toi et Anatole aiderez et raccompagnerez Child sans traîner ! Puis, après la douche, vous irez en salle de massage, où toutes les filles vous attendront pour une séance. Les filles, vous pouvez faire une sudation après le repas, et vous vous retrouverez toutes en salle de massage pour vous perfectionner mutuellement à ces techniques, en attendant les garçons. J’appellerai Chantal quand j’en aurai fini avec cette personne. Chantal ira l’accompagner jusqu’au portail, et ensuite viendra vous libérer des filles ! termine-il en riant et en faisant rire tout le groupe. Maintenant, dressons la table et mangeons ! »

    Jacou a volontairement gardé l’anonymat de cette personne.  Il s’agit de Carole de Saint- Saëns, la mère de Hugues, et que Charles connait très bien aussi. Il ne veut pas que son fils s’inquiète, ou que les garçons interfèrent dans ses soins.

    Après un petit tour de course et une courte sieste, les garçons sont à pied d’œuvre avec Child et ses trébuchets, pour une séance de tir sur cibles mouvantes. Joseph essaie, et arrive à toucher deux cibles lancées en même temps, en décochant deux flèches l’une derrière l’autre.

        Tout le monde, même Child, est épaté ! C’est vraiment le meilleur archer du groupe ! Tous progressent et touchent leur cible, sur les conseils de Child et de Dillon. L’entraînement est vraiment intéressant.

    Carole arrive, reçue par Chantal. Elle l’accompagne chez Jacou, puis va prévenir les garçons que l’heure de la sudation est arrivée.

    Les garçons rejoignent donc la salle de sudation après la douche, ils ont transpiré sous le soleil en bandant leurs arcs. Anatole propose à Child de laisser son matériel ici, il construira un abri pour le stocker. Ainsi, il n’aura plus besoin de se déplacer en charrette. Child dit que c’est une bonne idée, et quitte les lieux sur sa charrette vide.

    Les filles, après une sudation, sont en salle de massage. Elles se massent, bien sûr, apprennent des techniques de massage, mais aussi apprennent à connaître des points secrets en elles, que Jacou a enseignés à deux d’entre elles, Marianne et Mariette.

 

     Jacou reçoit Carole de Saint-Saëns, lui explique qu’elle ne verra pas son fils aujourd’hui, pour cause d’entraînement, et lui prodigue des soins complets, extérieurs et intérieurs, ainsi qu’une sudation et un bain de kaolin. Et Carole, qui est arrivée avec un mal de dos, repart guérie. Chantal va donc pouvoir libérer tout le monde.

             

      Et tout ce beau monde se retrouve à table. Ils sont tous affamés. Leurs efforts physiques pendant l’entraînement et les massages les ont aussi déshydratés. Et personne ne rechigne à aller se coucher.

     Manon et Chantal s’occupe de la vaisselle, tandis que Josiane et Josette nettoient les douches et la salle de sudation. Mariette et Marianne nettoient la salle de massage. Après leurs ébats communs, elle est bien sale ! Puis les filles regagnent leurs quartiers. Anatole fait le tour du bâtiment, vérifie que toutes les fenêtres soient fermées. Le ciel était déjà menaçant ce soir. Il pourrait bien y avoir une tempête dès cette nuit, ou demain matin. Il fait le tour des salles, éteint toutes les chandelles encore allumées, et descend vers ses quartiers. En passant près des quartiers des jumelles, il demande mentalement s’il peut venir leur souhaiter une bonne nuit. 

      Elles acceptent, bien qu’elles soient très fatiguées, mais à condition que ça ne dure pas longtemps, car elles tombent de sommeil ! Cela suffit pour Anatole !

Le cannabis

 

        Ce matin, après le passage des garçons chez Georges le barbier, Jacou reprend ses cours de botanique. Avec Chantal, il a trouvé les plantes qu’il cherchait, et les expériences sont en cours.

      « En ce moment, les plantes macèrent dans un jus spécial. Pour l'instant, je vais vous parler des plantes qui ont un effet psychique sur nous, en les mangeant, ou les fumant. Une de ces plantes, la Cannabis Sativa, venue des pays au-delà de la Grande Bleue, a été apportée par les Arabes lors de leur tentative d’invasion. Invasion repoussée comme je vous l’ai déjà dit par Charles Martel, le grand-père de Charles notre roi. Cette plante s’acclimate très bien dans nos régions, et, hormis son côté psychotoxique, elle a des vertus. Sa fibre permet de faire les cordages les plus résistants qui soient. Si vous fumez ses feuilles ou ses fleurs, vous vous sentirez différents, insouciants, et sans envie d’entreprendre.

      Cette plante peut calmer les angoisses, mais elle peut aussi les exacerber, cela dépend des personnes !  En fonction des doses, elle peut calmer les douleurs. Si je vous en parle ce matin, c’est parce que vous ferez, tous ensemble, l’expérience de goûter cette plante ! Vous la reconnaîtrez facilement, et vous en devez connaître les effets, bénéfiques ou néfastes selon le mode de consommation. »

     L’heure du repas est arrivée. Après le petit trot digestif et la sieste, les garçons vont faire du tir à l’arc. Tout le matériel est là. Child ne vient pas aujourd’hui, Mais Dillon reprend les essais sur cible mouvante, et charge les trébuchets.

     Après les exercices, la sudation, les massages, le repos, le repas du soir…

 

Les cantonniers

 

     Les cantonniers Pierrot et Claude Stein se sont attelés à une lourde tâche, celle d’installer un tuyau enterré qui recueille les eaux usées. Un tuyau qui traverse tout Durandalem, depuis la grande forge et l’école jusqu’après les écuries d'Émile, situées à l’orée du bois, à l’entrée du village.

     À cette orée du bois, ils ont installé une grande mare de décantation.  Ainsi, l’eau ressortira propre pour retourner à la rivière. À terme, toutes les douches que j’installerai dans le village seront raccordées sur ce tuyau.

      J’ai commencé la grande chaudière pour les douches, et celles de chez moi, de P’tit Louis et de Child. Léon m’apporte une grande aide pour la réalisation de mes projets, il m’est vraiment d’un grand secours ! Quand j’aurai fini les réalisations à Durandalem, j’irai à Laudrefang faire une installation similaire dans sa forge.  Il en est ravi !

 

     A l’école, ce matin est un grand jour !

     Tout le monde est dans la grande salle, les filles et Anatole aussi.

     Après avoir testé sur lui-même, tôt, Jacou est affirmatif :

     « J’ai réussi à retrouver, avec l’aide de Chantal, la formule pour la potion qui permet de déplacer les objets à distance ! Et en appliquant cette formule à la trémulonde, il s’avère que cette plante fonctionne aussi pour cela : déplacer les choses ! »

     Et il fait une démonstration, en soulevant une chaise, juste en levant sa main dans sa direction. Les garçons et les filles sont sidérés ! Puis il dit :

     « Au début, je n’arrivais pas à déplacer une personne ! Chantal, qui a bien voulu être mon cobaye, ne bougeait pas, et ne ressentait rien de mon geste envers elle. Elle était assise sur une chaise, et la chaise ne bougeait pas ! Je pensais que ma formule n’était pas au point. Chantal a voulu y goûter aussi, et elle arrivait, tout comme moi, à déplacer les objets.

      Mais, chose stupéfiante, elle a également réussi à me soulever, à trois mètres d’elle ! Je ressentais comme un bourdonnement en moi. J’ai réessayé sur elle, et là, cela a fonctionné ! Pour déplacer les personnes, il fallait donc que les personnes visées aient bu elles aussi cette potion...  Mais ce déplacement de notre corps par un autre, nous pouvons nous-mêmes le contrôler. J’ai demandé à Chantal d'essayer à nouveau de me soulever : elle n’y arrivait pas. Car le contrôle mental que je possède, et que vous possédez toutes et tous, bloque le processus à volonté. Vous avez le pouvoir de vous transmettre vos pensées, on ne peut donc vous déplacer contre votre gré. Cela fait trois heures que j’ai bu la potion. Je ne connais pas encore la durée sur moi de ce pouvoir, mais il est limité dans le temps.

      Je vais distribuer à chacune et à chacun une rasade d’un demi-canon, afin d’évaluer les durées de l'effet. Outre la durée du pouvoir, je vous demande de me signaler mentalement tous les changements que vous pourriez ressentir, comme un malaise, ou un étourdissement. 

     Maintenant, vous allez vous exercer, tester votre nouveau pouvoir. On se revoit en fin de matinée pour les comptes rendus. »

      Et chacun part de son côté.

      Anatole descend dans sa chaufferie, et essaie sur le charbon. Il arrive à soulever du tas…un bloc de charbon, juste un ! Pas très pratique pour charger la chaudière... Il essaie ensuite avec une pelle. Il l’enfonce, sans effort, à distance, dans le tas de charbon, parvient à la soulever pleine, et à la vider dans la chaudière. Voilà qui est déjà plus intéressant.  Mais il doit garder la pelle à vue, sinon elle choit ! Il essaie sur une grosse poutre gisant au sol, et arrive à la soulever sans problème.

      Josiane et Josette essaient sur le linge, et arrivent au même résultat. Un seul drap à la fois. Mais à elles deux, elles arrivent à poser, sur un grand drap déplié au sol, une grande quantité de draps et de serviettes, les unes après les autres. Puis elles parviennent à saisir mentalement les coins du grand drap et à les nouer ensemble, avant de réussir à soulever le tout.

      Le Borgne et François, eux, s’amusent à se faire déplacer mutuellement dans les airs. Ils parviennent à se synchroniser... Les voilà qui volent tous les deux ! Mais pour revenir sur terre, François a mal estimé la vitesse de descente, et le Borgne a atterri violemment sur ses pieds, se faisant bien mal aux chevilles !  Du coup, il a arrêté sa transmission. Et François, alors à près de deux mètres dans les airs, est retombé brusquement, se tordant une cheville. Et les voilà tous les deux, blessés, à appeler Jacou à leur secours !

      Les jumelles, dans leurs quartiers, aménagent les lieux. Elles déplacent les armoires, les lits, essaient plusieurs configurations, et tout cela sans se fatiguer, ce qui les épate et leur plaît beaucoup.

      Dillon en profite pour ranger son entrepôt d’armes. Il peut maintenant ranger en hauteur des objets lourds, tels que les coffres remplis d’épées. Cela lui fait un gain de place considérable ! Bon, il lui faudra de la potion pour redescendre cette caisse...

      Alix se mesure à Xavier, pour le contrôle d’un rondin, l’un à dix pas de l’autre. Chacun veut le tirer à lui. Le rondin est en suspension. Il vibre en émettant un grondement sous les influences contraires des deux garçons, mais ne bouge pas !

     Achille essaie de soulever Joseph, et il y parvient. Mais une fois décollé du sol, Joseph refuse, et retombe aussitôt à terre. On peut donc arrêter l’influence en cours. Mais attention à notre situation à ce moment-là : ne pas se trouver trop haut ! Ensuite, ils inversent les rôles, et arrivent aux mêmes résultats.

      Armand et Gabin font des essais de hauteur. Ils arrivent à monter jusqu' au-dessus du bâtiment ! Ils prennent bien soin de redescendre et de se poser en douceur. Ce qui est arrivé tout à l'heure aux frangins leur a servi de leçon.

      Manon aussi réaménage ! Dans l’office, elle peut ranger, d’une façon bien plus pratique, des armoires pleines de vaisselle, des armoires bien lourdes en bois massif, qu'elle n'avait jamais eu le courage de vider ou de déplacer.

      Hugues et Charles font des essais de vitesse. Ils ont pris des lances, et les envoient se ficher dans un panneau de bois. Ils constatent que les lances déplacées mentalement vont plus vite que lorsqu'ils les jettent avec les bras.

      Chantal et Jacou font des expériences de mélanges de produits toxiques à distance. Ils maîtrisent vite le remplissage et le vidage d’une fiole, ou d’une éprouvette.

     Jacou expérimente aussi le transport des deux blessés aux chevilles. Il les déplace depuis l’extérieur du bâtiment jusqu’à son cabinet, en passant par la fenêtre, à l’étage ! 

     Son diagnostic est formel :

     « Toi, le Borgne, tu as le talon droit cassé, et une entorse sur la cheville gauche ! Décidément, tu te blesses souvent...  Quant à toi, François, tu t’en tires bien. Avec une simple foulure de la cheville, tu peux encore marcher. Quelques jours de bandage avec une de mes pommades et il n’y paraîtra plus ! Mais toi, le Borgne, je vais te mettre un emplâtre sur le talon, et tu ne pourras plus marcher pendant quelques semaines.

     - Alors, dit le Borgne, ce sera François qui me portera à distance ! N’est-ce pas, François ? » François acquiesce, c’est la moindre des choses...

      Tout le monde se retrouve avant le repas, et toutes et tous racontent leurs expériences diverses. Chacun enregistre bien les possibilités et les limites de son nouveau pouvoir.

 

     Child est devant le portail. Manon et Chantal descendent en tunique pour réceptionner les denrées du repas du jour, puis grâce à leur pouvoir s’amusent à porter les plateaux jusqu’à l’office, par la voie des airs. Elles s’aperçoivent alors que le pouvoir est effectif même habillée ! elle en réfère à Jacou, qui trouve ceci très intéressant !

     Il en déduit donc que la trémulonde remplaçant la vélonde permet de déplacer des objets sans être nu !

      Mais après le repas, il s’avère que leur pouvoir est devenu inopérant. Jacou l’avait déjà constaté avant le repas, sur lui, tout comme Chantal. Ce n’est donc pas une question de nourriture ingurgitée après avoir bu la potion.

      François demande et obtient une fiole de potion.

     « C’est pour trimbaler mon frère ! Je le mets au lit, je me couche aussi...  Nous ne trotterons pas avec vous ! »

      Après la sieste, les garçons s’entraînent au lancer de javelot.  Leur cible, bien éloignée, doit être atteinte au centre ! Certains, encore insuffisamment musclés, n’arrivent pas à lancer aussi loin. « Il faudra bien, pourtant ! » leur dit Dillon. Après la sudation, Dillon demande donc à Jacou de faire fabriquer quelques agrès pour muscler rapidement les moins forts parmi les garçons.

      Jacou verra cela avec Anatole et Michel. J’interviendrai sûrement aussi dans leur construction.

     Ce soir, Jacou doit passer chez lui, au village, prendre quelques ingrédients. Il passera chez Child et demandera que je vienne avec Michel à l’école pour étudier la chose.

 

      Dans la soirée, Jacou vient à l’auberge. il voudrait nous voir, Michel et moi, au sujet de constructions pour l’école. Ma fille Ariston, qui est avec mon épouse Esther à l’auberge, vient me prévenir. Puis elle se rend au chalet de Michel pour le prévenir aussi. Je viens donc chez Child, avec mon fils Benami, et je bois un canon de vin de Child en attendant Michel.  Il arrive enfin, et Jacou peut nous expliquer ce dont il a besoin. Il a dessiné des plans pour des machines à développer des muscles, avec des contre-poids, pour les pectoraux, les bras, les abdominaux... Michel et moi nous concertons au sujet des matériaux à utiliser. et finalement, nous estimons que cela pourrait être installé la semaine prochaine, mardi 14 ou mercredi 15 avril. Jacou est satisfait !

     Je lui demande s’il ne pourrait pas prévoir un créneau de détente de sudation pour ma fille Ariston, pour sa copine Jeanne, la fille de P’tit Louis, et pour leur copine de Naborum, Nadège, qui viendrait aussi. Il me répond qu’il va y penser.  Si cela n’interfère pas avec l’école, il n’a rien contre !

       Jacou repart vers l’école. Il rapporte les denrées pour le repas du soir, ce qui permet à Child de s’asseoir avec nous et de nous faire déguster un nouveau breuvage, venu des contrées lointaines de la Calédonie du Nord, et distillé à partir de graines d’orge. 

La douche

 

     Ma machine à vapeur est installée dans la forge. Elle fonctionne bien, et le soufflet est automatisé.  L’eau chaude sera fournie par la chaleur de ma forge. Le système est en cours d’installation.

     À l’auberge, Denis Pepin est arrivé avec sa chariote équipée de la grande meule. il va aiguiser les couteaux de l’auberge, mais aussi les quelques haches et autres outils tranchants que Child a dans son échoppe.

 

  • La douche à la maison

 

       J’ai installé la douche dans ma maison.  Esther a l’honneur de l'étrenner ce matin.  Elle est aux anges, vraiment ravie. Tant du côté pratique, que du gain de temps de lavage du corps. C'est bien plus rapide qu’un bain ! « Je prendrai une douche tous les matins ! » décide-t-elle. 

      Ariston essaye à son tour, toute contente. C’est comme celle de l’école, qui l’avait impressionnée ! Puis elle fait venir son petit frère Benami, qui trouve ça génial, cette eau chaude qui lui tombe dessus !

     Je promets à Esther qu’elle aura bientôt cette machine pour laver son linge.

       Après le repas, Ariston apprécie l’eau chaude pour faire la vaisselle.  Je finis le tambour, je raccorde les engrenages sur ma machine à vapeur dans la forge, et j’amène le tuyau dérivé de la douche pour l’eau. Les premiers essais sont concluants. Comme ma forge est toujours en fonction, la douche et la machine à laver pourront servir à tout moment !

     Le premier essai réel de lavage de linge se fait dans l’après-midi, avec mes tenues de forgeron, bien encrassées de charbon et de suie.

      La rotation du tambour commence. Pendant une heure, je dois vérifier l’eau pour la pression de la vapeur et veiller au feu en-dessous pour générer l’eau chaude.  Et au bout de l'heure de rotation, mes frusques ressortent comme neuves !

      Cependant l’eau qui en ressort est bien noire, et je dois la faire passer par le bac de décantation dont je dispose derrière la forge.

      Esther n’en revient pas ! Elle qui passait des heures au lavoir à frotter, et tout cela pour obtenir des frusques encore bien grises, elle va gagner un temps précieux, propice à d’autres occupations moins astreignantes.

      Elle m’invite alors à l’aider pour suspendre les habits propres dans la chambre près de l’âtre, et il lui vient une idée bien agréable pour me remercier.

      Les enfants sont dans leurs chambres, à l’autre bout de la maison… Profitons-en !

 

La douche au moulin

 

      Je suis chez P’tit Louis, le meunier, pour installer la douche et la machine à laver que j’avais promises. Le tambour que j’ai installé chez lui fonctionne, grâce à l’énergie fournie par le moulin. Dans la semaine, j’ai aussi terminé les chaudières avec Léon. J’en installe une chez lui, qui fournira de l’eau chaude pour la machine à laver et la douche.

      C’était une promesse faite à Berthe. Cela fonctionne ! Mais pour faire fonctionner la chaudière, il faut suffisamment de charbon. Nous avons passé un accord avec Pierre, qui livre déjà le charbon des Glandières à l’école.  Il en livrera donc aussi à l’auberge, pour les douches collectives, chez moi, et chez P’tit Louis. En attendant ces livraisons de Pierre, pour les essais, Jacou accepte de nous en donner un peu. Cependant, Pierre devra livrer toutes les semaines plutôt que toutes des deux semaines, avant que j’installe des chaudières partout !

     C’est avec un grand plaisir que Berthe veut essayer la douche. Elle est tout excitée à l’idée d’avoir une cascade d’eau chaude sur son corps nu. Je lui explique le fonctionnement :

     « Il faut abaisser cette manette, de couleur rouge, et l’eau arrive par le pommeau au-dessus de toi.   Pour arrêter l’eau, il suffit de relever la manette. Si l’eau est trop chaude, tu peux abaisser plus ou moins la manette bleue, qui amènera de l’eau froide dans le pommeau. Ainsi, tu peux doser la température de l’eau à ta guise ! Mais je te conseille de régler le mélange eau chaude et eau froide avant d’aller sous le pommeau... Une eau trop chaude te brûlerait ! »   Berthe a bien compris le mode d’emploi.  Elle nous prie de sortir, P’tit Louis et moi, pour tester toute seule...

      Nous laissons donc Berthe se doucher.  Nous allons au moulin vérifier les engrenages qui entraineront l’axe qui fera tourner le tambour. Tout cela semble correct.  Avec la construction et l’installation des tambours à l’école, puis chez moi, j’ai maintenant acquis une certaine expérience ! P’tit Louis me dit qu’il est l’heure de boire une bonne rasade... Il a une bonne cervoise au frais dans la rivière, à côté de la roue à aube qui entraîne le moulin. Il envoie donc Isabeau chercher des pintes, et nous trinquons à la réussite des projets engagés.

     Berthe arrive, le teint écarlate. Elle a manifestement utilisé de l’eau bien chaude. À la question de P’tit Louis « Ça va, Berthe ? » Elle répond que oui, et qu’elle a volontairement utilisé de l’eau très chaude, cela a bien détendu sa peau un peu épaisse, et elle se sent bien mieux maintenant. 

      Isabeau, qui se trouve encore en tenue de travail, me demande si le tambour est opérationnel. Je lui réponds que oui, et qu’il ne manque plus que du linge pour essayer.  Berthe va chercher quelques tenues enfarinées de P’tit Louis et d’Isabeau, les introduit dans le tambour, et Isabeau se déshabille devant le tambour pour y enfourner ses habits.

      Et nu devant nous, il nous annonce « Maintenant, je vais prendre une douche ! » Il en rêvait depuis qu’à l’école, le jour des portes ouvertes, il y avait goûté. Le tambour étant verrouillé, P’tit Louis enclenche la rotation et l’arrivée d’eau chaude. Et tout ce linge blanc commence à tourner, devant Berthe ébahie par ce qu’elle voit. Vu la consistance de la farine, au bout de quelques instants, je lui conseille de vider l’eau du tambour et de remettre de l’eau propre, s’il ne veut pas faire de la colle, en faisant attention à ne pas dépasser le niveau indiqué ! L’eau qui coule du premier bain est comme du lait ! Je suggère à P’tit Louis d’installer une cuve de décantation qui récupère l’eau du tambour, pour ne pas risquer de blanchir la mare de décantation en aval.

     « Bonne idée ! Je vais demander à Michel de me fournir quelques madriers et planches pour la construire. »

      Anne veut profiter de la douche de son frère pour y aller aussi. Mais Isabeau lui demande de ne pas se frotter à lui, il craint d'avoir des réactions qu’il ne voudrait pas qu’on interprète mal ! Anne comprend, elle ressort donc.  Elle attend qu’il ait fini pour y retourner, avec son petit frère Grégoire.

      Après deux changements d’eau, les habits ressortent impeccables. Berthe est vraiment contente. « Merci Robert ! Me dit-elle. Ça va me changer la vie...  Je t’ai préparé un gâteau dont tu me diras des nouvelles ! »

     Avec la satisfaction d’avoir rendu service, et celle du travail bien fait, je rentre chez moi, avec le gâteau de Berthe.  Nous le goûterons ce soir. Et Berthe, qui a vraiment apprécié la douche, propose à P’tit louis de prendre lui aussi une douche…avec elle. P’tit Louis a compris que Berthe ne se soucie pas que de la propreté de son époux.  Il accepte volontiers !

 

Adèle Pferd

 

     C’est la fin de l’après-midi. Alors qu’il s’occupe de nourrir les chevaux, Émile Pferd aperçoit, de loin, deux personnes semblant se diriger à pied vers son écurie.

      Tandis qu'elles s'approchent, il pense reconnaître Adèle, l’épouse de son frère jumeau Rémi, bien qu’il ne les ait pas vus depuis des années. Et le jeune homme qui l’accompagne pourrait bien être son fils, Nestor, qui aurait donc bien grandi ! 

      Les voilà tout près... En effet, c'est bien Adèle ! Elle serre Émile dans ses bras.  Elle a l’air fatiguée, les traits tirés, mais elle est manifestement très heureuse de le revoir.

     « Eh bien ! te voilà un homme ! dit Émile à son neveu Nestor qui sourit :

     - Oh oui, j’ai dix neuf ans maintenant !  Et ils s’enlacent fermement.

     - Vous n'êtes venus que tous les deux, ou bien Rémi est passé chez Child ?  Adèle fond aussitôt en larmes. Émile pressent qu’un drame a dû se produire.

     Alors, elle lui explique :

     - Figure-toi que Rémi est parti...  Il nous a abandonnés, il y a déjà deux ans. Il s’est laissé séduire par une harpie. Une jeune et riche héritière d’un père qui venait de décéder.  Et il est parti de Mettis avec elle. Nous n’avons plus jamais entendu parler de lui ! 

     Depuis deux ans, nous survivons tant bien que mal. Et pour payer un loyer exorbitant, nous avons dû vendre le peu d’orfèvrerie que Rémi nous a laissé, et nous travaillons à droite et à gauche. Le propriétaire de notre logis se venge de Rémi, qui l’a laissé tomber, alors qu’il lui faisait gagner beaucoup d’argent avec son talent d’orfèvre.

      On ne payait pas de loyer, le logis était prêté à Rémi. Mais depuis qu’il est parti, nous devons payer un loyer, le propriétaire ne cesse d’augmenter le prix. Même en travaillant tous les deux, tous les jours, toute la journée, on n’arrive plus à garder de quoi vivre, une fois payé ce maudit loyer ! Et toutes nos relations - en fait celles de Rémi, des gens aisés de Mettis - nous ont reniés. 

     Nous en avons assez de cette vie, de cette survie, plutôt. Alors, nous avons décidé de partir.  Nous avons profité d’une navette de l’abbaye des Glandières qui partait de Mettis, pour gagner Naborum. 

     - Et nous sommes venus à pied depuis l’abbaye.  Précise Nestor.

     Adèle poursuit.

     - Tu es la seule famille que nous ayons encore... Voilà déjà quatre ans que mes parents sont décédés. Nous sommes venus te demander si tu pouvais nous héberger, le temps que nous trouvions un emploi. On va chercher à Naborum. 

      En voyant sa belle-sœur et son neveu dans cette détresse, Émile est au bord des larmes. 

     -  Oui, vous avez bien fait de partir, de quitter cette vie misérable. Oui, vous avez bien fait de venir chez moi... Évidemment, vous pouvez rester aussi longtemps que vous voudrez. Vous êtes ici chez vous ! 

      Il prend alors une décision :

      Beaucoup de choses bougent en ce moment à Durandalem, et mon entreprise est en train de s'agrandir. Une aide devient nécessaire. J’ai besoin d’un palefrenier pour s’occuper des chevaux. Donc, si tu veux, Nestor, si tu aimes toujours autant les chevaux, comme quand tu venais les voir jadis, j’ai un boulot tout trouvé pour toi !

      Quant à toi, Adèle, j’ai toujours trouvé en toi la femme que j’aurais aimé avoir.  Et je t’ai toujours aimée, sans jamais oser déclarer ma flamme. Rémi m’aurait tué, sur le coup ! Une présence féminine me serait bien utile et agréable... Et si tu voulais bien d’un gars comme moi... tu resterais ici et tu vivrais avec moi ! »

     À ces mots, Adèle et Nestor lui sautent au cou.  Et tous les trois, enlacés, pleurent de bonheur... Le bonheur d’avoir, là, devant l’écurie, refondés une famille ! 

     Dans la maison, leur dit Émile, il n’y a qu’une chambre.  Mais dans la grange, on trouvera de la place, et de quoi aménager des quartiers pour Nestor. Nestor est ravi. Une fois dans la grange, il décide que, dès ce soir, c'est là qu'il dormira ! Avec Émile, ils préparent une couche. Des plateaux de charrette feront un lit superbe. Nestor va être bien, ici ! Et pendant que Nestor fait connaissance avec les chevaux, Émile va préparer un repas pour fêter ces retrouvailles.

      Adèle l’accompagne, et dans la cuisine, elle lui dit tendrement : « Moi aussi, tu sais, j’ai toujours eu un penchant pour toi, sans jamais oser te l’avouer ! Ces derniers temps, pendant le peu que je dormais, je faisais des rêves merveilleux...  et figure-toi que c’était toi qui t'y trouvais ! »

      Et ils se serrent à nouveau, dans une étreinte folle.  Puis ils s’embrassent, bouche à bouche. Leurs langues se mêlent. Pour la première fois de leur vie, ils se montrent vraiment qu’ils s’aiment. Adèle est aux anges.  Les rêves merveilleux sont en train de se réaliser !

     Ils préparent ensemble le repas. Émile débouche un vieux rouge que Child lui a un jour offert, et ils en prennent un godet chacun, pour le goûter. « Hmmm... Ce vin est excellent ! » dit Adèle toute ragaillardie.

     Dans l’écurie, Nestor parle aux chevaux. Il leur explique qu’il va rester ici, avec eux, tout en leur caressant le museau. En réponse, ils font « brrrrh » en bougeant la tête, comme pour lui dire qu’ils apprécient. Les chevaux sont des êtres sensibles, et réceptifs à l’empathie qu'on leur manifeste.

     Émile, Adèle et Nestor partagent le repas, finissent la bouteille de vin. Pour couronner le tout, Émile offre une petite liqueur digestive.  Muni d'une lanterne donnée par Émile, Nestor rejoint la grange. Pour la première fois depuis longtemps, il le sent, il va bien dormir ! Et après avoir embrassé sur le museau tous les chevaux, il se couche dans son superbe lit, sous un « brrrrh » de tous les chevaux, apparemment heureux que Nestor dorme avec eux, et le nouveau palefrenier d’Émile s’endort aussitôt.

     Adèle et Émile débarrassent la table. Ils gagnent la chambre. Le lit d’Émile n’est pas très grand, mais à coup sûr, ils s’en accommoderont parfaitement !

Les douches communales

 

       Les maçons de Mettis sont venus.  Ils ont construit la maison des douches collectives. Un espace de vie permettra d’installer les quartiers du responsable des douches. Le bassin d’eau est en place, la chaudière aussi.

      Les tuyaux et les pommeaux, commandés dès le début du projet, sont arrivés de Mousson. Je peux donc installer les douches, et cela fonctionne à merveille ! Une douche sera aussi aménagée dans les quartiers du responsable. Les habitants de Durandalem veulent tous essayer ces fameuses douches, c’est la cohue à l’entrée !

     Ce soir, réunion chez Child, pour mettre les choses au point. L'on devra désigner un responsable qui s’occupera de l’eau et du nettoyage des douches. Le bruit a été colporté sur les marchés environnants, pour recruter un volontaire.

 

  • La soirée chez Child Germain

 

      La soirée commence. Tous les villageois se sont accoutumés au rythme de la cloche. Elle sonne six coups, il est donc dix huit heures. Il ne fait pas encore nuit, les habitués de l’auberge sont déjà là. Michel discute avec P’tit Louis du bac de décantation qu’il lui a installé. C’est efficace, et l’eau qui en sort est bien claire.

      Clovis est venu avec sa famille : Clothilde, son épouse, et ses enfants Gérôme et Fabien, onze et neuf ans. Il parle des douches, il demande si quelqu’un est candidat pour s’en occuper. Apparemment, à Durandalem, pas de candidat en vue...

     Pierrot le cantonnier, est présent, accompagné de sa femme Gisèle et de ses enfants Agathe et Félix, onze ans et huit ans.

     Claude, qui travaille avec Pierrot, est là aussi avec Marie, sa femme, et Jenny, leur fille de dix ans.

      Le Fernand arrive, avec ses trois commis, Edouard, Jacques et Gildas. Ils ont bien travaillé, et ils ont grand soif !

     Denis Pepin est là, avec sa femme. Il montre son nouveau modèle de couteau, à lame pliable.

      Émile entre dans l’auberge, accompagné d’une femme et d’un garçon inconnus des habitants du village. Émile fait les présentations.

      La femme, Adèle, est sa belle-sœur. Elle habitait à Mettis avec son mari Rémi, le frère jumeau d’Émile, et son fils Nestor.  Mais voilà déjà deux ans qu’Adèle n’a aucune nouvelle de Rémi. Son mari a disparu, nul ne sait ce qu’il est advenu de lui. Elle craint qu’il ne soit parti avec une autre. À l’époque, ne lorgnait-il pas vers une richissime bourgeoise de Mettis, qui a disparu elle aussi ?  Adèle a désormais le plus grand mal à survivre sans revenus à Mettis.

      Émile lui a donc proposé de venir s’installer avec lui à Durandalem, ce qu’elle a accepté sans tarder. À Durandalem, elle aura un toit, et ne craindra plus l’expulsion. Et puis, comme elle est bonne cuisinière, elle mijotera de bons petits plats à son beau-frère... 

      Quant à Nestor, maintenant un grand gaillard de dix neuf ans, il se réjouit de pouvoir travailler avec son oncle, il adore tant les chevaux ! Tous leur souhaitent la bienvenue.

       J’arrive avec Esther, Ariston et Benami. Émile me présente sa nouvelle famille. Esther va aider Berthe derrière le comptoir, il va y avoir du monde à servir, ce soir !

     Voilà Berthe, celle du P’tit Louis, accompagnée d'Anne et de Grégoire. Elle salue tout le monde, fait connaissance d’Adèle et de Nestor, et propose que dorénavant, on l’appelle Bertha, pour ne plus la confondre avec la dame de Child.

     « Bertha chérie, dit P’tit louis, raconte ce que Robert t’a installé samedi dernier !  Et Bertha, toute réjouie raconte comment le linge se lave tout seul, et comment elle prend soin de sa peau, depuis qu’elle a une douche, et comment sa vie a changé, et comment elle peut maintenant faire de plus belles pâtisseries !

     - Isabeau, dit-elle à son fils, va chercher le grand panier qu’on a laissé devant la porte !» Isabeau revient avec le panier, un panier rempli d'un monceau de pâtisseries, toutes plus appétissantes les unes que les autres. Bertha les dépose sur le comptoir. « Voilà, c’est pour vous tous, servez-vous, c’est grâce à Robert ! »

      Isabeau sympathise avec Nestor. Ils s’amusent de leurs histoires respectives, dirait on.

      Ariston et Jeanne se retrouvent et se racontent leurs séances de douche.

     Mon fils Benami aime à jouer les serveurs. Il leur sert donc à boire, et aussi des petits gâteaux.  Il en profite pour en manger un au passage. Dame, il est gourmand !

 

    L’abbé Paul fait son entrée. Émile lui présente Adèle et Nestor. D’emblée, notre curé leur demande s’ils ont la foi. Ils répondent par l’affirmative. Il leur donne donc rendez-vous dimanche matin à la chapelle afin de les présenter aux paroissiens de Durandalem, ce dont Adèle le remercie.

     Alvin, accompagné des jumeaux Judith et Roger, vient lui aussi boire un godet.

 

Les cousins de Naborum

 

     Une calèche arrive, qui vient de Naborum. À son bord, deux garçons et une fille, qui demandent à Child de les héberger pour la nuit. Pas de souci, il a des chambres pour les voyageurs. Il leur propose de s’attabler, il va leur servir un repas.

      Ils discutent un moment. La fille se présente. Elle se nomme Yvette Welch, elle vient de Naborum. Âgée de trente ans, elle est la sœur aînée de Josiane, qui travaille avec sa cousine Josette Wasch comme buandière à l’école des soldats.

     Les deux garçons, Gaël et Joël, sont jumeaux, ils ont vingt huit ans. Ce sont les frères aînés de Josette Wasch, les cousins d’Yvette. Ils sont venus à Durandalem pour voir leurs sœurs et cousine, et demandent si elles viennent à l’auberge, ce soir. On leur répond que non.

      « Mais demain matin on préviendra les cousines que vous êtes là ! répond Child, en leur demandant s’ils ne restent que cette nuit, ou un peu plus.

      - Cela dépend, dit Gaël, nous avons des ennuis à Naborum. dit-il .

      Le comte de Créhange, qui nous employait, nos parents et nous, quitte la région. Il ferme son hostellerie du Warndt. Nos parents suivent le comte, qui va s’installer dans la région de Thionville, dans le domaine royal au-delà de Mettis.  Mais nous, nous ne pouvons pas les suivre. Nos logis, prêtés par le comte de Créhange à nos parents, sont maintenant réquisitionnés par le comte pour en faire un grand comptoir peaux et textiles. 

     - Et nous sommes priés d'évacuer les lieux rapidement, rajoute Joël. Nos parents doivent suivre le comte, mais nous, nous n’avons rien à faire là-bas.

      Nous voulions voir si nous pouvions rester avec nos sœurs, le temps de trouver un autre logement. »

     Child leur dit alors que non, hélas, Josette et Josiane ne pourront pas les héberger. Elles ne disposent que de leurs quartiers dans l’école !

      « Quels sont vos métiers ? » Interroge alors Michel.  Yvette répond qu’elle était cuisinière du comte, il fut un temps, puis qu'elle a travaillé aux cuisines de l’hostellerie de Warndt. Gaël a travaillé comme homme de main et vendeur dans différents magasins de Naborum, et Joël était serveur à l’hostellerie du Warndt, avant que le comte ne ferme l’établissement.

     Tout le monde écoute attentivement le drame que subissent ces gens. Ce comte de Créhange est vraiment un fieffé malappris ! Michel réfléchit. Comment donc les aider ?

      Child a soudain une idée.

« L’école me prend maintenant une bonne partie de mon temps. J’aurais bien besoin d’une personne qui s’occuperait de l’échoppe.  Si cela t’intéresse,  Gaël, je peux t’embaucher dans ma boutique… Je t’ offre le gîte et le couvert, et te paie un intéressement, si tu es d’accord. »

    Gaël trouve la proposition alléchante. Mais il pense à son frère Joël…  

« Joël ? dit Child, il pourrait s’occuper des nouvelles douches, là, à côté de l’auberge. Il logerait dans les quartiers prévus, et mangerait à l’auberge avec toi ».

     Michel prend alors la parole.

     « Si Yvette veut continuer à faire la cuisine, je la prends volontiers à mon service au chalet.  Depuis que mes filles sont parties, il est bien vide, le chalet ! Une présence féminine serait vraiment un bienfait... »

     Tout le monde se réjouit d’une issue aussi rapide.

     « Ce soir, vous dormez à l’auberge, et demain, nous vous installons dans votre nouvelle vie ! dit Child.  

      Et maintenant, tournée générale ! » 

      C'est ainsi que ce soir, cinq nouveaux habitants s’installent à Durandalem : Adèle et Nestor, chez Émile, Yvette, chez Michel, Gaël, chez Child, et, Joël, dans le bâtiment des douches. Tous les problèmes sont résolus !

     La soirée se poursuit, les tournées s’enchaînent, et la bonne humeur règne dans l’auberge. Émile, Adèle et Nestor vont se coucher, ils viendront demain manger à l’auberge. Michel bavarde inlassablement avec Yvette. Forte sympathie réciproque, attirance mutuelle attisée par un trop long manque de contacts intimes...  Et Michel annonce à Child que finalement, non, Yvette ne dormira pas à l’auberge ce soir... Il l’emmène tout de suite au chalet !

Le chalet de Michel

 

 

      Yvette se réveille. Elle se rend compte qu’elle n’a pas rêvé, elle est bien dans le lit à côté d’un homme.  Et quel homme ! Elle se souvient de la nuit dernière.

Elle était partie de l’auberge en compagnie de Michel, qui avait une lanterne à la main. Le chemin était aisé, et elle a bientôt aperçu le chalet.

      C’est là que Michel lui a dit :

      « Voilà, on est arrivés, c’est là que je vis. Et si tu te sens bien ici, tu pourras vivre avec moi ! » Il a ouvert la porte, allumé le chandelier. Yvette a découvert une pièce, avec quelques portes sur les côtés et au fond.

     « Je te ferai faire le tour du propriétaire demain, il fera jour. Mais déjà, je te montre, à droite, la cuisine et la pièce à vivre ; au fond, l’accès à mon atelier de menuiserie, et aussi la salle de bains ; et à gauche, ces trois portes donnent chacune sur une chambre. Je te montre la tienne. C’était la chambre d’une de mes filles.  Elles n’habitent plus ici, elles ont leurs quartiers à l’école. 

      Elle entre dans la pièce, la trouve spacieuse. Une commode à droite, à côté d’un grand lit, et une armoire sur la gauche. Au fond, une grande fenêtre.

     - Et ta chambre, elle est aussi grande ?  demande Yvette, qui n’a pas envie de se trouver seule tout de suite.

- Viens, je te fais voir. »

      Et il l’emmène dans sa chambre, plus grande encore que l’autre. Un vaste lit trône au milieu, une armoire et une commode d’un côté, une table et un buffet de l’autre, et également une grande fenêtre au fond. Yvette s’approche de Michel et l’embrasse sur la joue, en lui disant doucement :

     « Merci de m’accueillir chez toi, Michel... ».

     Michel la prend alors dans ses bras musclés, l’embrasse sur la bouche. Yvette frissonne.  Jamais elle ne s’était trouvée ainsi dans les bras d’un homme d’âge mûr. Elle lui tend sa langue, et leurs deux langues se nouent, passant de bouche à bouche. Alors Michel commence à la déshabiller…

 

 

Aux douches communales

 

       Dès le matin, les jumeaux Joël et Gaël sont là. Ils déjeunent en attendant Child, qui doit les informer de leurs tâches respectives.

     Une fois arrivé, Child emmène Gaël et Joël à côté de l’auberge, là où se trouve le bâtiment tout neuf des douches collectives. Child explique donc à Joël ce qu’on attend de lui. Mais cela peut concerner aussi Gaël. Comme ils travaillent l’un à côté de l’autre, ils pourront éventuellement se relayer et s’entraider dans leurs tâches. 

     « Il y a un bassin toujours rempli d’eau, explique Child. Il est automatiquement alimenté par un conduit qui vient de la cascade, par la colline. »

     Sur ce, j’arrive avec Esther, et je rejoins le groupe. Esther, de son côté, rejoint Berthe. Elles vont préparer les repas pour l’école et pour l’auberge.

     J'explique aux jumeaux :

     « Sous ce bassin, il y a une cuve, elle aussi pleine d’eau, au niveau du toit de la bâtisse. Et sous cette cuve, il y a une chaudière au charbon, qu’il faut entretenir, de façon que l’eau reste chaude.  Le charbon est livré une fois par semaine, par Pierre de l’abbaye des Glandières. Il sera stocké dans cette remise, à côté de la chaudière. Il faudra s’assurer que le feu est continu, sortir les scories, les stocker à côté de l’enclos. Les outils, pelle, tison, sont dans la remise. Voilà pour la chaudière. Vous avez des questions ? »

      Mais ils n'en ont pas, ils comprennent vite et semblent bien assimiler.

      « Alors, allons visiter le bâtiment ! » dit Child. Devant, c'est le sas d’entrée, ainsi que les quartiers d’habitation de Joël, suffisamment grands pour y vivre à l’aise, avec douche personnelle et pièce d’aisance. Une cheminée orne le mur côté est. Gaël trouve cela formidable.

      Il y a bien plus de confort que dans leur logis de Naborum, où il fallait aller dans la cour pour ses besoins ! Et l’eau devait être prise dans des seaux à la fontaine...

      Puis on entre dans la partie publique. Un large couloir, avec trois portes de chaque côté, va jusqu’au fond du bâtiment. Au fond du couloir, une cheminée avec des conduits qui amènent l’air chaud de chaque côté. De chaque côté de la cheminée, une pièce d’aisance avec de l’eau, pour les besoins des utilisateurs. Enfin, derrière le bâtiment, une fosse d’aisance couverte qui recueille les excréments.

     « Joël, tu devras t’occuper du bon fonctionnement de la cheminée, de façon qu’il y ait toujours de l’air chaud dans le bâtiment. Surtout en hiver, où les douches chaudes seront prisées ! » Gaël écoute attentivement lui aussi, pour remplacer ou assister son frère le cas échéant. 

      « Le problème, dis-je, c’est que l’eau ne doit pas geler pas dans les réserves et les cuves en hiver. Mais j’ai du temps avant le prochain hiver pour trouver un système ! Chaque porte ouvre sur une pièce qui sert de vestiaire, et au fond se trouve la douche. »

      J’explique le fonctionnement, simple, de la douche : une manette rouge, et une manette bleue à l’entrée pour régler la température de l’eau, c’est tout. À côté de la douche, une autre manette permet d’ouvrir la fenêtre haute qui se trouve dans chaque douche, pour aérer entre deux utilisations.  Cette manette actionne aussi un clapet fermant le conduit d’air chaud qui vient de la cheminée, pour éviter une dispersion inutile de la chaleur par la fenêtre.

     « Ton rôle, Joël, est d’ouvrir cette fenêtre après chaque passage, et de la refermer pour le suivant. Tu dois aussi expliquer l’utilisation des manettes à chaque fois. Tu as à ta disposition des balais, raclettes et serpillières pour tenir le lieu propre et sec. Tu es responsable de la gestion du bâtiment. C’est toi qui gères l’ouverture du sas, tu ne feras entrer les gens que s’il y a des douches disponibles, et tu les accompagneras pour leur expliquer le fonctionnement. Voilà. Avez-vous des questions, tous les deux ? »

      « Elles sont disponibles tout le temps ? demande Joël.

     - Non, des horaires vont être établis, de dix heures à midi, et de quatorze heures à dix-sept heures, pour commencer. On adaptera suivant la demande. Ce qui te laisse le temps de contrôler la chaudière. 

     - Et ça commence aujourd’hui ? demande Gaël. Child dit que non.

     - Cet après-midi, nous allumerons la chaudière pour chauffer l’eau. Comme il y a une grande quantité d’eau, il va falloir au moins quatre heures de chauffe ! 

     - Les clients devront payer ?  demande encore Joël.

     - On va d’abord voir l’engouement pour les douches, dit Child. On affichera par la suite un prix d’entrée, que l’on n’a pas encore fixé. Tu peux prendre tes quartiers dès ce matin, tu demanderas à Berthe de te donner du linge de lit et de toilette. Et tu devras aussi gérer le stock de serviettes que tu distribueras aux usagers. Les serviettes utilisées seront ramenées à l’auberge pour y être lavées. Pas avant que la machine à laver soit installée... rajoute-t-il en me regardant d'un air entendu. Je le rassure :

     - Tout est prêt, Léon doit venir dès ce matin pour m’aider à l’installation des chaudières et de la machine à vapeur. L’installation des douches est terminée, il ne reste qu’à raccorder. »

      Les jumeaux sont ravis. Joël garantit qu’il sera à la hauteur pour ce travail, et que les villageois seront contents de lui. Je suis, tout comme Child, persuadé que ces garçons feront l’affaire. Bref, tout le monde est content !

Chez Child

 

     Nous nous rendons ensuite dans l’échoppe de Child. Mais voilà Léon qui arrive. Je quitte donc Child et les frangins, et j'attaque les travaux avec lui.

      Gaël et Joël sont épatés de ce qui se trouve devant eux. Il y a de tout ! Child explique à Gaël ce qu’il attend de lui. Connaît-il un peu les armes ? Il répond que oui. Son frère et lui sont archers. Un art qu’ils ont appris en guerroyant il y a quelques années du côté de Pont-de -Sarre, à l’Est, avec un Germain nommé Helmut.

     Et au dire d’Helmut, ils sont de bons archers ! 

      « Nous étions, Joël, moi et quelques autres, au service du comte de Créhange, et Helmut nous a enrôlés dans sa brigade. Il nous a enseigné cet art. Par la suite, le comte de Créhange nous a récupérés quand il a ouvert son hostellerie du Warndt. »

     Child, excellent archer lui-même, dit qu’il l’a connu, et qu’il l’avait comme élève dans l’armée germaine, avant de partir avec Pepin. Et que c’est vraiment un des meilleurs archers.

      Child est content. Les jumeaux sont de bons éléments, et ils savent lire, écrire et calculer.   C’est ce qu’il faut savoir dans un commerce.  Il ira ce matin à l’école, leur dit-il, et il préviendra Josiane et Josette de leur venue et de leur embauche.

      Avec Léon, nous terminons nos raccords. La chaudière est déjà en chauffe. Child pourra prendre une douche dès aujourd’hui.

      Deux coins d’aisance sont déjà opérationnels, un dans l’auberge, et un dans l’habitation de Child. Reste à mettre des murs. Michel est sur le coup ! Tant qu’à faire, chaque chambre aura sa douche, et un coin d’aisance. Les coins d’aisances sont raccordés à la fosse des douches collectives. Un progrès pour l’auberge !

     Child revient de l’école. Les cousines viendront voir leurs frères et leur sœur cet après-midi. Après tout, à l’école, ils peuvent bien se passer de leurs services pendant quelques heures ! Elles sont bien sûr enchantées des nouvelles embauches...

      Émile arrive avec Adèle et Nestor. La famille s’étant agrandie, il faut qu’ils fassent des provisions cet après-midi à l’échoppe. Pour l’heure, un bon repas concocté par Berthe sera parfait !

     « Si en plus Child nous déniche un bon vin, ce sera magnifique. dit Émile ».

      Nous mangeons à l’auberge, nos enfants nous rejoignent pour le repas.

      Voilà Yvette avec Michel.  Et à la voir aussi rayonnante, tous comprennent qu’avec lui, elle se sent parfaitement bien. Elle est ravie d’apprendre qu’elle va voir Josette et Josiane.

      Cet après-midi, la machine à laver devrait fonctionner. C’est Berthe qui va être contente... C’est vrai que l’auberge, les chambres, et maintenant les serviettes des douches collectives, ça en fait du linge, tout ça ! Grâce à moi, mais aussi grâce à Léon et à Michel, Durandalem est en passe de devenir le village le plus propre de l’Austrasie !

     Après un bon repas bien arrosé, Léon et moi, nous attaquons la fin du chantier pour la machine à laver, et nous pouvons tester les douches. Michel monte les cloisons des pièces d’aisance. C’est vite fait, il a des gabarits standard maintenant. On peut appeler Child et Berthe... Nous avons fini !

      Josiane et Josette arrivent avec Jacou, curieux de rencontrer tout ce nouveau monde. Émile leur présente Adèle et Nestor, sa nouvelle famille.  Un bien beau jeune homme, ce Nestor, pensent les cousines...

      « Adèle, Nestor, dit Émile, je vous présente Jacou, notre bourgmestre.  Un docteur hors pair, et en sus, maître de l’école de soldats de Durandalem. Quant à Josiane et Josette, ce sont les buandières de l’école ! »

     Jacou est enchanté qu’avec Adèle, Émile ait enfin pris femme ! Son célibat l’inquiétait quelque peu... Et Nestor est un solide gaillard, il en faut à Durandalem. D'autant que trois d’entre eux sont destinés à partir rejoindre l’armée du roi.

     Puis Josiane serre dans ses bras sa grande sœur Yvette, et la présente à Jacou. Michel précise qu'Yvette est sa cuisinière attitrée, et qu’elle vit désormais avec lui dans son chalet. Cela enchante Jacou, lui qui s’en voulait d’avoir privé Michel de Marianne et de Mariette, ses filles jumelles, ses rayons de soleil...

      Josette se fait serrer dans les bras de ses deux frères Gaël et Joël, presque trop fort, au point de l’étouffer ! Elle les présente à Jacou : deux hommes de 28 ans, dans la force de l’âge, qui paraissent sympathiques, et qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Seul moyen de les distinguer : Gaël a une cicatrice au front, au-dessus de l’œil gauche. Trace d’un combat où il a risqué sa vie, avec son frère, pour défendre Helmut, leur maître d’armes à Pont-de-Sarre, raconte-t-il. Quant à Joël, il se présente comme le nouveau concierge des douches du village. Ce qui plait à Jacou, qui n'aura plus besoin de prêter celles de l’école aux habitants.

     « Et quand seront-elles ouvertes ? demande-t-il.

     - Dès demain matin, dix heures ! » répond Joël, fier de son rôle. Gaël rajoute que Child l’a embauché comme vendeur et gérant de son échoppe, et qu'il est vraiment heureux de cette opportunité. Comme il a bien fait de venir à Durandalem avec son frère et sa cousine !

       Child, après avoir mis en route la toute nouvelle chaudière selon mes conseils et explications, demande à Joël d’aller allumer le feu pour la chaudière des "douches communales", comme il les nommera dorénavant. J’accompagne Joël. Gaël nous suit pour apprendre. Et le feu bientôt rougeoie de charbons ardents, chauffant la cuve d’eau des douches.

      Joël montre à sa sœur Josette comment il s’est installé dans sa nouvelle demeure. Soudain, il s'avise .

     « Au fait, Gaël aussi pourrait venir s’installer ici, avec moi... Il y a largement la place pour deux.  Et puis, nous avons l'habitude de vivre ensemble depuis toujours ! »

     Gaël n’y avait pas songé, Child lui ayant proposé une chambre à l’auberge.  Mais il trouve l’idée excellente ! Il va en parler à Child, qui est d’accord :

      « Comme ça, ça me fait une chambre libre de plus, une chambre avec tout ce confort durandalémois que bientôt tous les hôtels de l’Austrasie vont m’envier ! »

      Et toute une troupe s’affaire aussitôt dans les appartements des jumeaux. Michel a toujours ses outils et quelques planches pour arranger une cloison, pour un peu d’intimité si nécessaire. 

      Josiane, Josette et Yvette aménagent les lieux, trouvent dans l’échoppe des rideaux et des coussins. Berthe leur donne des draps, des couvertures. Et bientôt les jumeaux se retrouvent dans leur nouvel appartement, tout heureux.

    Joël va vérifier la chaudière. L’eau est déjà tiède, le système fonctionne.

      Berthe aussi est impatiente. Elle va tirer un peu d’eau pour voir si elle est chaude.  Elle aussi veut prendre une douche. C’est paraît-il tellement bien, aux dires de celles et ceux qui ont essayé. Sa fille Manon lui a déjà vanté les mérites des douches de l’école.

      Et puis, elle aimerait bien que son Child prenne une douche avec elle... et qu'il la prenne sous la douche ! Elle sourit à cette pensée...

      Les cousines Josiane et Josette vont regagner l’école. Jacou rentrera plus tard, il a encore des visites à faire à Durandalem. Il doit passer entre autres à la boutique de Claude Kaas, l’apothicaire, il lui faut quelques ingrédients de sa droguerie. Il a aussi dit à Manon qu’il rapporterait des couteaux de chez Denis Pepin, le coutelier.

     Il suggère aux jumeaux, à Yvette et à Nestor de venir à l’école, pour faire la connaissance des jeunes qui travaillent et étudient. Il propose la date de dimanche. 

     « Venez pour le repas de midi, vous pourrez profiter ensuite d’une sudation, et pourquoi pas de massages. Nous avons des spécialistes ! 

     - Je viendrais bien avec eux moi aussi, pour suer un bon coup ! dit Michel ». Jacou hésite. Il se doute de ce que les filles de Michel vont faire aux jumeaux, et il appréhende un peu la réaction de leur père. Mais finalement, il accepte.

     « Je dois néanmoins vous informer : je prône la nudité partout, c’est une question d’hygiène ! Et à terme, ce sera dans tout le village. Dans l’école, tout le monde est nu, et vous devrez vous déshabiller complétement dès l’entrée, et tout le temps que vous passerez à l’école, ce sera ainsi, même à table. 

     Michel le sait, il l’a déjà fait lors d’un passage à l’école, Mais Yvette est étonnée ! 

     - Tous les garçons vont me voir toute nue, alors ! 

     - Et toi, tu verras tous les garçons tout nus !  lui répond Michel, ce qui la fait rire.

     - Cela ne nous pose pas de problème,  disent les jumeaux d’une seule voix,  Nous étions tous nus quand nous nous baignions dans la Sarre, avec l’armée de Helmut ! 

     - Je peux venir avec Isabeau ? Demande Nestor,  j’ai bien sympathisé avec lui, et Isabeau m’a parlé de la sudation quand il y a eu les portes ouvertes. Pour moi, pas de problème non plus pour être nu devant les garçons. 

     - Il y a des filles, aussi ! Prévient Jacou.

     - Elles feront avec ! Pas de soucis, je gère ! » dit-il faisant rire tout le monde.

      Les cousines Josette et Josiane repartent donc vers l’école, tandis que Jacou entreprend ses visites.

       Émile et Adèle rentrent chez eux. Nestor passe par le moulin pour annoncer la nouvelle à Isabeau. Michel et Yvette rentrent avec la charrette à bras vers le chalet.

      Je rentre aussi, avec mes enfants. Esther reste à l’auberge pour aider Berthe à préparer le repas. Elle ramènera une portion pour nous ce soir. Léon aussi repart vers Laudrefang, il accompagne les cousines jusqu’à l’école et poursuit sa route en montant au fond de la vallée. Laudrefang est en haut, à seulement une demi-heure de marche de Durandalem.

     Dans l’auberge, il n’y a plus grand monde. Esther est dans la cuisine, à préparer les repas, Berthe est dans son logement, elle attend Child pour tester la douche.

      Gaël et Joël sont bien au chaud dans leur nouvelle résidence, une flambée dans l’âtre fait du bien à la bâtisse. Joël, après avoir contrôlé et chargé la chaudière des douches, fait une autre flambée dans la cheminée au fond du couloir des douches, pour réchauffer et préparer les douches. Elles doivent être ouvertes dès demain matin dix heures.

      Child a tout compris, et le système de la douche, et le système du tambour, avec la machine à vapeur. La douche est opérationnelle, il va pouvoir l’annoncer à Berthe. Il démarre le feu sous le chauffe-vapeur, pour avoir la rotation du tambour, et pour montrer à Berthe, sa nouvelle machine à laver. Il arrive donc dans le logement et lui crie

     « Berthe, la douche est prête ! 

     - Tu dois venir avec moi, j’aurais peur toute seule ! »  prétexte -t-elle.  Et ils se retrouvent devant la douche, se déshabillent...  Et une fois la température de l’eau réglée, ils y pénètrent ensemble.

 

     Qu'il fait bon chez Gaël et Joël... Les jumeaux, au chaud près de l’âtre, se déshabillent et s’installent nus, tranquilles devant les flammes. Cela fait longtemps qu’ils ne se sont pas sentis aussi bien, tous les deux, nus. Les voilà qui se rapprochent, se cajolent, s’embrassent, et se couchent devant le feu.

Ouverture des douches communales

    

       Il est sept heures, dit la cloche, le jour s’est levé sur Durandalem.

      Joël a du travail à faire, de si bon matin ! Il met deux bûches sur l’âtre. Quelques braises suffisent pour les enflammer, pour chauffer de l’eau. Il enfile une tunique, et sort. Il fait encore un peu frisquet, mais le soleil arrive.  Bientôt il fera bon ! Joël doit produire assez d’eau chaude, en chargeant la chaudière extérieure. Elle n’est pas éteinte, le charbon reprend immédiatement.  L’eau est encore tiède, elle doit être chaude dans trois heures. Il allume la cheminée dans le couloir des douches. Bientôt, il fera bien bon dans l’établissement.

     Gaël aussi doit s'y mettre de bonne heure. Depuis l’avènement de l’école, Child a été occupé avec les portages de repas et les entraînements à l’arc avec les garçons, et il a manqué de temps pour entretenir l’échoppe. Gaël doit la nettoyer. Cela lui donne l'occasion de faire l’inventaire des marchandises, dont il dresse une liste complète.

      Après avoir démarré les feux de la journée, Joël a préparé le petit déjeuner.  Il appelle son frère.  Gaël le rejoint, et tous deux se partagent le fromage, le lard fumé et le pain. Ils trouvent excellent le pain ferme de P’tit Louis. Aucune comparaison possible avec celui de Naborum, tout blanc et tout vide.

      Je me rends à la grande forge, près de l’école, avec Benami. Je dois fondre du minerai pour confectionner d'autres tôles. Esther m’accompagne jusqu’à l’auberge. Accompagnée d'Ariston, elle va comme d’habitude aider Berthe à préparer les repas.

      Je dois construire un système de douche pour Léon dans sa forge à Laudrefang, je le lui ai promis. Et je pressens qu’à Durandalem, je n'aurai pas fini tant que tout le monde ne sera pas équipé ! Je sais que le Fernand, lui aussi, serait intéressé. Il doit venir aujourd’hui tester les douches communales avec ses commis. Et si ça lui plaît, il me demandera sans doute de lui installer le système à sa ferme...  Quant à Émile, hier, il m’a demandé si avec mon système il pourrait laver ses chevaux !

 

  • A l’école…

 

     A l’école, Georges Hair ce matin s’occupe des jumelles, leurs cheveux ont besoins d’être rafraîchis, et elles aimeraient avoir une belle toison bien sculptée, elles maîtrisent la sculpture sur bois, mais une main d’expert leur plaira ! Georges est ravi d’avoir dans ses mains ces deux magnifiques créatures, et après les avoir coiffés et coupé les pointes de leurs longs cheveux, il fait une magnifique queue de cheval tressée à Marianne, et deux splendides couettes à Mariette. Puis sur une table douillette il s’attaque aux poils pubiens de Marianne, effleurant par moment son entrejambe, ce qui le met dans un état plutôt gênant.

 

 

     Les filles sont ravies de leurs chevelures et de leurs toisons, aux motifs en délicates volutes d’or. Elles prennent congé de Georges mais lui disent que les autres, voyant son travail, ne vont pas manquer de le solliciter !

 

Le Fernand et ses commis

 

      Il est bien dix heures quand le Fernand arrive aux douches, avec ses trois nouveaux commis Édouard, Jacques et Gildas. Ils veulent tester les douches.

      Ce sont les premiers clients de Joël !

     Il les reçoit donc tous les quatre dans le sas, et leur explique comment cela fonctionne. Il leur donne à chacun une serviette, pour se sécher. Puis ils entrent dans le couloir. Joël s’est assuré qu’il y fait bon. La cheminée ronfle, au fond.

     Il conduit le Fernand dans la première douche, lui explique les manœuvres pour la température de l’eau, il ferme la porte et le laisse se doucher. Il fait de même pour Édouard, Jacques et Gildas. Les quatre douches fonctionnent simultanément, apparemment sans problème ! Joël va vérifier si la cuve d’eau chaude se remplit bien au fur et à mesure de l’utilisation, et si la chaudière chauffe assez pour réchauffer tout cet apport d’eau froide.  Mais tout cela a l’air de fonctionner normalement. Le Fernand est déjà ressorti, séché. Il veut se réchauffer et va s'installer devant la cheminée du fond. Il est resté nu.

      C’est un solide gaillard de six pieds de haut. de larges épaules sur lesquelles est plantée une grosse tête rousse. Des yeux verts, une grosse moustache rousse sous un nez un peu épaté. Un corps musclé, des pectoraux bien développés et des gros bras bien musclés, un ventre plat avec de beaux abdominaux. Une grande toison rousse couvre tout le pubis. Des cuisses très musclées sur des jambes épaisses. Oui, le Fernand est bien bâti !

       Joël ne sait pas quelles sont les consignes par rapport à la nudité, il demandera à Child. Mais pour l’heure, pense-t-il, tant qu’il n’y a que des garçons, ce n’est pas gênant. Et le Fernand retourne dans sa douche pour se rhabiller, bien réchauffé par la chaleur de la cheminée. 

     Gildas, blond de six pieds, ressort tout rouge. Il a dû abuser de l’eau chaude, se dit Joël. et il lui demande s''il a eu un problème avec le mélange d’eau.

     « Oh non, aucun problème, répond Gildas en souriant. J’aime bien cette sensation d’avoir très chaud, c’est un plaisir ! »

     Jacques, grand brun de six pieds deux pouces, sort à son tour. Lui, il a un teint normal. Il est ravi de cette expérience, et promet de revenir !

      Édouard a été tête en l’air : il a ouvert les manettes alors qu’il était encore vêtu, et il a tout trempé ses habits et sa serviette ! Mais il a apprécié la douche chaude sur son corps.  Il ressort donc tout nu et tout mouillé, montrant un corps de six pieds sous une chevelure brune, peu de poils, une toison clairsemée. Il demande s’il peut avoir une autre serviette... Joël, le Fernand, Gildas et Jacques sont pliés de rire ! Le pauvre Édouard ne peut tout de même pas remettre ses frusques mouillées, ni retourner tout nu à la ferme... Alors, Joël lui donne une serviette, et va lui chercher dans ses appartements une tunique et des chausses de rechange.

      Les quatre fermiers remercient Joël.  Édouard, emportant ses frusques mouillées dans un sac, lui promet de rapporter les habits au plus vite.  Joël lui dit de ne pas se presser, il a encore d’autres habits de rechange. Une fois tout le monde parti, Joël, selon les directives de Child, aère les douches utilisées, et passe la raclette puis la serpillière.

 

L’utilisation des douches

 

      Michel et Yvette arrivent, ils veulent eux aussi prendre une douche ! Joël leur explique le topo, et désigne les deux douches qui restent. Mais Michel veut prendre la douche avec Yvette, pas dans une douche séparée. Ils pénètrent donc dans la douche du fond, et ferment bien la porte. Joël se dit que sa cousine Yvette va prendre du bon temps !

 

 

    Quand ils sortent de la douche, Yvette a les yeux bien brillants, un sourire illumine son visage, et Michel a l’air épuisé...

     « Désolé, on a fait un peu de saletés !   Et Joël, souriant, répond :

     -  Ne t’inquiète pas, Michel, j’ai entendu ; et je vais nettoyer...  Et l’eau, elle était assez chaude ?  Yvette confirme : 

     - Oh oui, c'était bien chaud... »  Puis le couple va manger à l’auberge, c’est l’heure de l’apéro !

    Joël va donc nettoyer la douche, il l’aère. Puis il passe la serpillière. Les quatre douches utilisées sont sèches, il ferme donc les fenêtres hautes, ce qui ouvre les conduits de chaleur qui viennent de la cheminée. 

      Puis il vérifie le feu dans la cheminée, et sort vérifier aussi le niveau d’eau et la chaudière.  Ça va, elle chauffe bien.  Il est midi, il clôt la fenêtre de la dernière douche et, fermant l’établissement, se rend à l’auberge, pour faire à Child un compte rendu de la matinée. Child revient tout juste de la livraison des repas à l’école.

      Tout en buvant une pinte de vin doux, Joël fait son rapport :

      « Le Fernand est sorti tout nu de la douche, pour se chauffer devant la cheminée ! 

      Et puis Édouard, un des commis du Fernand, a mouillé ses habits. Je lui ai prêté des miens.  Mais on pourrait en prévoir un stock aux douches, pour ceux qui ne veulent pas remettre leurs habits mouillés ou sales.

      Et enfin, Michel et Yvette ont utilisé la même douche, en faisant du bruit ! Je les ai entendus... Mais j'ai bien nettoyé ! ajoute-t-il en regardant Yvette et Michel attablés, qui pouffent de rire. 

      L’eau était suffisamment chaude pour cinq douches, le système fonctionne bien. Et avec la cheminée, que j’ai allumée dès sept heures, il faisait bon dans la bâtisse ! »

      Child le remercie et commente :

     « Pour ce qui est du Fernand, il faut éviter la nudité dans le couloir, autant que faire se peut ! Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. Bon, les accidents comme la mésaventure d’Édouard, ça peut arriver. Oui, prévoir des habits propres est une bonne idée. Quant à ce que font les clients dans la douche, c'est leur affaire. Mais ils ne doivent pas gêner les autres utilisateurs... dit-il en regardant Michel et Yvette.  Heureusement, ils étaient seuls dans l’établissement à ce moment-là. Mais tu dois bien gérer ce genre de situation, s’il y a d'autres clients !  Je suis content que cela fonctionne correctement...  Robert a bien estimé la taille de la cuve et de la chaudière. Il a vraiment l'œil ! »

       Je reviens de la forge, avec Benami, et nous nous attablons pour manger. C'est Ariston notre serveuse, ce qui fait rire son frère. Voilà le Fernand avec ses commis. Édouard s’est changé à la ferme et rapporte les habits prêtés par Joël. Le Fernand est conquis ! Une douche comme celle qu’il a essayée serait parfaite à la ferme !  Et comme je le pressentais, il me demande d’en installer une dès que je pourrai.

      Mais pour l’heure, je me rends cet après-midi à Laudrefang, pour installer un système chez Léon. Après le repas, Joël va s’occuper de la chaudière et de la cheminée. Les douches sont de nouveau prêtes. Et les clients de l’après-midi, ce sont Émile, Adèle et Nestor. Joël leur explique comment cela se passe. Et quand Émile demande si Adèle peut aller dans la douche avec lui, Joël lui dit que les douches ne sont pas insonorisées, que tous les bruits de chacun s’entendent bien dans tout l’établissement, qu'il en a eu la preuve ce matin, mais qu'il ne nommera pas les bruiteurs !  Et doucement à l’oreille d’Adèle :

     « Nestor vous entendra ! »

     Alors, ils se servent de trois douches séparées. En sortant, ils sont enchantés. Ils vont demander à Robert de leur installer ce système à domicile !

     Judith et Roger, les jumeaux Koch, se présentent à l’entrée.

     « On vient prendre une douche !  dit Roger.  On y a goûté à l’école l’autre jour, et c’est vraiment bien !  ajoute Judith. 

       Nos parents viendront plus tard, quand nous serons revenus à la boucherie ! Alors on va se dépêcher ! »

     Joël leur explique le fonctionnement, et ils entrent dans les douches.  Roger se met à chanter sous les trombes d’eau chaude. Cela fait rire Judith, dans la douche à côté. Ils s'essuient, s’habillent et ressortent au bout d’un moment, puis se sèchent les cheveux devant la cheminée.

     « Nos parents vont arriver, nous filons les remplacer à la boucherie,  dit Roger en partant.

    - Je les attends, dit Joël, mais qu’ils ne tardent pas trop... Normalement, l’établissement ferme à dix-sept heures ! »

     Alvin et Elvire arrivent. Joël leur montre le topo, et Alvin voyant la douche spacieuse dit :

    « Nous allons prendre une douche ensemble ! » Joël les informe de la propagation des bruits dans la maison, et ils se doutent de quels bruits il parle !

     « Nous ne ferons pas de bruit ! » promet Elvire.  Et ils pénètrent dans la douche, et se déshabillent.

     Alvin est un grand homme de six pieds trois pouces, blond aux cheveux courts, un corps fin pas très musclé, de longs bras et de longues jambes. Une toison dorée très fournie couvre une partie de son pénis.

     Elvire est une belle blonde de six pieds, aux yeux bleus. Sa longue chevelure est portée en queue de cheval. Une fois dénouée, elle couvre ses petits seins pointus aux tétons roses assortis. Son corps est très fin, presque maigre. De longs bras osseux descendent de ses épaules courtes.  Son ventre arbore un joli petit embonpoint tout rond, au-dessus d’une toison chevelue qui descend devant son pubis.

     Ils mettent la douche en eau et se frottent mutuellement, ils apprécient cette eau bien chaude qui coule sur leurs corps. Joël, devant la porte de la douche, leur dit qu’il s’absente pour s’occuper de la chaudière.

     « Vous êtes seuls, vous pouvez chanter !  sourit-il. Je ferme la porte de la maison par sécurité, je suis de retour d’ici vingt minutes ! »

 

      Ils sortent séchés et habillés, se dirigent vers la cheminée. Elvire fait sécher ses cheveux à la chaleur de l’âtre. Joël est de retour. De l’extérieur, il n’a rien entendu, mais à voir les yeux brillants d’Elvire, il se doute de ce qu’ils ont fait sous la douche... Le couple remercie vivement Joël, et promet de revenir !  Joël baisse le régime de la chaudière, et la charge pour qu’elle tienne toute la nuit, pour maintenir l’eau à une température convenable.

La visite de l’école

 

     Aujourd’hui, les douches ne seront ouvertes que le matin.

     Vers dix heures, c'est Pierrot Stein, le cantonnier, qui se présente avec Giselle, Agathe, et Félix. Après les explications d’usage, et comme les douches sont assez grandes, Giselle emmène ses enfants dans une douche et Pierrot en prend une autre. On entend les cris des enfants qui ne savent pas se tenir, et qui font les fous dans la douche. Gisèle a du mal à les laver, mais finalement, tous ressortent, enchantés !

     Alors que la cloche sonne onze heures, Claude Stein fait son entrée, accompagné de son épouse Marie et de sa fille Jenny. Son frère Pierrot lui ayant dit qu’ils allaient aux douches, il veut tester, lui aussi ! Deux douches de plus sont utilisées, Marie avec la petite Jenny, et Claude. Eux aussi ressortent enchantés.

      Et peu après onze heures, ce sont Clovis, Clothilde, Gérôme et Fabien Hune qui utilisent les deux dernières douches disponibles, Clovis avec Fabien, et Clothilde avec Gérôme. Chacun profite de ce moment de détente et d’hygiène, et ressort propre comme un sou neuf, comme le dit Clovis !

     Joël a beaucoup de travail pour aérer et pour nettoyer les douches. Gaël vient l’aider, ils doivent partir pour l’école. Les six douches ont été utilisées, et onze personnes sont ressorties ravies, et propres ! C’est un gros tas de serviettes que Joël amène à Berthe ce matin...

     Il va vérifier les niveaux d’eau, de charbon, tout cela fonctionne à merveille. Et il y a eu suffisamment d’eau et de serviettes pour doucher onze personnes !  Puis Joël ferme la bâtisse. Elle rouvrira demain matin, à dix heures.

      Ce midi, Jacou a invité les nouveaux jeunes villageois à partager le repas des élèves de l’école. Ils se réunissent donc chez Child, qui les charge de transporter la nourriture préparée pour le repas. Michel Wald est là aussi, il accompagne Yvette Welch. Il voulait bien venir, mais comme il a du travail avec moi, il ne pourra pas y aller aujourd’hui. Gaël et Joël Wasch et Yvette Welch, les cousins et la cousine de Josiane Welch et Josette Wasch, sont prêts. Nestor Pferd, le neveu d’Émile l’éleveur de chevaux, arrive accompagné d’Isabeau Muller, le fils du meunier P’tit Louis. Tous les cinq se chargent des victuailles. Child a rajouté quelques bouteilles de son vin si apprécié, et les voilà partis pour l’école.

 

  • A l’école :

 

     « Ce matin, pas de cours : nous préparons la visite de nouveaux habitants de Durandalem qui sont arrivés cette semaine, annonce Jacou. Il s’agit d'Yvette Welch, la sœur de Josiane, de Gaël et Joël Wasch, les frères de Josette, de Nestor Pferd, le neveu d’Émile l’éleveur de chevaux, qui viendra avec Isabeau Muller, le fils de P’tit Louis, que vous avez déjà vu lors des portes ouvertes. Yvette est la cuisinière de Michel Wald. 

     Cette dernière précision fait réagir Marianne et Mariette, les filles de Michel.

     - Ah, il s’est enfin trouvé une femme ! disent-elles en en chœur en souriant.

     Jacou poursuit :

     - Gaël Walch est le nouvel assistant de Child dans son échoppe, et Joël Walch a commencé hier la gérance des nouvelles douches communales, qui ont ouvert hier matin. Nestor Pferd est venu avec sa mère, Adèle, la belle-sœur d’Émile, et il travaille chez Émile en tant que palefrenier. Ils seront là pour midi. Michel devait venir, mais Robert a besoin de lui pour des travaux, ce sera pour une prochaine fois ! 

     - Mais alors, nous devrons nous vêtir ! disent plusieurs garçons.

     - Non, précise Jacou. Je les ai prévenus de la nudité obligatoire à l’école. Ils se déshabilleront à leur arrivée. Josette et Josiane, vous irez les accueillir au portail, et vous les emmènerez à la buanderie, où ils enlèveront leurs habits. Chantal et Manon, vous vous occuperez du repas que Child leur a donné pour nous, et vous dresserez déjà la table. Les présentations se feront ici, dans la grande salle.

     Je compte sur l’attention de toutes et tous pour que leur visite soit un succès ! » conclut-il.

    Peu avant midi, les cousines vont au portail, et guettent l'arrivée des invités. Quand le portail s’ouvre, les invités constatent tout de suite que la nudité est de mise ! Josiane et Josette, nues, les emmènent à la buanderie, pendant que Manon et Chantal se chargent des victuailles.

     Dans la buanderie, Gaël, Joël, Nestor et Isabeau regardent les cousines nues et Yvette qui se déshabille, pendant que Josiane et Josette observent l’anatomie des quatre garçons. Mais chacun se tient sage, chassant des pensées qui pourraient provoquer quelques réactions... plus ostentatoires chez les garçons. Ils arrivent à l’étage, et les présentations sont faites.

      « Je vous présente Yvette Welch, trente ans, la sœur de Josiane, qui habite dans le chalet avec Michel Wald, notre bûcheron. Elle vient de Naborum. Elle est la cuisinière de Michel dit Jacou à la cantonade.  Yvette est enchantée de connaître les filles de Michel.

       Voici les jumeaux Gaël et Joël Wasch, vingt huit ans, les frères de Josette. Ils viennent de Naborum. Gaël est le nouvel assistant de Child, et Joël le nouveau gérant des douches communales. Et voici Nestor Pferd, dix neuf ans, le neveu d’Émile, et Adèle Pferd, la belle sœur d’Émile. Il viennent de Mettis. Émile prend Nestor comme palefrenier et Adèle comme cuisinière. Et voici Isabeau Muller, dix neuf ans, le fils de P’tit Louis, notre meunier, il travaille avec son père au moulin. termine-t-il. 

    Il présente alors aux nouveaux arrivants, tour à tour, les résidents de l’école :

 Je suis Jacou, quarante cinq ans, le Maître d’enseignement, et le soigneur. Je suis aussi le médecin du village, ainsi que son bourgmestre. Child est mon bourgmestre adjoint et s’occupe des affaires du village quand je suis à l’école. Dillon, vingt-et-un ans, du village, est notre instructeur d’arme. 

       Les élèves :  Alix Holz, quatorze ans, Xavier Stamm, quinze ans, Charles Kauf, quinze ans, Achille Gouvy, seize ans, Armand Capes, seize ans, le borgne Bauer, seize ans, François Bauer, dix sept ans, Gabin Fleich, dix sept ans, Hugues Schaff, dix huit ans, et Joseph Brett, dix huit ans. 

     Charles, Gabin et Hugues viennent de Naborum, Alix et Armand de Tenquin, Xavier et Joseph de Laudrefang, et Achille vient de Hombourg. Le Borgne et François sont les fils du Fernand, le fermier de Durandalem.  

     Puis il présente les filles.  

     Manon Germain, vingt cinq ans, est la fille de Child, notre aubergiste. Elle s’occupe de nos repas.

     Marianne et Mariette Wald, vingt ans, sont les filles jumelles de Michel, le bûcheron, elles sont les masseuses attitrées des élèves.

     Josiane Welch, vingt deux ans, et Josette Wasch, vingt deux ans, sa cousine, sont nos buandières, elles viennent de Naborum.  

     Chantal Iser, trente ans, est mon assistante au cabinet. Elle est aussi l’aide de Marion. Elle vient de Laudrefang. 

      Et enfin voici Anatole Brett, trente ans, notre concierge. Il vient de Laudrefang. Voilà, tout le monde a été présenté. Nous allons prendre un apéritif ensemble avant de passer à table, de façon que chacun et chacune puissent faire plus ample connaissance. Vous trouverez les boissons sur le coin, servez-vous à votre guise ! »

     Après quelques verres et quelques discussions, tout le monde passe à table, chacun s’assoit où cela lui plaît. Child a bien fait les choses, des mets délicieux en abondance, et du vin sublime, les convives ne rechignent pas à se resservir !

     Une fois que tout le monde est repu, Jacou prend la parole :

      « Maintenant, nous allons toutes et tous faire un petit trot autour du bâtiment, c’est une tradition de l’école ! Puis, pour celles et ceux qui le désirent une petite sieste sera possible ! »

      Et tout ce petit monde va trottiner autour de la bâtisse, nu, sous les rires des invités qui se plaisent à ce jeu. Puis tous rejoignent la grande salle.

     Quelques friandises et autres liqueurs leur sont proposées, tandis que les jumelles, les cousines, Manon et Chantal débarrassent la grande table. Ensuite chacune comme chacun peut s’occuper à son gré.

     Les jumelles proposent aux jumeaux de visiter leur quartier.

     Anatole va faire visiter son domaine à Yvette.

    Manon discute avec Nestor, ils s’éloignent. Josiane et Isabeau vont visiter la buanderie.

    Dillon et Chantal vont discuter botanique. Josette a des petites douleurs et va consulter Jacou.

   Quant aux dix élèves, selon leur habitude, ils gagnent leur lit pour la sieste.

 

 

 

     La sieste est finie, les invités sont de retour dans la grande salle.

    Jacou propose de s’hydrater, car maintenant, tous vont aller dans la salle de sudation.

      Certains aimeraient bien que Jacou refasse le fameux "ouragan", mais il s'abstiendra : il trouve que ce serait trop pour quelques invités, dont c’est la première sudation !

     Ils se retrouvent donc tous sous la douche, puis entrent dans la salle de sudation. Pour Yvette et les jumeaux, c’est chaud ! Pour Nestor aussi, mais Isabeau le rassure : 

     « Tu verras, ce sera super ! »

     Ensuite, après une douche rafraîchissante, c'est le bain de kaolin, qui est vraiment apprécié ! Il est réservé aux invités, pour éviter qu'il déborde sous le nombre d'occupants.

     Puis l'on va se faire masser : un rituel bien établi de la maison !

     Dans la salle de massage, toutes les tables sont prises. Jacou s’occupe d’Yvette, Marianne de Gaël, Mariette de Joël, Manon masse Nestor, Josiane se charge d’Isabeau, Josette masse Joseph, Chantal prend Hugues, Alix masse Xavier, puis inversent les rôles, Achille est sur Charles, et l’inverse, Armand avec Gabin, puis le contraire, Le Borgne avec François puis François masse le Borgne, et Dillon s’occupe d’Anatole.

     Les pommades et huiles de Jacou font merveille. L'on n’entend que des soupir de satisfaction, de plaisir et de béatitude... Après cette séance ô combien relaxante, tout le monde repasse à la douche une dernière fois, avant de regagner la grande salle, pour se sustenter quelque peu. Car tout cela, ça creuse !

      Et les invités, enchantés, discutent encore avec les résidents. Des rires fusent...  Les résidents communiquent mentalement entre eux pour satisfaire au mieux les invités.

     Mais pour les invités, il est temps maintenant de quitter l’école, la soirée est déjà bien entamée. Repassant par la buanderie, ils se rhabillent. Ils regrettent que soit déjà finie cette journée en tenue de peau qu’ils ont vraiment appréciée.

     Jacou est chaudement félicité pour la qualité de son enseignement. Et ils remercient tous les résidents, qui, bien que nus, se sont rassemblés au portail pour saluer leur départ.

     Dans la soirée, la petite troupe quitte l’école et revient chez Child. Ils vont encore boire un verre ensemble, pour célébrer cette journée faste et superbe.

Les Vikings

 

 

      Joël se lève tôt. La cloche vient de sonner six heures. Il doit s’occuper des feux, de la chaudière et de la cheminée, mais avant toute chose, il doit raviver son âtre mourant.  Un peu de paille, des brindilles, puis du bois... Et bientôt une bonne flambée réchauffe la pièce.  

      Gaël se réveille, se lève, court à toutes jambes vers la salle d’aisance.  Une envie pressante... Hier au soir, chez Child, il a beaucoup bu ! Puis, pendant qu’il prépare le petit déjeuner, Joël sort s’occuper de la chaudière. Il enfile une peau sur sa tunique, il fait un peu frisquet ce matin. La chaudière ronfle. À dix heures, l’eau sera assez chaude pour les douches. Il va ensuite raviver la cheminée dans les douches, de façon qu’il fasse bien chaud ! Après avoir déjeuné, les frères se séparent. Gaël retourne à son échoppe qu’il est en train de ranger, et Joël attend les clients.

      Une troupe de cinq cavaliers se présente à l’échoppe pour acheter des flèches. Gaël les accueille. Les cavaliers se méfient de cet inconnu. Y connaît-il quelque chose en flèches ? Mais Gaël les rassure, il a compris ce qu’ils veulent, et leur explique qu’il est le nouveau gérant de l’échoppe, l’assistant de Child.

     « Nous avons du temps, nous mangerons à l’auberge ce midi. Allons déjà y boire un godet ! » 

     À l’auberge, Gaël remarque qu’ils sont très sales et qu'ils sentent mauvais. Cela doit faire un bon bout de temps qu’ils sont sur la route. Ils disent venir des contrées du Nord, bien au-delà d’Oche, ce qui est quand même à quelques jours de cheval.

      Gaël demande donc à Berthe s'il est possible de laver leurs habits, vu qu’ils comptent manger là ce midi. Et il leur propose, s’ils ont le temps, de prendre une bonne douche juste à côté. Et pendant qu’ils se restaureront, leurs habits seront lavés et séchés, tout prêts pour l’après-midi.

     « Comment pourras-tu faire tout ça aussi vite ?  s'étonne l’un d’entre eux.

      - Mais alors, nous serons nus pour manger ! ?  s’esclaffe un autre.

     - Non, j’ai ici des habits propres que je vous fournirai pour sortir de la douche. 

     - Mais qu’est-ce donc que ces fameuses douches ? » demandent-ils.

      Gaël les emmène au bâtiment communal. Joël leur explique le principe, leur fournit des serviettes, récupère leurs frusques et va les porter à Berthe pour le lavage. Cela tombe bien, Berthe attendait justement pour lancer son tambour.

     « Sur leurs habits de soldats, les insignes de Charles notre roi ! dit Berthe. Voilà qui nous incite à bien les traiter... Dans une heure, promet Berthe, ils seront propres, et sécheront à côté de la chaudière. Ils auront leurs habits secs avant la fin du repas ! »

     Sous la douche, les cinq hommes chantent... Ils ont des voix puissantes ! Apparemment, ils sont enchantés !  Les voilà qui ressortent nus, pour se sécher devant la cheminée. Ce sont cinq guerriers puissants, très grands, près de sept pieds, et très musclés. Tous les cinq sont roux, bien velus sur tout le corps, des toisons pubiennes très fournies, au-dessus de membres virils de bonne taille.

     Ce sont sûrement des combattants redoutables, se dit Joël en les voyant. 

     Ils l’appellent, et lui demandent s’ils peuvent rester nus ici devant l’âtre chaud, c'est tellement agréable ! 

     « Pas de problème, dit Joël. Je ferme les douches, vous ne serez pas dérangés. Je vais vous chercher à boire ! Ainsi vous pourrez ne vous rhabiller qu'au moment de sortir d’ici pour manger. Dans les coins, vous avez des sièges d’aisance avec de l’eau. Vous êtes ici chez vous ! Et il s'en va chercher une amphore de vin et cinq godets.

     - Mais nos armes, elles ne risquent rien ? demande l’un d’entre eux. 

    - Ne vous inquiétez pas, mon frère Gaël veille sur vos chevaux et sur vos armes ! »

     Et quand Joël revient avec deux pintes de vin et des godets, les fiers soldats du roi trinquent à sa santé, à la leur, et à la nôtre, nous qui les avons accueillis de si belle manière !

       Voilà le curé de la paroisse, l’abbé Paul, qui veut prendre une douche. Joël lui dit que c’est complet ce matin, mais qu’il pourra revenir cet après-midi. L'abbé précise qu’il viendra avec Gertrude et Germaine.

     « Pas de soucis, vous serez bien accueillis ! »

      Les soldats ont vidé les deux pintes, ils avaient une grande soif ! Joël leur fournit des tuniques et des chausses, leur disant qu’après le repas, ils retrouveront leurs habits de soldats, tout propres comme promis ! Et ils se rendent dans l’auberge. Child revient justement de l’école. Il leur sert un godet de vin fin. Les pintes déjà éclusées dans les douches ne les empêchent pas d’apprécier ! Ils nous racontent leur histoire.

      « Nous venons des pays du grand Nord, nous sommes des Vikings ! 

       Je me nomme Aleski. Aleski Leskigson. Dit celui qui semble être le chef.  J’ai une sœur, Ingrid Leskigson, qui doit travailler dans une auberge, dans l'un des bourgs autour de l’abbaye des Glandières. Peut-être la connaissez-vous ? 

     Child répond par l’affirmative :

     - Elle travaille à l’auberge de Jean-Louis Stamm, à Laudrefang, le premier village à l’Ouest. Je peux la faire mander si vous désirez la voir. 

     - Ce sera un plaisir, je ne l’ai pas vue depuis un bout de temps !  Répond Aleski.

     - Cet après-midi, je vais faire demander qu’elle vienne, elle pourra être là ce soir. Gaël ira la prévenir. 

     - Grand merci, Child ! Je continue les présentations : voici mes cousins les frères Simonson, Simen et Isak, et mes autres cousins, les frères Erikson, Nils et Enzio.  Nos mères sont les trois filles de Dolf Patisson, le chef de notre clan. Nous sommes en route pour rejoindre le roi Charles, nous sommes archers-instructeurs et allons former les soldats du roi. Le roi nous attend pour le mois de mai, nous sommes en avance ! »

      Child est content de trouver des collègues. Il leur explique son travail d'instructeur auprès des jeunes de l’école. Quant à Gaël et Joël, ils leur narrent leurs aventures avec Helmut.

     « Nous sommes entre archers ! Trinquons ! »  

     Esther amène les plats. Elle les a faits plantureux, elle suppose qu’ils doivent avoir un solide appétit, au vu de leurs corpulences !

     Et les Vikings se régalent, mangent et boivent à satiété. Ils demandent à Child :

     « Emmène-nous à cette fameuse école. Nous avons le temps, et nous vous montrerons quelques astuces que nous avons mises au point entre nous. »

     Child envoie donc Gaël prévenir Jacou et Dillon qu’ils auront des archers instructeurs supplémentaires, cet après-midi ! C'est d'accord. Ils sont attendus là-bas d’ici une heure, s’ils le veulent bien.

      « Impeccable ! Cela nous laissera le temps de digérer ! » Dit l’un d’eux en demandant une autre assiette. Child envoie maintenant Gaël prévenir Émile, qui prendra en charge leurs cinq destriers pour la nuit. Émile vient les chercher avec Nestor, qui leur dit :

     « Ne vous en faites pas, ils seront bien traités ! » Puis les Vikings partent pour l’école.

 

     A l’école, tout le monde est attablé, les garçons vont faire leur petit trot avant la sieste. Jacou vient d’être prévenu, des archers-instructeurs du roi Charles viennent rendre visite à l’école cet après-midi.

     « Avant que vous quittiez la table, dit Jacou, vous devez savoir que pour l’entrainement de cet après-midi, des archers-instructeurs du roi viendront vous voir à l’œuvre ! Ils arriveront bientôt, vous les verrez après la sieste.  Et quand les garçons sortent trotter, Jacou dit aux filles :

     Je compte sur vous, les filles pour les accueillir ! Cela fait sûrement longtemps qu’ils n’ont pas vu de filles nues. Ils auront des envies, vous pourrez surement les satisfaire ! si vous en avez envie ! Ce sont des Vikings ! » ajoute-t-il en souriant.

     Les garçons sont couchés, les filles en tuniques sont au portail, et les vikings arrivent. Ils sont étonnés que des filles les accueillent ! Josiane et Josette les emmènent à la buanderie, suivies des autres filles. Ils voient Anatole, nu devant eux, et les filles leur demandent de se mettre nu. Encore plus étonnés, ils se déshabillent, Jacou arrive avec Dillon, nus, et leur explique le topo :

     « Je suis Jacou, le Maître de l’école, et voici Dillon notre instructeur des jeunes soldats, et Anatole, notre concierge.  Les cinq gaillards remarquent bien sûr la taille du membre viril de Dillon. Anatole n’est pas mal loti aussi !

     Tout le monde est nu, cela est la règle à l’école, c’est une question de mental, de contrôle de soi. Nous ne nous habillons que pour accueillir les invités au portail ! » dit Jacou tandis que les filles enlèvent leur tuniques. Elles ont aussi, bien sûr, remarqué la taille de leurs membres ornés de roux ! Les cinq guerriers sont subjugués par toutes ces beautés devant leurs yeux ! Cela fait un moment qu’ils n’ont pas eu de contacts avec la gente féminine !

     Sans attendre, chacune des filles prend un Viking par la main, et l’entraine dans ses quartiers. Marianne, Mariette, Chantal, Manon, Josiane et Josette sont prêtes ! Dillon fera le sixième ! Et Jacou fera le tour pour surveiller tout cela.

 

      Quand les garçons arrivent les Vikings sont sidérés ! Ils s’attendaient à voir des hommes d’âge mûr, alors que :

     « Ceux-là sont encore presque des enfants ! dit Aleski. Néanmoins ils se présentent aux garçons.  

     - Nous nous nommons Simen et Isak Simonson, Nils et Enzio Erikson, et Aleski Leskigson. dit Simen.  

     - Nous venons des pays au-delà des neiges éternelles, ou la nuit dure six mois. dit Nils.

     -  Nous sommes des archers-instructeurs que votre roi a recruté pour former les soldats de son armée. dit Isak.  

    - Montrez-nous vos talents d’archer ! nous vous montrerons quelques trucs ! dit Aleski. Et Enzio ajoute :

   - N’ayez aucune crainte ni honte, nous sommes déjà fiers de vous, futurs soldats du roi ! »

     Alors les garçons préparent un trébuchet, et l’équipent de neuf boules d’argile, chacun des neuf garçons prend un arc. Dillon est prêt à lâcher les cibles, les garçons bandent leurs arcs, et se tiennent prêts. Le trébuchet envoie les neuf boules, et les garçons, les uns après les autres en quelques fractions de secondes touchent les neuf cibles !

     Les Vikings sont époustouflés ! Jamais ils n’auraient cru cela possible ! comment savent-ils quelle cible choisir ? C’est de la magie !

      Dillon appelle mentalement Jacou, qui arrive et explique ce don, ce pouvoir qu’ont les garçons, de penser entre eux.

     « Ce n’est pas de la magie, c’est de la botanique ! 

     - Quel pouvoir fabuleux ! dit Nils. Pourrait-on le posséder, ce pouvoir ? » Jacou leur dit que si demain ils le veulent, il leur enseignera ce pouvoir, mais que cela prend quelques heures pour l’obtenir !  Les cinq Vikings sont enthousiastes ! Demain matin de bonne heure, ils seront là ! du coup, ce soir ils dormiront à l’auberge, s’il y a de la place !

     Pour l’heure, ils montrent aux garçons comment monter une pointe de flèche qui se sépare de la flèche une fois la cible atteinte, on ne peut donc plus la retirer sans ouvrir le corps ! Une autre flèche tournante, en plaçant les plumes en biais, qui perce en déchirant les chairs, faisant une plaie bien plus large. Les exercices du jour sont finis, Ils ont apprécié cet après-midi nus en plein air, à tirer à l’arc, puis les guerriers sont invités à une séance de sudation. Ils connaissent le principe, cela se fait beaucoup chez eux dans le grand Nord, mais ils ne savaient pas que cela existait ailleurs. Ils arrivent donc dans une salle bien plus grande que leurs huttes où l’on ne peut rentrer qu’à trois ou quatre.  Ici, ils sont seize, et il y a de la place ! et il y fait très chaud ! Anatole arrive, il a poussé la chaleur, après avoir aéré un moment.

      « Les filles en ont profité avant, il fallait ventiler ! » dit-il sans donner de détails. Mais il a entendu le ramdam dans la salle de sudation avec le Borgne !

     Après un bon quart d’heure à se faire transpirer, les Vikings prennent une douche, et sont invités à se faire masser. Ils retrouvent les filles qui ’s’occupent d’eux en professionnelles, massant leurs corps robustes et tout musclés, décelant des nœuds dans leurs muscles et les dénouant en massant, aidées par les pommades et huiles spéciales de Jacou.  Les garçons, pendant ce temps se massent entre eux, ils ont suffisamment d’expérience pour savoir bien faire. Le Borgne est là, aussi, sur un coussin. Il dort.

     Après ces massages Jacou les invite au coin des boissons, pour prendre la pinte de l’amitié. Ils trinquent volontiers, tous les garçons trinquent avec eux. Ils éclusent quelques pintes de cervoise, de vin, et de l’alcool d’orge de Child, puis se préparent à retourner à l’auberge. Arrivés au portail, Jacou leur fait remarquer qu’ils sont nus ! Morts de rire, ils retournent à la buanderie pour s’habiller, et enfin ils quittent l’école, en remerciant beaucoup tout ce monde qui les a si bien accueilli !  Ils ne manqueront pas d’en Parler à Charles !

 

     Gaël prend un cheval chez Émile pour monter à Laudrefang. Arrivé à l’auberge, il se présente :

     « Je m’appelle Gaël Wasch, Je suis le nouvel assistant de Child, l’aubergiste de Durandalem. Il m’envoie faire une commission pour Ingrid Leskigson. 

     Ingrid est là, tout intriguée.

      - Qu’as-tu à me dire, Gaël ? 

      - Votre frère, Aleski, est à Durandalem, avec ses quatre cousins. Ils seraient heureux de vous revoir ! 

      Cette nouvelle ravit la grande rousse.

     - Si Jean-Louis le permet, je viendrai en fin d’après-midi voir mon frère et mes cousins !

     - Oui, bien sûr, Ingrid, nous nous passerons de toi ce soir à l’auberge, répond Jean-Louis. Tu peux aller annoncer sa venue, Gaël ! »

     Et Gaël retourne à Durandalem, et annonce donc la venue d’Ingrid pour la fin d’après-midi.

Les bigotes

 

 

     Comme convenu, l’abbé Paul se présente aux douches, accompagné de ses bigotes favorites, Germaine et Gertrude. Les vieilles filles sont frileuses, elles veulent qu’il fasse bon si elles doivent se découvrir. Joël leur assure qu’il fait suffisamment chaud pour qu'elles soient nues sans avoir froid !

     « Être nues ! Mais vous n’y pensez pas ! » dit Germaine. Joël l’emmène dans une douche, lui explique comment avoir de l’eau à bonne température, que la porte sera fermée, et que personne ne pourra la voir.  Elle pourra alors se déshabiller, prendre sa douche. Le savon est là, et elle aura une serviette pour se sécher. Elle pourra alors se rhabiller et sortir.

      Rassurée, la vieille fille s’enferme donc. Après les explications de Joël, Gertrude y va aussi. L’abbé Paul se fait lui aussi expliquer le fonctionnement. Il a encore quelques craintes, et demande si toute cette eau ne va pas user sa peau ! 

     « Aucun risque, curé ! dit Joël en souriant. Une douzaine de personnes y sont déjà venues, même des enfants, et personne n’en est ressorti avec la peau usée... Mais propre, oui ! L'abbé décide donc d'y aller.  Mais une ultime question le turlupine.

      - Et si je fais un malaise, comment ferez-vous, si j’ai verrouillé la porte ? 

      - Pour cela, j’ai un système qui me permet d’ouvrir de l’extérieur.  Mais rassurez-vous, je ne l’utiliserai qu’en cas de nécessité.  N’ayez aucune crainte, je veille ! » 

     Vingt minutes plus tard, l’abbé Paul ressort, ravi :

     « C’est une bénédiction de Dieu, cette douche ! » Puis c'est au tour de Gertrude de ressortir, enchantée. Ses longs cheveux encore humides lui font craindre de prendre froid, mais Joël la conduit devant la cheminée, la fait asseoir sur le banc dos à l’âtre, et lui dit qu’ils vont vite sécher ici, et qu’elle ne ressortira qu’une fois ses cheveux bien secs. L’abbé Paul s’assoit lui aussi sur le banc, pour profiter de la bonne chaleur.

     Germaine, elle, n'est toujours pas réapparue. Écoutant à la porte, Joël n'entend que l’eau qui coule. Un peu inquiet, il demande à voix haute :

     « Vous allez bien, Germaine ?  Elle le rassure :  

     - Oui, oui ! C’est trop bon...Oooh, j’y resterais bien tout l’après-midi ! 

     - Mais il faut garder assez d'eau pour les suivants ! la presse Joël, sentant bien qu’elle ne veut plus sortir. Alors, le curé se lève et la presse à son tour :

     - Voyons, Germaine, nous devons y aller, maintenant !

     - Bon, bon, j’arrête ! Mais c’est trop bon... Oui, trop bon !

      Et quelques minutes plus tard, elle aussi se fait sécher les cheveux devant la cheminée, tout enjouée.

      Je reviendrai, je reviendrai... Oh oui, je reviendrai ! »

 

 

Le livreur de charbon

 

      Pierre est venu livrer le charbon derrière le bâtiment, une grande quantité, qu’il a dû pelleter pour remplir le silo.  Il arrive en nage, et demande à Joël s’il peut profiter de la douche.

     « Pas de soucis, Pierre, je te donnerai des habits propres et secs pour te rhabiller ! »  Le curé salue Pierre au passage, et en profite pour prendre des nouvelles de l’abbaye et de l’abbé Jean. 

     « Inutile de m'expliquer, dit Pierre à Joël. Je sais comment ça fonctionne, j’ai déjà utilisé celle de l’école ! »  Il entre dans une douche, se déshabille, et commence à se laver.

     L’abbé Paul et les deux filles quittent le bâtiment, les cheveux enfin secs, remerciant grandement Joël pour son établissement. 

     « Oh oui... Comme le dit Germaine, nous reviendrons souvent, c'est sûr ! »

     Juste comme ils repartent, voilà qu'Yvette se présente. Michel est absent, il travaille avec moi sur un chantier. Elle veut en profiter pour se faire propre. Elle salue l’abbé et les deux bigotes... qui toisent cette étrangère d’un regard suspicieux ! Pendant que Joël explique à Yvette comment ça marche, voilà Pierre qui ressort brusquement de la douche, il a oublié de prendre les habits de rechange. Et Pierre, tout nu, se retrouve nez à nez avec Yvette. Laquelle sent aussitôt un frisson la parcourir, en voyant cette verge immense. Elle rougit, elle lui lance un regard qui en dit long sur ses intentions ! Pierre n'hésite pas, il la pousse dans sa douche, et referme la porte...

    Joël sait bien ce qui va se passer. Il leur dit qu'il va fermer la porte du bâtiment, par précaution. Il reste dans le sas, au cas où d’autres se présenteraient.

 

 

     Une fois séchés, Pierre n’a pas ses habits, et sort nu de la douche, Yvette le suit, et ils vont près de la cheminée se réchauffer leurs corps nus à la chaleur de l’âtre.

      Ils vont attendre que Joël revienne, donner les habits qu’il a pour Pierre. En attendant, ils s’embrassent sur le banc, et se caresse l’entre-jambes mutuellement.

     Quand il revient, Yvette et Pierre sont devant la cheminée, nus. Joël donne des habits à Pierre, et leur demande de vite se rhabiller, d’autres pourraient les surprendre ! Une fois vêtus, Pierre et Yvette quittent Joël et le remercient, le priant de rester discret sur ce qui vient de se passer.

     « Maintenant, dit Pierre, il est l’heure d’aller boire une bonne pinte chez Child, avant de retourner à l’abbaye ! » Yvette l’accompagne, elle y attendra le retour de Michel.

     Les Vikings, eux, sont vraiment contents d’avoir fait halte à Durandalem et d’être allés visiter l’école. Ils y sont restés un bon moment, ont bien profité des installations et des filles, pour le grand plaisir de toutes et de tous. Ils sont de retour à l’auberge dans la soirée. Ils resteront dormir.

     Ingrid, la sœur d'Aleski, vient d'arriver de Laudrefang. Et ce sont de grandes embrassades, sur la bouche comme il sied aux gens du Nord. Ils ont beaucoup de choses à se raconter.  La soirée est bien avancée quand ils vont se coucher. Child héberge donc les Vikings. Quant à Ingrid, Gaël et Joël lui offrent l’hospitalité pour la nuit, car il est trop tard pour qu'elle retourne à Laudrefang !  Elle accepte volontiers, d’autant qu’ils ont une douche dans leur appartement.

 

 

L’initiation des Vikings

 

    Ingrid Leskigson, son frère et ses cousins prennent le petit déjeuner dans l’auberge, avant de repartir ensemble. Les Vikings s’arrêteront à l’école. Ingrid continuera sa route vers Laudrefang, pour reprendre son service à l’auberge de Jean-Louis Stamm.

 

     Ce matin, tandis que Dillon se chargera de l’instruction des garçons, Jacou va s’occuper des Vikings, soldats du roi Charles.

     Les voici devant le portail. Les cousines Joëlle et Josiane, en tunique, les accueillent et les emmènent dans la buanderie.  Ils doivent enfiler la tenue adéquate pour pénétrer dans la caverne aux herbes. Jacou arrive, enfile lui aussi les habits spéciaux, fournit une épée aux Vikings. Et les voilà partis, chacun avec un sac, pour gravir la colline.

     Pour son cours, Dillon a préparé des potions à base d’herbe de chanvre. Il en fait boire aux garçons, qui ne tardent pas à voir les choses autour d'eux tout différemment ! Ce qui déclenche des fous rires pour n’importe quoi. Dillon leur fait lire un texte. Étonnamment ils s’en sortent très bien. Le calcul aussi leur paraît simple. Ils sont euphoriques... Mais tous ressentent un vif besoin de se nourrir. Manon leur sert un en-cas, qu’ils dévorent avec appétit.

      « Vous avez goûté aux pouvoirs de cette herbe.  Elle donne faim, vous l’avez constaté, et elle fait tourner un peu la tête ! dit Dillon en souriant. Au combat, elle risque plutôt de vous nuire. Alors, consommez-la avec prudence ! De plus, cette herbe modifie les rapports sexuels. Mais ça, vous en jugerez une autre fois ! »

     Entretemps, Jacou et les Vikings sont de retour de la grotte. Ils occupent maintenant les chambres du fond.  Ils ont absorbé la potion qui rend télépathe. Jacou aussi s’en est repris une dose. Il a remarqué qu'à chaque nouvelle prise, ses pouvoirs mentaux sont augmentés. Il se rapproche des pouvoirs qu’il avait jadis, avec son Maître Sirius dans les montagnes mayas. Il lui tarde de les tester à nouveau après leur sieste forcée.

     Le repas de midi se passe tranquillement. Les garçons évitent de faire du bruit, et vont trottiner tranquillement avant la sieste.

     Cet après-midi, Émile vient avec Nestor pour l’apprentissage équestre. Les jumelles sont de la partie. Émile a bien du mal à garder son membre en berne face à ces superbes créatures ! Mais Jacou a prévu le problème. Il a donné une potion à Dillon. Émile et Nestor doivent la boire. Elle évitera pour un temps toute érection intempestive. Ce qui permet à toutes et à tous, en toute sérénité, de profiter nus au soleil de l’enseignement équestre. Ils se perfectionnent, s’essaient aux sauts d’obstacle, et y parviennent de mieux en mieux. Émile est content. Il en fera vraiment d'excellents cavaliers !

     Ils se retrouvent tous en salle de sudation, y compris Émile et Nestor. Jacou et les Vikings se sont réveillés et les rejoignent, ainsi que les filles. Puis ce sont les séances de massages, les Vikings et Jacou sont prioritaires. Bien sûr, ils profitent des mains expertes des filles. D'autant qu'ils parviennent à leur demander mentalement quelques massages ciblés, qu’elles exécutent pour leur grand plaisir.

     Les Vikings prennent congé, descendent avec Josiane et Joëlle à la buanderie pour s’habiller, et retournent à l’auberge. En chemin, ils continuent à expérimenter tout à loisir leur nouveau pouvoir. Jacou est vraiment un Maître qu’ils sont heureux de connaître !

Les villageois aux douches

 

      Joël a préparé les douches communales, il attend les clients.

     Voici les premiers. Claude Kaas, notre apothicaire, droguiste et marchand, arrive avec sa petite famille : Rosine son épouse, et Maxime, leur petit rouquin de cinq ans. Joël les fait entrer, leur montre les douches. Rosine demande à faire entrer Maxime avec elle, il est bien petit pour se doucher seul.

     « Il n’y a aucun inconvénient ! »  dit Joël et il leur explique le fonctionnement. Deux douches sont donc utilisées, Rosine avec Maxime dans l’une, et Claude tout seul dans l’autre. Pensant aux couples qui ont déjà testé les douches, Joël se dit :

     « C'est sûr, sans le gamin, ç'eût été différent ! »

      La famille Kaas ressort enchantée des douches. Pourtant Maxime, au début, a hurlé sous l’eau. Il n’aimait pas trop ça ! Comme tous les autres, ils repartent tout contents d’avoir testé ce nouveau système. Après leur départ, Joël nettoie les douches, les aère, et à midi, il ferme la maison.

      L’après-midi, c'est au tour de Richard Schaff, de Naborum, de son épouse Carole, et de leur fille Nadège. Joël les accueille, et leur explique comment ça marche, chacun dans une douche. Richard en ressort enchanté. Son épouse lui en avait dit beaucoup de bien. Elle avait raison, il trouve cela superbe ! Maintenant, une bonne pinte à l'auberge...

      Nadège voudrait rester à Durandalem, pour passer quelques jours avec Ariston et Jeanne. Chez Child, elle demande à mon épouse Esther si nous pourrions l’héberger. 

     « Je n’ai rien contre, si tes parents sont d’accord ! Lui répond-elle. Ariston va arriver, elle sera sûrement ravie de te revoir ! »

      Richard et Carole, quant à eux, s’en retournent sans leur fille à Naborum.

      Le soir est tombé. Beaucoup sont venus à l’auberge pour papoter et boire un coup. Il y a là le Fernand Bauer, ses commis Edouard et Jacques Basin, et Gildas Dor, et aussi Clovis Hune et sa famille...

     Les Vikings rentrent de l'école et réservent les chambres pour ce soir. Demain, ils reprendront la route. Sur ces entrefaites, Émile, qui a pris leurs chevaux en pension le temps de leur séjour, fait son entrée à son tour.  Il leur dit qu’il ramènera leurs montures demain matin.

     Mais voici une calèche qui arrive, un coursier de Naborum qui mène une dame à l’auberge...

 

Yvonne Basin

 

      Quand ils voient entrer le coursier et la dame, une grande brune de six pieds, Édouard et Jacques, les commis du Fernand, reconnaissent aussitôt leur mère, Yvonne Basin ! Ils se précipitent et l’embrassent en la serrant dans leur bras. 

     « Maman ! Mais que fais-tu donc ici ? » demande Jacques.

     « Je me sens bien seule dans ma maison depuis que vous êtes partis ! »

     Il faut dire que leur père, Jean Basin, était décédé l’année dernière d’une maladie foudroyante.

     « Oui, je voulais depuis longtemps vous revoir, vous serrer dans mes bras, vous me manquez ! dit-elle, la larme à l’œil. 

     - Viens t’asseoir avec nous ! propose Édouard. Et il lui présente Gildas, qu'elle connait de vue, et le Fernand Bauer.

     Le coursier demande si elle pense retourner avec lui à Naborum, il se fait tard. 

     - Non, allez-y seul, dit alors le Fernand, elle restera avec ses fils ce soir ! » Et s’adressant à Yvonne, il lui propose l’hospitalité dans sa ferme. Elle accepte volontiers, elle pourra profiter de ses fils un peu plus longtemps.

      Fernand commande donc cinq menus.

     « Ce soir, nous dînons ici ! » dit-il en souriant. Child presse Berthe et Esther de faire en sorte que tous fassent un très bon repas, il sait que les Vikings ont un appétit féroce ! Esther demande à Ariston de l’aider, et Nadège se propose d’aider elle aussi.

    J’arrive avec Benami, Michel et Yvette. Nous nous attablons pour manger. La soirée est longue et festive. Les Vikings racontent leurs aventures Nordiques en buvant pintes sur pintes, et Aleski est vraiment content d’avoir pu revoir sa sœur Ingrid.

     Puis tout le monde s’en retourne chez soi. Avec Nadège, j’ai une petite pensionnaire ! Je lui demande combien de temps elle pense rester. Quelques jours si c’est possible, dit-elle.

      « Aussi longtemps que tu voudras ! » dis-je. Et je vois le sourire d’Ariston.

     Le Fernand quitte à son tour l’auberge, avec Yvonne entre ses deux garçons. Arrivés à la ferme, le Fernand propose son lit à Yvonne, Lui, il dormira dans la cuisine, devant la cheminée. Les garçons embrassent leur mère, et les trois commis se retirent dans leurs chambres.

     Yvonne ne sait pas comment aborder le sujet, puis finalement, elle ose :

     « Vous savez, Fernand... J’aurais bien besoin d’une compagnie cette nuit.  Je me sens si seule depuis tant de mois, vous comprenez... »

     Le Fernand accepte alors de partager son lit avec elle. En tout bien tout honneur, tient-il à préciser. Il lui donne une chemise de nuit qu’il a gardée après le décès de son épouse, il y a quelques années. Il sort de la chambre un instant, le temps qu’elle se déshabille, qu'elle enfile la chemise et qu'elle se couche.

      Bien que d’habitude il dorme nu, ce soir il enfile lui aussi une chemise, et s'allonge auprès d’elle. Il la sent crispée dans le lit. Il lui tend son bras. Elle pose alors la tête sur son épaule, bien blottie dans ce bras puissant...

 

La fréquentation des douches communales

 

     Au matin, c'est le Fernand qui se lève le premier. Yvonne dort encore. Il endosse une tunique, et ranime la cheminée dans la cuisine. Il a plu cette nuit, et l’humidité se ressent.

    Yvonne apparaît. Elle a enfilé ses habits. Cette nuit, elle a très bien dormi.  C'est sûr, elle ne dormait pas si bien, toute seule dans sa maison de Naborum, confie-t-elle au Fernand avec un sourire...  Tout en préparant le petit déjeuner, le Fernand lui propose de rester quelques temps à la ferme. Espérant d’autres belles nuits avec lui, elle accepte avec joie, et se propose de leur faire à manger pour se rendre utile. On la dit bonne cuisinière !

     Les deux garçons ne tardent pas. Édouard et Jacques sont heureux de déjeuner avec leur mère. À leur grande joie, le Fernand leur annonce qu’Yvonne va rester quelque temps à la ferme, pour se reposer. Il va aller chez Child ce matin avec elle faire quelques emplettes. Vous savez ce que vous avez à faire, dit-il à ses commis.

     En chemin, il propose à Yvonne de passer d'abord par les douches. Ils sont quelque peu poisseux, à cause de leurs ébats de cette nuit. Et cela leur fera du bien de se relaxer sous l’eau chaude.

    Chez Child, Émile et Nestor ont ramené les chevaux des Vikings. Les guerriers sont en partance pour rejoindre le roi Charles.  Ils promettent de revenir. Comme dit Aleski :

     « C’est trop bien, Durandalem ! »

    Quand Yvonne et le Fernand arrivent aux douches, Joël est dehors. Il a activé le feu de la chaudière. Ils lui demandent s’ils peuvent utiliser la douche tout de suite. Joël rappelle que l’ouverture n'est qu'à dix heures, normalement. Mais ils insistent, si bien que Joël finit par les laisser entrer. 

     « Tu connais le système, le Fernand. Tu expliqueras à madame. Moi, j’ai encore des choses à faire avant l’ouverture, mais je pense que l’eau doit être déjà assez chaude. Et j’ai allumé la cheminée. D’ici peu il fera bon à l'intérieur. »

 

      Le Fernand accompagne Yvonne dans la douche du fond, près de la cheminée. Ils se déshabillent, et chacun peut enfin admirer le corps de l’autre. Yvonne découvre un corps robuste, des pectoraux bien développés et des gros bras bien musclés, un ventre plat avec de beaux abdominaux. Une épaisse et longue toison rousse couvre tout sous le pubis, cachant un pénis très fin. Elle est étonnée de la petite taille du pénis du Fernand au repos ! Fernand, lui, admire Yvonne, et la contemple du haut en bas de ses six pieds. Ils font la même taille.

      Cachés en partie par sa magnifique chevelure brune, ses yeux verts ont un regard espiègle. Son corps est bien charpenté. De larges épaules se prolongent par des bras longs et fins. Ses seins tout ronds aux tétons tout roses sont bien accrochés.  Son épaisse toison brune descend entre ses jambes effilées, sous un fessier bien rebondi.

 

Les copines

 

     Ariston et Nadège vont chercher leur copine Jeanne au moulin de P’tit Louis. Elles vont bien s’amuser, toutes les trois. Leurs corps les titillent... Elles ressentent des fourmillements, là-dedans !

       Nadège raconte à ses amies l’aventure qu’elle a eue avec un garçon, et la douleur qu’elle a ressentie... Les deux autres n’ont pas encore connu ce genre d’aventure.

     Elles décident d’aller aux douches communales, pour explorer ensemble leurs corps. Il est onze heures quand elles arrivent. Joël leur demande :

     « Vous venez vous doucher, je suppose ? » Dans l’affirmative, il donne une serviette à chacune. Mais il est un peu étonné qu’elles pénètrent toutes les trois dans la même douche, et il leur en fait la remarque. Elles rétorquent qu’elles aiment bien se faire frotter le dos. Alors, il les laisse faire, tout en précisant qu’elles ne doivent pas faire de chahut, car tout s’entend dans la maison ! Les trois filles ferment la porte et se déshabillent.

 

     En sortant de la douche, elles sont tout excitées...  Cette douche leur a fait un drôle d’effet ! Elles saluent Joël au passage, en pouffant de rire. Il leur sourit, tenant sa serviette devant son bas-ventre. C'est promis, il ne dira rien à personne !

      Les trois amies se promènent dans le village.  Elles aimeraient bien, là, tout de suite, trouver un garçon qui les initierait aux plaisirs d’un acte sexuel ! Mais les garçons de leur âge sont à l’école... Un jour prochain, elles rendront visite aux commis du François, se promettent-elles en rigolant et en rougissant à la fois.

     Pour l’heure, il est temps de manger. Ariston invite ses amies à l’auberge, maman Esther n’y verra aucun inconvénient ! Elles passent par le moulin prévenir la mère de Jeanne, et se rendent donc chez Child.

     Avec Michel, j’installe depuis deux jours une douche au chalet. Et aussi une baignoire, Yvette adore prendre des bains. Une chaudière est installée derrière le chalet, ainsi qu'une salle d’aisance accessible depuis l’intérieur. Michel construit donc une annexe pour y mettre la chaudière et la réserve de charbon nécessaire. Un ruisseau qui descend à proximité du chalet remplira la réserve d’eau. Le conduit que j’ai installé il y a quelque temps ne monte pas assez haut pour remplir la réserve, le chalet étant bâti à flanc de colline.

       Les cantonniers travaillent d’arrache-pied, les raccordements au tuyau d’eaux usées n’en finissent plus.

      Pierre est arrivé avec son charbon. Il fait le tour des demandeurs, et se rend compte qu’il faudra deux charrettes par semaine, sans compter l’école !

      Le soir venu, l’installation fonctionne. Ils vont pouvoir prendre du bon temps ! À l’auberge, avec Child, nous discutons de l’opportunité de se faire livrer le charbon directement par le convoi qui vient du Nord de l’Austrasie, sans passer par l’abbaye des Glandières, qui nous fournit jusqu’à maintenant. Pierre n’est pas enthousiaste. Lui, il aimait bien livrer le charbon à Durandalem, particulièrement à l’école, où une charrette pleine est nécessaire.

Le pouvoir de voler

 

     Ce matin, il fait un soleil radieux. A l’école, Jacou, après avoir fait entrer Georges, décide d’entraîner les garçons à l’extérieur, pour leur faire maîtriser le pouvoir de déplacer les choses à distance. Après le petit déjeuner, tout le monde est dehors et boit son canon de potion. Jacou teste les améliorations mentales qu’il a obtenues après sa dernière visite à la caverne. Il s’aperçoit qu’il peut désormais déplacer les objets par la seule pensée, sans geste accompagnateur, et qu’il peut le faire sans même voir l’objet à déplacer ! Pour ce beau résultat, il lui aura fallu cinq passages par la caverne...  Il a aussi amélioré la potion que tous ont pris ce matin, les effets devraient durer plus longtemps. Sous ses directives, les garçons testent différentes possibilités. Entre autres le soulèvement mutuel, que le Borgne et François ont tenté l’autre jour, au grand dam du Borgne qui s’est blessé la cheville. Jacou lui enlèvera son emplâtre ce midi.

      Les garçons s’essaient à cette manœuvre. Ils doivent mentalement communiquer avec leur partenaire, et le soulever. Ce qui demande un entraînement qu’ils doivent acquérir.

     « Ne montez pas au-delà des murs de l’enceinte, recommande Jacou. N’oubliez pas que vous êtes les seuls à connaitre ce pouvoir. Il ne faudrait pas que quelqu’un vous voie dans les airs ! De plus, vous êtes nus, raison de plus pour limiter la hauteur. »

      Ce faisant, Jacou se rend compte qu’il peut prendre le contrôle de deux partenaires, et les diriger à sa guise dans les airs. Il fait ensuite une dernière expérience. Mentalement il dit à tous de se poser, et de venir autour de lui. Il leur dit par la pensée :

     « Voilà ce que je vais essayer. Je vais nous soulever tous ensemble, mais il ne faut pas que vous refusiez ma pensée. Vous êtes prêts ? Alors on y va ! »

      Et voilà Jacou, les dix garçons et Dillon qui décollent ensemble, et qui se déplacent dans les airs jusque devant la bâtisse, en en faisant le tour.

     Fantastique ! Lui et les autres sont sidérés ! Ils ont volé ensemble sur cent cinquante pas !

     Il leur dévoile comment accéder eux aussi à ce pouvoir.  Pour l'instant, ils ne peuvent le faire qu'à deux.

     « J’ai amélioré la potion avec Chantal, les effets devraient durer encore tout l'après-midi. Soyez vigilants et maîtrisez vos pensées, vous devez y arriver ! » Maintenant, il est l’heure de déjeuner.

      Et tous rentrent, à pied cette fois, dans le bâtiment. Ils croisent Georges Hair, le coiffeur, qui est là tous les mercredis matin, et qui va rentrer chez lui. Il est accompagné d’Anatole qui lui ouvre le portail. Ce matin-là, Georges s’est occupé des buandières, de leurs cheveux, de leur toison...  et de leur appétit sexuel.

 

Les filles sont enchantées de leurs magnifiques pubis. Elles remercient grandement Georges, et s’en retournent à leur buanderie.

     Il est l’heure maintenant de se doucher, se rhabiller et d’aller chercher Anatole qui va lui ouvrir le portail pour quitter l’école.

     Anatole lui demande s’il sculpte aussi les hommes, « oui, bien sûr ! » lui répond-il en souriant.

     Les garçons ont déjà vu et apprécié les sculptures des cheveux et des toisons des jumelles.  Ils sont unanimes sur le talent de Georges. Il est certain qu’ils vont aussi aimer son travail sur les bas-ventres des buandières.

     L’après-midi, Chantal annonce qu’elle a trouvé le moyen, grâce à des plantes de la caverne, de fabriquer une nouvelle potion qui permettra à chacun de voler tout seul. Elle va encore l’améliorer pour que l’effet dure plus longtemps !

     Jacou se rappelle de la potion que son Maître Sirius avait, qui permettait de voler. C’était le chaman Zãk, dans le village maya qui avait recueilli Sirius,  qui en détenait la formule. Jacou avait été le premier du village maya à l’expérimenter ! La trémulonde des montagnes mayas était appropriée pour cela !

     Et apparemment, Chantal a réussi à retrouver la formule !

 

Les douches payantes

 

     La nouvelle des douches communales s’est répandue dans la région. Des gens de Naborum sont venus exprès ce matin. Joël est content, les six douches fonctionnent.

     Par décision du bourgmestre Jacou, le prix d’entrée des douches, jusque-là gratuites, sera désormais d’une once. C’est un prix raisonnable, au vu des frais engendrés par le charbon, l’eau chaude et les lessives. Cela permettra à Joël de toucher un salaire pour son travail. Le bourgmestre adjoint, Child, offrira une boisson à chaque client des douches. Le paiement se fera dans l’auberge, juste à côté des douches. Ce sera effectif dès demain 1er mai. Un écriteau apposé sur la bâtisse précisera le tarif.

     Michel arrive à la ferme du Fernand, avec sa charrette à bras, pour confectionner un plancher sur le mur que les commis ont bâti.

 

Les douches du Fernand

 

     Aujourd’hui, je fais une installation chez le Fernand, avec l’aide de Léon Iser, le forgeron de Laudrefang. Les fils d’Yvonne et Gildas Dor, les commis du Fernand, nous aident à porter les cuves et la chaudière. Ce matin, Léon, Émile, Nestor et moi, nous les avions chargées sur une charrette d’Émile.

      Émile et Nestor s’apprêtent à retourner chez eux. Émile me demande « Quand pourrai-je avoir enfin le même système chez moi ? ». Je lui réponds que la semaine prochaine, ce sera fait ! Nous positionnons la cuve d’eau en hauteur, sur le mur que les commis ont bâti. Le plancher est en place. Nous installons la chaudière dessous. Léon et moi nous occupons des douches et des raccords. Les commis fixent les tuyaux emmanchés jusqu’à leur douche. Pendant ce temps, Yvonne s’active en cuisine pour nous préparer un bon repas. Et en fin d’après-midi, le système est opérationnel, l’eau chauffe, le Fernand est ravi !

      Dès ce soir, il l’inaugurera avec Yvonne. Et les commis enthousiastes d’ajouter : « Nous aussi ! » Léon envisage de développer le système dans son village. Pourquoi pas sur le modèle des douches communales ? Il va en parler aux instances de Laudrefang, trop heureux de participer activement à un tel progrès ! Puis il retourne chez lui.

     Le soir venu, à la ferme, après le souper - un souper nettement amélioré depuis qu’Yvonne est aux fourneaux, selon l’avis général - le Fernand propose à Yvonne de tester cette douche. Ils quittent la table et vont dans la chambre se déshabiller...

 

      Les commis s'étaient promis de tester aussi. Ils s’en retournent dans leurs quartiers dans la grange. Après une courte discussion pour savoir qui commence, ils décident d’y aller ensemble. La douche est assez spacieuse pour trois ! Ils se déshabillent alors, se montrant nus les uns aux autres.

     Édouard, jeune homme de vingt ans, a déjà été vu nu lorsqu’il est sorti mouillé, dans les douches communales. Les cheveux bruns, les yeux noirs, six pieds de haut, il a un corps musclé, des pectoraux développés. Il n’est pas du tout velu, sa toison brune est clairsemée. Il a de bonnes cuisses et de longues jambes.

     Jacques est le cadet d’un an d’Édouard. Il a la même chevelure et la même corpulence que son aîné. Un peu plus grand, six pieds deux pouces, presque imberbe lui aussi.

     Gildas est le plus âgé des trois, il a vingt-et-un ans. Il a de beaux cheveux blonds, ses grands yeux d’un bleu intense, surmontés d’épais sourcils blonds, lui donnent un regard mystérieux. Haut de six pieds, il a un corps robuste, de beaux pectoraux et des bras puissants. Très velu, de longs poils blonds ornent son bas-ventre, et cachent en partie ses attributs. Les frères observent tout à loisir ce magnifique blond nu devant eux...

      Puis les trois commis activent la cheminée, et pénètrent dans la douche.

 

Aux douches communales

 

     Ce matin, devant les douches communales, du monde attend l’ouverture. Joël informe les futurs clients qu’à compter de ce jour, il faudra s’acquitter d’un droit d’entrée d’une once par personne. Le paiement se fait à l’auberge. Malgré l’écriteau apposé sur la bâtisse, d’aucuns ne le savaient pas, ne l’avaient pas lu, ou ne savaient pas lire. Mais une once, ce n’est pas cher ! Ils vont donc toutes et tous chez Child, où Berthe leur délivre un billet d’entrée, qui donne droit à une boisson au choix à l’auberge après la douche. Tout le monde est ravi de ce cadeau, un canon coûte déjà une quarte à lui seul.

     Les douches sont en fonction. Les enfants doivent être accompagnés par un adulte, mais ne paient pas l’entrée. Les serviettes sont fournies. Des habits propres et secs peuvent être achetés ou empruntés.

     Dès dix heures, les six douches sont occupées. Deux femmes avec un enfant, une femme seule, un homme seul, et deux couples. Joël prévient d'emblée les couples que les rapports intimes ne sont pas le but des douches, et que tous les bruits s’entendent dans le bâtiment. Il sent qu’il va devoir faire des rappels à l’ordre plus d’une fois ! Il précise aussi qu’il ne faut pas gaspiller l’eau, il en faut pour tout le monde.

     Et c’est un joyeux brouhaha qui s’élève, des cris de surprise, des rires... et malgré la mise en garde de Joël, des gémissements qui n’ont pas l’air douloureux du tout ! Les premiers sortis sont l’homme et la femme seuls. Ils vont près de la cheminée se sécher les cheveux, et apprécient cette chaleur de l’âtre. Puis sortent les femmes avec les enfants, suivis d’un couple. Autour de la cheminée, ils commentent ces bienfaits. Certains apprécient aussi les coins d’aisance, avec un confort qu’ils n’ont jamais connu ! Il ne reste plus qu’un couple dans une douche. Tandis que les premiers sortent, les cheveux bien secs, Joël nettoie et aère les douches libérées, pour accueillir les clients suivants.

L'hospice des Œuvres de Naborum

 

     Un homme arrive, avec une femme et quatre enfants de trois à cinq ans. Il explique à Joël que la femme et les enfants sont sourds et muets. Ils viennent de la Maison spéciale des Œuvres de Naborum. Lui, il les attendra chez Child. La femme demande par gestes si elle peut prendre les quatre enfants avec elle. Joël répond oui de la tête, et parvient par gestes à lui expliquer le fonctionnement. Il lui donne cinq serviettes.

     Trois nouveaux couples se présentent.  Joël leur rappelle d'être discrets, vu que les actes sexuels s’entendent dans tout le bâtiment.  À ce moment, le dernier couple retardataire sort de la douche, épuisé. Le premier nouvel arrivant réagit :

     « Oh, nous, nous savons nous tenir ! Le deuxième : - Hmmm... Quelle bonne idée ! » Et le troisième couple sourit...

     Alors que Joël explique le fonctionnement aux trois couples, surviennent deux jeunes hommes qui lui demandent :

     « C’est le même prix, si on va à deux sous la même ? » Joël répond que oui, en souriant.  Et après les explications, les deux garçons s’enferment donc dans la même douche. Là, Joël est un peu débordé. Il doit alimenter la cheminée, mais d’abord il lui faut nettoyer la dernière douche, quelque peu souillée.

     Et voilà qu'en plus, deux filles et un garçon arrivent, au moment où il sort chercher du bois pour la cheminée.

     « Oui, il y aura bientôt une douche libre... Mais pour trois, il faudra patienter, pas mal de clients viennent d’arriver ! »

     Il revient avec ses bûches. À son entrée dans le couloir, il est assailli par une cacophonie de bruits d’eau, de cris variés, de cris d’adultes. 

     « Oh là-là, pense-t-il... Ce ne sont plus des douches, c’est une bauge ! » Il annonce aux jeunes dehors qu’une douche est disponible. Les trois jeunes gens ont bien sûr entendu tous ces bruits fort évocateurs.

     Et c'est tout émoustillés qu'ils s’engouffrent ensemble dans leur cabine. Joël leur explique comment ça fonctionne. Mais il ne se hasarde pas à les mettre en garde eux aussi sur ce qu’ils vont faire, vu l'ambiance sonore éloquente ! Heureusement que la femme et ses enfants sourds-muets, eux, n’entendent pas... Il faudra vraiment qu’il en parle à Child dès ce midi.

     Il ressort. Personne d'autre n’attend. Il va charger la chaudière et vérifier qu’il y ait encore suffisamment d’eau chaude, ce qui est le cas. Il se demande en lui-même si ce couple qui disait savoir se tenir avait finalement craqué, à entendre ainsi les autres. Et il en rigole tout seul !

     De retour dans le couloir, il attend que cela se finisse. Voilà les deux garçons qui ressortent, nus.

     Blonds tous les deux, ils se ressemblent beaucoup. Joël leur demande d’où ils viennent. Ils se présentent donc. Ce sont les cousins Gouvy : Ernest, fils d’Erwin Gouvy, et Hector, fils d’Erman Gouvy. Ce sont les cousins d’Achille, le fils d’Émile Gouvy, qui est à l’école des soldats. Leurs pères sont trois frères de Hombourg. Ils ressemblent à Achille. Plus âgés que lui, ils ont dix neuf ans, de longs cheveux, mais blonds. Des yeux verts, la même corpulence d’athlète. 

     « Mais Achille, nous ne l’avons pas beaucoup vu, il était tout le temps chez les moines du monastère des Récollets... » dit Ernest.  Ils vont ainsi se sécher devant l’âtre. Joël sourit en voyant ces beaux corps. Il leur demande néanmoins de s’emballer dans les serviettes. Mais les garçons les ont mouillées dans leurs ébats, et les habits sont trempés aussi ! Joël va donc chercher deux serviettes et deux tuniques.

      « Ramenez vos habits près de la cheminée, ils seront vite secs ! »

     Il entend toujours couler la douche des sourds-muets, se dit qu'ils en profitent bien. Tour à tour les douches se libèrent. Les couples ressortent, les yeux brillants. Comme il le supposait, vu leur état d’épuisement, le premier couple n’a manifestement pas pu se tenir, contrairement à ce qu'ils prétendaient ! Les amants vont profiter de l’âtre et sourient à Joël, comprenant bien qu’il les a entendus... Et Joël commence à nettoyer les douches et à les aérer les unes après les autres. Les clients, séchés, sortent de l’établissement et vont se désaltérer à l’auberge, et bénéficier de la boisson offerte. Les cousins Gouvy, dont les habits ont fini par sécher, se rhabillent pour sortir.

       Midi approche. Il n’y aura plus de clients ce matin. Le trio de jeunes gens sort enfin. Ils rigolent tous les trois. Ils se sont bien amusés et promettent de revenir avec leurs copines et copains. Ils sont venus en calèche de Falkenberg, à trois lieues de Durandalem, derrière Laudrefang.

     Il ne reste plus que la douche avec la femme et les enfants, qui coule toujours. Joël finit par s’inquiéter, écoute à la porte, et entend des gémissements d’enfants. Il décide donc d’ouvrir la porte avec son passe-partout. Bien lui en a pris... La femme est assise sous la douche, inconsciente. Elle a du s’évanouir, et ouvrir le robinet d’eau froide en tombant. Les enfants à côté d’elle, mouillés, grelottent de froid !

     Il ferme d’abord l’eau, et vite, vite, il enveloppe les enfants dans les serviettes et les amène un à un près de la cheminée pour qu’ils se réchauffent. Ils sont contents d’être à la chaleur. Puis il retourne dans la douche et relève la femme, qui gémit doucement, les yeux fermés. En la soutenant, il la frotte énergiquement sur tout le corps.

      C’est une brune d’une trentaine d’années, de cinq pieds cinq pouces, aux longs cheveux noir ébène. Une poitrine volumineuse et des tétons très gros, un corps bien proportionné, avec une épaisse toison pubienne qui tombe entre deux jambes effilées.

      Sous les frottements de Joël, elle rouvre les yeux, de magnifiques yeux dorés, et regarde avec étonnement ce garçon qui la frotte, puis elle lui sourit. Joël la soutient pour l’emmener devant la cheminée, où elle se remet de son malaise. Sans doute de l’eau trop chaude ! Il va dans ses appartements ramener une boisson forte pour lui donner un coup de fouet, et prend les habits dans la douche pour habiller les enfants, deux filles et deux garçons.

     La femme va mieux.  Elle embrasse Joël sur le front, pour le remercier. Elle voit les enfants souriants, qui lui prennent les mains affectueusement et se lovent contre elle, manifestement contents qu’elle aille mieux. Elle se rhabille, ses cheveux ont séché à la chaleur de la cheminée, elle reste un moment assise avec les enfants devant l’âtre. Joël les laisse savourer cet instant de bonheur retrouvé, et nettoie sa douche.

     Puis il prend la femme par la main, les enfants se tiennent par la main, et il amène tout le monde à l’auberge, fermant l’établissement. L’homme qui les avait escortés sort juste comme ils arrivent. Il était inquiet de ne pas les voir revenir. Tout le monde sourit...Le voilà rassuré ! Child arrive à son tour, il revient de la livraison à l’école.

     Joël les installe à une table dans l’auberge presque pleine, il fait servir des boissons aux enfants et à la femme, et explique à l’homme ce qui s’est passé. L’homme se présente. Il s’appelle Bernard Palice. À Naborum, il est le gardien de l’hospice où sont les enfants, et la femme qui les accompagne se nomme Anne Paris. Il demande à Child s’ils peuvent manger ici. Child a entendu les explications de Joël.

     « Bien sûr ! Anne et les enfants doivent reprendre des forces ! Et toi, Joël, je te félicite pour ta réactivité... »

     Deux des trois couples sont attablés. Ils profitent de l’occasion pour manger à l’auberge, dont la réputation est parvenue jusqu’à eux. Ils sont venus ensemble, de Pont de Rosselle, derrière Hombourg, pour acheter des étoffes. On leur a dit que dans l’échoppe de Child, le choix était grand. Et ils se sont déjà mis d'accord avec Gaël pour faire leur choix après le repas.

      Les cousins Gouvy sont aussi attablés, ils demandent s’ils peuvent voir leur cousin Achille. Child ne sait pas si Achille peut sortir. Il envoie Gaël se renseigner à l’école.

     En cuisine, les femmes s’affairent. Il y a vraiment beaucoup de monde, beaucoup de repas à préparer. Et Berthe, en vraie cheffe, dirige Esther et Ariston. Elles sont aidées par Nadège, toujours en vacances chez nous les Schmit.  Child fait le service. Il est content. Cette histoire de douches communales, c’est vraiment un accélérateur pour le commerce à Durandalem !

 

     A l’école, pendant le déjeuner, Gaël se présente devant le portail et actionne la cloche. Anatole enfile vite une tunique et va ouvrir. Gaël lui explique ce qui l’amène.  Cet après-midi, Achille pourrait-il venir avec lui à l’auberge ?  Ses cousins de Hombourg sont là, ils aimeraient beaucoup le revoir. Anatole le fait entrer dans l’enceinte, ferme le portail, et lui dit d’attendre ; il va se renseigner. Jacou est d’accord :

     « Achille, exceptionnellement, tu peux sortir de l’école... Mais sans oublier de te vêtir ! »  précise-t-il  en rigolant. 

      Voici donc Achille habillé qui arrive avec Anatole au portail.  Achille et Gaël partis, Anatole referme le portail derrière eux.  Il s'empresse d'ôter sa tunique... Il se sent bien mieux nu !

     Voilà Gaël de retour, avec Achille. Les cousins Gouvy sont épatés de voir ce gaillard d’à peine seize ans devant eux, si costaud, si rayonnant ! Après de grandes embrassades, il s’assoit à table avec eux, et les trois cousins se racontent leurs aventures. Les cousins sont émerveillés par l’instruction qu'Achille a déjà reçue. Il se garde bien de leur parler des pouvoirs qu’il a acquis, mais il couvre d’éloges les filles de l’école.  Sur le coup, Ernest l'envie un peu :

     « Ah ! pourquoi sommes-nous si vieux ? »

     Une fois qu’il a mangé, Joël va préparer les douches pour l’après-midi, ferme les fenêtres, remet des bûches dans la cheminée, et remplit la chaudière de charbon pour chauffer l’eau, elle a été beaucoup consommée ce matin. De retour à l’auberge, Child a fini son service. En cuisine, le coup de feu est passé. Les adolescentes débarrassent les tables, servant encore quelques liqueurs aux clients enchantés.

     Joël détaille sa matinée à Child, évoque son embarras lors des bruits dans les douches. Child sait bien que les douches sont un stimulant pour les choses du sexe, il l’a lui-même expérimenté avec Berthe ! Il voit mal comment interdire la chose aux clients. Certains viennent même exprès, comme ce trio dont lui a parlé Joël.

     Il ira donc demander à Michel Wald si l'on ne pouvait pas isoler acoustiquement les douches, sur un côté, par exemple. Ce qui réglerait le problème.

     Dans l’après-midi, Achille retourne à l’école.  Ses cousins rentrent à Hombourg. Ils pourront dire à leur oncle Émile qu'il va vraiment très bien, Achille !

 

     Après le repas, le trot quotidien et la sieste, les garçons s'exercent dehors.

      Programme du jour : bûcheronnage avec leurs armes.  Afin de renforcer leurs épaules, ils doivent parvenir à couper des troncs en deux à grands coups d’épée. Achille est de retour devant le portail au moment où ils finissent cet exercice. À peine à l’intérieur de l’enceinte, il tombe ses habits, il a vraiment trop chaud sous ce soleil radieux. Il rejoint ses compagnons en nage, épuisés, et il leur sourit. Et tous se retrouvent en salle de sudation, après une bonne douche rafraîchissante. Puis, en salle de massage, les garçons entreprennent de masser les filles. Bonne occasion de contempler de près les nouvelles toisons sculptées par le coiffeur ! D’un peu trop près, même. Des caresses s'égarent tout en bas des toisons, pour le plus grand plaisir des filles...

     Le repas du soir est joyeux, et mentalement, ils se disent entre eux que la potion agit encore... Alors, ils s’amusent à décoller et à voler dans la salle, à la stupéfaction des filles et d’Anatole ! Mais apparemment, le bon repas a précipité la fin de l’efficacité de la potion. Et l'un après l’autre, patatras, ils retombent sur le sol... Sans dommage, heureusement ! Jacou prend bonne note de la nouvelle durée de l’efficacité. Chantal lui annonce qu’ils peuvent maintenant utiliser sa toute nouvelle potion, elle est au point ! Et pour le prouver, elle fait une démonstration, se soulevant toute seule et allant dans les airs là où elle veut ! Jacou la félicite. Tous nos soldats vont pouvoir voler mieux que des oiseaux !

     La nuit tombe, Anatole allume les chandeliers. Les garçons s’entraînent au jeu d’échecs, en prévision d'un tournoi qui sera bientôt organisé.

Les travaux dans les douches

 

     Ce matin, la moitié des douches ne seront pas disponibles. Michel construit une double paroi entre les douches et devant celles de droite, afin d’assurer l’isolation phonique, pour plus d’intimité.

     Joël ouvre quand même les douches à dix heures. Seules trois seront disponibles. Justement, trois femmes venues ensemble de Naborum en calèche se présentent. Joël leur explique le mode opératoire, et elles s’enferment chacune dans une douche. Michel est à l’œuvre. Il pose des cloisons qu’il a préparées au chalet. Il a demandé à Émile d’apporter des bottes de paille pour bourrer l’espace entre les cloisons, ce qui devrait nettement atténuer le bruit. Ce soir, il aura terminé.  Et demain, on pourra tester la nouvelle acoustique de la salle des douches.

 

 

Les essais d’insonorisation

 

  
     Ce matin, Joël s'est assuré qu’il y a de l’eau chaude en quantité suffisante, et assez chaude. Il a préparé quelques boisseaux de bois pour la cheminée, et la chaleur est bien présente dans le couloir et dans les douches. Michel est volontaire pour tester les douches avec Yvette, pour juger de l’isolation phonique qu’il a faite hier. Joël doit être témoin auditif de la chose !
Alors Michel et Yvette s’installent dans la douche, et se déshabillent.

      Une nouvelle arrivante se présente à l’entrée. Il s’agit d'Anne Paris, la sourde-muette venue l’autre jour avec ses enfants, qui avait eu un malaise dans la douche. Aujourd’hui, elle est seule. Elle veut remercier Joël pour ce qu’il a fait. Elle a particulièrement apprécié les frottements qu’il lui a prodigués dans la douche pour la ranimer. Elle lui fait comprendre, en prenant sa main et la frottant sur son flanc, qu’elle désirerait que Joël recommence, dans la douche. Joël, qui l’avait vu nue, ne dédaigne pas l’invitation !

      Il lui fait signe de patienter un instant. Il court à l’échoppe demander à son frère Gaël d'assure la permanence à sa place, le temps qu’il s’occupe d’elle. Et aussi d’être le témoin acoustique de l’insonorisation. Michel et Yvette vont sans doute faire du bruit !

     Gaël, avec l’autorisation de Child, vient donc aux douches, et Joël et Anne entrent dans la deuxième cabine insonorisée, munis de serviettes. Anne se déshabille en souriant.  Puis, nue, elle déshabille Gaël... Et là, stupéfaction muette en découvrant son membre ! Elle ne s’y attendait pas ! Joël fait couler l’eau, et ils se mettent sous le jet.

 

     Michel, en sortant de la douche, demande :

     « Alors Joël, qu’as-tu entendu ?  Gaël répond :

     - Joël est dans la douche. Moi, c'est Gaël. J’ai eu l’impression, en m’approchant de la porte, un peu avant que vous sortiez, qu’on égorgeait un cochon au loin... Mais c’est tout ! Cousine, je ne t’ai pas entendue ! 

     - Et pourtant, si tu savais comme j’ai crié ! 

     - Mais si tu veux, on pourrait refaire ça tous les deux, maintenant ! dit Gaël, qui sent déjà une grosse bosse dans ses braies.

     - Oh non, pas maintenant...  Je suis bien assez déglinguée pour l’instant, mais je prends bonne note ! » dit-elle en riant, sous le regard étonné de Michel. 

      Joël ressort à son tour avec Anne, dont les yeux dorés scintillent comme des étoiles. Il confirme à son frère que l’isolation acoustique est vraiment efficace.

     « Maintenant, dit Gaël, je dois retourner à l’échoppe. » Joël lui demande s’il y a encore des clients. Il regarde dehors mais personne n’attend. Alors, une fois son frère sorti, il verrouille la porte, tombe la serviette, enlève celle d’Anne, et tous les deux s'installent nus devant la cheminée. Michel et Yvette font de même, et tous les quatre profitent de la chaleur de l’âtre sur la totalité de leurs corps. Michel admire les gros seins d’Anne, et le puissant sexe de Joël.

      Ce dernier demande à Michel :

     « Peux-tu faire cette isolation des deux côtés, et renforcer encore la cloison du couloir ? Cela devrait éteindre tout bruit, aussi fort soit-il, venant de l’intérieur des douches. Vu que je ne pourrai plus entendre ce qui se passe, il faudrait aussi installer un système de miroirs que moi seul pourrai déverrouiller, pour contrôler s’il y a un problème dans une douche. L’aventure de la dernière fois avec Anne n’aurait peut-être pas connu une fin aussi heureuse, si la douche avait été insonorisée. Et il faudra aussi demander à Robert d’installer un système visible du couloir, pour savoir si l’eau coule dans la douche. »

     Michel trouve ces améliorations très intéressantes et nécessaires.  Ils en parleront avec Robert et avec Jacou, qui doit prendre la décision finale, en tant que bourgmestre. Pour finir, ils récupèrent leurs habits et s’en revêtent. Ils se donnent rendez-vous chez Child pour boire quelques canons après ces tests, certes réussis, mais quand même épuisants...
 

La Confrérie du Blauersland


  Dans l’après-midi, quatre voyageurs venus de Strateburgo, à trente lieues à l’est, arrivent à l’auberge pour y passer la nuit. Ils vont demain à Mettis, disent-ils à Child. Ils ne veulent pas boire d’alcool. Child leur sert de l’eau au sirop. Il leur parle des douches, et ils veulent bien en prendre une.

     Les voilà donc chez Joël, qui leur explique comment s’en servir.

«  Nous connaissons le principe ! Chez nous, nous avons aussi des douches chaudes ! » Sans attendre plus longtemps, ils vont tous les quatre devant la cheminée et se déshabillent complètement. Ils ont tous les quatre la tête rasée. Leurs pubis aussi sont rasés, juste quelques petits poils blonds qui ont repoussé. Tous de la même taille, six pieds. Ils ne sont pas musclés.
     Joël leur explique que le déshabillage, normalement, doit se faire dans les douches... Ils lui disent :

     « Nous sommes des compagnons du Blauersland, une congrégation qui vit nue toute l’année. Ici, dans ce lieu, nous nous sentons à l’aise. Le voyage dans nos braies était bien long, et cela nous était pénible de rester dans nos frusques empoussiérées. Est-ce un problème ?  Joël répond :

     - Non, mais il ne faudrait pas que d’autres personnes arrivent ! Je vais verrouiller la porte, il y a une cloche au cas où quelqu’un se présenterait. Et votre congrégation, quelle est donc sa doctrine ? 
     - Notre mode de vie consiste à vivre nus, ensemble, hommes, femmes et enfants, en nous respectant nous-mêmes, les autres, la nature et les animaux. Nous ne mangeons pas de viande, et nous buvons peu d’alcool. »

     Joël demande alors d’où ils viennent, et pourquoi ils sont venus à Durandalem. Ils lui répondent qu’ils viennent de Strateburgo. Ils sont à la recherche d’un homme qui jadis faisait partie de leur congrégation, et avait installé des douches, et qui, d’après leurs renseignements, résiderait dans la région de Mettis. On leur a conseillé cette auberge pour faire étape, la route pour Mettis est encore longue.

     « Notre Grand Ordonnateur, le chef de notre congrégation, Maître Clément Sandre, est atteint, ainsi que quelques membres de notre communauté, d’un mal mystérieux. Nous avons besoin du savoir de l'homme que nous recherchons, c’est un grand sorcier ! Il pourra sûrement le guérir...

     - Et vous connaissez son nom ?  demande Joël.

     - Oui. Il s’appelle Artz. Jacou Artz.  Ça alors... Jacou Artz ! Joël alors leur dit qu’il en connait un, très bien ! 
     - Figurez-vous qu'il est notre bourgmestre, notre médecin, et le guide des futurs soldats du roi, qu’il forme dans une école, au bout du village. Il se pourrait fort bien que ce soit lui, l'homme que vous cherchez ! »

     Il leur dit alors qu’il va s’occuper d’eux, leur mode de vie lui plaît.

     « Je vais aller le chercher, prenez votre douche en prenant votre temps.  Je verrouille la porte, vous ne serez pas dérangés. » Il les quitte donc, verrouille la porte, et va voir Child pour lui conter l’histoire. Child connait bien Clément Sandre, ils étaient compagnons d’arme avec Jacou et Jean d’Ortega dans l’armée du roi Pepin. À eux quatre avec deux gardes de Mettis, ils avaient donné la victoire à Pepin lors de la bataille de Lugdon. Grace aux pouvoirs que leur avait fourni la trémulonde ! Il l’envoie à l’école prévenir Jacou.

     Devant le portail de l’école, il le fait mander.  Anatole va prévenir Jacou, qui enfile une tunique et accourt. Joël lui parle de ces quatre voyageurs qui cherchent un certain Jacou Artz pour guérir leur grand Ordonnateur.

     « Tu es sûr ? Ils ont bien dit "Grand Ordonnateur" ? 

     - Oui ! ils disent faire partie des compagnons du Blau quelque chose… 

     - Le Blauersland ? 

     - Oui, c’est ça, ils viennent de Strateburgo. »

     - Je les connais ! Mène-les ici, je les hébergerai pour la nuit. »

     Et Joël repart vers l’auberge, informe Child, et retourne aux douches pour avertir les quatre hommes. Il les trouve toujours nus, mouillés devant la cheminée, prenant du bon temps à la chaleur de l’âtre. Il leur dit :

      « J’ai vu Jacou Artz, c'est bien l'homme que vous recherchez !  Il connait le Grand Ordonnateur et votre congrégation ! Il vous invite à l’école pour y passer la soirée et la nuit. Dès que vous serez prêts, je vous y mènerai. 

     Les quatre hommes se réjouissent, plus besoin d’aller jusqu’à Mettis !

     Enfilez ces tuniques, je me charge de faire laver vos habits, vous les récupérerez demain matin. À l’école de Jacou, tout le monde vit nu ! Ces tuniques seront suffisantes pour aller à l’école. Child va s’occuper de vos chevaux. »

      Et la petite troupe arrive au portail de l’école.

      Anatole leur ouvre la porte, remercie Joël de les avoir menés, referme la porte, et leur dit : « Dans cette enceinte, la nudité est de rigueur, vous pouvez enlever vos tuniques ! » et il retire la sienne. Les quatre hommes sourient, et se mettent nu avec plaisir. Anatole les emmène à Jacou, qui les attend dans son cabinet, Il l’a déjà dit à Anatole.

     « Prépare des quartiers pour quatre pour la nuit, et préviens Manon que nous avons des invités ce soir. »

     Joël revient à l’auberge, mission accomplie ! Il prend les habits des voyageurs, et les porte à Berthe pour qu’elle les lave. Child a envoyé Gaël chez Émile, qui revient avec Nestor pour prendre en charge les quatre chevaux. Puis Joël s’occupe de ses douches, les nettoie, les aère, et charge la chaudière.
     Berthe s’occupe donc des habits des quatre hommes, les cousins Cohen. Demain matin, ils seront secs.

 

     Quand ils arrivent chez Jacou, il les reconnait !

       « Vous êtes les fils des frères Cohen ! Je les ai bien connu, ainsi que vos mères ! Vous ressemblez beaucoup à vos pères !  dit-il souriant . Les frères Cohen et leurs épouses, germaines d’origine, sont des amis de Jacou, il les a quittés, partant de Strateburgo pour s’établir à Durandalem il y a déjà vingt-trois ans.

     - Oui, maître Artz, nous nous nommons Sylvain et Adrien, les fils de Adrien Cohen, et Théo et Léo, les fils de Sylvain Cohen. 

      Notre Grand Ordonnateur est au plus bas. Un mal le ronge et aucun des médecins de Strateburgo ne peut quelque chose pour lui, dit Adrien. Jacou alors leur dit :

     - Demain je viendrai avec vous, nous ferons route en hâte vers Strateburgo, je viendrai avec mon assistante Chantal, érudite des remèdes aux plantes, nous trouverons son mal et guérirons le Grand Ordonnateur. Mais pour ce soir, vous partagerez notre soirée, je vais vous présenter à ma petite congrégation des soldats du roi ! »  dit-il en souriant. 

     Toutes les filles et tous les garçons sont dans la grande salle.

     « Je vous présente Sylvain et Adrien, les fils de Jeannot Cohen, et Théo et Léo, les fils de Georges Cohen. Ils sont compagnons du Blauersland, une congrégation qui vit nue toute l’année, et dont je faisais partie dans ma jeunesse, à Strateburgo. Leurs parents sont de bons amis à moi. Demain j’irai avec eux à Strateburgo, Chantal nous accompagnera. »

     Les habitants de l’école sont subjugués par la ressemblance entre les quatre hommes. Puis, s’adressant aux quatre frères et cousins, il présente son monde :

     « Voici Chantal Iser, qui fera le voyage avec nous, n’ayez crainte, c’est une excellente cavalière ! et voici Marianne et Mariette Wald, nos masseuses, Josiane Welch et Josette Walch, nos buandières, Manon Germain, notre cantinière, Anatole Brett, notre concierge, et les garçons : Alix Holz, Xavier Stamm, Charles Kauf, Achille Gouvy, Armand Capes, le Borgne Bauer, François Bauer, Gabin Fleich, Hugues Schaff, et Joseph Brett, tous les élèves de Dillon D’Ortega ici présent.

      Je vous invite à essayer la salle de sudation que nous avons, cela vous fera du bien ! La même que j’ai installée au Blauersland ! Elle est toujours en fonction ?

     - Oui, au Blauersland, nous apprécions toujours le sauna, et la grande pièce que nous appelons le foyer !

 Puis, Jacou s’adressant aux élèves, leur dit :

     - allez dans l’enceinte dehors, profiter de ce beau soleil, vous viendrez en salle de sudation plus tard. »

     Et, invités par les filles, les cousins Cohen, Dillon et Jacou vont se faire transpirer. Jacou leur promet une surprise à la clé ! Après la sudation, une bonne douche, un bain de kaolin, qui les épate, flottant comme en apesanteur, re-douche et séchage vigoureux par les filles, et direction salle de massage.

     Les filles installent les garçons sur le ventre, leur montent sur le dos, et à l’aide de pommades que Jacou et Chantal ont confectionnées, massent leurs nuques et leurs épaules.

     Puis, reculant sur leurs jambes, s’occupent de leurs dos et de leurs fesses. Tous apprécient ces massages et des « Mmmmmm » de plaisir émanent de toutes les tables. Elles remontent ensuite, se tournent pour masser les jambes, s’étirent jusqu’aux pieds, leurs seins frottent les fesses des garçons.

      Elles descendent, les garçons se mettent sur le dos et elles regrimpent sur eux.

      Sylvain a Marianne sur lui, qui lui masse le poitrail de ses mains, et l’abdomen de son séant, Adrien est avec Mariette, Théo avec Josiane, Léo avec Josette, Dillon avec Chantal et Jacou avec Manon.

      Toutes œuvrent en cadence, synchronisées, elles communiquent mentalement, massant les poitrines, les tétons sont aussi à la fête, les hommes éprouvent du plaisir à cela et des « Haaaa ! » de satisfaction sortent de toutes les bouches.

      Pour les cousins Cohen, c’est une première !

      Jacou remercie mentalement les filles pour leurs bons soins, les cousins Cohen sont époustouflés par tant de plaisir, et de sollicitudes à leur égard ! Ils comprennent bien que les pommades de Jacou y sont pour beaucoup, et sont sûrs qu’il guérira leur Grand Ordonnateur !

 

     Puis la troupe reprend une douche et tous passent au coin des boissons, déguster quelques liqueurs spéciales de Jacou.

     Après ces massages on ne peut plus agréables, ils sont invités au coin des boissons de la grande salle, et, une fois n’est pas coutume, veulent bien gouter les liqueurs de Jacou, qui, bien qu’alcoolisées n’en sont pas moins des médications bienfaitrices pour le corps et l’esprit.

     Pendant ce temps, les garçons vont à leur tour profiter de la sudation quotidienne. Ils pourront, s’ils le désirent avoir des massages après le repas.

     Tout le monde est à table, Manon a préparé avec Chantal des salades de crudités délicieuses, des purées de tubercules et autres légumes cuits, et des corbeilles de fruits.

     Après le repas, Jacou invite les cousins Cohen dans ses quartiers, afin qu’ils lui racontent la vie au Blauersland.

     « A la mort du doyen Adrien Rung, c’est Clément Sandre qui a été nommé grand ordonnateur des compagnons. Raconte Sylvain. La cervoise et l’alcool, cause du décès du doyen Adrien, ont été bannis de nos boissons, ainsi que la viande en général. Nous vivons bien ainsi depuis, et le Blauersland s’est peuplé de nouveaux compagnons. La plupart des anciens savaient voler, mais ce pouvoir s’éteint. »

 

     Armand et Gabin veulent bien se faire masser par Marianne, le Borgne et François aimeraient bien Dillon, Alix et Hugues se feront masser par Josiane, Xavier et Charles par Mariette, Achille et Joseph par Josette. Tout ce petit monde se retrouve en salle de massages pour de nombreux plaisirs, puis vont se coucher. Manon débarrasse et va aussi se coucher, elle est éreintée.

     Jacou montre aux cousins Cohen leurs quartiers et leur souhaite une bonne nuit, Demain à l’aube, ils iront chez Émile avec Chantal chercher les chevaux pour prendre la route de Strateburgo.

Le programme des douches

 

     Jacou, Chantal, et les cousins Cohen sont dès l’aube chez Child. Pendant que les cousins se vêtent de leurs habits tout propres, Jacou passe par la boutique de Claude Kaas pour prendre quelques onguents qui pourraient lui être utiles à Strateburgo. Puis la troupe fait ses adieux à l’auberge, et passe chez Émile. Nestor a bien étrillé les chevaux fatigués la veille, et ils sont en pleine forme ce matin, constate Théo. Émile a préparé deux de ses meilleurs destriers pour Jacou et Chantal.

     Et les voilà partis tous les six pour Strateburgo, ils ont trente lieues à parcourir, ils y seront dans l’après-midi.

     Joël s’occupe de la chaudière des douches communales, et réactive le feu dans la cheminée, au fond du couloir. Bientôt, il fait bon dans les douches. Il est encore tôt.

     Il vient boire un café avec son frère Gaël chez Child. Ils discutent des douches, du monde qui passe aux douches, du bouche à oreille qui va en emmener encore plus…

     Michel vient chez Child, J’arrive en même temps, et nous parlons des systèmes que Joël aimerait avoir, et de l’isolation de toutes les douches. Child, qui est le bourgmestre en l’absence de Jacou Artz, nous donne l’autorisation de procéder aux travaux.

     « Joël, tu les assisteras dans la mise en œuvre de ce chantier. »

      Le système des miroirs peut être facilement installé, Michel se charge de la conception et de l’installation, qu’il effectuera en même temps que l’insonorisation des cloisons. Pour ma part, je vais imaginer un système de bascule qui sous eau montrera un flotteur avec un fanion rouge, et vert sans eau. C’est facile à faire, mais il faudra arrêter l’eau en amont pendant les travaux. Joël propose que cela soit fait en deux temps, d’un côté puis de l’autre, ce qui permettrait d’avoir toujours trois douches opérationnelles.

     Nous convenons de faire les travaux d’isolations supplémentaires lundi prochain, le 11 mai, Michel a encore des chantiers à terminer avant et doit confectionner les panneaux pour les parois.

     « Pour ma part, dis-je, je ferai les modifications sur les tuyaux mardi 12 et mercredi 13 mai prochains, le temps de fabriquer les pièces nécessaires. Je n’aurai pas le temps avant, pour l’heure j’ai un chantier à démarrer chez Émile pour des douches et le lavage des chevaux. J’attends Léon qui doit descendre de Laudrefang pour m’aider, avec Émile et Nestor, nous devrions avoir fini rapidement ! ».

     Esther arrive à l’auberge, avec Benami qui veut apprendre à cuisiner, et Ariston et Nadège, qui ne veut plus rentrer, après déjà une semaine passée au village. Ses parents, Carole et Richard Schaff ne semblent pas pressés de récupérer leur fille, ils profitent d’être tranquilles à Naborum.

     Léon arrive à l’auberge, et nous partons chez Émile, le matériel est déjà sur place, Nestor m’a aidé à charger une charrette hier au soir, et l’a menée chez Émile. Pendant que nous faisons les installations de tuyaux et de chaudière, Nestor, qui a eu le renfort de son ami Isabeau, construit la tour qui doit supporter la cuve d’eau.

     Vers onze heures, une calèche arrive à l’auberge, Pierre Gross aux rênes. L’abbé Jean Christian et trois autres abbés de l’abbaye de St Martin des Glandières, Simon de Beauvoir, l’archiprêtre dirigeant l’abbaye, Albert et Alfred Hitch, deux frères, viennent prendre une douche, Pierre leur a vanté ses bienfaits pour le corps et l’âme. Joël leur dit qu’ils peuvent venir aux douches, tout est prêt.

     Les curés se font expliquer le fonctionnement des douches, et pénètrent chacun dans une douche, Pierre aussi en prend une.

     Peu de temps après, ils ressortent, et vont se sécher les cheveux, en louant le seigneur pour ces bienfaits.

     Ils aimeraient passer chez Georges le barbier, mais son échoppe est fermée, disent-ils.

     « Elle sera ouverte cet après-midi, le mercredi matin, Georges travaille à l’école. » leur dit Joël. Alors ils décident de manger à l’auberge, et d’aller ensuite chez Georges.

 

Le rasage des pubis

 

      Chantal a laissé une grande quantité de sa nouvelle potion à Dillon, pour faire des essais en leur absence. Ils vont passer chez Émile prendre les chevaux. Ils croisent en chemin Georges, qui vient ouvrir son atelier de barbier à l’école, comme tous les mercredis. Il arrive devant le portail, Anatole vient lui ouvrir.

     Ce matin, Georges s’occupe des garçons. Le premier à se présenter est Dillon. Il a aimé le pubis rasé des cousins Cohen, et voudrait lui aussi être rasé. Georges s’y attelle, lui coupe sa toison dorée, puis la rase. Il est impressionné par la longueur de son membre. Néanmoins, il termine son travail, et Dillon sort de son atelier, en pleine érection.

     Les frères Bauer, le Borgne et François attendent leur tour. En voyant sortir Dillon, ils trouvent que son membre est encore plus long et impressionnant comme cela, et demandent à Georges de leur faire le même traitement. Georges, bien qu’impressionné par ces sexes qui se dressent sous sa lame, n'en laisse rien paraître. Les hommes ne l’intéressent pas sexuellement.

     Alix arrive et hésite encore un moment. Il était si fier, il y a quelque temps, d’avoir enfin du poil ! Mais finalement, il se laisse raser sa toison rousse à peine naissante. Il remarque, amusé :

      « On dirait un petit garçon ! »

     Charles suit le mouvement, et sa toison blonde disparait. Et Charles, lui aussi, est ressorti le pubis lisse.

     Xavier, qui a un teint mat, s’aperçoit que le bas de son ventre, une fois la toison noire enlevée, a besoin de soleil. Son pubis blanc contrastant avec sa peau mate lui donne une apparence qu’il trouve bizarre.

     Hugues, lui, est content. Il se dit qu’il lui faudra demander aux filles ce qu’elles en pensent...

     Achille à son tour se laisse tenter,  Joseph aussi en sort satisfait.

     Armand et Gabin se disent qu’ils ne vont pas rester les seuls poilus parmi les élèves de Dillon, et se font raser aussi. Eux aussi apprécient le travail de Georges. Il a finalement rasé tous les élèves.

Anatole lui dit qu’il viendra samedi pour faire comme les garçons. Bien que tous aient déjà une hygiène irréprochable - vu le nombre de douches qu’ils prennent quotidiennement - finalement, cela parait plus propre...

     À midi, au repas, les filles sont hilares à la vue de ces pubis rasés, et cela les émoustille quelque peu !

Les tailleurs de pierre

 

     Dans l’après-midi, quatre ouvriers des carrières de pierres de Tenquin, Les frères Burn, Roger et Aimé, Nicolas Derek, et Maurice Alanis, se présentent à l’auberge, ils ont entendu parler des douches, et sont venus essayer, mais ils ont soif, et prennent d’abord un canon de vin. Ensuite, ils se présentent chez Joël pour les douches.

     Ils veulent aller à deux par douches, non pour des histoires de sexe, mais comme ils sont très musclés, ils ne peuvent pas se frotter seuls le dos ! Joël sourit en voyant ces géants très larges d’épaule, avec des corps tout en muscles sous leurs habits serrés. En voyant la cheminée ils décident de se déshabiller là, les douches leur semblent trop étroites pour cela.

     Roger et Aimé Burn sont deux frères, de trente deux et trente ans, Blonds très velus ils mesurent tous les deux sept pieds deux pouces, un corps hyper musclé, des bras comme des cuisses, et des mains comme des pelles à charbon. Une grosse toison blonde cache leur pénis, Ils ont des jambes aux cuisses énormes, des mollets gros comme des bras, et des pieds comme leurs mains.

     Nicolas Derek, trente ans, est aussi très grand, sept pieds, roux à la longue chevelure, une longue barbe rouge, il ressemble à un Viking. De corpulence identique aux frères Burn avec une toison rousse très fournie.

     Maurice Alanis est plus petit, trente ans, six pieds huit pouces, une pilosité noire sur tout son corps le fait ressembler à un animal à fourrure ! Il est du même acabit que les autres.

     Joël est admiratif devant ces corps imposants, il leur dit que les pommeaux des douches sont peut-être un peu bas pour eux !

     « Ne t’inquiète pas, nous gérons ! » dit Roger, et ils pénètrent dans les douches, les frères dans l’une et les deux autres ensemble dans une autre.  Dans les douches, ils chantent, comme au chantier, ils ont une voix puissante, et l’insonorisation est testée à ses limites !

     « Il faudra que je le dise à Michel ! pense Joël. Ces quatre-là sont vraiment hors normes ! » Ils ressortent de leurs douches nus, et vont se faire sécher à la chaleur de l’âtre.

     Joël leur ramène d’autres serviettes, au vu de la surface à essuyer ! Et il commence à nettoyer et aérer les deux douches utilisées. Ils lui sont reconnaissants de son attention.

      « Nous allons boire un coup à l’auberge, comme tu nous es sympathique, tu es invité !  dit Maurice en se rhabillant.

     - Je vous remercie ! Ce sera avec joie ! La journée est finie, je vais fermer la maison. Je vous rejoins, le temps de nettoyer les douches. » Les géants arrivent donc chez Child et commandent deux pintes de vin, du meilleur de Child, pour eux et Joël qui va les rejoindre.

     Child, voyant la taille des tailleurs de pierre leur demande si les douches sont assez hautes, ils répondent qu’ils se sont assis, en rigolant. Joël arrive, et les quatre hommes trinquent avec lui, invitent Child à trinquer avec eux.

     Puis, ils s’en retournent à Tenquin, en disant tout le bien qu’ils pensent de Durandalem, des douches et de Joël, et promettent de revenir.

 

     A l’école, l’après-midi, après la sieste, l’entraînement consiste à combattre à l’épée, avec un bouclier. J’ai forgé quelques beaux exemplaires pour les élèves, ils ont chacun le leur.    Dillon m’a aidé lors de leur fabrication, il maîtrise la chimie du fer, du carbone et du feu. Et les boucliers, bien que fins, sont extrêmement solides. Et ce sont de joyeuses volées d’épées qui s’abattent sur les boucliers. Les garçons ont acquis une solide musculature qui leur permet de résister aux coups violents portés par leurs adversaires du jour.

     Dillon leur explique que le bouclier n’est pas seulement une protection, il peut aussi être une arme offensive, qui peut facilement assommer son ennemi ! Et les garçons s’exercent alors au combat juste avec les boucliers, se portant des coups d’une grande violence, qui en font tomber plus d’un lors des échanges.

     L’exercice fini, ils vont en salle de sudation. Les coups qu’ils ont portés et reçus les ont exténués, ils ont mal partout, et sont heureux de passer aux massages pour calmer leurs douleurs.

     Les filles utilisent des pommades qui atténuent grandement les douleurs musculaires, et leurs mains expertes rendent les garçons calmes et sereins. Mais quand elles caressent en rigolant ces pubis lisses et blancs, cela parvient à redonner quelques ardeurs aux membres virils des garçons pourtant épuisés.

     Le repas du soir est calme. Les garçons, tous fatigués, vont se coucher tôt, pour récupérer de leurs coups de la journée. Quelques bleus sont apparus. Le repos est nécessaire....

     Manon débarrasse, aidée par les autres filles. Puis elles vont boire un verre ensemble dans les quartiers des buandières.

     Anatole ferme la maison, et va discuter avec les filles, qui lui demandent ce qu’il pense des garçons tous rasés. Il leur répond que lui aussi se fera raser samedi. Alors, elles veulent encore lui caresser la toison, une dernière fois...

 

     Puis, les six corps fatigués s’allongent, entremêlés, avant de s’asseoir, Josiane sert une boisson apaisante après ces efforts, et les jeunes gens discutent encore un peu, contents de leur fin de soirée, avant de retourner dans leurs quartiers respectifs.

Chapitre IV    Le village  fortifié

 

- L’attaque de Durandalem

- La Fête au village                                                                                                                       

- Le voyage à Falkenberg 

- Falkenberg la visite, le retour des soldats

- La muraille

- A l’école

- La fréquentation des douches  

- Les frères Spohr

- Les fêtards de Naborum

-Le retour de Jacou

- Les frères Spohr

- Le remède de Jacou

- Les maçons

- Ceux de St Louisbourg

- Julie

- Les maçons

- La soirée d’Anatole

- La distribution

- Le Naturium

- Les orphelins

- Ceux de Naborum

- Le filon et la muraille

- Les bucherons

- L’or de Durandalem

- A l’auberge

- Les mineurs

- L’aménagement de l’office

 

 

L’attaque de Durandalem

 

     Léon Iser entre chez Child tôt le matin, l’air paniqué, tout essoufflé...  Et il raconte d'une voix haletante :

      « Une horde de pillards est en train de sévir ! Ils ont pillé les échoppes de Falkenberg, ils vont arriver à Durandalem ! C’est un cavalier venant de Falkenberg qui a donné l’alerte. Ils seront sur le village dans une heure au plus ! 

     Child alors réagit :

     - Gaël, tu vas prévenir le curé Paul, qu’il sonne l’alarme ! Joël, tu vas foncer à l’école de Jacou les prévenir ! Ce sont déjà de bons soldats, ce sera leur baptême du feu. Que tous les villageois viennent prendre les armes à l’échoppe ! »

     La cloche de l’école sonne huit heures. Tandis que l’abbé Paul sonne l’alarme, Joël court vers l’école, sonne la cloche du portail.

      Il explique à Anatole ce qui se passe, et aussitôt, les élèves soldats s’organisent, sous la direction de Dillon. Les filles leur distribuent la potion qui permet de voler. Chacun s’équipe d’un arc et d’un carquois rempli de flèches.

     Ils se positionnent le long du mur d’enceinte côté Ouest, c'est par là que devraient arriver les pillards.

     Alix, qui a déjà expérimenté une grande hauteur de vol, fait le guet. Il les a repérés, ils descendent la colline ! 

     « Je vois cinq cavaliers, une trentaine de pillards à pied... Deux chariots suivent... Pour l’instant ils marchent...  Ils seront sur nous dans quelques minutes ! »

     Dans le village, tous les hommes se sont armés. Les femmes et les enfants se sont réfugiés dans les douches, qui semblent un abri sûr contre les flèches et les lances des pillards.

     Child et Gaël ont pris des arcs à double courbure, qui permettent de décocher des flèches sur une grande distance. En aval des murs de l’école, on dispose une rangée de boucliers pour protéger les hommes. Ils sont tous équipés d’arcs, avec une épée à portée de main, au cas où le corps à corps deviendrait inévitable.

     « Tenez-vous prêts, ils seront bientôt à portée de flèche ! Visez d’abord les cavaliers, ce sont sûrement eux les chefs de la horde !  dit Dillon, observant les signes d’Alix.

     Alix descend derrière le mur, lève la main, engage une flèche, bande son arc.

     Dillon crie : - Maintenant !  Les garçons montent le long du mur, Et voilà dix flèches sifflant dans les airs, terrassant en une volée les cinq cavaliers, chacun transpercé de deux flèches ! Les garçons se remettent à l’abri. Les pillards à pied ont un moment d’hésitation, puis chargent en courant.

     Maintenant !  Et dix des pillards s’écroulent.

     Maintenant ! »  Et dix autres sont touchés. 

     Une quatrième salve nettoie le côté Ouest de l’école.

     Quelques-uns des pillards s’éloignent de l’école, prenant au Sud, hors de portée des archers. Mais ils tombent aussitôt, criblés de flèches venues de nulle part. Des flèches décochées en rafales par Child et Gaël, qui enchainent les tirs.

     Bientôt, plus un pillard n’est debout. Anatole ouvre le portail, Joël en guet à l’entrée avec un arc. Et au cri de « Tue ! tue ! » de Dillon, les dix garçons et Dillon sortent en courant, nus, vers les pillards. Et de leurs épées, en leur perçant le cœur, ils achèvent les quelques survivants.

     Dillon crie : 

     « Joseph ! Hugues, Gabin ! Arrêtez les chariots ! » Et Joseph, Hugues et Gabin récupèrent leurs arcs, et partent dans les airs à la poursuite des chariots qui fuient, gravissant la colline. Ils sont bientôt rattrapés par les trois archers. En plein vol, ils décochent leurs flèches. Les conducteurs, criblés de traits, s’écroulent à côté des chariots. Gabin et Hugues ramassent les corps des infortunés pillards. Ils s’installent aux rênes et ramènent les chariots et les cadavres dans l’enceinte de l’école.

     Le combat a été bref, inégal. Les pillards n’avaient aucune chance devant ces soldats surpuissants ! Child réussit à en capturer un vivant, l’épaule transpercée par une flèche.

     « D’où venez-vous ? » demande-t-il, menaçant le pillard de son épée.

      Le pillard répond en flamand, une langue ressemblant au germain, Langue maternelle de Child.

     « Nous venons du Nord, nous sommes des déserteurs de l’armée flamande qui vient en renfort à Pépin. » dit-il en grimaçant.  Child lui demande combien d’autres suivent et, apprenant que les pillards étaient seuls, donne alors des ordres.

      « Pierrot et Claude Stein, vous allez creuser une fosse devant le mur Ouest, pour ensevelir ces gueux. 

      Plusieurs hommes ramènent des pelles et creusent un grand trou. Trente-six corps sont dépouillés et ensevelis, et les flèches sont récupérées par les soldats, toujours nus. 

      Puis désignant Michel et Gaël, Child leur dit :

     - Emmenez notre prisonnier à l’échoppe. Gaël, tu le mettras aux fers, et tu iras quérir le médecin de Naborum, afin qu’il soigne ce mécréant !  Tu préviendras aussi les pères de Hugues, de Charles et de Damien, qu’ils viennent en hâte ici. Mais n’oublie pas de t’habiller avant de partir !

     La cloche sonne neuf heures.

       Allez prévenir l’abbé Paul qu’il sonne la fin de l’alarme.

      Émile, avec Nestor, vous récupérez les chevaux des pillards. Ils sont à vous dorénavant. 

     Alix et Xavier, vous allez vous vêtir et faire le chemin jusqu’à Falkenberg pour annoncer la bonne nouvelle, qu’ils viennent récupérer le butin des pillards. Mais soyez vigilants et discrets !  Il ne faut pas que l’on vous voie dans les airs ! Et rejoignez-nous ensuite à l’auberge. »

     Les deux garçons retournent donc à l’école, enfilent une tunique, reprennent une rasade de potion, et filent vers Falkenberg.

La fête au village

 

     La fosse comblée, Child propose :

     « On érigera une stèle rappelant aux éventuels téméraires que Durandalem sait se défendre ! 

     Je vous invite toutes et tous à l’auberge, pour fêter nos héros... qui s’habilleront exceptionnellement pour l’occasion ! dit-il en riant. »

    Et les jeunes soldats retournent à l’école. Ils enfilent une tunique, les filles aussi, et tout le monde se retrouve à l’auberge. Aujourd’hui, c’est la fête !

     Tout le monde est heureux. Grâce aux jeunes soldats, aucun blessé n’est à déplorer parmi les villageois ! Manon est contente de revoir sa mère Berthe, Michel de revoir ses filles Marianne et Mariette, et le Fernand est fier de ses fils François et le Borgne, qui ont sauvé le village !

     Un grand festin se prépare. Les filles de l’école, Marianne, Mariette, Josiane, Josette et Manon se proposent spontanément pour aider Berthe et Esther. Clovis Hune et Alvin Koch sont partis chercher de la viande, P’tit Louis ramène tout le pain qu’il a cuit pour la journée, Child sort ses réserves de vin. Et chacun célèbre la victoire dans une grande allégresse.

     « Lors de l’attaque, vous étiez nus ! fait remarquer Child.

     - Oui, répond Dillon. Comme tu sais, nous vivons constamment nus à l’école... et si c’était permis, nous serions restés nus devant vous ! Jacou voudrait que tout le village vive nu ! »

     En volant vers Falkenberg, Alix et Xavier aperçoivent une petite armée rassemblée en hâte sur la route. Ce sont des gens de Falkenberg et des environs partis à la poursuite des pillards. Se posant à l’abri des regards, les garçons vont à leur rencontre, et leur expliquent ce qui s’est passé à Durandalem.

      « Tous les pillards sont morts, dit Alix. Nous les avons décimés, nous, les élèves soldats de Durandalem. Et nous avons récupéré le butin de leurs pillages ! 

     Prétendre qu’ils ont tué les pillards ! Le bourgmestre de Falkenberg, Maître Simon Lang, doute fortement des dires de ce gamin... 

     - Venez donc à Durandalem constater par vous-même, propose alors Xavier. Venez récupérer les chariots, venez fêter la victoire chez Child notre aubergiste et bourgmestre remplaçant, avec une délégation de vos braves. Vous serez les bienvenus, après l’épreuve que vous avez endurée ! »

     Maître Simon Lang se convainc peu à peu que ces jouvenceaux disent vrai. Il a entendu parler de l’école, des enseignements du sorcier Jacou Artz, et de ceux du maître d’armes Dillon d’Ortega, qu’il connait et apprécie... Il décide de s'y rendre, désigne quatre notables pour l’accompagner, et quatre hommes pour rapatrier les chariots.

      Il ordonne aussi à son armée :

     « Rebroussez chemin, et allez rassurer vos compagnes, annoncez que les pillards sont morts. Les chariots vont revenir à Falkenberg, et nous autres, nous serons de retour dans la soirée. »

      Alix et Xavier annoncent alors qu’ils partent prévenir le village de leur arrivée, et filent comme des flèches. Maître Lang, voyant ces jeunots courir à si grande vitesse, est maintenant persuadé qu’ils ont des pouvoirs hors du commun. Dès qu’ils sont hors de vue, ils s'envolent pour filer encore plus vite, et arrivent rapidement à l’auberge raconter de quoi il retourne.  Child envoie aussitôt Anatole et Dillon à l’école, pour accueillir les hommes de Falkenberg venus récupérer les chariots remplis des rapines des pillards.

     Les gens de Falkenberg se présentent à l’école. Maître Simon Lang reconnait Dillon, le salue, et lui dit :

     « Alors, c’est donc vrai ! Vous les avez eus !  Et Dillon leur montre la fosse où les cadavres sont ensevelis :

     - Ils était trente-sept. Ils sont tous là ! Sauf un, vivant, qu’on a gardé pour qu’il nous parle de ces pillards. Il est notre prisonnier. Nous les avons dépouillés, ils étaient chargés d’argent. Cet argent servira à réparer les dégâts qu’ils ont causés, et à dédommager les blessés et veuves de votre cité ! »

      Et tandis que les deux chariots repartent vers Falkenberg, Dillon, Anatole, Maître Simon Lang et quatre des notables de la ville, Henri Wurst, Joseph Pax, Bernard Palis, et Jean Claudel, se dirigent vers l’auberge où la fête bat son plein.

     Le médecin de Naborum, Benoit Krier, un homme blond de cinquante ans, de six pieds, est là. Il a retiré la flèche, et soigné la blessure du renégat, qui dit s’appeler Hantz Burg, vingt cinq ans, un géant de sept pieds cinq pouces, blond, natif de Sterdam dans la Lagune, au Nord du pays belge.

     Gaël a prévenu les parents de Hugues, Carole et Richard Schaff, ainsi que Damien Fleich, le père de Gabin, et Vivien Kauf, le père de Charles.  Tous les quatre arrivent en calèche pour fêter leurs fils.

     Nestor est parti au galop à Hombourg prévenir Émile Gouvy, le père d’Achille, tandis qu'Isabeau est parti à Tenquin avertir Roger Capes, le père d’Armand, et Guillaume Holz, le père d’Alix. Eux aussi sont attendus à midi pour les réjouissances.

     Léon est retourné donner la bonne nouvelle au village de Laudrefang, qui craignait le passage des pillards.  Il revient avec les parents de Xavier, l’aubergiste Jean Louis Stamm, son épouse et sa serveuse Ingrid, et avec Louis Brett, le père de Joseph.

     Child accueille les invités et leur présente les héros, tous des jeunes soldats, qui ont massacré de leurs flèches les pillards. Une nouvelle ovation s’élève dans l’auberge.  Et au dehors aussi, l’auberge est trop petite pour accueillir tout le village. Les hommes, les femmes, les enfants, tous réunis, tous les habitants de Durandalem acclament eux aussi leurs héros !

     Il est midi. Maintenant, tout le monde sait que les jeunes soldats du roi combattent nus. Cela en étonne plus d’un, mais après tout, se disent-ils, ce sont des héros ! Ils peuvent bien être nus s’ils le veulent !  La nouvelle du village en fête s’est propagée au-delà de Hombourg et de Tenquin. Les abbés des Glandières, menés par Pierre, sont venus aussi pour l’événement !

     Maître Simon Lang s’étonne de ne pas voir Jacou Artz.

     « Eh non, je regrette, il n'est pas là, lui dit Child. Il est parti à Strateburgo, pour soigner le Grand Ordonnateur de la confrérie du Blauersland, Maître Clément Sandre. Il ne sera de retour que dans un jour ou deux, s’il a trouvé le moyen de guérir la maladie du Maître. Je le remplace pendant son absence, en tant que bourgmestre adjoint. »

     Avec l’accord de Maître Simon Lang, les notables de Falkenberg,Henri Wurst, Joseph Pax, Bernard Palis et Jean Claudel, proposent aux jeunes soldats de les accueillir chez eux, afin que toute la cité leur rende hommage ! Child est d’accord, Dillon aussi.  Ils le méritent tous ! Child demande à Émile de préparer une grande charrette pour les emmener à Falkenberg dans la soirée. Maître Simon se charge de les héberger là-bas. Il organisera demain une grande fête en leur honneur !

     Oui, tout le monde est heureux.  Les pères des élèves de Dillon sont on ne peut plus fiers de leurs grands fils. La fête se poursuit tout l’après-midi.  Mais Marianne juge bon de retourner à l’école chercher l’élixir qui remet d’aplomb ceux qui ont trop bu...  Et elle fait bien, car ils sont nombreux à s’être laissés tenter par des excès de boisson, entre autres des vins d’excellence que Child gardait pour les grandes occasion, et c’en est une ! Et aussi des vieilles cuvées des alcools de fruit du Fernand qu’il a amené pour fêter ses fils !

Le voyage à Falkenberg

 

     La journée se termine. Les parents s'en retournent chez eux, porteurs d'un sentiment de fierté et de gloire. Les habitants retournent à leurs travaux, qu’ils ont tous et toutes abandonnés ce matin.  Les filles nettoient l’auberge et ses abords, ramassent les cruchons et bouteilles vides, et une fois le tout bien rangé, rentrent à l’école avec Anatole. Elles préparent les beaux habits des garçons, ceux qu’ils avaient lors des portes ouvertes.

     Les garçons, accompagnés des notables et du bourgmestre de Falkenberg, arrivent à l’école, et voulant eux-mêmes se laver, leur proposent une sudation et une douche avant de partir sur Falkenberg. Les notables sont intrigués, ils ne connaissent ni la sudation, ni les douches !

     Hésitant à se mettre nus, ils acceptent finalement de s’enrouler dans une serviette que les filles, qui ont enfilé une tunique, leur tendent. Au vu de ces jeunes hommes au pubis rasé, il se disent que leurs sauveurs, ce sont vraiment des jouvenceaux !  Mais ils remarquent aussi que certains garçons, notamment Dillon, sont fort bien montés pour leur jeune âge...  Ils pénètrent dans la salle de sudation, et ont vite trop chaud ! Dillon leur conseille :

     « N’hésitez pas à enlever la serviette, vous aurez moins chaud... »

     Maître Simon Lang montre l’exemple. C’est un homme de quarante cinq ans, un brun de six pieds.  Un corps musclé et velu, des jambes fermes et musclées. C’est la première fois que ses notables le voient nu.

     Henri Wurst, grand propriétaire terrien de quarante six ans, suit l’exemple de Simon, et tombe la serviette. C’est un petit homme roux de cinq pieds deux pouces, trapu mais costaud. Une barbe rousse descend de son visage, sa toison rouge couvre une partie de son membre, entre des jambes épaisses.

      Joseph Pax, hôtelier et propriétaire de l’hôtel Pax, se décide aussi. Il a vraiment trop chaud et transpire à grosses gouttes. C’est un grand homme de cinquante ans, six pieds cinq pouces, les cheveux gris. Il a un corps fin, des bras et des jambes fines, et une toison grise.

     Bernard Palis, marchand de la ville, tombe également sa serviette. Il hésitait, mais voyant Joseph Pax, il n’a plus de gêne. Il a quarante ans. Blond, six pieds trois pouces, assez musclé, bien velu, mais cela ne se voit guère. Sauf sa toison dorée très abondante, qui ne cache qu’une partie de son sexe.

     Jean Claudel finit par laisser lui aussi tomber sa serviette. À trente cinq ans, il est le patron d’une grande ferme de la ville. Les cheveux noirs et un corps très fin, maigre, de six pieds six pouces. Une pilosité bien fournie sur tout le corps, y compris sa toison en broussaille, toute noire, qui camoufle son pénis. Sa silhouette élancée le fait paraître encore plus maigre.

     Ils s’observent mutuellement. Jamais ils ne s’étaient montrés nus les uns aux autres. Ils finissent par se sourire, puis par rire de leurs gênes respectives, qui se sont vite estompées. Encore une victoire de Dillon !

     Au bout de vingt minutes, Dillon les emmène tous en nage sous la douche, qu’ils apprécient beaucoup. Leurs corps sont épurés, lavés des toxines accumulées par une vie de labeur, et ils se sentent vraiment bien une fois qu’ils se sont séchés.

     Les filles, toujours en tuniques,  leur apportent des habits propres qu’ils enfilent prestement, un peu gênés d’être nus devant ces beautés. Elles leur disent que leurs habits vont être lavés, et qu’on les fera parvenir à Falkenberg dès que possible.

      Les garçons revêtent leurs beaux habits. Les voilà parés pour monter à Falkenberg. Émile a mené la charrette attelée de deux chevaux devant l’école. Chacun prend son arc, son carquois et son épée, ce sont des soldats ! Ils quittent Durandalem pour aller fêter leur victoire. Avant de partir, les filles leur ont offert une boisson stimulante, ils sont en pleine forme !

     Dillon va dans le cabinet de Jacou prendre quelques fioles. Jacou l’a informé sur leurs utilités.

     En chemin, ils rencontrent deux cavaliers, des hommes de Falkenberg qui venaient aux nouvelles. Ils repartent au galop prévenir toute la ville de l’arrivée des héros.

     Arrivés à Falkenberg, les garçons sont acclamés comme des rois. Ce sont les sauveurs des reliques de l’église, des ors de l’orfèvre, et de tout ce que les pillards avaient dérobé.

     Joseph Pax dit :

     « Ce sera un honneur que vous passiez la nuit en mon hôtel, vaillants héros ! 

      Simon dit alors :

     - Habitants de Falkenberg, demain est un jour de fête ! Nous fêtons nos héros ! » Et ce sont des acclamations, des ovations qui accompagnent les garçons jusqu’à l’hôtel Pax.

     Simon Lang, le bourgmestre de la ville, prend Dillon en aparté :

« Nous avons de bien belles filles à Falkenberg. Vos élèves sont-ils aguerris quant aux choses du sexe, du moins les plus vieux ?  Dillon éclate de rire :

     - Ce sont tous sont des bêtes de sexe, du plus jeune au plus vieux ! Et si vous avez des filles qui nous rejoignent à l’hôtel, ce sera une superbe soirée, je vous le garantis ! » Alors Simon donne quelques directives, tandis que les héros s’installent dans le grand salon de l’hôtel et se font servir à boire.

     Une grande table est dressée dans la grande salle à manger. C’est un hôtel luxueux, et la noblesse et le clergé de la région font partie de la clientèle. Ce soir, hormis les notables qu’ils connaissent déjà, sont invités à la table quelques personnes importantes de la ville : le curé Jacques Kirsch, heureux d’avoir récupéré les reliques de Saint Thomas, le Saint Patron de la ville, et quelques commerçants... En somme, le gratin de Falkenberg !

      Le repas servi est composé de mets raffinés. Plusieurs plats différents sont proposés, accompagnés de vins des plus fins venant des côtes de la Provence.

     Puis Simon demande à Dillon de raconter cette fameuse bataille aux notables de la ville.

     « Ce n’était pas vraiment une bataille, c’était comme à l’entraînement quand nous faisions du tir sur cible ! Nous avons d’abord éliminé les cavaliers. Nous sommes dix, ils sont tombés tous les cinq en même temps. Puis nous avons atteint les fantassins de nos flèches. Nous sommes tous de très bon archers. Nous avons un Maître archer, le meilleur, Childéric Germain, qui nous a excellement formés. Chaque volée de dix flèches touchait dix pillards. En quatre volées, il n’en restait plus un debout ! Nous sommes sortis, et nous les avons achevés de nos épées plantées dans le cœur. En cinq minutes, l’affaire était réglée ! 

     Les questions fusent :

     - Vous êtes tous de Durandalem ? 

     - Non, seul François, le Borgne et moi sommes du village, dit Dillon en montrant les garçons nommés.  Charles, Gabin et Hugues sont de Naborum, Alix et Armand sont de Tenquin, Xavier et Joseph sont de Laudrefang, Achille est de Hombourg.

     - Mais quel âge avez-vous ?

      - Le plus jeune, Alix, vient de fêter ses quinze ans, Xavier et Charles ont quinze ans, Achille, Armand et le Borgne ont seize ans, François et Gabin ont dix sept ans, Hugues et Joseph ont dix huit ans, et moi-même, leur instructeur, j’ai vingt-et-un ans.

     - Vous êtes bien jeune pour être instructeur ! Où avez-vous reçu votre instruction ? 

     - J’avais dix ans quand j’ai été recueilli et adopté par Maître Jean d’Ortega, le Maître d’armes de Mettis. C’est lui qui m’a enseigné tout mon savoir ! 

     - Ah ! Maître d’Ortega ! sa réputation va au-delà de la contrée ! 

Et l’école, elle existe depuis quand ? 

     - Elle a été créée et bâtie pour nous, ce printemps. Nous en sommes à deux mois d’instruction.

     - Si peu de temps ! et cela va durer jusqu’à quand ? 

     - Jusqu’à la fin de l’été... Nous devons rejoindre le roi Charles en renfort.

     -  C’est vrai que vous avez des super-pouvoirs ?

      - On le dit…

     - Pouvez-vous nous montrer ? »

     Alors, mentalement, Dillon ordonne aux garçons de se lever à son top et de dire à haute voix : « Nous sommes les soldats du roi. » Et au top, d’une seule voix, tous se lèvent et proclament :

     « Nous sommes les soldats du roi ! »  avant de se rasseoir.

     L'assistance est stupéfaite.

     « C’est très impressionnant ! dit Simon. L'on en est presque effrayé...

     - Une dernière question : c’est votre baptême du feu ?  demande le chef de la garde de Falkenberg.

      - Oui, pour tous les élèves, c’est leur premier vrai combat. Pour ma part, j’ai déjà combattu au côté de mon père, Jean d’Ortega, dans les plaines de Belgique. 

     - Nous pouvons certes vous applaudir, braves soldats du roi ! » dit Simon. 

     Et la tablée des notables de se lever et d'applaudir en chœur. Quand ils se sont rassis, au top mental de Dillon, tous les garçons se lèvent et disent d’une voix forte :

« Merci ! » Ce coup-ci, tous ont rigolé !

     Simon dit alors :

     « Maintenant, nous allons vous laisser vous reposer.  Veuillez passer dans le salon d’à côté, nous ne vous dérangerons pas. Demain, nous vous ferons visiter la ville. »

    Et nos onze garçons quittent la table, en remerciant l’assistance pour cette soirée. Ils passent au salon d’à côté. Simon ferme la porte derrière eux.

     Onze filles pénètrent alors dans le salon par une autre porte. Elles sont très légèrement vêtues…

 

     Les garçons sont nus. Ils ressortent ainsi du salon. La salle à manger est vide, et un majordome, très sérieux malgré la nudité des garçons, leur demande de le suivre jusqu’à leurs chambres.

 

 

Falkenberg, la visite, le retour des soldats

 

     Joël et Gaël se lèvent. Joël va s’occuper de rallumer la cheminée de la douche, puis la chaudière qu’il doit rallumer également. Il ne s’en est pas occupé hier, les événements du matin et la fête qui a suivi l’ont détournés de sa mission. Il faudra probablement plus de temps pour avoir de l’eau chaude aujourd’hui. La chaudière ronfle alors, au plus chaud de ce qu’elle peut donner !

     Puis il va chez Child, prendre un petit déjeuner.

     Gaël s’occupe de son prisonnier, le renégat Flamand Hantz Burg. Il lui change son pansement à l’épaule devant et derrière, la flèche l’avait transpercée. Benoit Krier, le médecin de Naborum, qui ne connait pas encore les pouvoirs de guérison de la plante cicatrisante, lui a expliqué comment faire. Il passe chez Child et revient avec de la nourriture, lui libère les mains pour qu’il puisse se nourrir, il ne peut pas partir, ses pieds sont enchainés. Il rejoint ensuite son frère chez Child.

     Child dit :

     « Je vais aller à Mettis, faire des provisions, avec Claude Kaas l’apothicaire et Alvin Koch le boucher. La fête d’hier a vidé toutes mes réserves de vin ! Je serai de retour dans la soirée ! Gaël, je te confie l’échoppe, et tu veilleras aussi sur les femmes dans l’auberge. Joël, en plus des douches communales, tu voudras bien t’occuper aussi de la chaudière de l’auberge, Berthe a beaucoup de linge à laver. 

     Les filles de l’école et Anatole viendront manger à l’auberge ce midi. Il est inutile pour elles de préparer des repas, les garçons ne seront de retour de Falkenberg que dans l’après-midi. Et Pierre, qui doit livrer le charbon à l’école ce matin sera avec les filles. Mais Berthe le sait. 

     Et il passe chez Émile, prennent une charrette attelée de deux chevaux, et avec Claude et Alvin, ils prennent la route de Mettis.

     - Et nous voilà sans bourgmestre avec Jacou à Strateburgo et Child à Mettis ! j’espère que nous n’aurons pas de décisions importantes à prendre ! dit Gaël. »

 

     A Falkenberg Maitre Simon Lang a entendu parler, par Madame Claude, la tenancière de la maison de passe, des prouesses des soldats du roi la nuit dernière ! Cela l’a fait bien rire, de savoir ces jeunots être des puissants étalons qui ont mis hors d’état toutes les filles de la maison de passe !

     Les garçons sont dans la salle en train de déjeuner. Simon les rejoint et leur propose donc de visiter la cité, en calèche. Mais Dillon dit :

     « Nous préférons y aller à pied, avec nos armes, nous sommes des soldats, pas des touristes qu’on promène en calèche ! »

     Et les voilà partis, ils sont continuellement acclamés. Arrivés devant la grande église, ils rencontrent l’abbé Jacques Kirsch, et son assistant Pascal Glock. A ce moment arrive Monseigneur Denis Le Bon, l’évêque de Mettis qui est venu vérifier l’état des reliques de St Thomas dérobées la veille. Il est accompagné de deux abbés de Mettis, l’abbé Marc de Sange et l’abbé Sylvain Priest. Il a été prévenu du drame qui s’est joué à Falkenberg, et vient rassurer la population par sa présence. Il est enchanté de rencontrer les héros de Durandalem, et prend des nouvelles de ses habitants.

     « Et comment va Manon ? » demande-t-il en se souvenant de son passage à l’auberge. Dillon lui dit :

     « Elle va très bien, elle est une personne importante dans notre formation de soldats ! »

     Ce qui fait sourire l’évêque, imaginant de quelle importance il s’agit !

     Puis il prend la parole devant l’assistance des habitants :

     « Il y aura une messe ce soir pour prier pour le salut des âmes tragiquement disparues et le réconfort des paroissiens de Falkenberg ! Les abbés Jacques, Marc et Sylvain et moi-même la célèbrerons. Maitre Lang, pouvez-vous réserver trois chambres pour moi et les abbés qui m’accompagnent ? 

     - Bien sûr, je vais faire le nécessaire ! dit Simon, qui sait bien que ce nécessaire consiste aussi à fournir aux trois religieux des distractions qu’il trouvera chez Madame Claude, si les filles se sont remises de la nuit avec les héros ! »

     Tandis que Monseigneur Denis entre dans l’église, suivi des trois abbés pour vérifier les reliques de St Thomas, le Saint Patron de Falkenberg, Dillon et Simon Lang, suivis des garçons, continuent leur visite, ils arrivent devant l’échoppe de Maître Simon, qui a été pillée par les Flamands. Les menuisiers sont en train de reconstruire la façade, éventrée pour accéder à l’intérieur, la veille.

      Dillon demande à Simon :

     « J’ai cru comprendre que vous avez une garde de la cité, pourquoi ne sont-ils pas intervenus ? 

     - Ils ont été mal informés, et attendaient les pillards à l’est, alors qu’ils ont pénétré dans la cité à l’Ouest. Quand la garde est arrivée, les pillards étaient déjà repartis. Mais la garde, forte de huit hommes, n’aurait pas fait le poids face à cette horde déchainée ! »

      La visite continue, ils font une halte à l’auberge, pour boire un canon offert par Guy d’Ecart, le patron de l’auberge. Et ils font le tour de la ville, une foule de plus en plus nombreuse les suit en les acclamant. De retour à l’hôtel ils sont invités à la grande table pour le déjeuner.

      Après avoir bien mangé, ils demandent à prendre congé.

     « Vous ne restez pas pour la messe ?   Demande Simon.

     - Non, nous ne voulons pas laisser Durandalem sans défenses, et nous devons reprendre notre instruction à l’école. Dit Dillon.

      - Fort bien, je vous fais avancer deux calèches, vous serez de retour plus vite ! »

     Et dans l’après-midi ils prennent congé de Maître Simon Lang et de ses notables, les remerciant chaleureusement pour l’accueil qu’eux et les habitants de la cité leur ont fait. Dillon remercie aussi Madame Claude, invitée à la table, pour la qualité et le professionnalisme de ses employées !

     « Sachez que vous serez toujours les bienvenus à Durandalem ! dit-il. Venez profiter de nos douches communales, elles sont très appréciées ! 

     - Nous n’y manquerons pas ! »  dit Simon. 

     Et les voilà partis vers Durandalem, à trois lieues de là.

     Arrivés à Durandalem, ils ont hâte de se déshabiller, ils passent par chez Child annoncer leur retour, Berthe a récupéré, lavé et séché les habits des notables de Falkenberg, et les remet aux conducteurs des calèches, invités à boire un canon avant de retourner à Falkenberg. Ils les remettront à Maître Simon Lang en arrivant. Les garçons trinquent avec eux, les remercient pour le voyage, et retournent à l’école pour enfin se dévêtir.

     Les filles sont contentes quand elles entendent la cloche du portail !

     « Ce sont certainement nos héros qui reviennent ! »

     En effet, ils sont bien là ! Anatole leur ouvre le portail... Et avant même qu’il l’ait refermé, les garçons s'empressent d'ôter leurs habits pour retrouver enfin le plaisir d'être nus. Ils ont grand besoin de se relaxer, ces festivités aux bombances variées les ont quelque peu fatigués ! Ils se retrouvent dans la salle de sudation.  Les filles les rejoignent, elles ont hâte d'entendre le récit de leur voyage à Falkenberg...

     Ensuite, ils sont massés.  Cela leur fait du bien ! Manon a préparé un repas à leur intention. Ce soir, elles garderont les héros pour elles, pour les fêter dignement ! Dillon leur a raconté leurs exploits avec les filles de Madame Claude, et elles veulent que ce soir, les garçons boivent encore de cette potion magique aux effets si puissants...  Anatole lui aussi aimerait bien en boire !

     Après le repas, ils se retrouvent sur les coussins que les filles ont disposés dans la grande salle.

 

     Le soir venu, nous nous trouvons à l’auberge, Child arrive de Mettis avec une charrette remplie de barriques, de bouteilles, de sacs et autres caisses.

     « Deux des caisses sont pour Claude Kaas et les grandes sont pour Alvin Koch. Pourriez-vous aider à les décharger et les transporter chez eux ? Et aussi décharger les barriques, les amphores et les bouteilles qui viennent dans l’auberge ? »

     Aussitôt Joël, Gaël, Michel, Émile, P’tit Louis, Le Fernand, ses trois commis, Georges, Clovis et moi-même sortons nous occuper de cela. Bientôt la charrette est vide et chacun est livré à son échoppe.

      Alvin a trouvé du matériel de découpage pour les viandes, il pourra abattre lui-même les bêtes, dès qu’il aura construit un abattoir derrière la boucherie. Claude lui, a refait un stock d’onguents en tous genre, il doit encore étudier certains des ingrédients, il attendra que Jacou et Chantal soient de retour de Strateburgo pour le faire. Ils ont des connaissances que lui n’a pas.

     Quant à Child, il a refait son stock de vin et d’alcools, et offre maintenant la tournée générale.

La muraille

 

     « Nous avons discuté avec les maçons de Mettis, dit Child, ceux qui ont construit l’école, le mur et les douches, ils seront six à venir la semaine prochaine. Ils viennent construire un abattoir pour Alvin Koch. 

     Mais aussi un mur à l’Ouest du village, un mur de protection pour le village, qui empêchera les entrées intempestives comme celles de l’autre jour. Ce mur, muni de remparts et d’un chemin de garde, ira depuis le haut de la colline derrière la cascade jusqu’au haut de la colline sud en face. Ce qui fait quand même deux mille pieds de long ! Il feravingt cinq pieds de haut etsept pieds de large. Il sera aussi équipé d’une salle de garde. 

     - Crois-tu que ce mur soit nécessaire ?  demande le Fernand.

     - Oui ! répond Child, nos vaillants soldats ne seront pas toujours là pour nous défendre, et cette attaque laisse hélas en présumer d’autres ! J’ai appris à Mettis que des troubles ont lieux en Belgique, et que des hordes venues d’on ne sait où feraient des ravages dans les campagnes Belges. Il vaut mieux nous protéger, prévoir une défense ! 

     Notre village a des atouts, deux hautes collines au Nord et au Sud. Les points vulnérables sont du côté Ouest, après l’école, et l’entrée du village, coté est.  Là aussi, nous allons construire des remparts ! Durandalem est en passe de devenir un village couru, et nous devons préserver notre qualité de vie ! 

      P’tit Louis dit alors :

     - Il faudra des gardes sur ces remparts ! 

     - Nous allons enrôler des personnes pour cela, précise Child, ils seront formés par Dillon tant qu’il sera là, et je leur donnerai une formation d’archer. Du haut des remparts, ils seront efficaces et redoutables ! 

     - Où habiteront ils ? Demande Émile.

     - Pas loin de chez toi, Émile, nous allons retaper la maison des Bour, à l’entrée du village. Elle sera suffisante pour loger six à huit personnes, nous y adjoindrons des dépendances pour loger leurs familles s’ils en ont une. C’est un chantier que vous pouvez déjà mettre en œuvre ! »

    Les discussions vont bon train, d’où viendront ces gardes, qui les paiera, …Child est sûr que c’est la bonne décision, et que Jacou sera d’accord avec lui. Quelques canons plus tard, tout le monde lève son verre à la nouvelle garde de Durandalem !

     Il est l’heure de rentrer, demain il y a encore du travail ! Et l’auberge se vide, Esther, Ariston, Benami et Nadège sont déjà rentrés depuis un temps.

 

 

A l’école

 

    Georges est au portail. Il sonne de la cloche mais personne ne vient ! Finalement, c’est Dillon, qui a ses quartiers côté portail à l’étage, qui se réveille en entendant la cloche.  Encore à moitié endormi, il vient ouvrir le portail, nu. Georges entre dans l’enceinte.

     « Peux-tu annoncer aux filles que je suis à mon atelier et que je les attends ?  Ainsi qu’Anatole, que je dois raser comme vous autres...

     - Je vais voir...  Mais la journée et la soirée d'hier ont été épuisantes... Tout le monde dort encore, je crois ! »

     Pour commencer, Dillon se rend dans le quartier d’Anatole, qui gît sur son lit, comme mort ! Dillon doit le secouer pour qu'il se réveille, bien difficilement... Puis il va voir les buandières, qu’il trouve dans un état comateux. Il passe ensuite par les quartiers des jumelles, puis de Manon, qui aurait dû préparer le petit déjeuner. Elle se réveille, elle a mal. Son bas-ventre cogne encore en elle. Souvenir de la nuit dernière... 

     Manon trouve le courage de monter à l’étage et demande :

     « Tout le monde est levé ? 

     - Penses-tu ! répond Dillon. Les garçons dorment encore.  je viens de réveiller les filles, elles vont venir t’aider. C'est moi qui vais réveiller les jeunes. »

     Et il va dans le dortoir. Il les voit tous inconscients. Il les secoue un par un, sans les brusquer.

     « Allez prendre une douche, ça va vous réveiller. Et venez déjeuner, vous avez besoin de reprendre des forces ! » Les garçons se lèvent tant bien que mal. Après une bonne douche revigorante, ils sont déjà plus pimpants. Anatole arrive, il a pris Georges au passage pour déjeuner, plutôt que de le laisser attendre dans son atelier.

     Tout le monde est à table et commente la folle soirée d’hier. Georges, émoustillé, peine à cacher son émoi sous la table, et avoue qu’il aurait bien aimé être là ! Il rajoute avec un petit air penaud :

     « Vous penserez à m’inviter la prochaine fois ?  Ce qui fait rire tout le monde...

     - Manon, il va falloir que tu trouves de quoi nous retaper, nous sommes des loques !  Constate Dillon. Si Jacou nous voit comme ça, il ne va pas apprécier ! Surtout qu’on lui a presque vidé sa fiole, s'amuse-t-il.  Bon, alors, aujourd’hui, journée de récupération. Donc sudation, sieste, petits exercices de dérouillage, massages, mais pas plus ! Aujourd’hui, économisez-vous. Demain, on reprend sérieusement l’entraînement.

     Et puis, il y a un gros soleil dehors. c’est le moment de faire bronzer nos pubis tout blancs ! » rajoute-t-il en riant, suscitant l’hilarité générale.

 

 

La fréquentation des douches

 

     Les travaux chez Émile avancent bien. Bientôt, il pourra prendre une douche, avec Adèle si elle le désire. Et Nestor aura sa douche dans ses quartiers, dans la grange. La tour est finie, la réserve est en place, la chaudière aussi. Il ne reste qu’à mettre en eau et à chauffer. Nestor est impatient de voir comment les chevaux apprécieront la douche dans l’écurie.

     « Ils vont adorer ! dit-il, et pour les étriller, ce sera bien mieux avec de l’eau chaude. Mais ils ne doivent pas prendre froid ! » 

     Alors, pour supprimer les courants d’air, il calfeutre les portes de l’écurie, avec l'aide d'Isabeau.

     Aux douches communales, Joël a activé le feu de la cheminée, et fait le plein de charbon dans la chaudière. Les douches sont opérationnelles. Nous sommes samedi, il y aura sûrement du monde aujourd’hui !

     En effet, dès neuf heures sonnantes, une calèche arrive, avec à son bord quatre personnes. Deux femmes, une fillette et un garçon.

     Elles vont à l’auberge acheter un ticket d’entrée. Berthe leur précise que les douches n’ouvrent qu’à dix heures.

     « Ça, c’est embêtant ! dit l'une des femmes. Nous devons être de retour à Hombourg avant midi... » Alors, Berthe envoie Gaël demander si Joël veut bien ouvrir plus tôt. C'est d'accord. 

     « Joël vous attends, mesdames ! » Elles arrivent donc aux douches, demandent à être chacune avec un enfant. Ce qui ne pose pas de problème, les douches sont assez vastes. Elles se font expliquer le fonctionnement, puis s’enferment dans les douches, l’une avec la fillette et l’autre avec le garçon.

     Arrivent alors Judith et Roger Koch, les jumeaux d’Alvin Koch le boucher, avec Aline Hair, la fille de Georges Hair le barbier. Judith et Aline sont des amies intimes, elles sont souvent ensemble. Et là, elles ont décidé d’emmener Roger avec elles, pour profiter d'un moment d’intimité hors des regards des parents.

      Les trois jeunes entrent chez Child. Comme il n’est pas encore dix heures, ils ont prévu de boire un canon avant de se doucher. Mais quand Berthe leur dit que Joël a déjà ouvert, ils y vont sans plus tarder, ils boiront leur canon après la douche. Joël les accueille et leur explique le fonctionnement des douches.

      Les trois jeunes désirent être ensemble dans la même cabine. Joël sait très bien ce qu’un garçon et deux filles peuvent faire sous une douche ! Alors, en souriant, il leur désigne une des cabines insonorisées. Ils y pénètrent donc tous les trois, et referment la porte.

 

     Après s’être lavés, entre autres, ils ressortent habillés, et vont sécher leurs cheveux devant la cheminée, Roger titube un peu...  Eh bien pense Joël en souriant, les filles en ont bien profité, du Roger !

     Les filles demandent à Joël de ne rien dire à leurs parents, et il promet d’être muet comme une carpe !

     « Alors nous reviendrons ! dit Aline et un  - Oh oui ! »  de Roger ponctue cette affirmation.

     Les femmes avec leurs enfants sortent enfin des douches.  L’une d’elles est enroulée dans une serviette trempée. Le garçon est nu, il a fait tomber les serviettes dans la douche ! Joël va chercher deux serviettes, en donne une à la femme qui retourne dans la douche se sécher, et de l’autre il sèche le garçon, le frotte énergiquement, et l’amène emballé près du feu, entre Judith et Aline. La femme ressort de la douche, habillée, souriante, avec les habits du garçon.

     Il est à peine dix heures. Joël propose à son monde d’aller boire un canon à l’auberge, et commence à nettoyer les trois douches utilisées et à les aérer, en attendant d’autres clients.

 

 

Les frères Spohr

 

     Tandis que les femmes de Hombourg repartent, un groupe de six jeunes cavaliers hirsutes et poussiéreux arrivent chez Child. Ils ont une grande soif, malgré l’heure matinale. Ils veulent se rendre à Mettis, et demandent à Child si c’est encore loin.

     « À dix lieues d’ici. À cheval, il y en a pour deux ou trois heures, suivant l’allure. Vu la poussière sur vos habits, vous venez de très loin ?

     - Non, pas vraiment, dit celui qui paraît le plus âgé. Nous venons de Lingen, un peu au Sud, à dix lieues d’ici également. Mais nous sommes passés par les carrières de sable. Et avec le vent...

     - Si vous avez du temps, je peux vous proposer de prendre une douche, tout à côté !

     - Une douche ?!  Qu’est-ce que c’est ?

     - Vous laver sous un jet d’eau chaude...  Nous avons une installation qui le permet !

     - Pourquoi pas ? Nous ne sommes pas attendus à Mettis.... Nous sommes les frères Spohr. Moi, je suis Joseph, l’aîné. Et voici les jumeaux Bernard et Benoît, puis Stéphane, et enfin les jumeaux Pierre et Paul. Un de nos cousins qui habite à Mettis nous a dit que nous pourrions trouver du travail là-bas. Par chez nous, nous n’en trouvons pas.

     -  Et quel est votre métier ? demande Child.

     - Notre père était garde forestier, dans le domaine des comtes de Lingen. Nous n’avons pas vraiment de métier. Mais nous aidions notre père à surveiller cette immense forêt, trop grande pour un seul homme.  Il nous avait appris à tirer à l’arc, nous sommes d'excellents archers. Nous repérions les braconniers et les bandits de loin !

     - Et nous en avons éliminé quelques-uns !  précise Stéphane.

     - Mais nos parents viennent de mourir, d’une mystérieuse maladie, reprend Joseph. Et après leur mort, les comtes de Lingen nous ont chassés, ne voulant pas subvenir à nos besoins...

     - Quel âge avez-vous ? 

     - Moi, Joseph, j’ai vingt quatre ans.

     - Nous, vingt deux ans ! répondent en chœur Benoît et Bernard.
     - vingt-et-un ans, dit Stéphane,

     - vingt ans, ajoutent Pierre et Paul.

     - Je ne peux rien vous promettre, mais il me vient une idée...  Pour l’heure, suivez Gaël, qui va vous emmener aux douches. Puisque vous avez du temps, vous serez hébergés à l’auberge ce soir. Peut-être que demain j’aurai du travail pour vous ! »

     Les six frères sont d’accord pour passer la journée et la nuit à Durandalem, qui leur semble un village calme.

     Et ils suivent Gaël, qui leur présente son frère jumeau Joël.

     Joël leur explique comment cela fonctionne. Gaël leur dit :

     « Sortez en serviette, on vous donnera des tuniques. On va laver vos habits, qui en ont bien besoin. Nous avons une machine pour cela ! »

      Et chacun pénètre dans une douche avec une serviette. Ils en ressortent ravis. Joseph a mis la serviette autour de la taille. Les autres sont nus, avec la serviette autour du cou, ou sur l’épaule, ce qui fait beaucoup rire Joël ! Joseph explique qu’ils adorent être nus, surtout dans les bois. Ils se sentent proches de la nature.

     Joël constate que ce sont de solides gaillards, bien musclés. Tous blonds, de six pieds cinq pouces. Et ils se ressemblent tous.

     Il leur explique qu’ils peuvent se sécher là, devant la cheminée. Il va leur donner des tuniques pour s’habiller, et faire laver leurs habits, qu’ils récupéreront demain matin.

     Une fois qu'ils sont vêtus, Joël les ramène à l’auberge, en emportant leurs habits et les serviettes utilisées. Berthe lance une machine pour eux. Ils sont épatés par la technologie présente dans ce village, ils n’avaient jamais rien vu de tel. Child leur dit que le forgeron du village est un génie ! C’est lui le concepteur de tous ces systèmes...

 

     A l’école, Georges s’occupe de raser le pubis d’Anatole. Il raconte ses prouesses de la veille :

     « Jamais je n’aurais pensé en être capable ! Mais le corps est ce qu’il est...  Et là, il est épuisé ! » Georges lui dit que sans érection, c’est plus facile de le raser. Et il lui fait un pubis digne d’un bébé.

     Puis, après le nettoyage de son atelier, il se rhabille et demande à Anatole de lui ouvrir le portail. Il est bientôt midi. Il croise Child qui apporte les repas, et repart avec lui.

 

     À midi, les frangins mangent à l’auberge. Berthe et Esther sont au fourneau, Ariston et Nadège au service. Et Benami joue dans l’eau chaude, nu.  Il fait la plonge, en s’amusant.

     Pour fêter l'installation des douches chez lui, Émile nous invite au restaurant. Un jour comme ça, Adèle ne va tout de même pas être obligée de lui faire la cuisine ! Nous arrivons donc, Adèle, Nestor, Isabeau, Émile, Léon et moi. Et nous nous installons à une table pour manger. Les deux ados, Ariston et Nadège, s’empressent de s’occuper de nous. Elles nous servent un apéritif, une spécialité de Berthe, qui ouvre vraiment l’appétit !

Les fêtards de Naborum

 

     L’après-midi, des jeunes gens de Naborum sont venus à pied.  Le soleil cogne déjà, en ce début mai, et ils sont bien transpireux, sous leurs braies épaisses. Ils ont entendu parler de ces fameuses douches, et ont l'air impatients d’essayer. Ils sont huit, quatre filles et quatre garçons.

     En les voyant arriver, chopine à la main, Joël comprend que ce sont des jeunes qui fêtent un événement ! Il envoie le moins éméché des garçons chercher huit tickets à l’auberge.

     Berthe dit :

     « Mais nous n’avons que six douches ! » et le garçon de répondre habilement :

     - On attendra notre tour ! ». Il revient avec ses huit tickets, et tout le monde pénètre dans le couloir des douches. Joël sent bien que cela va être la foire, cet après-midi ! 

     « Vous savez, il n’y a que six douches, il faudra que deux d’entre vous attendent leur tour... » Un des garçons répond :

     - Bon, on va laisser les portes ouvertes, et chacune ou chacun pourra aller là où il veut ! C’est faisable, non ? 

     - Et allez, pense Joël... la première partie fine des douches communales ! Fallait bien que ça arrive ! 

     Pas de problème, je ferme la porte de l’établissement, vous êtes chez vous, faites ce que vous voulez ! dit Joël à la bande. Mais vous fêtez quoi au juste ?

    - Nous enterrons la vie de garçon de Raoul, qui se marie demain, et la vie de jeune fille de Raymonde, qui se marie demain avec Raoul ! Moi, je suis Paul Frisch, le grand frère de   Raoul le futur marié, et voici notre sœur Isabelle.  Et là, c'est Jacques Martin, le frère de Raymonde la future mariée.  Lui, c'est Albert Fart, notre cousin, et elle, c'est sa sœur Georgette. Et elle enfin, c'est Pénélope Field, la cousine de Raymonde et de Jacques...

     -  Bon, merci pour ces présentations. Vous pouvez vous déshabiller devant la cheminée, cela vous évitera de mouiller vos frusques dans les douches.  Et c'est d'accord, vous pouvez laisser les portes des cabines ouvertes pour vous déplacer à votre aise... Je vais sortir m’occuper de l’eau chaude, pour que vous en ayez assez. Je vous enferme, vous ne serez pas dérangés ! Et puis je reviendrai, c’est mon boulot de surveiller que tout se passe bien ! »

     Et Joël sort des douches, va charger la chaudière, passe par l’auberge pour leur dire de faire attendre d'éventuels nouveaux clients. Car ces huit-là, ils ne sont visiblement pas près de ressortir ! Il cite les noms qu’il a entendus... Child lui dit alors de bien veiller sur eux... Pas les enfants de n'importe qui, les jeunots... La famille Martin est une famille estimée à Naborum.  Le père, Marc Martin, est orfèvre. Quant à Emmanuel Frisch, lui, c'est le banquier de la cité !

     Joël retourne ensuite dans les douches. La fête a commencé !

     Toutes et tous se sont déshabillés devant la cheminée. Certains garçons n’ont jamais vu les filles nus.

     Paul Frisch, le frère du marié, est un jeune homme de vingt trois ans, les cheveux noirs et les yeux vert comme tous les Frisch. D’une stature grande de six pied trois pouces, il n’est pas musclé.

     Raoul Frisch, le futur marié, est un jeune homme de de vingt deux ans, les cheveux noirs, de six pieds de haut, fin comme son frère.

     Isabelle Frisch, la sœur de Raoul et Paul est une belle plante, vingt ans, de six pieds de haut, avec des cheveux noirs très longs et des yeux vert, une poitrine énorme avec des seins en citrouille et des tétons comme des quetsches, violets, un corps magnifiquement proportionné de belles cuisses surmontées par des fesses bien rondes, et de longues jambes séparées par une toison noire qui descend bas.

     Raymonde Martin, la future mariée, de vingt ans, est une rousse au fort tempérament. Pas très grande, cinq pieds cinq pouces, elle a des cheveux crépus, une poitrine généreuse avec des seins ronds et fermes, une toison rousse fournie et des jambes épaisses avec de longs pieds.

     Jacques Martin, le frère de Raymonde, vingt deux ans, est un grand roux de six pieds huit pouces, c’est un athlète avec des pectoraux abondants un ventre sculpté en tablette, une toison rousse très fournie.

     Albert Fart, vingt trois ans, le cousin des Frisch, est un solide gaillard de six pieds dix pouces, le géant est son surnom, blond, un corps hyper musclé, des bras comme des cuisses, et des mains énormes, une toison couvre ses muscles du bas-ventre, et ne cache rien de son appareil.

     Georgette Fart, elle devrait être un garçon ! de la même stature que son frère Albert, six pieds huit pouces, vingt-et-un ans, blonde aux yeux bleu, elle a des seins énormes bien fermes et droits devant elle, avec de tout petits tétons, sa toison de son bas-ventre est abondante, dorée, bien insuffisante pour cacher ce qu’il y a dessous 

     Pénélope Field, la cousine des Martin, vingt-et-un ans, est une fille petite, à peine cinq pouce, et bien portante ! Ses longs cheveux blonds retombent sur sa poitrine, cachant des gros seins fermes er ronds, avec des tétons en pointe, tout rose. Elle a des fesses magnifiques, un beau cul disent les garçons, et des jambes musclées ; de chaque côté d’une toison crépue et dorée ; avec de petits pieds.

     Raoul et Raymonde s’en vont dans une douche, et commencent à s’embrasser.  Mais les autres ne sont pas d’accord ! Pas avant demain !

     Finalement, tout le monde est dans le couloir, allongé sur les serviettes.

 

     Une fois leurs festivités terminées, les jeunes Naboriens vont chez Child. Quand il les voit entrer, il se doute de ce qu’il leur faut... un bon remontant ! Surtout qu’ils sont venus à pied, et qu’ils vont repartir à pied...  Sans même leur demander ce qu’ils veulent, il leur sert une boisson énergisante de sa composition.

     Joël a bien du travail pour nettoyer son établissement.  Une fois tout nettoyé et les douches aérées, il se rend chez Child, qui lui demande comment ça s’est passé.

     « C’était un enterrement de vie de célibataire, quoi... Tout le monde en a profité... même moi ! » ajoute-t-il en riant.   

     Il n’y a pas eu d’autre demandeur pour les douches. Fini pour aujourd’hui, lui dit Child. Joël va donc fermer les fenêtres. Et aussi ramasser toutes les serviettes usagées... De toute façon, il est dix sept heures, c’est l’heure de fermeture.

      Il va une dernière fois contrôler la chaudière, et ferme l’établissement. Les jeunes fêtards, retapés, prennent congé.  Ils remercient vivement Joël pour cet après-midi hors du commun, puis s'en retournent à Naborum.

 

     A l’école, après le repas de midi, comme il l'avait suggéré, Dillon fait juste trotter un peu les garçons autour de la bâtisse, et les laisse ensuite profiter du soleil en se reposant.

     Quelques trois heures plus tard, toutes et tous se retrouvent en salle de sudation, et profitent ensuite du bain de kaolin qui les délasse à fond. Les garçons ne se privent pas de boire des litres et des litres d’eau, quitte à aller souvent aux coins d’aisance faire la vidange.

     Après la sudation, une petite sieste leur fait du bien, et ils sont tout à fait d’aplomb pour le repas du soir.

Le retour de Jacou

 

    Deux cavaliers arrivent chez Child. Il s’agit de Jacou et Chantal, de retour de Strateburgo. Ils annoncent qu’ils ont trouvé le mal qui rongeait Maître Clément Sandre, c’est un animal minuscule, qui se loge sous la peau, et ils ont trouvé, Chantal et lui, le remède à ce mal.

     « Il s’agit de pustules qui se développent d’abord sur les mains, et qui envahissent tous le corps !  dit Jacou. 

     A ces mots les frères Spohr, qui sont attablés à l’auberge réagissent :

     - C’est de ça que nos parents sont morts ! » dit Joseph.  Jacou alors les interroge, leur demande d’où ils viennent, et examine leurs mains. Elles sont couvertes de petits points, comme certains atteints à Blauersland.

     Aussitôt, il décide de mettre ces hommes en quarantaine, ce mal est contagieux !  Il demande à Chantal de leur administrer la potion qu’ils ont mis au point, et lui dit de les emmener à l’école et de dire à Anatole de les mettre dans un quartier isolé pour les surveiller. Et Chantal part avec les six frères vers l’école.

     Child raconte à Jacou les derniers événements, l’attaque des pillards, et les héros qui, nus, les ont facilement vaincus. Il lui montre le prisonnier qu’il a fait.

     « Je ne sais pas encore quel sera son sort,  dit-il à Jacou.

     Jacou est sidéré !

     - Il suffit que je m’absente pour qu’il se passe quelque chose au village !  Dit-il en riant.  Je vais instaurer la nudité dans le village ! Au Blauersland, toute la communauté vit nue, et tout le monde est épanoui ! »

     Child lui parle des prochaines résolutions, les murs, et de ces six hommes qui cherchent du travail et qui, à son avis, feraient une bonne garde pour le village. Jacou est partant, Durandalem doit avoir une défense !

     Puis, il prend congé des villageois, et retourne à l’école, en disant à Child de prévenir Émile qu’il peut récupérer les chevaux.

     Émile, lui, profite de la nouvelle douche avec Adèle, et Nestor s’amuse avec les chevaux, qui ont l’air d’apprécier ces flux d’eaux chaudes qui coulent sur leurs corps. Nestor frotte leur peau qui dégage pas mal de saletés, au vu de la couleur de l’eau ! Il les brosse, les uns après les autres, ceux des pillards n’ont pas été étrillés depuis longtemps, ils hennissent de plaisir, dira-t-on à les entendre !

     Léon est retourné à Laudrefang, là-bas, plusieurs personnes l’attendent pour prendre une douche chez lui ! Notamment le Bourgmestre du village, Ernest Dor, qui lui demande d’installer des douches communales, comme à Durandalem. D’ailleurs, demain dimanche, il ira avec son épouse Annie, sa fille Josette de dix sept ans et son fils Louis de treize ans visiter ces douches, et manger chez Child.

 

 

Les frères Spohr

 

     La cloche du portail sonne. Anatole enfile une tunique et va ouvrir. C’est Chantal, de retour de Strateburgo, accompagnée de six hommes en tuniques. Elle lui explique ce dont il s'agit, et Anatole emmène les six hommes dans les quartiers libres.

      Chantal monte voir les garçons, les félicite pour leur action lors de l’attaque, et leur dit que Jacou ne va pas tarder à arriver. Elle leur parle aussi des nouveaux arrivés en bas, qui sont contagieux, et leur demande de ne pas les approcher, jusqu’à ce que Jacou leur ait administré l’antidote.

     Anatole explique aux frères Spohr ce que c’est que cette école, et prend leurs tuniques pour les laver. Les frangins sont ravis de tomber dans un lieu où tout le monde vit nu ! Manon, nue, descend avec Chantal qui s’est mise nue. Elles leur apportent de quoi manger, avec un bon vin qui ne leur fera pas de mal !

     « Demain, avec Jacou, nous aviserons de votre quarantaine, dit Chantal. En attendant, ne sortez pas de votre quartier, vous avez des douches et des pièces d’aisances. »

     Les frangins sont agréablement étonnés de voir des filles nues. Jusqu’à présent ils n’étaient nus qu’entre eux. Ils se demandent de quel travail a parlé Child ! Mais s’ils peuvent en trouver ici, ils sont partants !

     Jacou arrive à son tour à l’école. Anatole lui ouvre, content de le revoir. Et Jacou est content de pouvoir enfin se déshabiller après ce voyage !

     Il félicite les soldats pour leur action. En particulier Dillon, qui a mené la contre-attaque de main de maître, et qui a eu l’idée d’utiliser les pouvoirs qu’il leur a inculqués. Puis il passe dans son cabinet, après avoir demandé à Chantal, attablée avec les garçons, de le rejoindre. Car il va falloir confectionner suffisamment de remède pour les frangins, et pour tous les habitants de Durandalem.

     Il redescend voir les frères Spohr, nu, les trouve nus eux aussi, et leur fait avaler le remède, qui leur garantit une guérison rapide.

    « Vous verrez, demain matin il n’y paraîtra plus ! »

     Puis il leur parle du travail que Child avait suggéré.

     « Nous avons subi une attaque de pillards, heureusement éradiquée par nos élèves soldats que vous verrez demain. Nous allons construire des remparts autour du village pour nous prémunir de ce genre d’attaque. Et pour cela nous avons besoin d’une garde.

     Vous êtes six à chercher du travail, nous vous proposons d’être cette garde, si vous le voulez. Nous vous hébergerons, et vous serez formés et dotés de pouvoirs pour accomplir votre mission. Si vous êtes d’accord, nous commencerons à vous former dès demain, et vous serez hébergés ici dans l’école, en attendant votre logement personnel près des remparts. La construction des remparts débutera la semaine prochaine. Êtes-vous d’accord ? 

     Alors l’ainé, Joseph dit :

     - Je parle au nom de mes frères.  Nous ne pouvions rêver mieux comme travail.  Oui, bien sûr, nous sommes d’accord ! 

     - Encore une chose, dit Jacou. Ici, comme moi, tout le monde est nu, hommes et femmes. Si vous avez des problèmes pour vous contenir face à des femmes nues, je peux vous donner une potion qui empêche momentanément les réactions indesirables.

     - Nous adorons être nus, depuis toujours, dit Joseph. Mais c’est vrai qu’il n’y avait pas de femmes dans les environs. Cela devrait aller... Mais si vraiment nous avions des pulsions sexuelles intempestives, nous ferions appel à vous !

    - Le "vous" est superflu ici, répond Jacou. Tout le monde se tutoie. Le bagage ne fait pas la qualité de l’homme ! 

      Et sur ce, il leur souhaite une bonne nuit.

    Vous avez de quoi vous désaltérer, je vois. Le vin est bon... N’en abusez pas ! »dit-il en riant.

 

Le remède de Jacou

 

     Joël est en train de charger la cheminée dans le couloir des douches, il est revenu avec un bon stock de serviettes que Berthe lui a préparé.

     A neuf heures, le système est opérationnel, Avec Gaël, ils vont s’occuper de laver le prisonnier, Hantz Burg, qui, vu sa blessure, ne peut pas le faire seul. Et il en a vraiment besoin il pue beaucoup et ne s’est surement pas lavé depuis longtemps !

     Ils l’emmènent donc dans une douche et le déshabille. Il se laisse faire, il est heureux d’être encore vivant, le seul de la bande.

     C’est un gaillard de vingt cinq ans, avait-il dit à Child, de sept pieds cinq pouces, de longs cheveux blonds pleins de nœuds, et vraiment crasseux, des yeux bleu azur, un corps musclé, des longs bras puissants, une pilosité abondante sur tout le corps, et une grosse tignasse sur son pubis. Un membre viril de près de huit pouces par deux pend entre deux énormes testicules, et ses cuisses pleines de gros muscles démontrent la puissance que cet homme peut avoir ! Il a des pieds d’au moins dix huit pouces. S’il voulait, il pourrait se débarrasser des jumeaux facilement, sans sa blessure qui lui bloque un bras. Il parle le Flamand, les jumeaux ne comprennent pas ce qu’il dit.

     Ils font couler l’eau, se mettent nus et le frottent énergiquement au savon sur tout le corps, ses cheveux sont démêlés, l’eau qui coule au sol est presque noire, tellement il est crasseux.

       Manifestement, il apprécie ce que lui font les garçons, des « Dank ! » pour les remercier.

      Puis ils se mettent à le sécher, ils ne sont pas trop de deux pour cela ! Un fois sec, Gaël lui refait un pansement sur sa blessure nettoyée, ils habillent le géant de la plus longue tunique qu’ils ont trouvé, qui ne lui descend même pas jusqu’aux genoux ! Puis, les jumeaux se rhabillent aussi, et ramène le prisonnier dans sa geôle, dans l’échoppe, et lui mettent des chaines aux pieds. Ainsi entravé, il ne peut pas partir !

     Il est l’heure d’ouvrir les douches !

 

     Chantal est chargée de distribuer le remède à tous les villageois. Elle va donc quitter l’école, avec Marianne et Mariette, pour faire le tour du village. Elles devront faire boire le remède à toutes et à tous, enfants compris. Il ne faut pas d’exception.

     Pour l’instant, la cloche a sonné huit heures, le petit déjeuner est servi.

     Les garçons et les filles font la connaissance des nouveaux habitants de l’école, qui se présentent :

     « Nous sommes les frères Spohr. Nos parents sont morts du mal que Maître Jacou a découvert. Je suis Joseph, l’ainé, j’ai vingt quatre ans, et voici les jumeaux Bernard et Benoit, vingt deux ans, Stéphane, vingt-et-un ans, et les jumeaux Pierre et Paul, vingt ans. Nous sommes embauchés pour être la future garde de Durandalem ».

      Jacou à son tour présente les filles et les garçons.

     « Mon assistante : Chantal Iser, trente ans. Le maitre d’armes : Dillon d’Ortega, vingt-et-un ans. Le concierge : Anatole Brett, trente ans. La cuisinière : Manon Germain, vingt cinq ans. Les masseuses : Marianne et Mariette Wald, vingt ans. Les buandières : Josiane Welch et Josette Wasch, vingt deux ans. Les élèves : Alix Holz, Xavier Stamm, Charles Kauf, quinze ans. Achille Gouvy, Armand Capes, et le Borgne Bauer, seize ans. François Bauer et Gabin Fleich, dix sept ans. Et enfin Hugues Schaff et Joseph Brett, dix huit ans. »

 

      Au village, Chantal, Marianne et Mariette sont là, avec des fioles de remède, elles ont commencé la distribution et passent dans chaque maison pour administrer le remède à chacun.

     « Ordre de Maître Jacou Artz, votre médecin et bourgmestre. Vous devez chacun et chacune boire ce remède, les enfants aussi, pour enrayer une épidémie qui a tendance à se rapprocher ! »

     Child reçoit aussi un stock de ce remède, il doit systématiquement en donner une dose à chaque personne de passage.

     Dans l’auberge, des clients attendent, en discutant avec Child. Il s’agit d’Ernest Dor, le bourgmestre de Laudrefang, qui est venu avec sa famille, son épouse Annie, sa fille Josette de dix sept ans et son fils Louis de treize ans. Ils boivent chacun l’antidote, puis Joël les emmène aux douches, et leur explique le fonctionnement. Josette et Louis vont chacun dans une douche du côté gauche, Ernest dit à Joël que sa femme n’est pas rassurée, alors il ira avec elle. 

     « Pas de soucis, la douche est suffisamment spacieuse pour deux ! » dit Joël. Il leur conseille une douche à droite, mieux insonorisée.

     « Vous pouvez sortir emballés dans la serviette pour faire sécher vos cheveux avant de vous rhabiller ! »  leur dit-il encore. 

 

     Une fois sortis, le couple se fait sécher devant la cheminée, les enfants profitent encore des douches, et ne veulent plus en sortir ! Joël devant leurs portes leur demande si tout va bien, ils répondent que oui, ils finissent. Et ils sortent tous les deux, enroulés dans les serviettes, pour se sécher à coté de leurs parents.

     Ernest remercie vivement Joël pour cet agréable moment, et lui demande s’ils n’ont pas fait trop de bruits dans la douche. Joël les rassure :

     « Elles sont insonorisées, je n’ai rien entendu ! » Ce qui rassure Annie, qui ne voudrait pas que l’on sache ce qui s’est passé ici.

        Puis la famille récupère leurs vêtements dans les vestiaires des douches et se rhabillent. Ce midi, ils vont manger chez Child, et Ernest invite Joël pour boire l’apéritif avec eux. Il accepte volontiers, il les rejoindra dès qu’il aura nettoyé les douches.

     Le bourgmestre Ernest Dor et sa famille arrive à l’auberge, quelques villageois sont là à boire des canons, et Ernest lance la discussion sur l’attaque des pillards. Il demande s’il verra les héros, mais on lui répond qu’ils sont dans leur école, et n’en sortent que rarement, notamment pour combattre !

     Dans l’après-midi L’abbé Paul est revenu aux douches avec ses bigotes, Germaine et Gertrude Beten. Il n’y a pas eu d’autre client.

Les maçons

 

     Ce matin, Michel Wald est de retour aux douches, pour isoler les trois douches encore bruyantes. Joël lui donne un coup de main, les cloisons ont été faites en amont, et Nestor les a emmenées en charrette, avec des bottes de pailles pour fourrer les cloisons. Il reste avec les constructeurs pour aider à la mise en place des panneaux, et à midi, la transformation est finie.   Les portes de toutes les douches ont aussi été renforcées, dorénavant, plus aucun bruit ne transpire de l’intérieur des douches. Nestor a fait des test, s’enfermant et hurlant le plus fort possible, on n’entend pratiquement rien ! Aucun client ne s’est présenté ce matin.

     Deux charrettes de pierres sont arrivées ce matin, plusieurs livraisons sont prévues. Émile est parti en renfort avec une grande charrette attelée de quatre chevaux à Tenquin à la carrière. Les pierres sont déchargées sur le champ derrière chez Alvin Koch, le boucher, pour construire son abattoir, les suivantes seront déchargées près de l’école, pour le grand mur Ouest.

      Les six maçons de Mettis arriveront cet après-midi, pour construire la bâtisse de l’abattoir. Ils seront logés à l’auberge, leur a dit Child. Nos cantonniers, Pierrot et Claude Stein, ont déjà préparés le terrain, pour y mettre les fondations du bâtiment. Les plans ont été dessinés par Child, Alvin et Michel.

 

     A l’école, les garçons sympathisent avec les futurs gardes. Jacou évalue leur niveau d’instruction, et se rend compte qu’ils ont des lacunes en lecture et en écriture.

      « Il faudra remédier à cela, dit-il, je compte sur vous tous pour les enseigner !  Mais pour l’heure, je vais commencer leur formation en les amenant à la caverne de la colline. Dillon, tu nous accompagnes, il te faut encore des passages pour augmenter tes capacités ! Les filles, vous ne préparerez les chambres que pour sept, je m’abstiendrai ce coup-ci... Ah, les garçons, je vois que vous avez tous succombé au rasage pubien ! Allez donc prendre le soleil sur cette peau blanche, mais évitez d’y rester trop longtemps d’un coup... Vingt minutes par séance, et autant à l’ombre. Sinon, le coup de soleil sur le pubis, très douloureux, voire l’insolation vous guettent ! »

     Et passant par la buanderie pour s’équiper, ils partent gravir la colline, l’épée à la main. Les futurs gardes ne savent pas de quoi il retourne, ni pourquoi ils s’éloignent du village ! Dillon leur détaille ce qui va se passer, dans la caverne d’abord, puis au retour à l’école.  Les garçons, contents de ne rien faire, vont donc se faire bronzer le pubis en attendant. Josiane leur distribue des coiffes pour protéger la tête. Le soleil est ardent ces jours-ci !

     Les chambres sont prêtes. Jacou est de retour avec Dillon et les frères Spohr, et s’occupe d’eux à l’étage.

 

     Au village, les six maçons arrivent à cheval peu avant midi, ils sont partis tôt, avant la chaleur. Il faut dire que ce mois de mai est particulièrement chaud. Child revient justement de la livraison de l’école, il a augmenté la quantité vu qu’il y a six nouveaux locataires à l’école. Il emmène les maçons sur leur futur chantier, ils apprécient la qualité des pierres de Tenquin qu’ils ont déjà utilisées pour construire l’école. Il leur présente Alvin Koch, le boucher et sa femme Elvire, et les jumeaux Judith et Roger. Les jumeaux leur disent qu’ils les aideront, et leur fourniront ce dont ils ont besoin. Les maçons les remercient. De l’aide est toujours bienvenue ! De retour à l’auberge, Child dit à Nestor de s’occuper des chevaux. Nestor dit en souriant :

     « Il va falloir agrandir l’écurie, à ce rythme ! Ils seront bien traités, vous les retrouverez pimpants !»

     Émile est de retour, avec une énorme quantité de pierres. Il fera encore un voyage cet après-midi. Pour l’heure, il va ramener la charrette derrière l’école et demander aux jeunes de la décharger. Child lui dit qu’il a six nouveaux pensionnaires, les chevaux des maçons, Nestor les a pris en charge.

     Émile arrive avec sa charrette. Les jumelles et Chantal sont aussi de retour, accompagnant Child avec la nourriture.

      Émile demande à Anatole si les garçons peuvent décharger les pierres. Anatole va voir Jacou qui dit :

     « Oui, voilà un bon exercice avant le repas ! Tiens, fais-leur boire une gorgée de cette potion !  Anatole revient et dit aux garçons :

     - Je vous montre un exercice que Jacou vous demande de faire : suivez-moi ! 

     Ils sortent de l’enceinte, nus. Voilà ! il faut décharger toutes ces pierres ici même ! » Les garçons, forts de leur pouvoirs, boivent un peu de potion, et mentalement, déplacent les pierres en les entassant un peu plus loin. Émile est épaté par les pouvoirs des garçons ! En cinq minutes, les cent pierres de quarante livres chacune sont à côté de la charrette, vide. Il n’aurait pas pensé que ça irait aussi vite, pour charger la charrette, à Tenquin, il avait fallu plus d’une heure et des gaillards bien costauds ! Il rentre donc chez lui pour manger.  Cet après-midi, il refera un voyage.  Il dit aux garçons qu'il compte encore sur eux pour décharger la charrette.

     Il est l’heure de passer à table. Jacou a couché les frangins et Dillon.

     Anatole lui demande si les maçons, eux aussi, ne pourraient pas bénéficier de ces pouvoirs pour construire les murs d’enceinte du village. Il répond par l’affirmative, il ira les voir ce soir à l’auberge.

     « Je dois aussi rencontrer les médecins de la région, pour éradiquer cette maladie qui s’approche.  Après le repas et la petite trotte quotidienne, pour les garçons c’est l’heure de la sieste.

      Après la sieste, vous ferez de la musculation, vous utiliserez les agrès derrière le bâtiment. La salle de sudation est réservée en priorité aux frangins, ainsi que les massages qui suivront. Vous pourrez transpirer après leur passage. Vous devrez ensuite vous masser entre vous ! »

     L’après-midi se passe en efforts de musculation, les plus forts aident les plus faibles, et chacun en sort un peu plus musclé.

     Les frangins et Dillon sont réveillés. Après une collation, ils sont invités à la salle de sudation. Ils ne connaissaient pas du tout cela, et sont étonnés de la chaleur qui y règne !

     Après être passés sous la douche, ils prennent encore un bain de kaolin puis re-douches, et vont en salle de massage. Les filles les attendent. Chacun s’allonge sur le ventre, sur une table, et les filles s’occupent d’eux.

     Marianne masse Joseph, Mariette masse Bernard, Josiane s’occupe de Benoît, Josette de Stéphane, Chantal de Pierre, Manon de Paul, et Jacou s’occupe de Dillon.

     Puis, une fois le dos massé, avec des onguents de Jacou, ils se retournent sur le dos, et les filles s’occupent de leurs membres et de leur ventre.

 

     Ensuite, les filles les emmènent aux douches pour se retaper un peu, les sèchent vigoureusement, et les emmènent dans la grande salle où ils s’assoient à table, assoiffés et affamés.

     Les garçons se sont massés mutuellement dans la salle de sudation.  Ce n’est pas désagréable, disent-ils en rejoignant la grande table de vingt-cinq couverts. Manon se dit qu’elle a bien fait de prendre de la vaisselle supplémentaire. Jacou n’est pas là, il est parti à l’auberge pour rencontrer les maçons et trouver une estafette, éventuellement.

 

     Au village, les maçons ont commencé leur chantier. Il y a suffisamment de pierres pour construire les murs du futur abattoir. Au rythme auquel ils progressent, demain les murs seront en place, il restera à faire les huisseries et le toit. Sous la chaleur, ils transpirent à monter les murs de pierre. Vers dix sept heures, ils décident d’arrêter pour aujourd’hui, ils travailleront mieux s’ils commencent tôt le matin. Ils vont donc à l’auberge, se désaltérer.

      Child leur propose de prendre une douche, au moment où Joël, n’ayant pas eu de client cet après-midi, arrive à l’auberge. Child lui dit :

     « Je sais que tu as fermé la maison, mais pourrais-tu encore prendre les maçons, qui ont bien besoin d’une douche ! 

     - D’accord, donnez-moi dix minutes, que je relance le feu de la cheminée et réactive la chaudière. » Et il repart préparer les douches pour les maçons. Child leur demande comment ils s’appellent, et leur âge.

     « Je m’appelle Paul Jenlain, j’ai trente cinq ans, dit le premier. René Price, trente deux ans, Edouard Cher, trente trois ans, Georges Claudius, trente ans, Michel Strog, vingt neuf ans, Martin Moth, vingt neuf ans, dit le dernier.

     Joël revient.

     - les douches sont prêtes, suivez-moi… » il les emmène, leur explique comment elles fonctionnent, et remarque que leurs habits sentent fort la sueur. Joël leur propose de leur donner des habits propres pour la soirée.

     « vos habits seront lavés ce soir et vous les aurez secs et propres demain, si vous voulez. J’ai ici des tuniques qui devraient vous convenir pour la soirée. »

     Alors ils se déshabillent, et donnent leurs frusques à Joël.

     « Il y a six douches, choisissez ! voici des serviettes pour vous sécher.  Moi je vais déjà faire laver vos habits. » Et il prend le tas de frusques odorantes et les ramène à Berthe, lui demande de les laver pour que les maçons les aient demain matin. Il revient aux douches, les hommes sont sous l’eau, ils n’ont pas fermé les portes, pour se parler. Ils se présentent aussi à Joël, comme ils sortent des douches.

     Paul Jenlain sort au bout d’un moment, en se séchant la tête. Il est grand, six pieds trois pouces, large d’épaules comme les cinq autres, blond, avec une toison abondante.

     Joël a tout le loisir de les observer, ils restent nus devant la cheminée et lui posent de temps en temps une question.

     René Price, six pieds deux pouces, brun, une toison hirsute. Lui aussi est large d’épaules avec de gros bras.

     Edouard Cher, un blond de six pieds deux pouces, a une carrure large, de belles cuisses.

      Georges Claudius est le plus grand avec six pieds dix pouces, très velu, une crinière noire sur la tête.

    Michel Strog, le plus petit, six pieds, est un roux crépu, sa toison aussi, et une crinière rousse couvre son poitrail puissant

     Martin Moth, les cheveux brun, de six pieds trois pouces n’est pas poilu, avec une toison clairsemée.

     Ils sont bien, nus devant la cheminée, rafraîchis par la douche. Ils demandent à Joël s’ils peuvent encore rester un moment, il leur dit que oui, il viendra les chercher pour le repas s’ils le veulent. 

     « Ramène-nous du vin, si tu veux bien ! » Et Joël retourne à l’auberge, et demande quelques pintes de vin pour les maçons qui veulent rester nus dans les douches ! Child lui donne les pintes, et dit en rigolant :

     « S’ils veulent rester nus, ils n’ont qu’à aller dormir à l’école ! 

     A ce moment Jacou entre dans l’auberge.

     - Qui veut dormir à l’école ?  demande-t-il à Child, qui lui raconte ce que font les maçons.

      Ça tombe bien, je suis venu leur parler. Je t’accompagne, Joël !  et il entre dans les douches, les maçons le voient et regardent Joël d’un air interrogatif : ami ? ennemi ?  Joël les rassure et le présente :

     - Voici Maître Jacou Artz, notre bourgmestre, médecin, sorcier, et le maître de l’école de soldats de Durandalem.  Il veut vous parler .

     - Bonsoir messieurs, voilà de quoi il s’agit : Vous allez bientôt construire les murs de fortification du village. 

     - Oui, nous aurons fini demain la maison derrière la boucherie, et on attaque le mur ! dit René.

     - Fort bien ! Je peux vous aider à aller plus vite, beaucoup plus vite ! 

     - Expliquez-vous, Maître ! dit Martin.

     - J’ai le pouvoir, moi, ainsi que tous les habitants de l’école, de faire déplacer les pierres par la pensée, sans se fatiguer ! Je veux vous faire bénéficier de ce pouvoir. »

     Croyant à une farce, les maçons éclatent de rire, mais Jacou, qui a sa fiole avec lui, en boit une rasade, et soulève les six maçons d’un bon mètre du sol.

     - Voilà, je peux faire pareil avec des pierres », et il les ramène tous à lui, et les repose. Ils sont sidérés ! Joël aussi !

    Il leur dit :

     « Comme vous aimez être nus, vous viendrez habiter à l’école, où tout le monde vit nu, juste à côté du chantier. Je vous ferai bénéficier de ce pouvoir, les murs seront très vite montés, des rumeurs courent sur des hordes de bandits qui pourraient arriver sur nous. Le plus tôt sera le mieux ! »

      Les maçons se regardent, et finalement acquiescent cette proposition.

     « Bien ! demain, après votre chantier chez Alvin Koch, vous viendrez directement à l’école, on vous aura préparé des quartiers. Vous y mangerez, vous y dormirez. 

     - Et on s’y douchera ? demande Joseph.

     - Bien sûr, et encore plus ! vous verrez cela demain soir ! 

     - Allons fêter cela !  dit Joseph.

     -  Je vous rappelle que j’ai emmené des pintes, dit Joël, mais je vais les ramener à l’auberge, il va être l’heure du souper ! »

     Jacou et les maçons retournent à l’auberge, Jacou leur dit en riant :

     « Vous avez oublié de vous habiller ! » Et prestement, riant aussi, ils enfilent les tuniques et les chausses que Joël leur fournit. Joël nettoie et aère les douches, et va mettre en veille la chaudière. Une fois qu’il a refermé les aérations, il rejoint les autres à l’auberge.

     Il dit à Jacou :

     « C’est fantastique ce pouvoir de déplacer les choses ! J’aimerais bien moi aussi l’acquérir ! 

     - Un jour je t’en ferai aussi bénéficier !  dit Jacou.

     Ensuite, il parle à la Cantonnade :

     J’ai besoin d’une personne qui aille faire le tour des médecins de la région, pour qu’ensemble nous nous prémunissions de cet animal minuscule qui se loge sous la peau qui sévit. Je l’ai rencontré à Strateburgo, mais il a aussi tué à Lingen qui est bien plus proche ! Si l’un de vous est disponible, ou connait quelqu’un susceptible de le faire, il ira à cheval prévenir tout le monde. J’ai le remède, je peux le fabriquer en quantités mais il faut le distribuer. 

     Alvin Koch, alors dit :

     - Je peux demander à Roger, mon fils, il est bon cavalier ! 

     - Va le chercher, Alvin !  et Alvin part chercher Roger et revient avec lui.

     - Tu serais prêt à galoper dans la région et dire à tous les médecins de venir à Durandalem ? demande Jacou.

     - Oui, je partirai demain à l’aube ! » dit Roger, fier d’être investi d’une aussi sérieuse mission. Émile lui dit qu’il préparera le meilleur cheval !

- Tu emmèneras des fioles de remède avec toi, au cas où tu tomberais sur un endroit déjà infecté ! toi tu ne risques rien, tu es immunisé comme tous ceux du village.  Lui dit encore Jacou.

  Je t’en ferai parvenir à l’aube, tu les prendras à l’auberge ! Je m’en retourne en fabriquer encore, Child en a aussi pour tous les passants dans l’auberge. Nous vaincrons cette maladie aussi ! »

 

     A l’école, tout le monde mange de bon appétit, les frangins Spohr sont vraiment heureux d’être là ! Jacou revient, grignote un morceau, et annonce à Anatole :

     « On va héberger les maçons quelque temps. Ils sont six, a-t-on encore assez de place pour eux ? 

     - Oui, il reste encore de quoi, mais là on sera vraiment au complet !  Heureusement, tu avais prévu large, dans les plans du bâtiment ! Et ils arrivent quand ?

     - Demain, en fin d’après-midi. Mercredi je les emmène à la caverne. Et jeudi, ils pourront commencer le mur derrière l’école. 

     Ce qui fait plus de trente à table ! C’est beaucoup !

      Manon, pourrait-on prévoir deux services ? 

     -  Et deux Manon aussi, alors ! réplique-t-elle.

     - C’est vrai que Chantal devait t’aider et que je l’accapare beaucoup ces derniers temps, dit Jacou. Oui, il faudra te trouver une aide ! On va mettre une annonce à l’auberge, je l’apposerai demain quand j’emmènerai les remèdes à Roger. »

     Il explique que c'est Roger, le fils d’Alvin le boucher, qui s’est porté volontaire pour aller prévenir les médecins de la région et distribuer des remèdes si besoin. Puis il se rend avec Chantal dans son cabinet, ils ont du travail pour fabriquer tous ces remèdes. Et il profitera aussi de Chantal pour se soulager un peu, espère-t-il. Et elle sait y faire ! Si elle n’est pas trop fatiguée, après ces massages épuisants...

     Tout le monde aide Manon à débarrasser.

     « Ce qui serait bien, dit-elle, c’est une machine comme celle de la buanderie, mais pour la vaisselle ! » Anatole lui promet de m’en parler, c’est vrai que ce serait bien !

     Les garçons jouent et apprennent aux gardes à jouer aux échecs. Une soirée tranquille, car personne n’a la verge assez reposée pour solliciter les filles. Sauf Anatole, qui invite Josiane et Josette discrètement, ce soir après son service. Elles acceptent... 

     « Mais pas longtemps, hein ! »

     Après quelques parties d’échecs, tout le monde va se coucher, Anatole fait sa tournée habituelle des chaudières, des portes et des chandeliers, passe par chez les gardes pour voir s’ils sont bien installés, et regagne ses quartiers. Josiane et Josette sont sur le lit, elles se sont déjà endormies. Anatole alors, sans les réveiller, se couche entre elles. Il se dit qu’il n’a jamais passé toute une nuit comme ça...  Il souffle la chandelle, tire la couverture sur les trois, et s’endort lui aussi.

     Dans le bâtiment, il ne reste qu’une fenêtre éclairée, celle du cabinet de Jacou. Chantal et lui travaillent peut-être encore... Ou pas !

Ceux de St Louisbourg

 

     Jacou arrive à l’auberge, avec les remèdes pour Roger, et l’affiche qui dit :

     « Nous recherchons un ou une aide cuisinière pour l’école de soldats de Durandalem. Poste à pourvoir tout de suite, à temps complet, hébergement sur place. »

     Je suis à pied d’œuvre avec Léon pour installer des signalisations de circulation d’eau, et des miroirs accessibles à Joël pour surveiller qu’il n’y ait pas de problème dans les douches. Depuis qu’elles sont insonorisées, on n’entendrait pas une plainte ou un appel au secours. Joël nous assiste, tant qu’il n’a pas de client.

     Une fois l’arrivée d’eau coupée, nous avons posé les robinets permettant de séparer les côtés. Une fois les douches remises en eau partiellement, nous nous occupons d’un côté, de façon à laisser trois douches opérationnelles, nous avons du travail pour la journée !

     Une calèche arrive chez Child, avec quatre personnes à bord. Un homme, deux femmes et une fillette. Ils se présentent :

     « Je suis Cyril Klein, et voici mes sœurs jumelles Julie et Judith. Et la fille de Judith, Marion. Nous venons de Saint Louisbourg, à quatre lieues au Nord de Naborum, nous avons entendu parler de Durandalem, ses soldats et ses douches. »

     D’emblée, Child leur donne une rasade de remède « anti-animal minuscule qui se loge sous la peau ».

      Julie est intéressée par l’annonce. Elle demande à Child des précisions, il lui répond qu’il s’agit de nourrir trente personnes, midi et soir, et que la personne vivra à l’école. Julie en parle avec son frère et sa sœur, ils trouvent que ce serait super qu’elle ait ce poste, elle qui cherche depuis un temps du travail !

     Puis Joël les accueille, nous laissant seuls un moment.

     « Je vous explique comment cela fonctionne. Vous avez dans chaque douche un vestiaire, et je vous donne une serviette pour vous sécher et sortir de la douche profiter de la chaleur de la cheminée pour sécher vos cheveux. Vous vous rhabillerez une fois bien séchés. »

     Les trois douches sont occupées, la fillette avec sa mère, et l’homme et sa sœur dans les deux autres. Ils profitent bien de l’eau qui les lave, et sortent emmitouflés dans les serviettes, et vont près de la cheminée.

     Cyril Klein est un grand costaud de six pieds cinq pouces, des cheveux noirs, de trente ans. Les sœurs, Julie et Judith, parfaitement identiques, de vingt huit ans, disent-elles, six pieds de haut, sont blondes, aux longs cheveux, et la fillette, Marion, blonde aussi, de dix ans, mesure déjà cinq pieds.

     Ils sont enchantés de ces douches, et vont revenir avec leurs amis de Saint Louisbourg la semaine prochaine, dit Cyril Klein.

     « Pas de problème, d’ici là, les six douches seront opérationnelles ! » dit Joël.

     Ils vont ensuite à l’auberge, ils mangeront ici, pour tester le restaurant. Après un bon repas, que les voyageurs de Saint Louisbourg ont vraiment apprécié, ils reprennent la route, sans Julie qui se présentera cet après-midi à l’école.

 

Julie

     Jacou est parti tôt ce matin pour donner les remèdes à Roger, qui va partir faire le tour de la région.

      Il a aussi confectionné une affiche pour trouver de l’aide pour Manon, qu’il a affichée à l’auberge. Il est de retour pour le petit déjeuner.

     Le matin est studieux, les garçons enseignent aux gardes la lecture et l’écriture, ils ont des notions, et enregistrent vite les enseignements. Les gardes apprennent à maîtriser leurs nouveaux pouvoir, la communication par la pensée. Dillon a augmenté les siens, il peut maintenant capter toutes les pensées des autres lorsqu’ils communiquent entre eux. Il arrivait déjà à communiquer à plusieurs personnes simultanément, comme il l’a montré à l’hôtel Pax, à Falkenberg. Il a hâte d’essayer la potion qui, conjuguée avec le pouvoir de la pensée, permet de déplacer à distance. Il veut voir s’il peut déplacer plusieurs personnes en même temps, comme Jacou.

     Un peu avant midi, Child est au portail avec les victuailles, il dit à Anatole que cet après-midi, une certaine Julie Klein viendra se présenter pour le poste d’aide-cuisinière.

     En apprenant la nouvelle, Jacou est content, il l’accueillera lui-même, et Manon est ravie.

     La grande table de vingt-cinq couverts est dressée, tout le monde mange avec appétit. Dillon a encore du mal à trier ce qu’il veut capter ou pas, mais avec de l’entrainement, il pourra faire le tri.

     Puis, le trot habituel, avec les gardes cette fois, qui sont intégrés dans la formation des soldats. Ensuite vient la sieste.

     Julie sonne au portail. Anatole lui ouvre, en tunique, et lui dit d’attendre dans l’enceinte, il va prévenir Jacou.

     Jacou arrive aussi en tunique, et dit à Julie :

     « Bienvenue à l’école ! Tu as quel âge, Julie ? 

     - J’ai vingt huit ans, je suis célibataire, je viens de Saint Louisbourg, au Nord de Naborum. 

     Jacou lui annonce les conditions :

     - Dans l’école, tout le monde vit et travaille nu. C’est la philosophie de la maison. Pour des questions d’hygiène, et de maîtrise du mental. Si tu veux ce poste, il te faudra être nue aussi. Cela te pose-t-il un problème ? »

     Julie est vraiment étonnée ! Nue devant des garçons, elle ne l’a jamais fait, sauf dans l’intimité !

     - Cela est nouveau pour moi, mais je veux bien essayer !  dit-elle en souriant à Jacou. Il l‘emmène alors chez les buandières que Julie voit nues.

     - Voici Josiane et Josette, nos buandières. Elles vont s’occuper de toi. » et il enlève sa tunique, Julie en le voyant nu détourne le regard, mais Jacou lui dit :

    N’ai crainte, tu t’y feras vite, il y a ici six filles et dix-huit garçons » dit-il en rigolant. Anatole les rejoint nu, Julie, ouvre de grands yeux en voyant son appareil pendre entre ses jambes. Anatole lui dit qu’il a des quartiers pour elle où elle sera chez elle. 

     - Je ‘t’y emmène ! » dit-il, et Julie le suit, ainsi que Josiane et Josette.  Dans ses quartiers elle se déshabille, timidement, elle n’a pas l’habitude !

     C’est une belle blonde de six pieds, avec de beaux seins ronds couverts par ses cheveux très longs, et de jolis tétons roses pointus, une toison blonde envahit son bas-ventre, et de longues jambes avec des bonne cuisses.

     Après la sieste, les garçons descendent faire des exercices dans l’enceinte, ils vont tirer à l’arc, avec les gardes. Jacou dit à Julie de venir à l’extérieur, qu’il présente tout le monde.

     « Voici Julie Klein, notre nouvelle cuisinière, qui vient de Saint Louisbourg, et qui va assister Manon.  Dit-il aux garçons rassemblés devant la bâtisse.

     Puis se tournant vers elle, il fait les présentations.

      Voici Manon Germain, notre cuisinière, tu iras avec elle, elle t’expliquera le travail. 

      Marianne et Mariette Wald sont nos masseuses. 

      Josiane Welch et Josette Wasch sont nos buandières. 

      Chantal Iser est mon assistante. 

      Anatole Brett, que tu as déjà vu, est notre concierge. 

      Voici Dillon d’Ortega, l’instructeur des garçons.  Julie est sidéré par son membre, des gros yeux ronds pleins d’envie que Dillon remarque !

       Et du plus jeune au plus vieux, ses élèves : Alix Holz, Xavier Stamm, Charles Kauf, Achille Gouvy, Armand Capes, le Borgne Bauer, François Bauer, Gabin Fleich, Hugues Schaff, et Joseph Brett. 

      Comme tu peux le voir, les élèves sont très jeune, entre quinze et dix huit ans, mais ce sont déjà de fiers soldats ! 

      Ici ce sont nos nouvelles recrues, les futurs soldats de la Garde de Durandalem. Les frères Spohr : Joseph, Bernard, Benoit, Stéphane, Pierre, et Paul.

     Julie dit : 

     - On a entendu parler des soldats qui ont anéantis les pillards ! Je ne pensais pas ce vous étiez si jeunes ! »

     Les garçons et les gardes vont à leurs exercices, les buandières à leurs lessives, Jacou et Chantal à leur travaux, les masseuses et Manon emmènent Julie à l’étage, et lui font visiter les installations. Elle est épatée par la taille des douches, la salle de sudation, et le bassin de Kaolin.

     « Nous irons ensemble, avec les garçons quand ils reviendront de leurs exercices. dit Manon. Tu pourras après te faire masser par l’une d’entre nous, nous sommes toutes aguerries à cela. Nous t’enseignerons aussi les techniques de massage, tu ne seras pas de trop pour masser tous ces hommes ! 

     Elle pose après la question qui lui trotte dans la tête :

     - Qu’en est-il des rapports intimes, avec tous ces garçons ? 

     Marianne répond : 

     - Tout le monde est libre de son corps, si tu aimes faire l’amour, tu vas être comblée ! Chacun et chacune d’entre nous a déjà pratiqué avec les autres. Et toi, c’est comment, ?

     - Je n’ai pas beaucoup d’expériences en ce domaine, dit Julie, je n’ai eu que quelques rares amants ! Et, rougissante, elle dit :

     Mais je reconnais que j’aime les plaisirs de la chair, et la vue de tous ces sexes m’émoustillent quelque part ! 

     - Tu verras, à ton souhait, c’est toi qui décides ! ajoute Mariette. Nous pratiquons l’amour libre ici, il n’y a pas d’attaches, pas de jalousies ! Puis elle rajoute :

     Les garçons sont formés, ils ont un mental qui leur permet de contrôler leurs pulsions, mais ils aiment bien cela ! ne sois pas étonnée d’être sollicitée ! 

     - Les séances de massages sont souvent propices à des rapports, cela se fait naturellement, sans gêne et sans honte. dit Manon. Elle précise :

    Jacou a plusieurs potions pour stimuler les sexes et aussi une potion qui empêche toute fécondation, il n’y a pas de risque de ce côté ! »

     Et tandis que les jumelles préparent la salle de massages, Manon emmène Julie en cuisine.

     - Voilà notre domaine ! les victuailles sont préparées à l’auberge, et apportées pour midi par Child que tu as déjà rencontré, c’est le patron de l’auberge, et mon père. Dans la grande salle, la table accueillera midi et soir trente-deux couverts ! Les vingt-six membres de l’école avec toi et les six maçons que tu verras ce soir. Bien sûr, tout le monde est nu tout le temps ! 

     Pour les repas du soir, nous ferons des salades et autres charcuteries, nous avons ici une chambre réfrigérée à l’eau courante, bientôt Jacou nous fera installer un système qui fera du froid, ce qui nous permettra de conserver plus longtemps les aliments. Pour la vaisselle, elle se fait encore à la main, à l’eau chaude ! Si ! chaude ! Mais un projet de machine pour laver la vaisselle est en cours ! »

     Et pendant qu’elles préparent le repas du soir, Julie demande :

     « Mais qui donc a réalisé toutes ces installations ? 

     - C’est notre forgeron, Robert Schmit, qui a pensé tout cela et l’a réalisé avec l’aide d’autres personnes, Le forgeron Léon Iser, de Laudrefang, le village à l’Ouest, et Michel Wald le menuisier, le père de Marianne et Mariette. Ils ont équipé plusieurs maisons, les douches communales, et la machine à laver le linge chez les buandières. 

     - Ils sont de retour ! annonce Marianne,  allons-y ! » Et les filles se rendent en salle de sudation, les garçons sont sous les douches. Julie pénètre dans la salle, une chaleur intense la surprend, mais elle s’y habitue et s’assoie avec les filles sur une serviette, sur un banc. Les garçons arrivent, et s’assoient autour d’elle, lui demandant si elle est bien chez eux. Les gardes aussi s’installent. Chantal les rejoint.

Les maçons

 

     Anatole et Jacou sont au portail. Ils attendent les maçons, qui maintenant devraient avoir fini les murs de l’abattoir d’Alvin.

     Les voici. Jacou et Anatole les emmènent aux douches, ils ont à nouveau transpiré ! Puis Jacou leur dit :

     « Je vous emmène dans la salle de sudation, tout le monde y est. Je vous présenterai... Mais je serai bref, c’est trop fatigant de parler sous la chaleur ! Nous ferons plus ample connaissance ce soir au repas .

     La salle de sudation est pleine ! Jacou s'adresse à l’assemblée :

 Voici les maçons qui vont construire les murs de fortification du village. Ils dormiront ici et partageront nos repas ! ils se présenteront ce soir au dîner. Josiane et Josette, vous vous occuperez de leurs vêtements. Marianne et Mariette, vous leur confectionnerez des tenues de travail en nombre suffisant, afin qu’ils puissent en changer à leur aise. »

     Puis, pendant que les garçons et les gardes vont en salle de massage, accompagnés de Marianne, Mariette, Josiane, Josette, et Chantal, les maçons ont droit au bain de kaolin. Ainsi que Julie, accompagnée par Manon. Anatole est retourné vérifier les chaudières et la cuve d’eau chaude. La consommation est grande !

     Une fois massés, par les filles et les garçons entre eux, les garçons et les gardes retournent dans la grande salle, les filles attendant Julie et les maçons. Dillon est resté avec elles.

     Au sortir du bain de kaolin, après une douche, les maçons et Julie sont invité à se coucher sur les tables, sur le ventre, et les filles commencent les massages. Dillon veut s’occuper de Julie. Ce qui n’est pas pour déplaire à Julie !

 

 

     Après ces massages les corps enduits d’huiles et de pommades, une bonne douche est de mise, et le groupe rejoint les autres dans la grande salle. Jacou a fait le service au coin des boissons, et tous trinquent à la santé des nouveaux gardes et des maçons, pendant que Manon et Julie, un peu épuisées par les massages de Dillon, dressent la grande table.

     Jacou présente alors les maçons aux membres de l’école :

     « Voici Paul Jenlain, René Price, Edouard Cher, Georges Claudius, Michel Strog, et Martin Moth, ils vont construire les murailles de Durandalem. Je vais leur faciliter la tâche, en leur faisant acquérir les pouvoirs que vous possédez. Demain matin, je les emmène à la caverne. Julie, tu viendras aussi ! Josiane et Josette, vous laverez leurs vêtements. Marianne et Mariette, veillez à leur coudre assez de tenues de travail.

     Puis il présente aux maçons tout son monde : 

      Comme vous savez, je suis Jacou Artz, le Maître de l’école de soldats de Durandalem. Voici Manon Germain, notre cuisinière, et Julie Klein, sa nouvelle assistante depuis aujourd’hui.  Marianne et Mariette Wald sont nos masseuses.  Chantal Iser est mon assistante.  Josiane Welch et Josette Wasch sont nos buandières. Anatole Brett, est notre concierge. Voici Dillon d’Ortega, l’instructeur des garçons.  Et du plus jeune au plus vieux, ses élèves : Alix Holz, Xavier Stamm, Charles Kauf, Achille Gouvy, Armand Capes, le Borgne Bauer, François Bauer, Gabin Fleich, Hugues Schaff, et Joseph Brett.  Comme vous pouvez le constater, les élèves sont très jeunes, entre quinze et dix-huit ans. Mais ce sont déjà de fiers soldats, qui sont arrivés à bout des pillards ! 

     Ici ce sont nos nouvelles recrues, les futurs soldats de la Garde de Durandalem, les frères Spohr, Joseph, Bernard, Benoit, Stéphane, Pierre, et Paul. »

     Ces présentations étant faites, Manon et Julie amènent les plats qu’elles ont préparés, et tout le monde mange de bon appétit. Les maçons sont affamés, après cette journée riche en découvertes, et finalement épuisante !

     Après le repas, Marianne et Mariette prennent les mesures des maçons, pour confectionner leurs vêtements de travail, et les donnent aux buandières. Josiane et Josette vont sans plus tarder préparer les tenues pour demain dans la caverne. Josette prend aussi les mesures de Julie.

 

     Le soir Léon retourne à Laudrefang. Finalement, les travaux dans les douches ont été plus rapides que prévus, et nous avons fini le chantier. Léon emporte suffisamment de remède pour immuniser tout son village, il va le remettre à Ernest Dor, le bourgmestre pour qu’il le fasse distribuer à la population.

     A l’auberge, on parle des nouveautés. Alvin est content, les murs de son abattoir sont montés. Demain Michel s’occupera des portes et des fenêtres, des vitres sont commandées et devraient arriver de Meisenthal bientôt.

      Je parle des douches, et des systèmes qu’on a installé avec Léon pour plus de sécurité. Je dis à Child de transmettre à Jacou demain midi que je viendrai le voir l’après-midi, vu que j’ai de l’avance sur mon emploi du temps.

     Joël raconte quelques anecdotes rigolotes des douches, sans parler de la partie fine ou des couples qui s’y retrouvent pour faire l’amour. Il parle de la fréquentation de plus en plus importante, et des commerces de Durandalem qui en bénéficient. Child confirme.

     On parle aussi de l’animal minuscule qui se loge sous la peau, et de Roger qui fait le tour de la région pour enrayer une éventuelle épidémie. Ce soir, il doit être dans le secteur de Pont-de-Rosselle. Il ira jusqu’à Pont-de-Sarre demain. Plusieurs personnes de Naborum sont venues chercher le remède, dont le médecin de la cité, Benoit Krier, ils vont le distribuer dans le bourg. Pierre est passé livrer du charbon chez moi, Michel et P’tit Louis, il a aussi emporté le remède pour toute l’abbaye des Glandières. Les livreurs de pierres aussi vont faire distribuer le remède à Tenquin…

     On parle des gardes, qui sont à l’école. Tout le monde est convaincu qu’ils seront nécessaires, on parle aussi du prisonnier, qu’on ne sait quoi en faire, certains veulent le pendre…

     On parle des charrettes de pierres, des murs et des maçons aussi et d’une nouvelle cuisinière à l’école pour aider Manon.

 

La distribution

 

     Dès le matin, plusieurs calèches et charrettes arrivent chez Child. Venus de Hombourg, Pont de Rosselle, Gmunden, Lingen, Saint Louisbourg, de nombreux hameaux, tous viennent chercher le remède à l’animal minuscule qui se loge sous la peau, informés par Roger. Child a une bonne réserve, et tous les midis, il revient de l’école avec des réserves que Chantal a préparées à l’école.

     Ce matin, il a presque tout distribué, il devra en prendre ce midi à l’école !

     L’apothicaire, Claude Kaas, a consigné la formule sur parchemin. Rosine, son épouse, en a fait plusieurs copies.

     Les gens de Lingen sont pressés de rentrer, chez eux, l’épidémie fait des ravages ! Eux ont bénéficié du remède donné par Roger.

     « Il y a près de cinq cents habitants dans le canton de Lingen et plusieurs sont dans un état grave ! quelques-uns sont morts, probablement de cet animal minuscule qui se loge sous la peau ! » dit Anselme Ahr, le médecin de Lingen.  Child confirme, les fils du garde du domaine de Lingen sont à Durandalem, ils nous ont appris le décès de leurs parents.

     Anselme Ahr est content de les savoir vivants, il s’inquiétait de leur sort, et de la propagation de l’animal minuscule qui se loge sous la peau qu’ils auraient pu apporter avec eux. Il repart, avec la formule qui lui permettra, avec l’apothicaire de Linden de fabriquer le remède en grande quantité.

     Cyril Klein est revenu de Saint Louisbourg, il s’est proposé pour faire le voyage, pour prendre des nouvelles de sa sœur, Julie. Child lui dit qu’elle va bien, elle est heureuse de son nouveau travail. Il charge de quoi immuniser les habitants de Saint Louisbourg, et la formule à remettre au médecin ou l’apothicaire du bourg.

     Le médecin de Gmunden, Bertrand Ache, est venu, avec Antoine Bour, l’apothicaire. Celui-ci trouve la formule simple à réaliser, et se mettra au travail dès qu’ils seront rentrés à Gmunden.

     Théo Gouvy, le médecin de Hombourg, et cousin d’Émile Gouvy le forgeron et père d’Achille, un des garçons de l’école, prend aussi des nouvelles de son neveu.

     De Pont de Rosselle est venu Jean Novy, l’apothicaire, qui repart avec la formule.

     Quelques paysans de la région se munissent aussi du remède pour leurs familles.

     Tous en profitent pour boire un canon à l’auberge, mais personne n’a le temps de prendre une douche ! Il faut dire que le temps presse !

 

     A l’école, la cloche a sonné sept heures. Manon se lève, réveille Julie. Elles prennent une douche ensemble pour se réveiller.  Il est temps d’aller préparer le petit déjeuner de tout le monde ! Les deux filles montent à l’office et préparent tout ce qu’il faut en boissons chaudes et en nourritures. Un à un, les garçons arrivent. Les maçons aussi sont debout, les gardes ne tardent pas. Jacou et Chantal arrivent eux aussi, et Jacou demande à Julie comment s’est passée cette première nuit, si elle a bien dormi. Elle répond :

     « Oh, très bien ! Avec Manon, on a bu quelques verres chez Anatole, on a passé de bons moments, et puis j’ai dormi avec Manon...  Je suis en pleine forme ! » Anatole arrive, il a activé ses chaudières, et sourit à Julie qui lui rend son sourire. Les jumelles disent aux maçons :

     « De nouveaux habits sont prêts, mais les vôtres sont lavés et secs, grâce à Josiane et à Josette. Vous essaierez ceux que vous voulez porter pour travailler. Mais d'abord, précise Josiane, ce matin vous en enfilerez d’autres, spéciaux, avec des chausses. Vous passerez à la buanderie, Julie et Jacou aussi. ».

     La cloche du portail retentit, Anatole va ouvrir. C’est Georges qui vient prendre son service du mercredi. Une fois qu'il est nu, Anatole l’emmène dans la grande salle et le présente aux nouveaux : 

     « Voici Georges Hair, notre barbier coiffeur. Il est là tous les mercredis et samedis, le matin. Georges, voici les nouveaux gardes, les maçons pour le mur, et Julie notre nouvelle cuisinière. »

      « Beaucoup de nouveaux, donc beaucoup de nouvelles coupes, nouvelles tontes et nouveaux rasages pour moi ! »  dit-il en rigolant.  Les gardes font savoir qu'ils aimeraient en profiter ! Jacou leur suggère d’y aller à tour de rôle ce matin, pendant les cours de lecture. Georges en voyant ces hommes hirsutes, lance :

     « Au premier de ces messieurs ! » dans l’hilarité générale. Et tandis que Jacou, Julie et les maçons vont s’équiper pour leur périple dans la caverne, Chantal, de son côté, retourne dans le cabinet. Elle doit continuer à préparer les remèdes. Il y en a déjà pas mal, mais à raison d’une gorgée par personne, il faudra bien des centaines de pintes pour couvrir la région !

     Le premier des gardes à suivre Georges dans son atelier, c'est Joseph, l'aîné. Georges lui demande :

« Alors, que fait-on ? 

     Joseph répond :  Une coupe courte, et un rasage de pubis, comme les garçons ! » Georges s’affaire.

Quand Joseph revient en salle de cours, tous admirent le changement !

     « On va faire pareil ! » s'écrient en chœur les frangins.   Benoît descend à son tour à l’atelier. Georges travaille vite, et à midi, les six frères se retrouvent cheveux courts et pubis rasé. Georges n’a jamais eu autant de poils et de cheveux à ramasser, quand il nettoie son atelier !

 

     Vers onze heures, une calèche arrive de l’abbaye des Glandières, avec à son bord quatre abbés de l’abbaye.

     Deux sont déjà venus, avec l’abbé Jean Christian, les abbés Alfred et Albert Hitch. Ils ont parlé des douches de Durandalem et ont entrainé avec eux, les abbés David Petit et Damien Kuhn. Joël les accueille, et leur explique comment les douches fonctionnent. Ils expliquent à Joël que leur venue est un peu…osée, ils aimeraient bien être nus ensembles…

Joël leur dit :

     « Les douches sont trop petites pour quatre, mais vous pouvez y aller à deux ! 

     - C’est que nous voudrions, heu…communier ensemble !  dit Damien.

     Joël a compris. Il leur dit alors, en souriant :

     - Voilà ce que je vous propose : Vous avez le bâtiment pour vous, je verrouille la porte, et vous pourrez y faire ce que vous voulez. Mais pour midi, je ferme la maison ! Vous pouvez vous déshabiller près de la cheminée. Moi, cependant, je dois rester là, Ce qui se passe ici est de ma responsabilité, mais je ne vous dérangerai pas. »

     Alors, tout heureux, ils enlèvent leurs chasubles, ils sont nus dessous.

 

     Une fois les douches prises, les abbés se sèchent, se rhabillent, et remercie Joël pour ces plaisirs qu’ils ont pu avoir ici, grâce à sa bienveillance. Ils décident d’aller manger à l’auberge, avant de retourner à l’abbaye.

 

     Entretemps, Jacou, Julie et les maçons sont revenus de la caverne.

     « Ils dorment et ne seront pas là au repas ! Dit Jacou. Manon aura besoin d’aide. Si Marianne et Mariette peuvent l’aider, ce sera bien. » Il sourit en voyant ces hommes des bois aux cheveux courts et au pubis blanc.

     « Cet après-midi, avec Dillon, vous croiserez le fer avec les gardes. » dit Jacou.

     Child arrive avec ses provisions, il annonce ma venue pour cet après-midi. Anatole doit prévenir Jacou. Il demande aussi à prendre des réserves de remède contre la nouvelle maladie, il a presque tout distribué ce matin. Anatole revient avec vingt pintes de remède, que Child devra mettre dans des petites ou des grandes fioles, suivant les besoins.

     Après le repas et la petite trotte, tous les garçons vont faire la sieste.

     Child revient de l’école avec une bonne quantité de remède, Claude Kaas s’est aussi lancé dans la fabrication du remède, tandis que Rosine fait des copies de la formule.

     A l’école, Julie et les maçons émergent, un peu vaseux. Après une collation servie par Manon, cela va déjà mieux. Dillon, laissant les escrimeurs à leurs échanges, s’occupe de former les maçons à leurs nouveaux pouvoirs. Il s’amuse à leur parler mentalement, et ceux-ci lui répondent. La prochaine étape consistera à les entraîner à déplacer des objets, grâce à la potion.

     Les garçons et les gardes sont dehors, ils s’entraînent à l’épée. Les gardes n’ont pas l'expérience de ces armes. Ils ont quelques difficultés avec leurs bras. Bien que robustes, ils devront faire quelques séances de musculation !

Le naturium

 

     Je sonne au portail, Anatole vient m’ouvrir. Je vois les garçons en train d’échanger des coups d’épée, nus. Cela me fait sourire de voir ces jeunes soldats avec le pubis rasé.

     Je me déshabille dans la buanderie. Josiane et Josette me sourient, comme pour me rassurer. Mais la nudité n'est pas du tout un problème pour moi !  Anatole m’emmène chez Jacou. Chantal et Jacou me montrent les propriétés du gaz qu’ils ont extrait des plantes du marais, le naturium, comme ils l’ont nommé. Jacou m’explique son idée. Il pense à une pièce qui serait réfrigérée au moyen de ce gaz comprimé. Un souci : il faudrait que le système soit parfaitement étanche ! Mais je vois déjà comment je vais faire… Jacou m’emmène à l’office, là où la pièce sera construite. Je lui explique que le mur au fond de la pièce sera le côté froid, mais qu’il faut que la pression du gaz reste constante. Pour compresser ce gaz, je pense à un système, à un piston actionné par la pression de la vapeur, comme le moteur de la machine à laver. Je vais m’atteler à construire cela. La vapeur pourra être fournie par la centrale vapeur dans la salle des chaudières. Quelques tuyaux, et ce sera réalisé.

     Manon me présente Julie, sa nouvelle partenaire, qui me dit :

     « Alors, c’est vous le génie qui avez inventé tout cela ? J’admire votre intelligence ! 

 Je lui réponds :

     - Oui, c’est moi. Inventer a toujours été mon plaisir, et je suis content d’en faire profiter les villageois de Durandalem ! Mais je préfère que l’on se tutoie... »

     Manon me demande si une machine pour laver la vaisselle serait possible. Je lui dis que j’y ai pensé, et que j’ai déjà conçu un système que je vais installer chez Berthe, à l’auberge. Cela devrait fonctionner, et j’en installerai un autre ici !

     En sortant de l’office, je rencontre les maçons, qui partent s’exercer au déplacement d’objets avec Dillon. Chantal a ramené la fiole de potion. Jacou m’explique de quoi il retourne, et cela me parait incroyable... Je suis très curieux d'assister à une démonstration ! 

     Quelques essais sur des madriers stockés derrière le bâtiment ont tôt fait de me convaincre ! C’est génial ! Les maçons aussi trouvent cela génial. Dès demain matin, ils commenceront le mur d’enceinte du village !

     Je prends congé des gens de l’école, je me rhabille, Anatole m’ouvre le portail. Je retourne donc chez moi, pour planifier ces nouveaux travaux. Au dehors, Pierrot et Claude Stein, les cantonniers, terminent la tranchée pour les fondations de la muraille, juste derrière la cascade et ma grande forge. Leur chantier est fini pour aujourd’hui, la place est prête pour les pierres.   Ils demandent à Anatole s’ils peuvent se doucher à l’école. Avec la permission de Jacou, ils utilisent les douches de la pièce des chaudières. Jacou demande à Josette et à Josiane de s’occuper d’eux. Elles pourront sûrement leur fournir des vêtements propres !

     Les buandières accueillent les cantonniers, qui sont sidérés de voir ces deux filles nues les inviter à la douche ! Elles les emmènent sur place, les déshabillent …

 

     Une fois les cantonniers habillés de neuf, Anatole qui a vu les protagonistes sous la douche, leur ouvre le portail et leur dit en souriant, l'air malicieux :

     « Ça fait du bien, hein... une bonne douche ! 

     - À qui le dites-vous ! »  répondent-ils en rigolant.  Et ils retournent chez eux, heureux de ce bon moment passé avec les buandières.

 

Les orphelins

 

     L’après-midi, une calèche tirée par deux chevaux, remplie de gamins arrive chez Child. Ils sont huit, avec deux femmes. Child leur donne le remède à prendre, et leur demande d’où elles viennent. 

     « Nous venons de Pont-de-Sarre, Nous allons à l’orphelinat de Mettis, mais la route est longue ! Nous avons croisé un jeune homme sur la route de Pont-de-Sarre, qui dit se nommer Roger, je crois, qui nous a parlé de votre auberge qui pourrait nous accueillir pour la nuit. Ces enfants sont des orphelins que nous avons recueillis errant dans la campagne, ils ont entre 8 et 12 ans. Quatre garçons et quatre filles. Pourriez-vous nous héberger pour cette nuit ? 

     - Bien sûr, mais il faudra que les enfants dorment à plusieurs par chambre ! »

     - Ce sera parfait !  Je nous présente, je suis Adélaïde de Mons, vingt cinq ans, voici Joséphine Cliff, trente cinq ans, et les enfants Alice Cerf et Louise Deir, de douze ans, Pénélope Crous, de dix ans, les jumeaux Pierre et Paul Martin, de dix ans aussi, Cosette Hoff, de neuf ans, Alex et Alain Jamot, des jumeaux également, de huit ans. 

     Child dit :

     - Je vous propose d’emmener les enfants aux douches à coté cela leur fera le plus grand bien, ils ont l’air sales et fatigués ! Gaël va vous emmener, vous verrez, c’est très bien ! 

     Et Gaël les emmène chez son frère Joël, qui dit en les voyant :

     - Si vous restez ici cette nuit, donnez vos habits à Gaël, il les fera laver, nous avons une machine pour laver le linge efficacement, et vous les récupérerez demain matin, propres et secs ! »

     - C’est vrai ? C’est faisable ça ? 

     - Oui, je vous donnerai des tuniques pour ce soir, on trouvera des habits pour les gamins ! 

     - Mais… peut-on enlever nos habits ? Demande Joséphine.

     - Oui, ici même, je vous donne des serviettes pour vous emballer »

     Alors les deux femmes déshabillent les gamins, ils sont ravis de se retrouver nus, et font les fous dans le couloir et les douches. Joël dit :

     « Vous pouvez vous dévêtir dans les douches, si vous voulez ! » Mais Adélaïde a déjà enlevé ses habits et se trouve nue devant lui, Joséphine fait pareil. Gaël et Joël leur sourient en les voyant nue, et Gaël prend tous les habits.

      « je vais les porter à Berthe, je regarde ce que je trouve pour les enfants !  Joséphine dit alors :

     - Nous ne voulons pas abuser, mais nous avons un sac de linge dans la calèche, tout est sale. Pourriez-vous le prendre aussi ? 

     - Bien sûr ! je m’en charge ! »

     Adélaïde est une jeune femme de vingt cinq ans, belle blonde fine aux cheveux longs, de six pieds aux yeux bleu, une poitrine généreuse avec de tout petits tétons, une toison pubienne dorée et fournie, et de longues jambes fines.

     Joséphine est plus âgée, trente cinq ans, six pieds aussi, blonde bouclée aux yeux turquoise, de beaux petits seins avec des gros mamelons et des tétons pointus, plus rondouillarde avec des superbes fesses rondes, une toison très fournie et bien bouclée, de belles cuisses et des jambes musclées.

     « Je vais faire couler l’eau de quatre douches, vous pourrez aller d’une à l’autre en laissant les portes ouvertes, ainsi vous pourrez laver tout le monde, dit Joël.

- C’est une bonne idée ! allez les enfants, sous la douche ! » Les grandes filles, Alice et Louise, qui ont déjà des formes de femmes, prennent une douche, Pénélope, qui aime bien les jumeaux Pierre et Paul, va s’amuser avec eux dans une autre, Cosette va avec Alex et Alain, et il reste une douche pour les femmes se laver. Et ce sont des cris de joie, des rires, des batailles d’eau, ils rentrent et sortent continuellement heureux comme jamais, C’est un plaisir de les voir jouer ainsi. Les femmes sont ravies de les voir enfin s’amuser, gambader nus, les grandes se caressent sous la douche découvrant mutuellement leurs corps, et prennent du plaisir à le faire, vus leurs sourires et leurs petits cris de plaisir. Les femmes aussi apprécient la douche, et restent un moment ainsi sous l’eau.

     « Quel plaisir !  dit Adélaïde, et Joséphine confirme :

     - Oh oui, c’est vraiment du bonheur ! » Puis elles entreprennent de savonner les enfants, les grandes se savonnent mutuellement, et une fois tout le monde nettoyé, les femmes se lavent aussi, appréciant de se séparer de cette crasse, elles ne s’étaient plus lavées complètement depuis quelque temps déjà, la dernière fois c’était en avril dans les eaux froides de la Sarre.

     Une fois bien propres les enfants profitent encore de cette eau chaude qui leur fait tant de bien. Gaël est de retour avec des habits et des chausses pour tout le monde.

     « Il est temps maintenant de vous sécher ! Allez près de la cheminée, vos cheveux sécheront vite ! » dit Joël en distribuant les serviettes.  Il ferme l’eau dans les douches, le couloir est inondé ! Les femmes sèchent donc les enfants, l’un après l’autre, et les habillent avec les effets qu’a apporté Gaël, puis se séchant aussi, elles enfilent les tuniques que Joël leur donne.

     La douche ça creuse ! les enfants ont faim, ils réclament à manger.

     « Il faut dire que nous n’avons rien mangé aujourd’hui ! Dit Adélaïde, qui a aussi faim, comme Joséphine. Gaël dit :

     « Venez, je vous emmène à l’auberge, vous pourrez manger un goûter en attendant le souper. » Les femmes sont vraiment ravies, heureuses d’être à Durandalem, dans cette auberge si accueillante.

     Une fois rassasiés, les enfants sont vraiment heureux, propres dans des habits qui sentent bon.

     Child leur dit :

     « J’ai une grande chambre avec quatre grands lits, vous pourriez y coucher les enfants, et il y a une chambre attenante avec un grand lit pour vous. Cela devrait vous convenir. Si vous voulez, vous pouvez monter vous y reposer, en attendant le souper. Les femmes acceptent avec plaisir, et la troupe gravit les escalier avec Gaël, qui leur montre les chambres.

     Adelaïde distribue les lits.

     « Alex et Alain, vous dormirez dans ce lit.  Aussitôt ils sautent sur le lit et s’y roulent, ils n’ont pas dormi dans un vrai lit ces derniers temps ! 

     « Pierre et Paul, vous prendrez celui d’à côté, Pénélope et Cosette ce sera celui d’en face, et Alice et Louise, vous aurez celui qui est séparé par une cloison. »

      Tout le monde est enchanté, Les grandes sont ravies de dormir ensemble, elles se sont trouvés des affinités sous la douche.

     Gaël montre la chambre attenante, qui ravie les deux femmes, un grand lit moelleux les attend.

     Gaël leur montre aussi les douches et les coins d’aisances dans chaque chambre, pas besoin de sortir ou d’avoir un pot de chambre !

     Elles demandent à Gaël si lui et Joël veulent bien diner avec elles. Gaël accepte avec plaisir.

     « Reposez-vous, je viendrai vous chercher pour le diner ! »

     Joël nettoie les douches, il sort beaucoup d’eau, les habitués qui viennent à l’auberge constatent que ça marche bien, les douches communales ! Puis il va vérifier la chaudière, beaucoup d’eau a été utilisée et Joël charge à fond la chaudière qui ronfle pour réchauffer la cuve ! il le faut, sinon demain matin il n’y aura pas assez d’eau chaude ! Et Gaël et lui aiment prendre une douche le soir avant d’aller se coucher ! Les douches sont sèches, suffisamment aérées, il ferme les fenêtres, mets trois buches sur l’âtre pour avoir des braises demain, et ferme l’établissement. C’était un bel après-midi ! Mais il pense en rigolant que cela valait bien la peine d’insonoriser les douches avec le vacarme que les enfants ont fait !

     Il est l’heure d’aller boire un canon à l’auberge.

     Je suis là, en train de discuter avec Michel, j’irai demain installer une douche chez Alvin Koch, il a de la place dans sa nouvelle pièce, et l’eau chaude sera bienvenue dans son abattoir ! La cuve ira sur le toit, et la chaudière dessous. Il pourra ainsi avoir aussi une douche chez lui. Michel me dit qu’il sera là, pour terminer les fenêtres et les portes. Demain soir Alvin pourra aménager son abattoir ! Alvin est tout content de nous entendre. Il nous offre un canon.

     Je lui raconte ma rencontre avec Jacou, et des installations que je vais y faire.

     « Ca va t’intéresser aussi, Alvin, une pièce réfrigérée ! Tu pourras y conserver la viande ! 

     Et, m’adressant à Child et Berthe :

    Je vais vous installer une machine pour laver la vaisselle ! 

     - C’est vrai ? dit Berthe.  C’est génial ! 

     - Je sais ! »  dis-je sans modestie, en souriant. 

     Gaël dit à Esther de dresser une table pour douze, Joël et lui mangeront avec les femmes et les enfants qui dorment à l’auberge.

     Il est l’heure de diner, Gaël va chercher les femmes et les enfants et tout le monde s’installe à table. Le repas est copieux, les enfants mangent avec un gros appétit, ça fait plaisir à voir.

     Les femmes demandent discrètement à Gaël et Joël s’ils habitent dans le village, ils leur répondent que oui, juste à côté, dans le bâtiment attenant aux douches. Joël dit :

     « Nous vous invitons à boire un verre une fois que les enfants seront couchés ». Elles n’en espéraient pas moins et acceptent volontiers. Les jumeaux se doutent bien de ce qu’elles veulent ! cela doit faire longtemps qu’elles n’ont eu d’hommes !

     Après le repas, tout le monde monte en chambre. Les petits se déshabillent et se couchent dans des draps propres, ils sont aux anges. Adélaïde dit aux deux adolescentes : « Nous allons avec Joséphine discuter encore un peu avec les garçons qui nous ont accueilli, je vous charge de surveiller les petits. » elles sont d’accord, elles pourront faire des caresses ensembles, en même temps se disent-elles.

     Les femmes descendent donc et vont avec les jumeaux chez eux.

 

     Puis elles prennent congé, Gaël raccompagne Adélaïde et Joséphine dans leur chambre. Les enfants dorment paisiblement dans la chambre d’à côté. Elles se couchent, et s’endorment rapidement, épuisées par cette soirée.

 

  • A l’école…

 

     Le soir venu, à l’école tous s’amusent, avec les maçons, à leur poser des questions mentalement, auxquelles ils répondent. C’est une ambiance bon enfant. Achille demande par la pensée à Julie si elle veut bien de lui ce soir. Elle répond que oui, qu’il vienne dans ses quartiers quand elle aura fini son service… Alix, lui, demande à Manon, et Charles, c'est à Josiane. Xavier est invité par Josette, Joseph ira chez Marianne, Gabin chez Mariette. Quant à Chantal, elle s’occupera de Jacou. Ils ont tous deux une nouvelle potion à expérimenter…

     Anatole, à la fin de la soirée, fait son tour habituel de la maison. Tout monde a quitté la grande salle. 

     Pour rejoindre son quartier... ou un autre !

Ceux de Naborum

 

     Denis Pepin passe chez Child. Il se rend à l’école, il y a pas mal de choses a affûter, des couteaux, mais aussi des pointes de flèches, les élèves les utilisent beaucoup, dit-il.

     Les maçons sont prêts à sortir de l’école. Ils ont pris leur rasade de potion et veulent commencer leur mur.

     « Il vaudrait mieux passer d’abord chez Josiane et Josette, histoire de vous habiller un peu quand même, leur fait remarquer Jacou. Pour aller dehors, ce serait mieux ! » Et c’est en rigolant qu’ils reviennent chez les buandières. Ils essaient les nouveaux habits, ils sont parfaits, leur laissant toute liberté de mouvement.

     Anatole leur ouvre le portail, et les voilà à pied d’œuvre. Un peu hésitants au début, ils trouvent vite le bon rythme. Et les murs se montent à grande vitesse. Ils estiment qu'à midi, les deux tours de guet de chaque côté du portail et la passerelle qui les relie seront debout !

     Devant le portail, Denis Pepin est là avec sa chariote. Anatole lui ouvre, et l’emmène près de la chaudière. Il pourra travailler à l’aise. Il est agréablement étonné de voir que ce sont des filles nues qui lui apportent les ustensiles à aiguiser, et il demande à Anatole s’il doit se mettre nu, lui aussi. Anatole lui répond que c’est la règle dans la maison. Cela ne pose pas de problème à Denis, il était déjà nu dans la salle de sudation lors des portes ouvertes. Il se déshabille donc. Anatole lui apporte tout de même un tablier de cuir pour se protéger.

     « Eh oui, la limaille, ce n’est pas très agréable dans les poils du pubis ! » dit-il en rigolant.

     Dillon lui apporte le stock de flèches, les lances, les haches, les épées, il en a pour la journée !

     Dans la grande salle, l’apprentissage de l’écriture continue pour les gardes. Achille et les jumelles sont leurs professeurs.

     Les autres font de la mathématique.  Ils doivent calculer combien de pierres il faut pour ceinturer tout le village d’un mur de vingt cinq pieds de haut sur sept d’épaisseur !

     Les données sont : six mille pieds de long, quatre mille pieds de large, chaque pierre fait deux pieds de long, un pied de large et un pied de haut. Les calculs vont bon train !

 

     Joël a du monde aux douches, des gens de Naborum, Paul Frisch a ramené son père Emanuel, le banquier, et sa compagne Paulette Munch, et Jacques Martin est là avec ses parents, l’orfèvre Marc Martin et son épouse Joëlle. Jacques demande si ses parents peuvent utiliser une douche pour eux deux, la même demande est faite par Paul pour son père et sa compagne. Joël n’y voit pas d’inconvénient, il explique comment se servir des douches, leur dit qu’ils peuvent sortir en serviettes pour se sécher les cheveux devant l’âtre, et se rhabiller une fois secs. Et bientôt quatre douches sont utilisées.

 

     A l’école, Manon et Julie préparent le repas. Elles attendent le Fernand, qui doit leur apporter des légumes.

     La cloche retentit, Anatole ouvre. Ce n'est pas Fernand. C’est Gildas Dor, l'un de ses commis, qui est là, avec plein de légumes dans une charrette à bras. Manon le voit par la fenêtre, et lui dit qu’elle vient le chercher. Les deux cuisinières enfilent une tunique et descendent dans l’enceinte pour accueillir Gildas. Elles disent à Anatole qu’elles s’en occupent. Et elles emmènent Gildas dans le bâtiment, jusqu’aux quartiers de Julie. Gildas ne sait pas encore ce qui va lui arriver !

 

 

     En sortant des quartiers de Julie, Gildas paraît aux anges... Manon le raccompagne au portail, et il repart, groggy mais ravi, avec sa charrette vide. Manon et Julie montent les légumes dans l’office et commencent à les préparer, il est bien l'heure !  Elles rient de ce qu’elles ont fait au garçon et s’imaginent ce qu’il va pouvoir raconter aux autres commis.

     C'est au tour de Child d'arriver avec les provisions. Quand il aperçoit les deux tours de trente pieds déjà dressées, et la passerelle posée entre elles à vingt pieds du sol, avec les escaliers qui y mènent, il n'en croit pas ses yeux.  Hier encore, il n’y avait rien !

     Anatole à côté du portail n’a pas pris la peine de se vêtir, ce qui fait sourire Child. Il repart avec de nouvelles pintes de remède, car au village, la distribution continue.

     Les maçons rentrent au même moment. 

     Les maçons prennent une douche dans leurs quartiers, et montent pour le repas. Tout le monde est attablé, Denis Pepin est invité. Jacou, qui sait tout, et qui voit tout, demande aux cuisinières ce que pouvait bien faire le commis dans la maison. Elles lui répondent qu’il avait besoin d’une douche... et qu’en plus, c’est la Saint-Gildas aujourd’hui ! Jacou rit de ces explications.

     « Il faut quand même éviter de faire entrer les gens dans l’enceinte... Mais bon, hein, si c’était pour la Saint-Gildas ! » Et ils rient tous, comprenant que ça a vraiment été sa fête, à Gildas ! Jacou félicite les maçons pour leur vélocité à monter le mur.

     « À ce rythme-là, ce sera fini demain ! » s'amuse-t-il.  Les maçons lui disent que le plus difficile, c’étaient les tours, mais que le reste va aller bien plus vite. Ce soir, le mur ira jusque dans la colline Nord ! C’est tellement facile qu’ils n’ont même plus besoin des cantonniers pour creuser. En se servant des pierres, ils parviennent facilement à faire des tranchées.

     « Pour le mur est, à l’entrée du village, ce sera plus problématique, dit Jacou. Il ne faut pas que les arrivants vous voient faire voler des pierres ! De ce côté-ci déjà, Léon Iser, le forgeron de Laudrefang qui vient aider Robert, est passé ce matin... Et j’ai bien vu son regard étonné quand il vous a aperçus. Mais Robert pourra lui expliquer, il a vu hier votre démonstration ! »

 

      Aux douches communales, Joël n’entend rien de ce qui se passe dans les douches, mais en voyant sortir Paulette avec les yeux brillants, il sait qu’elle en a profité, de son Emanuel ! Jacques et Paul sont déjà sortis. Paulette a mal serré la serviette, elle tombe et la femme se retrouve nue, devant les garçons.

     C’est la première fois que Paul voit la compagne de son père nue !

     C’est une belle femme, de quarante ans et six pieds, blonde aux yeux bleu, avec des seins en pointe terminés par de petits tétons violets ! sa toison blonde est très dense sur des jambes longues et fines.

     Emanuel veut ramasser la serviette de Paulette, et la sienne lâche aussi !

     A quarante cinq ans, il dévoile un corps bien proportionné, de six pieds deux pouces, des cheveux noirs courts et des yeux vert, un poitrail velu, comme sa toison abondante sur son bas-ventre. Son fils est plié de rire en voyant la situation, cocasse. Il comprend en voyant l’entre-jambes de son père que Paulette ait les yeux si brillants !

     Jacques aussi sourit. Ses parents sortent de la douche avec un grand sourire !

     « Ils se sont bien amusés ! » pense-t-il.

     Son père est un grand roux de six pieds six pouces, il a quarante deux ans.

     Sa mère, une rousse aux yeux vert, fait six pieds, une grosse poitrine se devine sous sa serviette, et apparemment, vu les pointes sous la serviette, ses tétons ont été sollicités ! elle est âgée de quarante trois ans.

     Une fois séchés, tout le monde se rhabille, et ils vont chez Child, prendre l’apéritif, ils mangeront sur place.

     Joël nettoie les douches, les aère, va s’occuper de la chaudière et revient fermer la maison, il est midi.

 

  • A l’école…

 

     « Après le repas, petit tour de l’enceinte au trot, puis sieste ! dit Jacou. Pour les gardes aussi !  Les gardes apprécient cette sieste, ils n’ont pas l’habitude. Ils ne dormiront pas, mais se reposeront tranquillement.

     - Ensuite, avec Dillon, tir à l’arc sur cibles mouvantes ! Je sais que vous excellez déjà. Vous allez montrer aux gardes ce que vous avez montré aux Vikings, ils doivent parvenir aux mêmes performances ! Et ne tirez pas vers l’Ouest... N’allez pas occire un maçon ! » ajoute-t-il faisant rire même les maçons.

 

     A L’auberge, Child, de retour de l’école, souhaite la bienvenue aux Naboriens, et les félicite pour le mariage de Raymonde et Raoul. Emanuel Frisch dit :

     « Vous savez ! Mais comment ? » Child leur explique leur enterrement de vie de garçon et de jeune fille qu’ils ont fêté à Durandalem, la veille du mariage.

     « C’est vrai ! on s’est bien amusé dans les douches, et on a bien mangé ! » confirment Jacques et Paul.

     Emanuel dit alors : 

     « Vous n’avez pas d’orfèvre, ni de banque, à Durandalem ! Nos enfants veulent monter un commerce d’orfèvrerie et une agence bancaire dans la région, pourquoi pas ici ? 

     Child dit :

     - C’est une bonne idée, et s’ils veulent s’installer dans le village, ils seront les bienvenus ! 

     Marc dit alors :

     - Nous allons leur en parler, il y a sûrement un terrain pour construire un commerce, à Durandalem ! »

     Puis ils dégustent la cuisine de Berthe, Ariston est au service. Ils se régalent, puis en partant, disent :

     « Nous vous donnerons des nouvelles bientôt ! »

     Child n’est pas mécontent d’avoir les enfants de deux notables de Naborum dans le village !

     « Une orfèvrerie et une banque ! Ça c’est bon pour le commerce ! »  dit-il en riant. 

 

     L’après-midi, les cousins Gouvy, Ernest et Hector, de Hombourg, sont de retour, avec deux jolies filles, pour prendre une douche.

     Ernest présente les filles, Anémone Kieffer, sa copine et Anne Schulz, celle d’Hector, deux grandes bondes de dix neuf ans.

     Comme Joël le pense, ils ne vont utiliser que deux douches ! Ernest demande si les portes peuvent rester ouvertes, ils aimeraient bien se découvrir tous les quatre ! Joël leur dit que tant qu’ils ne sont qu’eux quatre, pas de problème, mais si d’autres clients arrivent, il faudra les fermer !

     Alors Joël verrouille la porte en disant :

     « Il y a une cloche, nous entendrons venir les nouveaux clients ! Je reste ici, c’est mon travail de m’assurer que tout va bien. Vous pouvez vous déshabiller devant la cheminée, tous ensemble, si vous voulez ! »

     Les deux couples ne se font pas prier ! Ernest se déshabille, et déshabille Anémone, et Hector fait pareil avec Anne.

     Ernest a dix neuf ans, il est blond, de six pieds.

     Hector, de dix huit ans, est blond aussi.

     Anémone est une belle rousse aux seins énormes, de six pieds, avec une superbe touffe rousse au-dessus de l’entre jambe.

     Anne, six pieds, a de long cheveux blonds qui couvrent ses gros seins, une toison blonde très touffue et des cuisses entourant des fesses magnifiques.

 

 

     Une fois douchés et séchés, toutes et tous se rhabillent devant la cheminée. Personne n’est venu les déranger ! Ils remercient vivement Joël pour sa gestion de la chose, et vont boire quelques canons chez Child, avant de reprendre la route pour Hombourg, emmenant encore quelques pintes de remède qu’ils distribueront autour de Hombourg.

     Joël se met au nettoyage, il y a les douches, qu’il nettoie et aère, mais aussi le devant de la cheminée à nettoyer. Puis, comme il n’est pas loin de 17 heures, il ferme les fenêtres et l’établissement, assez travaillé pour aujourd’hui !

 

     En début de soirée, plusieurs villageois aiment à se retrouver autour d’un canon, il y a Alvin et sa fille Judith, ils attendent l’arrivée de Roger, le frère jumeau de Judith, qui devrait revenir de sa tournée à travers la région pour alerter sur l’animal minuscule qui se loge sous la peau.

      Alvin dit que la douche fonctionne chez lui, Robert et Léon ont vraiment bien travaillé !

     P’tit Louis et Isabeau sont là, Émile arrive avec Adèle et Nestor en même temps que moi, Michel est là aussi, Georges et sa fille Aline arrivent. Le Fernand est au comptoir, avec Yvonne et les commis.

      Gildas a raconté aux deux commis, et à eux seuls, ce qui lui est arrivé à l’école ! ils en rient encore, et Edouard et Jacques Basin lèvent leur verre en criant :

     « Bonne fête Gildas ! » et tous à l’auberge répètent en chœur « Bonne fête Gildas ! » s’ils savaient…

     Les cantonniers Pierrot et Claude viennent ensemble, Clovis et Claude, l’apothicaire arrivent, Claude ramène une grosse bonbonne de remède qu’il a fabriqué.

     Joël raconte à son frère Gaël son après-midi dans les douches. Les cantonniers assis à la table avec les jumeaux sourient, et leur racontent leurs douches à l’école, et parlent des maçons qui font le boulot de cantonnier en creusant le sol avec des pierres !

 

     À l’école, après le déjeuner, tandis que les garçons et les gardes trottinent, les maçons se rhabillent et continuent leur mur. Derrière la cascade, ils font un pont sur la rivière, laissant le passage de l’eau mais empêchant quiconque de s’y faufiler, des blocs de pierres tous les dix pouces empêchent de ramper dessous, même sous l’eau.   

      Une tour de guet est érigée au-dessus de la rivière, en amont de la cascade, et le mur grimpe la colline Nord, jusqu’en haut. Le soir, on peut se déplacer sur le chemin de guet, large de six pieds, depuis le portail jusqu’en haut de la colline, à vingt cinq pieds du sol.

     Avant le souper, les maçons disent qu’ils vont vite être à cours de pierres au rythme où ils vont. Demain à midi, ils auront tout posé.

     Jacou dit qu’il va encore en faire venir, il descend à l’auberge avec Anatole, qui a envie de voir du monde.

 

     Jacou arrive, avec Anatole qui ne s’est pas beaucoup montré depuis l’ouverture de l’école. Child raconte à tous le passage des notables de Naborum et la venue possible de nouveaux habitants. Jacou approuve, et propose que le village offre le terrain, en l’occurrence celui à côté du studio de Georges, qui serait suffisamment grand pour y loger deux commerces.

     Il réitère son projet de faire de Durandalem un village où tout le monde vivra nu.

     Il a déjà préparé un texte, et attend l’opportunité de l’annoncer.

     Puis il dit à Émile qu’il faudra encore beaucoup de pierres pour les murs, les maçons avancent très vite, et le mur Ouest sera fini pour la fin de cette semaine ! Émile propose d’atteler trois grandes charrettes, pour aller en chercher à Tenquin, il demande à Jacou s’il ne pourrait pas avoir de sa potion pour les charger rapidement !

     Jacou lui répond : « Ce n’est pas si simple, la potion ne suffit pas, il faut encore pour l’instant tout un processus pour acquérir ces pouvoirs ! Mais j’enverrai les gardes avec toi pour charger les pierres, eux sont aguerris ! »

      Ils conviennent alors d’un départ demain tôt, de façon à être de retour pour midi. Il dit encore à Émile de commander toutes les pierres possibles et de les faire transporter par les gens de Tenquin tous les jours à Durandalem. Il dit à Michel que le portail Ouest est fini, il ne manque que les portes ! Michel dit qu’il passera demain prendre les mesures pour cela.

     Roger arrive à l’auberge, il a fait le tour de la région, distribué tous ses remèdes, prévenu tout le monde, son cheval est éreinté, et lui est épuisé ! Il n’a pas beaucoup dormi !

      Émile dit à Nestor de s’occuper du cheval, Jacou propose à Roger de venir à l’école, il lui donnera des potions qui vont le requinquer, et le remercie vivement pour la mission dont il s’est acquitté.

      « Je peux venir avec mon frère ? dit Judith. J’ai angoissé, le sachant sur les routes, et j’ai aussi besoin d’un remontant !» Jacou est d’accord, Il dit à Alvin que ses enfants reviendront dans la soirée, il n’a qu’à les attendre. Et ils repartent tous les quatre, Jacou, Anatole et les jumeaux, pour l’école.

 

  •  A l’école…

 

     Anatole et Jacou sont de retour de l'auberge, avec Roger et sa sœur Judith. Jacou leur demande de se déshabiller.  Ici tout le monde est nu ! Pas de souci pour les jumeaux, ils enlèvent leurs habits dans la buanderie. Ils montent à la grande salle. Tout le monde est à table. Roger est applaudi pour le succès de sa mission. Jacou demande à Chantal de s’occuper de lui et de sa sœur. Roger est épuisé d’avoir parcouru toute la région en deux jours, et Judith  ressent encore la grosse angoisse qu'elle a éprouvée pendant tout ce temps. Anatole se propose de les assister, et ils vont tous les quatre dans le cabinet de Jacou.

     Jacou s’adresse aux gardes :

     « Demain matin vous avez une mission ! Conduire trois attelages jusqu’à la carrière de pierres de Tenquin, charger les charrettes de pierres et revenir ici avec les charrettes pleines. Ce serait bien que vous soyez de retour pour midi, il reste très peu de pierres aux maçons, juste pour la matinée. Pour cela je vous donnerai de la potion pour soulever les pierres, pour les charger, puis les décharger ici. Vous vous rendrez donc demain matin chez Émile à l’entrée du village.

      Il aura préparé les chevaux, il viendra avec vous, pour vous montrer le chemin, mais il ne peut pas boire de potion pour vous aider, il n’est pas initié, il n’est pas encore passé comme vous par la caverne. Des questions ? 

     - Non, c’est compris, nous y serons !  dit Joseph.  

     - Bon, Une dernière chose ! n’oubliez pas de vous habiller ! » dit -il en riant, et toute la tablée rit avec lui.

     Dans le cabinet, Chantal donne à boire une potion à Roger, et une autre à Judith. Les jumeaux se sentent immédiatement mieux. Elle leur propose ensuite un bain de kaolin, puis elle fera des massages à Roger. Anatole propose de masser Judith, il a acquis de l’expérience dans ce domaine.

      Les jumeaux acceptent volontiers, et se retrouvent dans le bain de kaolin, en apesanteur, ce qui leur fait beaucoup de bien. Chantal et Anatole aussi apprécient, ils n’y vont pas souvent. Puis après un passage sous la douche, ils se retrouvent tous les quatre en salle de massages. Roger gémit de plaisir sous les mains de Chantal, qui enduit son corps de crèmes de sa fabrication, Anatole fait de même avec Judith, qui gémit elle aussi de plaisir.

 

     Après ces massages, une autre bonne douche est nécessaire. Chantal ramène à nouveau les jumeaux dans le cabinet, et leur administre une potion qui les remet sur pied.

     Puis les jumeaux se rhabillent à la buanderie. Chantal leur donne une dernière potion qu'ils devront boire avant de se coucher. Anatole enfile une tunique pour les raccompagner chez eux.

     Dans la soirée, les jumeaux Koch reviennent à l’auberge, Anatole repart pour l’école, non sans avoir éclusé un canon et un verre de cet alcool calédonien que Child s’est procuré.

     Tout le monde est étonné de voir Roger pimpant, souriant comme s’il n’avait pas cavalé pendant deux jours. Jacou est vraiment un bon médecin ! Conviennent les clients de l’auberge.

       Alvin est ravi de voir ses enfants en pleine forme, et leur propose de rentrer, Elvire, leur mère, les attend ! Et la famille Koch quitte l’auberge et rentre à la boucherie. Elvire les accueille, elle est rayonnante, elle a pris une douche.

     « Quel bonheur ! » dit-elle à Alvin. Les enfants vont se coucher, prennent la potion de Chantal, et s’endorment aussitôt.

      Alvin propose à Elvire de prendre une douche avec elle, pour qu’elle lui frotte le dos. Elle n’est pas dupe, mais accepte volontiers. Et après la douche, ils vont aussi se coucher, épuisés.

Le filon et la muraille

 

      les gardes sont debout de bonne heure. Manon et Julie leur servent un petit déjeuner, et Jacou leur donne la potion qu’ils utiliseront à Tenquin. Une fois habillés, ils sortent de l’école. Anatole, en tunique, leur ouvre le portail. Ils vont chez Émile pour partir en convoi de charrettes.

 

     Les gardes arrivent chez Émile, il a préparé le convoi. Finalement, il a pu atteler cinq charrettes. Il y a trois attelages de quatre chevaux pour les grandes charrettes, et deux attelages de deux chevaux pour les plus petites. Seize chevaux sont donc de sortie ! Nestor est heureux de sortir tous ces chevaux. L’écurie est presque vide, il ne reste que sept chevaux : les six destriers des maçons, et le cheval que Roger a pris pour sillonner la région. Il est encore un peu faible. Nestor lui a prodigué des soins et le laisse au repos.

     Et le convoi quitte Durandalem. Émile en tête, qui conduit, avec Joseph comme assistant pour les charrettes à quatre chevaux. Nestor suit avec Paul.  Bernard et Benoît conduisent la troisième grande charrette, et Stéphane et Pierre ferment la marche avec les deux petites charrettes. Ils en ont pour une heure avant d’arriver à la carrière de Tenquin.

 

  •  A l’école…

 

     Les garçons se lèvent, ainsi que les maçons. Tout le monde déjeune. Les maçons complimentent Marianne et Mariette pour les tenues qu’elles ont confectionnées. Elles sont vraiment pratiques, ils se sentent bien à l’aise ! Ils s’habillent et retournent à leur chantier. Ils espèrent avoir assez de pierres pour travailler jusqu’à l’arrivée des charrettes.

     Les garçons reprennent la mathématique. Jacou voulait savoir combien de pierres il faudrait pour ceinturer tout le village. Ils avaient déjà fait des calculs en ce sens, avec des dimensions fictives, pour bien maîtriser cet art.

     « Exercice pratique, propose alors Dillon. Nous allons mettre des tuniques, et arpenter les collines, pour mesurer exactement les distances. Cela servira aux maçons, nous leur dessinerons des plans. »

     Les garçons sont d’accord, ils descendent dans la buanderie s’habiller et se chausser, ils s’équipent de longs cordages pour mesurer les distances, et partent à l’assaut de la colline Nord.  Ils vont commencer par le coin Nord-Ouest, là où le mur Ouest arrive déjà.

     Anatole leur ouvre le portail. Une fois les garçons sortis, il ne reste que Jacou, qui fait des expériences avec Chantal dans son cabinet. Les buandières en profitent pour nettoyer à fond la grande salle. Les jumelles continuent leurs confections et fabriquent des vêtements pour les gardes. Et aussi des habits d’apparat, comme ceux des garçons, pour les gardes et les maçons, en prévision des fêtes à venir.

     Julie et Manon rangent l’office. Michel viendra bientôt construire la pièce froide, avec Léon et moi. Alors, elles libèrent la place et déplacent leur vaisselle.

     Anatole, quant à lui, en profite pour sortir les scories.

     « La couche derrière le bâtiment est de plus en plus haute, dit-il à Jacou. Il faudra trouver ce que l’on peut en faire, de ces scories ! 

     - Les maçons les utilisent pour sceller les pierres, ils vont faire diminuer le tas ! répond Jacou. Tu peux donc les évacuer aussi à l’extérieur des murs de l’enceinte, derrière, côté Ouest, à côté de la fosse des pillards. Ils pourront se servir là. »

 

     Les maçons sont dans la colline Sud, avec les cantonniers. Il fait beau, il n’y a personne aux alentours. Ils décident de travailler nus. Pierrot, en creusant à flanc de colline tombe soudain sur une roche étrange, striée de minéral jaune. En creusant autour, il s’aperçoit que toute une veine court vers l’est. Il creuse encore un peu, et s’aperçoit que cette veine descend profondément dans la roche. Alors, à l’aide de son frère Claude et des maçons, ils dégagent un gros bloc de ce minerai. Grâce à la potion, Paul Jenlain le porte à distance jusqu’au portail de l’école, pour que Jacou le voie.

 

     Anatole, étonné, voit arriver l'un des maçons, Paul Jenlain, nu.  Grâce à la potion, il a transporté jusqu'ici un gros rocher jaune brillant, qu'il pose devant le portail de l’école, pour que Jacou l'examine. Aussitôt prévenu par Anatole, Jacou sort en tunique, et s'exclame :

     « Mais cela ressemble à de l’or ! Je vais en prélever un morceau ! Paul, tu peux entrer à l’école, et te vêtir quelque peu si tu ressors ! » lui dit-il en souriant. Chantal et lui analysent le minerai... Et c'est bien de l’or ! 

 

     Jacou, en tunique, le sourire aux lèvres en voyant les maçons nus, vient voir dans la colline cette veine dont a parlé Paul. Il confirme. C’est bien de l’or, et du plus pur ! La veine s’étend vers l’est, derrière le chalet de Michel. Au vu de ce que les cantonniers ont dégagé, elle s’arrête semble-t-il un peu avant la carrière abandonnée de Joseph Stein, le malheureux père du Borgne. Jacou est aux anges. Voilà, se dit-il, un filon qui va mettre Durandalem et tous ses habitants à l’abri du besoin pour longtemps !  Il dit alors aux maçons :

     « Ce mur côté Sud est prioritaire, il faut que ce filon soit protégé avant que la nouvelle ne se propage ! Quand les pierres arriveront, vous construirez une muraille au sommet de la colline, jusqu’aux limites est du village. Vous y mettrez une tour de guet tous les deux cents pieds ! » Les maçons sont fort contents de cette découverte !

     « Mais évitez de vous montrer nus en haut de la colline, bien qu’il n’y ai pas de fréquents passages par ici, cela risque d’attirer des curieux ! »

     Les garçons, qui arrivent de l’est au sommet de la colline, tout en prenant leurs mesures, se demandent ce qui se passe, pourquoi les maçons sont nus, et pourquoi Jacou est ici. Apprenant la nouvelle, eux aussi sont heureux !

      « Dillon, tu iras à la rencontre des charrettes de pierres qui vont revenir de Tenquin. Tu les guideras par le chemin qui monte à côté du chalet de Michel et tu les feras décharger là, derrière le chalet. Tu reviendras avec les gardes. Ne dis rien à Émile, il est trop bavard ! dit Jacou en riant. Je vous demande à tous de garder le secret. J’annoncerai moi-même la nouvelle ce soir à l’auberge ! »

    Et les garçons achèvent leurs mesures, puis retournent à l’école avec Jacou. Les maçons terminent le stock de pierres qui leur reste, les voilà au niveau du filon. Les cantonniers dégagent le terrain vers l’Ouest. Le filon continue encore sur soixante pieds et s’arrête. Il est donc décidé de faire une enclave, de soixante pieds sur trente. La muraille contournera le filon, et deux tours de guet seront disposées aux coins des murailles.

     Dillon est en route pour attendre les charrettes. Il croise Child et Gaël qui amènent la nourriture à l’école. Ils ont une charrette à bras, Child a mis quelques amphores de vin. Il sait que les maçons aiment bien son vin !

      Dillon dit à Child :

     « Demande à voir Jacou, il a une nouvelle à t’annoncer ! 

     - Une bonne nouvelle ? 

     - Oh oui ! mais tu verras toi-même en arrivant à l’école ! Moi j’attends Émile avec les pierres, pour les décharger derrière chez Michel. 

     - Pourquoi derrière chez Michel ? Il y a le mur à l’entrée à construire ! 

     - Tu comprendras, Jacou va t’expliquer ! »

     Child et Gaël arrivent devant l’école. Ils tirent la cloche. Ils voient un gros rocher bizarre devant l’école à côté du portail. Child, en le voyant briller sous le soleil, dit à Gaël :

     « On dirait de l’or, tellement ça brille ! »

     C’est Jacou qui ouvre le portail, accompagné de Manon et Julie.

     « Oui Child, c’est bien de l’or ! On a trouvé un filon en creusant les fondations pour la muraille, dans la colline Sud. Il y en a beaucoup, apparemment ! On va d’abord construire la muraille sur la colline Sud. Je vais annoncer cela au village ce soir ! Mais il va falloir des bras pour extraire tout cet or. On devra embaucher des gens.

      Tu peux convoquer tout le village pour dix huit heures à l’auberge. Mais, pour l’instant, ne dites rien à personne, je dois être le premier à l’annoncer ! »  Et Child et Gaël, retournent à l’auberge.  En chemin, ils voient le convoi de charrettes en train de gravir la colline, et comprennent ce que Dillon a voulu dire.

     Julie et Manon se chargent des victuailles, Anatole vient s’occuper des amphores, et Child lui dit :

     « Dis aux maçons qu’ils doivent rentrer ce rocher dans l’enceinte, maintenant ! Il est trop visible, il brille trop sous le soleil ! ». Aussitôt Anatole, par la pensée, communique l’ordre. Et Paul arrive, soulève le rocher, puis passe le portail, pour le poser dans l’enceinte, à l’abri des regards.

     Arrivé à l’auberge, Child demande à Ariston et à Nadège, qui est toujours là, de faire le tour du village pour annoncer à tout le monde que le bourgmestre Jacou a une communication importante à faire, ce soir à dix huit heures à l’auberge, et que tout le monde doit venir !

     Les cinq charrettes sont vite déchargées par les gardes, sous les regards admiratifs de Nestor et d'Émile. Puis tout le monde va chez Émile remiser les charrettes, et Dillon et les gardes retournent à l’école. En chemin, il leur parle de la découverte de ce matin, ils sont évidemment ravis !

     Émile et Nestor détellent les chevaux, les mènent aux écuries, et préviennent Adèle qu’ils vont boire un canon chez Child.

     « Dillon nous a dit de déposer les pierres derrière chez Michel, ça fait un tas énorme ! Tu sais pourquoi, Child ?

     - Oui, il a été décidé de construire un mur en haut de la colline Sud ! 

     - Mais pourquoi ?  demande Nestor. 

     - Ce soir à dix huit heures, Jacou vous dira tout ! Vous saurez pourquoi ! »

     Émile trouve que cela fait bien du mystère, cette histoire de pierres...  Ils boivent leur canon et retournent manger. Adèle les attend.

     Discrètement, à table, Gaël informe Joël de la nouvelle. Lui aussi est content... mais motus ! Il promet de ne rien divulguer avant ce soir.

     « Ce matin, aux douches, j’ai eu la visite de deux abbés des Glandières, les frères Hitch, Alfred et Albert, qui soi-disant avaient besoin d’une douche, raconte-t-il à son frère. En fait, ils viennent aux douches pour se faire mutuellement du bien. Et ce n’est pas la première fois !  Dieu leur a donné l’autorisation, sûrement !  dit-il en rigolant. Et figure-toi que les bigotes étaient là, elles aussi, à se doucher... et que les abbés les ont gentiment invitées à communier… »

 

     Après le repas pris à l’école, Georges Claudius, un des maçons, est allé chercher son cheval chez Émile. Il le félicite pour le bon aspect de sa robe. Son cheval a vraiment l’air en pleine forme.

     « C’est Nestor qu’il faut remercier, il s’en est bien occupé ! dit Émile, fier de son neveu.

     - Il m’amènera facilement à Mettis, je vais faire une course et je reviens !

     - Quelle genre de course ? demande Émile.

     - Oh ! tu verras ce soir ! c’est une surprise !

     Jacou lui a dit de ne toucher mot à Émile, il va à Mettis recruter des mineurs pour le filon d’or !

     - Décidément, il y a beaucoup de mystères aujourd’hui, pense Émile, tandis que Georges part au galop vers Mettis.

Les autres maçons sont retournés à leur chantier.  Grâce au nouveau stock de pierres, ils ont maintenant passé l’angle de la muraille en haut de la colline, et continuent vers l’est, habillés ! Comme prévu, ils construisent une tour de guet tous les deux cent pieds, et progressent vite vers l’est. Mais ils commencent à se dire que le stock de pierres ne sera pas suffisant !

     Ils arrivent derrière le chalet de Michel, prennent garde au ruisseau qui naît sur la colline, prévoient un portail en haut du chemin, le flanquent de deux tours de guet. Et les voilà bientôt derrière la carrière abandonnée.

     Michel, quant à lui, est venu prendre les mesures du portail sur la muraille Ouest. Je l’ai accompagné. Nous allons construire un portail comme celui de l’école... Un portail solide !

      Léon, qui est avec moi, me dit qu’à Laudrefang, ils sont en train de construire un bâtiment sur le modèle de celui des douches de Durandalem. Il a bien assimilé le système de chauffage de l’eau, et me demande si je peux l’aider à l’installer. Je réponds que oui, mais il faudra s’organiser. J’ai aussi des machines à installer à l’auberge et à l’école, sans parler des  chambres froides de l’office de l’école et de l’abattoir d’Alvin Koch !

     « Nous ferons tout cela ensemble ! »  dit Léon. 

Les bûcherons

 

     Une calèche arrive chez Child, avec six hommes, qui disent venir de Lingen. Le médecin de Lingen, Anselme Ahr, leur a parlé des frères Spohr, qui ont trouvé du travail à Durandalem. Ils viennent voir si eux aussi ne pourraient pas en trouver. Child leur propose une dose de remède, ils disent en avoir déjà eu d’Anselme. Il leur demande quel est leur métier. Le plus âgé répond qu’ils étaient bûcherons jusqu’à présent, mais que le domaine de Lingen a débauché son monde. Ils n’ont plus de travail ! Child leur dit que ce soir, il pourra peut-être leur en fournir. Mais ce sera plutôt mineur que bûcheron ! 

     « Ah oui, cela nous intéresse ! Alors, nous restons ici ce soir. Pouvez-vous nous héberger ? 

     - Oui, bien sûr ! En attendant, si vous alliez prendre une douche dans la bâtisse à côté ?

     - Une douche ? C’est quoi ?

     -  C’est pour vous laver le corps à l’eau chaude. Vous devriez aller essayer ! Je peux aussi faire laver vos frusques. Joël, le responsable, vous donnera des tuniques pour ce soir.  Et demain, vous récupérerez vos habits, propres et secs.

     - C’est magnifique ! Allons prendre une douche, mes amis ! »

     Et ils arrivent aux douches. Joël les accueille, ils lui disent ce qu’a dit Child. Joël confirme, pour les tuniques. Il va les chercher. Quand il revient, les six hommes sont nus, leurs habits sur un tas.

     « Voilà ! dit un des hommes. Nous sommes souvent nus dans les bois. C’est une habitude.

     - Comme la famille Spohr, alors ! dit Joël.

     -  Oui, nous les connaissons, nous nous sommes souvent rencontrés dans les bois, ils étaient des gardes avec leur père. On vivait nus dans la forêt, et eux aussi !

     - Vous êtes des frères ? 

     - Oui, nous sommes cousins de trois familles de Lingen. Nos mères étaient trois sœurs. Je m’appelle Jean Weiss, dit le plus vieux. J’ai quarante cinq ans. Et voici mon frère Jacques, quarante trois ans. Les frères Thill : Éric, quarante trois ans, et Eddy, quarante deux ans. Et les jumeaux, Albert et Norbert Mick, quarante deux ans. » 

     Ce sont des gaillards costauds. Les six se ressemblent : même corpulence, corps bien musclés, mêmes cheveux noirs courts, même taille de six pieds huit pouces, même toison noire et drue... Joël leur explique comment se servir de la douche, et chacun y pénètre avec une serviette.

     Ils ressortent enchantés, en se frottant le corps de leurs serviettes.

      « Elles sont vraiment bien, ces douches ! dit Jean. Joël leur donne les tuniques et les chausses, et les invite à aller chez Child.

-  Ce soir, il y aura du monde, tout le village est convié ! dit Joël. - Verra-t-on les Spohr ? demande Norbert.

 - Non, ils sont la garde du village. » Et ils vont à l’auberge. Joël emmène leurs habits à Berthe pour les laver. Child leur propose deux chambres de trois lits, cela leur convient parfaitement.

     Le soir, à dix huit heures, l’auberge est pleine. Tous les villageois sont là, avec femmes et enfants. Jacou est venu avec les gardes, qui se postent à l’entrée du village, pour éviter toute tentative de pillage des maisons en l'absence des habitants. Les soldats patrouillent aux alentours, sous le commandement de Dillon.

     Jacou prend la parole :

     « Nous avons trouvé un filon d’or dans la colline Sud ! Il y en a beaucoup, suffisamment pour que tout le village en profite !

     Mais cela va attirer toutes sortes de gens, qui voudront profiter de cet or ! Des prospecteurs, mais aussi des pillards, des bandits, ou de simples bougres !

     Nous avons des maçons qui sont en train de cerner le village de murailles, prévues à l’origine pour nous préserver d’attaques de pillards. Mais maintenant, il va falloir protéger notre filon ! Nous avons donc besoin de mineurs, qui vont l'exploiter, et de gardes supplémentaires pour protéger le village et ses habitants. Certes, nous aurons largement de quoi les payer !

     Mais il faut construire des logements pour les mineurs et les gardes, Il n’y a plus de place dans l’école. J’ai donc décidé de construire un immeuble, en face, suffisamment grand pour loger dix mineurs et leurs familles, et une compagnie de gardes de vingt hommes et femmes  avec leurs familles. J’ai dessiné les plans.

     Les travaux de construction devront commencer dès que possible. Il faudra encore beaucoup de pierres pour réaliser tout cela ! Émile, qu’en est-il avec la carrière de Tenquin ? 

     - Ils m’ont dit qu’ils auraient la capacité de livrer deux grandes charrettes par jour, et ce, cinq fois par semaine, dès lundi ! Mais je comprends maintenant tous ces mystères, autour des pierres sur la colline Sud, et Georges Claudius parti faire une course mystérieuse à Mettis !

     - Oui ! Il est parti recruter du monde pour la mine ! Bien ! Les prochaines pierres seront donc livrées en face de l’école. Pierrot et Claude, voici les plans du terrassement pour le bâtiment en face de l’école. C’est un grand bâtiment, qui comprendra deux étages. Il fera trois cents pieds de long, cent de large, et vingt pieds de haut. Il comprendra trente-deux logements familiaux. Vous commencerez dès que possible.

      Nous allons lancer une campagne d’information pour embaucher des mineurs et des gardes. Le recrutement se fera à l’auberge. Un des maçons, Georges Claudius, est reparti pour Mettis cet après-midi, pour recruter des gens de là-bas. Les premiers arrivants seront logés à l’auberge. 

     Puis il ajoute :

     C'est une nouvelle ère qui commence pour Durandalem ! Notre village va devenir une place renommée de la région !  Pour fêter dignement cela, vous êtes toutes et tous invités à boire ce soir, c’est Child qui offre ! »  dit-il en lui souriant et en lui tendant un sac rempli d’or recueilli sur le rocher. 

     Dans l’auberge, c’est la joie, la gaité, tout le monde trinque à ce nouveau filon qui va bouleverser tout le village ! Le curé, l’abbé Paul, demande une nouvelle église, il trouve sa chapelle trop petite !

     Jacou dit que tout sera fait pour que chacune et chacun puissent bénéficier de cet or !

     Jean Weiss intervient :

     « Bonsoir à vous ! Nous sommes de Lingen, et nous cherchons du travail. Voici donc, si cela vous intéresse, six mineurs ! 

     - Magnifique ! dit Jacou. Vous pouvez commencer demain ! Il faudra construire quelques coffrages.

     - Pas de souci, nous étions bûcherons ! 

     - Parfait ! je vous attends demain matin devant l’école, au bout du village, avant la muraille ! 

      - Nous y serons ! 

     -  Et pour commencer le chantier, leur promet Child, je vous fournirai des outils...

     L’auberge se vide peu à peu. Jacou dit à Gaël de prévenir les gardes quand tout le monde sera rentré, et à Nestor d’emmener la calèche des bûcherons. Il retourne à l’école. Je rentre avec Esther, Ariston et sa copine Nadège, et mon fils Benami. Jacou m’a parlé de fondre l’or. Je me fais une joie de fondre cet or dans la grande forge ! Nestor fait le fiacre pour Émile et Adèle, avec la calèche des bûcherons, ça l’amuse.

      Bientôt, à l’auberge, il ne reste plus que Child, Berthe, Joël, et les six bûcherons. Gaël est allé prévenir les gardes à l’entrée du village. Les dix soldats et leur chef Dillon qui patrouillaient passent boire un canon avant de rentrer à l’école, bientôt rejoints par Gaël et les gardes. Les bûcherons les reconnaissent, et ils trinquent à leurs retrouvailles. Et tout le monde trinque à la santé de nos nouveaux mineurs.

     Puis la troupe retourne à l’école. Berthe termine sa lessive, accroche les habits des bûcherons pour les sécher. Child, Gaël et Joël rangent et nettoient l’auberge, et les bûcherons vont se coucher.

 

  • A l’école, cet après-midi…

 

     Pendant la sieste, Jacou envoie Anatole chez Child prendre quelques outils : pics, marteaux, pieux...  En effet, pour les garçons, l’exercice du jour va consister à réduire ce rocher en poudre, pour voir comment extraire l’or au mieux. Ce soir, il compte m'en parler.  Ma grande forge est juste à côté !

Il dit aussi aux maçons que l’un d’entre eux devra repartir pour Mettis, pour les nouvelles embauches. Georges Claudius se propose :

     « Je connais plein de gens à Mettis, et beaucoup de mes amis sont désœuvrés, ne sachant pas trop comment nourrir leurs familles. Ce sont des gens robustes, ils pourront être mineurs ou gardes ! 

     - Alors, pars sur l’heure, plus tôt nous aurons ces gens, mieux ce sera ! »

     Anatole revient, chargé de quelques pics, de barres, de marteaux. Pour pulvériser ce rocher, les garçons vont pouvoir s’en donner à cœur joie !

     Après la sieste, revêtus d’une tunique à cause des éclats qui pourraient les blesser, les garçons commencent à attaquer le rocher. Ils y enfoncent des barres pour l’éclater en plusieurs morceaux. Et en fin d’après-midi, le rocher n’est plus que poussière, l’or a été minutieusement ramassé.

     Les maçons sont de retour.  Pour demain, il ne leur reste plus beaucoup de pierres.

     Les garçons vont se doucher.

     « Pas de sudation aujourd’hui. Vous avez une mission ! dit Jacou.  Les soldats, vous patrouillerez dans le village, depuis la porte Ouest, ici aux murailles, jusqu’en bas du village. Toi, Dillon, tu organiseras les patrouilles. Vous les gardes, vous vous posterez ce soir à l’entrée du village, jusqu’à ce que les habitants soient rentrés chez eux.

      Ce sera un bon exercice ! »

      Jacou, les soldats et les gardes partent avant dix huit heures. Manon et Julie préparent un repas froid qu’ils mangeront en revenant.

     Les filles, seules avec Anatole, prennent un temps de pause dans la salle de sudation, et s’amusent avec lui.  Elles et lui se donnent beaucoup de plaisir ! Puis, après une bonne douche, ils se font une table pour eux, avec un bon vin, tranquilles, en attendant le retour des gens d’armes et de Jacou.

     Quand la troupe revient, tout le monde grignote. Jacou annonce le recrutement de six mineurs ce soir.  Ils mangeront à l’école demain, cela permettra de faire connaissance.

     Puis tout le monde rejoint ses quartiers. Sauf quelques garçons, bien sûr, qui s’invitent chez les filles... Mais pour sa part, vidé par les filles dans la salle de sudation, Anatole est épuisé. Il se dépêche de faire sa tournée, pour pouvoir se coucher et dormir.

L’or de Durandalem

 

     Le village se réveille dans une nouvelle ère… Beaucoup ont fait des rêves de richesses à foison.

     Les bûcherons prennent le petit déjeuner à l’auberge avec Joël et Gaël. ils discutent du village, de ses habitants qu’ils ont vu hier au soir, de l’école de soldats, et de Jacou. Ils se disent qu’ils ont eu raison de venir voir à Durandalem s’il y avait du travail ! Et ils y vont de ce pas, Jacou les attend. Avant d'y aller, ils récupèrent leurs habits, propres et secs. Mon épouse Esther est déjà arrivée avec sa troupe, Ariston, Nadège et Benami. C'est qu'il y a du boulot aujourd’hui, pour préparer les repas pour l’école. Six repas de plus, cela porte le nombre à trente-huit... Belle tablée !

     Joël va s’occuper de ses douches. Le samedi, il y a souvent du monde…

     Et en effet ! Les frères Frisch, Paul et Raoul, les Martin, Jacques et sa sœur Raymonde, depuis peu madame Raoul Frisch, Emmanuel Frisch le banquier de Naborum, sa compagne Paulette Munch, Georgette Fart, Pénélope Field, tout ce monde vient d'arriver en calèche de Naborum. Emmanuel Frisch vient voir le bourgmestre pour traiter de l’acquisition d’un terrain.  pour construire une boutique d’orfèvrerie et une agence bancaire.

     Paul avec Georgette, Raoul et son épouse Raymonde, Jacques avec Pénélope, tous les six arrivent aux douches. Joël connait le topo, il sait pourquoi ils sont là, il a participé aux ébats la dernière fois ! Ce coup-ci tous promettent de rester dans leurs cabines et s’installent, avec les serviettes que leur donne Joël, dans trois douches.

     Grâce au système installé il y a peu, Joël peut maintenant savoir si l’eau coule ou pas. Il s’aperçoit qu’ils ne sont pas pressés de se laver ! Il est content, on n’entend rien de ce qui s’y passe...

     Emmanuel Frisch voit donc Child, et lui demande de voir Jacou. Child lui répond qu’il est son adjoint, et qu’il peut lui aussi répondre, s’il a des questions. Le banquier demande alors à combien s’élèverait un terrain à Durandalem, pour y construire une boutique et une banque.

     Child répond : 

     « Nous en avons discuté en séance. Tout le village sera très heureux de vous accueillir...  Et le terrain, nous vous l’offrons ! Venez, je vais vous le montrer !  Ils sortent et vont voir le terrain, situé après l’échoppe de Child, les douches, l’échoppe de Dillon, et le logis de Georges.

     Le voilà, il fait cent pieds de façade, et deux cents pieds de profondeur. Il est en pente au fond, à flanc de colline. 

     - Voilà qui sera parfait ! Quand pouvons-nous commencer la construction ? 

     - Dès qu’il vous plaira ! le plus tôt sera le mieux... Surtout l’agence bancaire !

     - Ah bon...  Pourquoi surtout l'agence ? 

     - Nous avons trouvé un filon d’or, hier, sur nos terres, dans la colline en face. Nous avons commencé l’exploitation, et avons déjà embauché six mineurs depuis ce matin ! Et pour garder cet or, une banque, ça sera parfait. Nous allons vous aider à la construire ! En ce moment, nous avons des maçons de Mettis au village, ils nous construisent des murailles ceinturant le village, et un immeuble d’habitation pour les futurs embauchés.

     - Ah, c’est magnifique ! Et vous dites que vous embauchez ? 

     - Oui, nous cherchons des mineurs, des gardes, des cuisinières aussi…

      - Mon fils Paul cherche justement du travail, un travail plus physique que banquier, et le frère de mon gendre est du même acabit ! En outre, une de leurs cousines, Pénélope, cherche un travail de cuisinière. Quant à Georgette, une autre cousine, c'est un garçon manqué, qui rêve d’être soldate !

     - Tiens, une femme soldate...  Mais au fond, pourquoi pas ?

     - Ils sont tous aux douches en ce moment. Je vous les présenterai tout à l’heure, nous mangerons à l’auberge ! »

 

     Les bûcherons arrivent devant l’école, avec une charrette à bras pleine des outils que leur a donnés Child. Jacou les attend devant le portail fermé. Les maçons travaillent déjà dans la colline, ils terminent le stock de pierres. Ils les emmènent là où ils ont découvert le filon. L’enclave des murailles, dit Jacou, sera parfaite pour y installer un toit, de façon à disposer d'un atelier. On y préparera les étayages, on y stockera du matériel d’extraction et des outils, et cela offrira un abri en cas de mauvais temps. Et l'on commencera la descente sous terre pour exploiter la veine d’or.

      Les bûcherons se munissent aussitôt de haches, et vont couper quelques grands arbres, le long de la muraille, sur la colline. Il leur faut des fûts de plus de trente pieds pour couvrir l’enclave. Ils en couperont suffisamment pour couvrir les soixante pieds, il en faut bien une cinquantaine !

     Avant midi, à eux six, ils en ont déjà abattu et élagué une douzaine, mais il faut encore les ramener dans l’enclave, et les monter sur les chemins de guet des murailles. D’habitude, ils utilisent des chevaux pour tirer les troncs et les hisser en hauteur avec des poulies, mais à flanc de colline, cela va être compliqué !

     Les maçons reviennent, ils n’ont plus de pierres. Martin Moth dit alors :

     « Laissez-nous faire ! » et ils soulèvent les troncs à distance, les trimbalent tous vers l’enclave, les posent sur les chemins de guet, à vingt pieds de hauteur, sans aucun problème !

      Les bûcherons sont sidérés ! 

     « Incroyable ! Par quelle magie faites-vous cela ?  Demande Éric Thill.

     - Ce n’est pas de la magie, dit Jean, c’est de la science ! Jacou possède le secret d’une potion qui nous permet de faire ça, et aussi de communiquer entre nous sans mot dire ! Il vous expliquera tout ça à table, il va être l’heure de manger. Descendons à l’école. ».

     Arrivés devant l’école ils croisent Child et Gaël qui ont ramené les denrées pour le repas de midi. Ils font tinter la cloche, Anatole leur ouvre le portail, nu. Il fait rentrer les cinq maçons et les six bûcherons, étonnés de voir cet homme nu en plein midi qui leur ouvre le portail. Mais leur étonnement est encore plus grand en voyant les filles…

     Les cantonniers, Pierrot et Claude Stein, attaquent la tranchée pour l’immeuble des mineurs et des gardes, devant l’école. Ils suivent le plan que Jacou leur a donné.

     « Ce sera un magnifique bâtiment ! dit Pierrot.

     - Tu crois qu’on pourra prendre une douche à l’école ? » demande Claude, qui a gardé un excellent souvenir de la dernière fois.

     Quant à Léon et moi, nous terminons les pièces qu’il nous faut pour équiper l’office de l’école des tout derniers perfectionnements que j’ai inventés : un lave-vaisselle, et une chambre froide ! Nous irons installer tout cela cet après-midi avec Michel. Quand je dis à Léon qu’il faudra se mettre nu, il ne comprend pas pourquoi.

     « On verra... » dit-il.

     Gaël demande à Child :

     « Notre prisonnier, on va le garder longtemps enchaîné ? Je l’ai soigné tous les jours, sa blessure, grâce à la cicatrisante, est guérie ! Cet après-midi, avec Joël, nous allons le laver… 

      Child dit qu’il va réfléchir.

     - Pour l’heure, Gaël, tu viens avec moi porter les denrées à l’école ! »

 

À l'auberge

 

    À l’auberge, le repas est servi. Les jeunes Naboriens sont sortis des douches, et sont à table avec Emmanuel et sa compagne.

     « Mes enfants, dit Emmanuel, nous avons l’accord pour vous installer à Durandalem... Raoul et Raymonde, vous aurez bientôt vos commerces ! Paul et Jacques, si le travail de garde vous intéresse, il y a de l’embauche ici !

     - Même pour moi ? demande Georgette, la candidate soldate.

     - Et pourquoi pas ?  Et toi, Pénélope, tu pourrais être leur cuisinière !

     - Whouah ! s'écrie Paul, c’est un rêve ! Tous ensemble à Durandalem... Ce sera génial ! Et on commence quand ? 

     - Il faudra voir avec le bourgmestre adjoint, Child, le patron de l’auberge. »

     Voilà justement Child qui revient de l’école, il a envoyé Gaël prévenir Émile d’un transport de pierres cet après-midi, avec les maçons. Il s’assoit à table, apportant une bouteille et des petits verres. 

     « Pour fêter les nouveaux arrivants au village, je vous offre une tournée de la meilleure gnole du village, faite par notre Fernand. À votre santé ! Mais parlons boulot, maintenant. Paul et Jacques, vous voulez devenir des gardes de Durandalem ? Pas de problème. Si vous voulez, vous commencez ce lundi, le 18. Et c’est valable pour toi aussi, Georgette ! Toi, Pénélope, dès lundi, tu pourras venir aider à l’auberge, en attendant que le bâtiment des gardes soit fini. »

     Toutes et tous sont heureux d’être venus ! 

     « Mon frère Albert cherche aussi du boulot, dit Georgette, il pourrait lui aussi venir lundi ?

     - Oui, qu’il vienne ! Mais pour le moment, tant que le bâtiment ne sera pas construit, nous ne pouvons vous héberger. Heureusement, Naborum n’est qu’à une lieue de Durandalem, vous serez vite ici. »

      Quant à moi, je mange à l’auberge avec Léon. Michel nous rejoint. Cet après-midi, nous monterons à l’école installer nos machines. Je fais remarquer à Child que, vu les plans de la bâtisse que Jacou a faits, il va falloir une grande quantité de tuyaux et de pommeaux. Mais la fonderie de Mousson pourra sûrement nous les fournir.

     Michel rajoute que les verriers de Meisenthal auront eux aussi fort à faire ! Il a compté pas moins de quatorze baies vitrées, trente-deux grandes fenêtres, et soixante-quatre petites fenêtres.  En outre, il faudra de grandes quantités de bois. Il estime que les scieries du Nord de l’Austrasie pourront nous les fournir.

    « Nous avons fait le compte hier soir, répond Child.  Notre coursier Roger est déjà parti à Meisenthal demander qu'ils envoient quatre de leurs verriers avec les verres prévus. Il ira aussi à Mousson avec ta liste de commande, Robert. En outre, Pierre est passé ce matin livrer du charbon, il transmettra la commande pour les scieries du Nord. Nous devrions avoir tout cela dans une semaine ! Et nous avons aussi commandé de grandes quantités de charbon pour le village. »

     Les Naboriens repartent chez eux, enthousiasmés de leur visite. Et pour cause, ils ont tous trouvé du travail ! Ils vont faire la fête, demain, Comme dit Paul, une super-fête !

     Notre repas terminé, Léon, Michel et moi, nous montons à l’école...

     Notre après-midi a été bien rempli. Une fois nos installations finies, et après une séance de sudation fort agréable, nous revenons à l’auberge. En chemin, nous rencontrons Émile, Nestor, et trois des maçons, à bord de deux grandes charrettes remplies de pierres, attelées à quatre chevaux chacune. Ils vont les décharger devant l’école, pour commencer la construction de l’immeuble d’habitation des mineurs et des gardes. Pierrot et son frère Claude ont presque fini de creuser les tranchées pour les fondations. Ils ont travaillé sans arrêt !

     Nous nous retrouvons à l’auberge. P’tit Louis a un problème avec sa machine à laver. Je lui promets de passer demain matin. Alvin me demande si elle marche, la chambre froide de l'école. Je lui réponds qu'elle fonctionne très bien, et qu’il aura la sienne la semaine prochaine, et aussi une machine à laver le linge !

     « C’est vrai ?  dit-il tout réjoui. Elvire voulait justement t'en demander une. Les taches de sang, c'est très difficile à enlever !

     - Pour la chambre froide, il te faut un générateur de vapeur, que je t’installerai. Avec ce générateur, tu pourras faire tourner le tambour de la machine à laver. Mais cela te fait une chaudière de plus à t’occuper…     

    - Pas de souci de ce côté ! Merci beaucoup, Robert ! »

     - Berthe, demain après-midi, je viens t’installer ton lave-vaisselle...  Celui de l’école fonctionne à merveille ! »

     Mon fils Benami, lui, n’est pas ravi...

     « Ben zut alors, je pourrai plus laver et jouer dans l’eau !?

     - Ben si ! tu pourras encore jouer. Simplement, tu n'auras plus à laver la vaisselle. Comme ça, tu joueras dans une eau propre !

     -  Chouette alors...  Comme ça, ça me va ! »

     Et toute l’auberge éclate de rire.

 

     Les bûcherons sont de retour. Ils racontent comment les maçons ont soulevé des troncs de cinq cents livres et monté à vingt pieds sans effort, et aussi les grandes quantités de minerai brillant qu'ils ont sorties en quelques coups de pioche ! Émile, lui, raconte comment deux d’entre eux ont chargé et déchargé deux grandes charrettes de pierres sans en toucher une seule !

     « Oui ! dit Léon. Incroyable ! Quand je suis venu hier matin, ils montaient les murailles, juste en les regardant !  Je confirme, je les ai vus faire...

     Child tient à préciser :

     - Mais n’allez pas surtout pas croire à de la magie ou à de la diablerie.  Ce n’est que le résultat d’études de deux grands savants, Jacou Artz et Chantal Iser, la sœur de Léon ! Oui, Léon ! Ta sœur est une savante ! Ils ont trouvé le moyen de déplacer les objets à distance, par la volonté ! Ce n’est pas simplement une potion qu’on dirait magique.  C'est l'aboutissement d'une grande connaissance du corps humain, des vertus des plantes, et de tout un processus d’initiation qui se pratique à l’école. Tous ceux qui vivent à l’école possèdent ce pouvoir, les filles aussi ! 

     - Et nous autres, demain matin, nous allons voir Jacou, qui nous l’enseignera !  rajoute Norbert Mick.

     À ce moment-là, Jacou entre dans l’auberge.

     - Oui, j’ai ce pouvoir, et je l’enseignerai à celles et ceux qui le veulent.  Mais en premier, à ceux qui travaillent à la construction de notre nouveau village.

     Et s'adressant à moi :

     - Robert, je sais que demain c’est dimanche, mais pourrais-tu faire fondre un peu d’or ? Les bûcherons en ont déjà ramené beaucoup, en quelques coups de pioches...

      - Oui, je pourrai. Je dois d'abord passer chez P’tit Louis, son moulin a un problème. Mais après, j’irai allumer la grande forge. 

     - Dillon a dit qu’il peut allumer le foyer de la forge ! dit Jacou.

     - D’accord, j’arriverai prestement ! »

     Puis Jacou retourne à l’école…

Les mineurs

 

     Georges Hair, le coiffeur, est devant le portail, Anatole lui ouvre, et il va s’installer dans son atelier. Il attend les filles.  Aujourd’hui, il doit s’occuper de la toison de Julie, notamment, ainsi que de quelques coiffures.

     Après le petit déjeuner, les maçons retournent à leur chantier, dans la colline Sud. Ils pensent qu'à midi, ils auront utilisé toutes les pierres !  Comme il fait très beau, les soldats et les gardes dressent dehors, dans l’enceinte, une grande table pour le repas de midi. Près de quarante à table, ça va faire du monde ! Depuis la journée « portes ouvertes », tout le matériel nécessaire est stocké dans la remise, derrière le bâtiment. Jacou demande que les filles aident Julie et Manon pour le service. « Eh oui, dit-il, aujourd’hui, nous mangeons dehors, nus, sous le soleil ! »

     Une fois la table installée, les soldats et les gardes vont s'exercer au tir à l’arc, derrière la bâtisse. Les gardes apprennent à tirer sur des cibles mobiles, les soldats s’entraînent à des tirs multiples. Ils touchent deux cibles, parfois trois. Dillon arrive à en toucher quatre lancées en même temps. Et Joseph arrive à cinq ! C’est vraiment le meilleur archer de l’école !

Il va être midi. Les filles dressent la table. La cloche retentit. Ce sont Child et Gaël qui livrent les repas. Anatole leur ouvre, nu. Ils constatent que les filles sont sorties nues dehors, cela les fait sourire. En repartant, ils croisent les maçons et les bûcherons qui descendent de la colline vers l'école.

     Quand Anatole ouvre le portail, les bûcherons le voient nu, ils sont étonnés. Puis, en entrant dans l’enceinte, ils voient toutes ces filles nues. Les soldats, les gardes, tout le monde est nu. Jacou arrive, nu lui aussi, et accueille les bûcherons.

     « Bienvenue à l’école des soldats ! Oui, comme vous le voyez, tout le monde est nu ici, c’est notre philosophie, pour des raison d’hygiène et de contrôle du mental et de soi. Si vous voulez manger, il va falloir faire comme nous ! Suivez-moi, je vous amène à la douche... Vous avez sué en coupant les arbres, vous vous sentirez mieux une fois propres. »  Certes, les bûcherons sont étonnés de cette règle de nudité. Mais, comme ils le disent à Jacou, cela leur plaît, ils étaient souvent nus dans les bois de Lingen !

     Une fois que tous sont propres, tout le monde passe à table. Georges le coiffeur est invité. Julie montre fièrement sa sculpture pubienne, Georges est vraiment un artiste, il maitrise parfaitement l’art du poil ! Et les discussions sur l'or sont de mise. Les bûcherons racontent à Jacou comment les maçons ont soulevé des troncs de cinq cents livres avec une facilité déconcertante. Jacou leur promet qu’eux aussi, demain matin, ils seront initiés, et qu'ils pourront déplacer les objets à distance.

     Les filles font la navette avec les mets qu’elles ont préparés dans la bâtisse, à l’ombre. Le soleil cogne bien, et chacun comme chacune fait le plein de ses rayons sur son corps nu.

     Les maçons disent ne plus avoir de pierres. Et les prochaines livraisons ne sont prévues que pour lundi !

     Mais Jacou a anticipé, il va envoyer Émile en chercher à nouveau dès cet après-midi. Child le prévient. Trois maçons iront avec lui pour charger les charrettes, et les deux autres aideront les bûcherons à porter les troncs. Les soldats et les gardes continueront les exercices à l’arc, et Child viendra assister à leurs tirs.

     Child l’annonce à Manon et Julie :

     « Léon, Michel et moi, nous viendrons cet après-midi installer la chambre froide et la machine à laver la vaisselle ! » Les filles, bien sûr, sont toute contentes... La vaisselle de ce midi attendra !

     Ainsi donc, comme programmé, les bûcherons sont retournés à leurs coupes avec deux maçons, les autres maçons étant descendus chez Émile pour aller chercher des pierres. Les soldats font la sieste, ainsi que les gardes. Et les filles œuvrent à leurs tâches...

 

L’aménagement de l’office

 

      Jacou et Chantal ont préparé un stock de gaz naturium dans un gros sac étanche, qu’ils dégonfleront pour remplir la cuve que j’ai conçue, et qui sera mise sous pression grâce à un piston mû par la vapeur.

     Nous arrivons tous les trois, Léon, Michel et moi, avec notre charrette remplie de matériel. Anatole nous ouvre, en tunique, nous aide à rentrer tout le matériel dans la bâtisse, et nous emmène dans la buanderie. J’avais prévenu Léon qu’il devrait être nu comme nous, et comme tout le monde ici. Il n’avait pas l'air enthousiaste, sa sœur Chantal pourrait le voir ! Cependant, il se déshabille avec nous.

     Nous arrivons à l’office, Léon aperçoit Manon et Julie, il ose à peine les regarder. Leur beauté plastique le trouble, apparemment ! Jacou arrive avec Chantal nue, qui salue son frère. Léon est gêné, mais elle l'assure que cela ne devrait pas lui poser de problème, et qu'il s’y fera vite.

     Nous commençons à œuvrer. Il nous faut raccorder la machine à l’eau chaude, et la cuve à la vapeur. Anatole a coupé le générateur de vapeur, situé sous l’office, et Léon s’occupe de brancher la cuve dessus, J’installe la machine sur une table prévue à cet effet. C’est une grande boîte ou l’on place la vaisselle debout. Des jets rotatifs d’eau chaude viennent laver les assiettes et autres couverts dans la boîte, par-dessus et par-dessous. La rotation est obtenue par la pression de l’eau dans de petites buses fines, en bout des jets. Je branche les tuyaux d’arrivée d’eau et d’évacuation, et je fais un essai. La rotation des jets est lente. Je vais donc utiliser la vapeur sous pression pour essayer. Avec Léon, qui a fait le raccord sur le générateur de vapeur au rez-de-chaussée et qui raccorde la cuve, nous faisons une dérivation pour brancher les jets sur la vapeur. Cela va consommer plus de vapeur. Je me dis qu'il va probablement falloir augmenter le volume de la cuve du générateur.

     Une fois tous les raccords effectués et vérifiés, Jacou et Chantal procèdent au remplissage de la cuve de la chambre froide, une cuve de cinq pouces d’épaisseur, de cinq pieds de long sur autant de large. Placée verticalement derrière un mur de fer, qui va faire office de radiateur pour diffuser le froid.

     Et Anatole relance le générateur de vapeur. Du coup, il alimente la chambre froide, la machine à laver dans l’office, et la machine à laver dans la buanderie. Une fois la pression obtenue avec la vapeur, le gaz se compresse sous l’effet du piston, et le panneau se refroidit. La machine à laver la vaisselle fonctionne à merveille. Les jets de vapeur sous pression sont vraiment efficaces. Manon remplit la boîte, elle y loge trente assiettes, quelques gamelles, tous les couteaux de ce midi, et referme la boîte, ce qui la met en route. Cela a l’air de très bien fonctionner !

      Quant à la chambre froide, elle devient fraîche, déjà plus fraîche que le garde- manger refroidi à l’eau courante... C’est donc une réussite ! Jacou, d’emblée, se réserve une partie, en haut du panneau radiateur, pour y stocker certaines de ses potions qui craignent la chaleur. Michel lui confectionne une étagère sur toute la largeur de la chambre, de dix pouces de large et à quinze pouces du plafond. Il y adjoint une porte, pour mettre hors de portée des potions somme toute dangereuses pour un novice ! Jacou est aux anges, et revient déjà avec un panier rempli de fioles de toutes les couleurs pour remplir son étagère.

       Dans la chambre, Michel a fixé des étagères sur les murs, et installé une table de découpe pour les grosses pièces.

    Une fois que Manon et Julie ont vidé le garde-manger pour stocker la nourriture dans la chambre froide, l'on ferme la porte.

     On examine le lave-vaisselle : la vaisselle est propre, et avec la chaleur de la vapeur, elle est presque sèche. Les filles la rangent ainsi sur les étagères, remplissent une nouvelle fois la boîte, et referment le couvercle…

     Anatole remonte, il a surveillé le générateur. Il y a certes une légère baisse de pression, et le lave-linge tourne un peu moins vite. Mais d’après Josette et Josiane, cela ne change pas la qualité du lavage. C'est l'essentiel !

     Léon est tout à fait à l’aise maintenant avec la nudité, mais rougit quand même un peu, lorsque Manon et Juliette l’embrassent pour le remercier. Jacou propose que les filles nous emmènent tous les trois dans la salle de sudation. Nous acceptons volontiers, notre travail est fini !

     Et donc avec Manon, Chantal et Julie, nous allons nous faire suer, Michel, Léon et moi.

     Léon, voyant les filles assises en face de lui, les cuisses écartées, ne peut s’empêcher d’avoir une réaction érectile. Ce qui fait sourire les filles.

     Léon est un grand blond de 6 pieds 8 pouces, musclé, pas très poilu. Sa toison est clairsemée. Son membre viril est petit, 4 pouces.

      Les filles se lèvent, et viennent s’asseoir à côté de nous. Chantal près de moi, Manon près de Michel, et Julie près de Léon…

 

 

     Puis, une fois séchés, nous retournons à l’office, Manon constate que sa grosse casserole brûlée ressort impeccable de la boîte, elle est vraiment contente ! Nous vérifions la température de la chambre froide, elle est bien froide !   L’eau ne gèle pas, mais elle n’en est pas loin... Encore quelques heures, et ce sera le cas !

     Les filles nous félicitent encore pour tous ces aménagements qui vont leur faciliter la vie. Et nous, nous les remercions pour les bienfaits qu'elles nous ont prodigués dans la salle de sudation ! Puis nous descendons nos outils et le reste du matériel dans l’enceinte devant le bâtiment. Nous croisons Child et les archers qui reviennent de l’entraînement...  Dix-sept archers, quand même ! Child nous dit de l’attendre, nous descendrons ensemble. Il prend vite une douche, pendant que nous contrôlons le générateur de vapeur. Puis nous nous rhabillons, et tous les quatre, nous descendons à l'auberge boire quelques canons...  Cette sudation nous a déshydratés !

Chapitre V   Durandalem  village nudiste

 

 

- Initiations                                                                                                 

- L’attaque des brigands

- Durandalem, village nudiste                                                                                    

- L’histoire de Hantz Burg, le pillard Flamand                                                          

- La délégation de Naborum

- Présentations

- Les notables aux douches

- La délégation de Naborum                                                                                       

- Les nouvelles embauches                                                                                       

- Les jeunes Naboriens                                                                                                          

- Les Wilkinson                                                                                                        

- Les Martinet

- Les instructions de Jacou

- Les charretiers d’Oche

- Un après-midi bien rempli

- Les archers

- La fin d’après-midi                                                                                                            

- La construction des logements, la matinée

- L’organisation des gardes                                                                            

- Les nouveaux bâtiments                                                                                          

- Les embauchés de Saint-Louisbourg

- Les Saint-Louisbourgeois aux douches

- La conversion des bigotes

- L’attribution des logements

- Emménagements

- Des nouveaux arrivants                                                                            

- La famille Levy                                                                                                         

- La Maison des gardes                                                                                               

- Le messager du roi                                                                                                   

- Les cousins Maigret

- Le messager à l’école

- La soirée à l’auberge                                                                                                  

- La pluie

- Les réserves d’eau                                                                                                                     

- Le nouveau service de nettoyage                                                                               

- La visite du chef de la police de Naborum

- La visite du boucher de Naborum

- Journée d’arrivées                                                              

- Les nouveaux maçons                                                                                            

- Les appartements de la Garderie                                                                               

- Le retour des compagnons du Blauersland

- Fin de soirée au village

- L’or, les initiés du village                                                               

- La visite des gens de Falkenberg                                                                              

- Chez Child

- Les derniers initiés du village                                                                                                              

- Les pierres du Blauersland                                                                                        

- Le vin des frères Horn                                                                                             

- L’attaque de la mine

- Les frères Stock                                                                                                 

- Les moines de Mettis                                                                                              

- La mission à Mousson                                                                                             

- La journée de livraisons                                                                                        

-Les arrivants d’Alesia                                                                                              

-Les installations des Thermes

- Les gens de Laudrefang

 

Initiations

 

     Il est encore bien tôt. La cloche a sonné sept heures. Les bûcherons, qui viennent pour leur initiation, arrivent au portail, ils actionnent la cloche. Au bout d’un moment, Anatole vient ouvrir, nu, pas encore bien réveillé.

     Il dit aux bûcherons : 

     « Allez-vous dévêtir dans la buanderie, on va s’occuper de vous. »

     Puis il monte prévenir Jacou de leur arrivée, avant de réveiller les buandières, qui doivent les habiller de tenues spéciales.

     Elles émergent, la tête encore tout embrumée. Elles leur donnent les tuniques spéciales à enfiler, ainsi que les chausses. Ils s'habillent en toute hâte. Quand Jacou arrive, il les trouve bien impatients. 

     « Vous savez, vous en avez pour la journée...  Ne soyez pas si pressés ! » Il donne à chacun un sac et une épée.  Ils sortent de l’école, et gravissent la colline Nord jusqu’à la caverne.

 

     Dans l’école, petit à petit, chacun se réveille. Manon et Julie préparent le petit déjeuner pour tout le monde. Onze soldats, six gardes, cinq maçons, sept filles, et un concierge !

     Devant l’école, les maçons s’habillent pour travailler. Ils construisent le nouveau bâtiment. Un grand tas de pierre est à côté…

     Les soldats et les gardes s’organisent un tournoi de tir à l’arc, sous la direction de Dillon. Tout est calme.

 

L'attaque des brigands

 

     Les maçons se sont mis à l’ouvrage devant l’école… Pierrot et Claude sont avec eux pour finir les terrassements.

     Jacou est maintenant parti avec les bûcherons à la caverne. Gaël et Joël vont s’occuper du pillard prisonnier, pour le laver. Une fois dehors avec lui, devant les douches, ils remarquent un attroupement anormal à l’entrée du village. On entend de grands cris. Joël dit à Gaël de courir prévenir les soldats, tandis qu'il met le géant à l’abri dans les douches.

     Une bande de brigands, manifestement ivres, envahissent le bas du village !  Ils sont une bonne quarantaine, venus d’on ne sait où. Ils s’en prennent à Émile, à sa famille, à ses chevaux. Les maçons descendent en vitesse. Sitôt prévenu par Gaël, Dillon réunit les soldats et leur donne à boire de la potion que Chantal a immédiatement apportée. Et voilà les onze garçons qui volent, nus, arcs tendus, vers les perturbateurs.

      Au vu de la situation, Dillon donne l'ordre de tirer dans les jambes. L'on s'occupe d'abord de ceux qui sont chez Émile. Nestor se bat en duel à l’épée. Une flèche dans la cuisse fait s’écrouler son adversaire. Deux brigands sont en train de molester Adèle, ils lui ont arraché ses vêtements. Deux flèches dans les cuisses les terrassent. Émile est à terre. Un brigand s'apprête à le transpercer, mais une flèche lui traverse le cœur. Dillon n’avait pas le choix, s’il voulait sauver Émile. Une deuxième volée de flèches en ratisse encore dix. Les brigands ne savent pas d’où viennent les flèches...  jusqu’à ce qu’ils lèvent la tête ! Puis, à l’aide des maçons et des gardes arrivés sur place, les brigands sont encerclés. Voilà dix-sept arcs braqués sur eux.

      « Rendez-vous, ou vous mourrez maintenant ! » Les brigands, armés d’épées, hésitent. Celui qui paraît être le chef crie un ordre que personne du village ne comprend, et fonce sur Dillon en levant son épée.

     Il est aussitôt criblé de flèches le traversant de toutes parts. Dillon a donné l’ordre mentalement. Les arcs sont aussitôt rebandés, prêts en une fraction de seconde.

     « Dernière chance ! Rendez-vous, ou vous êtes, comme lui, morts sur-le-champ ! » Les brigands jettent leurs armes. Tandis qu’ils sont toujours tenus en joue par les archers, les maçons ramassent les épées, et Nestor apporte de la corde pour les ligoter. Il y a quarante-deux prisonniers, dont vingt-deux blessés, et deux morts.

     Émile est blessé, il saigne du front, mais c’est une blessure superficielle. Adèle n’a rien. Mais elle est choquée, ils voulaient la violer. Dillon, malgré la distance, parvient à communiquer avec Chantal. Il lui dit de venir soigner la blessure d'Émile, et de s'occuper d'Adèle qui est traumatisée. Chantal arrive rapidement et soigne la blessure d’Émile. Elle confirme que ce ne sera rien, et qu'il sera vite guéri. Elle donne une potion à boire à Adèle, qui la remet sur pied. Elle va à nouveau bien, toute contente de voir son fils sain et sauf et son Émile soigné ! Elle remercie vivement Chantal.

     Soudain, Alix, toujours curieux, qui est allé voir un peu plus haut dans les airs, crie d’en haut :

     « Il y en a d’autres qui arrivent !  Dillon le rejoint dans les airs, et lui dit :

     - Rapprochons-nous !  À l’abri des arbres, ils arrivent suffisamment près pour reconnaitre les habitants de Naborum, de Homburg et des villages avoisinants. Ils se posent, sortent des bois, et marchent à leur rencontre. Ceux de Naborum disent :

      - Qui êtes-vous, pourquoi êtes-vous nus ? Nous poursuivons une bande de brigands... Ils sont bien une quarantaine !

    - Quarante-deux ! précise Dillon.  Deux sont morts, vingt-deux sont blessés, et tous sont prisonniers !

     - Ils ne savaient pas où ils mettaient les pieds !  dit Alix en rigolant.

     Les poursuivants sont étonnés de voir ce jeune garçon nu rire de la sorte en tenant son arc d’une main, flèche engagée !

      « Nous sommes nus parce que nous vivons nus à l'école de soldats. Nous n’avons pas eu le temps de nous vêtir quand les bandits ont surgi ! Venez avec nous, ils sont à l’entrée du village. Alix, va prévenir les autres que ce sont des amis qui arrivent ! »

    Alors Alix rentre dans la forêt et, une fois hors de vue, s'envole prévenir les autres, qui s’étaient mis en ordre de défense.

     Les gens de Naborum arrivent sur les lieux. Ils disent :

     « Ce sont des brigands venus de la lointaine Bohème, tout là-bas à l’est. Ils ont pillé, tué, violé, ils méritent la mort ! 

     - Nous allons les juger, dit un notable de la cité. Nous les emmenons avec nous ! »

     Alors Dillon demande à Nestor d’atteler deux chevaux à un chariot, pour transporter les blessés et les morts. Et que justice soit faite ! Les Naboriens vont repartir vers leur cité avec leurs prisonniers.

     « Dites à votre bourgmestre qu’il vienne à la maison du bourgmestre de Naborum cet après-midi ! Et bravo pour votre action ! Bien que presque encore des enfants, et malgré le fait que vous soyez nus, vous êtes tous vraiment des soldats ! »

     Et les Naboriens reprennent le chemin du retour.

Durandalem, village nudiste

 

     Les soldats, les gardes, les maçons, Émile, Adèle, Nestor et Chantal arrivent ensemble à l’auberge, ils viennent boire un canon pour fêter la victoire ! Par transmission de pensée, Dillon fait savoir à Anatole et aux filles de l’école que tout va bien, que les brigands sont prisonniers, en route pour Naborum sous bonne garde, et qu'Émile et sa famille vont bien.

     Émile raconte à Child comment les soldats ont mis fin à cette attaque.

      « C’étaient comme des Cupidons, avec leurs arcs dans les airs, dit Nestor, mais leurs flèches n’étaient pas d’amour ! » Et tout le monde rit de bon cœur.

     Child fait alors remarquer aux soldats qu’ils sont toujours nus, dans son auberge !

     « Le mieux, suggère Dillon, ce serait que l’on puisse vivre nu partout à Durandalem ! » Les soldats, les maçons et les gardes sont bien d’accord.

     Les habitants, ayant eu vent de l’attaque, viennent aux nouvelles. J’arrive de chez P’tit Louis. J’ai réparé son système, un bras de force qui avait lâché. Avec Isabeau, nous l’avons renforcé, il n’y aura plus de problèmes. Le curé est là aussi. Il allait faire sa messe, et l’a retardée pour la circonstance. En voyant les soldats nus, il est outré !

 

     Jacou revient avec les bûcherons, Anatole lui explique pourquoi l’école est vide, alors il demande aux filles de s’occuper des bûcherons, elles connaissent le processus, il leur donne la potion à mettre dans l’eau d’infusion, et le somnifère pour le repos. Il dit à Anatole de rester à l’école avec les filles, lui va aller voir ce qui se passe. Il capte à ce moment les pensées de Dillon, et est rassuré. Il dit à Dillon qu’il les rejoint à l’auberge.

 

     Jacou, arrive à l’auberge. Il dit :

     « Bravo, vaillants soldats ! Il est vraiment temps de terminer nos murailles et d’avoir nos gardes pour veiller sur le village ! Et, saisissant, l’occasion, il ajoute :

     Le moment est venu aussi de faire comprendre à toute la population le sens hygiéniste de notre école, et les bienfaits de la nudité ! 

     Puis il monte sur une table et prend la parole d’un ton solennel :

       En tant que bourgmestre de Durandalem, moi, Jacou Artz, je déclare :

  • Attendu que l’Édit du 1er mai 734 de Charles Martel, le père de notre roi Pépin et le grand-père de Charles, stipule que le bourgmestre est seul juge de la tenue vestimentaire de ses administrés,
  • Attendu que cet Édit n’a toujours pas été abrogé, il est donc toujours en vigueur !
  • Je déclare donc : À compter d’aujourd’hui 17 mai 768 :
  • La nudité pour toutes les habitantes et tous les habitants sur tout le territoire de la commune est autorisée, sous condition d’hygiène stricte.
  • La nudité pour les personnes extérieures au village est autorisée, sous les mêmes conditions d’hygiène stricte.
  • La nudité n’est pas obligatoire sur le territoire de Durandalem, sauf à l’école de soldats, mais elle est fortement recommandée.
  • Nul ne peut être obligé ou sollicité d’aucune manière à se mettre nu.
  • Nul ne peut se voir reprocher d’être nu, sur le territoire de la commune, sous réserve d’hygiène stricte.  
  • Les moqueries quant à la nudité, à la non-nudité, ou à l’aspect physique des corps, sont proscrites. Quiconque ne respectera pas ces règles sera puni. 
  • Les actes sexuels sont interdits sur la voie publique. 
  • Les abus sexuels, les tentatives de viol, ou l'exhibitionnisme ostentatoire seront sévèrement punis. Les peines iront de coups de fouets jusqu’au bannissement du village, pour les plus graves. Les récidives de viols et les récidives de tentatives de viol seront punies d’émasculation.
  • Les douches sont ouvertes gratuitement, aux horaires normaux, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures, pour tous les habitants de Durandalem.
  • Tous les habitants de Durandalem suivront une formation de soldat, du moins d’archer ! Les hommes, les femmes, les filles, les garçons, dès 10 ans, devront connaître cet art. Tous les dimanches, le matin, les Durandalémois tireront à l’arc. L’entraînement se fera sur le terrain avant l’école. De cette façon, nous serons parés en cas d’attaque. C’est la deuxième en bien peu de temps. Nous avons de bons archers, Child est le meilleur, Gaël et Joël, et tous nos soldats sont excellents, et peuvent enseigner cet art ! »

     Le curé est outré par ces décisions.

     « La nudité pour tous ... Mais c’est une hérésie ! Un blasphème ! Comment pouvez-vous autoriser une chose pareille !? Vous êtes le diable ! » Alors Jacou, posément, lui rétorque :

     « Jésus est bien nu sur la croix, et personne ne crie au scandale ! Et d’après ce que toi-même tu prêches, Paul, Dieu nous a fait à son image, non ? Et toi, tu voudrais que l’on cache l’image de Dieu, comme le font les hérétiques Sarrasins ? » Ne sachant trop quoi répondre, Paul hoche la tête, et dit :

     « En tous cas, je demande que dans la chapelle personne n’entre nu ! Je vous y attends pour la messe… »

     Les gardes, les soldats, Chantal, Jacou, et plusieurs villageois se sont déjà mis à l’aise. Gaël et Joël suivent l’exemple, et tous peuvent constater leur virilité, mais personne ne fait de remarque.

     « Certes, il va falloir un peu de temps pour que chacun s’habitue à la nudité de toutes et de tous. Mais cela sera notre marque : Durandalem, le village nudiste ! Et nous avons les moyens de le faire prospérer ainsi, notre filon est grand... »

 

 

L’histoire de Hantz Burg, le pillard flamand

 

     Joël rappelle à Jacou et à Child que le géant prisonnier est dans les douches, et qu’il attend qu’on le lave, avant que nous décidions de son sort.

     « Allons lui parler, dit Child, je comprends sa langue ! »

     Le géant, Hantz Burg, raconte alors son histoire, Child traduit ses dires :

     « Nous avons été recrutés par les rabatteurs du roi des Flandres pour former l’armée flamande, afin de défendre notre territoire. Du moins au début. Mais cela a vite tourné en milice. Quelques chefs faisaient la loi... leur loi ! Ce sont eux qui ont décidé d’aller piller l’Austrasie afin de ramener de l’or chez nous. Nous devions suivre les ordres, sous peine de mort ! Et bien sûr attaquer les villes et les villages sur notre route. Quand nos chefs sont tombés devant vos murs, nous aurions dû déposer les armes, mais nous étions trop conditionnés. Ceux qui ne suivaient pas étaient immédiatement mis à mort par nos chefs. Et nous avions des délateurs dans nos rangs... Vos archers ne nous ont laissé aucune issue. C’est vraiment une chance que je sois vivant ! 

     - D'ailleurs, tu es le seul ! lui répond Child, qui a traduit au fur et à mesure à Jacou, Gaël et Joël.

     - Et maintenant, que voudrais-tu faire ?  lui demande Jacou, traduit par Child.

     - Je n’ai nulle part où aller, chez moi personne ne m’attend, et les bandits tels nos chefs sont bien nombreux. Ma survie là-bas est incertaine. C’est vous qui décidez de mon sort ! Je mérite la mort, pour avoir fait partie de cette horde ! 

     Un silence, puis il ajoute :

     Mais si vous me laissiez la vie sauve, je la mettrai à votre service ! Je sais faire pas mal de choses, je connais les arbres, les chevaux…

     - Voudrais-tu devenir l'un des gardes de notre village ? demande Child.

     - Ce serait un grand honneur que de vous servir de cette façon !

      - Bien, nous te délivrons, alors. Si tu veux t’enfuir, tu peux, mais si tu restes, tu seras un des nôtres !

     - Oh non, je ne veux vraiment pas partir ! J’ai vu comment sont les habitants de Durandalem... Je serais très heureux de vivre ici ! »

     Child lui propose alors une chambre dans l’auberge, et l’invite à manger à table à midi. Ce sera son premier vrai repas depuis sa capture !

      - Mais d’abord, Joël et Gaël vont te doucher... »

     Child et Jacou retournent à l’auberge. Un messager de Naborum arrive à cheval.

     « J’ai un message pour le bourgmestre, Jacou Artz, de la part du bourgmestre de Naborum, Serge Lemas.

      - Jacou Artz, c’est moi...  Parle ! 

     - Le bourgmestre de Naborum viendra à Durandalem cet après-midi, avec une délégation de notables de la ville, pour rencontrer le bourgmestre et les notables de Durandalem. Ils veulent aussi visiter les douches communales, afin d’en avoir de pareilles dans notre cité ! Ils seront là vers quinze heures. »

     Child lui propose un canon avant son départ. Il accepte volontiers. Il raconte comment les brigands ont été jugés séance tenante, et condamnés au bagne de Deux-Ponts, où ils ont immédiatement été incarcérés.

     Puis il retourne à Naborum.

La délégation de Naborum

 

      « Bon, dit Jacou, les notables de Durandalem, c’est vous tous ! Child Germain, Émile Pferd, P’tit Louis Muller, Clovis Hune, l’abbé Paul Angst, Robert Schmit, Michel Wald, Pierrot et Claude Stein, le Fernand Bauer, Claude Kaas, Alvin Koch, Georges Hair, Denis Pepin... vous êtes tous convoqués ici même pour quinze heures !

     - Doit-on venir nus ? demande Émile.

     - Vous êtes libre de venir dans la tenue qui vous plaira ! » répond Jacou. 

     Les pensionnaires de l’école retournent alors chez eux. Les habitants rentrent dans leurs foyers. Quand j’arrive chez moi, Esther ouvre des yeux ronds et s'écrie :

     « Mais, Robert... Tu es tout nu ! Habille-toi vite, avant qu’on ne te voie !  Je lui explique alors les nouvelles lois promulguées par Jacou :

     - Dorénavant, au village, tout le monde peut se promener nu ! Cet après-midi, je suis convoqué chez Child pour recevoir les notables de Naborum. Mais pour l’heure, je vais fondre l’or ! »

     Benami veut m’accompagner, il est content de se mettre nu pour me suivre. Esther n’est pas si ravie que lui, elle est plutôt pudique. C'est donc habillée qu'elle se rend à l’auberge pour prendre son service. Mais ma fille Ariston et sa copine Nadège viennent nues, fières de montrer leurs formes aux habitants qui les observent.

     Tout le monde est en train de boire des canons, en attendant le repas de midi, quand Joël entre dans l’auberge, nu, avec Hantz Burg, nu lui aussi, un bras en écharpe. La vue de ce géant de sept pieds cinq pouces qui doit se baisser pour passer la porte étonne tout le monde. Les villageois sont impressionnés par sa taille, et bien sûr aussi par celle de son membre viril !

     « Je vous présente Hantz Burg, dit Joël. C'est un Flamand, et un futur garde de notre village ! Il était notre prisonnier, blessé survivant de l’attaque des pillards il y a dix jours. Il a juré allégeance au village, et se met à notre service. Il était enrôlé de force dans la meute qui nous a attaqués. Il ne parle pas encore notre langue… 

     - Mais il la parlera bientôt ! » intervient Child, qui revient de l’école.  Et il dit à Hantz de venir au comptoir, il pourra traduire les questions des villageois. Hantz demande à Child comment dire merci, accueil, vous… puis prend la parole : 

   «  Je merci vous pour accueil-moi vous ! Je content ici ! » Et tous lèvent leur verre et lui souhaitent la bienvenue.

     Puis les gens rentrent chez eux, d’autres s’installent à table. Hantz est à la table de Gaël et Joël, et essaie d’apprendre quelques mots de la langue. C’est une ambiance festive ce dimanche à l’auberge... La plupart sont nus, même si certains sont encore un peu gênés. Ariston et Nadège font le service, nues. Si elles sont l’objet de commentaires, ce sont des commentaires bienveillants, sur la beauté de ces jouvencelles, plaisir des yeux. Sinon gare aux coups de fouet !

      Après le repas, la salle est nettoyée, et disposée afin d’accueillir la délégation de Naborum. Joël va vérifier la chaudière des douches. Déjà se présentent des villageois qui veulent se doucher, pour être propres lors de l’arrivée des Naboriens : Clovis Hune, Pierrot et Claude Stein, Georges Hair, Claude Kaas, Denis Pepin, et même l’abbé Paul sont là, à attendre Joël.

    L’abbé Paul hésite encore à se montrer nu, mais il promet d'essayer en sortant de la douche. Joël fait entrer les hommes. Le curé s’enferme dans une douche, tandis que les autres se dépêchent de se doucher, pour se sécher devant la cheminée, nus.

      L’abbé sort de la douche, nu. C’est un homme petit, cinq pieds, les cheveux encore noirs malgré ses quarante huit ans. Il a un corps fin, une toison noire sur son bas-ventre. Le voyant sortir, les autres lui disent : 

     « Viens, Paul, viens près du feu ! Bravo pour ta décision !  Gêné au début, il est content d’avoir osé franchir le pas devant ses ouailles.

     - Nous sommes tous à l’image de Dieu ! dit-il en reprenant les propos de Jacou. Mais je garderai quand même le col blanc ! »

    Clovis est tout aussi petit, cinq pieds, les cheveux bruns, un corps musclé avec de beaux pectoraux et de jolis abdominaux. Sa toison brune est dense.

     « C’est la première fois que je me montre nu !  avoue-t-il aux autres.

      - Oui, c’est tout nouveau pour nous tous ! répond Denis Pepin.  Mais nous n’avons pas à avoir honte de notre corps ! Nous nous habituerons vite à nous voir nus ! 

     - Je vais garder ici vos habits, dit Joël. Et pour ceux que cela gêne, j’ai des tuniques que vous pourrez enfiler si vous le voulez ! » Mais tous se sentent bien nus. Joël leur demande alors d’aller à l’auberge. Il doit nettoyer avant la venue de la délégation, qui voudra sûrement tester les douches. Devant l’auberge, ils voient passer les soldats nus, fortement armés, et les gardes, en uniformes de gardes, que les villageois découvrent. Des tenues faites par Marianne et Mariette, avec le nouvel emblème du village brodé dessus : une tête de lion dorée surmontée de deux flèches en croix, et deux épées croisées dessous.

    Jacou va chez Child prendre un cheval, et se poste à l’entrée du village. Dillon est debout, tenant les rênes du cheval, les soldats rangés sur les côtés. Les gardes avancent un peu dans les bois, de chaque côté du chemin.

     Dillon dit à Alix : 

     « Va voir s’ils arrivent !  Alix s’envole au ras des arbres, et revient peu après :

     - Ils arrivent, ils sont à cheval, une dizaine ! »

     Quand ils passent au niveau des gardes, ceux-ci leur font signe d’avancer, et se regroupent en marchant derrière eux. Les voici à l’entrée du village, accueillis par Jacou : « Soyez les bienvenus à Durandalem ! » Le bourgmestre de Naborum, Serge Lemas, avance, Jacou à son côté. Ils se dirigent vers l’auberge, les soldats marchant de chaque côté des chevaux. Les Naboriens sont stupéfaits de voir ces jeunes gens, nus, en armes, qui les escortent. Les gardes, comme prévu, restent à l’entrée du village. Mais ils se déshabillent, il fait très chaud ! Arrivé devant l’auberge, Jacou dit à ses hôtes : « À Durandalem, nous vivons nus, c’est un choix de vie, hygiéniste, qui inculque le respect de soi, des autres, de la nature, et impose un mental maitrisé ! » Et descendant de cheval, il invite les hommes à le suivre. Ils mettent pied à terre, les soldats tiennent les rênes de leurs chevaux, et ils rentrent dans l’auberge.

 

 

Présentations

 

     Là, une fois que tout le monde est entré, les notables du village se présentent :

      « Je suis Jacou Artz, le bourgmestre, médecin et chef de l’école des soldats de Durandalem.

     -  Moi, Child Germain, bourgmestre adjoint, patron de cette auberge et de l’échoppe à côté... et aussi archer instructeur de nos soldats.

       - Robert Schmit, forgeron...  C'est moi qui ai mis au point les technologies qui équipent le village.

     - Émile Pferd, éleveur de chevaux... et à ce titre, je suis le moniteur équestre des soldats.

     - P’tit Louis Muller, meunier, et boulanger du village !

     - Clovis Hune, éleveur de volailles...

     - Paul Angst, abbé... Je suis le curé de la paroisse.

     - Michel Wald, bûcheron-menuisier !

     - Pierrot Stein, et mon frère Claude... Nous sommes tous deux cantonniers.

     - Fernand Bauer, fermier.

     - Claude Kaas, l'apothicaire.

     - Alvin Koch, le boucher.

     - Georges Hair, le barbier du village.

     - Et moi, Denis Pepin, le rémouleur. 

     Serge Lemas remercie tous les notables, puis demande :

     - Et ces fameux soldats ?

     - Je les laisse se présenter !

     Chacun leur tour, les garçons entrent dans la salle, nus, l’arc et le carquois en bandoulière, se présentent, puis ressortent.

     - Je suis Dillon d’Ortega, le maître d’armes, l'instructeur des soldats.

     - Alix Holz, fils de Guillaume, le bûcheron de Tenquin ; j'ai quinze ans.

     - Xavier Stamm, fils de Jean-Louis, l’aubergiste de Laudrefang ; quinze ans moi aussi.

     - Charles Kauf, j'ai seize ans. Je suis le fils de Vivien ici présent... Bonjour papa !

     - Achille Gouvy, fils d’Émile, le forgeron de Hombourg. seize ans.

     - Armand Capes, fils de Roger, le maraîcher de Tenquin. seize ans.

     - Le Borgne Bauer, seize ans, fils de notre fermier Fernand.

     - François Bauer, dix sept ans, son frère.

     Et François et le Borgne font un petit signe à leur père.

     - Gabin Fleich, dix sept ans, fils de Damien le boucher, ici présent. Il salue son père.

     - Hugues Schaff, dix huit ans fils de Richard l’éleveur, ici présent. Lui aussi salue son père, et sourit à sa sœur.

     - Joseph Brett, dix huit ans, fils de Louis l’ébéniste de Laudrefang.

     Serge Lemas est impressionné... Si jeunes, et déjà si pleins d’assurance virile !

     « Messieurs, dit Serge Lemas, je vous félicite pour votre maîtrise du combat de ce matin. Sachez que vous avez permis de débarrasser la région d’un véritable fléau ! Vous êtes des héros ! » Il confirme que les brigands condamnés sont en route pour le bagne de Deux-Ponts, sous bonne garde.

     « Permettez-moi maintenant de me présenter à mon tour : je suis Serge Lemas, le bourgmestre de la cité de Naborum. Et les notables qui m’accompagnent vont se présenter eux aussi ...

     - Benoit Krier... Je suis médecin.

     - Emmanuel Frisch, le banquier de Naborum.

     - Marc Martin, orfèvre.

     - Aimé Maigret... C'est moi le chef de la police !

     -Damien Fleich, le boucher.

     -Richard Schaff, l’éleveur.

     -Vivien Kauf, commerçant.

     - Cyrille Jacques, abbé, curé de Naborum...

     - Et moi enfin, Bertrand Schuss, l’apothicaire.

     - Bienvenue à vous tous ! Répond Jacou. Nous allons lever en chœur le verre de célébration que vont nous servir ces deux jeunes filles : Ariston, la fille de Robert le forgeron, ici présent, et Nadège, la fille de Richard Schaff, ici présent. »

     Richard est épaté de voir sa fille si pimpante, en si bonne forme... et toute nue. Il ne l’avait pas vu nue depuis bien longtemps ! Quand elle lui apporte son verre, toute souriante, il la complimente :

     « Nadège, je suis vraiment fier que tu sois devenue une aussi belle femme ! »

     Les invités sont un peu gênés de voir ces jeunes créatures nues. La plupart connaissent Nadège, la fille de Carole de Saint-Saëns, mais ne s’attendaient pas à cela ! Nadège, nue devant eux ! Jacou leur assure que maintenant, à Durandalem, la nudité est devenue banale, et que tout le monde s’en accommode...

     Tous lèvent leur verre à l’avenir des deux cités.

     Les discussions s’engagent, et c'est la nudité qui est au cœur de ces discussions. L’abbé Cyrille demande à notre curé Paul si cela n’est pas contraire à la religion. Et Paul, tout frais converti, lui ressort la fameuse formule de Jacou qui l'avait convaincu : « Je ne la cache pas, tel Jésus sur la croix, je montre l’image de Dieu ! » Cyrille acquiesce : « C’est ma foi vrai ! Je n'y avais jamais songé... »

     Richard demande à sa fille quand elle rentrera. Elle lui répond qu’elle se sent bien ici. Elle avoue toutefois que ses parents lui manquent quand même un peu ! Richard, ému, lui dit alors qu’elle peut rester aussi longtemps qu’elle le voudra. La maison est bien calme, sans les enfants. Mais sa mère viendra la voir cette semaine, c'est promis.

La délégation de Naborum

 

  •  Le matin, à l’école…

 

    Jacou donne ses instructions aux soldats : « Cet après-midi, vous accueillerez la délégation de Naborum. Vous serez nus, avec vos arcs. Je serai avec vous, vêtu.  Je prendrai un cheval chez Émile, je me déshabillerai à l’auberge. Vous nous accompagnerez jusqu’à l’auberge, et vous vous occuperez de leurs chevaux. Vous, les gardes, dès la fin du repas, vous vous posterez sur le chemin, à l’orée du bois, équipés de vos arcs et de vos épées. Mais comme vous serez en dehors de la commune, vous resterez habillés, Quand la délégation sera là, vous rejoindrez derrière eux l’entrée du village, et vous attendrez leur départ. À ce moment, vous pourrez vous déshabiller. Quiconque voudra rentrer dans le village devra expliquer le motif de sa venue, et l’un d’entre vous devra l'accompagner. Si c’est clair pour tout le monde, nous pouvons passer à table ! »

     Pendant le repas, les jumelles dévoilent le nouvel emblème de Durandalem : une tête de lion dorée surmontée de deux flèches en croix, avec deux épées croisées dessous. « Ces blasons sont brodés sur les tenues des gardes. C'est la première image que verra la délégation, dit Jacou. Anatole, tu vas dresser un grand mât au coin du portail de l’école, et tu y accrocheras cet emblème ! »

     Dillon est de retour. Des lingots d’or refroidissent. Jacou lui dit de les emmener pour les montrer aux Naboriens !

     « Les filles, vous vous occupez des bûcherons. Une fois qu’ils auront mangé, ils pourront aller expérimenter leur nouveau pouvoir dans la colline, à la mine. Dites-leur qu’ils peuvent y aller nus. Cela leur plaira ! Et bien sûr, donnez-leur la potion. Nous allons maintenant nous préparer. Tous à la douche ! Les gardes, vos tenues vous attendent à la buanderie ! Il est possible que nous venions avec la délégation pour visiter l’école. Je compte sur vous pour leur réserver le meilleur accueil, les filles ! Anatole, tu prévois bien sûr une bonne chaleur dans la salle de sudation, ainsi que dans le bain de kaolin. 

     - Pas de souci, Jacou, j'y veillerai ! »

     Et une fois prêts, ils boivent tous une bonne rasade de potion.  Une démonstration sera peut-être présentée ! Les voilà partis pour l’entrée du village.

     Les maçons retournent à leur ouvrage, ils auront fini de monter les pierres ce soir. Demain, il faudra installer les linteaux sur les fenêtres et les portes, et le plancher du premier étage.

 

  • Les notables aux douches

 

     Puis Jacou leur propose de visiter les douches. Toute la troupe arrive au bâtiment. Dans le couloir, Jacou présente le gérant.

     « Voici Joël Wasch, il va vous montrer comment cela fonctionne. »

     Joël explique alors le principe, la cuve chauffée par une chaudière à l'extérieur, les manettes d’eau chaude et froide, le chauffage par les conduits qui partent de la cheminée… 

     « Je vous engage à essayer, je vous donne des serviettes. Et vous pourrez sécher vos cheveux devant la chaleur de l'âtre ! »

     L’abbé Cyrille entre dans une cabine, ce que font aussi Serge Lemas, Benoît Krier, Aimé Maigret, Bertrand Schuss, et Marc Martin.

     Les autres remarquent que l’on n’entend rien, c'est bien insonorisé. Joël leur montre le système permettant de voir l’eau couler, et les miroirs que lui seul peut ouvrir pour voir l’intérieur de la douche, s’il y a un problème.

     L’abbé Cyrille ressort de la douche, nu. Tout le monde sourit de voir ce petit bonhomme de cinq pieds, velu, les cheveux grisés par ses cinquante ans, un pubis encore noir de poils. Ils ne l’avaient jamais vu qu’en chasuble ! Joël prend ses habits, les pose près de la cheminée, et nettoie la cabine. Bientôt deux autres places se libèrent.

      Serge Lemas, quarante cinq ans, sort enroulé dans la serviette. Voyant son curé nu, il ôte la serviette et vient se sécher les poils pubiens devant l’âtre. C'est un homme grand, six pieds quatre pouces, blond, un corps musclé, son pubis garni de poils blonds frisés.

     Benoit Krier, le médecin, est d’accord avec la méthode hygiéniste de Jacou. Il sort nu lui aussi. C’est un homme brun de six pieds, âgé de cinquante ans. Un corps fin peu musclé, une toison brune épaisse qui descend sur son sexe. Joël prend leurs habits, et nettoie les deux douches.

     Aimé Maigret sort à son tour. Il s’est rhabillé, mais voyant les autres, nus, il se redéshabille prestement. C’est un homme blond costaud, de cinquante ans, six pieds deux pouces. Son corps puissant est marqué de cicatrices, témoins des combats qu’il a dû livrer dans sa vie pour faire respecter la loi. Son pénis est en partie masqué par la pilosité dorée de son bas-ventre.

     Les autres, attendant leur tour, se déshabillent dans le couloir, pendant que Joël nettoie la quatrième douche.

     Emmanuel Frisch est un homme de trente neuf ans, les cheveux noirs, de six pieds deux pouces. Son corps velu est bien musclé. Une toison noire et drue surplombe et cache en partie son appareil.

     Damien Fleich est un homme brun de trente neuf ans, de cinq pieds cinq pouces. De gros pectoraux et des bras puissants, une toison brune courte.

     Richard Schaff est un grand homme de quarante ans, six pieds six pouces. Une chevelure rousse, un poitrail velu, une toison rousse en bataille.

     Vivien Kauf est un petit homme blond de cinq pieds cinq pouces, trente cinq ans, fin.

     Marc Martin sort à son tour, vêtu, mais lui aussi se redéshabille aussitôt ! Âgé de quarante trois ans, roux, six pieds six pouces, et une toison rousse.

     Le dernier, Bertrand Schuss, cinquante ans, ressort enfin, nu. il a mouillé ses habits ! C’est un homme petit, cinq pieds deux pouces, roux, bien velu, le poitrail en moumoute, une toison rousse abondante.

     Joël invite les quatre restants, Emmanuel Frisch, Damien Fleich, Richard Schaff, et Vivien Kauf à aller se doucher, et propose une tunique à Bertrand, le temps que ses habits sèchent. Mais Bertrand préfère rester nu lui aussi.

      Les six douchés attendent les autres, en discutant sur la nudité en commun. Serge Lemas trouve que cela rapproche vraiment les gens ! Et l'on plaisante sur le qu’en-dira-t-on à Naborum, quand les gens sauront tout cela...

    Jacou serait ravi qu'ils restent nus ! Les derniers sortent, et Jacou leur propose d'aller visiter l’école.

     « Ce n’est pas loin, on peut s'y rendre à pied, et nus si vous voulez ! On passe d'abord boire un canon chez Child, et on y va ! » Tout le monde est d’accord. Et c'est tout nus que les notables entrent chez Child. Un Child étonné et ravi de les voir ainsi, comme tous les villageois qui sont restés et qui applaudissent les naboriens nus.

« Je vais vous faire goûter une spécialité du Fernand ! » et ils trinquent aux douches de Durandalem.

     L’abbé Paul, en voyant nu l'abbé Cyrille, le félicite : 

     « Eh oui, Dieu aime ses ouailles, il leur permet de vivre nu ! » Lui qui le matin même, criait encore au blasphème... Décidément, la nudité ouvre les esprits !

     Jacou annonce aux notables de Durandalem que leurs hôtes montent visiter l’école, et qu’ils rentreront ensuite directement à Naborum. Alors tous les villageois leur font leurs adieux, les mains se serrent…Il dit à Émile qu’il peut récupérer son cheval, et dehors, il demande aux soldats de les suivre, avec les chevaux, et de récupérer leurs habits chez Joël.

      Ils repartent donc à pied, toujours nus, vers l’école, visitant le village par la même occasion.

     Devant l’école, ils assistent à un spectacle inouï. Les maçons, nus, font voler les pierres, qui se posent d’elles-mêmes les unes à côté des autres !

     « Mais quel est ce prodige ? »  demande Serge Lemas.  Jacou lui répond que c’est une des aptitudes du corps humain, de pouvoir déplacer des objets par la seule force de la pensée, mais que cela demande une initiation spécifique. Les Naboriens admiratifs trouvent cela incroyable !

     À l’entrée du village, les gardes arrêtent un cavalier. Il s’agit de Georges Claudius, de retour de Mettis. Les gardes se sont rhabillés, et lui racontent les derniers évènements, la délégation de Naborum dans le village, d’où leur présence à l’entrée. Ils lui disent qu’ils sont à l’auberge, ou peut-être déjà à l’école. Georges alors passe devant l’auberge. N’y voyant pas les chevaux, il pousse jusqu’à l’école, où ses collègues l’accueillent. Il est étonné d’avoir vu des gens se promener nus devant l’auberge, et de voir les maçons nus eux aussi. Mais il est content d’être enfin arrivé. Dix lieues, c’est fatigant, et son cheval est fatigué lui aussi. Les maçons ont fini, plus de pierres. Anatole leur ouvre le portail, et ils rentrent dans l’enceinte, en même temps que Georges et son cheval.

 

  • La visite de l’école

 

    Dans l’après-midi, quand la délégation arrive, Anatole ouvre le portail. L’emblème de Durandalem flotte en haut du mât. Jacou dit aux notables : « Voici Anatole, notre concierge, et maître des chaudières ! »

     Puis il les emmène visiter le bâtiment. Les chaudières, le générateur de vapeur, la buanderie avec sa machine à laver, et surtout... « Josiane et Josette, nos buandières ! »

     Serge Lemas les reconnaît : « Mais vous étiez au service du comte de Créhange, n’est-ce pas ? Il a fait beaucoup de tort à la cité...  J’ai aussi reconnu Gaël et Joël. Je suis heureux que vous soyez ici ! »

      Ils sont éblouis par la nudité des cousines. Jusqu’à présent, ils n’avaient vu pratiquement que des hommes nus !

      Puis ils montent à l’étage. « Voici Marianne et Mariette, les filles de Michel, le bûcheron. Ce sont nos masseuses attitrées. Mais toutes les filles sont expertes en massages, et même nos soldats. Les Naboriens sont de plus en plus éblouis par ces beautés nues.

     - Ici, c’est notre grande salle. On y mange, on y travaille, et parfois on y fait la fête ! Et voici l’office, et nos cuisinières, Manon, la fille de Child, et Julie, de Saint Louisbourg.  Les filles leur montrent leurs dernières acquisitions :

    - Une chambre froide, où l'on peut faire de la glace même en été, et le lave-vaisselle, qui évite de laver à la main les quarante outils et assiettes de chaque repas ! 

     - Voici mon cabinet, et voici Chantal, de Laudrefang, mon assistante, une érudite botaniste qui a beaucoup apporté à la science. C'est à elle, notamment, que nous devons ce que vous avez vu dehors avec les pierres ! 

       Maintenant, je vous invite à une sudation. Les soldats y sont déjà. Cela fait partie de notre hygiène de vie. Entrez, et asseyez-vous ! »

     Ils pénètrent dans la salle. Il y fait une chaleur brûlante au premier abord. Jacou leur explique que c’est pour éliminer les toxines de notre corps, qui sont extirpées par la sueur. Au bout d’un bon quart d’heure, les notables sont en nage. Jacou les invite à la douche, qu’ils apprécient grandement. Puis il leur propose le bain de kaolin qui fera du bien à leurs articulations. Ils y pénètrent tous, le bain est à la limite de déborder. Ils se sentent comme en apesanteur, leurs corps ne pèsent plus rien, ils sont aux anges !

     « Je vous emmène vous faire masser par nos soldats ! »  Après la douche pour se débarrasser de l’argile, ils vont dans la salle de massage. Les soldats sont là.

 

     Une fois installés dans la salle de massage, chacun œuvre sur un corps. Alix s’occupe de Cyrille, Hugues de Serge, Xavier de Benoît, Charles d’Aimé, Achille d’Emanuel, Armand de Damien, Le Borgne de Richard, François de Vivien, Gabin de Marc, et Joseph de Bertrand.

      A grand renfort de pommade apaisante, ils massent le dos, les bras les jambes, puis retournent les hommes sur le dos, et masse le poitrail le ventre, le bas-ventre…

 Les notables sont sidérés de ce traitement, ils ne pensaient pas que cette journée se passerait comme cela !

      Jacou les invite au coin des boissons, où ils dégustent une potion qui les met en pleine forme ! Pendant qu’ils sirotent, ils voient passer les maçons et les bûcherons.

     « Voici nos maçons, que vous avez vu à l’œuvre en arrivant. Ils viennent de Mettis, et habitent à l’école le temps des travaux.  Il salue Georges, de retour, qui lui dit avoir trouvé des personnes à embaucher, elles arriveront demain. Puis il présente les bûcherons.

- Ce sont nos mineurs, qui exploitent la veine d’or que nous avons trouvée. » Dillon leur montre alors trois lingots de cinquante livres. Les notables écarquillent les yeux. ils n’avaient jamais vu autant d’or !

      Marc Martin, l’orfèvre dit :

     « C’est de l’or, et du plus pur ! Il y en a pour une fortune...

     - Le village de Durandalem vous offre ces lingots ! faites-en bon usage ! » Serge Lemas, le bourgmestre, ne sait comment remercier Jacou, les soldats, le village…

      « Je ne trouve pas les mots pour dire combien cette journée fut magnifique ! Mais il est temps pour nous de prendre congé, Nous voudrions créer, près du lac d’Oderfang, un centre de bien-être. Avec ce que nous avons vu aujourd’hui, ce sera un centre nudiste, c’est tellement bien ! Nous aurons besoin de vos conseils et de vos ingénieurs pour le projet. 

     - Et pour installer des douches en ville, pour en faire profiter toute la population !  rajoute Benoît Krier, le médecin, complétement acquis à l’hygiénisme de Jacou.

     - Vos chevaux sont dans l’enceinte, vos habits sont chez les buandières, elles vont vous aider à les revêtir. »

     Les dix notables, en pleine forme, prennent congé des soldats et de Jacou. Et une fois qu’Anatole leur a ouvert le portail, ils repartent à Naborum.

     Quelque temps plus tard, les gardes sont de retour, et une grande table est dressée. Georges raconte son voyage à Mettis.

      « J’ai trouvé une famille de trois frères, les frères Martinet, avec chacun une épouse et un grand fils de dix huit et dix neuf ans. Ils vivaient dans un taudis au bord de la rivière. Les frères travaillaient dans une carrière qui a fermé, ils seront de bons mineurs ! Et les fils sont aguerris. Ils étaient élèves de Jean d’Ortega avant qu’il ne quitte Mettis, ils seront fiers d’être des gardes de Durandalem !

      - Ah bon ! Jean d’Ortega a quitté Mettis ?  demande Jacou.

      - Oui, il est maintenant chef de la Garde du roi, et l’a rejoint. »

      - Il y a aussi les Wilkinson, une famille de trois enfants d’une vingtaine d’années, avec leur mère, deux sœurs et un frère. Ils sont d’origine viking, de vraies forces de la nature. Eux aussi viendront demain.

      - Tu as bien travaillé, Georges...  Bravo ! »

    Après le repas, les bûcherons-mineurs retournent à l’auberge.

     Les notables quittent l’école. À l’entrée du village, ils s’arrêtent pour saluer les gardes qui ont si bien veillé sur eux, et repartent par le chemin. Les gardes alors, nus, reviennent à l’école, mais en passant d’abord écluser quelques canons chez Child. Ils y apprennent que ces bourgeois de Naborum ont succombé à l’attrait de la nudité !  Puis ils remontent à l’école. Une sudation leur fera du bien, ils sont restés au soleil tout l’après-midi.

Les nouvelles embauches

 

     Jacou est descendu prévenir Child de l’arrivée de nouveaux habitants, futurs embauchés, qu’il devra héberger un temps, jusqu’à la construction de leurs logements. Il constate que tôt le matin, personne n’est nu, à part Gaël, Joël et Hantz, qui déjeunent à l’auberge. Il faut dire que ce matin, il fait relativement frais.  Cela semble annoncer de la pluie. Elle serait la bienvenue : le débit de la cascade est plus faible, et les réserves d’eau sont loin d'être pleines...

     « Oui, Child, trois familles de trois personnes et une famille de quatre arrivent de Mettis ce matin. Il y a aussi ceux de Naborum, que tu as vus samedi, qui ne devraient pas tarder à arriver. Eux, tu n'auras pas à les héberger, sauf si tu as de la place. Tu les enverras tous à l’école. Je vais aussi garder Pénélope à l’école. Avec la nouvelle chambre froide, elles peuvent préparer plus de repas. cela va soulager Berthe et Esther ! Tu livreras encore aujourd’hui, le temps qu’on s’organise à l’école. »

     Pendant que Jacou est parti prévenir Child, les maçons sortent de l'école construire un abri, devant le bâtiment en construction. Il va bientôt pleuvoir. Ils vont tranquillement attendre les pierres.

     Quant aux bûcherons - ou plutôt mineurs, c’est leur nouveau métier - ils vont dans la colline.  Ils abattent d'autres arbres. Cela dégagera le terrain derrière les murailles, et cela fera du bois pour les constructions.

     Voilà Jacou de retour à l'école. Il était temps, il commence à pleuvoir.

     Au bâtiment communal, Joël prépare les douches. Depuis hier, elles sont gratuites pour les habitants du village. Les bigotes en profitent. Il n’est même pas neuf heures, et elles attendent déjà l’ouverture. Joël décide alors de les faire rentrer. Quand il leur ouvre tout nu, elles font une drôle de tête ! Le curé les avait pourtant prévenues, il a fait tout un sermon à la messe. Joël leur dit que leur cher abbé a changé de discours, et que maintenant, lui aussi, il se montre nu. Elle n'en reviennent pas ! Elles entrent dans deux cabines, avec leur serviettes.

     Elles ressortent de la bâtisse juste quand la pluie redouble.

     « Ah, ça valait bien la peine qu’on se sèche ! »  Et elles courent vite se mettre à l’abri.

 

Les jeunes Naboriens

 

     Peu de temps après, une calèche arrive à l’auberge. Ce sont les jeunes gens de Naborum, Paul Frisch, Jacques Martin, Albert et Georgette Fart, et Pénélope Field. Ils se sont un peu mouillés en arrivant. Comme ils n’ont pas eu le temps de prendre un petit déjeuner, Child leur en apporte un copieux pour les réconforter.

     « Je vais vous informer de nos nouvelles lois sur la nudité... Maintenant, partout dans le village, chacun est libre d'être nu ou non, comme ça lui plait. Mais je dois vous préciser que la nudité est recommandée partout, et qu'à l’école, la nudité est obligatoire !  Je vous propose de prendre d'abord une douche. Ça vous réchauffera, et vos habits pourront sécher. Puis vous irez à l’école, au bout du village. S’il pleut toujours, je vous donnerai des capes. »

     Les voilà donc aux douches. Ils saluent amicalement Joël. Depuis leur enterrement de vie de célibataire il y a quelques jours, eux et lui se connaissent ! Paul et Georgette vont dans une cabine, Jacques et Pénélope dans une autre, et Albert dans une troisième.

     Deux charrettes de pierres arrivent de Tenquin. Gaël dit aux livreurs d’aller au bout du village, là où les maçons les attendent, bien au sec sous l'abri qu'ils se sont construit. Quand ils voient que les charretiers sont tout trempés, les maçons leur font de la place sous l'abri, puis déchargent les charrettes. De leur abri, les charretiers regardent les maçons au travail, ahuris par ce qu’ils voient... Les pierres sortent toutes seules des charrettes, et vont sagement se mettre en tas à côté. En cinq minutes, les charrettes sont vides ! Les maçons disent aux livreurs d’aller à l’auberge. Là-bas, ils pourront prendre une douche chaude et se sécher, en attendant que la pluie cesse.

     Les voici à l’auberge. Avant d'entrer, ils mettent les chevaux à l’abri sous le hangar d'à côté. Gaël, nu, les emmène aussitôt aux douches. Joël les reçoit, nu lui aussi, et cela les étonne. La douche bien chaude les réconforte. Comme leurs habits sont trempés, ils ressortent drapés dans leurs serviettes. Les Naboriens, eux, sont déjà ressortis des douches. Joël songe en souriant qu’aujourd’hui, ils n’ont pas dû batifoler...  Il dit aux charretiers qu’ils peuvent profiter de la cheminée, nus s’il le veulent, c'est autorisé dans le village. Il prend leurs habits et les suspend sur une barre qu’il vient d’installer près de la cheminée.  Les autres clients qui viendront auront sans doute leurs habits trempés, eux aussi.

     « Je vous donne des tuniques, si vous voulez. Ce matin, ce n’est pas le temps idéal pour se balader nu ! »

     Tandis qu'il nettoie les cabines utilisées, les charretiers enfilent les tuniques. En arrivant à l’auberge, ils les retirent...  Ils se sentent si bien, nus ! 

     « Nous nous appelons Gilbert et Robert Gotsch, nous sommes jumeaux. Nous sommes venus de Tenquin livrer des pierres aux maçons. » Ce sont deux gaillards de quarante ans, six pieds cinq pouces, blonds, un corps musclé sans poil, une toison à peine visible.

 

Les Wilkinson

 

     Une autre calèche arrive, avec quatre personnes, trois femmes et un homme. Eux aussi sont bien mouillés, malgré la capote de la calèche. Child, nu, leur sert une boisson chaude.

     « Vous êtes bien Child ? demande le garçon. Nous venons à Durandalem pour trouver du travail, c'est un certain Georges qui nous a dit de venir. Nous sommes les Wilkinson. Voici ma mère, Hilde, et mes sœurs Helga et Gretel. Moi je me nomme Axell. 

     Il ajoute, voyant Gaël et les deux charretiers nus :

      Vous êtes toujours nus comme ça, à l’auberge ?

     - À Durandalem, la nudité est normale, mais chacun peut faire comme bon lui semble. Oui, je suis bien Child. Nous sommes au courant de votre venue...  Effectivement, il y a du travail pour vous ! Je vous propose d’aller d'abord prendre une douche à côté, puis vous irez à l’école, au bout du village, Jacou vous y attend. S’il pleut encore, je vous donnerai des capes, sinon vous pouvez y aller nus. Gaël va vous emmener aux douches. »

     Ne sachant pas de quoi il s’agit, ils suivent Gaël, qui les emmène chez Joël. En entrant, ils voient les jeunes Naboriens, nus devant la cheminée.

     « Bienvenue, dit Joël. Vous êtes, vous aussi, des nouveaux embauchés ? Je vous explique les douches. Vous me donnerez vos habits, je les ferai sécher, je vous donnerai des tuniques. »

     Les Wilkinson se déshabillent avant de rentrer dans les cabines. La nudité n’est pas un problème dans leur culture. Ils apprécient cette eau bien chaude qui les réchauffe, et ressortent nus, en se séchant.

     Hilde Wilkinson est une grande femme rousse de six pieds dix pouces, de quarante cinq ans. Un corps bien musclé avec une poitrine proéminente, de gros tétons pointus au bout de seins ronds. Sa toison rousse est abondante, elle a des cuisses fermes et musclées, de bons mollets et des grands pieds.

     Helga est rousse, âgée de vingt cinq ans, de même taille que sa mère. Elle aussi avec des seins ronds bien accrochés, un corps musclé et des tétons pointus, mais une toison coupée courte, dévoilant l’entrejambe.

     Gretel a vingt trois ans, elle est légèrement plus petite, six pieds huit pouces, avec le même corps que sa sœur et sa mère.

     Axell est un grand roux de vingt ans, de sept pieds. Un corps très musclé lui aussi. Pas très poilu, mis à part une toison rousse très abondante, mais qui ne parvient pas à cacher son membre viril.  Et lui aussi a de grands pieds.

      Ils ressortent ravis, ça leur a fait du bien, cette douche ! Ils se sèchent devant la cheminée, Les jeunes Naboriens se sont un peu poussés pour les laisser profiter de la chaleur.  Ils sont impressionnés par leur taille.

     La pluie a cessé. Le soleil brille de tout son éclat sur le village, que l’évaporation fait fumer de toutes parts. Joël demande aux Wilkinson s’ils veulent profiter de ce beau soleil pour monter nus à l’école. ils acceptent volontiers. Leurs habits, une fois secs, leur seront portés à l’école.

     Et voilà les neuf nouveaux embauchés en marche vers l’école, sous les regards curieux des habitants, qui pour la plupart sont sortis nus au soleil.

     Les charretiers prennent congé. Leurs habits sont secs, ils se rhabillent. Ils sont ravis de leur passage à Durandalem. Ils reviendront demain et prendront encore une douche, promettent-ils. Même s’il ne pleut pas !

 

 

Les Martinet

 

      Les charretiers croisent une calèche remplie de monde. La calèche s’arrête chez Child. Six hommes et trois femmes en descendent, trempés jusqu’aux os. Ils sont surpris de voir tout le monde nu...Child, Gaël, et aussi Hantz, avec son bras en écharpe.

     « Nous venons de Mettis, pour trouver du travail ici, dit le plus vieux. Comme vous voyez, on a subi l’averse sur le chemin, nous voilà bien mouillés ! »

     Child leur propose d’aller aux douches pour se réchauffer. Ils suivent Gaël et sont accueillis par Joël, qui a fini de nettoyer les douches et peut de nouveau recevoir du monde ! Il leur explique le fonctionnement, leur dit de lui donner leurs habits mouillés, il les mettra à sécher, et leur donne des serviettes pour sortir des douches. Il leur fournira des tuniques en attendant. Mais là, neuf d’un coup !

     « Je n’ai que six cabines. 

     - Pas de soucis, nous sommes en couple ! » Et les trois couples entrent dans trois douches, les trois jeunes dans les trois autres.

     En sortant, ils sont réchauffés. Et enveloppés dans leurs serviettes, ils se placent autour de l’âtre que Joël vient de charger de bois, et qui rayonne beaucoup de chaleur.

     « Comment se fait-il que vous soyez tous nus ? » demande le plus vieux des hommes. Joël leur explique la loi de Durandalem, et la philosophie hygiéniste de Jacou. 

     « Vous êtes venu chercher du travail ? Autant que vous le sachiez, vous travaillerez nus, toutes et tous ! 

     Le plus vieux dit :

- Oui, nous sommes les frères Martinet. Je suis Bruno, voici mon épouse Fleur, et mon fils Denis. Mon frère René, son épouse Delphine, et leur fils André. Et enfin mon frère David, son épouse Alice, et leur fils Roland. Nous n’avons pas l’habitude de nous montrer nus, mais puisque c'est permis, retirons nos serviettes ! »

     Bruno Martinet a quarante quatre ans. C’est un homme costaud de six pieds neuf pouces, brun, avec un corps velu et une toison dense.

     Son épouse Fleur, quarante ans, est une grande femme blonde, de six pieds six pouces. Des gros seins avec des gros tétons, une toison blonde taillée, et de longues jambes qui partent d’un fessier tout rond.

     Son fils Denis, dix neuf ans, est grand, blond, six pieds neuf pouces, des bras puissants et des pectoraux bien fournis, pas de poil et le pubis rasé.

     René Martinet ressemble bien à son frère, même taille, avec deux ans de moins. Quarante deux ans, brun lui aussi, tout aussi velu.

     Sa femme Delphine, quarante ans, est une grande brune de six pieds cinq pouces, une belle poitrine et un pubis taillé, des jambes bien en chair surmontées de grosses fesses.

     André, dix neuf ans, est la copie conforme de Denis, mais en brun, et il est velu comme son père.

     David Martinet a quarante ans, il est roux, sinon c’est le même corps que ses frères.

     Alice, son épouse de trente neuf ans, est une grande rousse de six pieds six pouces, des seins en pointe avec des tétons tout ronds, une toison rousse taillée, de grosses fesses et de belles cuisses, sur des jambes fines.

     Roland a dix huit ans. Il est roux, très velu, sept pieds, des pectoraux couverts de poils, une toison rousse très drue et ample, mais qui ne cache pas son membre viril.

     Une fois qu'ils sont bien secs, Joël leur dit de monter à l’école, leurs habits suivront. Ils décident de rester nus, et ils y vont.

     Avant midi, Child et Gaël, accompagnés de Hantz qui intègre l’école des gardes, montent à l’école emmener les repas que Berthe et Esther ont préparés.

 

     À l’auberge, c’est l’heure de l’apéritif !

     Michel et moi sommes là, nus bien sûr. Nous avons fini de confectionner le portail Ouest, nous le monterons cet après-midi. Ce matin, Esther a surmonté ses réticences, elle est venue avec Ariston et Nadège, et toutes les trois sont nues ! Bravo Esther ! Et Benami les suit, nu derrière… Du coup, Berthe s’y est mise aussi.

     Alvin est là avec Elvire et Judith, tous nus. Ils attendent Roger, qui revient de Meisenthal. Le voilà justement, tout étonné de voir tant de gens qui se baladent à poil dans le village ! En arrivant, voyant son père, sa mère et sa sœur nus, il croit rêver. Judith, nue, lui explique les nouvelles lois du village, depuis l’attaque d'hier matin où les soldats sont allés combattre nus !    Roger informe Michel :  les vitres sont en route, elle arriveront demain. Quant aux ferrailles - comme il appelle les tuyaux et autres pommeaux et tôles de Mousson - il en arrivera encore aujourd’hui, me dit-il.

     Maintenant, il veut prendre une bonne douche ! Joël lui signale qu’il va fermer, mais qu’il peut, en se dépêchant… Roger se défait de ses habits encore humides de la rincée qu’il a pris ce matin sur la route, et se colle sous l’eau bien chaude. Puis, se séchant en route, il revient nu avec Joël qui a fermé les douches.

 

  • A l’école…

    

     Les gardes et les soldats prennent des cours de sciences, dispensés par Chantal assistée de Dillon.

     La pluie a cessé. La cloche retentit, Anatole va ouvrir.

     Tout un groupe de personnes nues attendait devant le portail. 

     « Nous venons voir Jacou, c'est pour l’embauche ! »

     Il les fait rentrer dans l’enceinte et demande mentalement à Jacou de venir.

     Quand Jacou voit ces gens souriants et nus, il leur dit : « Bienvenue à l’école de Durandalem ! Je suis heureux de vous voir, toutes et tous, déjà nus ! C’est un bon début ! Je suis Jacou Artz, le maître de l’école. Voici Anatole Brett, le concierge. Pouvez-vous vous présenter ? »

     - Paul Frisch, de Naborum, je viens pour un travail de garde.

     - Jacques Martin, de Naborum, pour être garde aussi.

     - Albert Fart, de Naborum aussi, garde aussi.

     - Georgette Fart, de Naborum, garde.

     - Pénélope Field, de Naborum, pour être cuisinière.

     - Hilde Wilkinson, de Mettis, sans emploi.

     - Helga Wilkinson, de Mettis, garde.

     - Gretel Wilkinson, de Mettis, garde.

     - Axell Wilkinson, de Mettis, mineur.

     - Bien ! Les gardes, vous attendez un moment, je vous envoie Dillon, le chef instructeur.

     - Hilde, la cuisine, ça te plairait, comme travail ?

     - Oh oui, j’aime faire la cuisine !

     - Alors, toi et Pénélope, vous me suivez. Et toi, Axell, tu vas aller avec Anatole.

     Il monte avec les femmes à l’office, et fait les présentations : « Hilde Wilkinson, Pénélope Field, Voici Manon Germain et Julie Klein. Manon, voici des renforts pour la cuisine, vous allez pouvoir faire tous les repas ici ! »

      - Dillon, les nouveaux gardes sont arrivés.

      - Je vais les chercher ! »

     Et il revient avec les nouvelles recrues, trois garçons et trois filles. Les gardes sont enchantés d’accueillir les nouveaux... et surtout les nouvelles, qui en imposent par leurs carrures ! Il demande aux jumelles de venir. « Voici Marianne et Mariette, qui vont prendre vos mesures pour vous faire des habits de gardes. Vous serez nus la plupart du temps, mais il y aura des circonstances où il faudra vous habiller ! Vous allez faire les présentations, vous donnerez votre âge. 

     - Joseph Spohr, vingt trois ans, de Lingen.

     - Bernard Spohr, vingt trois ans, de Lingen.

     - Benoit Spohr, vingt deux ans, de Lingen.

     - Stéphane Spohr, vingt-et-un ans, de Lingen.

     - Pierre Spohr, vingt ans, de Lingen.

     - Paul Spohr, vingt ans, de Lingen.

     - Paul Frisch, dix huit ans, de Naborum.

     - Jacques Martin, vingt deux ans, de Naborum.

     - Albert Fart, vingt-et-un ans, de Naborum.

     - Georgette Fart, vingt deux ans, de Naborum.

     - Helga Wilkinson, vingt cinq ans, de Mettis.

     -Gretel Wilkinson, vingt trois ans, de Mettis. » 

     Renseignements pris, Dillon est content de savoir qu’ils savent tous lire, écrire et compter.    « Bien, c’est parfait ! »

     « Nous allons dehors nous entraîner au tir à l’arc. Ceux ou celles qui ne savent pas vont apprendre ! »

     Anatole emmène Axell à la chaufferie.

     « J’aurai besoin d’aide parfois, tu pourras me donner un coup de main !

     - Volontiers ! » Et Anatole lui explique tout le système de chaufferie, de vapeur, les machines, la chambre froide… Axell est épaté par cette technologie.

     La cloche retentit à nouveau. Anatole va ouvrir, ce sont les Martinet.

     Ils se présentent à Jacou, qui est descendu.

     « Nous sommes les frères Martinet, nous sommes des mineurs. Voici nos épouses, et nos fils qui veulent être gardes.

     Bruno Martinet quarante quatre ans, mineur ; Fleur, quarante ans

     René Martinet, quarante deux ans, mineur ; Delphine, quarante ans

     David Martinet, quarante ans, mineur ; Alice trente neuf ans

     Denis martinet, dix neuf ans, garde

     André Martinet, dix neuf ans, garde

     Roland Martinet, dix huit ans, garde

     - Très bien. Denis, Roland et André, Marianne et Mariette vont venir prendre vos mesures pour des habits de garde. Vous irez ensuite derrière le bâtiment. Les gardes sont à l’entraînement. Vous vous présenterez à Dillon. 

     - Dillon d’Ortega ? Demande Denis.

     - Oui, lui-même ! Vous le connaissez ? 

     - On était des élèves de Jean d’Ortega, son père !

     - Alors il sera content de vous voir ! »

     Une fois les mesures prises, ils vont derrière le bâtiment, et en effet, Dillon est très heureux de les revoir ! Ce sont déjà de bons archers ! Ils se présentent à nouveau, et intègrent le groupe.

     « Bruno, René et David, les mineurs vont revenir pour manger, vous vous présenterez à nouveau. »

     « Mesdames Martinet, voulez-vous un emploi ? »

     - Bien sûr ! que pouvons-nous faire ? »

      - Manon va venir vous chercher, il va s’agir de dresser la table pour le repas. Vous aurez d’autres tâches à exécuter : du ménage, de la cuisine, de la couture…Voulez-vous être initiées aux massages ?

    - Oh, nous savons déjà masser.  Nos maris rentraient de la carrière fourbus, et nous savions les détendre ! 

     - C’est superbe ! Vous êtes embauchées comme masseuses. Marianne et Mariette vous expliqueront tout. Mais pour l’instant, suivez Manon. »

     La cloche retentit encore. Cette fois, c’est Child, avec Gaël et tout plein de nourriture dans une charrette.  Ils ont emmené Hantz, qui sera garde lui aussi.

     Manon dresse la liste des couverts.

     « Voyons, voyons... Jacou, Chantal, Dillon, Anatole, les dix soldats, les six gardes, les dix nouveaux gardes, les six maçons, les six mineurs... Les quatre nouveaux mineurs, les deux cuisinières, les deux nouvelles cuisinières....  Les deux masseuses, les trois nouvelles masseuses, sans oublier les deux buandières... Cela nous fait quand même un total de cinquante-sept couverts !

      Nous allons donc devoir faire plusieurs tables... Une table pour les dix soldats. Une table pour les seize gardes. Une table pour les seize travailleurs, six maçons et dix mineurs. Une table pour les quinze qui restent : Jacou, Chantal, Dillon, Anatole, les cinq masseuses, les deux buandières et les quatre cuisinières. Ces dernières mangeront plus tard, chacune va s’occuper d’une table. Pénélope, tu t’occuperas de la table des dix soldats. Toi, Hilde, tu t’occuperas de la table des seize travailleurs. Et toi, Julie, tu t’occuperas de la table de Jacou, qui sera aussi la nôtre. Quant à moi, je m’occuperai de la table des seize gardes. »

    Les tables sont dressées, la salle est pleine de tables ! Il est midi, Les convives vont arriver. Les maçons arrivent, vont prendre une douche, et s’installent, Hilde leur montre la table. Les mineurs suivent, les soldats sont déjà attablés, et voilà les gardes qui reviennent de leurs exercices. Bientôt, tout le monde est là.

Les instructions de Jacou

 

     Jacou prend la parole et s'adresse à toutes les tablées :

     « Je souhaite à toutes et tous un bon appétit ! Comme vous le voyez, nous sommes nombreux. Et ce sera comme cela tous les jours, midi et soir. Il y a beaucoup de nouvelles et de nouveaux, je demanderai aux anciens de les aider au maximum à s’acclimater à leurs nouvelles tâches, et à leur nouvelle vie !

     Tout le monde doit prendre une dose de remède, au moins une fois. Les arrivants de Mettis, pensez-y ! Chantal va passer parmi vous.

     La plupart des nouvelles et nouveaux ne dormiront pas ici, mais à l’auberge, le temps de finir le bâtiment en face, qui avance bien. Ils rejoindront l’auberge après le repas du soir.

     Cet après-midi, j’irai à la caverne avec quelques-uns d’entre vous.  Il s’agit d’une initiation que vous devez faire, n’ayez crainte, rien de méchant !

     Les quatre nouveaux mineurs, Bruno, René et David Martinet, et Axell Wilkinson, rendez-vous à la buanderie chez Josiane et Josette, qui vous équiperont. Et aussi les trois nouvelles masseuses, Fleur, Delphine et Alice Martinet. Ainsi que les trois nouvelles cuisinières, Julie Klein, Pénélope Field et Hilde Wilkinson. Cela fait dix... Josiane et Josette, vous avez bien dix tenues d’avance ? Bon, alors, rendez-vous tout à l’heure à la buanderie.

     Les filles, vous préparerez les chambres pour faire dormir dix personnes. Puis vous aiderez Manon à la cuisine pour le repas de ce soir.

     Chantal, tu prépareras dix bols pour notre retour.

     Dillon, tu t’occuperas des gardes. Entraînement sur cible.

     Achille, toi qui maîtrises le flamand, tu resteras ici, tu enseigneras notre langue à Hantz.

      Les soldats, vous allez patrouiller dans le village, trois groupes de trois d’un bout à l’autre, tout l’après-midi. Il va faire chaud, vous serez en armes, nus, vous pouvez faire des pauses chez Child... mais pas tous en même temps !

     Le premier groupe ira directement à l’entrée du village, le deuxième gardera la muraille Ouest, le troisième se promènera dans le village, et relèvera le premier groupe, à l’entrée, qui ira relever le groupe Ouest, qui ira relever le groupe est, et ainsi de suite. Vous arrêterez quiconque arrive dans le village pour lui demander le motif de sa venue, que ce soit pour les douches, l’auberge, les livraisons...  Il faut dès maintenant sécuriser notre village, il faut que les villageois se sentent en sécurité. Ce sera le travail des gardes, quand ils seront tous initiés.  Ce sera demain matin.

     Les maçons, vous devez recevoir le bois cet après-midi. Michel viendra vous donner un coup de main, mais lui, il n’est pas initié. Alors, soyez prudents ! Deux d’entre vous pourront aider Michel et Robert à mettre le portail Ouest en place.

     Les mineurs, vous continuez avec les arbres. Si vous en avez marre, vous pouvez extraire du minerai et le ramener à la grande forge, juste à côté, derrière la muraille Ouest.

     Je crois que j’ai tout dit. Des questions ? Bon, alors, bon après-midi à toutes et tous ! »

 

 

Les charretiers d'Oche

 

     Child est revenu à l'auberge, il nous parle de tous ces nouveaux visiteurs qui sont passés ici, puis aux douches, et qui sont tous montés nus à l’école. Il rigole :

     « C’est Jacou qui devait être content de les voir, tous tout nus ! » 

      Nous passons à table. Child nous dit que l’école doit être pleine à craquer, ils ne sont pas loin de soixante à table en ce moment, là-haut ! Et ce soir il aura du monde à dormir, à l’auberge...   Berthe plaint la pauvre Manon, mais Child la rassure :

     « Elle a reçu du renfort...Trois nouvelles personnes vont l'aider ! »

     Après le repas, en train de siroter un digestif devant l’auberge, nous voyons passer trois de nos jeunes soldats, en armes ! 

     « Que se passe-t-il encore ? demande Child.

     - Nous assurons la surveillance permanente du village à partir de maintenant ! répond Joseph, qui est avec Alix et le Borgne. Nous nous postons à l’entrée, et nous attendons la relève !

     - On passera boire un coup au retour ! » ajoute le Borgne.

      Peu de temps après arrive un convoi de deux chariots. Joseph est dessus. Le convoi s’arrête et Joseph annonce :

     « C’est le bois pour le bâtiment ! Tu viens, Michel ? » Et Michel monte sur le chariot. Peu de temps après, les chariots sont déjà de retour, vides ! Joseph, avec Xavier, Armand et François, la patrouille de garde à la porte Ouest, ont déchargé les chariots en un rien de temps ! Après ce qu’ils ont vu, les charretiers ont bien besoin d’un remontant... Ils entrent dans l’auberge, tandis que Joseph redescend à son poste à l’entrée du village. Les deux charretiers veulent bien manger un morceau. Ils viennent du Nord d'Oche, et sont sur la route depuis hier. Child leur dit d’enlever leurs vêtements encore mouillés, ils ont été rincés par la pluie. Ils ne se font pas prier, se mettent nus, et s’installent au soleil en attendant leurs assiettes.

    « Je m’appelle Victor Rous, j'ai trente ans.  Et voici Amédée Kris, vingt neuf ans. Nous venons de la scierie d’Oche. 

      Ce sont deux grands gaillards blonds, de six pieds six pouces tous les deux, taillés en V, les poitrails velus, une toison pubienne dense. Une fois servis, ils mangent de bon appétit, et boivent quelques pichets de vin de Child. 

     - Vous repartez tout de suite ? 

     - Nous avons un peu de temps, mais nous devons être à Pont-de-Sarre au plus tard demain matin...  pour charger des céréales pour Oche.

    - D’ici, ça fait six lieues.

     - Alors, on n’est pas pressés, on peut arriver ce soir, tranquillement ! 

      - Si vous voulez, vous pouvez prendre une douche, et sécher vos habits, juste à côté.

    - Une douche ? De l’eau chaude, comme aux thermes d’Oche ? Vous avez ça ? Alors, bien volontiers ! 

     - Gaël va vous y emmener, il prendra vos habits pour les faire sécher, près de la cheminée, ils seront secs en un rien de temps ! »

     Et voilà les charretiers partis pour la douche.

      Émile arrive avec une charrette, il va chez Michel chercher le portail avec Nestor. Je monte avec eux. Une patrouille de trois soldats descend vers l’entrée du village, il s’agit de Gabin, Hugues et Charles.

     « Nous allons relever la garde à l’entrée ! dit Charles.

     - Ils vous attendent pour venir boire un coup ! » se marre Child. Effectivement, quelques minutes plus tard, Joseph, Alix et le Borgne sont au comptoir, à l’ombre, et commandent trois canons.

     « Bon, nous continuons notre ronde. À plus tard ! » dit le Borgne en riant.

 

 

Un après-midi bien rempli

 

     Et à l'école, la ruche s’active ! Jacou, une fois les futurs initiés équipés, part avec sa troupe vers la colline Nord.  Les soldats se mettent en place, les gardes s’entraînent derrière le bâtiment. Les filles débarrassent les tables et préparent les chambres, puis vont faire de la couture, Josiane et Josette pour les habits d’initiation, Marianne et Mariette pour les habits des gardes. Manon s’occupe en cuisine... Ce lave-vaisselle est une bénédiction ! Chantal fait ses potions dans le cabinet de Jacou, et prépare les bols pour le retour des futurs initiés. Achille et Hantz sympathisent. Hantz est content de pouvoir parler avec lui, et Achille répond à toutes ses questions.

     Les mineurs et les maçons sont retournés à leurs travaux.

     Jacou est de retour avec ses dix initiés, Chantal s’occupe d’eux avec lui, et bientôt ils dorment dans les chambres du fond.

 

 

Les archers

 

     Quatre cavaliers arrivent au pas, Gabin tenant les rênes de l’un d’eux. Ils s’arrêtent chez Child. Ce sont des archers d'une quarantaine d'années, avec leurs arcs en bandoulière. Ils disent à Child :

     « On nous a dit que tu vendais les meilleures flèches de la région...  Child répond :

- Venez voir, Gaël va vous montrer ! Et les quatre archers pénètrent dans l’échoppe. Ils sont ravis, quel grand choix de flèches à leur disposition !

      L’un des archers fait remarquer :

     - Dites donc, on ne rigole pas chez vous ! Trois soldats tout nus nous ont mis en joue dès l’entrée du village, avec chacun deux flèches engagées sur leurs arcs bandés... Faut pas faire le malin par ici, on dirait ! Gaël leur raconte alors la dernière attaque que ces jeunes soldats tout nus ont repoussée.

     - Ah ! C’était donc ici ! On en a entendu parler, avec ces brigands condamnés au bagne de Deux-Ponts... C’était donc vous !  Et il dit cela en regardant Gabin, qui confirme en souriant.

     - Mais nous aussi, nous sommes de bons archers, vous savez ! Nous nous présentons :

Je m’appelle Adrien Port, j’ai quarante deux ans, voici mon frère Alvin, quarante ans, et mes cousins Jo et Luc Wiem, des jumeaux de trente neuf ans. Voulez-vous qu’on fasse quelques essais ?

     - Volontiers, répond Gabin.  Je m’appelle Gabin, et j’ai seize ans. Voici Charles et Hugues, dix sept ans. Mais allons à l’entrée du village, ce sera plus tranquille ! 

     - D’accord, mais d'abord on choisit nos flèches et puis on boit un coup. vous êtes invités.  Et après, on va s’amuser un peu. Je doute quand même un peu de votre savoir-faire à votre âge ! dit Adrien en souriant.

     - On verra, on verra... »

     Ils boivent donc un canon, paient leurs flèches et les verres, et repartent au pas vers l’entrée du village.

     « Bon, montrez-nous vos talents ! dit Alvin en bandant une flèche.

     - Tirez votre flèche en hauteur, propose Gabin, je la casse en deux ! 

     - Impossible ! s'esclaffe Alvin.

    Alors il décoche une flèche en l’air. Gabin prend le temps de viser, analyse très vite la trajectoire, et décoche sa flèche... qui coupe l’autre en deux à deux cents pieds !

     - Incroyable ! Je n’ai jamais vu ça !

     - Bah, un simple coup de chance !  dit Jo.

     - Tirez deux flèches, alors ! Suggère Gabin.

      Jo et Luc tirent, deux flèches sifflent dans les airs. Gabin ajuste son premier tir, et pendant que sa flèche monte à la rencontre des autres, il envoie la seconde… Et les deux flèches des archers sont coupées en deux !

      - C’est un vrai prodige ! dit Adrien.

     - Non, de l’entraînement, tout simplement...

     - Les deux flèches dans l’arc quand on est arrivés, ce n’était donc pas de la frime ? dit Alvin.

     -  Non ! A nous trois, on vous terrassait tous les quatre, d’un tir simultané !

     - Lors de la première attaque par des pillards flamands, dit Charles, nous étions à dix contre trente-cinq. Mais en moins d’une minute, ils étaient tous morts ! 

     - Et pourquoi faites-vous ça à poil ? demande Jo.

     - C’est notre philosophie, notre force ! dit Hugues.

     - Bravo les jeunes, vous êtes vraiment des braves ! constate Adrien. Nous continuons notre route, mais quand on passera par-là, on ne manquera pas de venir vous saluer ! 

      - Nous vous invitons à prendre une douche avant de continuer votre route ! dit Gabin.

     Ce qu’ils acceptent volontiers, et vont s’y déshabiller séance tenante.

     Cela leur fait le plus grand bien, et après un séchage vigoureux, ils invitent les soldats et Gael à boire un coup à l’auberge, et ils repartent vers Naborum.

     - Bravo Gabin ! Tu les as soufflés ! » dit Hugues.

     La relève arrive. Xavier, Armand et François sont là. Charles raconte la joute avec des archers. Gabin les a rudement épatés, en coupant comme annoncé la flèche en deux à deux cents pieds !

     Gabin, Charles et Hugues reviennent donc, et s’arrêtent à l’auberge. Gaël demande :

     « Alors, résultat ?  

     - C’est Gabin qui a gagné ! » dit Hugues, et il raconte. Child est fier de ses archers ! Chacun boit un canon, et ils reprennent leur ronde vers l’autre bout du village.

      Le manège dure tout l’après-midi. Les portes du village sont gardées, tandis qu'une patrouille fait sa ronde dans le village. Celles et ceux qui les voient les félicitent, les applaudissent. Durandalem est désormais hors de danger, avec de tels valeureux soldats !

     En fin d’après-midi, c’est à nouveau Xavier, Armand et François qui sont de garde à l’entrée. Deux grandes charrettes arrivent, les soldats les arrêtent. Ils viennent de Mousson avec de la ferraille pour Robert le forgeron. François monte avec eux. Robert doit être à la grande forge, à cette heure ! En chemin, ils dépassent Gabin, Charles et Hugues, et arrivent devant l’école. Les charretiers de Mousson sont sidérés... En moins de cinq minutes, tout est déchargé ! Des plaques de tôles de plusieurs centaines de livres volent dans les airs, les tuyaux, les sacs de pommeaux, les barres de fer, tout le matériel pour le bâtiment est là. Avant la fin de la semaine, le rez-de-chaussée sera habitable ! Je suis heureux, je peux travailler. Il y a là de quoi faire plusieurs chaudières et tout plein de douches !

    Les maçons, avec l’aide des mineurs et les conseils de Michel, ont fini le rez-de-chaussée, et le plancher de l’étage est posé. Dès demain je pourrai poser les tuyaux pour l’eau, les douches, le chauffage. J’enverrai mander les forgerons du coin pour m’aider ! Je demande aux soldats et aux mineurs de me ranger les fournitures dans le bâtiment, à l’abri pour la nuit. En les voyant déplacer tout cela dans les airs, Michel et moi, nous nous disons qu’il faut vraiment que Jacou nous initie, nous aussi !

      Le portail Ouest est maintenant en place. Manipulable par une seule personne, grâce aux contrepoids que j’ai installés.

 

La fin d’après-midi

 

    A l'école, les gardes rentrent de l’exercice. Il fait très chaud, et il n’y a pas d’ombre l’après-midi derrière l’école. Dillon a décidé de faire une séance de sudation pour les nouveaux gardes.  Ils se retrouvent donc à dix-sept dans la salle.

     Les maçons ont fini leur journée, les mineurs aussi. Ils attendent que les gardes sortent de la salle, puis prennent leur place. Six maçons et six mineurs contents de leur journée ! Les arbres sont dégagés, les planchers sont posés, il y a un tas de minerai jaune devant la grande forge…

     Les douches sont prises d’assaut ! Josiane et Josette ont du mal à suivre avec les serviettes, il va falloir augmenter les stocks ! Anatole aussi peine à suivre.

     « On utilise beaucoup d’eau, et les chaudières tournent à plein régime ! dit-il à Jacou.  À ce rythme-là, on va bientôt manquer de charbon, si ça continue ! » Certes, la pluie de ce matin a rempli les réserves d’eau. Mais vu le nombre d’utilisateurs, il va falloir des réserves encore plus grandes !

     Mariette, Marianne et Manon s’affairent dans l’office. Elles ont de quoi s'occuper, à préparer tous les plats pour le repas de ce soir.... 

     Les nouvelles cuisinières, Julie Klein, Pénélope Field et Hilde Wilkinson sont de retour à l’office. Elles découvrent leur nouveau pouvoir de communiquer par la pensée, et elles trouvent cela étrange. Mais Manon leur dit mentalement que cela va bien les aider par la suite.

     À elles quatre, elles dressent les tables, dans la même disposition qu’à midi.

     Marianne et Mariette vont donc à la salle de massage. Les trois nouvelles masseuses, Fleur, Delphine et Alice Martinet, les rejoignent. Elles ne seront pas de trop, le travail est continu ! Les gardes qui ont mal aux bras, les mineurs, les maçons... Et aussi les soldats, qui ont besoin d’un traitement de la peau. Tout un après-midi sous le soleil à se promener nus dans le village, ça les a quand même un peu rougis. Surtout les roux Alix et Hugues, mais aussi les blonds, Charles, Armand et François ! Mais Chantal a une bonne pommade pour apaiser les brûlures du soleil, surtout sur leur pubis rasé, qui maintenant commence à se colorer lui aussi.

     Hantz a droit à des massages particuliers d’Achille.  Il apprécie vraiment ce jeune garçon d’à peine seize ans, qui est de surcroît bien équipé à l’entre-jambe.

     « Nos sexes se ressemblent ! » lui dit-il en se marrant.  Cela fait longtemps que Hantz n’a plus eu de rapport intime. Achille va voir s’il peut quelque chose pour lui !

      Au village, les charretiers de Mousson demandent s’ils peuvent dormir à l’auberge. Mais Child leur dit que c’est complet. Michel les invite alors à dormir chez lui, il a des chambres vides. Les charretiers acceptent volontiers.

     Le soir, nous nous retrouvons comme d’habitude chez Child, mais on est tous nus. Et avec la chaleur qu’il a fait aujourd’hui, c’est vraiment très agréable !

     À l'école, tout le monde est à table. Achille demande à Marianne et à Mariette si elles ne voudraient pas s’occuper un peu de Hantz. Elles sont d’accord, d'autant que son membre imposant les émoustille quelque peu.

     « Mais tu dois l’accompagner pour traduire ! » lui dit Mariette en pensée.

     Après le repas, les Martinet, les Wilkinson et les Naboriens, ainsi que les bûcherons-mineurs, tous les nouveaux quittent l’école et descendent à l’auberge. Josiane et Josette, ainsi que Chantal, aident Manon et Julie à débarrasser. Marianne a informé Jacou : Hantz dormira chez elles, ce soir. Cela fait sourire Jacou !

     Les nouveaux embauchés arrivent avec les bûcherons-mineurs à l’auberge.  Paul demande s’il y a une chambre disponible pour les Naboriens. Child fait le point :

     « J’ai en tout deux chambres à trois lits, trois petites chambres avec un grand lit, et deux grandes chambres avec six lits. Les trois petites chambres seront pour les trois couples Martinet. Et pour leurs fils, une chambre à trois lits, s’ils sont d’accord. Quant à Madame Wilkinson et à ses filles, elles pourront dormir dans l'autre chambre à trois lits. Pour toi, Axell, la chambre de Hantz, dans les combles, vu qu’il dort à l’école. Une des grandes chambres à six lits est déjà prise par les bûcherons. L'autre grande chambre, elle sera pour vous, les Naboriens, Paul, Jacques, Albert, Georgette, et Pénélope...  Et là, je suis complet ! »

      Tout le monde est satisfait de son couchage. Les discussions tournent autour des formations des gardes, des démonstrations des soldats, de la vélocité des maçons et des mineurs, et des initiations de Jacou. Nul n’ignore plus les pouvoirs étonnants que Jacou offre à ses élèves et aux travailleurs qu'il initie.

     « Demain, dis-je, nous aurons des renforts des forgerons de la région, pour installer au plus vite les douches et l’eau dans le nouveau logement. Michel lui aussi aura de l’aide pour installer les portes et les fenêtres des menuisiers des alentours. Sans compter l’aide des verriers de Meisenthal ! »

     Roger, qui se plait dans le rôle de coursier du village, revient avec des bonnes nouvelles :

     « Ils ont dit qu’il viendront demain : Léon Iser, le forgeron de Laudrefang, Louis Brett, le menuisier de Laudrefang, Guillaume Holz le charpentier de Tenquin, Nicéphore Déreck, le forgeron de Tenquin, frère du tailleur de pierres Nicolas Déreck, Émile Gouvy, le forgeron de Hombourg, Nicolas Lemas le forgeron de Naborum, frère du bourgmestre, et  Fernand Schuss, l’ébéniste de Naborum, le frère de l’apothicaire Bertrand. Et je rajoute que les livreurs de pierres seront là eux aussi, de bonne heure. Leurs charrettes sont déjà remplies ! »

     Je suis ravi. Je remercie grandement Roger, pour son efficacité ! Avec quatre forgerons, on aura fini dans la journée ! Et trois menuisiers avec Michel...

      Le bâtiment sera une vraie ruche !

      Alvin annonce qu’il livrera de la viande à l’école demain. Le Fernand enverra un de ses commis apporter les légumes frais. Isabeau ira livrer du pain, et Clovis apportera des volailles et des œufs. Ça va en faire du monde, devant l’école ! On me demande si c’est vrai que j’ai fabriqué une machine qui fait du froid... Je réponds que oui, j'en ai installé une à l'office de l’école, et ils peuvent garder maintenant de la viande plusieurs jours sans problème ! Et dès que j’aurai fini les premiers logements, Alvin aura la sienne, et Child aussi.

     Tout le monde va se coucher, demain sera une belle journée !

   

  À l'école, comme convenu, Achille et Hantz rejoignent les jumelles dans leurs quartiers…   

 

La construction des logements

 

  •  La matinée

 

    Comme décidé à l’école par Jacou ce matin, aujourd’hui ce sont les gardes qui patrouillent. Par deux, de façon qu’il y en ait toujours deux à l’entrée du village. La porte Ouest étant fermée, plus besoin de deux gardes, un vigile dans la tour de guet suffit !

      Arrivant de Tenquin, deux grandes charrettes tirées chacune par quatre chevaux se présentent à l'entrée du village. Joseph et Bernard leur font signe d'arrêter. Après s'être renseigné, Joseph monte dans la première. C'est pour aller livrer les pierres. Les conducteurs Gilbert et Robert Gotsch savent où aller, ils sont venus hier, disent-ils. Les charrettes sont vite déchargées, et les deux livreurs se retrouvent de bon matin chez Child, en attendant qu’ouvrent les douches. Ils dégustent alors une liqueur du Fernand, qui leur chauffe bien le gosier !

     Bernard est resté seul garder l'entrée. Et voilà que plusieurs personnes arrivent à cheval, de Tenquin, de Hombourg, de Naborum... Bernard appelle à l’aide, il est débordé ! Ses frères arrivent à la rescousse. Mais rien de grave, ce sont les forgerons et les menuisiers qui viennent aider Robert et Michel. Ils sont tous attendus au bout du village. Ils sont bien sûr étonnés de voir que tout le monde est nu !

     Voilà maintenant une calèche qui arrive, en provenance de Naborum. Les époux Frisch, Raoul et Raymonde, avec la sœur de Raoul, Isabelle, viennent voir le terrain où ils vont construire leurs commerces. Ils en profiteront pour prendre du bon temps aux douches ! Joël les accueille, nu. Les frères Gotsch sont près de la cheminée, nus eux aussi. Ce qui les étonne. Joël leur prépare des serviettes. Les jeunes époux, qui sont arrivés habillés, se dévêtent avant d’entrer dans une douche. Isabelle, voyant Joël nu devant elle, avec cet appareil qui trône magnifiquement entre ses jambes, n'hésite pas une seconde : elle l’entraîne dans une douche et ferme la porte. Du couloir, on n’entend rien. Mais quand elle ressort les yeux brillants, on sait que la douche n’était pas le motif premier ! Quant aux frères Gotsch, ils ne sont plus là…

     Joël gronde un peu Isabelle. Il ne faut pas sauter comme ça sur le premier venu ! Mais il la remercie tout de même pour ce moment intime... Le jeune couple sort à son tour, et va se sécher près du feu, à côté d’Isabelle.

     Puis ils vont à l’auberge. Ils restent nus, Joël leur ayant expliqué. Là, Raoul demande à Child de leur montrer le terrain dont lui a parlé son père, le banquier Frisch.  Child charge Gaël de les y conduire. Ce n'est pas loin, juste à côté du barbier. La situation du terrain leur convient parfaitement, ils vont bientôt commencer la construction !

     Arrivent ensuite deux chariots, avec quatre personnes. Ils disent venir de Meisenthal, et apportent toutes les vitres pour un bâtiment ! Ils sont évidemment étonnés de voir des gardes nus. Bernard leur explique les nouvelles lois du village.  Mais ils préfèrent rester habillés. Il monte avec eux pour les guider. La livraison se fait devant l’école. Par précaution, pour éviter la casse, vu le nombre de personnes qui travaillent sur le chantier, les vitres sont déchargées dans l’enceinte de l’école. Du coup, le portail reste ouvert.

     Dans l’école, Jacou et les dix nouveaux gardes, Denis, André et Roland Martinet, Paul Frisch, Jacques Martin, Albert et Georgette Fart, Helga et Gretel Wilkinson, et Hantz Burg, une fois équipés, partent pour la caverne, dans la colline Nord.

     Les nouveaux mineurs suivent les autres, ils vont faire de l’extraction, pendant que les bûcherons préparent les étais pour sécuriser la galerie, qui descend en suivant la veine.

     Les soldats sont en cours, ils écoutent Chantal qui les instruit sur les plantes.

     Manon organise l’office pour confectionner les repas, cuire les viandes. Les ingrédients ne devraient plus tarder à arriver, dit-elle à ses collègues.

     Et en effet. Bien que le portail soit ouvert, à cause des verriers qui ont besoin d’un endroit protégé pour travailler les vitres, la cloche de l'entrée retentit, Anatole appelle Manon. C’est Alvin Koch qui livre la viande, avec sa fille Judith. Judith en profite pour confier à Manon qu’elle aimerait bien intégrer l’école. Elle pourrait aider au ménage ou à la cuisine… Alvin n’a rien contre. Avec lui à l’abattoir et Elvire à la boutique, l’affaire fonctionnerait parfaitement.

     Manon lui dit qu’en cuisine, elles sont déjà quatre. Mais à la buanderie, Josiane et Josette sont de plus en plus débordées. Une aide ne serait pas inutile.

      « Viens avec nous, tu vas aider les buandières. Et quand Jacou reviendra, on lui demandera ce qu'il en pense ! Et Manon et Judith apportent la viande à l’office, et descendent voir les buandières.

     - Voilà Judith, qui se propose de vous aider. Je vous la laisse ! »

     Josiane et Josette sont contentes, une personne de plus ne sera pas de trop ! Il y a un tas énorme de serviettes à laver, sans compter les draps, les nappes… Elles lui expliquent le fonctionnement de la machine à laver. Judith a vite compris, et elle se charge de laver les serviettes, et de les étendre dehors au soleil, pour les faire sécher.

     Jacou est de retour, avec les gardes. Josiane lui parle aussitôt de Judith. Il est d’accord pour qu'elle reste, à la plus grande joie de la jeune fille !

     La cloche retentit à nouveau. Cette fois, c’est Jacques, le commis du Fernand, qui ramène une pleine charrette à bras de légumes. C’est Julie qui l’accueille et le remercie. Jacques est un peu déçu, il aurait aimé un accueil comme celui de Gildas la dernière fois ! Il se dit en rigolant tout seul que la prochaine fois, il tâchera de venir à la Saint-Jacques...

     Clovis arrive en même temps, avec tout plein d’œufs et de belles volailles, déjà plumées et vidées. Julie le remercie vivement.

     La chambre froide se remplit. Il y a de quoi nourrir tout le monde pour un bon bout de temps !

     Isabeau est là. Voyant le portail ouvert et connaissant la maison, il laisse sa carriole à l’entrée, et va directement à l’office. Il apporte des pains, mais aussi des pâtisseries. Une centaine de pâtisseries faites par sa mère Bertha, et un énorme tas de pains du P’tit Louis. De quoi tenir un moment ! Il demande de l’aide pour monter tout cela. Hilde et Pénélope viennent à son secours.

     À midi, tout le monde est réuni, à l’exception des nouveaux gardes, qui émergent doucement. Jacou présente Judith Koch, la nouvelle buandière. Tout le monde lui souhaite la bienvenue.

     Au village, les maçons ont fini le mur Ouest de la bâtisse, qui doit supporter la grande cuve d’eau et celle pour les douches. Ils ont suffisamment de pierres pour terminer l’étage du bâtiment.

     Les cuves sont prêtes. Elles sont mises en place, surplombant le mur du bâtiment, qui fait vingt pieds de haut. Le remplissage en eau a commencé, par un tuyau qui vient d’une dérivation de l’aqueduc de l’école, et qui passe au-dessus du chemin, à trente pieds de haut. J’installe la chaudière avec Léon. Le plus grand modèle que j’aie fabriqué ! La pièce de la chaudière est grande comme deux appartements, avec sa réserve de charbon. Les fenêtres sont mises en place, les unes après les autres. Il faut soixante-quatre petites fenêtres en tout pour les deux niveaux, trente-deux grandes fenêtres, et quatorze murs vitrés.

     Child est passé à l’école ramener du vin. Je lui dis que nous mangerons à l’auberge ce midi. Nous serons cinq forgerons, quatre menuisiers, quatre verriers. Donc treize à table.

     À midi, nous descendons à l’auberge.  Les verriers demandent à Child s’il peut les héberger, mais il leur répond que l’auberge est pleine !

     Alors, il faut s’organiser ! Les verriers pourront dormir à l’école, Child en parlera à Jacou

     « Combien de temps pensez-vous rester ? 

     - Je pense que demain soir, nous aurons fini nos vitres, et que nous partirons jeudi matin. ».

       Michel peut héberger Guillaume Holz et Nicéphore Déreck. Moi, je peux héberger Émile Gouvy. Ceux de Naborum et ceux de Laudrefang pourront rentrer chez eux ce soir. Comme cela, tout le monde est casé.

 

  • L'après-midi et la soirée

 

     Après le repas, nous retournons sur le chantier. Child nous accompagne, il doit négocier des chambres pour les verriers à l’école. Il ressort avec Jacou, qui propose aux verriers de dormir à l’école, dans les chambres du fond, les deux nuits qu’ils passeront ici. Mais ils devront être nus, c’est la règle.

     Après avoir hésité, Helmut Bour, le plus âgé des verriers, accepte : « Bon, d’accord ! De toute façon, on a trop chaud. Alors, camarades, déshabillons-nous ! » Et les quatre verriers se déshabillent dans l’enceinte de l’école. Les ouvriers qui les voient revenir nus sourient. Quatre de plus... Tout le monde est nu sur le chantier !

     Helmut Bour, quarante ans, est un grand homme musclé de six pieds cinq pouces.

     Hantz Schmidt a trente neuf ans, six pieds six pouces, blond, fin, pas de poils sur le pubis.

      Ludwig Beet est un blond de trente sept ans, de six pieds cinq pouces, une grosse touffe blonde orne son pubis.

     Wolfgang Mose est roux, hirsute, couvert de poils, six pieds trois pouces.

     Les filles de l’école passent nous distribuer des boissons fraîches sorties de la chambre froide... Cela fait du bien, sous cette chaleur !

     Les cantonniers Pierrot et Claude Stein ont fini la fosse d’aisance. Les sorties des coins d’aisance de l’immeuble sont raccordées.

     En fin de journée, le rez-de-chaussée de l’immeuble est déjà achevé. L’étage sera terminé demain. Pour midi, si tout va bien. Eh oui, à plusieurs, nous sommes véloces ! Une belle équipe...  Nous discutons entre nous de savoir si à nous tous, on ne pourrait pas monter une entreprise de travaux hydrauliques…Les derniers tuyaux et pommeaux sont en cours d’installation. Demain, les locataires pourront emménager !

     La chaudière est en chauffe, la cuve de réserve est pleine, et celle d’eau des douches est déjà tiède.

     Les verriers rentrent à l’école. Les mineurs reviennent avec un grand chariot de minerai, qu’ils déversent devant la grande forge, avant de rentrer eux aussi dans l’école.

      Les maçons disent que demain, ils pourront continuer les murailles. Ils vont d’abord construire le portail Est, à l’entrée du village.

     Et tout le monde quitte le chantier. Nous retournons chez Child. Les Naboriens boivent un canon avec nous avant de rentrer, et ceux de Laudrefang retournent aussi chez eux.

        Les cantonniers ont discuté avec Child, ils vont recevoir le plan des fondations des commerces des Frisch, et commenceront demain à les creuser.

    Émile a récupéré les chevaux des verriers, il les hébergera pour deux jours. Et il boit un canon avec nous, accompagné de Nestor.

     « Nous resterons manger ce soir, dis-je à Berthe et à Esther. Les verriers, eux, mangeront à l’école ».

     À l’école, après le repas, chacun retourne à sa tâche.  Il fait chaud, au dehors !

     Les cuisinières amènent des boissons fraîches aux ouvriers du bâtiment en face de l’école.

     Les gardes ressortent faire leurs rondes. Josiane leur a fabriqué des coiffes légères pour les protéger du soleil, avec l’emblème du village dessus.

     « Ainsi, même nus, on sait que ce sont les gardes !  Jacou la félicite :

     - Bravo Josiane ! 

     Il dit aux filles :

     - Préparez les chambres du fond pour loger les vitriers, qui dormiront deux nuits chez nous. Ils mangeront avec nous ce soir. »

     Les soldats sont derrière le bâtiment, ils font de la musculation. Les nouveaux gardes les rejoignent. Achille et Hantz continuent leurs cours.

     En fin d’après-midi, les dix mineurs reviennent, et vont en salle de sudation, rejoints par les six maçons.

     Puis c’est au tour des onze soldats et des dix nouveaux gardes de transpirer.

     Ensuite, les six gardes reviennent de leurs rondes et c’est leur tour d’occuper la salle de sudation. Les quatre vitriers y vont aussi. Ils ne connaissent pas, et sont étonnés de la chaleur qui y règne ! Josiane, Josette et Judith ont fort à faire entre le nettoyage de la salle, et la fourniture des serviettes pour tout le monde !

     Les masseuses sont à fond dans leurs massages, elles s’occupent des verriers, qui apprécient pleinement. Puis c'est au tour des mineurs, à tour de rôle. Une masseuse pour deux mineurs !

     Les cuisinières s’affairent à l’office, puis dressent les tables pour tout le monde.  Et il en faut, des tables ! Une table pour les dix soldats. Les quatre vitriers y prendront place aussi. Une table pour les seize gardes. Une table pour les seize travailleurs, six maçons et dix mineurs. Une table enfin pour les seize qui restent : Jacou, Chantal, Dillon, Anatole, les cinq masseuses, les trois buandières et les quatre cuisinières.

     « Ce soir, nous sommes donc soixante-deux !  Dit Manon, un peu effarée par le nombre...

Jacou annonce : 

     - Nous allons devoir encore embaucher des gens !  Il nous faut une cantine extérieure à l’école, elle sera installée dans l’immeuble en face, pour cela il nous faut un concierge de l’immeuble, et deux cuisinières. L’immeuble sera habitable dès demain. Les Martinet, les Wilkinson, et les Naboriens, vous vous y installerez demain après-midi. Vous prendrez les repas ici, le temps que la nouvelle cantine soit achevée.

     À partir de demain, vous les gardes, vous serez opérationnels jour et nuit ! Vous êtes seize. Nous devons organiser des tours de garde à l’entrée du village, avec deux gardes en permanence, relevés toutes les quatre heures, de vingt heures à huit heures le lendemain. N’oubliez pas que vous communiquez entre vous et pouvez obtenir de l’aide rapidement si besoin. Vous aurez tous une gourde de potion, je vous expliquerai comment faire. Vous pourrez vous déplacer rapidement dans les airs, pour être très efficaces ! »

     Après le repas du soir, chacun s’en retourne à ses quartiers.  Les pensionnaires de Child retournent à l’auberge. Judith dormira dans les quartiers de Josiane et Josette. Ce soir, pour fêter dignement l’arrivée de Judith, les buandières ont des invités, Dillon et Achille. Et quand il aura fermé la maison et vérifié les chaudières, Anatole les rejoindra.

     Hantz dormira dans les quartiers des jumelles.  Cela leur fait plaisir... Et à lui aussi, sûrement !

     Manon et Julie vont voir les frères Spohr.  Ils n’ont pas eu de massages. Mais ce soir, leur ont-elles dit, elles vont leur prodiguer des soins.

     Jacou, lui, a besoin de son assistante Chantal.  Pour expérimenter d’autres potions...

L'organisation des gardes

 

     Les Naboriens sont là de bonne heure, ils veulent finir le chantier au plus vite ! Ils passent par l’auberge, boivent un canon et montent vers l’école, accompagnés par les jeunes Naboriens, les Wilkinson et les Martinet.

     Les gens de Laudrefang sont là aussi.  Et, moi, j’arrive avec Émile, Michel et ses pensionnaires. Tous, nous nous mettons au travail. Il fait déjà chaud !

     À l’école, Anatole a ouvert le portail. Il restera ouvert le temps que les verriers travaillent. Pierre doit incessamment livrer le charbon, il n’y en a presque plus ! Les maçons se partagent en deux équipes : trois d’entre eux restent à terminer l’étage, les trois autres descendent à l’entrée du village pour commencer le portail Sud.

     Les gardes s’organisent. Jacou les initie au vol. Et comme la potion de Chantal est encore plus efficace, ils y parviennent facilement.

      « Maintenant que vous maîtrisez vos déplacements, vous pourrez facilement aller d’un bout à l’autre du village. Il vous faut un chef de la garde.  L'on pourrait par exemple prendre le plus âgé, ou bien prendre le plus grand ! »

     Le dernier, Hantz Burg, est nettement le plus grand. Mais il n’est pas encore opérationnel, et ne maîtrise pas encore la langue ! Le plus grand après lui, c’est Roland Martinet. Mais lui, il ne se sent pas l’âme d’un chef. Le plus âgé - ou plutôt la plus âgée - c’est Helga Wilkinson. Et il se trouve que c’est la plus grande après Roland... Va pour Helga Wilkinson ! Âgée de vingt cinq ans, et mesurant six pieds dix pouces, elle accepte sa candidature, elle est élue à l’unanimité par les quatorze gardes présents.

     Et c’est donc sous son commandement que les patrouilles s’organisent. Elle donne ses premiers ordres :

     « Trois gardes descendent à l’entrée du village et y restent. Un garde est au portail Ouest. Deux patrouillent sur les chemins de guet de chaque côté du portail Ouest. Trois gardes patrouillent sur la colline, sur le chemin de guet au Sud. Trois gardes patrouillent dans la forêt, au Nord. Les trois derniers patrouilleront dans le village !  Qu’en penses-tu, Jacou ?

     -  Je trouve que c'est une bonne répartition, ça couvre tout le village.  Mais le gros défaut, c'est qu'il n’y a pas de relève ! De plus, patrouiller dans le village n’est plus nécessaire. Pour ma part, voilà comment je verrais les tours de garde :

     - Par deux :  à huit heures, deux en bas, deux en haut, et deux en pause, relève à dix heures en bas, relève à douze heures en haut, relève à quatorze heures en bas, relève à seize heures en haut, relève à dix huit heures en bas jusqu’à vingt heures.

    - Par trois : trois au Nord, trois au Sud, et trois en pause suivant le même principe.

     Ainsi, chacun fait une garde de quatre heures, et deux heures de pause entre chaque garde. Le point central peut être l’auberge, située à mi-chemin de chaque poste de garde. Ce qui nous donne :

 

Deux : 8-10 bas, 10-12 pause, 12- 16 haut, 16-18 pause, 18-20 bas.

Deux : 8-12 haut, 12-14 pause, 14-18 bas, 18-20 pause.

Deux : 8-10 pause, 10-14 bas,14-16 pause, 16- 20 haut.

Trois : 8-10 Nord, 10-12 pause, 12- 16 Sud, 16-18 pause, 18-20 Nord.

Trois : 8-12 Sud, 12-14 pause, 14-18 Nord, 18-20 pause.

Trois : 8-10 pause, 10-14 Nord,14-16 pause, 16- 20 Sud.

     Ainsi, chacun aura fait huit heures de garde et quatre heures de pause, moins le temps d’aller à son poste. »

     Helga trouve ce plan génial ! Elle va l’adopter !

     Elle forme donc les équipes de deux :  Joseph et Bernard Spohr, Benoît et Stéphane Spohr, Pierre et Paul Spohr. Puis les équipes de trois : Georgette et Albert Fart, avec Jacques Martin. Gretel Wilkinson, Roland Martinet et Paul Frisch. Helga Wilkinson, avec Denis et André Martinet. Hantz Burg, lui, sera intégré dans l’équipe quand son bras sera guéri.

     - Voilà, c'est bien, dit Jacou.  Comme cela, je vais pouvoir établir l'emploi du temps pour chaque jour.

     - Oui, mais qu’en est-il des gardes de nuit ?

     - Quand les tours seront construites, il y aura un garde dans chaque coin, et un autre aux entrées du village. Pour cela, nous allons devoir embaucher des équipes de nuit. Douze gardes qui se relaieront toutes les quatre heures. Pour l’instant, un garde à chaque porte suffira. Tu devras désigner ceux qui seront de nuit, chacun à tour de rôle. J’espère trouver des gens rapidement. Ça va être un peu difficile pour vous, en attendant. Mais j’ai des potions qui vous permettront de rester réveillés sans fatiguer...  Tu me montreras le plan que tu as prévu. Maintenant, à vos postes, les gardes ! N’oubliez pas vos coiffes et vos arcs ! Pendant les pauses, vous mangerez à l’auberge. »

     Les gardes sont en tenue. C’est-à-dire tout nus, juste avec une coiffe arborant l’emblème du village. Et chacun, sachant où il doit aller, s’envole rapidement dans les airs vers son poste, aux entrées du village ou sur les collines. Pas plus d'une minute plus tard, le village est gardé, et bien gardé !

 

 

Les nouveaux bâtiments

 

     Les pierres prévues arrivent de Tenquin. Les gardes les déposent à l’entrée du village, pour les maçons qui vont commencer le portail Est. Les frères Gotsch laissent leurs attelages à l’entrée, et vont chez Child, avant de prendre une douche chez Joël.

     Les soldats descendent chez Émile, ils vont passer la journée à cheval. Nestor les accompagnera pour s’occuper des chevaux, au cas où. Comme ils vont sortir du périmètre du village, pour l’occasion, ils ont emmené leurs pagnes. Roger a été mandé pour prévenir Jean-Louis Stamm, à Laudrefang, que les douze soldats de Durandalem mangeront à l’auberge Stamm ce midi.

      Les verriers travaillent vite. Ils veulent avoir fini ce soir, de façon à rentrer à Meisenthal dès demain matin.

     Une grande charrette arrive de Naborum. C’est Vivien Kauf, qui livre des meubles pour le bâtiment : une bonne vingtaine de lits et de matelas, des tables, des chaises, et un stock important de linge de maison. Il a aussi un gros paquet de serviettes et de draps pour l’école.

     Jacou descend à l’auberge, pour placarder l'annonce de recrutement qu'il a rédigée ainsi :

     « Le village de Durandalem embauche :

  • Deux concierges pour ses nouveaux bâtiments.
  • Quatre cuisiniers-cantiniers ou cuisinières-cantinières pour ses nouveaux bâtiments.
  • Trois hommes ou femmes de ménage pour ses nouveaux bâtiments.
  • Douze gardes, hommes et femmes, pour la surveillance nocturne du village.

      -    Postes à pourvoir immédiatement, salaire intéressant.

      -    Logement de fonction fourni sur place.

      -    La nudité est obligatoire pour ces postes.

      -    Les candidatures sont à déposer auprès de Childéric Germain, bourgmestre-adjoint et patron de l’auberge ».

     Child lui demande quels sont ces nouveaux bâtiments. Jacou lui précise que le premier est la maison à l’entrée du village, et que l’autre est le grand bâtiment en face de l’école.

     Ensuite Jacou descend à l’entrée du village voir où en sont les maçons. Ils ont commencé les murailles, les deux tours de guet du portail se dressent déjà ! Les deux gardes, Joseph et Bernard Spohr, aident les trois maçons à fournir les pierres. Cela fait bien avancer le chantier, tout en les exerçant au déplacement d’objets par la pensée.

      Il a avec lui un plan pour retaper et agrandir la maison juste à côté de la muraille. C’est l’ancienne maison des Bour, les parents de Dillon, assassinés par des pillards, à l’abandon depuis dix ans. Elle servira d’habitation pour les gardes qui vont être embauchés. Il a prévu douze chambres équipées en sanitaires, une grande pièce commune qui servira de réfectoire, une cuisine-office, et à l’avant une pièce de garde. Quand les maçons auront fini en haut, ils pourront s’atteler à ce chantier.  D'autres pierres devraient arriver demain. Puis il passe par l’auberge, avant de retourner à l’école.

 

 

Les embauchés de Saint-Louisbourg

 

    Une grande calèche arrive, six jeunes hommes et six jeunes filles. Ils disent à Joseph qu’ils viennent des environs de Saint-Louisbourg pour goûter les douches de Durandalem, et aussi pour voir s’il n’y aurait pas du travail pour eux ! Ils ont entendu parler de l’embauche, des soldats, de l’or....  Et être payés en or, ce serait royal ! Joseph leur dit de se présenter à l’auberge, pour prendre un ticket.

     Arrivés à l’auberge, les jeunes s’installent à table pour boire un canon. Ils ont vu l’annonce et se demandent s'il faut être du métier pour être embauchés. Jacou, qui est au comptoir vient s’asseoir avec eux.

     « Je m’appelle Jacou, je suis le bourgmestre du village. Je vous signale que nous vivons nus dans le village, comme vous avez déjà dû le remarquer.

     - Oui, cela nous a étonnés de voir des gardes nus à l’entrée, Et ensuite, vous...  On se demandait où nous étions tombés !

     - La nudité est une chose primordiale pour nous. Cela relève d’une philosophie hygiéniste et mentale, Tous les habitants y souscrivent. Elle n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée, à part à l’école de garde, où elle est obligatoire. Vous pouvez vous mettre nus si vous le désirez.

     - On se met à poil ? demande un des garçons.

     - Oh oui ! il fait si chaud ! répond une des filles.

     - Euh…Je ne sais pas… » dit une autre, plus hésitante.

     - Si vous voulez, les douches sont à côté, vous pourrez le faire là-bas. Pour ce qui est de l’embauche, nous ne jugeons pas sur le physique, ni sur le genre, ni sur le métier des candidats. La volonté de participer à la vie du village est une motivation suffisante ! Vous cherchez tous du travail, il y en a !

     - Oui, par chez nous, on n’en trouve guère. Je me présente : Adrien Molle, trente ans. Et voici ma compagne Sylvie Spar, trente ans aussi. 

     - Moi, Florent Molle, le frère d'Adrien. et ma copine Joëlle Tritz, vingt neuf ans.

     -Albert Tritz, vingt cinq ans, le frère de Joëlle, et ma copine Marie Blache, vingt quatre ans.

     - Nous, nous sommes les jumeaux Hahn, Alain et Abel, vingt cinq ans. Et nos copines, les jumelles Rich, Natacha et Nathalie, vingt cinq ans également.

     - Et nous, les Holz : Gabriel, vingt trois ans, et Michelle, vingt-et-un ans.

     - Concierge, ça m’intéresse ! Dit Adrien.

     - Et moi, c'est la cuisine ! Dit sa compagne Sylvie.

     - Pareil pour nous ! Disent en chœur Florent et Joëlle.

     - Je suis bon en cuisine. Dit Albert, et Marie aussi !

     - Nous, nous voulons bien être soldats, avec nos copines ! Dit Abel, au nom des quatre jumeaux.

     - Et mon frère et moi aussi ! Conclut Michèle.

     - Eh bien, c’est magnifique ! Vous êtes toutes et tous embauchés ! Vous devez maintenant vous libérer de vos préjugés et gênes, tabous et timidités...  Pour cela, Gaël va vous emmener aux douches.

 

 

Les Saint-Louisbourgeois aux douches

 

     Joël les accueille, il est prêt, l’eau est bien chaude, et la cheminée chauffe les douches, pour un séchage rapide. La bâtisse est bien isolée, la chaleur extérieure n’influe que peu sur la température intérieure.

     « Donnez-moi vos habits, je les ferai laver et vous les récupérez tout propres si vous voulez vous habiller. Les filles regardent cet homme au gros sexe, debout nu devant elle. 

     - Tu ressembles beaucoup à Gaël » lui fait remarquer Michelle, très observatrice, qui avait déjà lorgné sur l'entre-jambe du frère. Joël lui répond que Gaël et lui sont jumeaux, comme semblent l'être Alain et Abel.

     Après quelques réticences, voyant que quelques-unes se déshabillent, toutes et tous se dévêtent devant la cheminée.

     Adrien Molle est un garçon brun de trente ans, de six pieds trois pouces. Un corps fin, peu de poils pubiens.

     Sylvie Spar a trente ans. C'est une blonde de six pieds, avec de petits seins ronds, et un mignon petit bidon orné d’une toison d’or, sur de belles cuisses prolongées de belles jambes. 

     Florent Molle, vingt huit ans, est une copie de son frère.

      Joëlle Tritz, une magnifique petite rousse de vingt neuf ans, de cinq pieds dix pouces, a de superbes seins en pointe, une toison rousse frisée, et de belles fesses rebondies sur des jambes fines.

    Albert Tritz est un grand roux de vingt cinq ans, de six pieds six pouces avec une poitrine velue, et un pubis tout roux.

     Marie Blache, vingt quatre ans, est une blonde de six pieds trois pouces, avec une superbe poitrine bien haute, des tétons rouge foncés énormes au bout des seins ronds, une toison blonde épaisse, un fessier bien arrondi, sur de longues jambes fines.

     Alain et Abel Hahn sont parfaitement identiques !  A vingt cinq ans, ce sont deux blond très costauds de six pieds dix pouces, un poitrail gonflé de pectoraux, des bras très gros, et de grandes mains. Pas très velus, leur toison pubienne blonde est clairsemée.

     Natacha et Nathalie Rich sont de belles blondes de vingt cinq ans aux yeux bleus, de six pieds sept pouces. Elles imposent leurs seins énormes et durs, leur toison est drue et dorée, de longues jambes musclées.

     Gabriel Holz est un grand athlète roux, de six pieds dix pouces, taillé en V, un poitrail puissant, des bras musclés, une toison rousse abondante. Il a de puissantes cuisses et des jambes bien musclées, avec de gros mollets.

     Michelle Holz est une fille, mais avec un corps de garçon ! vingt-et-un ans, rousse, six pieds neuf pouces, des seins fermes mais assez plats, des tétons tout raides, rouges, une toison rouge qui garnit son bas-ventre, des cuisses musclées, et des jambes un peu comme son frère.

     Joël leur explique le fonctionnement des douches. Il y en a six, chacune assez grande pour deux personnes. Et chaque couple s’en va dans une cabine. Les Holz prennent leur douche ensemble, cela ne les gêne pas.

     Après la douche, ils se retrouvent devant l’âtre, ils se sèchent les cheveux et les toisons, et demandent à Joël : 

     « Que devons-nous faire, maintenant ? 

     - Vous allez boire un verre à l’auberge, Jacou vous y attend, et vous le suivrez jusqu’à l’école. Il vous expliquera ce qu’il attend de vous ! »

     En sortant des douches, ils n'en croient pas leurs yeux ! Ils voient passer des gens volant dans les airs, à toute vitesse ! Ébahis, quand ils arrivent à l'auberge, ils demandent à Jacou s’ils ont rêvé.

     « Mais non... C’est un des pouvoirs qu'ont acquis nos gardes. La nudité permet cela, entre autres !  Child va vous servir une boisson contenant un remède.  Puis vous boirez une de ses spécialités, un alcool fort, qui vous donnera la pêche ! Ensuite, nous allons monter à l’école. Tout le monde se sent bien, nu ?  Ils répondent tous :

     - Oh oui, nous sommes bien mieux nus, par cette chaleur ! 

     Juste comme ils ressortent, les gardes arrivent par les airs et se posent devant l’auberge.

     - La relève est arrivée dit Joseph. Elle est en place ! 

     - Nous les avons vus passer ! Impressionnant ! Nous aussi, nous aurons ce pouvoir ? demande Gabriel.

     - Oui ! répond Jacou. Vous, les gardes ; et même les concierges, et les cuisiniers et cuisinières !  En route, maintenant... »

     Joseph annonce à Child qu’ils doivent manger tôt, aujourd'hui. Ils reprennent leur poste à midi.

     - Pas de souci, répond Child, vous pourrez manger dès onze heures ! ».

 

     Jacou est descendu chez Child, et revient avec du monde. Il fait entrer les nouveaux venus dans l’école, et appelle Anatole et Manon.

     « Anatole, voici Adrien et Florent Molle. Ils sont les futurs concierges des bâtiments en face et à l’entrée du village. Ils vont rester avec toi, tu leur montreras le fonctionnement des chaudières, et l’eau chaude pour les douches. 

     - Manon, voilà des futurs cuisiniers, Sylvie Spar, Albert et Joëlle Tritz, et Marie Blache. Tu vas leur montrer l’office et les mettre à l’épreuve ! Ils disent vouloir cuisiner ! Tu leur feras préparer le repas de midi ! Ils mangeront bien sûr avec nous ainsi que les nouveaux gardes et les nouveaux concierges qui sont avec Anatole, cela fait douze couverts. Mais les soldats ne seront pas là ce midi.

     Cet après-midi, nous installerons déjà des appartements dans le bâtiment d’en face.

     Adrien Molle, sera le concierge de la maison, il aura l’appartement de fonction, avec Sylvie Spar, sa compagne.

     Albert Tritz et Marie Blache auront l’appartement attenant à l’office de la cantine.

     Florent Molle sera le concierge de la maison des gardes, en cours de construction, et Joëlle sera leur cuisinière. Il est prévu huit appartements, pour un total de seize personnes habitant sur place. Pour l’instant vous dormirez dans le nouveau bâtiment, le temps de finir les logements. Les Hahn, les Rich et les Holz, vous serez logés aussi provisoirement dans le bâtiment.

     Puis, mentalement, il demande aux nouvelles masseuses de venir.

     « Fleur, Delphine et Alice, vous avez chacune un appartement dans la maison d’en face. Cet après-midi, vous vous installerez avec vos époux, qui n’iront pas à la mine. 

     Je ferai la liste des affectations et vous les donnerai à chacun ce midi au repas. »

     Les futurs gardes, vous pouvez vous rendre utiles, en répartissant déjà les mobiliers dans les appartements.

      Pierre arrive de l’abbaye des Glandières, il a du mal à circuler avec tout ce monde devant l’école ! et tous nus ! Il finit par passer, et amène une bonne réserve de charbon pour l’école. Il était temps, il n’y en avait presque plus ! Anatole l’accueille, flanqué de ses deux apprentis-concierges.

     « Mais on va se salir, tout nu avec le charbon ! dit Adrien. Anatole lui répond :

     - C’est pour ça qu’il y a une douche dans la chaufferie ! C’est parce qu’on s’y salit ! 

     Pierre décharge son charbon, et salut Anatole, en lui disant en riant :

     - Ce n’est pas maintenant que je peux avoir un peu d’intimité avec les filles ! Il y a trop de monde ! je vais boire un coup chez Child, c’est plus calme ! » et il salut les concierges et repart avec sa charrette vide.

La conversion des bigotes

 

     Une fois sa livraison effectuée, Pierre descend chez Child.  Les gardes sont en train de manger. Leur tenue l'amuse... C'est très original, à Durandalem ! Pierre décide de prendre une douche et de manger ici.

     Chez Joël, trois cabines sont occupées par le curé et ses deux bigotes. L’abbé Paul aimerait bien que ses ouailles ressortent nues comme lui.  Mais, comme il l'a confié à Joël, il en doute fortement !

     C'est alors que Pierre arrive. Sans plus attendre, il se déshabille dans le couloir. Juste à ce moment-là, une des bigotes, mademoiselle Germaine, sort de sa cabine bien emmitouflée dans sa serviette, pour aller faire sécher ses cheveux. Quand elle voit le membre de Pierre, elle pousse un « Ho ! Mon Dieu ! » de surprise. Elle n’avait jamais vu un sexe pareil ! L’abbé Paul sort à son tour de sa douche, nu, avec sa serviette autour du cou...  Et Germaine tout éberluée bredouille :

     « Mon...monsieur l’abbé... C’était donc vrai ce qu'on m'a dit ?  Voilà que vous vous promenez tout nu, maintenant ! Et le curé de répondre .

     - Mais bien sûr... Et vous devriez en faire autant, Germaine ! Le soleil que notre Seigneur nous envoie aujourd’hui, il est là pour nous faire du bien ! C’est la volonté de Dieu... Allez, enlevez donc cette serviette, et venez au soleil avec moi ! »

     Il est difficile de passer outre cinquante ans de tabous. Mais comme tout le village est nu, elle finit par se décider, et enlève enfin sa serviette ! C’est une petite femme de cinquante ans, de cinq pieds cinq pouces. De longs cheveux noirs, une petite poitrine avec des petits tétons, une toison pubienne noire bien ample, de bonnes cuisses et un fessier rebondi. Un fessier encore bien ferme pour son âge, ma foi, se dit le curé en la contemplant... Sa sœur Gertrude, de deux ans sa cadette, sort enfin de la douche, et voyant sa sœur ainée nue, enlève aussi la serviette, elle en avait envie, mais Germaine s’y était opposée. Elle sort sous le soleil, lève les bras, la tête en arrière, de beaux seins ronds pointés vers le ciel, et dit :

     « Merci Seigneur pour cette révélation ! Alléluia ! »

     Pierre rentre précipitamment dans une douche, et prend soin de bien refermer.

     - C'est que je me méfie du revirement des bigotes, dit-il à Joël. Une fois lâchées, elles sont capables de tout ! »  Joël est mort de rire...

     L’abbé et les sœurs Beten retournent maintenant vers la chapelle, nus, leurs habits austères sous le bras. Child, en les voyant passer, se dit :

     - Et voilà... Le dernier bastion de résistance à la nudité est tombé ! »

 

 

L'attribution des logements

 

     La cloche sonne les douze coups de midi. Nous descendons manger chez Child, avec les verriers. ils ont fini les encadrements de leurs vitres, et n’ont plus qu’à poser trois baies vitrées entre les appartements. Les appartements sont finis, cet après-midi, c’est le déménagement général ! Au passage, nous voyons voler au-dessus de nos têtes les deux gardes qui vont prendre leur poste à l’Ouest, et les trois qui vont au Sud. Ceux du Sud ne devraient pas tarder à arriver à l’auberge. En effet : nous arrivons en même temps que Gretel Wilkinson, Roland Martinet et Paul Frisch. Nous apprenons que le nouveau chef des gardes est Helga Wilkinson, élue par les autres, avec l’approbation de Jacou ! Benoit et Stéphane Spohr arrivent eux aussi, de l’Ouest.

     Pierre est ébloui par la beauté de Gretel la grande rousse. Il est sûr qu’il pourrait tenter sa chance... Alors, il s’approche de la table des cinq gardes, et entame la conversation avec elle. Il apprend ainsi qu’elle est célibataire, qu’elle aime bien les hommes, et que son anatomie lui plaît ! Il apprend également qu’elle finit son service à dix huit heures, Helga leur ayant dit mentalement que le service de nuit était assuré par d’autres gardes arrivés aujourd’hui. S’il a le temps, à dix huit heures, lui propose-t-elle, il pourrait venir l’aider à s’installer dans ses nouveaux appartements ! Elle emménage avec sa sœur, qui ne finit son service qu’à vingt heures. Pierre est aux anges...

     « Oui, oui, Gretel, compte sur moi ! À dix huit heures, je serai chez toi ! Je ramène ma charrette à l’abbaye, et je reviens ! 

     Child, qui a entendu la conversation, lui dit :

- Puisque tu reviens, profites-en pour ramener une autre charrette de charbon pour le nouveau bâtiment. Pour l’instant ils utilisent celui de l’école !  Pierre est d’accord.

- Oui, oui, tout ce que vous voudrez, du moment que je peux aller voir Gretel ! » Et tout le monde rigole.

    À l’école, pour le repas de midi, les cuisinières ont dressé les tables. Une table pour les douze nouveaux venus de Saint Louisbourg. Une table pour les seize travailleurs, six maçons et dix mineurs. Et enfin une table pour les dix-sept qui restent : Jacou, Chantal, Dillon, Anatole, les cinq masseuses, les trois buandières, les quatre cuisinières et Hantz Burg, seul aujourd’hui. Ce midi, pas de soldats, ils mangent à Laudrefang. Pas de gardes non plus, ils mangent à l’auberge. Cela fait du monde en moins !

     Une fois le repas terminé, Jacou prend la parole :

     « Les appartements sont quasiment finis, il reste quelques vitres à poser dans les communs, et quelques tuyaux à vérifier, mais nous pouvons emménager cet après-midi. Alors, les mineurs, ce soir, vous pourrez dormir chez vous ! J’ai fait la répartition des logements.

     L’étage est réservé aux gardes. Il y a seize appartements avec douche et coin d’aisance. Tout le confort ! Les arrivants de ce matin, vous y logerez, ce sera mieux qu’à l’auberge ! 

      Au rez-de-chaussée, il y a douze appartements et une cantine, avec son office, où vous prendrez vos repas. Vous ne mangerez plus à l’école, sauf quand on fera de grosses fêtes... et on en fera ! Les mineurs, c'est là que vous êtes logés. Bien que chaque appartement puisse accueillir plus de deux personnes, ce sera limité à deux. Les couples ensemble, les frères ensemble si possible. Sinon, chacun a son appartement. Les fils Martinet, vous avez chacun le vôtre, rien ne vous empêche de vous regrouper. Vous êtes tous chez vous ! Julie, Judith et Hilde, vous avez chacune votre appartement. Hantz, du hast deine Wohnung am ersten Stock ! »

     Hantz est heureux. Il a compris ! Un appartement pour lui ! Il va inviter les jumelles !

 

      Liste de dotation des appartements :

     Au rez-de-chaussée :

  • Un appartement concierge. Adrien Molle, concierge, et Sylvie Spar, cuisinière.
  • Un appartement cuisiniers. Albert Tritz et Marie Blache, cuisiniers sur place.
  • Un appartement mineur. Bruno Martinet, mineur, et Fleur Martinet, masseuse.
  • Un appartement mineur. René Martinet, mineur, et Delphine Martinet, masseuse.
  • Un appartement mineur. David Martinet, mineur, et Alice Martinet, masseuse
  • Un appartement mineur. Axell Wilkinson, mineur.
  • Un appartement mineur. Jean et Jacques Weiss, mineurs.
  • Un appartement mineur. Éric et Eddy Thill, mineurs.
  • Un appartement mineur. Albert et Norbert Mick, mineurs.
  • Un appartement cuisinière. Hilde Wilkinson, cuisinière à l’école.
  • Un appartement cuisinière. Julie Klein, cuisinière à l’école.
  • Un appartement buandière. Judith Koch, buandière à l’école.

      À l’étage :

  • Un appartement garde. Helga et Gretel Wilkinson, gardes
  • Un appartement garde. Paul Frisch et Georgette Fart, gardes.
  • Un appartement garde. Jacques Martin, garde, et Pénélope Field, cuisinière à l’école.
  • Un appartement garde. Albert Fart, garde.
  • Un appartement garde. Hantz Burg, garde.
  • Un appartement garde. Denis Martinet, garde.
  • Un appartement garde. André Martinet, garde.
  • Un appartement garde. Roland Martinet, garde.
  • Un appartement garde. Joseph Spohr, garde.
  • Un appartement garde.  Benoit et Bernard Spohr, gardes.
  • Un appartement garde. Stéphane et Pierre Spohr, gardes.
  • Un appartement garde. Paul Spohr, garde.
  • Un appartement provisoire. Florent Molle, concierge, et Joëlle Tritz, cuisinière.
  • Un appartement provisoire. Alain Hahn et Natacha Rich, gardes.
  • Un appartement provisoire. Abel Hahn et Nathalie Rich, gardes.
  • Un appartement provisoire. Gabriel et Michelle Holz, gardes.

    Le linge sale pourra être lavé à la buanderie de l’école. Organisez-vous pour ne pas venir tous en même temps !

     Adrien, tu as intérêt à commencer tôt avec l’eau chaude, elle va débiter, aujourd’hui ! Florent, tu aideras ton frère, bien sûr !

     Les cuisinières, vous pourrez prendre du matériel d’ici, vous voyez avec Manon, Julie, Hilde et Pénélope.

     Voilà. Cet après-midi, vous assurez le minimum, vous aidez tout le monde à s’installer. Josiane et Josette, vous fournirez les draps, s’il en manque. Un gros stock a bien été livré de Naborum, mais on ne sait jamais. »

Emménagements

 

     Les maçons retournent à leur chantier. Ils ont fini le grand bâtiment, ils se retrouvent à la porte Est, car maintenant il y a une muraille, deux tours de guet, et un portail ! Enfin, pour l’instant, seulement l'ouverture pour mettre le portail...  Les maçons continuent les murailles et construisent la maison des gardes. L’ancienne maison de Dillon, bien agrandie et rénovée, va compter pas moins de dix appartements, une cantine, et une salle de garde !

     Mais pour l’heure, plus de pierres. Avec la livraison de demain, ils pourront finir la liaison avec la muraille Sud ! On pourra se rendre du portail Est au portail Ouest par le chemin de guet au Sud sur la muraille...

     Dans le nouveau bâtiment, cela s’affaire ! Tout le monde emménage.  Les quatre coups de cloche indiquent seize heures. Les gardes Georgette et Albert Fart et Jacques Martin ont chacun un appartement dont ils doivent s’occuper, Joseph et Bernard ont aussi chacun le leur. Ils utilisent leur temps de pause pour s’installer.

     Au rez-de-chaussée, les mineurs sont installés, avec leurs femmes, avec leur frère, ou seuls. Et les douches commencent à couler. Ce sont les jumelles qui aident Hantz à s’installer. Bien que ses plaies soient cicatrisées, il n’a qu’un un seul bras valide encore, il n'aurait pu le faire seul...

     C’est le test de l’installation, mais j’ai confiance ! Avec les autres forgerons, je suis en train de fondre l’or. Il y en a pour des livres et des livres... Chacun repartira ce soir avec une livre-or, c’est une promesse ! Cela représente quand même deux cents deniers, c’est presque le salaire annuel d’un ouvrier !

     Pierre revient, avec une charrette de charbon. Il la déverse dans la pièce à côté de la chaudière, puis s'empresse d'aller aider la belle Gretel à s’installer dans son appartement, comme il avait promis.

 

     Le soir venu, les soldats sont de retour de leur cavalcade. Ils sont fourbus de leur journée à dos de cheval, et auraient bien besoin de massages ! Hélas pour eux, tout le monde, y compris les masseuses, est occupé à installer les appartements en face...

      La cuisine du nouveau bâtiment est opérationnelle, mais il faut encore des aménagements et des matières premières ! Tout cela sera livré demain matin.

     Avec Michel, nous installerons une chambre froide. Son générateur de vapeur, je l’ai déjà installé à la chaufferie. Nous poserons aussi un lave-vaisselle. J’en ai préparé plusieurs, il reste juste à les brancher.

     Le repas du soir à l’école se déroule en deux étapes.

     Les gardes de nuit, qui commencent leur service à vingt heures, mangent les premiers, dès dix neuf heures. Jacou leur explique : « Deux gardes en bas dès vingt heures, et un garde en haut. Le service dure six heures, la relève est à deux heures. Demain matin, je vous emmène à la caverne pour vous initier.  Vous allez pouvoir voler ! »

     À vingt heures, deux gardes descendent prendre leur poste de nuit à l’entrée du village. Un garde est sur la tour de guet côté Ouest. Ils se sont habillés, les nuits sont fraîches !

     Ensuite, après vingt heures, c'est au tour de tous les autres de se restaurer.

     Après le repas, les nouveaux habitants sont tous installés. Les soldats peuvent enfin demander aux masseuses de s’occuper d’eux. Alors, toutes les filles s’y mettent ! Marianne, Mariette, Fleur, Delphine, Alice, Chantal, Josiane, Josette, Judith qui apprend, Manon, Hilde, Julie, et Pénélope, qui sait déjà masser.

 

 

Des nouveaux arrivants

 

     Les gardes ont pris leurs postes respectifs.

Helga, la cheffe des gardes de jour, a fait la répartition.

Les horaires sont répartis comme suit :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Les équipes sont tirées au sort tous les soirs à vingt heures. Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

Aujourd’hui, ce sont :

1 : Georgette Fart et Bernard Spohr.

 2 : Denis et André Martinet, Paul Frisch.

3 : Helga Wilkinson et Jacques Martin.

 4 : Joseph et Paul Spohr, Albert Fart.                             

 5 : Roland Martinet et Stéphane Spohr.

 6 : Gretel Wilkinson, Benoît et Pierre Spohr.

     À l’école, de bonne heure, Jacou réunit les nouveaux gardes, et Josiane et Josette les équipent pour aller à la caverne. Ils sortent.  Ils sont salués au passage par les gardes du côté Nord, qui patrouillent le long de la tranchée creusée pour la muraille.

     Deux charrettes de pierres arrivent au portail. Les gardes les déchargent, pas très loin, pour construire la maison des gardes et terminer la muraille Sud. Avant de retourner sur Tenquin, les charretiers, comme ils en ont maintenant pris l'habitude, vont boire un coup chez Child, puis vont faire un tour aux douches communales.

     Jacou a rédigé une nouvelle annonce d'embauche :

 

« Durandalem recherche :  - Trois hommes ou femmes de ménage,

                               - Six hommes ou femmes pour la garde.

 Embauche immédiate, nourri, logé, bonne rémunération. »

 

     Il envoie Manon à l'auberge pour qu'elle l'affiche.

     Berthe est contente de la revoir.

     « Bonjour, ma fille... Tu nous manques, tu sais ! »

     Vu l'effervescence des installations, Georges le coiffeur n’était pas venu hier. Aujourd'hui, il se présente au portail. Anatole lui ouvre, et prévient tout le monde de sa présence. Pénélope et Hilde décident de se faire sculpter le pubis.

     Dans l’office, les choses se calment. Il y a moins de repas à préparer, puisque le nouveau bâtiment a sa propre cantine et ses cuisiniers, Sylvie Spar, Albert Tritz et Marie Blache. Joëlle Tritz les aidera jusqu’à sa nouvelle affectation, dans la maison des gardes.

     Les mineurs mangeront désormais à la cantine. Les gardes de jour, qui mangent à midi à l’auberge, mangeront le soir à la cantine.

     Les gardes de nuit mangeront à midi à la cantine, jusqu’à la mise à disposition de la maison des gardes. Le soir, un service une heure à l'avance leur sera destiné.

     Mangent donc à l’école : les onze soldats, Hantz, qui reste avec Achille, les quatre maçons, Anatole, Jacou, Chantal, Marianne et Mariette, Josiane, Josette et Judith, et les quatre cuisinières Manon, Julie, Hilde et Pénélope. Fleur, Delphine et Alice sont allées manger avec leurs époux à la cantine.

     Les soldats, sous les ordres de Dillon, s’entraînent au javelot, à l’arrière de l’école. Achille est toujours avec Hantz, qui vient de recevoir des soins de Chantal. Son bras va de mieux en mieux.

     Les verriers sont repartis pour Meisenthal. Nestor a attelé les chevaux. Ils vont revenir avec le vitrage pour la maison des gardes, à l’entrée du village. Je leur ai demandé de ramener aussi un stock de vitrage, pour équiper les futures douches de Laudrefang, en cours de construction. Michel maîtrise bien la pose des fenêtres, maintenant.

     Voilà Jacou de retour de la caverne, avec les gardes de nuit. Ils vont dormir à l’école ce matin. Chantal s’occupe de leurs potions.

La famille Levy

 

     Une calèche arrive, avec quatre femmes et deux hommes. Ils sont surpris de voir des gardes nus à l’entrée. Un homme et une femme, en plus ! Ils aperçoivent des travailleurs... nus eux aussi ! La femme garde, Helga Wilkinson, s’avance vers eux, et demande quel est le but de leur visite. Ils lui disent venir aux douches, et lui demandent la raison de sa nudité.

     « Allez donc à l’auberge, leur répond Helga. Child vous expliquera ! »

     Là-bas, ils sont de plus en plus étonnés : Child est nu lui aussi, ainsi que Berthe, Esther, Ariston, Nadège... Sans parler de Benami qui s’exerce au tir à l’arc, à côté dans l’échoppe.  Les visiteurs disent venir de Téterchen, un village au Nord-Ouest de Naborum. L'un des deux hommes est maraîcher, il a entendu parler des douches sur le marché de Naborum, par le Fernand Bauer, et par Richard Schaff, Alors, ils viennent les essayer, ces fameuses douches.

     « Mais pourquoi tout le monde est-il nu, ici ? La garde à l’entrée du village nous a dit que vous nous expliqueriez !

      -  Eh bien, c’est la règle au village. La nudité est autorisée, et même fortement conseillée, surtout par ces chaleurs ! Ici, tout le monde vit nu. C’est un art de vivre.

      - Et... il n’y a pas de problèmes, entre les hommes et les femmes ? 

     - Non, chacun respecte l’autre. c’est notre philosophie au village : la vie nue en commun, le respect de soi, des autres, et de la nature... »

     Jacob Levy, le maraicher, est venu avec Marthe son épouse. Et son frère Joshua, avec son épouse Giselle, et ses deux sœurs jumelles Nissa et Elysa.

     Tout à coup, Joshua aperçoit l’annonce.

     « Regarde, Giselle, ils embauchent des gens ! On pourrait postuler pour le ménage.  Et mes sœurs qui aiment tant les armes, elles pourraient postuler comme gardes, tu ne crois pas ? »

     Il en parle à son frère. Leurs sœurs sont tout de suite d’accord !

     « Nous deux, des gardes ?  Oh ben oui ! des gardes toutes nues ! »

     Ils demandent où se passe le recrutement. Child leur répond que c’est le village qui embauche, et que c’est lui qui fait le recrutement ! Il leur conseille d’aller prendre une douche. Gaël, que les jumelles observent avec un intérêt non dissimulé, les emmène chez Joël, lui aussi très observé, qui leur explique le fonctionnement. Les deux couples vont chacun dans une cabine. Les jumelles se déshabillent avant d’entrer ensemble dans une autre.

     Nissa et Elysa Levy ont vingt huit ans. Grandes, six pieds cinq pouces, de longs cheveux bruns en tresses qui descendent de chaque côté de seins petits et fermes. Une toison brune orne leur bas-ventre. Des fesses bien rondes surmontent des longues jambes aux cuisses légèrement potelées.

      Les deux couples ressortent enroulés dans leur serviettes, leurs habits dans les bras. Joël leur propose de sécher leurs cheveux devant la cheminée. Les jumelles ressortent nues, ce qui fait sourire leurs frères. Joël leur dit de repasser par l’auberge, ils peuvent rester nus !

     Joshua Levy est un grand homme de six pieds sept pouces, trente ans, brun, costaud, avec de beaux pectoraux, des bras épais, et des abdominaux bien présents. Une toison taillée, des cuisses musclées.

     Giselle est blonde, six pieds trois pouces, les cheveux courts. Elle a vingt neuf ans, de beaux seins bien droits, terminés par des tétons pointus. Une toison coupée court, de belles fesses sur des longues jambes effilées.

     Ils arrivent donc nus, a l’exception de Marthe, qui ne se sent pas très à l’aise dévêtue, et de Jacob, qui est solidaire de son épouse.

     Jacob Levy a trente deux ans, c’est un grand brun de six pieds six pouces, Marthe, trente deux ans aussi, est brune, six pieds trois pouces, une belle poitrine sous sa tunique avec de petits tétons qui pointent sous le tissus, de belles jambes fines.

      Cinq gardes sont là, en train de manger., nus, naturellement : Helga Wilkinson, Joseph et Paul Spohr, Jacques Martin, et Albert Fart. Les jumelles demandent à Helga s’il y a d’autres femmes dans la garde.

     « Oui, nous sommes trois filles parmi les gardes de jour. Il y a aussi trois filles parmi les gardes de nuit. »

      Child informe les nouvelles recrues qu'elles doivent monter à l’école, pour voir Jacou, qui leur donnera leur affectation. Mais pas avant midi, ce matin il n’est pas disponible.

     Jacob dit alors :

     « Bon, nous allons manger ici. Nous repartirons après le repas, quand Joshua, Giselle, Nissa et Elysa iront à l’école. »

     Peu avant midi, les cinq gardes retournent à leurs postes, par la voie des airs comme à leur habitude.  Les Teterchenois sont abasourdis !

     « Incroyable, dit Nissa, ces gardes ont donc le pouvoir de voler !

     - Eh oui, répond Child, tous les gardes ont ce pouvoir ! Et si vous êtes embauchées comme gardes, vous aussi vous pourrez voler... Cela fait partie de la formation ! »

     Peu après, cinq autres gardes arrivent par les airs : Gretel Wilkinson, Pierre, Benoît et Stéphane Spohr, et Roland Martinet. Cela épate de plus en plus les Teterchenois !

     « Mais combien êtes-vous donc ?

     - Nous sommes seize gardes de jour, et pour l’instant six gardes de nuit, mais d’autres seront embauchés, pour arriver à douze ! »

     Les jumelles alors, en chœur :

     « Eh bien, nous venons justement pour le travail de garde ! 

     - Bienvenue, les filles ! dit Roland Martinet, qui les trouve magnifiques.

     Child précise :

     - Le bâtiment des gardes est en cours de construction. Pour l’instant, vous dormirez à l’auberge. 

     Roland intervient alors :

     - Je peux vous héberger, les gardes, j’ai un grand appartement, ce sera un plaisir ! 

     - Nous acceptons volontiers ! » disent les jumelles, voyant que ce jeune géant roux est très bien équipé...

     J’arrive avec Michel. Nous venons d’installer la cuisine du nouveau bâtiment. Nous mettrons le gaz dans la chambre froide cet après-midi avec Jacou.

     Le Fernand arrive, nu lui aussi, avec ses commis, nus, et Yvonne, tout aussi nue. Il salue Jacob, qui est étonné de le voir ainsi. Un bel homme costaud, se dit-il...

     « Nous venons manger ! » dit le Fernand.

     Joël, après avoir nettoyé les douches et vérifié la chaudière, vient lui aussi pour manger.

     Cela fait du monde à table, ce midi !

 

     À l’école, après le repas de midi, la traditionnelle petite trotte, et la non moins traditionnelle sieste, les soldats s’entraînent à la lutte, au corps à corps.

     Jacou, lui, reçoit les nouveaux : Joshua Levy et son épouse Giselle, qui se présentent comme homme et femme de ménage, et les sœurs jumelles Nissa et Elysa Levy, qui veulent être gardes.

     Jacou leur confie la tâche de nettoyer le nouveau bâtiment.  Ils logeront à l’auberge, le temps de dégager des appartements pour eux. Par Julie, il fait venir Adrien Molle, le concierge du nouveau bâtiment.

     « Adrien, voici Joshua et Giselle, ce sont eux qui tiendront propre le bâtiment. Fais le tour avec eux, et trouve un coin à l’office pour leur matériel. Josiane et Josette vous le fourniront. Quant à vous, les futures gardes, je vous emmène tout de suite à la caverne, venez avec moi à la buanderie. »

      Ils s’équipent, et partent vers la caverne.

    En chemin, en bavardant avec elles, Jacou apprend qu'elles savent tirer à l’arc, et même manier une épée... Elles ont toujours eu envie d’être soldates ! Jacou leur dit que provisoirement, elles devront dormir à l’auberge. Mais elles lui annoncent que là-bas, Roland Martinet, le garde, les a déjà aimablement invitées à dormir dans son appartement.

     « Eh bien, tant mieux, vous serez donc avec les autres gardes.  Vous ferez la garde de nuit. Je vous présenterai ce soir aux autres. »

     Au retour de la caverne, Jacou les confie à Chantal.

 

     L’après-midi, une calèche de quatre personnes venant de Naborum est arrivée à l’auberge. Ils sont venus pour les douches. Ce sont Marc Martin l’orfèvre et son épouse Joëlle, accompagnés de Richard et Carole Schaff, les parents de Nadège.

      Eux aussi sont surpris de voir les gardes nus à l’entrée ! Ils avaient beau savoir que la nudité était de mise à Durandalem, ils ne pensaient pas que ça concernait aussi les gardes !

     Quand ils voient leur fille nue, resplendissante, Richard et Carole sont ravis ! Carole la serre dans ses bras.

     « Comme tu es belle ! Tu rentres avec nous, aujourd’hui, n’est-ce pas ?  

     - Oui, j’ai assez abusé de l’hospitalité d’Esther et de Robert... »

     Esther dit alors :

     « Vous avez une bien jolie fille, qui nous a bien aidés ici en cuisine !  Et se tournant vers Nadège :

     - Sache que tu seras toujours la bienvenue chez nous ! Ariston va aller avec toi chercher tes habits, tu ne pourras tout de même pas rentrer à Naborum toute nue ! dit-elle en rigolant.

     - C’est dommage, je me sens si bien, comme cela ! 

     - Nous allons prendre une douche, on se revoit ici tout à l’heure ! »

     À ce moment-là, deux gardes en pause, Jacques Martin et Helga Wilkinson, venant du fond du village, arrivent à l’auberge par les airs. Marc et Joëlle Martin, voyant leur fils Jacques arriver ainsi nu en volant, sont sidérés !

     « Jacques, comme tu es beau, tout là-haut ! dit sa mère. 

     - Vous êtes magnifique, avec votre coiffe » dit Marc à Helga, époustouflé par sa beauté nue.

      Les trois autres gardes en pause, Joseph et Paul Spohr, et Albert Fart, venant de la colline Sud, arrivent à leur tour.

     « Et voilà le cousin Albert... Quelle prestance vous avez tous dans les airs ! Nous allons prendre une douche, vous serez encore là ?

     - Oui, répond Jacques, nous reprenons notre service dans deux heures. 

     Quand ils reviennent des douches, les deux couples restent nus.

     - Nous en profitons, il y a un si beau soleil ! » ce qui fait rire Jacques.

     Jacou apporte sa réserve de naturium à l’office de la cantine, en face de l’école. Je l’attends avec Michel.

     « Les maçons ont fini les murs de la maison des gardes, à vous de jouer ! nous dit-il.

     - Nous avons dix douches à installer, un chauffage du bâtiment, un lave-vaisselle et une chambre froide. Je vais appeler Léon pour m’aider ! dis-je.

     Michel demande :

     - Je peux avoir l’aide de deux ou trois bûcherons-mineurs demain, de façon à terminer la maison au plus vite ? Les verriers seront là lundi avec les fenêtres ! 

     - Pas de problème, je te les enverrai ! 

     - On pourra aussi poser le portail, avec leur aide ! Je le ferai amener par Émile. »

     Je suis de retour du nouveau bâtiment. Je suis passé par chez Alvin demander à Roger d’aller prévenir Léon, pour demain. Il est parti sur l’heure chercher un cheval chez Émile.

     « Tu diras à Émile que je voudrais le voir ! » lui dis-je.

     Peu de temps après, Émile est là, avec Nestor et Adèle, pour me voir... mais aussi pour écluser quelques canons ! 

     « Il fait si chaud ! dit-il.  Je lui explique donc :

     « On a besoin d’une charrette chez Michel demain matin, et on doit aussi passer à la forge charger du matériel pour la maison, près de chez toi ! 

      - Pas de problème, je viendrai avec Nestor, pour aider à charger ! »

     Et nous discutons toutes et tous de Durandalem, de ses gardes volants, de la mine, des murailles, du bien-être qui règne dans le village. Émile veut construire une grande écurie, son cheptel s’agrandit… Richard me remercie vivement d’avoir hébergé sa fille, et de la lui rendre de si belle allure ! Marc me demande si des thermes sont en projet. Je lui répond que nous y avons pensé, cela va se faire !

     Et, de discussions en tournées de canons, il est l’heure pour les gardes de repartir à leurs postes.

     Jacques prend congé de ses parents, Albert les salue, et les cinq gardes s’envolent…

     Ils sont bientôt remplacés par les cinq autres, Gretel Wilkinson, Stéphane, Benoit et Pierre Spohr, et Roland Martinet. Les Naboriens ne se lassent pas de voir ces gardes volants, nus, l’arc et le carquois en bandoulière, et leur coiffe sur la tête.

     « Nous avons fini notre service pour aujourd’hui ! Child ! Tu veux bien nous servir une pinte de ton excellent vin ? » dit Gretel.

     Les Naboriens repartent alors, après s’être habillés, Ariston et Nadège sont en pleurs, tristes de se séparer après toutes ces journées passées ensemble. Mais Nadège promet de revenir vite.

 

     L’auberge commence à se remplir, comme tous les soirs. Michel vient boire un verre avec Yvette, Alvin est là, avec Elvire, Roger est de retour.

     « Léon sera là demain, il vient avec Louis Brett, l’ébéniste, dit Roger. 

     - Magnifique ! dis-je.

     -  On avancera bien avec Louis ! dit Michel, content.

     - Je m’occupe de ton cheval ! » dit Nestor.

     À la cantine du nouveau bâtiment, les choses sont bien organisées. Les quatre gardes qui commencent le service de nuit mangent avant les autres, à dix neuf heures, pour prendre leurs postes à vingt heures. Tous les autres se mettent à table après vingt heures : les dix mineurs, les seize gardes de jour, les quatre gardes de nuit, les deux concierges, les deux du ménage et les quatre cuisinières, soit trente-huit personnes en tout.

     Roland Martinet attend les jumelles. Il a fini son service à dix huit heures, il va les emmener dans leur nouvel appartement, où il leur a déjà préparé des chambres.

 

     Les maçons sont de retour. Ils ont fini la maison des gardes, et la muraille est du côté Sud. Demain, ils finiront la muraille est du côté Nord, il ne restera que la muraille Nord à construire.

     Le soir venu, après la sudation, Dillon et les soldats, ainsi que Hantz, se font masser, tous ensemble. Il y a plein de masseuses ! Marianne, Mariette, Fleur, Delphine, Alice, Josette, Josiane, Judith, Manon, Julie, Hilde et Pénélope. Les nouveaux gardes, ainsi que les jumelles, sorties de leur sommeil forcé, profitent aussi de la sudation, et des massages, après les soldats. 

     Dorénavant, ils sont huit gardes de nuit ! Alain et Abel Hahn, Natacha et Nathalie Rich, Gabriel et Michelle Holz, et les jumelles Elysa et Nissa Levy.

     Ils décident donc de faire quatre équipes de deux :

     Vingt heures - deux heures : Gabriel et Natacha, Michelle et Nathalie.

     Deux heures – huit heures : Alain et Elysa, Abel et Nissa.

     Cela permet aux jumelles Nissa et Elysa de s’installer chez Roland Martinet.

     Ils passent à la cantine, où un repas attend les quatre premiers. Les autres mangeront avec les mineurs et les gardes plus tard. Ils expérimentent le vol, avec Hantz, en passant par-dessus le portail.

     « C’est génial ! disent-ils de concert. »

 

     Jacou arrive à la cantine.

      « Demain matin, et pour la journée, il faudra trois des bûcherons-mineurs à l’entrée du village, Jean et Jacques Weiss, et Éric Thill, pour aider Michel à poser le toit et les portes de la nouvelle maison des gardes. Les vitres seront posées lundi, et vous pourrez, vous les gardes de nuit, le concierge et la cuisinière, emménager dès lundi soir dans vos appartements définitifs ! 

     Vous mangerez encore ici lundi soir, et dès mardi vous mangerez là-bas. Je vous souhaite un bon appétit, et une douce nuit ! »

     …et il retourne à l’école.

     Tout le monde mange de bon appétit, les cuisiniers sont félicités pour l’excellence de leur menu. Puis, chacun regagne son appartement. Roland Elysa et Nissa reprennent leurs ébats…

      Joshua et Giselle descendent à l’auberge, et font la connaissance des Durandalémois qui sont encore là : Gaël et Joël, qu’ils ont déjà rencontrés aux douches, le Fernand et ses commis, Alvin et Roger. Elvire est rentrée, Émile et Adèle aussi, Nestor est resté, P’tit louis Muller est là avec Isabeau, Georges Hair est là également, ainsi que les frères Stein, Claude et Pierrot. Je suis là moi aussi avec Michel et Yvette. Il y a encore Denis Pepin, venu avec Claude Kaas et Clovis Hune. Mais Esther, Ariston et Benami ne m'ont pas attendu pour partir se coucher.

     Child constate que tout le monde s’est habitué aux nouvelles règles du village, tout le monde est, hormis les chausses, tout nu !

     Joshua raconte sa première journée dans le village, et vante l’excellence du repas servi ce soir.

      « Presque aussi bon que le tien ! » dit-il habilement à Child, faisant rire toute l’assemblée. 

La maison des gardes

  

La composition des équipes de garde :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

     Les équipes sont tirées au sort tous les soirs à vingt heures, deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

     Aujourd’hui, ce sont 1 : Gretel Wilkinson et Roland Martinet.

                                       2 : Joseph Spohr, Helga Wilkinson, Denis Martinet.

                                       3 : Georgette Fart et Benoit Spohr.

                                       4 :  Stéphane et Paul Spohr, et Jacques Martin.

                                       5 : André Martinet et Bernard Spohr.

                                       6 : Albert Fart, Pierre Spohr, et Paul Frisch.

 

     Léon Iser et Louis Brett sont au portail Ouest. André Martinet leur ouvre. Les Laudrefangeois le saluent, et se mettent nus, bien que Louis soit gêné de se dévêtir ainsi.

     C’est un homme de quarante cinq ans. Brun, de six pieds deux pouces, un corps bien musclé, avec un poitrail développé.  Ils disent à André de garder leurs habits pour quand ils repasseront ce soir. « Je transmettrai ! pas de souci ! » répond André.

     À la grande forge, je suis là avec Émile et Nestor. les deux hommes arrivent et nous aident à charger. Nous irons ensuite chez Michel.

      Les trois bûcherons, Jean et Jacques Weiss, et Éric Thill, nous rejoignent, tandis que les autres mineurs retournent à leur galerie, qui s’enfonce de plus en plus sous terre, en suivant le filon d’or.

     Chez Michel, nous chargeons le portail, les bûcherons s’en occupent, ils ont le pouvoir de déplacer les objets. Nous chargeons aussi une grande quantité de poutres, de planches, de tasseaux, tout ce qu’il nous faut pour la maison des gardes. Et nous descendons sur le chantier.

     Les maçons sont déjà au travail. ils finissent d'utiliser le tas de pierres. La nouvelle livraison de Tenquin ne devrait pas tarder. Les deux gardes, Georgette Fart et Benoît Spohr, les aident, et le tas de pierre est bientôt épuisé.

     Alors, désœuvrés, les maçons aident à construire le toit de la maison et à mettre en place la cuve d’eau, raccordée à l’alimentation en eau de chez Émile, à côté. Nous sommes nombreux, et cela avance d’une façon fulgurante !

      Les dix douches sont bientôt en place, la chaudière et le générateur de vapeur aussi. La circulation de vapeur est distribuée dans tous les appartements, ainsi qu'à l’office, où nous installerons demain un lave-vaisselle et une chambre froide. Léon et moi avons maintenant le coup de main, nous sommes devenus experts !

     Louis nous informe que la construction des douches communales à Laudrefang est pratiquement achevée. Je lui dis que je viendrai assister Léon, et que Michel viendra pour les cloisons. Ainsi, ce sera vite fait, et bien fait !

     La cloche de l’école sonne dix heures, on l’entend bien malgré la distance. C’est la relève de la garde. Gretel Wilkinson et Roland Martinet sont en place.

     Les charrettes de nouvelles pierres viennent d'arriver. Les maçons partent les décharger. Nous continuons sans eux.  À midi, le plafond et le toit seront posés. Bien que les fenêtres n’aient pas encore de vitres, la maison est habitable !

     Il y a huit appartements pour les gardes, un appartement de concierge, et un pour le cuisinier.

     La maison fait deux cents pieds de long sur cent de large, sur un niveau.

     Jacou vient visiter le chantier. Il peut constater que les murailles Sud sont terminées, et que la construction des murailles Nord est en cours. Le lourd portail Est vite mis en place, grâce aux pouvoirs des bûcherons.

     Je demande :

     « Et nous, Jacou, quand pourrons-nous en faire autant ? 

     - Nous ferons cela dimanche matin. Pendant que la population s’entraînera au tir à l’arc, je vous mènerai tous les treize à la caverne : toi, Michel, Pierrot et Claude Stein, le Fernand et ses trois commis, Émile et Nestor, P’tit Louis et Isabeau, et Roger. »

     Devant le portail fermé, une charrette est là. C’est Pierre, avec une grosse quantité de charbon. Gretel lui ouvre. Pierre est visiblement ravi de la revoir. Quand il est déshabillé, il ne peut cacher son intérêt pour la belle rousse ! Il lui demande quand elle a fini son service.

     Elle lui répond :

     « Je suis en pause, de quatorze à seize heures...  Mais je mangerai.  Donc peu de temps à t’accorder aujourd’hui ! 

     Jacou dit à Pierre :

     - Allez, calme tes ardeurs, et dépose le charbon derrière la maison, à côté de la chaufferie. Je vais faire mander le concierge ! » Et il envoie Roland Martinet chercher Florent Molle, au nouveau bâtiment.

 

 

Le messager du roi

 

     Un homme à cheval se présente au portail Est :

     « Je suis un messager du roi, j’apporte des nouvelles pour le bourgmestre de Durandalem !  Gretel lui ouvre, et Jacou vient au portail.

     - Je suis Jacou Artz, le bourgmestre. Parle ! »

     Le messager est surpris de voir une garde nue, et un bourgmestre tout aussi dévêtu. Et tous les gens qu’il voit sont tous nus. Cela l’étonne grandement !

     « Mais pourquoi êtes-vous tous nus comme ça ?

     -  C’est la règle dans le village... Nous vivons nus, en communauté, dans le respect de soi, des autres et de la nature. C’est notre philosophie ! Mais toi aussi, tu peux te déshabiller !

     - Non ... Je viens de faire cent lieues en quelques jours pour te prévenir, et je ne suis pas très propre !

     - Alors, laisse ton cheval ici, nous allons nous en occuper.  Et suis-moi, je t’emmène te laver, avant tout !

     Il fait signe à Nestor qui les observe.

      Nestor, tu vas t’occuper du cheval de…Au fait, quel est ton nom ?

     - Je me nomme Léonce de Sienne, je viens de Lugdon. C’est Charles, le fils de Pépin, qui m’envoie.

     - Alors, Léonce, viens avec moi. Je t’emmène aux douches, et tu pourras ensuite nous dire ce que nous veut le roi Charles ! 

     Il le présente à Joël :

     - Voici Léonce de Sienne, messager du roi. Tu t’occupes de lui, tu donneras ses habits à Berthe pour qu’elle les lave. Puis tu l’emmèneras à l’auberge. »

     Après une douche qui le réconforte et lui redonne de l’énergie, Joël lui propose une tunique. Mais il décide de rester nu...

     « Puisque c’est la règle ! »

     Léonce de Sienne est un grand homme de quarante cinq ans, les cheveux blonds, six pieds huit pouces. Un corps musclé de soldat, un poitrail velu, une toison dorée fournie.

     Léonce et Joël arrivent à l’auberge.

     « Je suis Child, le bourgmestre adjoint, et patron de l’auberge. Tu as sûrement faim ! viens t’asseoir à la table ! »

     Tous ceux qui se trouvent à l’auberge attendent les nouvelles. Les gardes, en pause, Georgette Fart et Benoit Spohr, Stéphane et Paul Spohr, et Jacques Martin, tous tendent l’oreille pour écouter ce que Léonce a à dire.

     Et Léonce raconte, en mangeant et buvant entre les phrases :

      « Le roi Pépin vient de mourir, dans son fief de Saint-Denis. Ses funérailles auront lieu à l'abbatiale de Saint-Denis. Dorénavant, ce sont ses fils, Charles et Carloman, qui gouvernent le royaume. Charles prendra la tête de l'armée de l'Ouest, tandis que Carloman restera à la tête de l'armée de l'Est. À Noyon, Charles sera couronné roi de de Neustrie et de Bourgogne. 

      Après les funérailles de Pépin, il retournera dans son fief de Bourgogne rejoindre son épouse Himiltrude.

      Charles sait qu’une épée a été fabriquée ici pour lui. Il sait aussi qu’une école de soldats a été créée ici, à Durandalem. 

     - Et comment sait-il cela ?  demande Jacou.

     - C’est son chef de la garde, le seigneur Jean d’Ortega qui le lui a dit.

     Et il sait que c’est le fils du seigneur Jean d’Ortega qui est à la tête de l’école. »

     Aussitôt, Jacou envoie mentalement à Dillon l’ordre de venir séance tenante à l’auberge.

       Au même instant, à l’école, Dillon est en train de donner des cours théoriques sur les façons de se présenter à un supérieur, militaire ou civil. Hantz assiste aux cours. Il comprend de mieux en mieux la Langue, et Achille est à ses côtés en cas de problème.

     « Vous êtes des soldats, vous devez obéissance à un soldat de grade supérieur ! 

     Le « Garde à vous ! » c’est quand un gradé arrive.

     Le « À vos rangs ! Fixe !» c’est lors de la venue d’un officier supérieur.

      « Le Roi ! », vous le savez, c’est quand vient le roi, bien sûr !

     La posture est la même : droit, la tête droite, et la main sur l’arme si vous en avez une.

       Vous ne devez prendre la parole que pour répondre à une question, ou lorsqu’on vous la donne. Vous gardez la posture jusqu’à l’ordre suivant, ou « Repos ! »

     C'est à cet instant qu'il reçoit l’ordre mental de Jacou.

     « Je dois vous laisser, je suis mandé par Jacou au village ! C'est Hugues qui va vous parler à ma place de la bienséance en société... N’est-ce pas, Hugues ?

     - Pas de problème, Dillon, je vais leur apprendre à saluer ! »

     Et tandis que Dillon part, Hugues s’érige en maître de cérémonie.  Et les soldats, les uns après les autres, viennent le saluer. Il les reprend si nécessaire.

    

  • Dans l’auberge peu après...


  « Dillon, voici Léonce de Sienne, messager du roi. Léonce, voici Dillon d’Ortega, chef des soldats de Durandalem. 

     Léonce continue :

     - En passant par l'Austrasie, Le roi Charles viendra à Durandalem.  Il sera là dans un mois, pour prendre possession de son épée. Toi et tes hommes, Dillon, il vous emmènera d'abord vers l'Est, pour mater les Germains rebelles.  Puis ce sera vers l'Ouest. Vous irez rejoindre Roland aux Marches de Bretagne, pour marcher ensuite vers la péninsule ibérique.

     Jacou dit alors :

     - Nous avons donc un mois pour préparer un accueil digne de notre roi Charles ! Nous allons organiser de grandes festivités en son honneur ! 

     Merci de ces nouvelles, Léonce. Tu es le bienvenu à Durandalem. Dillon va t’emmener à l’école, où tu pourras prendre du repos. 

     - Grand merci Jacou ! » Et il part à pied, suivant Dillon. Il est fort surpris de voir passer dans les airs les gardes qu’il a vus à l’auberge, puis d’autres gardes qui passent tout là-haut dans l’autre sens.

     « Ce sont des pouvoirs que nous avons, nous les soldats et les gardes, lui explique Dillon. Comme tu vois, nous pouvons voler ! 

     - Mais c'est fantastique ! »

Les cousins Maigret

 

     Le portail fonctionne parfaitement, et nul ne peut plus entrer sans l’assentiment des gardes. Cet après-midi, ce sont André Martinet et Bernard Spohr qui sont de garde.

      Une calèche arrive de Naborum. Les visiteurs se présentent. Ce sont des cousins d'Aimé Maigret, le chef de la police de Naborum : Pacôme Maigret et sa compagne Agnès Poly, Valérie Maigret et son compagnon Alexandre Dumas, et Sophie Maigret et sa compagne Jenny Tell. Ils ont entendu parler d’embauche et viennent proposer leurs services.

     André Martinet leur ouvre le portail, Bernard Spohr est aux aguets, arc en main, prêt à réagir.  Les Naboriens sont étonnés de voir les gardes nus.

     « C’est la règle à Durandalem. Tout le monde, homme, femme, enfant, est nu. C’est la philosophie du village. Vous pouvez vous déshabiller si vous le désirez. Vous pouvez aussi prendre une douche à côté de l’auberge. Présentez-vous à l’auberge, et demandez Child. »

     La calèche pénètre dans le village. Au Nord, à flanc de colline, là encore, les visiteurs sont stupéfaits : des ouvriers montent des murs de pierres, nus, avec une facilité déconcertante !

     Ils arrivent à l’auberge, Child les accueille et les installe à une table.

      « Que puis-je pour votre service ? 

     - Nous cherchons du travail, nous sommes désœuvrés, nous n’avons plus de quoi subvenir à nos besoins ! C’est notre cousin Aimé Maigret qui nous a parlé de votre village, qu’il a visité il y a peu, lors de l’attaque des brigands. Il paraît que les soldats de Durandalem les ont anéantis !

     - En effet, nos soldats les ont tous capturés ! Vous cherchez du travail, dites-vous... Nous avons besoin de gardes et d’agents d’entretien, cela vous intéresse ? »

     Pacôme veut bien être garde, Agnès aussi, si les filles peuvent l’être. 

     « Je sais me servir d’un arc ! » Alexandre et Valérie affirment être aussi de fins archers. Quant à Sophie et Jenny, elle se disent très efficaces pour le nettoyage !

     Child leur confirme qu’ils devraient donc trouver du travail ici...

     « Vous voyez ces cinq personnes attablées, dont une fille ?  Ce sont des gardes, en pause. Ils sont nus.  À Durandalem, tout le monde vit nu, et ce serait bien que vous suiviez l’exemple ! Je vous propose d’aller aux douches, vous verrez Joël qui vous expliquera comment elles fonctionnent.

     - Oui, mon cousin m’en a parlé, dit Pacôme. Il paraît que c’est vraiment bien !

     -  Vous jugerez ! Allez-y, et revenez ici après, on parlera de vos embauches. »

     Et les six jeunes vont voir Joël qui les accueille, et leur propose de prendre leurs habits pour les faire laver. Son gros membre les impressionne.

     « Mais c’est naturel, cela relève de la diversité de la nature. Cela dit, parfois, ça m’embarrasse un peu dans mes mouvements ! » dit-il en rigolant. Ce qui fait sourire les Naboriens.

     Du coup, tout le monde se déshabille. Ils ont déjà l’habitude de se voir nus : ils vont souvent se baigner ensemble à l'étang d'Oderfang, dans un coin à l'écart.

     Pacôme Maigret est un petit jeune homme de vingt cinq ans, brun, de cinq pieds cinq pouces, avec un poitrail développé, des gros bras, une toison brune coupée.

     Agnès Poly, vingt cinq ans, est une brune de cinq pieds quatre pouces, une poitrine ample, des bras bien fermes, une toison rasée sur des cuisses fermes, et de courtes jambes.

     Valérie Maigret, vingt six ans, est la demi-sœur de Pacôme, plus grande, six pieds. Blonde avec une forte poitrine et une toison tondue, des bras musclés, des cuisses et des jambes fines.

     Alexandre Dumas est un homme blond de six pieds, vingt six ans, un corps musclé sans poil, et un pubis glabre.

     Sophie Maigret, trente ans, six pieds cinq pouces, est la grande cousine de Pacôme et Valérie. Elle est rousse, avec une petite poitrine, un pubis roux coupé court, des cuisses fortes sur des jambes bien fermes.

     Jenny Tell est la compagne de Sophie. trente ans, grande aussi, de six pieds quatre pouces, rousse aussi avec de petits seins pointus, un pubis tondu et des longues jambes fines.

     Ils profitent des douches, chaque couple dans une cabine, et Joël se dit qu’ils ne font pas que se laver ! Il sait que les douches sont propices à ce genre de choses...  Tous finissent par ressortir, et ils vont se sécher près de la cheminée. Joël leur demande s’ils veulent des tuniques. Ils disent que non, ils vont profiter du beau temps ! Ils sortent en remerciant Joël, et vont s’asseoir sur le parvis de l’auberge, en plein soleil.

     Là, en levant les yeux, ils pensent avoir des visions... Trois des gardes, dont la fille, volent dans les airs vers le Sud, et les deux autres vers l’Ouest ! Ils ne se sont pas encore remis de ce qu’ils ont vu, que deux autres arrivent de l’Ouest en volant, l’arc et le carquois en bandoulière, et trois autres du Sud !

     « Ce n’est pas possible ! Comment faites-vous ça ? » demande Sophie aux arrivants.

     - Nous avons appris, répond Georgette, cela fait partie de notre instruction de garde !

     - Formidable ! S'extasie Pacôme. Nous aussi, alors quand nous serons des gardes, nous pourrons voler ?

     - Oui, vous pourrez. Tous les gardes volent ! »

     Ils rentrent dans l’auberge. Ce qu’ils ont vu, ça leur a donné soif ! Child leur dit :

     « À dix huit heures, tout le village sera réuni ici.  Vous rencontrerez Jacou Artz, qui vous donnera des directives. Ce soir, vous dormirez ici, à l’auberge.  Je vous donne trois chambres. Vous mangerez aussi ici ce soir. Bientôt, les appartements pour les gardes seront finis, et vous y emménagerez définitivement. »

 

 

Le messager à l'école

 

     Dillon arrive à l’école, accompagné par Léonce de Sienne, le messager du roi. Il vole par-dessus la muraille, et ouvre le portail... Léonce est sidéré de ce pouvoir !

     Ils arrivent à la grande salle, où tout le monde est attablé.

     « Mes amis, je vous présente Léonce de Sienne, messager du roi, et porteur d’une grande nouvelle ! 

     Mentalement, il ordonne à ses soldats de venir se mettre au garde-à-vous devant Léonce.  Ils obtempèrent immédiatement. 

      Léonce, voici mes élèves, de fiers soldats qui ont déjà sauvé par deux fois le village. Voici Alix Holz, Xavier Stamm, Charles Kauf, Achille Gouvy, Armand Capes, le Borgne et François Bauer, Gabin Fleich, Hugues Schaff, et Joseph Brett.

     - Vous êtes bien jeunes pour être des soldats...  Mais le seigneur d’Ortega a dit que vous êtes les meilleurs ! Je vous annonce la venue du roi Charles, dans un mois. Vous partirez avec lui défendre le royaume ! »

     Les soldats poussent un « Hourra ! » général.  Cela fait longtemps qu'ils attendaient ce moment !

     Puis Dillon présente les autres :

     - Voici Anatole, notre concierge. Hantz, un garde blessé en convalescence à l’école. Les maçons, qui construisent nos murailles et nos bâtiments.  Nos masseuses, Marianne et Mariette, qui vont se faire un plaisir de s’occuper d'un messager du roi... Nos buandières, Josette, Josiane, et Judith. Nos cuisinières, Manon, Julie, Hilde, et Pénélope. Et voici enfin Chantal, l’assistante de Jacou à l’école. C'est la savante qui a mis au point notre pouvoir de voler. »

     Léonce est ébahi de voir autant de belles créatures nues qui lui sourient.

     Je vous emmène maintenant en face de l’école, vous présenter quelques-uns des autres membres de notre communauté. » Ils sortent, et se rendent dans le nouvel immeuble. Ils arrivent à la cantine, où tout le monde est attablé.

     Entretemps, j’arrive à l’école avec Jacou qui m’a prévenu.

     « Chers amis, dit Dillon, je vous présente Léonce de Sienne, messager du roi Charles, qui nous apporte des nouvelles ! Le roi Pépin est mort, c’est Charles, son fils, notre nouveau souverain. Il sera à Durandalem dans un mois, et nous allons organiser une grande fête en son honneur ! Puis, avec mes soldats, nous le suivront à travers le royaume. »

      Léonce, voici nos intervenants dans la vie du village : Adrien Molle, concierge, et Sylvie Spar, cuisinière. Albert Tritz et Marie Blache, cuisiniers sur place. Bruno Martinet, mineur, et Fleur Martinet, masseuse. René Martinet, mineur, et Delphine Martinet, masseuse. David Martinet, mineur, et Alice Martinet, masseuse. Axell Wilkinson, mineur. Jean et Jacques Weiss, mineurs. Éric et Eddy Thill, mineurs. Albert et Norbert Mick, mineurs. Florent Molle, concierge, et Joëlle Tritz, cuisinière. Alain Hahn et Natacha Rich, gardes de nuit. Abel Hahn et Nathalie Rich, gardes de nuit. Gabriel et Michelle Holz, gardes de nuit. Elysa et Nissa Lévy. gardes de nuit. Et enfin Joshua et Giselle Lévy. agents d’entretien. »

      - Je suis enchanté de vous saluer. Dit Léonce. Durandalem a une réputation qui est parvenue jusqu’à notre roi... Soyez-en fiers ! Mais je vois que vous avez beaucoup de mineurs ! Quel minerai extrayez-vous donc ?

    - De l’or ! répond Dillon. Beaucoup d'or, qui va servir à notre roi ! Et maintenant, je vous emmène vous reposer à l’école ! »

     Et ils repartent en face. Il font tinter la cloche, et Anatole vient leur ouvrir.

     Je suis là, avec Jacou.  Il me présente à Léonce :

     « Voici Robert Schmit, le forgeron qui a conçu l’épée pour Charles.

     - Je vous la montrerai ce soir ! dis-je.

     - Je suis impatient de la voir ! Il parait qu’elle est magique... Comment l’avez-vous nommée ?

     - Oui, elle est magique.  Elle se nomme Durandal ! »

     Je ressors un peu plus tard de l’école, et je vais chez Child. Il doit convoquer tout le village pour annoncer la nouvelle, ce soir, à dix huit heures. Chez lui, j’installe une chambre froide. Jacou m’a expliqué comment insérer le naturium dans le piston, et j’arrive à me débrouiller seul.

     Ariston va faire le tour du village pour annoncer le rassemblement chez Child.  Quand elle arrive chez P’tit Louis, Jeanne veut venir avec elle, et elles continuent toutes les deux leur tournée d’information.

     À l’école, Dillon confie Léonce aux jumelles :

     « Elles vont prendre soin de vous, vos désirs sont des ordres, vous êtes notre invité ! »

     Marianne et Mariette emmènent Léonce en salle de sudation. La chaleur intense le surprend. Mais elles lui disent qu’il va s’habituer, et que cela lui fera le plus grand bien !

     Assis entre elles, il n’ose pas les toucher. Pourtant ce n’est pas l’envie qui lui manque ! Au bout d’un bon quart d’heure, elles l’emmènent sous la douche, puis le sèchent vigoureusement, y compris à l’entre-jambe. Ensuite, direction salle de massage. Elles le couchent sur le ventre, et à quatre mains enduites d’onguents, lui extirpent tous les nœuds que son corps a accumulés pendant sa longue chevauchée. Il se sent de mieux en mieux, et lâche des petits « Haaa ! c’est booon ! » Les massages de la nuque et des épaules le font gémir « Mmmmmm ! » « Oh ! » « Que c’est bon ! »

     Puis elles le retournent et lui massent le poitrail puis le ventre.
     Puis le bas-ventre…

 

     Après ces massages intensifs, elles l’invitent à reprendre une douche, puis elles vont au coin des boissons, et lui servent des breuvages délicieux, dont l'un contient le remède contre les bêtes minuscules qui se logent sous la peau. Elles lui proposent ensuite de se reposer, l’emmènent dans leurs quartiers, et le laissent s’allonger sur le lit. Il s’endort aussitôt.

     Plus tard, Jacou le réveille, il lui propose de descendre avec lui au village rencontrer les habitants. Léonce accepte volontiers !

La soirée à l'auberge

 

     A l’auberge, il n’est pas dix huit heures, mais les villageois arrivent. Nus comme il se doit, par ces chaleurs !

     Joël a fermé les douches pour aujourd’hui. Il s’installe avec les gardes dehors, avec Gaël.

     Je suis le premier, avec Benami, j’ai la Durandal avec moi. Ariston arrive avec Jeanne. Esther est en poste derrière le comptoir.

     Voici Michel Wald avec Yvette Welch.

     P’tit Louis Muller arrive avec Bertha, Isabeau, et Grégoire. Jeanne demande à sa mère si elle peut aider Ariston au service. Bertha est d'accord.

     Émile, Adèle et Nestor Pferd sont là.

     Le Fernand Bauer, Yvonne Basin, et les trois commis Gildas Dor, Edouard et Jacques Basin arrivent.

     Germaine et Gertrude Beten, et Paul Angst entrent dans la salle, nus comme tout le monde, à l’étonnement général.

     Les famille Stein, Pierrot, Giselle, Agathe, Felix, et Claude, Marie, et Jenny arrivent ensemble.

     Clovis Hune, Clothilde, Gérôme et Fabien sont là.

     George Hair, Line et Aline arrivent.

     Alvin koch, Elvire et Roger sont venus.

     Claude Kaas, Rosine et Maxime viennent aussi.

     Denis Pepin et Béatrice sont là.

     Les habitants des nouveaux bâtiments sont venus aussi : Adrien et Florent Molle, Albert et Joëlle Tritz, Sylvie Spar et Marie Blache, Joshua et Giselle Lévy.

     Les mineurs Jean et Jacques Weiss, Éric et Eddy Thill, Albert et Norbert Mick, Alex Wilkinson, Bruno, René et David Martinet,

     Les maçons Paul Jenlain, René Price, Edouard Cher, George Claudius, Michel Strog, et Martin Moth.

     Et aussi les gardes qui viennent de finir leur service, André Martinet, Bernard Spohr, Albert Fart, Pierre Spohr, et Paul Frisch.

     L’auberge est pleine à craquer ! Bon nombre sont restés dehors. Ariston et Jeanne ont du mal à circuler, et doivent passer par l’échoppe pour servir les clients dehors.

     Jacou arrive, avec Dillon et Léonce de Sienne, dans un brouhaha intense.

     « Mesdames et messieurs, s’il vous plait, un peu de silence ! Voici Léonce de Sienne, messager du roi !  Il nous apporte des nouvelles.  Le roi Pépin est mort !  Maintenant c'est Charles, son fils, qui est notre roi. Et dans un mois, Charles nous fait l'honneur de venir à Durandalem !

     - Que vient-il faire ? dit une voix au fond de l’auberge.

     - Il vient chercher…cela !  m'écrié-je en brandissant la Durandal.  

      Son épée ! L'épée que j’ai forgée pour lui ! »

     Je lance la Durandal en direction de Léonce. Je sais que Jacou va contrôler sa trajectoire.   Et l’épée vole droit dans la main du messager, il la brandit sous les regards ébahis de l’assemblée, il crie :

     « Vive le roi !  Et les hommes, les femmes les enfants, tous crient en chœur :

     - Vive le roi !  »

     Discrètement, je me faufile jusqu’à Léonce, et je lui demande de me rendre l’épée, en lui disant tout bas que j'aimerais bien la remettre moi-même à Charles quand il viendra ! Il m'accorde volontiers cette faveur, et me la redonne en souriant.

     Dillon prend la parole :

     « Le roi vient aussi prendre en charge ses soldats, ceux que j’ai formés pour partir avec lui. Oui, ces soldats ont été formés dans ce but ! Servir le roi ! Et dans un mois, nous partirons avec lui, défendre le pays contre les envahisseurs ! 

     Dillon redonne la parole à Jacou :

     - Nous allons bien sûr organiser une grande fête pour sa venue ! Il ne viendra pas seul : une vingtaine de hauts dignitaires de tout le pays et une centaine d’hommes d’armes le suivront.  Nous nous devons de les accueillir et les loger avec les égards dus à leurs rangs ! »

     - Les loger ? Mais où donc ? Demande Child.

     - Dans un nouveau grand immeuble que nous allons construire à côté de l’école. Un grand bâtiment, sur trois niveaux, avec tout le confort que Durandalem sait donner, grâce à ses nouvelles technologies !

     - Mais une fois que tout ce beau monde sera reparti, à quoi servira cet immeuble, et à quoi servira l’école ? Demandent les villageois.

     - L’immeuble deviendra le centre des Thermes de Durandalem. Il y aura un hôtel, une auberge, plusieurs échoppes, des appartements, une piscine un sauna…

     - Un sauna ? ! Et c’est quoi, un sauna ? Demande P’tit Louis.

     - C’est le nom Nordique de la salle de sudation. Une salle comme celle de l’école, que certains d’entre vous ont déjà testée ! L’école, quant à elle, deviendra un centre de thérapie et de bien-être. Mais d’abord, il faut le construire, ce nouvel immeuble ! Donc, les maçons, nous aurons encore besoin de vous, avec des renforts. Pouvez-vous nous en fournir ?

     - Demain, dit Georges Claudius, je monte à Mettis, et je ramène autant de personnes que je peux !

     - Bravo !  Il faudra beaucoup de bois. L’abbaye des Glandières a des coursiers vers Oche. Il faut passer commande rapidement aux scieries d’Oche ! Pierre transmettra la commande.  Il vient demain, je lui donnerai la liste. Il nous faudra aussi beaucoup de pierres ! La carrière de Tenquin ne pourra pas en fournir assez en aussi peu de temps. Nous devrons organiser un convoi vers Strateburgo pour en rapporter le plus possible de là-bas. Mes amis du Blauersland m’y aideront ! Roger, tu partiras pour Strateburgo. avec un autre, pour ne pas faire seul le voyage.  

     Nestor se propose :

     - C'est moi qui l'accompagnerai ! 

     - D’accord, mais demain matin, Roger et toi, vous venez avec moi. Rendez-vous devant l’école. Les nouveaux de Naborum, là-bas dans le coin... Oui, vous, les cousins Maigret, vous viendrez aussi demain matin devant l’école !  Lundi, les verriers de Meisenthal reviennent, nous leur passerons commande pour les Thermes. Robert, vois du côté de Mousson, si tu ne peux pas embaucher quelques forgerons. Et fais venir le maximum de tôle que tu pourras !

     Nous allons embaucher tous les forgerons, tous les bûcherons, tous les ébénistes. Nous avons suffisamment d’or pour les payer tous grassement... Ils viendront !

 

 

La pluie

 

     La composition des équipes de garde :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

     Les équipes sont tirées au sort tous les soirs à vingt heures, deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

     Aujourd’hui, ce sont 1 : Paul Frisch et Bernard Spohr.

                                       2 : Pierre Spohr, André Martinet et Jacques Martin.

                                       3 : Albert Fart, et Stéphane Spohr.

                                       4 :  Paul Spohr, Georgette Fart, et Joseph Spohr.

                                       5 : Helga Wilkinson et Benoit Spohr.

                                       6 : Gretel Wilkinson, Denis et Roland Martinet.

 

     Jour d'initiation. Dès l’aube, les premiers futurs initiés sont devant l’école :  Pacôme Maigret et Agnès Poly, Sophie Maigret et Diane Tell, Alexandre Dumas et Valérie Maigret. Roger Koch et Nestor Pferd les rejoignent peu après. Ils attendent Jacou. Ils sont tous en tunique. Il fait frais, ce matin. Le temps change, on va sans doute vers la pluie !

     Quand Jacou arrive, Anatole ouvre le portail. Et Jacou conduit les jeunes jusqu’à la buanderie, où Josette et Josiane les attendent. Elles leur donnent des épées, leur font enfiler les tenues protectrices et les chausses nécessaires pour aller à la caverne...

     Une fois tous équipés, ils partent gravir la colline. Ils rencontrent les gardes qui patrouillent dans la forêt :  Paul Spohr, Georgette Fart, et Joseph Spohr.  Eux aussi sont vêtus. Un vent frais s’est levé...

     Quand ils redescendent vers l’école, il pleut à verse. Heureusement, le toit sur la nouvelle maison des gardes est déjà posé ! Les maçons terminent le mur à l’est qui gravit la colline Nord. Ils n’ont plus de pierres. Prochaine étape, le mur Nord, dans la forêt. Ils commenceront lundi avec les nouveaux arrivages de pierres.

     Jacou et sa troupe sont de retour à l’école, pour la suite de l’initiation. Chantal étant occupée à me fabriquer du naturium, ce sont Marianne et Mariette qui assistent Jacou. Les initiés sont trempés, ils vont d’abord prendre une douche bien chaude avant le bol d‘inhalation.

     Georges Claudius est parti pour Mettis.

     Georges Hair officie dans son cabinet de coiffure. Léonce en profite pour se faire tailler les cheveux. Et aussi la toison pubienne, qui est broussailleuse.

     À l’auberge, Gaël et Joël organisent une distribution de tuniques et de capes.

     Je suis à la maison des gardes en train de finaliser toute l’installation, avec Léon, qui aujourd’hui ne s’est pas déshabillé ! La chaudière est allumée, l’eau est chaude, le lave-vaisselle fonctionne. J’attends Chantal qui doit me livrer la poche de naturium pour la chambre froide. La voilà qui atterrit, bien couverte. 

     « Fichu temps ! dit-elle en rigolant. J’ai bien failli m’écraser contre la tour de guet ! » Eh oui, le vol par temps de pluie, c’est dangereux.  La visibilité est grandement réduite !

     Florent Molle est en train d’installer ses appartements. Il constate qu’il peut pousser le chauffage dans la pièce. L’absence de vitres aux fenêtres laisse entrer l’humidité, mais le rayonnement de chaleur assèche bien l’atmosphère !

     Michel arrive avec Émile, ils livrent une charrette pleine de mobilier.  Des lits, des armoires, des tables, que Louis Brett et lui ont préparés dans sa menuiserie.

      Les gardes Albert Fart et Stéphane Spohr, qui viennent d’être relevés par Paul Frisch et Bernard Spohr, avant d’aller manger chez Child à 11 heures, nous aident à décharger tout cela. C’est bien plus aisé avec leur pouvoir ! Demain, nous aussi nous aurons ce pouvoir, nous a promis Jacou ... Vivement demain !

    Il pleut à verse, il fait froid.  Par ce temps de chien, tous les habitants sont restés vêtus.

     Les maçons sont retournés à l’école, ils sont bien mouillés, et apprécient le sauna qui les réchauffe !

     Les gardes aussi sont bien mouillés. Voler, ce n’est pas l’idéal pour se déplacer quand il pleut ! Ils profitent de la cheminée des douches pour se sécher.

     La pluie tombe à seaux, tandis qu'à l’Ouest l’orage gronde. Dans la mine, les mineurs ont du mal à canaliser l’eau pour qu’elle n’inonde pas la galerie qu’ils ont creusée. Les bûcherons ont vite construit un toit au-dessus de l’entrée, et dévié l’eau de ruissellement qui vient du haut de la colline.

     Côté Ouest, la roue à aube dans la cascade tourne à son maximum. Au sommet de la colline, les trois grandes cuves, de plusieurs muids chacune, sont presque pleines, Derrière chez Michel, sur la colline en face, au Sud, la cuve de deux muids déborde, et la pluie ne cesse toujours pas.

 

      Vu le temps exécrable, les cuisinières préparent un bon potage réconfortant pour le repas de ce midi.

     Ceux qui mangent à l’auberge ont mis leurs vêtements à sécher dans les douches, et ont enfilé une tunique.

     Jacou arrive à la cantine des mineurs, et prend la parole :

     « Les bûcherons, vous construirez, sur chaque tour, un poste d’observation qui soit à l’abri de la pluie. Vous commencerez par les quatre tours aux portails est et Ouest.  Le nouveau bâtiment dans lequel nous sommes s’appellera dorénavant " la Résidence ". Celui d’en bas sera " la Garderie ". Les appartements de la Garderie sont prêts, l’office de la cuisine est opérationnel ! Les résidents de la Garderie mangeront à la cantine de la Garderie. Un service à midi, et deux services le soir, à 19 heures et à 20 heures, à partir de lundi soir.

     Voici la répartition. Emménagement quand il vous plaira. Sachez que les vitres seront posées lundi.

 

  • Un appartement concierge : Florent Molle, concierge, et Joëlle Tritz, cuisinière.
  • Un appartement entretien : Sophie Maigret et Jenny Tell, agents d’entretien.
  • Un appartement gardes : Alain Hahn et Natacha Rich, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Abel Hahn et Nathalie Rich, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Pacôme Maigret et Agnès Poly, gardes de nuit
  • Un appartement gardes : Alexandre Dumas et Valérie Maigret, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Nissa et Elysa Lévy, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Gabriel Holz, garde de nuit.
  • Un appartement gardes : Michelle Holz, garde de nuit.
  • Un appartement gardes : réserve.

     Jusqu’à lundi, vous pouvez continuer à vivre dans vos logements actuels. Vous mangerez encore ici, à la cantine de la Résidence. La pluie qui tombe a bien trempé les chemins et les rues du village ! Soyez vigilants. L’orage gronde, et comme vous l’entendez, il est assez violent. Ne brandissez pas votre épée sous l’orage ! » dit-il pour finir, en rigolant.

     Pour les gardes de nuit, vous avez un renfort de quatre gardes, Pacôme Maigret et Agnès Poly, et Alexandre Dumas et Valérie Maigret. Ils sont actuellement en phase d’initiation et seront avec vous cet après-midi. Chacun des quatre renforcera une équipe cette nuit. Nous resterons la nuit sur la surveillance des portails Ouest et Est, vous serez trois à chaque poste, relevés au bout de six heures. Cet après-midi vous désignerez un chef ou une cheffe, qui fera les équipes de gardes et les horaires. Vous me rendrez compte ce soir, au premier service, à dix neuf heures.

     Avec l’orage qui tonne, tout le monde est à couvert. Il y a du monde à l’auberge ! Les discussions vont bon train sur l’eau qui dégouline des collines, sur les ruisseaux qui débordent. Les gardes qui reviennent de la porte est, Paul Frisch et Bernard Spohr, disent : A quatorze heures, le bac de décantation à l’orée du bois commençait à déborder ! le ruisseau déborde dans le champ à côté de chez Émile !

      « On est obligé de freiner le moulin, dit Isabeau. Il tourne trop vite ! »

     L'après-midi, les soldats s’entraînent à la lutte au corps-à-corps.  Mais dans la grande salle, bien à l'abri...

Les réserves d’eau

 

Aujourd’hui, les équipes de garde sont 1 : Denis Martinet et Helga Wilkinson.

                                                              2 : Georgette Fart, Stéphane Spohr, et Paul Frisch.

                                                              3 : Gretel Wilkinson et Paul Spohr.

                                                             4 : Bernard Spohr, André et Roland Martinet.

                                                             5 : Joseph et Pierre Spohr.

                                                             6 : Benoit Spohr, Albert Fart, Jacques Martin.

 

     La pluie a cessé. L’orage d’hier a bien rempli toutes les réserves d’eau du village !

     Ce matin, le soleil est revenu, et la chaleur aussi ! Nous pouvons à nouveau vivre nus, ce que tout le monde fait. C’est tellement agréable d’être nu au soleil...

     Il faudra construire des réserves bien plus importantes pour assurer l’eau pour les Thermes. Jacou a prévu une grande cuve en pierre le long du mur Nord, en haut de la colline. Elle devrait faire au total plus de mille muids de volume, ce qui garantira de l’eau même en été pendant la période sèche.

     Roger et Nestor, initiés hier, sont chez Émile. Ils vont se rendre à Strateburgo au Blauersland pour ramener des pierres. Nestor a préparé les meilleurs chevaux pour faire la route. Plus de trente lieues, quand même ! Gretel Wilkinson leur ouvre le portail, et les voilà partis.

     Les initiations continuent. Ce matin, Jacou va encore emmener plusieurs personnes à la caverne :  Léonce, Michel, Pierrot et Claude Stein, le Fernand et ses trois commis, Émile, P’tit Louis, Isabeau et Jeanne, Ariston et moi. Il nous a donné rendez-vous devant l’école. Nous sommes tous là, tout excités à l’idée du pouvoir que l’on va acquérir !

     Anatole ouvre le portail de l’école, et nous emmène dans la buanderie pour nous équiper. Josiane et Josette nous ont préparé nos quinze tenues.

     Dillon et les soldats se préparent, ils vont enseigner le tir à l’arc à quelques habitants, comme l’avait demandé Jacou. Ils emmènent avec eux quelques arcs, des flèches, et des cibles de paille.

     Et nous voilà donc en route pour la colline, Jacou en tête. Il me parle des réserves d’eau que les maçons vont construire. En fait, ce sera un double mur Nord ! La cuve mesurera dix pieds de large, vingt pieds de haut, et trois cents pieds de long, ce qui nous fera soixante mille pieds au cube, soit mille deux cent cinquante muids !

     Sur place, nous saluons les gardes de faction, Bernard Spohr, André et Roland Martinet, qui sont encore habillés.  Mais ils nous disent que maintenant, ils vont tomber les tenues, il fait déjà bien chaud !

     Nous passons à tour de rôle dans la caverne, J’emmène Ariston avec moi, P’tit Louis emmène Jeanne.

     Le Fernand est anxieux de pénétrer dans la grotte ! L’histoire de son oncle, le frère à son père Ferdinand, qui y a pénétré avec une torche, et en est sorti lacéré de toutes parts, et resté fou, lui fait craindre pour sa santé !

     Jacou le rassure, il est bien protégé aux jambes, et les leevancliffus ne l’attaqueront pas s’il rentre dans la grotte sans torche ! Il s’y risque alors, accompagné par Jacou, avec une épée pour éloigner les reptiles, qui fuient le contact du métal de la lame. Il en ressort intact, et rassuré !

     Au retour, nous entendons la cloche de la chapelle appelant à l'office, suivi de la cloche de l'école sonnant dix heures. La garde a changé. Georgette Fart, Stéphane Spohr, et Paul Frisch nous saluent. 

     Nous arrivons devant l’école, Anatole nous ouvre la porte.

     Un peu plus loin, dans le pré, Dillon et les soldats ont organisé des séances de tir à l’arc pour les villageois. Alvin Koch, Denis Pepin, Georges Hair, Claude Kaas apprennent à tirer, Les soldats sécurisent les lieux, veillant à ce que personne ne puisse passer dans le périmètre de tir. Hantz Burg est avec eux, il essaie de faire fonctionner son bras, il a encore du mal à bander un arc !

     Les maçons sont allés aider les bûcherons à construire des abris sur les tours de guet, les quatre tours des portails seront équipées à midi.

     À l’auberge, Gaël et Joël comblent les ravines creusées par les pluies qui ont dévalé la colline, le long de l’auberge. Child a dressé la table pour les cinq gardes qui mangent à onze heures : Gretel Wilkinson, Paul et Bernard Spohr, André et Roland Martinet.

     La cloche de la chapelle sonne la fin de la messe, les familles Stein viennent à l'auberge : Gisele Stein, et ses enfants Agathe et Felix, Marie Stein et sa fille Jenny. Leurs maris sont avec Jacou, elles vont manger ici. 

     Paul Angst arrive, nu, il a célébré la messe sans sa chasuble, les fidèles étaient étonnés, lui qui avait crié au blasphème il n’y a pas longtemps, maintenant prône la nudité.

     « Comme Jésus pour son baptême, et jusque sur la croix ! » dit-il pour argumenter. Il a repris à son compte la phrase :

     « Dieu nous a fait à son image, ne cachons pas l’image de Dieu ! » Germaine et Gertrude Beten sont nues elles aussi, et c’est ainsi qu’elles viennent à l’auberge, et qu'elles commandent des pintes pour elles et pour leur cher abbé.

 

 

Le nouveau service de nettoyage

 

     Clovis, Clothilde et leurs enfants Gérôme et Fabien sortent de la chapelle habillés. Ils vont aux douches, et ressortent nus, Clothilde a apporté leur paquet d'habits et demande à Berthe si elle peut les laver. Berthe est d’accord.  Mais elle ne peut s'empêcher de dire à Child :

     « Si on doit vraiment laver le linge de tout le village, il va falloir que quelqu’un s’en occupe ! »

     Elvire Koch vient attendre son mari Alvin. Ils mangeront eux aussi à l’auberge, en amoureux, pendant que leur fille est à l’école, et que leur fils est parti chevaucher.

     Line Hair, l’épouse de Georges le coiffeur, arrive pour manger avec sa fille Aline. Aline a entendu la réflexion de Berthe à Child et dit à sa mère :

     « Moi je veux bien m’occuper du linge du village...  Si tu es d’accord ! 

     - Si tu veux, Aline, cela te fera une bonne occupation ! » 

     Alors Aline va voir Berthe et se propose pour être la lavandière du village avec la machine de l’auberge.  Berthe est contente ! 

     « Child, j’ai trouvé notre lavandière ... Aline Hair ! 

     - Bravo Aline, bienvenue à l’auberge !  répond Child. Et se tournant vers les clients, il annonce :

     - Le village a maintenant son service de nettoyage d’habits ! Vous pourrez déposer et reprendre vos habits au comptoir de l’échoppe. Gaël va aménager un coin pour Aline Hair, notre nouvelle lavandière ! » Et tout le monde applaudit à cette nouvelle. Il faut dire qu'un temps comme celui d’hier, ça salit beaucoup les braies...

     À l'école, à midi, les soldats sont de retour.  Quatre villageois se sont présentés à l’exercice : Alvin Koch, Denis Perrin, Georges Hair, et Claude Kaas. Maintenant, ils savent manipuler un arc, et envoyer une flèche dans une cible ! Tout le monde passe à table. Quant aux initiés, ils dorment toujours.  Ils auront droit à une collation plus tard…

     Il est midi, les gardes sont partis à leurs postes. Les autres gardes, en pause, arrivent à l’auberge. Ils demandent à Berthe si leur linge aussi sera lavé ici. Esther, qui est au comptoir, leur répond :

     « Mon mari, Robert, m’a dit qu’il allait installer des machines à laver dans la Résidence et la Garderie. Vous serez donc servies sur place ! »

     Alvin Koch, Denis Pepin, Georges Hair, et Claude Kaas, les vaillants archers du jour, arrivent à l’auberge, assoiffés.

     « Dame, ça donne chaud, de tirer des flèches comme ça ! » fait remarquer Alvin.

     Claude Kaas ne s’attarde pas, il boit un canon et s’en va, Rosine l’attend pour manger.

     Denis attend son épouse Béatrice, ils mangeront eux aussi à l’auberge.

     Deux bûcherons, Éric et Eddy Thill, et deux maçons, Michel Strog et Martin Moth, arrivent de l’entrée du village. Ils ont fini l’installation des abris sur les tours de guet du portail. Maintenant, ils boivent un bon litron, avant de monter manger à la cantine de la Résidence.

La visite du chef de la police de Naborum

 

     Denis Martinet et Helga Wilkinson sont de garde. En début d’après-midi, une calèche arrive au portail. Dans la calèche il y a un homme, une femme, et deux enfants. Devant Helga nue, l'homme se présente, souriant :« Je suis Aimé Maigret, chef de la police de Naborum. Et voici mon épouse Edmée, et mes enfants Esther et Étienne. Nous venons aux douches... et aussi pour prendre des nouvelles de nos cousins, qu’on n’a pas vus depuis deux jours. Ils nous avaient dit qu’ils allaient à Durandalem ! »

     Edmée Maigret est gênée de voir cette grande rousse toute nue devant elle. Les enfants rigolent.

     Helga dit à Denis d’aller chercher Sophie Maigret, qui est en train d’installer la Garderie, juste à côté. Puis elle fait entrer la calèche, et referme le portail.

     Sophie arrive, avec Jenny Tell, sa compagne. Les deux rousses sont contentes de revoir Aimé ! Edmée est encore gênée devant Sophie, qu’elle n’avait jamais vue nue.

     «  Mais enfin, pourquoi tout le monde se promène nu, ici ?

     - Je t’en ai déjà parlé, Edmée. Durandalem est un village nudiste. Tout le monde vit nu, même les gardes !

     - Ah oui, c’est vrai, tu me l’avais dit ! Et toi aussi, Aimé, tu étais nu, quand tu es venu avec le bourgmestre ? 

     - Ben oui, on était tous nus, et lui aussi ! D’ailleurs je vais de ce pas ôter mes habits... »

     Et il descend de la calèche et enlève ses vêtements. Esther et Étienne demandent aussitôt :

     - Et nous ? Et nous ? On peut aussi ?  C'est Sophie qui répond.

     - Mais oui, les enfants, déshabillez-vous, il fait chaud, vous vous sentirez mieux ! Et toi aussi, Edmée.... Allons, ne sois pas gênée ! 

     Puis elle raconte à Aimé :

     - Jenny et moi, nous sommes embauchées comme agents d’entretien de la Garderie, la maison que tu vois là-bas. Et Pacôme, Agnès, Valérie et Alexandre sont tous les quatre embauchés comme gardes du village... Allez donc d'abord prendre une douche, et on se revoit tous à l’auberge ! »

     - Bonne idée, nous allons prendre une douche, nous sommes venus aussi pour ça ! dit Aimé. Edmée, si tu ne veux pas qu’on t’observe comme une bête curieuse, il vaudrait mieux faire comme tout le monde... Regarde un peu dans le village, toutes celles et tous ceux que tu vois sont nus ! »

     Alors Edmée se déshabille, mais à contre-cœur. Cela lui fait tout drôle de se montrer nue à des inconnus ! Ce n'est pas le cas de ses enfants, qui n'éprouvent aucune gêne pour se dévêtir. Deux belles têtes blondes. Quatorze ans pour Esther, six pieds, déjà presque une femme avec de beaux seins pointus et une toison bien fournie. Et treize ans pour Étienne, six pieds lui aussi, déjà musclé, avec une toison naissante.

     Edmée est une belle femme de quarante ans. six pieds, de longs cheveux blonds qui tombent sur des petits seins ronds, une toison blonde coupée ras, des fesses arrondies sur de belles jambes fines.

     Ils arrivent aux douches, où Joël les accueille. Les parents prennent leur douche ensemble, et chaque enfant séparément. Ils profitent bien de cette eau qui leur tombe dessus, bien plus agréable que celle de la pluie d’hier !

     Les enfants sont ressortis depuis un moment, Ils sont en train de finir de sécher leurs cheveux, quand les parents sortent enfin.  Edmée est à nouveau gênée, tant par l’anatomie de Joël que par le bruit qu’ils ont fait et qu'il a dû entendre ! Joël le comprend bien, et dit à Aimé :

     « Elles sont vraiment bien ces douches, bien insonorisées...  On n’entend rien depuis le couloir ! » Aimé lui sourit, le remercie de sa petite phrase rassurante en hochant la tête. Edmée est maintenant tranquillisée.  Il faut dire qu'elle ne s’attendait pas à ce que son mari lui a fait sous la douche !

     Ils vont donc à l’auberge. Sophie et Jenny sont assises à une table en terrasse. Les cousins Pacôme, Agnès, Valérie et Alexandre arrivent en même temps, et tous se retrouvent à trinquer aux nouveaux emplois des jeunes.

     « Moi aussi, je serai garde ! » Se promet Étienne. La relève vient juste d’avoir lieu, et il est ébahi quand il voit Denis Martinet, Helga Wilkinson, Georgette Fart, Stéphane Spohr et Paul Frisch arriver par la voie des airs !  « Whouah ! »  S'exclame-t-il. Sa sœur et sa mère sont elles aussi époustouflées.

     « Moi aussi, je veux voler comme ça !  Dit-il à son père, qui lui répond

     - Peut-être, quand tu seras garde...  Et vous autres, vous pouvez aussi voler ? 

     Pacôme lui répond :

     - Oui, nous avons ce pouvoir ! C’est Jacou, le bourgmestre, qui nous a initiés !

     - Il nous faudrait ça, à la police de Naborum... Je vais en parler à Serge Lemas, notre bourgmestre ! »

     Les discussions s’enchainent : sur le village, sur la nudité, sur les gardes, de jour et de nuit. C'est Ariston qui les sert à table. Elle discute avec Esther, qui est une copine de Nadège. Et Nadège lui a parlé de son séjour au village.  Elle aimerait bien venir avec elle en vacances à Durandalem !

    « Pourquoi pas ? Dit Ariston. On s’amuse bien ici, tu sais ! ». Et les deux adolescentes se mettent à l’écart. Elles partagent longuement leurs petits secrets. En pouffant de rire, parfois...

     Après quelques discussions et quelques canons, Aimé Maigret et ses enfants repartent pour Naborum. Sur les conseils de Joseph Spohr, de garde au portail, ils se rhabillent. 

     « À cause de la police...On ne sait jamais ! » dit Joseph, en éclatant de rire. Ce qui amuse beaucoup Aimé !

 

 

La visite du boucher de Naborum

 

     Une autre calèche arrive de Naborum. Joseph et Pierre Spohr sont sur les tours de guet.

     « Qui êtes-vous ?  Demande Joseph. 

     - Je suis Damien Fleich, le boucher de Naborum. Et voici ma femme, Angel. Je viens voir mon collègue Alvin Koch ! 

     Joseph descend alors et ouvre le portail. Damien et Angel sont surpris de le voir nu !

     - Mais vous êtes tout nu !  Dit Angel.

     - Oui, ici, à Durandalem, tout le monde vit nu ! 

     - Mais pourquoi ?  

     - C’est notre mode de vie dorénavant dans le village. La nudité en commun, dans le respect de soi, des autres et de la nature. Cela contribue à notre santé physique et mentale ! Vous n’y êtes pas obligés, mais vous pouvez vous déshabiller, vous serez plus à l’aise, avec cette chaleur ! »

     Il referme le portail puis il ajoute :

     - Pierre, j’accompagne ces gens chez Alvin Koch, et je reviens ! 

     - D’accord !  Dit Pierre Spohr, du haut de sa tour.

     Ils arrivent chez Alvin. Elvire les accueille, nue bien sûr.

       - Bonjour !  Je suis Damien Fleich, le boucher de Naborum, et voici Angel, ma femme. Nous venons voir Alvin ! 

     - Suivez-moi, il est derrière, dans son abattoir ! 

     Alvin est content de voir Damien ! Il lui fait visiter son abattoir, et la chambre froide attenante, puis les installations dans la maison, puis la machine à laver, et les douches.

     - Je vous propose de tester les douches ! C’est vraiment agréable ! »

     Damien et Angel sont d’accord. Damien a déjà essayé celles de l’école, et en a dit beaucoup de bien à Angel, de ces fameuses douches de Durandalem.

     Alors ils se déshabillent et pénètrent tous les deux dans la douche, après les explications d’Alvin.

      Damien Fleich, quarante cinq ans, est brun. cinq pieds cinq pouces, assez trapu, musclé, pas très velu. Une toison brune couvre son pubis.

     Angel est une brune, quarante ans, de cinq pieds quatre pouces, avec une belle poitrine, un petit ventre rond, de belles fesses et des jambes courtes et musclées.

     Au sortir de la douche, Alvin les invite à passer sur la terrasse, au soleil. Ils restent nus.

     « Je suis vraiment épaté par ton abattoir ! Cette chambre froide, quel progrès ! 

     - Moi, c’est la machine à laver qui me plaît !  dit Angel. Tu crois qu’on pourrait avoir tout ça chez nous ?

     - Je ne sais pas, il faut demander à Robert ! dit Alvin. C’est lui l’inventeur de toutes ces technologies, je lui poserai la question ! Je sais que Naborum veut installer des douches communales, et Robert a dit qu’il viendrait à Naborum. En tous cas, rajoute-t-il, cette chambre froide serait vraiment utile, dans ta boucherie ! »

     Ils parlent de choses et d’autres, des futurs Thermes qui vont se faire dans le village, et de la venue du roi Charles au mois de juin.

     « Les soldats partiront avec lui. Donc votre fils Gabin aussi. Vous serez bien sûr invités à la fête en l’honneur du roi !

     - Gabin va bien ? » demande Damien. Et vos jumeaux, ils ne sont pas là ? 

     - Tous les soldats vont bien ! J’ai tiré à l’arc avec Gabin ce matin. C’est un sacré archer ! Quant à notre fille Judith, elle a été embauchée comme buandière à l’école, et notre fils Roger est devenu le messager du village. Ce matin, il est parti pour Strateburgo, il sera de retour demain. »

     À l’école, après le repas de midi, le trot dans l’enceinte, et la sieste, les soldats ont quartier libre, et peuvent faire selon leurs envies. Ils ont l’autorisation de sortir de l’enceinte si cela leur plaît, mais doivent rester dans le village, et emmener leurs arcs et leurs carquois, de façon à être joignables et opérationnels à tout moment.

     Quelques-uns, Alix, le Borgne, François et Charles, demandent mentalement des massages, de préférence en privé. Mais les masseuses doivent d’abord masser les nouveaux initiés ! Alors, ils décident de jouer aux échecs, en attendant…

     D’autres, Achille, Hugues et Joseph, vont visiter la mine d’or.

     Les derniers, Xavier, Armand et Gabin décident d’aller se promener dans le village, et de boire quelques canons chez Child.

     Les nouveaux initiés émergent. Ils prennent une douche, font un petit tour au sauna. « Sauna », c’est dorénavant l’appellation de la salle de sudation.  Comme le dit Hilde, « sauna » veut dire « hutte de sudation » en langue Nordique.  Cela rappelle à Jacou son séjour au Blauersland, la construction du sauna, et Ingrid, l’épouse Viking d’Adrien Rung, le grand ordonnateur de la communauté, il y a plus de vingt ans. Les initiés viennent s’installer à table. Manon, Julie et Hilde leur servent à manger et à boire.

     Jacou leur annonce que les masseuses les attendent en salle de massage. Marianne, Mariette, Fleur, Delphine, Alice, Manon, Julie, Hilde, Pénélope, Josiane, Josette et Judith... Lui-même et Dillon s’occuperont des adolescentes.

     Ariston et Jeanne se regardent, et pouffent de rire ! Elles adorent leur nouveau pouvoir !

     Léonce remercie mentalement Manon pour la nuit dernière. Ça faisait longtemps qu'il n’avait pas aussi bien dormi. Il lui demande si tout à l’heure elle ne pourrait pas le masser.

     Ainsi donc, Léonce, Michel, Pierrot et Claude Stein, le Fernand et ses trois commis, Émile, P’tit Louis, Isabeau et Jeanne, Ariston et moi, nous nous rendons en salle de massage. Il y a du monde ! Elles sont toutes là !

     Après le massage du dos, du poitrail et du ventre, tous émettent des soupirs de bien-être...

     Puis c'est le moment de relaxation. Jacou suggère mentalement à chacun de respirer doucement, d’écouter son corps et son cœur, et de faire le vide dans sa tête. Tout le monde se sent reposé, et en pleine forme. Une nouvelle douche, un séchage vigoureux par les masseuses, et nous voilà prêts à aller sur la Lune !

     Nous quittons les masseuses, en les remerciant grandement, et nous prenons congé de Jacou. Chantal nous donne à chacun une fiole qu'elle a préparée, à expérimenter demain. Elle nous permettra de voler.

     « Quelques gouttes suffiront, pour le premier essai ! » dit -elle.

      Il est seize heures, nous quittons l’école. Sauf Léonce, qui dort ici ce soir. Anatole nous ouvre le portail et nous salue.

     Pierrot et Claude Stein rejoignent leurs familles, P’tit Louis et ses enfants Isabeau et Jeanne retournent au moulin, le Fernand et ses commis rentrent à la ferme. Ariston et moi, nous allons rejoindre Esther chez Child. Michel et Émile nous accompagnent. nous devons encore discuter du programme de demain lundi. Nous aurons beaucoup à faire…

     À l’auberge, Adèle et Yvette sont en grande conversation avec les soldats Xavier, Armand et Gabin, et avec les gardes en pause, au sujet de l’arrivée du roi Charles et de leur prochain départ avec lui.

     Avec Émile et Michel, nous parlons donc de demain. Nous installons des machines à laver dans la Résidence et la Garderie. Léon vient nous aider. Il nous faudra des générateurs de vapeur qui existent déjà pour les chambres froides. Ce sera facile ! Émile viendra en charrette à la grande forge pour charger les cuves, « On pourra essayer nos pouvoirs ! » dit-il tout content.

     Et nous éclusons quelques canons. La garde va reprendre son poste. Alors les soldats décident de rentrer à l’école, en accompagnant Bernard Spohr, André et Roland Martinet en volant, en haut de la colline Nord. Et ils descendront par le chemin de guet.

     Sur les tours du portail Ouest, Denis Martinet et Helga Wilkinson sont étonnés de voir des soldats arriver par le chemin de guet !

     « Belle balade ! » dit Gabin. Et les trois soldats saluent les gardes et s’envolent directement dans l’enceinte de l’école, juste à côté.

     À l’auberge, Adèle et Yvette se joignent à nous. Nous leur racontons notre journée, tandis qu’Ariston raconte la sienne à Esther, en cuisine.

     De discussions en discussions, le temps passe. La cloche a sonné six heures.  Il est plus de dix huit heures quand Damien et Angel Fleich repartent pour Naborum. Quand ils arrivent à la sortie, Gretel Wilkinson garde le portail, et Paul Spohr est sur la tour.

     Gretel leur dit en souriant : 

     « Vous devriez vous habiller, quand même... Vous allez avoir des ennuis avec la police, à Naborum ! 

     - C'est qu'on s’y fait vite, à être nus...  C’est trop bon !  dit Angel, en s’apercevant soudain qu’ils ont oublié leurs vêtements chez Alvin. 

     - On y retourne ! » dit Damien en rigolant.  Et quand ils réapparaissent, ils sont vêtus, cette fois !

     Fleur, Delphine, Alice, et Judith retournent à la Résidence.

      Hilde, Pénélope, Manon et Julie vont préparer le repas du soir. À l’école, les masseuses Marianne, Mariette, Josiane et Josette retournent dans leurs quartiers, et invitent mentalement les joueurs d’échecs à venir les rejoindre...

Journée d'arrivées

 

Aujourd’hui, les équipes de garde sont :

1 : Georgette Fart et Gretel Wilkinson.

2 : Bernard, Joseph et Benoit Spohr.                                                        

3 : Albert Fart et Pierre Spohr.
4 : Jacques Martin, Denis Martinet et Paul Frisch.

5 : Helga Wilkinson et Roland Martinet.

6 : Stéphane et Paul Spohr, et André Martinet.                                                            

Les gardes sont prévenus : aujourd’hui il y aura du monde au portail !

  • Les pierres de Tenquin ne vont pas tarder.
  • Les messagers de Strateburgo devrait arriver en fin de matinée.
  • Georges Claudius devrait venir de Mettis avec du renfort de maçons.
  • Les verriers de Meisenthal arrivent aussi aujourd’hui, les vitres sont pour la Garderie.

 

     Jacou a fait les plans de la prochaine construction. Un bâtiment annexe comprendra les chaudières, les réserves, et les appartements des concierges et des techniciens. À côté se trouveront les écuries.

      Au rez-de-chaussée, les salles d’eau : une grande piscine chauffée, un grand sauna, un sauna-vapeur, ou « hammam » comme disent les Sarrasins, un bain de kaolin, des vestiaires, des douches collectives et individuelles, une salle de repos, des salles de massages, un lieu de détente, un coin des boissons, et tout au long de l’avant, des échoppes commerciales.

     Au premier étage, un restaurant, et sa cuisine, un coin des boissons, des salles de réunions, l’accueil de l’hôtel, trente chambres, cinq dortoirs de vingt lits. Une buanderie, une salle de thérapie, avec une piscine.

     Au second étage, les appartements…Il fait faire des copies de plan par Mariette et Marianne. Une pour Child, une pour moi, une pour Michel, une pour Pierrot et Claude, une pour les maçons, une pour les verriers.

     Avec Michel et Léon, nous installons une machine à laver à la Résidence. C’est facile, avec les nouveaux pouvoirs dont nous sommes dotés ! Puis Émile transporte pour nous la charrette de matériel à la Garderie, nous irons cet après-midi.

     Les charretiers de Tenquin sont là ! Une charrette va être déchargée à côté de l’auberge, pour la maison du banquier. Et l’autre va faire le tour, sortir par la porte Ouest, gravir la colline par la route de Falkenberg, et décharger les pierres au coin de la muraille Nord, pour construire la réserve d’eau.

      En haut sur la colline, Bernard, Joseph et Benoît Spohr viennent de prendre leur tour de garde. Ils déchargent la charrette très rapidement !

      Robert Gotsch, le charretier, bien qu’habitué, est toujours aussi épaté de voir ses pierres voler comme ça ! Puis il redescend avec la charrette vide, et va boire une pinte chez Child avec son frère Gilbert, et ils iront prendre une douche. C’est devenu leur rituel !

     Les maçons sont contents, ils peuvent reprendre le travail ! Ils commencent tout de suite, en haut de la colline, la tour de guet au coin, et le fond de la réserve d’eau, qui doit être étanche ! Ils cimentent cela avec un mélange à base de scories de charbon, et de glaise que les mineurs extraient dans la colline d’en face.

     À côté de l’école, les cantonniers ont commencé à creuser, pour la piscine des Thermes. Il faut un grand trou ! Elle fera cent par cinquante pieds.

 

 

Les nouveaux maçons

 

     Au portail Est, une troupe de cavaliers se présente :

« Georges Claudius ! Je suis avec six maçons de Mettis qui viennent en renfort ! 

     Quand les gardes ouvrent le portail, les maçons sont sans voix ! Deux ravissantes créatures nues, Gretel Wilkinson et Georgette Fart, les accueillent :

     - Soyez les bienvenus ! Dit Gretel. Allez à l’auberge, on va s’occuper de vous ! ».

     À l’auberge, Child leur dit que leurs collègues sont sur la colline Nord. Il leur propose une douche, après ce voyage sous le soleil, qui cogne déjà fort.

     Georges les emmène chez Joël, ils se déshabillent et entrent chacun dans une cabine.

     Georges dit à Joël :

     « Ils sont bien jeunes, mais costauds et volontaires ! Ils sont en apprentissage pour la construction du château de Manderen. Le maître architecte du château nous les prête pour une semaine.

     En sortant de la douche, nus, ils se rassemblent près de la cheminée.

      Jacou arrive, avec Dillon, et leur demande de se présenter.

      - Je m’appelle Adrien Wirth, J’ai vingt ans ! dit un des jeunes. Blond, de six pieds trois pouces, bien charpenté avec de gros bras.  Je suis le chef d’équipe de mes compagnons.  

      - Voici mes frères Bertrand et Bernard, des jumeaux de dix neuf ans.  Blonds, des copies de leur frère.

     - Lui, c’est Maurice Storm, il a vingt ans.  Un grand brun de six pieds six pouces, bien musclé.

     - Et voici les frères Bour, Constant, vingt ans et Matthieu, dix neuf ans.  Deux gaillards blonds de six pieds six pouces, très larges, avec des pectoraux bien développés.

     - Enchanté, messieurs ! Moi, je suis Jacou Artz, le bourgmestre de Durandalem. Et voici Dillon d’Ortega, le chef des soldats. Georges vous a sans doute expliqué que dans le village tout le monde vit nu !

      Vous allez suivre Dillon, qui va vous emmener à l’école, puis dans la colline pour vous initier au pouvoir que tous ont ici. Vous retournerez à l’école, pour terminer l’initiation. Aujourd’hui vous ne travaillerez pas !

      Ce soir, vous serez présentés aux autres maçons avec qui vous œuvrerez dès demain. Nous allons vous préparer des chambres dans l’école. vous mangerez tous les jours à la cantine de la Résidence. Merci à vous d’être venus ! »

     Et Dillon les emmène à l’école chez Josiane et Josette pour les équiper.

     À l’école, les soldats sont en cours avec Chantal. Ils apprennent à soigner les blessés, à faire des bandages…

     Dillon est passé avec les nouveaux maçons, ils sont allés à la caverne, et reviennent à l’école. Marianne et Mariette s’occupent d’eux, ils dorment…

     Anatole leur a préparé des quartiers à coté de leurs compagnons maçons. Ils dormiront à l’école le temps de leur séjour.

     Le repas de midi est bien moins bruyant ! Il ne reste plus que les soldats et les filles...

     Pendant ce temps, Joël a nettoyé une douche pour Georges.

     « Tu retrouveras tes compagnons à la cantine de la Résidence, il est bientôt midi ! dit Jacou. Je viens avec toi, j’ai des choses à dire aux résidents. Je t’attends à l’auberge. »

     Les verriers Helmut Bour, Hantz Schmidt, Ludwig Beet, et Wolfgang Mose sont arrivés. Ils boivent un verre, il vont manger avant de se mettre au travail, à la Garderie.

     Jacou leur explique les plans du futur bâtiment. Beaucoup de vitrages sur trois niveaux !

     « En effet ! Nous viendrons plus nombreux, vu le délai très court ! »

     Nestor et Roger arrivent au même moment à l’auberge.

     « Les pierres sont en chemin ! il y a quatre grandes charrettes qui ont quitté le Blauersland ce matin, ce sont les Cohen les charretiers. Ils seront là dans la soirée. Ils ont une escorte de quatre soldats de Strateburgo, mandée par Maître Clément Sandre avec eux ! Maître Sandre envoie encore quatre charrettes mercredi, et quatre autres vendredi.  Dit Roger.

     - Maintenant, nous allons nous doucher ! dit Nestor.

     - Mais les douches sont fermées, lui répond Joël. il est midi !

     - Pas de souci, nous irons chez Émile... »

     Jacou quitte l’auberge avec Georges Claudius. Ils arrivent à la cantine de la Résidence.

Les appartements de la Garderie

 

     Jacou annonce :

     « Les gardes de nuit, vous déménagez aujourd’hui dans vos nouveaux logements à la Garderie, à l’entrée du village. Ce sera aussi le cas de Florent Molle, concierge, de Joëlle Tritz, cuisinière, et de Sophie Maigret et de Jenny Tell, agents d’entretien. Dorénavant, c'est à la Garderie que vous prendrez vos repas.  Sophie et Jenny, vous aiderez Joëlle à la cuisine pour préparer les repas, le temps de trouver une nouvelle cuisinière.

  • Voici la liste des répartitions des appartements.
  • Un appartement concierge : Florent Molle, concierge et Joëlle Tritz, cuisinière.
  • Un appartement entretien : Sophie Maigret et Jenny Tell, agents d’entretien.
  •  
  • Un appartement gardes : Alain Hahn et Natacha Rich, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Abel Hahn et Nathalie Rich, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Pacôme Maigret et Agnès Poly, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Alexandre Dumas et Valérie Maigret, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Nissa et Elysa Lévy, gardes de nuit.
  • Un appartement gardes : Gabriel Holz, garde de nuit.
  • Un appartement gardes : Michelle Holz, garde de nuit.
  • Un appartement gardes : en réserve

     - Vous avez élu un chef ?

     - Oui, répond Alain Hahn. C’est Nissa Levy ! La plus âgée...

 

     - Et pour les tours de garde ? »

     - À vingt heures, à l’Est : Alain Hahn et Natacha Rich sur les chemins de guet, Gabriel Holz au portail ; à l’Ouest : Pacôme Maigret et Agnès Poly, et Michèle Holz au portail. À deux heures, à l’Est :  moi, Nissa, et Elysa Lévy, et Valérie Maigret au portail ; à l’Ouest : Abel Hahn et Nathalie Rich, et Alexandre Dumas au portail. Nous changerons chaque jour. Demain, nous inversons les horaires.

     - Eh bien, c’est parfait ! dit Jacou. Ce soir, vous viendrez manger ici, à la cantine de la Résidence. Je vous présenterai les nouveaux maçons. »

     L’après-midi, les verriers se sont mis au travail. Je suis avec Léon pour installer la machine à laver. Léon aimerait bien posséder mon pouvoir de déplacer mentalement les objets ! Je lui promets d'en parler à Jacou.

      Michel donne un coup de main aux verriers pour encadrer les vitres.

     Les gardes de nuit sont en train de déménager le peu d’affaires qu’ils avaient à la Résidence. Ils seront bien ici, à la Garderie !

 

Le retour des compagnons du Blauersland

 

     Helga Wilkinson et Roland Martinet sont de garde au portail.

     Quatre grandes charrettes débordantes de pierres sont devant les murailles. Une bonne trentaine de muids dans chacune, tirées par quatre puissants percherons.

     Ce sont les cousins Cohen, escortés par quatre soldats. Ils sont fort étonnés de voir ces murailles, alors qu'à peine trois semaines auparavant, il n’y avait rien ! Ils se présentent :

     « Nous sommes les compagnons de Blauersland, Jacou Artz nous a mandés avec les pierres ! »

     Helga ouvre le portail, les cousins et les soldats sont sidérés de voir cette grande créature rousse, qui leur ouvre toute nue.

     Helga, mentalement, avertit Jacou de cette arrivée.

     « Jacou est prévenu, il vient vous accueillir. Entrez vos charrettes ! »

     Jacou est heureux de les revoir.

     « Nous sommes agréablement surpris que vous soyez tous nus, c’est magnifique !  dit Sylvain Cohen.

     - Venez donc à l’auberge vous restaurer, prendre une douche, et profiter du soleil ! Nous déchargerons les pierres plus tard... »

     Les huit Strateburgois suivent Jacou. Ils éclusent plusieurs canons d’affilée, la route était longue et il faisait chaud ! Après une bonne douche chez Joël, tout le monde ressort nu au soleil, Les soldats escorteurs n’ont pas l’habitude, Mais voyant que tout le monde est nu, ils restent nus eux aussi...

     « Vous dormirez ici, à l’auberge. Child va s’occuper de vous ! Mais d’abord, nous allons décharger les pierres. Cela se passe sur la colline Nord. »

     Et le convoi repart vers la porte Ouest, et arrive à la colline par la route de Falkenberg. En arrivant, Jacou sourit de voir les charretiers et les gardes nus, alors qu’ils sont sortis du village...

     Grâce à leur pouvoir mental, les maçons déchargent facilement les pierres, sous les yeux ébahis des compagnons du Blauersland et de leurs gardes ! Leurs parents avaient aussi ce pouvoir au Blauersland, initiés par Jacou il y a plus de vingt ans.

     Puis ils redescendent et entrent à nouveau dans le village.

     Devant l’école, Hantz se propose pour s’occuper des chevaux. Qu’ils amènent les charrettes devant chez Child, il s’occupera du reste ! Cela fait seize percherons à étriller, sans compter les quatre montures des soldats escorteurs.  Il ne sera pas de trop, chez Émile. Jacou le remercie, c’est une bonne idée !

     Les soldats et les cousins sont attablés à l’auberge. Ils discutent avec les gardes en pause, Bernard, Joseph, Benoît et Pierre Spohr, et Albert Fart, qui vont partir prendre leur service à dix huit heures. De les voir partir dans les airs les abasourdit ! Et de voir Helga Wilkinson, Roland et André Martinet, Stéphane et Paul Spohr arriver par les mêmes voies les achève !

     « C’est fantastique ! dit Leo, le plus jeune des Cohen. Que de changements depuis notre dernier passage ! »

     Child leur raconte :

     « Pendant que Jacou était au chevet de votre maître, le village a subi une attaque à l’Ouest, par une bande de pillards flamands ! Mais nos soldats, sortant nus de l’école, les ont décimés ! Trente-cinq pillards sont morts. L'unique survivant nous a fait allégeance. C’est Hantz Burg, celui qui s’est proposé pour s’occuper de vos chevaux.

     - Ensuite, des brigands sont venus par l’est. Ils étaient une quarantaine ! Mais là encore, nos vaillants soldats sont arrivés nus par les airs. Ils en ont tué deux, blessé une vingtaine, et les ont tous faits prisonniers ! Les brigands ont été condamnés au bagne et sont emprisonnés à Deux-Ponts, maintenant.

     Deux attaques en quelques jours ! Alors, Jacou a décidé de fortifier le village. Nous avons embauché des maçons, des gardes, qui montent la garde de jour comme de nuit. Et Jacou les a dotés de pouvoirs, comme vous avez pu le constater. Le village est maintenant sécurisé ! Ensuite, il a décrété la nudité partout...

     - J’ai vu un gros tas de minerai brillant près de la forge, c’est de l’or ? demande Theo.

     - Oui, en creusant les fortifications, nous avons trouvé un filon ! Répond Child. Et nous avons embauché des mineurs pour l’exploiter ! Alors les murailles et les gardes sont d’autant plus justifiés ! »

     Chez Émile, il n’y a jamais eu autant de chevaux ! Les six chevaux des maçons, les quatre des verriers, et les vingt des livreurs de pierre... Il n’y a pas assez de box pour eux !

     Émile et les garçons, Nestor et Hantz ont fort à faire pour s’occuper de tous ces équidés.  Mais ils reçoivent le renfort des gardes de nuit, Abel Hahn, Nathalie Rich, Alexandre Dumas, Valérie Maigret, Nissa et Elysa Lévy, qui ont fini de s’installer et viennent au secours des palefreniers.

     « Nous ne prenons notre tour de garde qu’à deux heures cette nuit, dit Nissa. Après le repas, nous reviendrons vous aider ! Cela nous fait plaisir de faire du bien aux chevaux ! »

     Pour l’heure, pour les gardes de vingt heures, Alain Hahn, Natacha Rich, Gabriel Holz, Pacôme Maigret, Agnès Poly, et Michèle Holz, il est temps d’aller manger ! Et les six gardes se rendent par les airs à la Résidence.

Fin de soirée au village

 

     Jacou arrive peu après avec les nouveaux maçons. Il va les présenter aux gardes de nuit.

     Il est temps maintenant pour eux d’aller prendre leurs postes, il va être 20 heures. Tout le monde arrive pour manger :

     -les dix mineurs,

     -les six maçons et les six nouveaux,

     -les quinze gardes de jour,

     -les six gardes de nuit,

     -les quatre verriers, 

     -Judith, la buandière de l’école, 

     -Hilde et Pénélope, les cuisinières de l’école,

     -les trois masseuses Martinet,

     -le concierge et la cuisinière,

     -ainsi que les deux agents d’entretien de la Garderie,

     -le concierge, les trois cuisiniers, et les deux agents d’entretien de la Résidence. 

     -Hantz Burg est là lui aussi.

     Jacou prend la parole :

     « Je vous présente les nouveaux maçons en renfort pour cette semaine : Adrien Wirth, Bertrand Wirth, Bernard Wirth, Maurice Storm, Constant Bour, et Matthieu Bour. Ils viennent de Manderen, au Nord de Mettis. Ils dormiront avec leurs compagnons à l’école, mais prendront leurs repas ici.

     Nous allons réorganiser plusieurs choses.

     Judith, il y a maintenant une machine à laver.  Tu resteras à la Résidence pour t’occuper du linge de la maison, et de celui des résidents. Joshua et Giselle, vous pourrez l’aider le cas échéant.

     Les masseuses, Fleur, Delphine et Alice, vous allez rester, et ouvrir un salon de massage dans la Résidence, pour celles et ceux qui le souhaitent. Vous prendrez le matériel dont vous avez besoin à l’école. Vous verrez avec Marianne et Mariette. Vous utiliserez les appartements vides de l’étage.

     Pénélope, tu seras dorénavant cuisinière à la Résidence, avec Albert, Sylvie et Marie.

     Hilde, tu pourrais, si tu le désires, être cuisinière à la Garderie, et déménager là-bas ?

     - Volontiers ! Je déménagerai demain matin ! »

     - Parfait ! Alors, vous serez deux cuisinières, avec Joëlle. Les agents d’entretien de la Garderie, Sophie et Jenny, vous serez aussi buandières de la Garderie. Une machine à laver a été installée cet après-midi.

     Hantz, puisque tu es volontaire pour t’occuper des chevaux, tu auras un appartement à côté de chez Émile. Nous allons construire des grandes écuries, pour nous occuper des chevaux de nos visiteurs.

     Tu en seras responsable ! Pour l’instant, tu continues à dormir à la Résidence, mais tu prendras tes repas à la Garderie.

     - C’est magnifique ! répond Hantz, qui maîtrise de mieux en mieux la langue. Merci de la confiance que vous portez en moi ! Je ne vous décevrai pas ! »

- Voilà, conclut Jacou, je vous ai tout dit. Bon appétit ! »

     Et il retourne à l’école.

     Après le repas, Hantz et la troupe des habitants de la Garderie descendent à pied, pour digérer. Abel, Nathalie, Alexandre, Valérie, Nissa, Elysa, et Hantz retournent chez Émile pour continuer à soigner les chevaux.

      Hantz annonce à Émile la bonne nouvelle, il sera un renfort pour s’occuper des chevaux. Nestor lui propose alors de s’installer avec lui dans la grange, plutôt que de remonter tous les soirs à la Résidence. Hantz accepte avec joie.

     À l’auberge, on parle de toutes les pierres qui sont arrivées. Les Cohen assurent qu’il y aura encore deux convois comme celui-ci !

     J’ai fait la liste du matériel dont j’aurai besoin, matériel venant des fonderies de Mousson. Ça en fait un sacré paquet ! Entre les tôles, les cuves, les tuyaux les pommeaux, voilà de quoi bien remplir quelques belles charrettes. Il me faudra aussi de la main d’œuvre... Quelques fondeurs me seront utiles.

     Je vois avec Roger s’il peut partir dès demain matin pour Mousson. Il est d’accord. Je lui dis aussi qu’avant de partir, il devra passer par la grande forge. Je lui remettrai quelques livres-or pour monnayer tout cela.

     À l'école, après le repas, Anatole va ouvrir aux maçons et aux verriers. Il les emmène au coin des boissons, pour passer une soirée tranquille.

     Paul Jenlain dit à Jacou : « Nous les maçons, nous allons nous partager.

      Deux d’entre nous vont commencer la construction de la banque.

      Quatre autres vont faire la piscine des Thermes et commencer la construction du bâtiment.

      Et six autres encore continueront à travailler au réservoir et à la muraille Nord. Nous avons suffisamment de pierres là-haut pour tenir jusqu’à mercredi, jusqu'à la livraison de Strateburgo.

     La livraison de demain de Tenquin, ça pourra être une charrette pour la banque, et une autre pour la piscine. »

     Ils trinquent aux nouveaux venus. Les verriers estiment que demain, ils auront fini, et qu’ils repartiront mercredi.

     « Mais nous serons vite de retour...  Avec plein de verre et plein de verriers ! » dit en rigolant Helmut Bour, le plus âgé.

     Puis tout le monde va se coucher. D’un commun accord, les buandières et les masseuses décident de s’occuper des verriers…

 

L'or

  • Les initiés du village

 

     Aujourd’hui, les équipes de garde sont :

       1 : André Martinet, Paul Frisch.

       2 : Denis Martinet, Pierre Spohr, Gretel Wilkinson.

       3 : Benoit Spohr, Jacques Martin

       4 : Georgette Fart, Stéphane et Paul Spohr,

      5 : Bernard Spohr, Helga Wilkinson

      6 : Albert Fart, Roland Martinet, Joseph Spohr

       Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

     À vingt heures :

      À deux heures :

  • Est : : Pacôme Maigret, Agnès Poly, Michèle Holz.
  • Ouest : Alain Hahn, Natacha Rich, Gabriel Holz.

 

     Je suis debout de bonne heure. Je me rends à la grande forge, en tunique. Il fait frisquet à l’aube !

     J’allume la forge, pour fondre le minerai qui est devant.

     Le tas devient impressionnant.  J’aurai vite chaud ! J’attends Roger qui doit passer prendre une dizaine de livres-or pour l’acompte à verser chez les fondeurs de Mousson. Il arrive à cheval, il en a pris un chez Émile. Il charge le sac d’or, et s’en va donc vers Mousson, à quinze lieues d’ici. Il sera de retour ce soir.

     Le feu, attisé par mon grand soufflet activé par la roue de la cascade, arrive vite à la température de fonte du minerai. Je vais couler quelques lingots. Bien que pesant 40 livres, en volume, ils ne font qu’une pinte ! J’en coule rapidement vingt, dans des moules épais en acier que j’ai confectionnés.

     Léon arrive à la forge. Il est ébloui par tout cet or devant lui ! Quand je lui dis que je vais fondre quelques livres-or pour lui, pour le remercier de toute l’aide qu’il m’a, qu’il nous a apportée, il est aux anges !

      Il est surpris par la taille d’une livre-or : à peine la taille d’un sou ! Mais cela en vaut vingt !  deux cents deniers ! Je lui en donne dix.

     « Avec ces dix livres-or, je suis l’homme le plus riche de Laudrefang ! »

     Il m’assiste volontiers pour fondre l’or, il ne se lasse pas de voir ce métal jaune couler. Cela le fascine !

     Nous voyons passer les mineurs, qui nous disent qu’ils en ramèneront encore beaucoup aujourd’hui, et que le filon n’est pas près de tarir :  plus ils descendent et plus il s’élargit !

     Les maçons aussi partent sur leurs chantiers. Certains passent par le chemin de guet du Nord, d’autres vont à côté de l’école, où les cantonniers sont déjà au travail, Et d’autres encore vont au village construire la maison du banquier.

     Les verriers descendent à la Garderie pour finir de poser les vitres, et fignoler quelques détails. Ils repartent demain matin.

     Puis je propose à Léon :

     « Viens, on va voir Jacou à l’école, je lui ramène ces quatre lingots déjà refroidis, et une vingtaine de livres-or. Et on en profitera pour lui poser la question, pour le pouvoir que tu aimerais avoir toi aussi ! »

     À l’école, après le petit déjeuner, tous les travailleurs sont sortis, les maçons, les verriers…

     Je me présente au portail avec Léon. Et tenant chacun deux lingots, ce qui fait déjà quatre-vingt livres, et deux sacs de dix livres chacun en bandoulière, nous actionnons la cloche du portail. Anatole nous ouvre. Je donne les lingots et les livres-or à Jacou. Je lui demande si Léon ne pourrait pas bénéficier du pouvoir que nous avons.

     Jacou est d’accord.

     Demain matin il doit déjà emmener plusieurs personnes à la caverne : Child, Gaël, Joël, Clovis Hune, Georges et Aline Hair, Alvin et Judith Koch, Claude Kaas, et Denis Perrin. Léon n'a qu'à venir aussi, il emmènera Louis Brett avec lui.

     L’après-midi, ce seront les femmes : Berthe Germain, Esther Schmit, Yvette Welch, Bertha Muller, Adèle Pferd, Yvonne Basin, Gisèle et Marie Stein, Clothilde Hune, Line Hair, Elvire Koch, Rosine Kaas, et Béatrice Perrin.

     Jacou dit aux buandières de prévoir les tenues adéquates pour cela, il en faudra vingt-cinq en tout. Du travail de couture en perspective !

     Et demain après-midi, l’école se transformera en garderie, pour accueillir les enfants : Benami Schmit, dix ans, Grégoire Muller, dix ans, Agathe Stein, onze ans, Felix Stein, huit ans, Diane Stein, dix ans, Gérôme Hune, onze ans, Fabien Hune, neuf ans, Maxime Kaas, cinq ans. Les filles devront s’occuper d’eux le temps que leur mères dormiront...

     Mais pour l’heure, je retourne à la forge avec Léon. Anatole nous suit pour prendre le reste de l’or déjà coulé, les jumelles Marianne et Mariette vont voir les cousins Cohen pour leur remettre l’or en paiement de la première livraison de pierres : Quatre lingots et vingt pièces d’une livre-or. Elles les maintiennent en l'air à un mètre devant elles, dans deux sacs, comme s’ils ne pesaient rien !

      Léonce de Sienne et les cousins Cohen retournent ensemble à Strateburgo ce matin.

Chez Émile, Nestor et Hantz attellent les quatre charrettes des cousins Cohen, et préparent les chevaux des soldats qui les escortent, ils repartent ce matin, et seront de retour vendredi.

      Marianne et Mariette les rejoignent à l’auberge, et ensemble ils descendent chez Émile. Les soldats voient que leurs chevaux sont tout propres, frais, de même que les percherons. Ils félicitent les deux garçons, qui leur disent avoir été bien aidés jusque tard la nuit par six des gardes de nuit.

     Et les voilà partis vers Strateburgo, après s’être rhabillés à contre-cœur !

     Les frères Gotsch sont au portail avec deux charrettes de pierres. Benoit Spohr et Jacques Martin sont de garde. Ils ont été prévenus : une charrette chez le banquier, et une charrette à la piscine. Les frères Gotsch entrent, se déshabillent et vont livrer leurs pierres. Puis ils reviennent à l’auberge.

     La cloche sonne dix heures, Benoit Spohr et Jacques Martin arrivent à l’auberge, ainsi que Georgette Fart, Stéphane et Paul Spohr, qui reviennent du Nord. André Martinet et Paul Frisch sont en place au portail Est, Denis Martinet, Pierre Spohr et Gretel Wilkinson sont au Nord. Il commence à faire bien chaud. 

     Une calèche se présente au portail. Ce sont les futurs habitants de Durandalem, Raoul et Raymonde Frisch, qui viennent voir où en est le chantier de leur maison. Paul Frisch leur ouvre, il est content de voir son frère, qui est étonné de le voir nu ! Ils en profitent pour s’arrêter à l’auberge et prendre une douche chez Joël.

     Sur le chantier de la maison, les maçons avancent rapidement. L’arrière de la maison comporte une chambre forte, dont l’épaisseur des murs est doublée.

      La maison, sur trois niveaux, comprend deux échoppes, la banque et l’orfèvrerie, et à l’arrière, l’atelier de l’orfèvre, la chaudière, et la chambre forte. 

      À l’étage, l’appartement avec les douches et le lave-linge.

     Au-dessus, le grenier et la cuve d’eau.

     Le rez-de-chaussée est fini, Michel va s’occuper des linteaux de portes et de fenêtres, et de l’escalier et du plancher de l’étage. Louis Brett, l’ébéniste de Laudrefang, viendra l’aider. Aujourd’hui, Michel est encore avec les verriers à la Garderie. Les Naboriens sont contents. Ils retournent chez eux.

     Le trou pour la piscine est construit. Les maçons ont commencé le dallage étanche, et les fondations de la bâtisse des Thermes et de la partie annexe sont posées.

Les cantonniers sont chez Émile, ils voient avec lui pour construire les écuries.

La visite des gens de Falkenberg

 

     Au portail Ouest, une calèche se présente. Ce sont Bernard Spohr et Helga Wilkinson qui sont de garde.

     « Qui êtes-vous ? Demande Helga.

     - Nous venons de Falkenberg, Je suis Simon Lang, le bourgmestre. Voici Élodie, mon épouse, Joseph Pax l’hôtelier et son épouse Adrienne, et Madame Claude, tenancière de la maison de filles. Nous venons aux douches communales »

     Helga leur ouvre le portail. Ils sont surpris de la voir nue, l’arc en bandoulière.

     - Le village est nudiste, je vous propose de vous déshabiller dès maintenant !

     - C’est nouveau, ça...  Nous étions là au début du mois, Joseph et moi, et ce n’était pas le cas !

     - Oui, c’est une décision de Jacou Artz, notre bourgmestre, après l’attaque des brigands, une semaine après celle des Flamands. Nos soldats les ont combattus nus. »

     Alors, les Falkenbergeois se déshabillent. Madame Claude trouve cela un peu osé. Pour elle, la nudité n'est associée qu'au plaisir de la chair... Dame, c’est son commerce !  Élodie et Adrienne hésitent, puis voyant que leurs maris sont nus, elles ôtent elles aussi leurs vêtements.

     Madame Claude est une belle femme, brune, de six pieds. Malgré ses cinquante cinq ans, elle a encore un corps bien ferme. Des seins ronds, une toison foncée et de belles jambes.

     Élodie est une blonde de quarante ans. six pieds, des petits seins pointus, un corps fin, une toison blonde taillée, un fessier arrondi sur des jambes fines.

     Adrienne est une grande femme de six pieds quatre pouces, brune grisonnante de cinquante ans, un corps musclé, des seins bien ronds, une toison encore brune, de bonnes cuisses et des jambes fermes.

     « Nous voudrions aussi voir Jacou Artz, est-ce possible ?  dit Simon.

     Helga dit :

     - Je le lui demande… » Et mentalement, elle lui pose la question.  Jacou lui répond que oui, à l’auberge, à midi. Elle dit alors à Simon :

     - Jacou sera à l’auberge après votre douche. »

     Simon est épaté par ce pouvoir fantastique de communiquer par la pensée ! Il l’avait déjà apprécié quand les soldats étaient venus à Falkenberg…  Ils entrent dans le village.  Sur le chemin, ils sont étonnés de voir la Résidence, et la construction des Thermes. 

     À l’auberge, ils réservent une table pour midi, puis Gaël les emmène aux douches. Ils prennent chacun une cabine, et sortent se sécher au soleil. Il est presque midi. Les gardes attablés à l’auberge vont prendre leur service, et s’envolent devant leurs yeux ébahis. « Incroyable ! C’est magique ! »

     Peu de temps après, Bernard Spohr, Helga Wilkinson, Albert Fart, Roland Martinet et Joseph Spohr arrivent à l’auberge, eux aussi par la voie des airs. Devant l’étonnement des Falkenbergeois, Helga leur dit :

     - Oui, cela aussi est un de nos pouvoirs ! »

     Jacou arrive à l’auberge... mais en marchant ! Il s’assoit à leur table. Les présentations faites, Simon lui dit ce qui les amène.

     « Nous voudrions équiper de douches l’Hôtel Pax et la Maison des filles de Madame Claude. Pourriez-vous nous y aider ? 

      - Cela ne pose pas de problème. Il faudra des aides sur place. Vous pourriez nous envoyer vos ébénistes et vos forgerons. Nous leur apprendrions les techniques.

     Nous avons un bâtiment en construction que nous allons équiper en douches. Ainsi, ils seraient formés pour d’autres douches à installer plus tard dans votre cité. Il faudra aussi des tours pour supporter les cuves d’eau. Si vous avez des maçons, ce serait bien !

     - Bonne idée, je vous envoie Albert et Norbert Feuer, nos forgerons, Jérémoy Mayer, leur apprenti, et nos deux ébénistes Jules Ferry et Joseph Nau. Nous avons aussi deux maçons, Paul Priest et Pierre Kirsch, Dites-moi quand ils peuvent venir !

     - Vendredi cela irait. Prévenez-les qu’ils travailleront nus !

     - Ce sera fait. Ils seront là vendredi matin de bonne heure ! »

     Après le repas de midi, les cinq de Falkenberg retournent chez eux. Devant l’école, ils voient les soldats sortir en armes, nus. Madame Claude, en connaisseuse, trouve que certains sont bien pourvus... Ils les saluent grandement, ce seront toujours leurs héros !

     Les soldats descendent à la Garderie. Les gardes les attendent dans le champ. Ils vont faire du tir sur cible.

     Chez Émile, les cantonniers, Pierrot et Claude Stein, ont commencé les tranchées pour les fondations de la nouvelle écurie. Hantz leur donne un coup de main.

      Elle fera deux cent cinquante pieds sur quatre-vingt-dix, comprendra trente deux stalles et quatre douches pour les chevaux, des stockages de foin, quatre appartements, une salle chaudière et une réserve à charbon.

 

 

Chez Child

 

     En fin d’après-midi, les six maçons sur la colline n’ont plus de pierres. Ils descendent chez Child.

     Les verriers ont fini leurs travaux, ils vont boire quelques canons.

     Les mineurs aussi vont boire un coup.

     Les soldats s’arrêtent chez Child aussi, accompagnés par les gardes de nuit.

     Avec Léon, nous avons fondu une grande quantité d’or ! Vingt-cinq lingots et une centaine de livres-or ! Anatole a fait plusieurs allers retours pour transporter tout cet or, et le mettre à l’abri dans l’école.

     Nous allons nous aussi boire quelques canons chez Child.

     Les maçons des Thermes ont fini le dallage de la piscine. Demain, il finiront les murs du rez-de-chaussée, dès qu’ils auront des pierres. Ceux de la banque sont aussi en rupture de pierre.

     Joël a fermé les douches. Mis à part l’abbé Paul et ses bigotes, il n’a plus eu de client.

     Les gardes en pause, Benoît Spohr, Jacques Martin, Georgette Fart, Stéphane et Paul Spohr vont reprendre leurs postes. Bernard Spohr, Helga Wilkinson, Albert Fart, Roland Martinet et Joseph Spohr ont fini leur service, et viennent boire quelques canons.

     Les cantonniers aussi ont fini leur tranchée chez Émile, ils arrivent avec lui, Nestor et Hantz à l’auberge.

     L’auberge est pleine. Heureusement, il fait encore chaud, et beaucoup sont dehors nus au soleil.

     Les habitués arrivent, et ont du mal à trouver une place.

     « Il va falloir agrandir l’auberge ! » s'écrie Alvin en arrivant. Le Fernand et ses trois commis restent dehors. P’tit Louis, Isabeau et Jeanne sont là. Jeanne va aider Child, au service avec Ariston. Berthe, Esther et Aline préparent les boissons, et Benami les aide comme il peut. Denis arrive avec Georges et Clovis.

     Child rappelle que la liste des prochains initiés est établie :

     « Les villageois suivants sont convoqués demain à l’école : le matin à huit heures : Child, Gaël, Joël, Clovis Hune, Georges et Aline Hair, Alvin et Judith Koch, Claude Kaas, Denis Pepin. L’après-midi, à quatorze heures ce seront les femmes : Berthe Germain, Esther Schmit, Yvette Welch, Bertha Muller, Adèle Pferd, Yvonne Basin, Gisèle et Marie Stein, Clothilde Hune, Line Hair, Elvire Koch, Rosine Kaas, Béatrice Pepin. Elles viendront avec les enfants, qui seront gardés par les filles de l’école. »

     Roger est de retour de Mousson. Il m'informe :

     « Les fondeurs seront là vendredi avant midi, ils sont quatre, ils auront quatre charrettes pleines, et resteront pour aider. » Je le remercie pour sa course.

      Child lui demande s’il peut assurer la permanence aux douches demain matin, vu que ni Joël, ni Gaël ne seront disponibles. Il accepte. Joël l’emmène aux douches pour lui expliquer les tâches à faire : la chaudière, la cheminée, le nettoyage… Ils reviennent trinquer au nouveau responsable des douches !

     L’auberge se vide peu à peu…

     Les soldats retournent à l’école. Les maçons et les verriers les suivent, ils ont besoin d’une douche à l’école avant le repas à la Résidence.

     Les mineurs eux aussi retournent à la Résidence, accompagnés par les gardes qui ont fini leur service.

     Émile et Nestor retournent chez eux. Adèle les attend pour le souper. Ils emmènent Hantz qui mangera avec eux dorénavant. Il passe par la Résidence prendre ses quelques affaires. Il s’installe dans la grange chez Émile avec Nestor.

     Le Fernand et ses commis sont aussi attendus à la ferme, Yvonne a préparé le repas.

     Michel arrive avec Yvette, ils mangeront à l’auberge ce soir. Demain matin, Michel ira avec cinq des bûcherons-mineurs tailler des poutres dans la forêt au Sud, pour les fenêtres des Thermes.

      À la Garderie, Hilde a pris ses quartiers, puis s’est mise à la cuisine avec Joëlle Tritz. La chambre froide et le lave-vaisselle marchent à merveille ! Le premier service est prêt, pour les gardes de nuit qui commencent à vingt heures : Abel Hahn, Nathalie Rich, Alexandre Dumas, Nissa et Elysa Lévy, et Valérie Maigret.

     Les agents d’entretien, Sophie Maigret et Jenny Tell, ont testé la machine à laver. Cela fonctionne parfaitement !

Les derniers initiés du village

 

     Aujourd’hui, les équipes de garde sont :

     1 : Denis Martinet, Benoit Spohr

     2 : Georgette Fart, Bernard Spohr, Albert Fart

     3 : André Martinet, Jacques Martin

     4 : Paul Frisch, Helga Wilkinson, Roland Martinet

     5 : Pierre Spohr, Joseph Spohr

     6 :  Gretel Wilkinson, Stéphane et Paul Spohr

 

     Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

     À vingt heures :

     À deux heures :

  • Est :  Nathalie Rich, Elysa Lévy, Valérie Maigret
  • Ouest : Abel Hahn, Michèle Holz, Alexandre Dumas

 

     Encore une chaude journée qui s’annonce !

     Dès huit heures, Léon Iser et Louis Brett sont au portail Ouest. Pierre et Joseph Spohr sont de garde depuis peu. Pierre reconnait Léon, et leur ouvre le portail.

     Les mineurs sont en route. Cinq vont chez Michel, ils vont couper des arbres pour faire des poutres pour les Thermes, les cinq autres vont à la mine.

     La cloche sonne huit heures. Leon Iser, Louis Brett, Child, Gaël, Joël, Clovis Hune, Georges et Aline Hair, Alvin Koch, Judith Koch, qui vient de la Résidence, Claude Kaas, Denis Perrin, tous attendent devant le portail de l'école que Jacou les initie.

     Anatole ouvre le portail et les fait rentrer, et les amène chez Josiane et Josette. Les buandières les équipent de tuniques épaisses et de chausses, et leur donnent à chacun et chacune un sac et une épée. Jacou arrive, leur dit :

     « Bonjour ! L’épée sera nécessaire, je vous explique en route. Nous allons sur la colline. »

     Les maçons attendent les pierres. Les verriers sont déjà partis de bonne heure pour Meisenthal, Nestor a attelé et amené leur charrette à l’école. Ils repartent avec de l’or, le paiement dû, et une confortable avance pour la suite.

     Plutôt que de gravir la colline, Jacou et les futurs initiés empruntent le chemin de guet qui va au Nord. Arrivés à la tour du coin, ils descendent. Jacou pousse à distance la lourde porte de pierre de la tour. Ils sortent de l’enceinte du village et continuent en descendant la colline, jusqu’à la caverne. Chacun à tour de rôle entre dans la caverne avec Jacou, cueille les plantes et les fourre dans le sac, écarte au passage les reptiles avec son épée, puis ressort le sac fermé.

     Ils retournent à l’école, par le même chemin. Paul Frisch, Helga Wilkinson et Roland Martinet, de garde à la muraille Nord, ainsi que les frères Spohr au portail, sont amusés de les voir passer au loin et grimper dans la tour de coin, tels des pèlerins.

     Chantal a amélioré la potion. Ils émergeront plus facilement, et avant midi, ils pourront partir.

     Au portail Est, à neuf heures, les deux charretiers de Tenquin sont là avec les nouvelles pierres. Les gardes André Martinet et Jacques Martin leur disent d’amener les deux charrettes à la piscine. Les maçons les y attendent.

     Les frères Gotsch se déshabillent et mènent leurs charrettes. ils sont surpris de voir attendre douze maçons ! Les charrettes sont vidées en un clin d’œil. Tandis que les charretiers vont à l’auberge, les maçons commencent leur travail. À douze, ils se répartissent les tâches : six sur les murs extérieurs, et six sur les murs intérieurs.

     Au bout de deux heures à un rythme infernal, la totalité des pierres est utilisée !  Tous les murs atteignent déjà une hauteur de six pieds, mais ils doivent faire six de plus... Alors les maçons décident d’aller attendre le convoi de pierres du Blauersland à l’auberge, et finalement regagnent la Résidence pour manger. On les préviendra !

     Aux douches, les frères Gotsch sont surpris de trouver un inconnu au lieu de Joël. Mais en souriant, ils disent à Roger qu'il fera l’affaire...

     Avant midi, les six bûcherons sont de retour avec un stock énorme de poutres. Il y a dix huit fenêtres de vingt pieds, donc autant de poutres de vingt cinq pieds, quinze fenêtres de dix pieds, donc quinze poutres de douze pieds ; trente-deux portes de dix pieds, donc trente-deux poutres de douze pieds ; et dix portes de trois pieds donc dix poutres de cinq pieds.

      À midi, les tout nouveaux initiés, Léon Iser, Louis Brett, Child, Gaël, Joël, Clovis Hune, Georges et Aline Hair, Alvin Koch, Judith Koch, Claude Kaas, et Denis Pepin sortent de l’école. Ils s’amusent à se saluer par la pensée…mais ils ne peuvent pas encore voler ! Chacun a bien reçu une fiole contenant la potion de Chantal, mais elle n'est à n’utiliser qu'en cas de nécessité…

     Après le repas à l’auberge, aux cantines de la Résidence et la Garderie, ou chez les habitants, les femmes qui vont être initiées, certaines accompagnées de leurs enfants, se retrouvent devant l’école.

     Il y a là Berthe Germain, Esther Schmit, Yvette Welch, Bertha Muller, Adèle Pferd, Yvonne Basin, Gisèle et Marie Stein, Clothilde Hune, Line Hair, Elvire Koch, Rosine Kaas, Béatrice Pepin, et les enfants Benami Schmit, Grégoire Muller, Agathe Stein, Félix Stein, Jenny Stein, Gérôme Hune, Fabien Hune, et Maxime Kaas.

     Tout le monde entre dans l’école.

     Les enfants y resteront, le temps de l'initiation de leurs mères. Ce sont Manon, Julie, Marianne et Mariette qui les accueillent. Manon et Julie leur proposent de préparer leur goûter eux-mêmes, et les voilà transformés en petits pâtissiers et petites pâtissières. Grégoire dit que c’est sa maman qui fait les meilleures pâtisseries !

     « C’est vrai, Grégoire, tu as raison, lui répond Manon, mais celles que nous allons faire seront très bonnes aussi, tu verras ! »

     Josiane et Josette, elles, reçoivent donc les femmes. Elles leur font enfiler la tunique qui va les protéger, ainsi que des chausses. Les femmes sont étonnées de recevoir chacune un sac, et une épée ! Jacou arrive, et leur explique le déroulement. Elles ressortent ainsi équipées, guidées par Jacou, qui reprend le chemin de guet par la muraille Nord.

      Les voilà en route vers la colline. Après leur passage dans la caverne, où il faut aller de plus en plus profond pour trouver les plantes, Jacou et la troupe des femmes retournent à l’école. Jacou, Chantal et les soldats s’occupent d’elles. François tient à s’occuper d'Yvonne :

      « C’est un peu ma mère, vu qu’elle est avec mon père ! » dit-il en rigolant. Puis ils les amènent dans les dortoirs des garçons, pour leur sommeil forcé.

     Le temps de sommeil est raccourci, une heure suffit largement dorénavant pour faire agir le philtre. Au réveil, une séance de sudation, une bonne douche, et à seize heures, elles sont à nouveau en pleine forme ! Elles récupèrent leurs enfants et leurs pâtisseries, et peuvent retourner chez elles ! Entre temps, Jacou est descendu à l’auberge.

 

 

Les pierres du Blauersland

 

     Au portail Est, cinq très grandes charrettes, tirées chacune par quatre chevaux, se présentent, accompagnées de quatre soldats à cheval.

     Les gardes, Pierre et Joseph Spohr, leur ouvrent le portail, Les charretiers sont des compagnons du Blauersland. Ils sont prévenus, et ne sont donc pas étonnés de voir les gardes nus.

     « Nous allons livrer les pierres, et nous prendrons une douche après, nous en avons besoin ! » Dit celui qui paraît le plus vieux. Joseph, en communication avec les maçons de retour à l’auberge, dit alors :

     « Nous allons nous occuper des charrettes pour le mur Nord. Laissez trois charrettes ici, et livrez les deux autres au village. Les maçons vont les décharger, et vous irez prendre votre douche ! Il appelle mentalement Nestor, qui vient aussitôt avec Hantz conduire les deux charrettes au mur Nord, en passant par le portail Ouest et la route de Falkenberg. 

     « Nous nous occupons des chevaux ! Les soldats, laissez vos montures ici, leur hébergement est juste à côté. »

     Les deux charrettes arrivent au chantier des Thermes, les maçons arrivent pour les décharger.

     Les charretiers et les soldats vont à l’auberge. Child, qui est revenu de l’école, les accueille, nu bien entendu.

     « Bienvenue ! Je vous sers un canon pour vous désaltérer, et vous irez aux douches, juste à côté !

      - Salut Childéric ! dit un des compagnons.

     - Ouah ! La surprise ! S’exclame Child. Salut Clément ! Je suis heureux de te voir !

     - Moi aussi Childéric ! Tu as perdu ton accent germain !

     - Ben oui ! Ca fait plus de vingt ans !

Aux douches, Joël a repris son service. Les cinq charretiers et un garde se douchent, et ressortent nus, pour se sécher devant la cheminée. Joël nettoie rapidement trois douches pour les gardes qui attendent, et qui se sont déjà déshabillés. Une fois douchés, tous retournent à l’auberge, nus et contents de l’être !

     Jacou, prévenu par Child, qui a testé son pouvoir pour l’appeler, arrive à l’auberge, et reconnait les charretiers.

     « Maitre Clément Sandre ! Tu as fait le voyage !

     - Oui, je voulais connaitre ce village dont m’ont parlé les frères Cohen hier soir ! »

     Clément Sandre est un homme de cinquante sept ans, brun, de six pieds deux pouces, bien musclé, de gros bras et de grosses cuisses.

     Tu connais mes compagnons, je crois !

     - Oui ! Alfred Muscat, Roger Pinot, et les frères Schwartz, Victor et Raoul... Comment allez-vous ?

     - Très bien, dit Alfred, comme tu peux le voir ! Ton remède nous a tous remis d’aplomb !

     -  Mais je vous reconnais aussi, les soldats ! Vous êtes Sylvain et Ignace Strass, Henri Dawes, et Georges Stand ! Comment se fait-il que vous soyez soldats ?

     - Au Blauersland, nous avons décidé d’avoir des soldats pour nous défendre. Nous nous sommes portés volontaires, et nous voilà donc ! »

     Alfred Muscat a quarante cinq ans, c’est un grand blond de six pieds six pouces, bien musclé.

     Roger Pinot, cinquante ans, est un grand roux de six pieds cinq pouces. Il est du même acabit que les autres, tous bien musclés par leur vie saine et proche de la nature au Blauersland.

     Victor et Raoul Schwartz sont des jumeaux de quarante trois ans, roux, de six pieds six pouces.

     Sylvain Strass a cinquante ans. six pieds trois pouces. Brun.

     Son frère Ignace Strass, quarante huit ans, est sa copie parfaite.

     Henri Dawes, quarante ans, est un grand blond de six pieds six pouces.

     Georges Stand a quarante deux ans, blond. Très grand, six pieds dix pouces, des magnifiques pectoraux et abdominaux.

     « Je suis content de vous voir, dit Jacou. Vous repartez quand ?

     - Nous repartirons demain dans la matinée, répond Clément. Quand nos chevaux seront reposés ! 

     - Nous allons bien nous en occuper. Émile et ses palefreniers en prennent grand soin ! Vous dormirez à l’auberge ce soir. Mais en attendant, je vous emmène à l’école, où vous pourrez profiter du sauna et des massages des filles.

     Chez Émile, les chevaux des gardes sont à l’écurie. Nestor et Hantz ramènent les charrettes vides et détellent les chevaux. Celles des Thermes sont déjà là, ils montent les pierres au mur Nord, et ramènent les charrettes. Six des maçons les déchargent prestement.

     Hantz monte la troisième charrette et revient.  Pour Émile, Nestor et lui cela fait vingt-quatre chevaux à soigner, c'est beaucoup ! Mais les gardes de nuit, Nissa Levy, Alain Hahn, Pacôme Maigret, Natacha Rich, Agnès Poly, et Gabriel Holz se proposent de les aider, Ils apprécient l’aide apportée !

      En fin d’après-midi, tous les chevaux sont étrillés, soignés, nourris, et peuvent se reposer. Émile offre une tournée de la gnôle que lui a offerte le Fernand. Les gardes en boivent chacun trois, ce qui leur chauffe un peu les oreilles !

     En arrivant devant l’école, Jacou et les neuf compagnons du Blauersland croisent les femmes du village, qui ont récupéré leurs enfants. Mentalement, il leur demande :

     « Alors, les filles, comment vous sentez-vous ?  Et elles répondent en chœur par la pensée

      - Très bien, c’est magnifique ! Merci Jacou ! 

     - Faites-en bon usage ! Vos hommes ont de la potion pour voler, soyez prudentes en l’utilisant, et n’en abusez pas !

     - Et voici les compagnons du Blauersland !  Ajoute-t-il mentalement.

     Et les femmes saluent :

     -  Bonjour les compagnons ! Disent-elles à haute voix. Ce qui surprend Clément et ses hommes !

     - Bonjour mesdames ! Répondent-ils. Ils connaissent ce pouvoir de communiquer par la pensée, ils l’avaient expérimenté à l’époque où Jacou était au Blauersland, et les avait toutes et tous fait bénéficier de la potion de Sirius.

     Jacou leur explique que c’est le même pouvoir dont elles viennent d’être dotées. 

- Si demain vous avez un peu de temps, je vous initierai, vous pourriez repartir en début d’après-midi ! »

     Les compagnons sont bien sûr d’accord !

     À ce moment deux gardes les survolent.

          - Voici une conséquence de ce pouvoir, avec une nouvelle potion identique à celle des chamans Mayas dans les montagnes à l’Ouest de la grande mer, dont seuls mon assistante et moi possédons le secret. Nous avons retrouvé la formule de Maître Sirius ! Je vous en donnerai demain, et vous aussi, vous pourrez voler dans les airs, comme les oiseaux ! »

     Clément et les compagnons se souviennent de ces pouvoirs qu’ils avaient naguère, qui leur ont permis, à lui, Jacou, Jean d’Ortega, deux gardes de Mettis et Childéric de donner la victoire à Pepin contre les Lombards à Lugdon en 745. Ces pouvoirs se sont estompés à la longue.

     « Tu as réussi à reproduire la potion de Maître Sirius ! Tu es vraiment le plus grand des druides ! »

     Et ils pénètrent dans l’enceinte de l’école. Anatole ferme le portail derrière eux.

      « Ce sont des compagnons du Blauersland, comme les frères Cohen que vous avez vus, ils viennent au sauna et apprécieront des massages ! » dit-il aux filles, en train de ranger la ’’garderie d’enfants ’’.

     Il demande aux masseuses de la Résidence si elles sont disponibles pour venir à l’école. Peu de temps après, Anatole ouvre le portail à Fleur, Delphine et Alice.

     En sortant du sauna, les neuf compagnons se retrouvent dans les mains des masseuses. Chacune a son homme à masser !

     Marianne s’occupe de Clément, Mariette est avec Alfred, Manon avec Roger, Julie masse Victor, Josiane s’occupe de Raoul, Josette est avec Sylvain, Fleur avec Ignace, Delphine avec Henri et Alice avec Georges. Les mains vont bon train, les massés apprécient vraiment ces mains enduites de pommade relaxante ; et quand il s’agit de masser le bas-ventre, chacun se laisse aller au plaisir que leur donnent les filles. Elles montent à califourchon sur leurs ventres, sans doute pour mieux les masser !

     Après le massage, retour aux douches. Puis tous se retrouvent dans la grande salle. Jacou leur sert des boissons tonifiantes qui parachèvent leur mise en forme. Ils sont vraiment ravis. Puis il leur propose de partager leur repas ce soir, avant d’aller à l’auberge. Ils acceptent avec joie.

     Au village, les maçons sont à l’œuvre ! Avec les poutres ramenées par les bûcherons, ils ont pu finir entièrement le rez-de-chaussée. Les vingt-huit piliers de soutènement du plancher sont en place, ainsi que tous les murs intérieurs.

       Les maçons commencent le premier étage, laissant des orifices pour les poutres supportant le plancher. Elles arriveront bientôt d'Oche avec le plancher, espèrent-ils.

     Ceux qui travaillent au mur Nord ont presque fini la réserve d’eau. Avec Léon, nous avons prolongé la crémaillère qui alimente la cuve du village en eau depuis la cascade, afin de mettre déjà la réserve sous eau.

      Elle se remplit petit à petit…La muraille avance, une des tours de guet du portail au milieu est déjà dressée.

     Chez Child, Berthe, Esther et Aline sont de retour. Aline s’occupe des serviettes du jour, ainsi que des habits des compagnons.

     Esther et Berthe préparent le repas du soir.

Le vin des frères Horn

 

     Un chariot tirée par deux chevaux arrive au portail, il est plus de dix-huit heures. André Martinet et Jacques Martin sont sur les tours de guet.

     « Qui êtes-vous ?  demande André du haut de la tour.

     - Nous sommes des marchands ! Nous vendons du vin. On nous a dit qu’il y a une auberge ici ! répond l'un des deux hommes sur le chariot.

     André descend, et ouvre le portail. Le chariot entre. Les deux hommes en voyant André s'écrient :

     - Mais vous êtes tout nu ! On n’a pas le droit !

     - Mais si ! Ici à Durandalem, c'est permis, et même recommandé !  Notre village est nudiste.  Derrière ces murailles, toutes et tous sont nus. Vous aussi vous pouvez vous mettre à l’aise, il fait encore bien chaud...

     - C’est vrai ! Nous voudrions une chambre pour la nuit, et nous aimerions nous laver un peu.

     - Très bien. Allez donc à l’auberge, vous trouverez Child, il vous attend ! 

     - Il nous attend ?!  Mais comment saurait-il que nous sommes là ?

     - Il le sait ! Allez-y...

     Et le chariot arrive devant l’auberge. Child, qu’André a prévenu par la pensée, est nu devant la porte.

     - Bienvenue ! Vous vendez du vin ? Apportez-en une amphore, nous le goûterons ! Mais vous voulez vous laver ?  Gaël, emmène ces messieurs aux douches. 

     - Suivez-moi ! » dit Gaël aux deux marchands sidérés...  Ces gens savent déjà tout ce qu’ils ont dit au garde !

     Ils arrivent chez Joël, qui leur signale qu'à cette heure-là l’établissement est fermé.  Mais Child lui demande mentalement de les laisser quand même se doucher, et de venir ensuite avec eux goûter le vin qu’ils ont apporté !

     Joël leur explique donc comment ça marche.  Les marchands sont ravis. Ils ressortent de la douche enroulés dans leur serviettes.

     « Doit-on rester nus ? 

     - Ce n’est pas une obligation, mais vous serez mieux nus ! 

     En hésitant, ils enlèvent les serviettes.

     - C'est que ça nous gêne de nous montrer ainsi !  

     Petits, à peine cinq pieds, Ils sont complétement imberbes, chauves, avec un tout petit membre viril.

     - L’aspect physique n’importe pas chez nous, dit Joël. Et nos lois punissent ceux qui se moquent du physique des gens ! D’où venez-vous ?

     - Nous sommes les frères Horn. Armand et Achille. Nous venons de la grande ville de Lugdon.  Nous faisons le commerce de vin, et nous avons fait le plein sur la route en passant par la Bourgogne. Nous allons à Mettis.

     - Venez, allons goûter ce vin de Bourgogne à l’auberge ! dit Joël.

     Les marchands prennent au passage deux amphores de vins dans le chariot, puis entrent à l'auberge avec Joël.

     Child ramène des godets, et les remplit de leur vin. Tous les hommes dans l’auberge goûtent, et trouvent ce vin vraiment excellent !

     « Vous en avez beaucoup ? demande Child.

     - Oh oui ! deux cents amphores !

     - Je vous les achète toutes ! dit Child enthousiaste.

     - Mais nous le vendons cher : un denier l’amphore de trois pintes !

     - Quatre as la pinte, en effet, c’est cher...  Mais pour un bon vin comme ça, je paie volontiers ce prix. Voici une livre-or, qui vaut vingt sous, donc deux cents deniers !

     - Marché conclu ! 

     - Et ce soir, vous êtes nos invités pour le souper et la nuit ! Rajoute Child en se resservant un canon de vin.

     Ils racontent leur histoire :

     - Nous nous appelons Armand et Achille Horn. Nous avons trente cinq et trente trois ans. Nous venons de Lugdon et nous faisons commerce de vin dans toutes les contrées du pays. Nous avons trouvé ce vin en Bourgogne, et nous cherchons des acheteurs réguliers pour en faire commerce avec le vigneron bourguignon. En grandes quantités, nous pourrions l’avoir pour moins cher ! 

     Child propose alors :

- Si vous pouvez me livrer rapidement, je vous achète deux muids de ce vin !   Il me le faut absolument avant le 12 juin, pour les festivités en l’honneur du roi Charles...

     - Vrai ! ?  Deux muids d'un coup ! Dès demain, nous retournons en Bourgogne, et nous revenons vous livrer ça ! 

     - Magnifique ! J’aurai déjà le vin ! Gaël et Joël, déchargez le chariot et mettez les amphores dans la remise, derrière .

     Puis, mentalement, il convient avec Émile de prendre en charge les chevaux des Horn.

     - Bien que j’aie déjà les vingt-quatre des compagnons. Mais ça ira, j’envoie mes palefreniers !

     Child dit alors aux frères Horn qu'on va s’occuper de leur chevaux.

     - Merci bien, il y en a justement un qui a l’air de boiter un peu… 

     - Ne vous inquiétez pas, on va les soigner, dit Nestor qui vient d'arriver. Et ce vin est excellent ! 

     - Prima ! » confirme Hantz qui l'accompagne.

     Tous les habitués de l’auberge goûtent et regoûtent le vin, et sont bien d'accord. Un véritable nectar, comme dit le Fernand !

     À la Garderie, le premier service est lancé. Hilde a préparé une spécialité viking au nom imprononçable.

     « C’est peut-être imprononçable, disent Florent et Joëlle qui viennent d'y goûter, mais c’est délicieux ! »

 

 

L’attaque de la mine

     La nuit est tombée. La cloche a sonné dix fois, il est vingt deux heures. 

     En faisant sa ronde du côté de l’enclave de la mine, Natacha Rich remarque des mouvements suspects le long de la muraille. Des animaux ? Des malfrats ? Elle appelle aussitôt mentalement ses collègues, Agnès Poly et Gabriel Holz, qui arrivent prestement.

     Des individus s'affairent au bas de la muraille. Ils sont une dizaine, armés d’arcs.

     Quelques-uns tentent l'escalade, ils ont jeté des grappins.

     « Halte là ! Repartez, ou nous tirons ! » leur crie Gabriel.  En réponse, une volée de flèches manque de les toucher ! Ils ripostent aussitôt, et font tomber trois des assaillants, touchés par leur flèches.

     La cheffe des gardes, Nissa Levy arrive en renfort avec Alain Hahn. Et une bataille s’engage entre les gardes et les bandits. Nissa appelle Dillon, qui arrive nu avec Joseph, Hugues et Gabin. Et leur tirs précis ont tôt fait de mettre à terre les archers assaillants.

     Deux bandits qui étaient en recul sur le chariot tentent de s'enfuir en courant.

     « Joseph, Hugues, arrêtez-les ! » Les deux soldats les poursuivent en les survolant, et les stoppent net d’une flèche dans la cuisse.

     Puis Dillon appelle les autres soldats, Alix, Xavier, Charles, Achille, Armand, François, et le Borgne, qui arrivent par le portail Ouest avec des lanternes.

     Dillon dit :

     « Nissa, reprenez vos postes de garde, d’autres pourraient venir. Avec mes soldats, nous allons nous occuper de ceux-là ! »

     Mentalement, il joint Hantz chez Émile, et lui dit d’atteler une charrette et de venir par la porte Ouest jusqu’à l’enclave de la mine au Sud du portail.

     Les soldats constatent que six des assaillants sont morts au pied de la muraille, percés de flèches. Trois sont blessés grièvement, touchés au poitrail, auxquels il faut ajouter les deux fuyards, blessés à la cuisse.

     Hantz arrive avec la charrette, et les soldats chargent les blessés après les avoir ligotés. Les morts sont mis en tas au pied de la muraille.

     « Ceux-là, on s’en occupera demain ! » décide Dillon.

     Tout le monde retourne à l’école.

 

     La bataille se termine donc avec six morts et cinq blessés du côté des assaillants.  En revanche, aucun blessé chez les soldats. À l’école, les cinq blessés sont installés près de la réserve de charbon. Jacou et Chantal s’occupent de les soigner. Dillon et les soldats remontent au coin des boissons. Ils ont besoin de se réchauffer. Sortir nu la nuit, ce n’est pas l’idéal !

 

     Deux des blessés ont succombé à leurs blessures. Jacou interroge l'un des autres :

     « Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?

     - Nous venons de Mousson. Nous sommes des ouvriers qui travaillons pour Piotr Lassis dans les fonderies.

     Nous avons volé une charrette de deux chevaux. Quand nous avons vu tout cet or qui venait de chez vous, nous avons voulu nous aussi en avoir ! Nous travaillons dans des conditions difficiles et nous sommes très mal payés...

     Piotr nous a embobiné. Avec mon frère, nous voulions juste une vie meilleure, et nous nous sommes laissé embarquer dans cette expédition.

 

     - Vous payez cher cette envie d’or...Dit Jacou. Sur les onze, vous n’êtes que trois survivants, et l’un d’entre vous ne va probablement pas passer la nuit ! Je vais vous administrer un calmant, vous retirer les flèches. Et demain, nous déciderons de votre sort !

     Vous avez des familles à Mousson ?

     - Oui, mon frère et moi, nous avons une femme et des enfants. Les autres, ce sont des nomades sans famille, ils n’avaient rien à perdre !

     - Si ! La vie ! Comment vous appelez-vous ? Quel âge avez-vous ?

     - Je suis Rémi Stock, j’ai trente ans. Et mon frère Raymond a vingt huit ans. Quant à lui, qui a une flèche dans la poitrine, c'est Piotr Lassis, notre contremaitre, et il a trente ans. »

     Jacou charge Hantz de récupérer la charrette demain matin, et de s’occuper des chevaux.

     Et tout le monde va se coucher après cet épisode mouvementé. Le repos des guerriers...

Les frères Stock

 

     La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

     Les équipes sont tirées au sort tous les soirs à vingt heures, deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

     Aujourd’hui, ce sont 1 : Paul Spohr Roland Martinet

                                  2 : Jacques Martin, Stéphane Spohr, Gretel Wilkinson

                                  3 : Joseph Spohr, Helga Wilkinson,

                                  4 : Denis Martinet, Paul Frisch, Pierre Spohr,

                                  5 : Benoit Spohr, Georgette Fart

                                  6 : Bernard Spohr, André Martinet, Albert Fart

 

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

     À vingt heures :

  • Est : Nathalie Rich, Michèle Holz, Elysa Lévy.                              
  • Ouest : Abel Hahn, Alexandre Dumas, Valérie Maigret.

     À deux heures :

  • Est : Natacha Rich, Alain Hahn, Gabriel Holz.                                                    
  • Ouest : Nissa Levy, Pacôme Maigret, Agnès Poly.

 

     Ce matin, la nouvelle de l’attaque de cette nuit se répand vite.

     À l’école, les neuf compagnons du Blauersland se préparent pour l'initiation. Ils enfilent les tenues et les chausses adéquates pour aller à la caverne, et se munissent d'épées pour chasser les reptiles qui y vivent (des leevancliffus à queue hérissée !).

      Pendant ce temps, Jacou va voir les mineurs, et leur demande de creuser une fosse au pied de la muraille de l’enclave, pour ensevelir les corps des malheureux qui ont attaqué le village. Piotr Lassis le contremaître, un des assaillants, est mort en cours de nuit.

     Hantz a récupéré leur charrette, et transporte vers la fosse les trois corps des bandits décédés à l’école. L’abbé Paul passe pour les guider vers un monde meilleur…Et la fosse est rebouchée.

     Les compagnons et Jacou partent à la caverne prélever les fameuses plantes, les

" trémulondes " comme les nommait Maître Sirius. Puis ils reviennent à l’école.

     Quatre des soldats, Joseph, Achille, Hugues et François, sont chargés de laver les deux prisonniers dans la douche de la chaufferie. Chantal viendra les panser ensuite.

     Rémi Stock, trente ans, est un grand roux de six pieds sept pouces, avec un corps robuste, des pectoraux puissants, des gros bras musclés, une toison rousse en bataille sur son pubis.

     Raymond Stock a vingt huit ans, il est roux lui aussi, avec le même corps que son frère.

      Les filles s’occupent des compagnons. Bientôt, ils dorment.

     Après la douche et les soins de Chantal, les prisonniers se sentent mieux, nus. Elle leur a donné un anti-douleur, ils ne souffrent plus.

     Jacou va les voir et leur parler :

     « Je vous laisse le choix : ou bien je vous remets aux fondeurs, et vous serez sûrement pendus pour le vol des chevaux ; ou bien vous restez travailler pour le village, et alors vous vivrez !

     -  Nous voulons vivre, bien sûr, et servir le village ! Mais que vont devenir nos femmes et nos enfants, sans ressources, à Mousson ? Nous devons déjà trente deniers de loyer pour notre taudis...

     - Si vous faites allégeance au village, je m’occupe de vos familles ! Parlez-moi un peu d’elles...

     - Mon épouse s’appelle Nina, dit Rémi. J’ai deux enfants :  Annie, dix ans, et Julien, huit ans.

     - Mon épouse à moi s’appelle Paulette, dit Raymond. J’ai deux garçons : Romain, neuf ans, et Vivien, sept ans. Nous habitons juste à côté de la fonderie.

     - Bien... Je vous promets que dès demain, vous reverrez vos familles ! »

     Au portail Est, à l’entrée du village, les frères Gotsch ramènent des pierres. Joseph Spohr et Helga Wilkinson sont de garde. Joseph leur dit de livrer une charrette à côté de l’auberge, et l’autre au chantier des Thermes. Et ils retournent à l’auberge, puis aux douches, comme tous les jours.

     Sur le chantier, quatre maçons terminent justement le stock de pierres de la veille. Cela leur permettra de continuer l’annexe, qui comprendra les logements des concierges et ceux des techniciens, les chaudières, et les cuves. L’annexe fera trois étages.

     À la maison du banquier, les pierres qui arrivent permettront de finir le gros-œuvre.

     Les frères Horn sont en partance, ils reviendront avec deux muids de vin ! Child leur a donné un acompte de dix livres-or pour l'achat.

     Jacou se rend à l’auberge. Il attend le retour de Roger.

     Quand il arrive, Jacou lui dit :

     « Tu vas prendre un cheval et aller à Mousson. Tu expliqueras aux fondeurs que onze de leurs ouvriers nous ont attaqués pour nous voler de l’or, et qu’ils ne les reverront jamais plus.

      Tu te renseigneras sur les familles Stock. Nina et ses enfants Annie et Julien, et Paulette et ses enfants Romain et Vivien. Tu les trouveras facilement, elles habitent dans un taudis, juste à côté de la fonderie.

      Les fondeurs viennent ici demain. Tu leur demanderas d'emmener ces femmes avec eux, et d'emmener aussi un charretier de plus, pour récupérer leur charrette volée par leurs ouvriers.

      Tu te contenteras de dire à ces femmes que leurs maris sont ici, et qu’ils les attendent, sans plus de détails. Inutile de les inquiéter plus que cela. Voilà quelques livres-or pour payer leurs dettes, elles en ont sûrement ! Je t’ai noté tout cela sur ce parchemin. »

     Et Roger, fier de cette mission de confiance, prend un cheval chez Émile, et file à Mousson, à quinze lieues d’ici.

     Jacou donne une bonne quantité d’or à Child pour payer les gens d’Oche qui vont arriver.

     Puis il va à la Garderie. Il désire que des repas soient servis avant midi pour les compagnons du Blauersland, qui repartiront aussitôt après pour Strateburgo. Enfin il va voir Émile, et lui demande de tenir prêts les cinq attelages et les chevaux des gardes-compagnons pour midi.

     « Ce sera fait ! » lui assure Émile.

     Au portail Est, quatre charrettes arrivent, chargées de bois.

     « Je suis Victor Rous ; nous venons d’Oche vous livrer ce bois en urgence ! » dit l'un des charretiers à Helga, postée en haut de la tour de guet.

     Elle descend, leur ouvre la porte. Les charretiers sont un peu surpris de voir une garde nue, bien qu'ils aient été prévenus par le coursier des Glandières.

     Avec les charrettes, ils vont livrer le bois au chantier des Thermes. Les maçons sont contents, ils vont pouvoir avoir un plancher pour travailler au premier étage !

     Avec Michel et Louis Brett, les maçons ont vite fait de placer les poutres, et avant midi, le plancher sera posé.

     Les charretiers d’Oche se rendent à l’auberge. Leur programme : prendre une douche, manger, et repartir pour Oche. Ils comptent s’arrêter ce soir au Nord de Saint-Louisbourg pour charger une cargaison de sable, Ils repartiront demain.

     À onze heures, les gardes Joseph Spohr, Helga Wilkinson, Denis Martinet, Paul Frisch et Pierre Spohr mangent déjà. Les charretiers d’Oche demandent à en faire autant. Et après avoir mangé, comme prévu, ils repartent avec leurs charrettes vides.

 

 

Compte rendu de la mission à Mousson

 

     Roger est de retour de Mousson. Chez Child, il raconte son périple :

     « Je suis arrivé à la fonderie. Ils étaient en colère : D'abord de s’être fait voler une charrette et deux chevaux, et aussi de ne pas avoir vu les ouvriers ce matin. Ils se demandaient où ils étaient passés. Les épouses de deux d’entre eux disaient qu’elles ne les avaient plus vus depuis la veille, en fin d’après-midi !

      Ils leur avaient dit qu’ils allait rapporter de quoi vivre mieux, avant de disparaitre !

      J’ai expliqué au patron des fonderies, un peu à l’écart des femmes, ce qui s’était passé à Durandalem la nuit dernière.

       Je lui ai dit que sur les onze gars venus d’ici, neuf avaient été tués par nos gardes, alors qu'ils attaquaient la mine pour voler l’or.

      Je lui ai dit que deux d'entre eux avaient survécu aux flèches, qu'ils étaient nos prisonniers, blessés, et que c'étaient les maris des deux femmes.

      Et que notre bourgmestre, Jacou Artz, avait demandé que vous emmeniez ces deux femmes et leurs enfants avec vous demain quand vous livreriez la commande.

      Et aussi que nous avions récupéré la charrette et les chevaux volés, et qu'ils pouvaient emmener un charretier avec eux demain pour la récupérer.

      Le patron de la fonderie, Léon de Wendel, m’a dit que les frères Stock avaient été très influencés par Piotr Lassis et par les nomades qu’il avait eu la faiblesse d’embaucher.

     Il pense qu’ils se faisaient exploiter par ces nomades. Dorénavant, il choisira mieux les ouvriers qu’il embauchera !

     Il est bien content que les deux frères aient survécu, et que notre village prenne en charge leurs familles.

      Il a dit qu’il viendrait lui-même à Durandalem, car les technologies dont il a entendu parler l’intéressent au plus haut point ! Il emmènera les femmes et les enfants demain.

     Il a dit aussi que les charrettes étaient en cours de chargement - il y en a cinq - et qu’ils partiraient dès l’aube pour Durandalem.

     Je suis donc allé voir ces femmes, je leur ai dit que leurs maris étaient sains et saufs, qu’ils les attendaient au village, et qu'elles iraient les rejoindre demain à l’aube, avec les fondeurs.

     Je leur ai dit aussi que je m’occupais de leurs dettes, et sur leurs indications, je suis allé voir leur propriétaire. Un homme ingrat, qui n’inspirait aucune sympathie, mais qui n’a pas fait d’histoire quand je lui ai donné deux livres-or comme solde de tout compte des familles Stock.

     Léon de Wendel est venu vers elles, et leur a dit que ce soir, elles et leurs enfants dormiraient dans sa maison, et qu’elles aillent les chercher et prendre ce dont elles avaient besoin. Elles lui ont répondu qu’elles n’avaient rien, que tout appartenait au propriétaire... Elles étaient heureuses de changer de vie !

     Je leur ai assuré que leurs malheurs étaient finis, et que dorénavant la vie leur sourirait ! C’est un homme bon, Léon de Wendel. 

     Je lui ai dit que le village était nudiste, et que tout le monde travaillait nu. Il a trouvé cela étrange, mais a promis de s’y plier, lui et ses hommes ! »

     Puis Roger, assoiffé par son long récit, commande un bon litron de vin. Il demande mentalement à Nestor s’il passe par l’auberge. Nestor lui répond qu’il arrive. Il prendra en charge son cheval.

     Jacou arrive à son tour à l’auberge, et Roger lui raconte l’histoire.

     « Nous allons donner à ces familles un nouveau départ, dit Jacou. Elles seront logées dans deux appartements de la Résidence.

      Leurs maris nous ont juré allégeance, ce sont de braves types qui se sont laissé embarquer dans une folie. Ils guériront vite de leurs blessures, et ce seront de bons employés pour les Thermes ! 

     Les travaux avancent vite. Demain, nous avons des renforts de Falkenberg, et des fondeurs de Mousson. Les Thermes seront opérationnels la semaine prochaine si tout va bien !

     Nous devrons embaucher du monde, pour ces Thermes. J’ai établi une liste, qui sera affichée ici. Il nous faudra :

  • Pour tout le bâtiment : Deux concierges. Deux techniciens chaudières.
  • Pour les Thermes : Un gérant, trois agents d’entretien, quatre agents de service aux différents postes : piscine, sauna, Hammam, kaolin, deux préposés au coin boisson, trois masseuses, deux buandières, et trois vigiles-surveillants. Soit vingt personnes.
  • Pour le restaurant : un gérant, trois cuisiniers, deux serveurs, deux préposés aux boissons, deux agents d’entretien, une buandière, un agent pour le monte-personnes, et deux vigiles-surveillants. Soit quatorze personnes.
  • Pour l’hôtel : un gérant, trois agents de services, trois agents d’entretien, deux buandières, un agent pour le monte-personnes, deux vigiles. Soit douze personnes.
  • Pour les appartements : un responsable d’étage, deux cuisiniers, deux buandières, deux agents de service, deux agents d’entretien, un agent pour le monte-personnes, deux vigiles. Soit douze personnes. »

La journée des livraisons

   

Aujourd’hui, ce sont 1 : Albert Fart Joseph Spohr

                                  2 : Georgette Fart, Benoit Spohr, Paul Frisch,

                                  3 : Pierre Spohr, Bernard Spohr,

                                  4 :  Gretel Wilkinson, André Martinet, Jacques Martin

                                  5 : Roland Martinet, Stéphane Spohr

                                  6 : Helga Wilkinson, Paul Spohr, Denis Martinet

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

À vingt heures :

  • Est : Natacha Rich, Alain Hahn, Agnès Poly.
  • Ouest :  Nathalie Rich, Michèle Holz, Elysa Lévy.                              

À deux heures :

  • Est : Pacôme Maigret Alexandre Dumas, Gabriel Holz                                                     
  • Ouest : Valérie Maigret. Nissa Levy, Abel Hahn,

 

     Les frères Gotsch sont là de bonne heure. Pierre et Bernard Spohr sont au portail et leur ouvrent. Les deux charrettes vont au chantier des Thermes. Ils disent qu’aujourd’hui, ils pourront faire deux livraisons, mais ensuite ils doivent dégager un nouveau terrain à Tenquin pour tailler des pierres, et que cela va prendre quelques jours.

     Avec ces deux charrettes de pierres, les maçons peuvent terminer le deuxième étage du bâtiment et de l’annexe, et poser le plancher du troisième étage, le grenier sous le toit.

     Les charrettes déchargées, les frères Gotsch vont à l’auberge, boivent un canon, et repartent chercher le deuxième chargement.

     À la porte Ouest, gardée par Roland Martinet et Stéphane Spohr, des gens arrivent en calèche.

     « Nous sommes les ouvriers de Falkenberg, nous venons aider Robert Schmit et Michel Wald ! »

     Ce sont Albert Feuer et Norbert Feuer, forgerons, Jérémoy Mayer, apprenti forgeron, Jules Ferry et Joseph Nau, ébénistes, Paul Priest et Pierre Kirsch, maçons. Tout le monde se retrouve sur le chantier. 

      Et comme leur bourgmestre les en a prévenus, ils se mettent nus pour travailler.

     Albert Feuer est un costaud ! trente cinq ans, près de sept pieds, blond, très large d’épaule, avec des bras puissants. Un torse velu et une toison abondante, sur un pénis en rapport.

     Norbert Feuer est la copie de son grand frère ! Il a trente trois ans.

     Jérémoy Mayer a dix neuf ans. Grand, brun, six pieds dix pouces, très velu sur son poitrail ample et ses bras musclés, une toison très fournie.

     Jules Ferry, quarante ans, est petit, cinq pieds cinq pouces. Roux, pas très musclé. Une épaisse toison rousse qui couvre en partie son membre.

     Joseph Nau est un homme de trente six ans. Six pieds, blond, un poitrail bien développé, une toison.

     Paul Priest est un grand gaillard de trente ans, six pieds dix pouces, fin mais bien musclé. Une grosse tignasse rousse sur sa tête, poitrail roux et velu, toison rousse.

     Pierre Kirsch, vingt huit ans, est un blond de six pieds huit pouces. De puissants pectoraux et des gros bras, des cuisses musclées.

     Michel et Louis accueillent Jules Ferry et Joseph Nau. À quatre, ils s’occupent des cloisons internes, notamment des douches.

     J’emmène les forgerons Albert Feuer, Norbert Feuer, et le jeune Jérémoy Mayer à la grande forge, en attendant le convoi de Mousson. Je leur explique la douche, le soufflet mu par la roue de la cascade, et leur montre un exemplaire de générateur de vapeur.

      Nous examinons les plans que j’ai faits pour les tuyaux, et les systèmes de mélanges d’eau pour les douches.

     Quant à Paul Priest et Pierre Kirsch, les maçons de Falkenberg, ils sont épatés de voir des pierres se poser toutes seules sur les murs !

     Au portail Est, à dix heures, que d'arrivées ! Toute une procession de charrettes et de chariots. Albert Fart Joseph Spohr doivent gérer !

     Les cinq charrettes de Mousson sont là. Léon de Wendel, le patron des fonderies de Mousson, demande à rencontrer Jacou. Joseph appelle mentalement Jacou qui lui dit qu’il attend tout le monde au chantier. Sur les charrettes, il y a les épouses Stock et leurs enfants. Joseph leur dit de se rendre au chantier du grand bâtiment, au bout du village.

      En voyant les gardes nus, les charretiers demandent :

     « On se déshabille quand ? 

     - Maintenant, si vous voulez !  Alors les six fondeurs enlèvent leurs habits. Les femmes, Nina et Paulette, sont timides, elles n’osent pas se montrer nues.

     - Pas de souci, vous pouvez rester habillées... Jacou vous attend ! »

     Derrière eux, quatre grands chariots et une grande charrette, remplis de verre, avec six verriers de Meisenthal. Joseph les envoie aussi sur le chantier.

     Les cinq charrettes de Mousson arrivent sur le chantier. On me prévient que les fondeurs sont là, je vais les accueillir.

     Jacou sort de l’école au même moment, et me dit en souriant :

     «  Allez, Robert, au boulot ! 

     - Je vais organiser tout ça ! lui dis-je. Avec ceux de Falkenberg et ceux de Mousson, ça va abattre de la besogne ! »

     Nous arrivons sur le chantier. Plusieurs maçons sont en train de décharger les charrettes, soulevant à distance des cuves de cinq cents livres comme si c’étaient des plumes, sous les yeux ébahis des charretiers ! Émile et ses deux palefreniers prennent en charge les charrettes vides, et les emmènent dans le grand champ à l’entrée du village.

     « Je suis Jacou Artz, le bourgmestre, et voici Robert Schmit notre forgeron qui va utiliser tout cela !

     - Enchanté ! je suis Léon de Wendel, patron des fonderies de Mousson. et voici les frères Pink, Rémi et René, Albert Kahn, Fabien Forst, et mon fils Léonard, qui ramènera la charrette volée. Rémi, René, Albert et Fabien resteront avec vous jusqu’à mardi. Mon fils et moi repartons aujourd’hui. Et voici Nina et Paulette Stock, et leurs enfants.

     - Bienvenue à toutes et à tous ! Je vois que les hommes avez adopté la tenue du village...

     Marianne et Mariette sont là, elles vont s’occuper des épouses Stock et des enfants.

     - Bonjour mesdames, dit Marianne, venez avec nous, nous allons vous installer ! » Les femmes sont émerveillées par ces beautés, nues sans complexe. Et les jumelles remarquent bien les regards des fondeurs, qui restent bouche bée.

     Elles suivent les jumelles, les enfants trottinent derrière, et tous se retrouvent à la Résidence.

     « Voici Adrien Molle, le concierge de la Résidence. Adrien, voici Nina et Paulette Stock, et leurs enfants, elles logeront dans les appartements du haut.  Et se tournant vers elles, Mariette dit :

      Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Adrien vous le fournira. 

     Et la troupe monte à l’étage et arrive aux appartements.

     - Voilà, dit Adrien, cet appartement est le vôtre, Nina.  Et vos enfants ? 

     - Annie, dix ans et Julien, huit ans. 

     - Enchantée, les enfants ! Entrez, il y a une chambre pour vous, et une pour vos parents ! 

     - Voici votre appartement, Paulette !

     - Et voici mes enfants : Romain, neuf ans et Vivien, sept ans...

     - Bienvenue, les enfants ! Installez-vous, profitez de la douche, Marianne et Mariette vont vous expliquer comment cela fonctionne.

      À midi, vous descendrez manger à la cantine, je vous présenterai aux autres locataires. N’hésitez pas à venir nues, personne ne vous jugera ! »

     Et Adrien laisse les filles entre elles et descend à son appartement.

     « Nous ne savons pas comment vous remercier ! Tout cela semble un rêve...

     - Un rêve qui est devenu réalité ! dit Marianne. Vous allez vous plaire, au village !

     - Et nos maris, ils sont là ? 

     - Ils sont blessés, Chantal les soigne. Vous les verrez à midi, vous mangerez avec eux ! »

 

     Les enfants veulent prendre une douche. Alors, les femmes se déshabillent, et chacune lave ses enfants dans la douche, puis se lave aussi. Jamais elles n’ont connu ça...  De l’eau chaude qui coule à volonté ! C’est le paradis...

     Nina a vingt neuf ans, c'est une rousse de six pieds. Elle a une petite poitrine et une toison rase.

    Ses enfants - Annie, cinq pieds, et Julien, quatre pieds huit pouces - sont roux également.

    Paulette a vingt huit ans.  Blonde, cinq pieds huit pouces, avec de gros seins.

    Son fils Romain, cinq pieds, est blond lui aussi, le petit frère, Vivien, quatre pieds trois pouces, est roux.

     « Vous avez tout ce qu’il vous faut dans les armoires, dit Mariette. Les serviettes aussi. Nous avons un service de linge pour les laver, l’hygiène est très prisée ici ! »

 

        Sur le chantier, les verriers sont arrivés. En plus des quatre accoutumés, Helmut Bour, Hantz Schmidt, Ludwig Beet et Wolfgang Mose, il y a Adolf Gleb et Alphonse Bach.

     Ils demandent que les chariots et la charrette restent ici, ils prendront les vitres au fur et à mesure ! Cela va aller vite, elles sont déjà coupées et encadrées !

     Émile, Nestor et Hantz détellent les chevaux, et les amènent à l’écurie.

     En fin de matinée, cinq grosses charrettes tirées chacune par quatre chevaux, et quatre soldats à cheval se présentent au portail. 

     Ce sont les compagnons du Blauersland, Sylvain et Adrien Cohen, Théo et Léo Cohen, et un cinquième, qui ramènent des pierres de Strateburgo.

      À peine dans l’enceinte du village, ils se déshabillent. Joseph fait la distribution : une charrette va chez Émile, deux vont au chantier, et deux au rempart Nord. Sylvain laisse sa charrette chez Émile, Adrien et le cinquième compagnon laissent leurs charrettes au chantier, et Théo et Léo montent aux remparts Nord, en sortant par la porte Ouest, et la route de Falkenberg. Trois des maçons les rejoignent aux remparts, pour terminer le mur Nord.

     Une fois déchargées par les maçons au chantier, Émile et Hantz ramènent les charrettes au champ, pour s’occuper des chevaux. Nestor prend les charrettes qui reviennent vides des remparts, au niveau de l’école. Les cinq compagnons et leurs soldats vont saluer Jacou qui les accueille devant l’école.

     « Jacou, dit Sylvain, je te présente les frères Rosenthal. Simon est compagnon, Lucas et Louis sont des compagnons soldats, ainsi que José Blum et Vincent Jost. Messieurs, je vous présente Jacou Artz, que vous avez vu au Blauersland soigner notre Maître.

     - Enchanté, messieurs, entrez à l’école, vous êtes invités à déjeuner ! Mais avant, vous prendrez une bonne douche !  dit-il en souriant, remarquant leurs odeurs de transpiration. Qu’avez-vous fait de vos habits ?

     - Les gardes en bas les ont donnés pour les faire laver a la maison des gardes, la Garderie, ont-ils dit !

     - Parfait, ils assurent, les gardes !  Après le repas, je vous emmène à la caverne, les cinq nouveaux ! »

     Et ils rentrent dans l’enceinte de l’école. Anatole ferme la porte.

     A midi, deux des jeunes soldats, Joseph et Achille, emmènent les frères Stock à la cantine de la Résidence. Ils vont revoir leurs familles. Soutenus par les soldats, ils font une entrée remarquée dans la cantine !

      « Papa ! » crient en chœur les quatre enfants en se précipitant vers eux. Les femmes, Nina et Paulette, sont en larmes et serrent leurs époux dans leurs bras.

      Intense moment d'émotion !

     La cantine est pleine à craquer ! Les mineurs mangeront plus tard, ils ne sont pas pressés. Ils décident d’aller boire un verre chez Child.

     Le chantier s’arrête, tout le monde vient manger. Le concierge, les trois masseuses, les deux agents d’entretien, les trois cuisiniers, Les douze maçons, les six verriers, quatre des six fondeurs, Léon de Wendel et son fils Léonard sont invités à l’école, les sept ouvriers de Falkenberg, Michel, Louis et moi-même sommes avec eux, nous discutons des travaux à venir.

     Adrien, le concierge demande le silence.

     « Messieurs-dames, je vous présente les fondeurs de Mousson !

     Ils se lèvent pour se montrer.

     Et voici les familles Stock ! vous les connaissez, les fondeurs. Ils viennent de Mousson !

     -  Oui, dit Rémi Pink. Ce sont eux qui nous ont volé une charrette il y a deux jours !

     - C’est exact ! répond Rémi Stock, se levant tant bien que mal, soutenu par Nina.  Nous avons mal agi, entraînés par les nomades qui nous harcelaient. Nous voulions voler votre minerai d’or ! Nous avons beaucoup de chance d’être encore vivants, vos gardes sont redoutables... Votre bourgmestre, dans sa grande mansuétude, nous offre une chance de nous racheter et nous offre une nouvelle vie, à moi, mon frère, et nos familles ! 

     - Et nous sommes débarrassés de ces nomades ! Ajoute Albert Kahn, un des fondeurs. Ils étaient des fléaux dans la fonderie et dans la ville de Mousson !

     - Je vous présente donc Nina et Paulette, leurs épouses, et leurs enfants. » Reprend Adrien.

     À l’auberge, les gardes en pause, Roland Martinet, Stéphane Spohr, Helga Wilkinson, Paul Spohr et Denis Martinet déjeunent. Les dix mineurs arrivent et commandent des litrons de vin. Émile, Nestor et Hantz commentent toutes ces arrivées.

     « Nous avons actuellement, en plus de nos vingt chevaux, les douze des maçons, les douze des verriers, les vingt-quatre des livreurs de pierres, ça en fait des canassons ! »

      « Soixante huit ! » crie Benami, qui veut montrer qu’il sait compter ! Tout le  monde applaudit ce juste calcul.

     « En effet, soixante-huit chevaux ! Mazette ! » dit Helga Wilkinson.

     Child croit savoir qu’il y a assez de matériel pour finir le chantier des Thermes. Bientôt, tout le village pourra profiter de la piscine et du sauna !

     « Il y aura même un hôtel, et un restaurant ! dit Clovis Hune.

     - Mais ça ne pourra pas être aussi bon que ce que nous préparent Berthe et Esther ! » dit Roland Martinet, approuvé par ses collègues, sous les rires de toute l’assemblée.  Berthe dit alors :

     « Child, remets donc une tournée à ces braves gardes ! » Et les rires redoublent.

Les arrivants d’Alésia

 

     Une calèche de deux chevaux arrive au portail Est. Quatre jeunes hommes et quatre jeunes femmes sont entassés dedans. Albert Fart et Joseph Spohr sont de garde. Du haut de la tour de guet, Albert demande :

     « Qui êtes-vous ? 

     - Nous arrivons de Tenquin. Les frères Gotsch nous ont dit qu’on pourrait trouver du travail ici.

     - Allez à l’auberge, demandez Child.

     - C’est vrai que vous êtes tous nus, ici ? Tout le monde ?

     - Comme vous pouvez le voir. Vous aussi vous pouvez vous mettre nus !

     - On doit vraiment se mettre toutes nues ? dit une des femmes.

     - Si vous voulez travailler au village, il le faudra ! répond Joseph.

     - Ben oui, on veut ! Allez, hop ! à poil ! dit un des hommes en rigolant. »

     Et ils descendent de la calèche et se dévêtent prestement. Les femmes pouffent en se voyant nues...

     Et ils remontent en calèche et vont vers l’auberge. Joseph prévient mentalement Child de l’arrivée imminente de huit candidats. Quand ils arrivent, celui-ci les accueille :

     « Bienvenue ! mettez-vous à table, je vous sers à boire et vous nous raconterez ce que vous cherchez comme travail... »

     Les jeunes gens sont sidérés de voir que Child est au courant.

     - Comment savez-vous que nous cherchons du travail ? Demande un des hommes.

     - Nous avons de bons moyens de communication ! »

     « Je m’appelle Thomas Fergusson. Et voici mes sœurs jumelles, Agnès et Angèle. Nous venons du centre de la Gaule, de la région d’Alésia. Là-bas, il n’y a pas de travail. »

     Thomas Fergusson, vingt-et-un ans, est un grand brun de six pieds deux pouces. Costaud, avec de gros biceps, et de bonnes cuisses encadrant d’un membre de cinq pouces.

     Agnès et Angèle, dix neuf ans, six pieds, sont des brunes à forte poitrine, avec une toison brune épaisse.

     « Voici Basile et Guillaume Bardot, et leurs sœurs Brigitte et Martine. »

     Basile Bardot, vingt deux ans, six pieds quatre pouces, est roux, avec de beaux pectoraux et des bras et des jambes musclés.

     Guillaume Bardot, vingt-et-un ans, est la copie conforme de son frère.

     Brigitte Bardot, dix neuf ans, rousse, mesure six pieds. Elle a de jolis seins pointus, une toison brune coupée court.

     Martine Bardot, dix sept ans, rousse, six pieds, a de beaux seins comme sa sœur.

      « Et voici Étienne Lombard, vingt ans. »

    Étienne Lombard est un grand costaud de six pieds cinq pouces, brun.

     « Voici la liste des postes à pourvoir, dit Child. Lesquels de ces métiers vous conviendraient-ils ?

     - Moi, je pourrais faire concierge, dit Thomas. J’ai déjà géré un bâtiment.

     - Nous deux, on aime bien faire la cuisine, disent Agnès et Angèle.

     - Je me vois bien gérant, et mon frère Guillaume aussi, dit Basile. Nous avons géré la foire aux bestiaux de Gergovie pendant deux ans.

     - Bien ! Dit Child. Ces bestiaux-là seront différents ! dit-il en rigolant. 

     - Nous, on aime bien l’eau ! dit Brigitte. Alors, le service de la piscine, ce serait bien. Mais c’est quoi, « sauna «, « hammam », « kaolin » ? 

     - Ce sont des bains de chaleur, de vapeur et de boue.

     - Alors oui, ça m’intéresse, dit Martine.

     - Moi aussi !  dit Étienne.

     - Parfait ! Si vous convenez à ces postes, vous êtes embauchés. Vous aurez des appartements sur place. En attendant, vous logerez à l’auberge, mais il faudra vous mettre à deux par chambre !

     - Pas de souci, dit Thomas, nous sommes des couples : Brigitte et moi, Étienne et Martine, Basile et Agnès, et Guillaume et Angèle.

     - C’est bien, vous aurez quatre chambres. Je suppose que vous avez faim ! Je vous sers, et ensuite, Joël vous emmènera aux douches, à côté. Vous donnerez vos habits à Aline, elle les lavera. »

     Ils mangent de bon appétit, ils apprécient le vin de Child, et ne s’en privent pas !

     « Nous n’avons que peu d’argent ! Quand pouvons-nous espérer en gagner ? »

     - Ne vous inquiétez pas, vous êtes pris en charge. Vous ne payez ni la nourriture, ni la boisson, ni le logement. Et quand vous travaillerez, vous aurez un excellent salaire ! »

     Les jeunes sont étonnés ! 

     « Comment est-ce possible ? Cela doit cacher quelque chose !

     - Oui ! Répond Alex Wilkinson, le plus jeune des mineurs.  Une mine d’or sur le territoire du village ! Mes frères et moi, nous sommes les mineurs...

     - De l’or ? Et vous n’avez pas peur d’être volés ?

     Tout le monde éclate de rire.

     - Les derniers qui ont essayé, dit Child, ils étaient neuf...  Eh bien, ils sont tous morts ! Nous avons de bon gardes. Et il désigne les gardes attablés, leurs arcs et leurs carquois posés à côté d’eux.

     - D’ailleurs, compagnons, dit Helga à sa troupe, il va être l’heure de la relève !  Ils se lèvent, mettent leurs armes en bandoulière.

     Helga lance un

     - Bienvenue à Durandalem !  Et les cinq gardes s’envolent...

     Les visiteurs en restent bouche bée.

     - Quel est ce prodige ? demande Basile.

     - C’est un pouvoir que nous avons tous au village ! » leur dit Child en venant les servir à deux pieds du sol. Ils demeurent stupéfaits !

     Les mineurs prennent congé, on les attend à la cantine. Et ils décollent tous les dix en vol serré. Les jeunes n’en reviennent pas ! 

     « Vous aussi, vous aurez ce pouvoir » leur dit Child.

     Les cinq gardes relevés, Albert Fart, Joseph Spohr, Georgette Fart, Benoit Spohr et Paul Frisch arrivent à l’auberge, par la voie des airs, et s’installent à la table, débarrassée et remise par Ariston. Les jeunes sont de plus en plus émerveillés !

      Émile leur dit :

     « Nous allons manger, Adèle nous attend. Prenez vos affaires dans la calèche, nous allons la ranger et nous occuper de vos chevaux ! »

     « 70 ! » crie Benami sous les rires des habitués.

     - Soixante-dix ? demande Brigitte.

     - Oui, avec les vôtres, nous avons soixante-dix chevaux à l’écurie, en ce moment ! » dit Nestor.

     Les jeunes vident la calèche et Émile, Nestor et Hantz rentrent chez eux, en calèche !

     Joël emmène les jeunes sous les douches. 

     « Elles sont suffisamment spacieuses pour deux. Et totalement insonorisées ! Je dis ça au cas où vous feriez des bruits bizarres... » dit -il en riant.

      Il leur explique le fonctionnement, et leur donne une serviette à chacun.

      « Vous pourrez vous sécher les cheveux au coin du feu. »

 

 

Les installations des Thermes

 

     Au chantier, les verriers sont véloces ! Ils ont déjà posé plus de la moitié des fenêtres du rez-de-chaussée. Ce sont de grandes fenêtres, pour avoir un maximum de luminosité ! Ce soir, ils auront fini ce niveau.

     Les cantonniers Pierrot et Claude ont fini les tranchées pour les arrivées d’eau depuis la colline.  Deux maçons ont posé les dalles, l’eau coule.

     À l’intérieur, la piscine se remplit.

      Dans l’annexe, haute de trois étages, côté est, il y a trois cuves. Une à chaque étage, avec une chaudière dessous.

  • Au rez-de-chaussée, il y a :

- Une chaudière pour la cuve du premier étage, pour l’eau chaude du rez-de-chaussée.

- Une chaudière pour le chauffage du rez-de-chaussée.

- Une chaudière pour chauffer l’eau de la piscine, et pour le générateur de vapeur qui fera tourner la turbine de circulation d’eau de la piscine,

- Un grand générateur de vapeur pour chauffer les pierres du sauna et le bain de kaolin, et un générateur de vapeur plus petit pour le hammam.

  • Au premier étage :

- La cuve d’eau pour le rez-de-chaussée,

- Une chaudière pour la cuve du deuxième étage, pour chauffer l’eau du premier étage.

- Un générateur de vapeur pour le lave-linge de la buanderie du premier.

  • Au deuxième étage :

- La cuve d’eau pour le premier étage,

- Une chaudière pour la cuve du troisième étage, pour chauffer l’eau du deuxième étage.

-Un générateur de vapeur pour le lave-linge de la buanderie du deuxième.

  • Au troisième étage :

- La cuve d’eau pour le deuxième étage. 

- Un générateur de vapeur pour faire fonctionner la crémaillère d’alimentation des chaudières en charbon.

     Côté Ouest, une chaudière sera installée, ainsi qu'un grand générateur de vapeur, avec une cuve de pression. Pour les lave-vaisselle du restaurant et du deuxième étage, pour les chambres froides sur les trois niveaux, et pour faire fonctionner les monte-personnes de la bâtisse.

     Une deuxième cuve de pression vapeur sera installée dans le grenier, au-dessus des monte-personne, à côté des roues à pistons qui monteront les cages.

     Les maçons terminent la construction des murs.

     À l’intérieur, les menuisiers ont fini les cloisons du rez-de-chaussée. Les coins d’aisance sont déjà opérationnels. La cuve d’aisance, recueillant les excréments derrière le bâtiment est terminée, couverte.

     Les eaux usées traversent le chemin devant la bâtisse, dans un chenal de pierre, recouvert d’un dallage en pierre. À terme, il faudra daller tout le chemin !

     Sous les ordres de Léon, sont installées les douches des vestiaires, collectives et individuelles, celles devant la piscine, le sauna, le hammam, et le bain, et celles des appartements annexes. Il ne reste que quelques raccords à effectuer, et le rez-de-chaussée au complet sera opérationnel.

     Le système de chauffage par vapeur est aussi en place, mais nous le testerons plus tard. Là, il fait vraiment très chaud dehors. Anatole ramène quelques brouettes de charbon pour les essais, on a allumé le feu. Pierre doit livrer le charbon demain. Les cuves d’eau sont en train de se remplir, bientôt il y aura de l’eau chaude !

     Le plancher du deuxième étage est en place, les murs intérieurs et extérieurs sont bientôt terminés, on va pouvoir poser le plancher du grenier, et poser le toit.

     Peu après les quatre coups de cloche qui sonnent seize heures, les frères Gotsch arrivent avec les deux dernières charrettes de pierres, ils demandent où les décharger. Roland Martinet et Stéphane Spohr sont sur les tours de guet. Roland demande à Jacou où mettre les pierres. Il lui répond qu’une charrette est à vider chez Émile, et que l’autre est à vider au chantier.

     L’après-midi se termine, le chantier est bien avancé !

      Jacou, après être revenu de la caverne avec ses nouveaux initiés, fait le tour pour l’hébergement de tous ces gens. Il me demande si je peux héberger les forgerons. Je lui répond que oui, Michel hébergera les menuisiers, et les frères Stein hébergeront les maçons.

    Les compagnons dormiront à l’école, et les verriers à l’auberge.

     Pour l’heure, Anatole embarque les Falkenbergeois, il va les emmener à la caverne. Jacou nous demande de les récupérer à l’auberge, vers vingt heures.

     Je lui dis que les quatre appartements annexes sont terminés aux Thermes, deux pour les concierges et deux pour les techniciens. Je lui dis aussi que les frères Stock veulent bien être les techniciens, ils maitrisent bien la chaleur, étant ouvriers à la fonderie. Leurs épouses désirent s’occuper de l’entretien des Thermes.

     « Très bien ! dit Jacou. Je descends à l’auberge, des nouveaux embauchés sont arrivés ! ».

Les gens de Laudrefang

 

      Au portail Ouest, huit personnes à pied, trois hommes et cinq femmes se présentent. 

        « Nous sommes de Laudrefang, on nous a dit que vous aviez du travail ! »

    Albert Fart et Joseph Spohr sont de garde. Joseph leur dit d’aller à l’auberge, c’est là que ça se passe.

      À l’auberge, Jacou rencontre les quatre couples d’Alésia. Il le leur confirme : ils feront l’affaire !

    C'est alors que les gens de Laudrefang font leur entrée. 

     « Nous venons chercher du travail !

     - Il y en a ! Dit Jacou.  Présentez-vous !

     « Je suis Émile Lutz, et voici ma compagne, Joséphine Basin. Mes sœurs, Joëlle, et son compagnon Joseph Wirth, et Josiane et son compagnon Michel Bern. Et voici les sœurs Kami, Sophie et Justine »

     « Voici la liste des postes à pourvoir. Que savez-vous faire ? » Demande Child.

      Après avoir consulté la liste des offres d’emploi, Émile dit :

    « Concierge, ça me plairait... Et Joséphine est intéressée par la buanderie !

      - Nous avons servi dans les auberges, dit Joseph. Joëlle et moi nous voulons bien du coin des boissons.

      - Je pourrais être gérant du restaurant, dit Michel...et Josiane, cuisinière ! 

       - Nous avons, ma sœur et moi, appris à faire des massages, dit Sophie.

     -Très bien, dit Child, vous commencerez dès lundi prochain. Vous aurez des appartements sur place.

    - Nous sommes contents, dit Émile, nous viendrons lundi ! Maintenant, nous allons prendre une douche, et boire un canon, avant de retourner à Laudrefang ! »

      Aux douches, Joël les accueille et leur explique le fonctionnement.

    Ils ressortent nus, et se font sécher devant l’âtre.

      Émile Lutz a trente ans, il est blond, six pieds un pouce, assez musclé

    Joséphine Basin, trente ans, est blonde, six pieds, une belle poitrine avec des seins en avant, et une belle toison blonde taillée.

      Joëlle Lutz, vingt huit ans, blonde, six pieds, des petits seins et un pubis rasé.

    Josiane Lutz, vingt cinq ans, et pareille à sa sœur.

      Joseph Wirth, vingt neuf ans, est brun, six pieds deux pouces, fin.

    Michel Bern, vingt sept ans, est blond, six pieds, très velu.

      Sophie Kami, vingt neuf ans, est une rousse de six pieds deux pouces avec des gros seins ronds, une toison rouge en broussaille, et des fesses rondes sur des longues jambes fermes.

     Justine Kami, vingt cinq ans, est comme sa sœur.

     Une fois séchés, ils retournent à l’auberge, avant de retourner à Laudrefang.

     Jacou demande à Child d’héberger les verriers.

     « Il reste deux grandes chambres, cela devrait convenir ! » répond-il.

     La bande des maçons débarque. Ils font le point :

      « La muraille Nord est terminée ! Il reste un tas de pierres, elles sont dans l’enceinte. La construction des Thermes sera achevée demain, il y a suffisamment de pierres. La maison du banquier est terminée aussi. Demain, six d’entre nous construiront l’écurie à l’entrée du village, les six autres termineront le chantier des Thermes. »

     Il est vingt heures. Les gardes de jour, Albert Fart, Joseph Spohr, Georgette Fart, Benoit Spohr, Paul Frisch, Pierre Spohr, Bernard Spohr, Gretel Wilkinson, André Martinet et Jacques Martin, sont relevés, ils viennent boire un canon avant d’aller manger à la cantine de la Résidence. Les gardes de nuit, Natacha Rich, Alain Hahn, Agnès Poly, Nathalie Rich, Michèle Holz et Elysa Lévy ont pris leurs postes sur les murailles du village, dorénavant entièrement clos.

     Je suis attablé avec Michel et les frères Stein. Nous attendons les renforts de Falkenberg qui viennent d’être initiés. Les verriers, qui dorment à l’auberge, sont avec Joël, qui leur a exceptionnellement ouvert les douches malgré l’heure tardive.

     Les sept initiés arrivent, et se joignent à nous. Ils sont contents, ils désespéraient aujourd’hui de ne pas être à la hauteur des autres sur le chantier.

     « Demain, vous n’aurez plus d’excuse ! dit Michel en rigolant, ce qui fait rire toute l’auberge.

     - Demain, dis-je, un gros travail nous attend. Nous avons quatre-vingt douches à installer ! Il y a l’hôtel et ses trente chambres, avec chacune une douche, et cinq dortoirs avec dix douches chacun ! ».

Michel demande aux maçons s’ils peuvent aider les menuisiers à monter les cloisons. Ils acceptent volontiers.

     « Les murs sont presque montés, les maçons se marchent dessus !  dit Paul Priest en rigolant.

     - Les forgerons, je vous invite manger ici, dis-je. Esther, mon épouse est ici aussi ainsi que ma fille Ariston et mon fils Benami. »

     - Nous, dit Michel en s’adressant aux menuisiers, nous sommes attendus chez moi, Yvette a préparé le souper ! 

- Pareil pour nous !  dit Pierrot Stein, nous mangeons chez moi, Gisèle et Marie et les enfants nous attendent ! »

Et Michel, Pierrot, Claude et leurs invités quittent l’auberge, les gardes partent aussi manger.

Les Alésiens sont à table, ils sont vraiment heureux d’être là !

 Ariston a dressé la table des verriers, ils arrivent de la douche, nus.

Les nouveaux verriers se présentent :

« Adolf Gleb, j’ai trente ans. Les cheveux bruns, grand, six pieds cinq pouces et bien costaud.

- Je m’appelle Alphonse Bach, j’ai vingt huit ans. » Très grand, six pieds dix pouces, brun, de puissants pectoraux et des gros bras, très velu.

Et, encore une fois, le repas est excellent ! Child vient s’asseoir à notre table, avec une bouteille de la gnole du Fernand, une excellente prune !

Après le repas, nous prenons congé, mon épouse, mes enfants et nos trois invités, Albert et Norbert Feuer, et Jérémoy Mayer.

 

En chemin, l’accompagnant en retrait du groupe, Jérémoy confie à Ariston :

« Tu es très belle ! Tu me plais !

- Merci ! Tu es très beau, toi aussi, lui répond l’adolescente, se disant qu’il a une idée derrière la tête. Mais à la maison, je ne pourrai pas avoir d’intimité avec toi ! Et puis, je suis vierge...

- Oh ! Je ne pensais pas à ça ! Je te trouve très belle, voilà, c'est tout... » dit-il en souriant.

Mais Ariston sait bien qu’il y pensait.  Et en d’autres circonstances…

 

 

Chapitre VI        Durandalem  cité thermale

 

 

- Journée de recrutement                                                                                 

- Les Lingennois                                                                                                         

- Les cousins d’Alix

- Les Stone

- Les appartements des Thermes

- L’accident de la mine

- La fête de départ

- Première journée des Thermes

- Première ouverture de la piscine des Thermes

- Le personnel des Thermes

- La visite des parents Frisch/Martin

- Les forgerons de Naborum

- Les monte-personnes

- Les Lang de Gmunden

- Le barde

- Les douches de Laudrefang

- La Journée aux Thermes

- Une école pour les enfants

- Le premier jour d’école des enfants de Durandalem

- L’anniversaire d’Ariston : la préparation

- Les douches de Clovis, le projet de la mine, la balade des enfants…

- La visite des gens de Hombourg

- L’anniversaire d’Ariston

- Préparatifs de l’inauguration des Thermes

- L’inauguration des Thermes

- Le village en travaux

 

 

Journée de recrutement

 

     La composition des équipes de garde de jour : Aujourd’hui, ce sont

     1 : Helga Wilkinson, Benoit Spohr,

     2 : Roland Martinet, Paul Spohr, Jacques Martin

     3 : Gretel Wilkinson, Joseph Spohr

     4 :  Pierre Spohr Stéphane Spohr, Denis Martinet

     5 : Georgette Fart, Paul Frisch,

     6 : Albert Fart, André Martinet Bernard Spohr,

 

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

     À vingt heures :

  • Est : Abel Hahn, Nathalie Rich, Elysa Lévy.                              
  • Ouest : Pacôme Maigret, Agnès Poly. Nissa Levy

     À deux heures :

 

     À huit heures, à la porte Ouest, les gardes Georgette Fart et Paul Frisch voient arriver Léon et Louis, en volant !

      « On va passer par-dessus ! » disent les Laudrefangeois. Les gardes les saluent au passage. Il ne faut que quelques minutes pour faire le trajet.  Mais bien qu’ils soient en tunique, il fait froid, à cette heure matinale et à cette vitesse !

     Arrivés de l’autre côté, ils marchent jusqu’au chantier, et enlèvent leurs habits. Le chantier démarre. Nous installons les pommeaux dans l’hôtel, cela va très vite, les pièces sont prémontées. Les menuisiers avancent vite eux aussi. La nouvelle vélocité des Falkenbergeois se remarque !

     Les compagnons quittent l’école de bonne heure, ils rentrent au Blauersland. Jacou leur a donné une bonne provision d’or, ce qui paie largement les pierres et les chevaux. Ils ont prévenu Émile, Nestor et Hantz d’atteler leurs charrettes, le temps de faire leurs adieux à l’auberge avant de reprendre la route.

     Georges Hair vient prendre sa permanence à son atelier de barbier. Il dit à Jacou :

     « Je prendrais bien une des échoppes des Thermes pour y installer un atelier de barbier !

     - Pourquoi pas ? C’est une bonne idée...D'autant que bientôt, il y aura moins de monde à l’école, et tu pourras cesser tes permanences ! »

     Dans la matinée, Léon de Wendel et son fils Léonard quittent également l’école. Ils vont passer chez Émile prendre deux charrettes pour rentrer à Mousson. Eux aussi partent avec un bon pactole d’or, largement de quoi payer toutes les fournitures qu’ils ont apportées ! Jacou leur donne une escorte : Joseph et Achille les accompagneront jusqu’à Mousson.

     Tous ont reçu une fiole de la potion qui leur permet de voler.

     Les verriers ont fini la façade avec les grandes baies vitrées du restaurant, et s’attellent aux fenêtres des chambres d’hôtel. Il leur restera les baies des puits de lumière des jardins intérieurs, et ils auront fini l’étage.

     Au portail Est, Michel est là avec une charrette de charbon. Gretel Wilkinson et Joseph Spohr sont sur les tours de guet. Gretel descend, et ouvre le portail.

     « Tu livres ça au chantier ! » dit-elle à Michel. Elle le laisse ouvert, pour laisser sortir les charrettes des compagnons, puis referme la porte, et remonte sur la tour de guet.

     Émile est content ! Les charrettes des compagnons sont parties, deux des charrettes de Mousson vont également partir ce matin. Ça fait un peu de place ! Et la construction de son bâtiment a débuté.  Sur les chapeaux de roues !

 

 

Les Lingennois

 

     Vers dix heures, une calèche se présente devant la muraille, à la porte Est. La garde vient d’être relevée, Helga Wilkinson et Benoit Spohr sont à leur poste.

     Dans la calèche, trois hommes et trois femmes que Benoît Spohr reconnaît. Ce sont des amis de Lingen, qui ont entendu parler d’embauche. Ils viennent voir ce qu’il en est.

     Ce sont les Starck, Eugène, Léon et Bérengère, et les Hoste, Louis et les jumelles Françoise et Francine.

     Benoît leur ouvre le portail.

     « Mais tu es tout nu, Benoît Spohr ! dit Bérengère.

     - Oui, c’est la règle. Au village, tout le monde est nu !

     - Ça me plaît bien ! Nous aussi, on peut se mettre à poil ? dit Eugène.

     - Bien sûr, c’est même recommandé... Mais vous devez être propres ! Allez prendre une douche au village, aux douches communales, en passant par l’auberge. C’est là que se fait le recrutement. Vous cherchez quoi, comme travail ?

     - Cuisine, ménage…dit Eugène. Et toi, tu es là avec tes frères ?

     - Oui, on est tous des gardes du village. Vous verrez Joseph, Pierre et Stéphane à l’auberge, ils sont en pause.

     -  C’est impressionnant, ces murailles ! Et des gardes en permanence...

     Helga descend de la tour de guet et dit :

     - Nous avons déjà subi trois attaques au village, nous nous protégeons ! 

     Les Lingennois sont impressionnés par cette immense rousse toute nue !

     - Helga Wilkinson, notre cheffe de garde ! dit Benoit.

    - Une femme garde... Ce n’est pas commun ! dit Bérengère. Et cheffe ! Et vous êtes plusieurs femmes à être gardes ? 

     - Trois le jour, et six la nuit ! répond Helga.

     - Bon, allons prendre une douche ! disent en chœur les jumelles Françoise et Francine.

     Et ils partent en calèche.

     Ils entrent dans l’auberge. Les frères Spohr sont attablés avec Denis Martinet et Gretel Wilkinson.

     « Tiens ! des Lingennois ! Quel bon vent vous amène ici ? Demande Joseph.

     - On cherche du boulot ! Et Benoît a dit qu’on pouvait prendre une douche...

     - Bienvenue, les Lingennois ! Je suis Child, c'est moi qui m’occupe des embauches. Allez avec Gaël, il vous mènera aux douches, et nous verrons ensuite pour le boulot. »

     Et les six Lingennois arrivent chez Joël, qui leur propose soit d’aller seuls, soit à deux dans les douches.

     « Donnez-moi vos habits, je les ferai laver.  Alors ils se déshabillent.

     - Nous sommes trois couples, alors trois douches suffiront ! » dit Louis. 

     Et il pénètre dans une douche avec Bérengère, Eugène avec Françoise et Léon avec Francine.

     Ils ressortent nus, et vont se sécher devant l’âtre.

    Eugène Stark a vingt cinq ans. Blond, six pieds, bien musclé, une toison abondante sur le pubis.

     Léon, vingt trois ans, a la même anatomie.

    Bérengère est une blonde de vingt ans. six pieds, des beaux seins ronds, et une toison dorée bien fournie sur de longues jambes fines.

     Louis Hoste a vingt huit ans. Très musclé, très grand, six  pieds neuf pouces. Roux, un poitrail très velu, et une toison rouge très épaisse qui ne cache pas son membre, entre des cuisses bien musclées.

     Françoise et Francine sont des copies conformes l’une de l’autre : vingt cinq ans, six pieds trois pouces, des cheveux roux abondants. Larges d’épaules, des gros seins bien droits, elles ont le pubis rasé, des fesses rondes et fermes, et des cuisses musclées sur des jambes épaisses.

     Puis ils retournent nus à l’auberge. Child leur donne la liste des postes à pourvoir :

  

     Pour les appartements :

  • Un responsable d’étage :
  • Deux buandières :
  • Deux agents de service : 
  • Deux agents d’entretien :
  • Deux agents de sécurité : 

     Pour l’hôtel :

  • Un gérant : Guillaume Bardot.
  • Deux agents de service :
  • Deux buandières :
  • Deux agents d’entretien :
  • Deux agents de sécurité :

     Pour le restaurant :

  • Un gérant : Michel Bern.
  • Trois cuisiniers : Agnès Fergusson, Angèle Fergusson, Josiane Lutz.
  • Une buandière :
  • Trois agents de service :
  • Deux agents d’entretien :
  • Deux agents de sécurité :

     Pour le Bâtiment :

  • Deux concierges : Thomas Fergusson, Émile Lutz.
  • Deux techniciens chaudières : Rémi Stock, Raymond Stock 
  • Trois vigiles :

     Pour les Thermes :

  • Le gérant : Basile Bardot.
  • Quatre agents de service : Brigitte Bardot, Martine Bardot, Etienne Lombard,
  • Trois masseuses : Sophie Kami, Justine Kami,
  • Trois agents d’entretien : Nina Stock, Paulette Stock,
  • Deux agents des boissons : Joseph Wirth, Joëlle Lutz.
  • Trois agents de sécurité :

 

     « Nous voulons bien être des agents d’entretien ! dit Eugène. Nous savons faire !

     - Soit !  Quels postes choisissez-vous ?

     - Françoise et moi au restaurant, Louis et Bérengère à l’hôtel, et Léon et Francine aux appartements.

     - D’accord ! Vous commencez lundi. Vous aurez cet après-midi un logement provisoire dans la Résidence, vous y mangerez aussi. »

     À la Résidence, les familles Stock déménagent et s’installent dans les appartements des techniciens aux Thermes. Les frères Stock font le tour avec moi, en béquilles, des chaudières et des générateurs.

     « Très bien ! dit Child. Vous pouvez déjà aller à la Résidence, les appartements sont disponibles ! » Adrien Molle l’a prévenu de la sortie des familles Stock.

     Thomas Fergusson, qui dort à l’auberge, s’installe dans son appartement de concierge aux Thermes avec sa compagne, Brigitte Bardot.

 

     Les maçons ont commencé la construction chez Émile, ceux du chantier ont fini le bâtiment des Thermes, et rejoignent les autres chez Émile. Le bâtiment se monte à vue d’œil, il n’y a pas d’étage. Il sera fini ce soir ! Les maçons ont décidé qu’ils partiraient tous ensemble demain matin.

    Les douches sont installées à l’hôtel. J’installe les machines : la chambre froide de l’office du restaurant, le lave-vaisselle, et la machine à laver de la buanderie. 

     Les verriers ont fini l’étage, ils ont commencé le dernier, et pensent avoir tout terminé ce soir.

     Au rez-de-chaussée, à la piscine, les agents d’entretien, Nina et Paulette Stock, ont commencé le nettoyage.

     Après le repas, les Stark et les Hoste viendront les aider.

Les cousins d’Alix

 

     Il est quatorze heures quand une calèche arrive devant le portail Est. Georgette Fart et Paul Frisch sont sur la tour de guet.

     « Qui êtes-vous ? demande Paul.

     - Nous sommes les cousins d’Alix Holz, un des soldats de l’école. Nous venons de Tenquin. On nous a dit que vous cherchiez des gardes ! dit un des quatre occupants de la calèche.

     - Allez à l’auberge, Child vous renseignera ! » dit Georgette.

     D’où ils sont, ils peuvent apercevoir les seins nus de Georgette, et ils en sont étonnés. Quand elle descend leur ouvrir, ils s'aperçoivent qu’elle est nue de la tête aux pieds ! Enfin non, pas tout à fait :  sur la tête, elle porte une coiffe, et aux pieds des chausses....

     Ils arrivent à l’auberge.  Child, prévenu mentalement par Georgette, les accueille :

     « Soyez les bienvenus ! Vous êtes des gardes ? » Ils sont étonnés de voir que Child le sait :

     « Oui, nous étions dans l’armée de l’Ouest de Charles, nous sommes démobilisés, et nous cherchons du travail. Ce sont les frères Gotsch qui nous ont parlé de Durandalem.  Notre cousin Alix est ici à l’école de soldats, nous a-t-on dit.... Euh, vous êtes tous tout nus comme ça ?

     - Eh oui, tout le village est nudiste ! Vous aussi, vous devriez vous mettre à l’aise... Et vous pouvez prendre une douche à côté. Alix va venir, il est prévenu !

     - Comment faites-vous donc pour prévenir aussi rapidement ?

     « Nous avons des pouvoirs qui nous le permettent. Et qui permettent aussi…cela !  dit Child en pointant son doigt vers le ciel.

     Les cousins Holz sont stupéfaits ! C'est Alix qui arrive nu en volant !

     - Salut les cousins !

     - Comme tu es costaud ! Quand nous sommes partis avec le roi Pépin, tu n’étais encore qu’un petit garçon... Tu as quel âge, maintenant ?

     - J’ai quinze ans...

     - Quinze ans...  Ça alors... On t’en donnerait bien vingt !

     - Child, je te présente mes cousins Holz. Alphonse et son frère Albert, et Éric et son frère Yves. 

     - Nous sommes revenus de l’Aquitaine avec Pépin, nous y étions en garnison depuis six ans. Nous l’avons accompagné jusqu’à Neuilly. Il est décédé il y a peu. C’est Charles qui prend maintenant les commandes du royaume.

     - Oui, nous le savons, dit Child. Le roi Charles doit venir ici dans quinze jours ! 

     - Nous n’avions que vingt ans quand nous sommes partis, dit Alphonse. J’ai vingt huit ans, mon frère Albert en a vingt six, comme les cousins jumeaux Éric et Yves.

     - Nous avons besoin de vigiles, ça vous intéresse ? 

     - Oui ! Avec Pépin, j’étais responsable de son intendance, dit Alphonse.

     - Alors je peux te proposer un poste de responsable d’étage dans notre nouveau bâtiment. Nous y avons prévu des appartement pour Charles et sa suite.

     - Et pour vous, messieurs ?  Il nous faut trois vigiles pour le bâtiment, ou des agents de sécurité pour la piscine et le restaurant.

     - Vigiles, cela nous va bien !

     -Alors, vous êtes embauchés ! Vous commencez lundi. Je vais demander à Jacou de vous héberger à l’école jusqu’à ce que les appartements soient terminés.

     - Alors, et cette douche ?

     - Alix, veux-tu les emmener chez Joël ?

     - Volontiers ! Suivez-moi, cousins.

     - Mais comment fais-tu donc pour voler ?

     - C’est un pouvoir que nous a enseigné Jacou, notre bourgmestre. Vous aussi, vous aurez ce pouvoir ! Après la douche, je vous emmène à l’école, et je vous le présenterai ! J’ai demandé à Nestor de prendre votre calèche et de s’occuper du cheval. »

     Alphonse Holz, vingt huit ans, est brun, six pieds quatre pouces, musclé, des jambes puissantes.

     Albert, vingt six ans, a la même corpulence que son frère Alphonse.

     Éric et Yves, les jumeaux de vingt six ans, sont parfaitement identiques. Roux, six pieds cinq pouces, des pectoraux puissants, ils sont très velus Leur toison rousse est très fournie.

 

 

Les Stone

 

     Une charrette arrive au portail Ouest, par la route de Falkenberg. À bord, six filles et deux garçons. Gretel Wilkinson et Joseph Spohr sont à leur postes sur les tours de guet.

     « Qui êtes-vous ? demande Gretel.

     - Nous sommes la famille Stone. Nous cherchons du travail !

     - Allez à l’auberge, et demandez Child, dit Gretel en ouvrant le portail, leur dévoilant sa nudité.

     - Mais vous êtes toute nue ! C’est donc vrai... On n’a pas voulu le croire quand Pierre, de l’abbaye des Glandières, nous a dit qu'à Durandalem il y avait du travail... mais qu'on travaillait tout nu !

     - Vous pouvez vous déshabiller, ou prendre une douche à côté de l’auberge si vous n’êtes pas propres ! D’où venez-vous ?

     - De Maranges, à cinq lieues d’ici, vers Mettis. C’est vrai que nous avons chaud ! On transpire, dans nos braies...

     - Allez donc directement aux douches, Child vous y attend ! »

     Ne comprenant pas comment ce Child peut déjà les attendre, ils vont à l’auberge. Child est devant la porte, et les salue.
      « Bienvenue, les Stone !

      - Mais...Comment savez-vous notre nom ?

      - Vous l’avez dit aux gardes... Et les gardes me l’ont dit ! »

     De plus en plus bizarre, ce village, se disent-ils. Ils constatent qu’en effet, tout le monde est nu.

     « Venez aux douches, Joël va vous expliquer. Vous viendrez ensuite à l’auberge, et on verra pour du travail ! »

      Joël, nu devant eux, leur explique le fonctionnement, et leur dit de lui donner leurs braies pleines de sueur pour les laver. Il y a deux femmes plus âgées, et quatre jeunes filles, qui observent Joël. Surtout son entre-jambe !

    « Là ? Maintenant ? On ôte nos braies et on se met tout nus devant toi ? dit un des garçons.

     - Si vous voulez ! Sinon, faites-le dans la douche, et vous me les donnerez en sortant... »

     En sortant de la douche, les plus âgés, les deux garçons et les deux femmes se sont emballés dans des serviettes. Les quatre filles plus jeunes, elles, sortent nues.

     Joël leur propose d’aller à l’auberge, mais ils doivent laisser les serviettes ici. Les plus vieux hésitent encore à se déshabiller complétement. 

     « Allez ! Les parents ! Il le faut ! Vous avez dit que vous le feriez !  disent les jeunes filles. Finalement, ils ôtent les serviettes, et se montrent nus devant leurs enfants pour la première fois !

      Bravo ! Allons à l’auberge ! » Joël les accompagne en emmenant leurs braies, qu’il donne à Aline pour qu'elle les lave.

     Child leur demande de se présenter.

     « Nous sommes les Stone. Je suis Olivier, voici mon épouse Alice, mes filles Juliette et Émilie, mon frère Oscar, son épouse Lydie, et ses filles jumelles Madeleine et Thérèse. Nous venons de Maranges.

     - Quel âge avez-vous ?  demande Child.

     - J’ai trente cinq ans, dit Olivier, Alice trente quatre ans, Juliette seize ans, et Émilie quinze ans.

     -  Moi, dit Oscar, j’ai trente six ans, Lydie a trente cinq ans, et les jumelles ont dix huit ans. » 

    Olivier Stone est un homme blond de six pieds, pas très musclé.

     Alice est blonde, six pieds, des gros seins lourds, et des fesses rebondies.

     Juliette est blonde, cinq pieds dix pouces, de petits seins, et un fessier arrondi.

     Émilie est blonde, cinq pieds dix pouces, des gros seins, et les mêmes fesses que sa mère.

     Oscar est roux, six pieds trois pouces, fin.

     Lydie est blonde, six pieds deux pouces, des seins ronds et fermes, et des petites fesses sur de longues jambes fines.

     Madeleine est rousse, Thérèse est blonde. Elles font six pieds quatre pouces. De gros seins qui pointent tout droit, des petites fesses et des jambes effilées.

      «  Je vous sers quelque chose à boire ?  demande Child.

     - Nous n’avons pas mangé aujourd’hui, dit Olivier, et nous n’avons pas de quoi payer !

     - Pas de souci... Si vous travaillez ici, vous ne payez pas la nourriture ! Berthe ! Esther ! préparez quelque chose pour eux, s’il vous plait ! »

    Et se tournant vers eux :

     « Que buvez-vous, en attendant ? J’ai un excellent vin de Bourgogne… 

    - Va pour le vin !

    - Les filles aussi ? 

     - Oui, oui ! 

     Il ramène une pinte de vin et des godets.

     - Nous avons plusieurs emplois à proposer ! dit Child en tendant la liste.

     - Agent de sécurité, ça me convient, dit Olivier. Oscar aussi veut bien être agent de sécurité.

     - Moi, je me vois bien buandière du restaurant, dit Alice.

     - Et nous au service ! disent Juliette et Émilie.

     - Nous serons buandières ! décident les jumelles Madeleine et Thérèse.

     - Moi aussi, dit Lydie.

     - Parfait ! »  dit Child.

     Il part un moment à l’arrière de l’auberge, et revient avec une liste mise à jour.

 

Les appartements des Thermes

 

     « Voici la liste des appartements. Ils sont tous identiques. Ils comprennent deux chambres, une pièce à vivre avec coin cuisine, une douche et un coin d’aisance.

     Ils se situent au deuxième étage, sauf ceux des concierges et des techniciens, qui sont dans l’annexe du Bâtiment.

     Ils seront tous disponibles dès demain, vous pourrez emménager chacun et chacune dans votre appartement ! »

 

  • : Alphonse Holz. (Responsable de l’étage des appartements.)
  • 2 : Thérèse et Madeleine Stone. (Buandière aux Thermes.)
  • 3 : Emilie et Juliette Stone. (Buandière aux Thermes.)
  • : Francine Hoste – Léon Starck. (Agents d’entretien aux Thermes.)
  • 5 : Olivier et Alice Stone. (Agent de sécurité – Buandière aux Thermes.)
  • 6 : Oscar et Lydie Stone. (Agent de sécurité – Buandière à l’hôtel.)
  • 7 : Louis Hoste - Bérengère Stark. (Agents d’entretien à l’hôtel.)
  • 8 : Guillaume Bardot – Angèle Fergusson. (Gérant de l’hôtel – Cuisinière.)
  • : Eugène Stark – Françoise Hoste. (Agents d’entretien du restaurant.)
  • 10 : Josiane Lutz – Michel Bern. (Cuisinière – Gérant du restaurant.)
  • 11 : Albert Holz. (Vigile.)
  • 12 : Éric Holz. (Vigile.)
  • 13 : Yves Holz. (Vigile.)
  • 14 : Joëlle Lutz – Joseph Wirth. (Agents des boissons des Thermes.)
  • 15 : Sophie Kami – Justine Kami. (Masseuses des Thermes.)
  • 16 : Agnès Fergusson – Basile Bardot. (Cuisinière – gérant des Thermes.)
  • 17 : Martine Bardot – Etienne Lombard. (Agents de service.)
  • 18 :
  • 18 :
  • 20 :
  • C1 : Thomas Fergusson – Brigitte Bardot. (Concierge - Agent de service.)
  • C2 : Joséphine Basin – Émile Lutz. (Buandière – concierge.)
  • T1 : Rémi et Nina Stock – Annie, Julien. (Technicien – agent de service.)
  • T2 : Raymond et Paulette Stock – Romain, Vivien. (Technicien – agent de service.)

L’accident de la mine

 

     Dans l’après-midi, les mineurs arrivent à l’auberge, l'air soucieux.

     « Nous avons eu un problème dans la mine, dit Jean Weiss. Nous sommes descendus de plus en plus profond, et certains ont eu des malaises. Ça manque d’air, en bas, tout au fond !

     - Nous devons donc creuser un puit d’aérage, dit Axell Wilkinson. Mais il y a un problème,  d’après nos mesures, il débouchera à l’extérieur de la muraille Sud... 

     - Loin de la muraille ? demande Child.

     - Non, juste une dizaine de pieds, non loin de la tour et du portail Sud au milieu du mur.

     - Il faudrait construire une muraille d’enclave, comme sur le mur Ouest, suggère David Martinet. Sinon, il y aurait un accès direct à la mine depuis l'extérieur, et du coup, un accès direct au village !

     - Ça me semble une bonne solution, répond Child. Je fais venir des maçons ! Nous allons étudier cela... »

     Et Child appelle mentalement les maçons du chantier d’Émile. Paul Jenlain et René Price arrivent aussitôt. On leur expose le problème.

      « Il reste des pierres au mur Nord et chez Émile, dit Paul. Nous en avons assez pour construire une enclave ! Mais il faudra savoir où se trouve votre puits...

     - Nous allons continuer à creuser le trou aujourd’hui ! » dit Jean.

     Et les mineurs repartent donc à la mine, pour creuser ce puits. Manœuvre dangereuse, car il y a risque d’éboulement, en creusant par-dessous ! Les mineurs se relaient, l’air est rare.

     « Et nous, nous allons ramener les pierres là-haut ! » dit Paul qui repart avec René chez Émile pour charger les pierres sur une charrette. Émile prépare une autre charrette pour aller chercher les pierres au mur Nord. Les maçons montent au mur Nord par le portail Ouest et la route de Falkenberg, et avec l’aide des gardes Albert Fart, André Martinet et Bernard Spohr, ils balancent les pierres par-dessus la muraille afin de les charger sur la charrette pour les emmener au mur Sud.

     Dans la mine, le terrain est friable ! De gros blocs de pierre tombent. Un des mineurs, Eddy Thill, a juste le temps d’écarter la tête, et reçoit un bloc sur l’épaule gauche, Une immense douleur le fait hurler. Il est vite évacué de la mine. Son frère Éric le soutient, et ils se rendent prestement à l’école.

     Une fois prévenu, Jacou administre un puissant sédatif à Eddy, ce qui le fait tomber dans l’inconscience. On va pouvoir examiner sa blessure sans le faire souffrir davantage. Chantal et Jacou se rendent compte que l’omoplate est cassée en deux ! Ils remettent en place les deux bouts fracturés, ils appliquent un emplâtre qui bloque le cou, l’épaule et le bras gauche jusqu’au coude, et ajustent une large écharpe pour soutenir l’avant-bras. Il n’y a rien d’autre à faire, il faut que l’os se ressoude ! Puis ils couchent le blessé. Il va dormir quelques heures, jusqu’à demain !

     Jacou demande à Éric les circonstances de l’accident. Celui-ci lui raconte :

     « Nous nous sentions mal au fond de la galerie, la veine d’or descend de plus en plus bas. Nous nous sommes rendu compte que l’air arrivait très peu. Quand nous étions plusieurs au fond, nos torches vacillaient, certains ont fait des malaises. On est allés à l’auberge boire un verre et faire une pause, et avec Child, nous avons décidé de creuser un puits vertical d’aérage à cet endroit, au fond de la galerie. C’est en creusant ce puits que le bloc de pierre est tombé sur Eddy, qui a juste eu le temps d'écarter la tête. Heureusement, sinon c’était sur le crâne qu’il le prenait, le bloc de pierre !

     Nous avons pris des mesures. Le puits débouchera à l’extérieur de la muraille Sud, non loin du portail du centre. Child a fait venir les maçons. Ils ont décidé de construire une enclave autour du puits, avec les pierres qui restent du chantier de la muraille Nord, et celles du chantier des écuries d’Émile. Nous, on est retournés creuser le puits, pour savoir où il débouchait exactement. C’est là que l’accident est arrivé ! Mes compagnons continuent à creuser, les maçons ramènent les pierres.

     - Merci Éric ! Tu peux rejoindre tes compagnons ! Ton frère guérira, et sans séquelles ! »

     Mentalement, Jacou me demande de réfléchir à une protection pour les mineurs en cas de chute de pierre.

     Je me penche sur la question. Et peu après, je trouve qu'un casque en métal, avec un amortissement en étoupe sous le casque, et une lanière pour le maintenir sur la tête, ce serait une bonne protection. Cependant, une armure sur le corps alourdirait les mineurs. De simples épaulettes devraient suffire à les protéger. Je me lance dans la fabrication de plusieurs exemplaires, que je proposerai demain aux mineurs pour qu'ils les testent.

     Jacou apprend la fin des travaux des Thermes. Il faut fêter ça ! Child lui a dit en pensées qu’à l’auberge, ce soir, on fêtera aussi le départ des maçons et des verriers ! Rendez-vous est pris pour vingt-et-une heures. Ça va être une grosse fête...  Jacou, prévoyant, prépare quelques remèdes... dont la fameuse potion qui dessoûle !

     Tout le monde se prépare à descendre à l’auberge. Eddy ne se réveillera pas avant leur retour.

     Éric revient quelque temps plus tard informer ses compagnons :

     « Eddy se trouve avec l’os de l’épaule fracturé ! Jacou et Chantal sont en train de remettre l’os droit, ils l’ont endormi pour cela. Jacou a dit qu’il en a pour quelques semaines à guérir, mais qu'il guérira ! »

     Prudemment, les mineurs continuent leur forage, et bientôt, il voient le jour ! Ils sont à huit pieds de la muraille. La galerie se trouve à soixante pieds en dessous. Aussitôt, Pierrot et Claude Stein, aidés par Paul Priest et Pierre Kirsch, les maçons de Falkenberg, creusent une tranchée autour du trou, sur un carré de vingt pieds par vingt. Les pierres sont arrivées, et tous les maçons s’y mettent pour construire le mur autour du trou, que les mineurs ont agrandi à huit pieds de diamètre.

     Dans la soirée, on a fini de dresser la muraille de vingt cinq pieds de haut. Ajourés pour laisser passer l’air, deux planchers sont vite posés : l'un au niveau du sol, et l'autre à hauteur du chemin de guet, avec les poutres que les bûcherons avaient préparées pour étayer la galerie.  Un accident, cela suffit bien !

      Les maçons redescendent chez Émile avec le reste de pierres, pour finir leur chantier de l’écurie. Puis ils se retrouvent à l’auberge, pour fêter la fin de leurs travaux. En un temps record, ils auront construit l’abattoir d’Alvin Koch, l’immense bâtiment des Thermes, la maison du banquier, les écuries d’Émile, terminé les murailles et ajouté une enclave pour le puits d’aérage !

      Ce soir, il y a la fête à l’auberge pour le départ des maçons.

     Les verriers aussi ont fini la pose des vitres aux Thermes, ils laissent les vitres nécessaires aux écuries, Michel et ses collègues Jules Ferry et Joseph Nau sauront les poser ! Les verriers repartent donc aussi demain.

     « Ça va faire de la place ! dit Émile, qui encore hier hébergeait soixante-dix chevaux chez lui. Heureusement que les gardes de nuit nous ont aidés à les étriller, tous ces chevaux ! »

 

La fête de départ

 

     Berthe et Esther s’affairent en cuisine, les pensionnaires, les embauchés d’Alésia ainsi que les verriers mangent plus tôt, une table pour Berthe, Esther, Aline, Ariston, Benami, Gaël, Joël est dressée afin qu’après vingt heures, la salle soit disponible pour la fête.

     Je mange avec les autres à la cantine de la Résidence. Ce soir, les Falkenbergeois seront encore hébergés chez l’habitant.

     A la cantine de la Résidence, à vingt heures, tout le monde mange rapidement, personne ne veut rater la fête !

     A l’école même combat ! le repas est vite servi, de façon que chacune et chacun puisse descendre à l’auberge.

      Après le repas du soir, une fois la table débarrassée, Jacou, Chantal, Marianne, Mariette, Josiane, Josette, Manon, Julie, Dillon, Alix, Xavier, Charles, Armand, le Borgne, François, Gabin, Hugues, et Anatole descendent tranquillement à pied à l’auberge. Ils sont tous nus, il fait bien bon ce soir !

     Joseph et Achille ne devraient pas tarder à revenir de Mousson, de leur mission d’escorte des de Wendel.

      Les habitants de l’école admirent la magnifique bâtisse des Thermes, qui est terminée.

     Ils sont rejoints par les Falkenbergeois Albert Feuer, Norbert Feuer, Jérémoy Mayer, Jules Ferry, Joseph Nau, Paul Priest, Pierre Kirsch, et moi, nus aussi.

     - Les résidents de la Résidence, les gardes Joseph, Bernard, Benoit, Stéphane, Pierre, Paul Spohr, Denis, André, et Roland Martinet, Helga et Gretel Wilkinson, Paul Frisch, jacques Martin, Albert et Georgette Fart ;

     - Les maçons Paul Jenlain, René Price, Edouard Cher, Georges Claudius, Michel Strog, Martin Moth, Adrien Wirth, Bertrand Wirth, Bernard Wirth, Maurice Storm, Constant Bour, Matthieu Bour ;

     - Les mineurs Jean et Jacques Weiss, Éric Thill, Albert et Norbert Mick, Axell Wilkinson, Bruno Martinet, René Martinet, David Martinet ;

    - Le personnel Adrien Molle, Albert Tritz, Sylvie Spar, Marie Blache, Joshua Levy, Giselle Levy, Eugène Stark, Françoise Hoste, Francine Hoste, Léon Starck, Louis Hoste, Bérengère Stark, Albert Holz, Éric Holz, Yves Holz, Alphonse Holz ;

     Toutes et tous sont venus nus !

     « Une belle bande ! dit Jacou. Le village a plus que doublé le nombre de ses habitants ! En passant devant les Thermes, ils voient les familles Stock devant leurs appartements.

     « Nous ne venons pas, nous avons du mal à rester debout ! Nous profitons de ces superbes appartements avec nos épouses et nos enfants ! Bonne fête ! » disent les blessés.

     La bande arrive à l’auberge ils restent dehors pour la plupart, Ariston et Aline servent des canons de rouge à tout le monde, Child trinque avec les verriers et les nouveaux de Maranges qui dorment ce soir à l’auberge.

     Les habitants de Durandalem arrivent : Fernand Bauer, Yvonne Basin, Edouard Basin, Jacques Basin, Gildas Dor, Émile Pferd, Adèle Pferd, Nestor Pferd, Germaine Beten, Gertrude Beten, Paul Angst, Pierrot Stein, Claude Stein, Clovis Hune, Georges Hair, Line Hair, Alvin Koch, Elvire Koch, Judith Koch, Roger Koch, Claude Kaas, Denis Pepin, Béatrice Pepin, P’tit Louis Muller, Berthe Muller, Isabeau Muller, Michel Wald, Yvette Welch.

      Certaines dames sont restées avec leurs enfants.

     Et venant de l’est le personnel de la Garderie nous rejoint, Hilde Wilkinson, Penelope Field, Florent Molle, Joëlle Tritz, Sophie Maigret et Jenny Tell, ainsi que les gardes qui prennent leur service à deux heures, Alain Hahn, Natacha Rich, Michèle Holz, Alexandre Dumas, Gabriel Holz et Valérie Maigret.

 

     A l’auberge, il y a déjà Child, Berthe, Esther, Ariston, Benami, Aline, Gaël, Joël, les verriers Helmut Bour, Hantz Schmidt, Ludwig Beet, Wolfgang Mose, Adolf Gleb, Alphonse Bach, et les Stone, Olivier, Alice, Juliette, Emilie, Oscar, Lydie, Madeleine et Thérèse.

     Child dit :

     « Ce soir, nous sommes cent quarante à boire mon vin ! la réserve en prend un sacré coup ! on va arriver à bout des deux cents amphores que j’ai acheté récemment !

     - Je lève mon verre au travail des ouvriers, les maçons, qui nous ont fortifié le village et construit des magnifiques bâtiments, les verriers qui ont fait des prouesses sans casser un verre !

     - Et je souhaite la bienvenue à tous les nouveaux venus qui changent la face de notre village ! A votre santé à toutes et tous ! 

     Jacou prend la parole :

     - Je voudrais juste dire que c’est grâce à vous toutes et vous tous que Durandalem va devenir une cité hors du commun !

     Je lève mon verre à la nudité, qui nous a rapproché les uns des autres, et je remercie tous les habitants d’être venus nus, et de m’avoir suivi dans cette quette de l’hygiène !

     Je voudrais aussi remercier particulièrement Robert, qui a permis grâce à ses inventions ce progrès qui a fait de notre village la cité la plus avancée et la plus propre de tout le royaume ! 

      A votre santé ! 

      Encore un mot : Les Thermes sont achevés, j’invite tous les enfants de Durandalem à venir inaugurer la piscine, avec leurs mamans, nos soldats veilleront sur eux ! Rendez-vous à quatorze heures demain.

     J’invite aussi tous les futurs résidents à s’installer dans leurs appartements dès demain matin, et prendre en compte leurs nouveaux emplois.

     Nous ferons une fête d’inauguration des Thermes samedi prochain, quand tout le monde sera rodé !

     Vous, chers Durandalemois, vous pourrez, au courant de la semaine, venir visiter et tester les installations des Thermes. 

      Et maintenant, c’est la fête ! »

     Au portail Est, deux cavalier se présentent :

     « Joseph et Achille, soldats du roi ! »

     Les gardes de nuit en poste sont Abel Hahn, Nathalie Rich, Elysa Lévy. C’est Nathalie Rich qui se trouve sur la tour de guet, les deux autres sont en patrouille sur les chemins de guet.

     Elle ouvre le portail aux soldats, leur disant que tout le village fait la fête à l’auberge.

     Quand ils arrivent à l’auberge, tout le monde les remarque, ce sont les seuls habillés !

     Tout le monde est venu nu !

      Il fait encore bien chaud, malgré la nuit tombante. Child leur propose de prendre une douche chez lui à l’auberge, ce qu’ils acceptent volontiers. Puis ils se joignent à la fête, ils disent à Jacou que le voyage s’est bien passé, et qu’il est invité à Mousson quand il lui plaira !

 

Première journée des Thermes 

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

Aujourd’hui, ce sont 1 : Bernard Spohr, Georgette Fart,

                                  2 : Paul Frisch, Gretel Wilkinson, Pierre Spohr,

                                  3 : Denis Martinet, Paul Spohr,

                                  4 : Joseph Spohr, Helga Wilkinson, Albert Fart,

                                  5 : Jacques Martin, André Martinet,

                                  6 : Benoît Spohr, Stéphane Spohr, Roland Martinet,

Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

À vingt heures :

  • Est : Alexandre Dumas, Gabriel Holz Valérie Maigret.
  • Ouest : Alain Hahn, Natacha Rich, Michèle Holz,                                                    

À deux heures :

  • Est : Pacôme Maigret, Agnès Poly. Nissa Levy
  • Ouest, Abel Hahn, Nathalie Rich, Elysa Lévy.  

 

     Ce matin, à l’école, Jacou donne un cours de gardiennage aux soldats...

     « Cet après-midi, je vous rappelle que vous allez faire les gardes d’enfants ! Tous les enfants du village sont invités aux Thermes, avec leurs mamans. Vous avez en charge leur sécurité à la piscine et dans le bâtiment. Ceux d’entre vous qui savent nager pourront initier les enfants à la nage.

     Il n’y aura pas de personnel aux Thermes, ils seront tous en réunion au restaurant. C'est donc vous qui devrez gérer les entrées du bâtiment, pour ne laisser passer que les enfants et leurs mamans. Personne d’autre ne sera autorisé à entrer !

     Pour ceux d'entre vous qui ne savent pas nager, j’ai prévu des cours cette semaine. Ce sera en soirée, pour ne pas occuper le bassin en présence du public. Les Thermes ouvrent demain. Nous ferons l’inauguration officielle samedi. »

     Il leur explique ce que c’est que l’autorité avec les enfants, qui ne craignent pas l’autorité comme les adultes.

     « Il faut user de diplomatie à tout moment, les gronder quand ils le méritent, ne pas les blâmer devant les autres, ne pas créer de rivalité entre eux. 

     Voilà, nous allons passer à table assez tôt, de façon que vous ayez digéré, au moins en partie. Il n’est pas bon de se trouver dans l’eau au début de la digestion. Vous risquez un choc qui pourrait vous noyer ! Nous mangerons donc à onze heures, et vous irez aux Thermes pour ouvrir à quatorze heures. 

     Encore une chose : Laissez les mamans tranquilles !» dit-il en rigolant, faisant rire les jeunes soldats.

     Après le repas, les soldats vont faire leur trotte quotidienne, et une courte sieste pour ceux qui le désirent. Avant quatorze heures, ils sont devant les Thermes, prêts à remplir leur rôle de gardes des enfants...et de gardes des mamans !

     Ce matin, il y a du mouvement chez Émile ! Les douze chevaux des maçons sont sellés, Nestor et Hantz emmènent dix chevaux aux Thermes pour atteler les quatre chariots et la charrette des verriers. Ils sont là, ils déchargent les vitres restantes dans l’édifice des Thermes, dans une échoppe, en réserve pour l’écurie, et en cas de casse.

     Jacou les rejoint, avec un sac d’or pour les payer. Grassement, remarquent-ils... 

     « C’est bien plus que le prix convenu ! 

      - Certes, convient Jacou tout souriant, mais vous avez été excellents et fort rapides sur cette opération ! Cela mérite bien un supplément ! »

     Les maçons sortent de l’école. Ils y auront passé trois semaines, depuis le 11 mai ! Ils n'ont pas manqué de saluer les membres de l’école, et en particulier les filles qui les ont si bien massés, entre autres… Jacou les a payés. Chacun repart avec un bon pactole. Ceux de Manderen sont ravis. Ils ont, disent-ils, une vraie fortune en poche.

      « Rendez-vous compte, dit Matthieu Bour, nous avons gagné en une semaine le salaire de deux mois de construction du château... Nous revenons quand vous voulez ! »

      Ceux de Mettis sont heureux aussi. Ils vont prendre du temps pour eux, sans se soucier des dépenses, avec tout ce que Jacou leur a donné !

     Jacou les remercie encore pour le travail fourni, leur donne à chacun une fiole de potion pour voler.

     « Si vous en voulez encore, pas de soucis, venez ! Vous serez toujours les bienvenus ! » Puis il les salue.

     Ils passent par l’auberge pour saluer Child et les filles qui les ont si bien accueillis, puis descendent à pied chez Émile, qu'ils remercient pour les soins de leurs montures. Elles sont en pleine forme ! Et les voilà partis. Denis Martinet et Paul Spohr leur ouvrent le portail.

     À ce moment, une charrette arrive, avec un couple à bord, et tout un barda derrière.

      « Qui êtes-vous ? demande Denis.

      - Nous sommes Raoul et Raymonde Frisch, les futurs Durandalémois... Nous venons nous installer !

     - C’est vous les banquiers, je crois ?

     - Oui, banquier et orfèvre !

     - Bienvenue, vous voilà chez vous ! Entrez, allez à l’auberge. Child vous attend !

     - Ah bon ? Il sait déjà que nous venons ?

     - Oui, ici nous communiquons par la pensée... Et vous aussi, vous pourrez bientôt le faire ! »

     Et les jeunes mariés, Raoul et Raymonde Frisch, entrent dans leur nouveau village de résidence. Child les attend devant l’auberge, avec Gaël et Joël.

     « Bienvenue ! Les garçons vont vous aider à installer vos meubles.  Avec leurs pouvoirs, ce sera un jeu d’enfant ! »

      En effet, les meubles sont transportés et mis en place facilement. Même le grand lit à baldaquin est monté sans souci à l'étage.  Ils avaient pourtant eu beaucoup de peine à le charger, même avec l’aide de leurs parents à Naborum !

     Les verriers sont au portail.  Ils remercient Nestor, Émile et Hantz pour les soins des chevaux, saluent les gardes, et repartent pour Meisenthal.

     Les renforts de Falkenberg, eux aussi, rentrent chez eux. Ariston et Jérémoy se sont promis de se revoir ! Tous les ouvriers ont beaucoup appris, et peuvent dorénavant lancer des chantiers de douches à l’hôtel Pax et à la Maison des filles de Madame Claude. Je viendrai les aider avec Léon mais d’abord, nous devons équiper les futures douches communales de Laudrefang. Pour l’heure, je suis chez Émile pour son écurie et ses appartements.

     Aux Thermes, c’est l’effervescence ! Les locataires s’installent au deuxième étage. Ce sont des allées et venues continuelles dans les escaliers, les monte-personnes n'étant pas encore en fonction.

     Pour chauffer l’eau des douches des Thermes, de l’hôtel, et des appartements, aux chaudières, les frères Stock, aidés par Thomas Fergusson le concierge, ont démarré les feux. Tout cela a l’air de fonctionner correctement. La crémaillère fonctionne, elle aussi. Elle monte le charbon aux étages pour les chaudières, une fois le générateur de vapeur sous pression. La chaudière Ouest, pour les chambres froides et la buanderie est aussi en chauffe.

      Les locataires sont prévenus. Il n’y aura pas d’eau chaude pour les douches avant la fin d’après-midi ! Il faudra descendre aux douches communales.

     Le restaurant des Thermes n’ouvrira qu’au cours de la semaine, il manque encore du personnel. Les locataires des appartements doivent s’inscrire sur une liste à la cantine de la Résidence, pour les repas qu’ils désirent prendre.

     Jacou a fait savoir aux résidents des Thermes qu’il les attend cet après-midi à 14 heures, au restaurant, pour donner les directives à chacun, et présenter tout le monde.

     Léon, qui est venu m’aider pour équiper les écuries, rentre chez lui à midi. Jacou l’a chargé de prévenir Émile, Josiane et Joëlle Lutz, Michel Bern, Joseph Wirth, Joséphine Basin, et Sophie et Justine Kami, à Laudrefang, qu’ils peuvent emménager aujourd’hui, pour être opérationnels dès demain. Ce serait bien qu’ils viennent pour 14 heures à la réunion cette après-midi !

     « Je sais où ils sont, je les préviens ! » assure Léon en partant.

     Éric Thill, devant le portail de l’école, vient prendre des nouvelles auprès d’Anatole de son frère Eddy, blessé hier à la mine.

      « Il va bien, il ne souffre pas, grâce aux médications de Jacou. Et en ce moment, il mange avec nous !

      -  Merci Anatole, je suis rassuré... » Puis Éric retourne à la cantine de la Résidence pour rassurer ses compagnons.

 

Première ouverture de la piscine des Thermes

 

     Un peu avant quatorze heures, les soldats au complet se retrouvent dans les Thermes. Ils accueillent les enfants du village, pour le premier essai de la piscine. Les enfants arrivent.

     Quatre des soldats, les plus jeunes, Alix, Xavier, Charles et Armand, sont chargés de surveiller les enfants.  La piscine, au bout, fait quand même sept pieds de profondeur. Deux des soldats, Joseph et Achille surveillent l’entrée des Thermes, pour ne laisser passer que les enfants et leurs mamans. François et Gabin, bons nageurs, apprendront aux enfants à nager, le Borgne et Hugues s’occuperont des mamans, avec Dillon.

     Les premiers enfants arrivent.  Ce sont les Stock : Annie, dix ans, julien, huit ans, Romain, neuf ans, et Vivien, sept ans, avec leurs mamans Nina et Paulette. Rosine Kaas et Maxime, cinq ans, se présentent à leur tour, suivis de Clothilde Hune, avec Gérôme, onze ans et Fabien, neuf ans, de Gisèle Stein, et de ses enfants Agathe, onze ans et Félix, huit ans, Puis c'est Marie Stein avec Jenny, dix ans. Berthe Muller est venue avec sa grande fille Jeanne, quatorze ans, et son fils Grégoire, dix ans. Esther Schmit, mon épouse, accompagne notre fille Ariston, quatorze ans, et notre fils Benami, dix ans.

     Ils s’amusent comme des fous dans l’eau. Pour certains, c’est leur premier bain.

     Dillon va vérifier la température du sauna. Comme elle est correcte, il invite les mamans à une séance. Alors, Nina, Paulette, Rosine, Clothilde, Gisèle, Marie, Berthe, et Esther y vont.  Les grandes, Ariston et Jeanne, veulent aussi en profiter ! le Borgne retourne chercher des serviettes à l’école. Ils en ont apporté pour les enfants, mais pas pour le sauna.

     Le sauna est grand, cinquante pieds par cinquante, carré, avec le foyer de pierres au centre.

     Dillon leur dit que la température va encore monter, mais qu’elles ressentiront déjà les effets aujourd’hui. Ariston confirme : « Celui de l’école est plus chaud ! »

     Des locataires des appartements voulaient profiter de la piscine, mais Joseph et Achille ont des consignes. « Aujourd’hui, seulement les enfants et leurs mamans... Mais à partir de demain, vous aussi vous pourrez ! De toute façon, vous avez une réunion au-dessus, au restaurant, avec Jacou. Vous vous devez d’y assister ! » 

Dans la piscine, le Borgne et Hugues ont rejoint François, Gabin et les enfants, pour leur apprendre à nager. Des cris, des rires, des bruits d'éclaboussures, c'est tout un joyeux brouhaha qui monte de la piscine !

Le personnel des Thermes

 

     À l’étage, Jacou a réuni tous les habitants des Thermes.

     Il fait les présentations :

     « Je demanderai à chacun de se lever à l’appel de son nom.

     Il y a deux concierges. Thomas Fergusson, ici présent, et Émile Lutz, qui devrait arriver.

     Leurs rôles sont de s’occuper de la bonne gestion des portes de   l’établissement, de la fermeture des Thermes aux horaires qui sont encore à définir, ainsi que de l’éclairage dans tout le bâtiment, et de la ventilation. Ce sont eux les   interlocuteurs des personnes extérieures qui voudraient pénétrer dans le bâtiment, que ce soient des fournisseurs, ou des visiteurs privés. Tout le monde a le droit bien sûr de recevoir chez soi, mais il faut passer par les concierges. Ils doivent en permanence être au fait des personnes extérieures aux Thermes.

     L’accès aux logements se fait par l’escalier à côté de la conciergerie.

    Deux techniciens chaudière, Rémi et Raymond Stock, œuvrent pour que vous ayez toujours de l’eau chaude pour vos douches. Ils s’occupent de tous les systèmes de chauffage et de vapeur nécessaires à la bonne marche de l’établissement. Ils gèrent aussi la maintenance des douches. Si vous avez un souci de douche, ce sont eux vos sauveurs !

    Nous avons trois vigiles : Albert Holz, Éric Holz, et Yves Holz qui veillent sur votre tranquillité, de jour comme de nuit. Si vous rentrez tard, vous risquez de vous faire interpeller.  Il vous faudra justifier votre présence...

    Voilà pour le Bâtiment. Passons aux Thermes.

    Les Thermes, c’est-à-dire la partie publique qui comprend les vestiaires, les douches, la piscine, le sauna, le hammam, le bain, les salles de massage et de repos et le coin des boissons, tout cela est sous la responsabilité du gérant. La nudité y est obligatoire. Le gérant est Basile Bardot. C’est le chef du personnel des Thermes. Ce personnel étant :

    Une caissière, pas encore embauchée, qui fera payer un droit d’entrée aux Thermes, aux visiteurs étrangers au village. Bien sûr, vous toutes et vous tous, vous ne payez pas. Le prix d’entrée n’est pas encore fixé, mais sera de l’ordre d’une once.

    Les agents de service, Martine Bardot, Étienne Lombard et Brigitte Bardot, qui s’occupent du public, à la piscine au sauna, au hammam et au bain, et qui gèrent les serviettes pour les clients.

    Les agents d’entretien, Francine Hoste et Léon Starck, qui ont en charge la propreté constante des lieux.

    Les agents des boissons, Joëlle Lutz et Joseph Wirth, qui devraient arriver. Ils gèrent le coin des boissons, et transmettent au gérant Basile Bardot les commandes de stocks.

    Les masseuses, Sophie Kami et Justine Kami, qui vont arriver, et qui gèrent les rendez-vous de massages.

    Les buandières, Thérèse et Madeleine Stone, qui s’occupent des serviettes utilisées, fournissent le stock de serviettes propres aux agents de service, et qui lavent et font sécher les serviettes à la buanderie, au premier étage.

    Un agent de sécurité, Olivier Stone, qui veille à la tranquillité des clients, et à la nudité obligatoire.

    Cela te fait treize personnes à gérer, Basile !

    - Pas de souci, j’y arriverai très bien ! Simplement, je demande à chacune et à chacun de me transmettre quotidiennement les problèmes, s’il y en a, afin que je gère au mieux...  En dehors des heures d’ouverture, à toute fin utile, mon appartement est le numéro 16. Je mettrai un panneau « Basile Bardot, chef du personnel » sur la porte ! »

 

    Une charrette remplie de monde et d’affaires arrive au portail Ouest. Denis Martinet et Paul Spohr sont sur les tours de guet.

    « Qui êtes-vous ? 

    - Nous venons de Laudrefang. Nous sommes Émile, Josiane et Joëlle Lutz, Michel Bern, Joseph Wirth, Joséphine Basin, Sophie et Justine Kami. Nous sommes embauchés aux Thermes, Jacou nous a dit de venir aujourd’hui.

    - Bienvenue à vous ! dit Paul, je vous ouvre ! 

    Et il descend ouvrir le portail.

     Pour entrer aux Thermes vous devez être nus ! Êtes-vous propres ?

    - Pas vraiment, on s’est dépêchés de charger nos affaires, et nous voilà !

    - Bon, Présentez-vous à l’entrée. Les soldats Joseph et Achille vous feront prendre une douche, et vous irez directement à l’étage. Jacou est en train de faire les présentations générales. »

    Et les Laudrefangeois arrivent aux Thermes. Joseph, prévenu mentalement par Paul, les emmène aux douches, en passant par le vestiaire.

     « Je vous attends, je vous emmènerai à l’étage. La douche n’est peut-être pas très chaude, mais par cette chaleur, ça vous rafraîchira ! » dit-il en rigolant.

    Peu de temps plus tard, ils sortent des douches et après s’être séchés, Joseph les emmène chez Jacou :

     « Les arrivants de Laudrefang ! dit-il, avant de redescendre à son poste.

    - Bienvenue ! Asseyez-vous, vous vous lèverez à votre nom, dit Jacou.

    Joëlle Lutz et Joseph Wirth, vous êtes les agents des boissons. Vous êtes sous la responsabilité de Basile Bardot, le gérant des Thermes. C’est avec lui que vous verrez pour la gestion des stocks de boisson.

    Sophie Kami et Justine Kami, vous êtes les masseuses des Thermes, vous êtes également sous la responsabilité de Basile Bardot. Vous gérez les rendez-vous de massages.

    Je vous présente Thomas Fergusson, un des deux concierges. Émile Lutz, tu es le deuxième. Je répète votre rôle, à toi et à Thomas :  vous occuper de la bonne gestion des portes de l’établissement, de la fermeture des Thermes aux horaires qui vont être définis, de l’éclairage dans tout le bâtiment, ainsi que de la ventilation. Vous êtes les interlocuteurs des personnes extérieures qui voudraient pénétrer dans le bâtiment, que ce soient des fournisseurs, ou des visiteurs privés. Tout le monde a le droit bien sûr de recevoir chez soi, mais il faut passer par les concierges. L’accès aux logements se fait par l’escalier à côté de la conciergerie. Les concierges doivent en permanence être au fait des personnes extérieures aux Thermes.

 

    Les deux techniciens chaudière, Rémi et Raymond Stock, œuvrent pour que vous ayez toujours de l’eau chaude pour vos douches, ils s’occupent de tous les systèmes de chauffage et de vapeur nécessaires à la bonne marche de l’établissement. Ils gèrent aussi la maintenance des douches. Si vous avez un souci de douche, ce sont eux vos sauveurs !

    Les trois vigiles : Albert Holz, Éric Holz, et Yves Holz veillent sur votre tranquillité, de jour comme de nuit. Vous risquez de vous faire interpeller si vous rentrez tard.  Il vous faudra justifier votre présence !

    Les Thermes, c’est-à-dire la partie publique, qui comprend les vestiaires, les douches, la piscine, le sauna, le hammam, le bain, les salles de massage et de repos et le coin des boissons, tout cela est sous la responsabilité du gérant. La nudité y est obligatoire. L’accès aux Thermes se fait par les vestiaires et les douches. La sortie également.

    Le gérant est Basile Bardot. C’est le chef du personnel des Thermes. Ce personnel étant :

    Une caissière, pas encore embauchée, qui fera payer un droit d’entrée aux Thermes, aux visiteurs étrangers au village. Bien sûr, pour vous toutes et tous, vous ne payez pas. Le prix d’entrée n’est pas encore fixé, mais sera de l’ordre d’une once.

    Les agents de service, Martine Bardot, Étienne Lombard et Brigitte Bardot, qui s’occupent du public, à la piscine au sauna, au hammam et au bain, et qui gèrent les serviettes pour les clients.

    Les agents d’entretien, Francine Hoste et Léon Starck, qui ont en charge la propreté constante des lieux.

    Et donc les agents des boissons, Joëlle Lutz et Joseph Wirth, qui gèrent le coin de boissons, et qui réfèrent au gérant Basile Bardot les commandes de stocks.

     Les masseuses, Sophie Kami et Justine Kami, qui gèrent les rendez-vous de massages.

    Les buandières, Thérèse et Madeleine Stone, qui s’occupent des serviettes utilisées et fournissent le stock de serviettes propres aux agents de service, et qui lavent et font sécher les serviettes à la buanderie, au premier étage.

    Un agent de sécurité, Olivier Stone, qui veille à la tranquillité des clients, et à la nudité obligatoire.

    Bien, maintenant que tout le monde est là, continuons !

    Le restaurant :    

    Le gérant est Michel Bern. Il est responsable du personnel du restaurant, et de la gestion des stocks de la cuisine.

    Le personnel :

    Les cuisinières, Agnès Fergusson, Angèle Fergusson, et Josiane Lutz, vous déciderez, entre vous, et avec Michel Bern, qui sera la cheffe de cuisine, qui sera l’interlocutrice de Michel, pour la gestions des denrées.

    La buandière est Alice Stone, qui s’occupera de la propreté des nappes, serviettes et autres torchons du restaurant. Elle utilisera la buanderie au même étage.

    Les agents de service ne sont pas encore embauchés.

    Les agents d’entretien, Eugène Stark et Françoise Hoste, s’occuperont de la propreté constante du restaurant.

    L’agent de sécurité du restaurant n’est pas encore embauché.

    Nous passons à l’hôtel :

    Le gérant est Guillaume Bardot. Il gère l’attribution des chambres, des dortoirs, et des suites du deuxième étage. Il est responsable du personnel de l’hôtel, à savoir :

    Les agents de service, Paulette Stock et Nina Stock qui s’occupent du bien-être des clients de l’hôtel et des suites. Pour l’instant, elles sont avec leurs enfants à la piscine.

    Les buandières sont Émilie Stone, Juliette Stone, Joséphine Basin. Elles gèrent le linge de l’hôtel, les draps, les serviettes des chambres, des dortoirs et des suites… Leur domaine est la buanderie du deuxième étage.

    Les agents d’entretien, Louis Hoste et Bérengère Stark, veillent à la propreté de l’hôtel.

    Un agent de sécurité, Oscar Stone, veille au calme et au repos des clients.

    Et enfin l’étage des appartements et des suites.

    Responsable de l’étage des appartements, Alphonse Holz. Il est responsable du personnel de l’étage, à savoir :

    Une buandière, Lydie Stone, qui s’occupera de votre linge, celui des appartements.

    Elle utilisera la buanderie de l’étage.

    Un agent de sécurité, pas encore embauché, qui veillera au calme des suites et des appartements.

    Un agent d’entretien, pas encore embauché, qui veillera à la propreté de l’étage, et des suites.

    Vous prenez vos fonctions demain, les vigiles dès ce soir.

    Voilà. Je vous ai tout dit.

    Ah non, encore deux ou trois choses ! La liste des appartements et de leurs occupants, sera affichée à l’arrivée à l’étage. Privilégiez les escaliers côté concierge, les grands escaliers ne seront plus accessibles après la fermeture de l’établissement au public. Vous saurez demain quels sont les horaires d’ouverture.

    Vous prendrez vos repas à la cantine de la Résidence, plutôt qu’au restaurant. N’oubliez pas de vous inscrire, midi et soir, pour cela.

    Les concierges et les techniciens, vous avez déjà commencé !  dit-il en riant.

    Ah ! J’ai failli oublier ! Nous avons des nouveaux habitants dans le village non loin de l’auberge, à côté des douches communales : Raoul et Raymonde Frisch, qui vont ouvrir deux commerces ! Une banque et une orfèvrerie. »

    En bas, dans les Thermes, les mamans ont apprécié le sauna !

     « On y reviendra, disent-elles. Ça fait du bien ! »

    Quant aux enfants, ils semblent adorer la piscine, ils s’amusent bien avec les soldats ! Et les soldats n’ont pas l’air mécontents non plus...

La visite des parents Frisch /Martin

 

     À l’entrée Est, après seize heures, une calèche arrive. Quatre personnes sont à bord.

     « Qui êtes-vous ?  demande Jacques Martin, de garde avec André Martinet.

     - Emmanuel Frisch, Paulette Munch, Marc et Joëlle Martin. Nous sommes les parents des nouveaux habitants, Raoul et Raymonde Frisch. Nous venons les aider à s’installer !

      -  Je vous ouvre le portail ! dit Jacques, qui se présente nu devant eux.

     - Ah oui ! C’est vrai, la nudité...  Nous allons d’abord prendre une douche !

     - Je préviens Joël…Il me dit qu’il y a de la place ! Vous restez là ce soir ?

     - Non, dit Marc Martin, nous repartons pour Naborum avant la nuit... Je suis épaté par vos moyens de communication ! »

     Et la calèche s’arrête devant les douches, Joël est là qui les attend, avec le sourire. En passant, ils ont aperçu la maison de leurs enfants. C’est une belle bâtisse !

     Après la douche, c'est tout nus qu'ils vont voir leurs enfants. Des enfants surpris de les voir... et de les voir nus, de surcroît !

     Ils visitent la maison.

     À l’arrière, la chaudière et le générateur de vapeur, l’emplacement du coffre, qui va arriver des fonderies de Mousson, l’atelier d’orfèvrerie, avec une petite forge pour les travaux minutieux, plus une douche et un coin d’aisance.

      À l’étage, deux chambres et une pièce à vivre, avec une machine à laver, un lave-vaisselle, une chambre froide.

     « Il a fait fort, Robert ! » dit Emmanuel .

     À l’avant, la place pour l’échoppe d’orfèvre, avec une grande baie vitrée, et de l’autre côté, un comptoir pour la banque. Vraiment, ils sont bien installés !

     « Allons boire un coup chez Child ! » dit Raoul .

     À l’auberge, Emmanuel demande à me voir. Child lui répond que je suis en train de terminer une installation chez Émile, et que je ne devrais plus tarder !

     Chez Émile, Michel termine la pose des fenêtres. Les garçons sont contents, ils ont chacun un spacieux appartement attenant aux nouvelles écuries, avec tout le confort ! J’ai fini l’installation, ce matin. Léon m’a aidé à poser la chaudière et la cuve d’eau. L’eau est déjà chaude pour les douches, et le générateur de vapeur pour la machine à laver fonctionne. Ils vont pouvoir laver les couvertures des chevaux, qui ont quand même une odeur tenace qu’un simple bain ne suffit pas à éliminer.

     Avec la machine, c'est une nouvelle ère qui s’ouvre aux écuries !

     Michel, Hantz, Nestor et moi, nous montons à l’auberge. Nous allons fêter cela !

     À l’auberge, les heureux baigneurs viennent prendre un goûter avec leurs mamans.

     Berthe et Aline ont installé une grande table pour tout ce monde. Il y a les familles Stock : Annie, Julien, Romain, et Vivien, avec leurs mamans Nina et Paulette. Rosine Kaas et Maxime, Clothilde Hune, avec Gérôme et Fabien, Gisèle Stein et ses enfants Agathe et Félix, Marie Stein avec Jenny, Berthe Muller avec sa grande fille Jeanne et son fils Grégoire, mon épouse Esther Schmit, ma fille Ariston et mon fils Benami.

     Benami, un habitué des lieux, fait le service :

     « Et pour ces dames... Que désirez-vous, mesdames ? » susurre-t-il d’un ton moelleux , dans l’hilarité générale.

     Les femmes sont unanimes :

     « C’est vraiment superbe, les Thermes ! Vraiment, Esther, ton mari est un génie !

     - Et les douches, c’est tellement bien !  Dit Clothilde.  J’aimerais bien en avoir chez moi ! Je lui demanderai !  Et Rosine :

     - Moi aussi ! » Giselle et Marie disent qu’elles aussi aimeraient bien une douche pour laver les enfants, et qu’une machine à laver, ce serait bien pour laver les frusques de leurs maris !

      Benami fait mine de s'étonner :

     « Pour laver les frusques de vos maris ? Ben pourquoi ? Ils n’ont jamais de frusques, ils sont toujours tout nus ! » Ce qui fait éclater de rire tout le monde.

     Nous arrivons à l’auberge, les femmes nous saluent. Emmanuel Frisch veut me parler.     

     « Nous avons décidé en conseil des notables que nous allions installer des thermes à Naborum. Nous savons que tu es très pris par les réalisations dans le village...

      - Et ce n’est pas fini ! » disent Giselle et Marie .

     « Et bien que nous te sachions très occupé, le souhait de notre bourgmestre serait que tu formes nos forgerons aux techniques nécessaires pour installer des douches et une salle de sudation. Serais-tu prêt à le faire ?

     - Je pense que c’est faisable ! Combien de personnes ?

     - Nous avons deux forgerons et deux apprentis, dont une fille, qui sont très intéressés ! Nicolas Lemas, le forgeron que tu connais, a pris deux apprentis : Jean Schuss, dix neuf ans, le fils de l’ébéniste Fernand Schuss, et Gabrielle Krier, dix neuf ans également, la fille du médecin Benoit Krier. Elle adore fabriquer des épées et manipuler le fer et l’enclume. Le deuxième forgeron vient de s’installer à Naborum, il s’appelle Georges Clounet, il est maréchal-ferrant.

     - Je n’ai rien contre le fait de former des gens, lui dis-je. Je viens déjà de former les forgerons de Falkenberg. Attendez, je vais poser la question à Jacou ! »

     Peu de temps après, j'ai la réponse :

     « Pas de problème, Jacou me dit qu’il peut nourrir et loger à l’école quatre personnes, depuis que les maçons sont partis. Ils peuvent venir quand ils veulent ! J’ai un chantier imminent à Laudrefang, et je reçois des demandes de ces dames, demandes que je me dois d’honorer.

     Oui, mesdames vous aurez vos douches ! » dis-je , en me tournant vers la grande table, ayant capté leurs demandes.

     « Grand merci, Robert ! » disent en chœur Clothilde, Rosine, Giselle et Marie.

     Emmanuel Frisch me dit :

     « Quel pouvoir fantastique de communiquer ainsi ! Jacou, il est loin ? 

     - À l’école, au bout du village ! lui réponds-je.

     - Ils peuvent venir dès demain ! Alors, ils dorment sur place ?

     - Oui, toute la semaine ce serait bien ! je leur expliquerai les techniques que j’ai mises au point pour nos Thermes.

     - Vous avez construit des Thermes ? 

     - Oui, les dames à cette table viennent de les tester avec les enfants.

     - C’est génial ! disent les enfants.

     - On peut les visiter ? 

     - Je pose la question…

     Oui, Jacou vous attend sur place. vous aurez la primeur ! Je vous accompagne ! Nestor et Hantz, je reviens ensuite trinquer avec vous !

     - On ne bouge pas, on t’attend ! » dit Nestor en souriant.

     Et les Naboriens, leurs enfants et moi, nous partons tous pour les Thermes.  Jacou nous y attend avec les deux concierges, Thomas Fergusson et Émile Lutz.

     Les Naboriens sont sidérés par la taille du bâtiment... Trois niveaux !

     Nous pénétrons dans les Thermes. Les agents d’entretien Francine Hoste et Léon Starck nettoient les abords de la piscine, qui ont été bien éclaboussés par les ébats joyeux des enfants. Martine Bardot et Étienne Lombard finissent de ramasser toutes les serviettes utilisées. Jacou est content de voir que les agents sont déjà au travail. Et les Naboriens restent bouche bée... Le sauna, le hammam, le bain de kaolin, les salles de massage, ils regardent tout avec de grand yeux admiratifs !

     Puis nous montons d’un étage. Un immense restaurant avec de grandes baies vitrées. Derrière, un hôtel avec trente chambres avec douches, cinq grands dortoirs avec dix douches. Et des puits de lumière, avec jardins intérieurs... Et une grande buanderie avec un grand tambour…

      Encore un étage, et nous arrivons aux vingt appartements. C’est comme une ruche, les habitants se visitent les uns les autres, font connaissance. Nous visitons la suite royale, un palais pour le roi Charles, les deux autres suites pour les éminences, le tout éclairé par les puits de lumière. Encore une buanderie, où le grand tambour tourne, lavant le linge des résidents. Un appartement vide : deux chambres, un espace de vie avec un coin cuisine, une douche et un coin d’aisance.

     Et nous redescendons par l’escalier d’accès qui nous mène à la conciergerie. Je montre la tour des cuves et des chaudières. Les nouveaux techniciens, pas tout-à-fait remis de leurs blessures à la cuisse, s'affairent clopin-clopant. Les Naboriens sont ébahis !

     « Voilà ! nous avons fait le tour ! dit Jacou. Envoyez-nous vos forgerons, ils apprendront à faire la même chose chez vous !

     - C’est fantastique... Mais ça a dû coûter cher ! juge Emmanuel, en banquier averti.

     -  Nous avons embauché près de quarante personnes pour faire tourner les Thermes, ils habitent tous dans les appartements du haut. Mais pas de souci, nous avons de l’or, notre mine fonctionne à plein ! Et nous aurons quelques lingots à mettre dans ton coffre ! dit Jacou à Raoul.

     - J’en serai honoré ! » répond-il.

     Et nous retournons à l’auberge, en prenant congé de Jacou, qui retourne à l’école.

     Les Naboriens rentrent chez eux. Les jeunes Frisch vont passer leur première nuit à Durandalem. Et moi je retourne trinquer aux nouvelles écuries avec Nestor, Hantz et Michel, qui m'attendent à l'auberge.

     Puis Esther, Ariston, Benami et moi, nous rentrons chez nous.

 

Les forgerons de Naborum

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

     Aujourd’hui, ce sont 1 : Georgette Fart, Pierre Spohr,

                                       2 : André Martinet, Roland Martinet, Albert Fart,

                                       3 : Helga Wilkinson, Joseph Spohr

                                       4 : Paul Spohr, Jacques Martin, Paul Frisch,

                                       5 : Gretel Wilkinson, Benoit Spohr

                                       6 : Bernard Spohr, Denis Martinet, Stéphane Spohr

 

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

     À vingt heures :

  • Est : Alain Hahn, Natacha Rich, Michèle Holz.
  • Ouest : Alexandre Dumas, Gabriel Holz Valérie Maigret.                                                   

     À deux heures :

  • Est : Abel Hahn, Nathalie Rich, Elysa Lévy.  
  • Ouest : Pacôme Maigret, Agnès Poly. Nissa Levy.

     Une nouvelle liste d’embauche est établie. Elle est affichée à l’auberge :

          Les Thermes recrutent :

  • Un caissier ou une caissière.
  • Un agent d’entretien.
  • Deux agents de sécurité.
  • Deux agents de service de restaurant.
  • Un masseur ou une masseuse.

     Postes à pourvoir immédiatement.

     Des cavaliers se présentent de bon matin au portail Est.

     Helga Wilkinson et Joseph Spohr sont sur les tours de guet.

     « Qui êtes-vous ?  Demande Helga.

     - Nous sommes des forgerons de Naborum, nous devons voir Robert Schmit ! »

     Elle me prévient mentalement que des forgerons de Naborum sont là pour moi, et elle leur ouvre le portail. Je lui réponds que je viens les chercher chez Émile, qu’ils aillent y laisser leurs chevaux.

     Voyant Helga nue, ils sourient.

     « Emmanuel Frisch nous avait prévenus ! C'est donc vrai que vous êtes tous nus ! dit un des hommes.

     - Oui, et vous aussi, vous pouvez vous mettre nus, c’est fortement recommandé ! Robert arrive. En attendant, amenez vos montures chez Émile, les garçons vont s’en occuper. Vous vous déshabillerez aux douches ! »

     Nestor et Hantz viennent prendre les chevaux des quatre Naboriens.

     J’arrive devant le portail.

     « Je suis Robert, C'est moi qui assurerai votre formation cette semaine.

     - Salut Robert ! dit Nicolas Lemas. Voici donc mes deux apprentis, Jean Schuss et Gabrielle Krier.  Ils ont dix neuf ans. Et voici notre nouveau maréchal-ferrant, Georges Clounet.

     - Enchanté ! Je vous emmène aux douches, puis nous irons voir Jacou, à l’école. »

     À l’auberge, quand nous arrivons, Joël est en train de prendre son petit déjeuner avec Gaël.

     « Mais les douches n’ouvrent qu’à dix heures !

     - Ils sont avec moi, et Jacou nous attend ! Allons, Joël, sois gentil, ouvre-nous les douches, s’il te plaît !

     - Ah ! si Jacou vous attend , alors ! dit-il en rigolant.
Et il va nous ouvrir la porte.

     Je vous laisse. Tu expliqueras le fonctionnement, Robert !

     - Pas de souci ! Merci Joël ! »

     J’explique toute l’installation, les raccords, les visualisations, le système d’air chaud, et les Naboriens entrent chacun dans une douche, avec une serviette.

     Ils ressortent, enroulés dans la serviette. Je leur confirme que la nudité est conseillée au village. Alors Nicolas et Georges se défont de leurs serviettes.

      Nicolas Lemas est un homme de quarante ans, brun, de six pieds deux pouces, musclé.

     Georges Clounet a trente huit ans. Blond, une forte musculature, six pieds quatre pouces.

     Les jeunes hésitent. C’est Gabrielle Krier qui se décide la première à ôter sa serviette.

     C'est une rousse de six pieds six pouces, avec des bras musclés, une poitrine haute avec des seins ronds et fermes. Des magnifiques tétons rose pointent. Une toison rouge couvre son pubis et son entrejambe, elle a de bonnes cuisses et un fessier bien rond, de longues jambes avec de beaux mollets.

     Jean Schuss finit par tomber la serviette aussi.

     C’est un garçon brun de six pieds sept pouces. Des pectoraux puissants, des gros bras, des bons abdominaux. Un fessier bien rebondi sur de grosses cuisses fermes et des mollets épais. Tout cela lui donne une silhouette d’athlète.

     Nous nous mettons en route pour l’école. Joël a pris leurs habits pour les donner à Aline. Elle les lavera et les gardera prêts pour eux lorsqu’ils quitteront le village.

     Jean est embarrassé. Il évite de regarder Gabrielle. Il ne l’avait jamais vue nue, et il avait souvent fantasmé sur son corps. Il essaie de ne pas y penser, mais son membre se redresse quand même ! Par la pensée, je demande à Jacou de prévoir une de ses potions anti-érection pour le jeune homme, qui marche devant nous pour ne pas nous montrer son émoi !

     Nous arrivons devant l’école. Jacou nous attend, une fiole à la main. Il dit à Jean de boire. Ce qu’il fait. Instantanément, le jeune homme est soulagé...

      « Bienvenue, les forgerons ! Nous allons d’abord nous promener un peu, suivez-moi dans l’école...  Robert, tu peux aller chercher les trois vigiles, à côté, et les emmener à la buanderie ? »

     J’ai compris : aujourd’hui, les forgerons de Naborum et les vigiles des Thermes vont être initiés ! Je reviens avec les vigiles Albert, Éric, et Yves Holz. Ce sont les cousins d’Alix, le plus jeune des soldats. Anatole nous ouvre le portail et nous allons à la buanderie. Josette et Josiane ont préparé les vêtements spéciaux et les chausses pour aller à la caverne.

     Je dis aux forgerons que je les attendrai pour manger à midi à l’école. En attendant, je vais travailler sur le système de monte-personne des Thermes. Les concierges m’assisteront.

Les futurs initiés partent par la colline Nord en suivant les chemins de guet. Ils sont munis d'une épée, pour se défendre contre les leevancliffus à queue acérée qui habitent la caverne. Ils reviennent quelque temps après avec leur récolte : des sacs contenant la trémulonde, la plante extraordinaire, base du secret. Les filles, Marianne, Mariette, Josiane et Josette ont préparé les chambres occultées pour l’occasion, et les sept visiteurs, après avoir inhalé leur potion, ont droit à un sommeil forcé.

     À midi, je vais manger à l’école, avec les forgerons de Naborum. Maintenant réveillés, ils testent déjà leurs nouveaux pouvoirs.

 

 Un grand chariot bâché tiré par quatre chevaux se présente au portail Est.

     « Qui êtes-vous ?  demande Joseph du haut de la tour.

     - Nous sommes les frères Horn, Armand et Achille. Nous venons livrer du vin à l’auberge. 

     Helga ouvre le portail. Les Horn lui sourient, ils trouvent cette créature nue merveilleuse !

     - Child vous attend ! dit-elle. Et en effet, Child est devant l’auberge :

     - Ah ! vous êtes arrivés ! Il était temps ! Nous avons déjà éclusé les deux cents amphores de la dernière fois !

     - Cela signifie qu’il était bon ! Nous vous avons ramené non pas deux, mais trois muids de vin de Bourgogne. Mais si vous n’en voulez que deux, pas de souci, nous irons vendre le troisième à Mettis !

    - Non, non ! Je prends les trois !  Il appelle Joël et Gaël, et leur dit de décharger les barriques et de les stocker à l’arrière.

      Les frères Horn sont ébahis de voir leurs barriques voltiger comme des plumes dans les airs, elles qui pèsent quand même trois mille livres chacune !

    - Si vous pouviez nous héberger, dit Achille, nous resterions un peu... le voyage nous a fatigués.

     - Pas de souci, dit Child, Vous êtes mes invités, le temps qu’il vous plaira. Pour commencer, Joël va vous emmener aux douches. Mettez-vous à l’aise ! »

Les monte-personnes

 

     Dans le bâtiment des Thermes, les techniciens ont activé les chaudières. Les générateurs de vapeur marchent à pleine puissance, la réserve de vapeur sous pression au grenier est presque pleine.

     J’ai mis au point un système de soupape avec une colonne en or qui monte selon la pression de vapeur, dévoilant un trou si la pression est trop importante.

      La colonne pesant quarante livres, il faut une pression de plus de quarante livres pour ouvrir la soupape. Ce qui nous permet de garder la vapeur à haute température, bien au-dessus de celle de l’eau qui bout !

     Nous faisons des essais des monte-personnes. Dans le grenier, un piston s’active dans une chambre, entrainant un axe fixé sur le bord d’une roue. Sous la pression, il avance, libère au bout un jour qui fait chuter la pression, il revient, en rebouchant le jour, remonte en pression, et ainsi de suite, faisant tourner la roue sur un axe.

      Sur l’axe est fixé une autre roue, avec son piston en face de l’autre, permettant de faire tourner l’axe dans un sens ou dans l’autre.

      Une roue centrale supporte un câble de chanvre, avec un tour mort, relié d’un côté au sommet d’une cage, et de l’autre à un contrepoids équivalant au poids de la cage plus deux cents livres.

      Ce qui permet de faire monter et descendre la cage avec une charge de près de 400 livres, soit trois personnes.

     La commande se trouve dans la cage. Un double cordage descend d’en haut tout le long. L’action sur le cordage fait bouger une clavette au niveau des arrivées de vapeur sur les pistons : « monter », « arrêt », « descendre ».

     Je fais les premiers tests. Les concierges ne veulent pas entrer dans la cage avec moi !

     J’arrive au deuxième étage. Je me rends compte qu’il faut une butée haute, pour que la cage ne monte pas trop haut !

   À l’étage, Sophie et Justine Kami veulent bien essayer cette cage, et entrent avec moi. Je verrouille la porte, et c’est parti ! Je tire sur le cordage, et la cage descend, au rythme de trois pieds par seconde, et on arrive trente pieds plus bas, sains et saufs !

     Je demande aux filles combien elles pèsent. Elles m’avouent - discrètement - peser pas loin de cent cinquante livres chacune. Avec mon poids, cent cinquante livres aussi, nous avons chargé le monte-personnes à quatre cent cinquante livres !

     Les sœurs Kami sont des grandes rousses de six pieds deux pouces. Elles sont musclées, une poitrine bien en avant, de gros seins fermes. Leurs pubis sont rasés, et de longues jambes musclées partent de belles fesses bien rondes.

     « Je vous remonte ? dis-je avec le sourire.

     - Oh oui ! C’est rigolo de s'envoyer en l'air comme ça ! » dit Justine, et les sœurs et moi éclatons de rire.

     Et la cage remonte, à la même vitesse. C’est une réussite ! Mais il faut un manipulateur qui connaisse le système... Cet après-midi, avec les Naboriens, nous installerons les deux autres cages.

     J’installe une butée haute, qui bloque la cage. J'ai aussi installé des sécurités, qui bloquent la cage en cas d’absence de vapeur, par des pistons de chaque côté qui poussent une barre avec la pression. Un ressort tire la barre sous la cage en cas d’absence de vapeur. J’ai installé le système au premier et au deuxième étage.

     Il est bientôt midi. Je préviens mentalement Manon que je m’invite à manger avec eux à l’école, elle me répond que c’était prévu !

     Après un repas où les nouveaux initiés découvrent leurs pouvoirs, nous retournons tous aux Thermes. Avec les forgerons, nous montons au grenier. Je leur explique mes installations, les générateurs de vapeur, et tout ce que j’ai pu réaliser avec les générateurs et des pistons.

     Je bloque le système, afin que personne ne puisse essayer.  Il y aurait danger !

     Je leur fais visiter le bâtiment, le lave-vaisselle, les chambres froides des cuisines, du coin boissons et de l’office du second étage. Nous rencontrons Alphonse Holz, le responsable d’étage. 

     « Tu peux dire aux résidents qu’ils peuvent stocker des produits frais dans la chambre ! » lui dis-je en lui montrant la chambre froide dans l’office.

      Je montre ensuite les buanderies avec les tambours en action. Au premier les buandières ont accès à la cour intérieure du puits de lumière, elles ont tendu des fils pour accrocher le linge à sécher.

      Puis nous allons dans la tour des chaudières, là où le charbon arrive tout seul, les cuves d’eau étant chauffées pour chaque niveau. Ils sont épatés !

     Et voici le système de chauffage du sauna et du hammam, ainsi que le chauffage du bain de kaolin, avec les générateurs de vapeur, dont l'un fonctionne comme les monte-personnes, pour la crémaillère du charbon.

     Nous allons ensuite à la grande forge.  Ils apprécient la crémaillère qui ramène l’eau en haut de la colline. Puis, par le chemin de guet, nous allons voir la grande réserve d’eau alimentée par la crémaillère. Elle est presque pleine !

     « Que de travaux titanesques ! » s'extasie Georges Clounet.

     Paul Spohr, Jacques Martin et Paul Frisch, de garde au mur Nord, nous confient : « Cette réserve, c’est notre piscine privée. Un peu froide, certes... Mais ça fait du bien par ces grosses chaleurs. Et en plus, Jacou a rajouté un produit dans l’eau, pour qu’elle reste potable.... Pas de problème quand on boit la tasse ! » 

     Nous redescendons à la grande forge. Ils vont pouvoir fondre le minerai d’or. Jamais encore ils n’en ont eu l’occasion !

      Je leur dis : « Vous pouvez chacun couler une livre-or dans ces moules. Vous pourrez le garder, ce sera votre cadeau de baptême de fondeur d’or ! Et demain, nous nous rendrons à Laudrefang, pour installer les douches communales... »

     Pensez un peu si nos forgerons sont ravis... Vous vous rendez compte... Couler de l’or !  Et une fois que chacun a coulé sa livre-or, nous allons fêter cela chez Child, comme il se doit !

 

 

Les Lang de Gmunden

 

     Une charrette arrive au portail Est, avec sept personnes à bord, quatre adultes et trois enfants. Gretel Wilkinson et Benoît Spohr sont de garde.

     « Qui êtes-vous ? demande Gretel du haut de la tour.

     - Nous sommes les Lang. Nous venons de Gmunden. On a appris qu’il y a du travail ici. 

     Gretel ouvre le portail et fait entrer la charrette.

     - Mais... Vous êtes toute nue ! dit un des hommes, en toisant Gretel de haut en bas.

     - Ah, vous avez remarqué... Eh oui ! Ici, à Durandalem, tous, nous vivons nus. Tout le village est nudiste. Si vous travaillez chez nous, vous aussi, vous devrez vivre nus.

    -  Mais... les enfants ? !

     - Eh bien, eux aussi vivront nus. Les enfants du village sont nus tout le temps ! Allez donc à l’auberge, Child, le patron, vous expliquera tout, et vous dira quel travail il peut vous proposer.

     Et la charrette se met en marche,

     Gretel a prévenu Child, qui les accueille devant l’auberge.

     - Bienvenue à Durandalem ! Vous avez sûrement eu chaud sur la route... Gaël va vous emmener aux douches, cela vous fera du bien ! »

     Arrivés aux douches, Joël leur explique le fonctionnement et leur donne des serviettes. Il y a deux hommes, deux femmes, une jeune fille et deux adolescents.

     Chacune des femmes va dans une douche avec un enfant, les hommes prennent aussi chacun une douche, et la fille une autre. « Vous me donnerez vos habits, dit Joël, je les ferai laver. ».

     Les hommes sortent en premier. 

     « Doit-on rester nu ? demande le plus vieux. 

     - Ce n’est pas une obligation, mais tout le monde ici est nu, c’est notre façon de vivre. »

     Alors ils enlèvent leurs serviettes. Les femmes sortent avec les enfants, et voyant les hommes nus, elles tombent  aussi la serviette. La fille sort nue, sans gêne.

     - Bravo ! dit Joël. Séchez-vous près du feu, et nous irons à l’auberge ensemble, c’est l’heure de fermeture des douches ! 

     Une fois secs, tous se retrouvent chez Child. Les nouveaux arrivants se présentent.

     - Nous sommes les Lang. Je suis Pierre, j’ai trente neuf ans. Voici ma femme Joséphine, trente neuf ans elle aussi.  Notre grande fille Pauline, dix sept ans, et notre fils Quentin, treize ans. Et mon frère Jules, trente cinq ans, sa femme Émilie, trente quatre ans, et leur fils Georges, douze ans. Nous venons de Gmunden, à dix lieues au Sud.

       - Ariston va vous servir à boire. Dit Child. Vous cherchez du travail...  Quel genre de travail ? 

      - Ce que nous trouverons ! Nous étions au service du comte d’Insming, qui vient de décéder. Ses héritiers ne veulent plus de nous. Mon frère était jardinier, moi j'étais garde-chasse, et nos femmes étaient servantes.

     - Voici la liste des emplois que nous pouvons vous proposer, dit Child en leur tendant le parchemin.

     - Nous voulons bien le service de restaurant... Ça on sait faire...  Hein, Émilie ?  dit Joséphine.

    - Oui, c'est sûr !  Le restaurant on connaît ! »

     Joséphine Lang est une grande blonde de six pieds deux pouces, avec une forte poitrine. Sa toison blonde est taillée ras. Elle a un beau fessier rond et de longues et fines jambes.

     Quentin Lang, six pieds, est blond, musclé, déjà velu, avec une belle toison dorée.

     Émilie Lang, est brune, six pieds un pouce, des petits seins pointus, et une toison fournie. Des fesses bien rebondies et des jambes fermes.

     Georges Lang est brun, cinq pieds dix pouces, fin, une toison naissante.

     « Je peux être agent de sécurité ! dit Pierre.

     Pierre Lang est un grand homme roux de six pieds six pouces, très musclé. Des pectoraux puissants une toison rousse taillée.

     - Et moi agent d’entretien ! dit Jules.

     Jules Lang est brun, six pieds deux pouces, pas très musclé.

     - Moi, je sais masser ! dit Pauline.

     - C’est vrai ! confirme Joséphine. C’est une bonne masseuse ! » 

     Pauline Lang est une grande rousse costaude de six pieds six pouces, avec un pubis taillé court, une belle poitrine avec des gros seins ronds, un fessier ferme et des jambes musclées.

      « C’est très bien ! dit Child. Je vais vous faire mener sur votre lieu de travail. Vous logerez sur place, nous avons des appartements pour vous. Il s’agit des Thermes de Durandalem. Je préviens Jacou, notre bourgmestre, il vous attendra là-bas. Vous y emmènerez vos affaires dans votre charrette, Gaël va vous guider ! »

     Et tout le monde monte sur la charrette, direction les Thermes.

     Sur place, Jacou est là, avec Alphonse Holz, pour les accueillir.

     « Bienvenue aux Thermes ! Je suis Jacou Artz, le bourgmestre, et voici Alphonse Holz, le responsable des étages des appartements. Vous allez le suivre, vous prendrez vos affaires plus tard, Gaël, tu les déposes dans l’entrée, et tu amènes la charrette à Émile. 

     Ils vont monter par les escaliers intérieurs. Exceptionnellement, vu qu’ils viennent de prendre une douche chez Joël, ils sont dispensés du passage obligatoire des douches des Thermes.

    Voici nos Thermes, la piscine, le sauna le hammam, le bain de kaolin, et le coin des boissons. Tu travailleras ici Jules. Tu veilleras à garder ce lieu toujours propre, en équipe avec Nina et Paulette Stock. Pauline, tu auras ta salle de massage, tu seras la troisième masseuse. Tes collègues sont Sophie et Justine Kami. »

      Puis arrivés à l’étage :

      Voilà le restaurant, mesdames. Ce sera votre lieu de travail. Pierre, tu surveilleras, et tu assureras la quiétude des clients du restaurant. Ici c’est l’hôtel. 

     Ils montent encore un étage.

     - Et voici l’étage des suites, Le roi Charles y sera la semaine prochaine ! Jules, Émilie et Georges, l'appartement 18 sera pour vous. Pour vous, Pierre, Joséphine et Quentin, le 19. Et pour toi, Pauline, ma grande, ce sera le 20.

     - Pour moi toute seule ? C’est vrai ? Waouh ! 

     - Entrez, les garçons. Vous avez votre propre chambre, à côté de celle de vos parents.

      Tout le monde est ravi : de grands appartements, avec une douche et un coin d’aisance ! Le luxe...

      Ce soir, vous mangerez à la cantine dans le bâtiment de la Résidence, Alphonse vous y emmènera, je préviens là-bas pour vous. Alphonse, tu présenteras Pierre et les femmes à Michel Bern, le gérant du restaurant, et aux cuisinières, et Pauline à Basile Bardot, le gérant des Thermes, et aux sœurs Kami, les masseuses. »

      Les nouveaux arrivants s’installent, vont chercher le peu d’affaires qu’ils ont emmenées.

 

     À l’auberge, les villageois se retrouvent, comme tous les soirs, et discutent de tout et de rien.

     Ce soir, il est question des nouveaux villageois.

     « En quelques semaine, le village a plus que doublé le nombre de ses habitants ! fait remarquer Alvin Koch, qui est venu avec Roger.

      - Et nous n’en connaissons aucun, de ces nouveaux ! dit Clovis Hune.

      - On ne sait même pas comment ils s’appellent ! Child, tu les as rencontrés...  Comment ils sont ?  demande Denis Pepin.

      - La plupart sont des jeunes, et tous sont contents d’avoir du travail !  Mais pour mieux les connaître, je vais afficher leurs noms, leur fonction et leur âge ici ! dit Child.  Les Thermes sont une opportunité pour le village, chacun de nous en tirera profit ! Mais pour qu’ils fonctionnent correctement, il a fallu embaucher une quarantaine de personnes !

     - Demain matin, nous irons aux Thermes ! annonce Nestor, qui est venu avec Hantz. Adèle et Émile aussi ! Et nous mangerons au restaurant ! »

Le barde

 

     Un cavalier se présente au portail Est. Helga Wilkinson et Joseph Spohr sont de garde.

     « Qui êtes-vous ? Demande Helga.

     - Je m’appelle Apollinaire de Valz, je suis barde ! J’ai entendu parler de votre village, de ses soldats, de ses douches. Je viens chanter Durandalem !

     - J'adore la musique...Entrez, l’artiste ! dit Helga en lui ouvrant le portail.

     Apollinaire est subjugué par la beauté de cette fille nue.

      - Votre beauté m’inspire ! Quel est votre prénom ? 

     - Je m’appelle Helga ! »

     Prenant sa lyre, il entonne aussitôt :

    «  Helga, Helga, superbe rousse,

     Plus je te vois, plus tu me plais !

     Helga, permets que je te trousse...

     Que je te trousse un doux couplet ! »

     «  Hé ben ! Cela me plait beaucoup ! Allez donc à l’auberge leur chanter quelque chose ! Je les préviens ! Vous chantez nu ? Parce qu’ici tout le monde est nu...

      - C’est vrai ? tout le monde ? Alors je me dois de me dévêtir ! »

      Et sans plus attendre, il descend de son cheval, et enlève ses habits.

      Apollinaire de Valz est un petit homme de cinq pieds six pouces. Il a quarante ans. Une longue chevelure blonde, un corps fin avec un poitrail fort et un pubis rasé.

     « Comme vous, je garde ma coiffe ! » dit-il en la reposant sur son chef.

     Et il repart à cheval vers l’auberge. Child, prévenu par Helga, l’attend devant l’auberge.

     « Bienvenue, le barde ! Entrez donc, venez. Vous allez d'abord vous doucher, et après vous nous pousserez une chanson ! Quel est votre nom ?

     - Je suis Apollinaire. Apollinaire de Valz. 

     - Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu de barde, par ici ! »

     Le barde suit Child jusqu’à la douche. Il apprécie, après la journée à cheval ! Et une fois séché, il arrive dans la salle de l’auberge.

      « On vous écoute, l’artiste ! »

     Et Apollinaire accorde sa lyre, et chante une chanson à boire. Les auditeurs sont ravis, et lèvent leurs verres au rythme des accords. Quand il a fini, ce sont des applaudissements unanimes.

     « Mais nous te reconnaissons ! dit Armand Horn, le marchand de vin. Nous t’avons applaudi à la foire de Lugdon il y a quelque temps !

     - Oui, je chante par monts et par vaux, au gré de ma route... Je chante soir et matin... Je chante sur mon chemin !

     À la demande générale il entonne un autre air, accompagné de sa lyre. Il a une belle voix envoûtante, tout le monde apprécie son talent.

     « Tu as sûrement soif... et peut-être faim ! dit Child. Veux-tu te restaurer un peu ? 

     - Je n’ai pas un as ! Mais si je peux payer en chantant, oui, je veux bien manger quelque chose !

     - Eh bien, si tu chantes pour nous, je t’offre le gîte et le couvert ! Comptes-tu rester ici quelque temps ? »

      « M'offrir le gîte et le couvert

      En échange de quelques vers

      Que je vous chante et vous rechante

      Vraiment quelle attention touchante... » 

   « Ma foi oui, je serais bien aise de me poser enfin quelque part, je bourlingue depuis tant d’années...  Et je suis un peu fatigué de bourlinguer !

     - Et à part chanter, que sais-tu faire ? »

   «    J'adore enseigner aux enfants...

      Je sais les rendre très savants :

     Histoire et sciences de nature,

     Et le calcul, et l'écriture,

     La Langue, leur apprendre à lire...

     Et même à grattouiller la lyre ! »

     « Ça tombe bien... Au village, nous n’avons pas encore de barde, et nous avons des enfants.  Mais d’abord, un bon canon de vin de Bourgogne ! dit Child.

   - Riche idée ! Volontiers ! »

     Berthe lui a préparé une assiette. Il se régale des mets qu’elle a cuisinés.

     Une fois rassasié, il se remet à chanter. Et encore, et encore... Mon fils Benami est fasciné par sa lyre ! Et pendant que l’artiste discute avec les clients de l’auberge, il lui demande s’il peut l'essayer, ce qu’il accepte volontiers. Dans son coin, Benami reste à grattouiller les cordes, cela lui plaît ! Je me dis que demain, je lui en fabriquerai une...

     Après une chanson, Apollinaire sort prendre un peu l’air. Les gardes de nuit ont pris leurs postes, et Helga arrive par les airs, et se pose devant lui !

     « Alors, le barde, tu m’aimes encore ? dit-elle en rigolant .

     - Plus que jamais ! dit-il, ébloui par cet ange roux qui lui apparaît !

     - Alors, ce soir, tu voudrais bien venir chez moi, et chanter pour moi ?

     - Avec le plus grand plaisir ! »

     Une bonne dizaine de chansons et quelques canons plus tard, il part donc avec Helga vers son logement à la Résidence, qu’elle partage avec sa sœur Gretel. Il laisse son cheval à Hantz, qui le mènera à l’écurie.

     « Je l’héberge pour cette nuit ! » dit Helga. Chacun a compris qu’avec elle, il ne va pas se contenter de chanter...

                                

     À l’auberge, l'assistance est sous le charme.

     « Ah ! Ce nouveau-là, on l’aime bien ! dit Clovis.

     Et tout le monde est bien d'accord.

     - Une école pour les enfants, c’est une bonne idée, non ? Qu’en penses-tu, Benami ? 

     - Oh oui ! je veux apprendre à faire de la musique ! 

     Et il fait mine de jouer avec une lyre imaginaire.

     - Demain, dit Child, j‘en parle avec Jacou ! »

 

Les douches de Laudrefang

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

     Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

     Aujourd’hui, ce sont 1 : André Martinet, Roland Martinet

                                       2 : Gretel Wilkinson Stéphane Spohr, Paul Frisch,

                                       3 : Paul Spohr, Denis Martinet,

                                       4 : Helga Wilkinson Albert Fart, Joseph Spohr

                                       5 : Bernard Spohr, Jacques Martin

                                       6 : Georgette Fart, Benoit Spohr, Pierre Spohr,

   Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

  • À vingt heures :
  • Est : Abel Hahn, Nathalie Rich, Elysa Lévy.  
  • Ouest : Pacôme Maigret, Agnès Poly. Nissa Levy.
  •  
  • À deux heures :
  • Est : Alain Hahn, Natacha Rich, Michèle Holz.
  • Ouest : Alexandre Dumas, Gabriel Holz Valérie Maigret.  

 

     Ce matin, avec les forgerons de Naborum, Michel Wald et moi partons pour Laudrefang, installer les douches communales du village.

        Léon Iser a commandé il y a déjà quelques temps le matériel nécessaire aux fonderies de Mousson, et ce matériel est arrivé. Il ne reste plus qu’à monter tout cela.

     La technique est maintenant éprouvée, et Léon et moi la maîtrisons parfaitement.

     Nous formons donc deux équipes, une avec moi, Georges Clounet et Gabrielle Krier, et l’autre avec Léon, Nicolas Lemas et Jean Schuss.

     Nous installons tous ensemble la chaudière et la cuve d’eau, Nous installons aussi un générateur de vapeur qui actionne une crémaillère pour faire monter l’eau dans la cuve.  Pas de colline ici pour créer la pente. La cuve se remplit donc avec un piston de pompage, mu par la vapeur.

     Une fois les systèmes de chauffe installés, chaque équipe monte un côté des douches, tandis que Michel Wald et Louis Brett, l’ébéniste de Laudrefang, montent les cloisons des douches, qu’ils ont doublées pour l’insonorisation.

     À midi, nous avons presque terminé. Il nous reste les douches des deux appartements contigus au bâtiment que l’on doit aussi équiper. Nous allons manger chez Jean Louis Stamm à l’auberge.

     La serveuse, la belle Ingrid, nous salue, et prend des nouvelles des soldats, qu’elle a vus récemment.

     Ernest Dor, le bourgmestre de Laudrefang, vient à notre table. Il veut savoir quand les douches seront opérationnelles. Nous lui disons :

     « Ce soir, elles fonctionneront toutes ! Mais il faudra que quelqu’un s’occupe des chaudières, à temps plein si tu veux toujours de l’eau chaude ! Si tu as cette personne, envoie-la-nous, qu’on lui explique le travail à effectuer. 

     - Pas de problème, c’est mon neveu Pierre Dor, il a vingt ans, il logera dans un des appartements à côté. Il viendra en début d’après-midi ! Ingrid ! Sers donc des digestifs à ces messieurs-dames... »

La journée aux Thermes

 

     À Durandalem, à neuf heures, les Thermes sont ouverts, et accessibles aux habitants.

     Émile, Adèle, Nestor et Hantz sont à l’entrée. Un des vigiles, Albert Holz, fait office d’hôte d’accueil.

     « Je m’appelle Albert Holz. Entrez ! Je vois que vous n’avez pas besoin de vestiaires, dit Albert à l'arrivée des clients nus. Mais passez par les douches. Même si vous êtes propres, c'est obligatoire ! Les agents de service vous attendent de l’autre côté. »  Et il leur donne des serviettes pour se sécher une fois douchés.

     Au sortir des douches, ils sont accueillis par Étienne Lombard.  Comme pour tous les employés des Thermes, c'est son baptême du feu aujourd’hui !

     Étienne Lombard est un grand homme brun, de six pieds trois pouces. Pas trop de muscles, une toison taillée, et un membre de quatre pouces.

     « Je suis Etienne Lombard. Laissez ici vos serviettes mouillées ! Par ici, vous avez la piscine, et le coin boisson pour vous désaltérer, et en cas de petite faim. De ce côté, le sauna, le Hammam et le bain de kaolin. Au fond, les salles de massages. Si vous désirez vous faire masser, vous prenez rendez-vous au bureau des masseuses, juste à côté !

     - Je veux bien un massage ! dit Émile. Mais d’abord une sudation... au "sauna", comme vous dites ! » Et il prend rendez-vous auprès de Sophie Kami pour un massage dans une heure. Hantz lui aussi veut bien d’un massage. Lui, ce sera avec Pauline Lang, dans une heure lui aussi.  il accompagne Émile au sauna.

     - Après le sauna, vous irez vous réhydrater au coin boisson. Les masseuses viendront vous y chercher ! dit Étienne.

     - Nous, on va essayer la piscine ! dit Adèle, qui aimait nager dans la rivière avec Nestor, à Mettis.

   - Martine Bardot est à votre disposition ! elle vous donnera des serviettes ! »

      Les enfants Stock, Annie, Romain, Julien et Vivien, viennent aussi profiter de la piscine.

      Raoul et Raymonde Frisch sont à l’entrée. Ils reçoivent les consignes, et pénètrent dans le sauna.

     Émile et Hantz en sortent, et vont au coin des boissons après une bonne douche qui les refroidit un peu.

      Émile demande :

     « Il faut réserver, pour le restaurant ?

      - Je suis Joëlle Lutz. Non, pas aujourd’hui ! il n’y aura pas trop de monde ! » Répond Joëlle Lutz, en leur servant un canon de vin.

      Puis Sophie et Pauline viennent les chercher pour le massage.

      Après le sauna, les époux Frisch voudraient bien se faire masser. Ils vont voir Justine, qui veut bien les recevoir tous les deux dans son cabinet. Elle les massera l'un après l'autre.

      Berthe Muller a proposé ses talents de pâtissière pour fournir ses créations au restaurant des Thermes. Elle en livre quelques-unes, ne connaissant pas encore les besoins, mais les jours prochains, elle en livrera d’autres.

 

     Une calèche se présente au portail Est.  Paul Spohr et Denis Martinet sont de garde.

     « Qui êtes-vous ?  demande Denis.

     - Je suis Aimé Maigret, le chef de la police de Naborum, nous venons aux Thermes !

      - Entrez, les Thermes sont en haut du village ! »

      Et Aimé Maigret, son épouse Edmée et ses enfants Esther et Etienne, se présentent à l’entrée des Thermes.

     « Soyez les bienvenus ! dit le vigile. Je suis Albert Holz. Vous n’êtes pas du village, vous devez donc vous acquitter d’une entrée d’une once chacun. Les enfants ne paient pas. Vous passerez par les vestiaires. La nudité est obligatoire, et le passage aux douches aussi ! 

     - Nous resterons pour manger ! dit Edmée ».

     Elle veut essayer le bain de kaolin, elle trouve cela génial !

     Les enfants s’éclatent dans la piscine, avec les jeunes Stock. Les cris et les rires fusent…

     Aimé est au coin boisson, il discute avec Émile…

     Il est l’heure de monter au restaurant !

     Les enfants Stock retournent chez eux. Le repas préparé par Nina et Paulette est réchauffé par Rémi, les femmes mangeront plus tard.

     Les cuisinières, Agnès et Angèle Fergusson, et Josiane Lutz, proposent une carte variée ! Pas moins de cinq plats différents, et quelques pâtisseries.  Les pâtisseries sont produites localement par Berthe Muller, qui les a livrées ce matin.

     Une table de quatre est occupée par les Maigret, une autre par les Pferd. Les époux Frisch mangent en amoureux…

     Un déjeuner d’affaire réunit les responsables des Thermes. Michel Bern, le gérant du restaurant, reçoit Basile Bardot le gérant de l’étage des Thermes, Guillaume Bardot, le gérant de l’hôtel, et Alphonse Holz, le responsable de l’étage des appartements.

     Tout en dégustant les excellents plats proposés, servis par Joséphine et Émilie Lang, ils discutent de l’organisation du bâtiment, des horaires d’ouverture des Thermes et du restaurant, et décident de travailler de concert pour pallier les problèmes pouvant survenir.

     En bas, les agents d’entretien, Nina et Paulette stock, et Jules Lang, s’affairent à rendre le lieu propre et accueillant. Ils ont réuni les serviettes usagées des clients. Lydie Stone et Joséphine Basin les prennent pour les laver, et fournissent un lot de serviettes propres.

 

     Peu après quatorze heures, le bourgmestre de Naborum, Serge Lemas, accompagné de son épouse Annette et de ses trois enfants, Sophie, Alban et Audrey, se présente au portail Est. Bernard Spohr et Jacques Martin viennent de prendre leurs postes.

     « Qui êtes-vous ?  demande Jacques.

     - Serge Lemas, bourgmestre de Naborum ! Nous venons aux Thermes.

     - Je vous ouvre !  Les Thermes sont au bout du village. 

     Et la calèche monte au village. Ils croisent la famille Maigret qui revient des Thermes. 

     - Le restaurant est excellent ! leur dit Aimé.

     À l’entrée, Éric Holz a remplacé son cousin Albert.

     Il leur demande quel âge a Audrey.

     - Audrey a quinze ans, répond Annette.

     - Je suis Éric Holz. Donc, les enfants de moins de seize ans ne payant pas, cela vous fait quatre onces. Vous passez par le vestiaire, la douche et la nudité sont obligatoires dans tout l’espace des Thermes. »

     Une fois douchés, ils reçoivent de nouvelles serviettes.

     Annette, quarante ans, est une blonde de six pieds, avec une forte poitrine, un fessier bien rebondi, et de bonnes cuisses. Son pubis est rasé.

     Sophie a vingt ans. Blonde de six pieds, des seins comme sa mère, mais un corps fin, et un pubis rasé.

    Alban, dix neuf ans, est blond, six pieds cinq pouces. Des beaux pectoraux, des bras musclés, une toison blonde dense.

    Audrey, quinze ans, est une blonde de six pieds deux pouces, déjà formée avec de beaux seins tout ronds, et un corps fin et élancé.

    Serge et Annette vont essayer le sauna. Ils ont pris rendez-vous auprès de Sophie et Justine Kami pour un massage dans une heure.

    Sophie, Alban et Audrey vont nager. Puis Sophie et Audrey testent le hammam, puis le bain de kaolin. Le sauna leur paraît trop chaud.

     Alban, lui, enchaîne des allers-retours dans le bassin.

      Le curé et ses bigotes viennent tester le sauna. Les sœurs Beten trouvent qu’il y fait trop chaud, et ressortent rapidement. Après la douche, elles vont s’allonger en salle de repos. Étienne Lombard leur propose une couverture si elles le désirent. Elles n’ont d’yeux que pour son entre-jambe, qui les fascine... Quelles coquines !

     Les parents Lemas vont se réhydrater au coin des boissons, avant leur rendez-vous de massage.

     Serge se renseigne auprès de Joëlle Lutz :

     « Elles sont bien fraîches, vos boissons ! Mais comment faites-vous ? 

     - Nous avons une chambre froide, toutes les boissons y sont stockées.

     - Une chambre froide ! Comment ça marche ? 

     - Ah ! ça, il faut le demander aux techniciens, ou à Robert, qui l’a installée ! »

     Clovis Hune amène lui aussi sa famille aux Thermes.

     Gérôme et Fabien se précipitent à la piscine, Brigitte Bardot veille, quand ils sautent dans l’eau profonde. Comme ils ne savent pas bien nager, elle intervient pour les ramener au bord, là où ils ont pied ! Clovis et Clothilde, eux, vont au sauna.

       Nous, nous revenons de Laudrefang.  À peine passé le portail, nous nous déshabillons, il fait chaud ! Nous décidons d’aller nous rafraîchir à la piscine, tous les six.

       Gabrielle Krier et Jean Schuss se baignent immédiatement.

       Nicolas Lemas est content de voir neveu et nièces. Il reste au coin des boissons, avec Georges Clounet, Michel et moi. Serge vient de finir son massage.

        « Alors, cette formation ? demande Serge à son frère ».

       - C’est vraiment bien ! Nous acquérons une bonne technique qui nous permettra de construire des douches à Naborum ! Aujourd’hui, nous avons installé celles de Laudrefang, Robert et Léon sont vraiment des bons pédagogues ! 

     - Robert ! me demande Serge, peux-tu m’expliquer la chambre froide ?

     - Le principe, c’est la compression d’un gaz, le naturium, découvert par Jacou, et extrait par Chantal, notre herboriste. Un gaz qui refroidit sous pression. Le gaz est fabriqué à l’école. Moi, je fournis la compression avec un piston qui marche à la vapeur. 

     - Intéressant ! Tu montreras à mes forgerons comment faire ! 

     Clovis nous rejoint.

     - Une chambre froide, ce serait bien chez moi ! dit-il.

     - Nous viendrons chez toi installer tout le bazar ! dis-je. La douche, la machine à laver, et la chambre froide, mais il faut d’abord construire une tour pour la cuve d’eau ! Nous devrions avoir des pierres de Tenquin cette semaine, les Stein pourront te la construire. »

      Basile nous informe des décisions prises ce midi :

     « Nous avons décidé que :

     Le restaurant sera ouvert de onze heures à seize heures, mais l'on ne pourra commander que jusqu'à quinze heures. L’ouverture des Thermes, ce sera de neuf heures à dix neuf heures. Les portes seront fermées à dix huit heures.

     Nous ferons des nocturnes, une fois par mois, le vendredi, jusqu’à minuit.

     Le restaurant fonctionnera les soirs de nocturnes jusqu’à vingt trois heures.

     L’accès à l’hôtel se fera par les escaliers du côté est.

     En dehors des heures d’ouverture, l’accès aux appartements se fera par les mêmes escaliers.

     Nous envisageons de faire des soirées privées dans les Thermes, les modalités de locations restent à définir. 

     Il me demande :

     - Quand pourrons-nous utiliser les monte-personnes ?

     - Nous travaillerons dessus demain ! lui dis-je.  Mais il faudra impérativement un machiniste pour les faire fonctionner, qui aura besoin d’être formé. Il y a trois monte-personnes, il faudra donc trois machinistes. Personne ne pourra utiliser les monte-personnes sans eux... ou sans elles ! » précisé-je , faisant sourire tout le monde.

     Après nous être bien rafraîchis, nous allons maintenant faire un tour chez Child ! J’emmène la liste des horaires des Thermes, à afficher à l’auberge.

Une école pour les enfants

 

     Child a réfléchi à la proposition d’Apollinaire de Valz d’ouvrir une école pour les enfants du village. Une école qui  motiverait pleinement le barde à rester et à s’établir à Durandalem.

     Il en a discuté aujourd’hui avec Jacou, qui trouve l’idée excellente ! Jacou propose d'utiliser l'un des espaces destinés à devenir des échoppes, pour l'aménager en école.

     Apollinaire tient à se renseigner :

     « Combien cela fera-t-il d’enfants ? Et de quel âge ? »

     Child établit la liste, des plus âgées au plus jeune :

  • Ariston Schmit, quatorze ans.
  • Jeanne Muller, quatorze ans.
  • Quentin Lang, treize ans.
  • Georges Lang, douze ans.
  • Agathe Stein, onze ans.
  • Gérôme Hune, onze ans.
  • Annie Stock, dix ans.
  • Benami Schmit, dix ans.
  • Jenny Stein, dix ans.
  • Grégoire Muller, dix ans.
  • Fabien Hune, neuf ans.
  • Romain Stock, neuf ans.
  • Julien Stock, huit ans.
  • Félix Stein, huit ans.
  • Vivien Stock, sept ans.
  • Maxime Kaas, cinq ans.

      Donc, un total de seize enfants, âgés de cinq à quatorze ans...

     - Eh bien, cela en fait, du monde ! Je vais essayer de les regrouper par affinité, et par niveau de savoir. Il me faudra un peu de mobilier, des tables et des chaises, un tableau, du matériel pour écrire et dessiner… 

     - Et quand voudrais-tu commencer ?

     - Dès demain. On peut aménager le local...  On le baptiserait « centre culturel », parce qu'une école, j'ai appris qu'il y en a déjà une, l'école de soldats de Jacou et Dillon...

     - Bien, va pour "centre culturel", alors !  Mais il va vite falloir informer les familles. Et pour cela, je propose de nommer les deux grandes filles "attachées culturelles".

     - Ça sonne bien ! dit Ariston.

     - Je vais chercher Jeanne, dit Isabeau.

       Child et Apollinaire expliquent à Jeanne et Ariston ce qu’ils attendent d’elles :

      « Vous allez rendre visite aux parents. Vous leur direz d'emmener leurs enfants aux Thermes, demain matin à neuf heures. Une nouvelle école est créée là-bas pour eux. Une école pour leur apprendre à lire, à écrire, à compter... Éducation intellectuelle le matin, éducation physique et artistique l’après-midi. Tout un solide bagage qui leur permettra de mieux affronter la vie ! 

     Précisez-leur bien que tout est gratuit : grâce à l'or de sa mine, c’est le village qui prend tous les frais en charge. Les enfants mangeront au restaurant des Thermes, et ils profiteront des installations.  À ce propos, n’oubliez pas de prévenir les Lang et les Stock, qui habitent aux Thermes...

     Allez, à vous de jouer, maintenant, chères ambassadrices culturelles ! 

     - Whouah ! Le beau titre ! s'exclament les filles . Comment refuser une si noble mission ! 

     Et les voilà parties pour leur tour du village.

     - Maintenant, pour fêter ça, dit Child, si tu nous chantais quelque chose, Apollinaire ?  

      Chœur de l'assistance :

     - Oh, oui ! Oh oui !

     Et c'est parti !

    -  Qu'on picole

     Qu'on rigole

     Qu'on applaudisse à deux mains

      Notre école

     Notre école

     C'est demain pour nos gamins

     Le roi Charles

     Oui tu parles

     C'est pas lui qu'a inventé

     Notre école

     Notre école

     Mais on trinque à sa santé ! »

     Et de chansons en canons, et de canons en chansons, il est bientôt l’heure d’aller souper...

     Les forgerons de Naborum mangent à la cantine de la Résidence, et dorment à l’école des soldats. Ils partent ensemble, contents de leur journée.

 

La première matinée d'école des enfants de Durandalem

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

  Aujourd’hui, ce sont 1 : Gretel Wilkinson, Benoît Spohr

                                       2 : Paul Spohr, Jacques Martin, Roland Martinet

                                       3 : Helga Wilkinson, Albert Fart

                                       4 : Bernard Spohr, Denis Martinet, Pierre Spohr

                                       5 : Georgette Fart, Stéphane Spohr

                                       6 : André Martinet Paul Frisch, Joseph Spohr

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

  • À vingt heures :
  • Est : Valérie Maigret, Alexandre Dumas, Natacha Rich
  • Ouest : Gabriel Holz, Michèle Holz, Alain Hahn
  • À deux heures :
  • Est : Elysa Lévy, Agnès Poly, Nathalie Rich
  • Ouest : Nissa Levy. Pacôme Maigret, Abel Hahn

 

     Ce matin, il y a du monde devant les Thermes !

     Georges Hair peut occuper une échoppe pour y installer un atelier de barbier-coiffeur. Il choisit celle du coin est, et commence son installation.

     Tous les enfants du village sont là, avec leur maman.

     En effet, aujourd’hui commence la classe, une école d’enseignement pour les enfants, dirigé par le barde Apollinaire de Valz. Cela se passe dans l’échoppe centrale.

     Anatole ramène des bancs et des tables, il en a en réserve depuis la journée des portes ouvertes.

     Esther Schmit est là avec ses deux enfants, Ariston et Benami, Bertha Muller aussi est venue, avec Jeanne et Grégoire. Joséphine Lang amène son fils Quentin, et Émilie Lang son fils Georges, Nina Stock vient avec sa fille Annie et son fils Julien, Paulette Stock avec ses fils Romain et Vivien, Giselle Stein avec Agathe et Félix, Marie Stein avec Jenny, Clothilde Hune avec Gérôme et Fabien, et Rosine Kaas est là avec Maxime.

 

     « Bienvenue au centre culturel de Durandalem ! dit Jacou.

     - Bonjour ! Je suis Apollinaire de Valz, l’instituteur des enfants. Merci aux mamans d’être venues ! Vous pourrez revenir chercher vos enfants à 17 heures. À midi, nous mangeons au restaurant des Thermes ! Maintenant, il vaut mieux que vous partiez, les enfants pourront mieux se concentrer ! rajoute Apollinaire en souriant.

      Bien ! Nous allons faire un tour de table, merci Anatole pour le mobilier !

     Vous allez chacun vous présenter à vos camarades ! Prénom et nom, votre âge, le nom de vos parents, leur métier, d’où vous venez, et vous direz si vous savez lire, écrire, compter, ou autre chose que vous savez faire !

      On commence par les plus grandes...  Ariston, c’est à toi !

     - Je m’appelle Ariston Schmit, de Durandalem. J’ai 14 ans, bientôt 15... dans deux jours ! Je suis la grande sœur de Benami. Mon papa est Robert Schmit, le forgeron, et ma maman Esther Schmit est cuisinière à l’auberge. Je sais lire, écrire, et compter, je travaille aussi à l’auberge comme serveuse. 

     - Je suis Jeanne Muller, quatorze ans, de Durandalem. Je suis la grande sœur de Grégoire et la petite sœur d'Isabeau. Mon papa est P’tit Louis, il est meunier et boulanger.  Ma maman est Berthe, mais elle préfère qu’on l’appelle Bertha ! Elle est pâtissière. Je sais lire et écrire, et compter ! Je travaille au moulin pour aider mon père, et j’aide ma mère à faire des pâtisseries. 

     - Quentin Lang. J’ai treize ans. Je suis le petit frère de Pauline qui travaille aux Thermes, elle est masseuse ! Je viens de Gmunden. Mon papa Pierre a été embauché comme agent de sécurité au restaurant, et ma maman Joséphine comme serveuse. C’est elle qui nous servira à midi ! Je sais compter, mais pas bien lire, ni bien écrire... Je sais nager ! 

     - Je m’appelle Georges Lang. J’ai douze ans, Je suis le cousin de Quentin. Je viens aussi de Gmunden. Mon papa Jules est agent d’entretien aux Thermes, et ma maman Émilie est serveuse avec Joséphine, elle nous servira aussi à midi. Je sais compter, pas bien lire, et pas bien écrire...  mais moi aussi je sais nager ! 

     - Je suis Agathe Stein, de Durandalem. J’ai onze ans, je suis la grande sœur de Félix et la cousine de Jenny. Mon papa Pierrot est cantonnier au village. Ma maman Gisèle ne travaille pas, elle s’occupe de la maison. Je sais un peu lire, un peu écrire, et un peu compter. Je sais cuisiner avec ma maman. 

     - Je suis Gérôme Hune, de Durandalem. J’ai onze ans. Je suis le grand frère de Fabien. Mon papa est Clovis Hune, il est éleveur de poules et de canards, et d’oies, et de dindes, et de poussins. Ma maman s’appelle Clothilde, elle aide mon papa pour élever les bêtes. Je sais un peu lire, pas écrire, un peu compter, et aussi plumer une poule ! 

     - Annie Stock. dix ans. La grande sœur de Julien. Nous venons de Mousson. Mon papa est Rémi, il s’occupe des chaudières des Thermes. Ma maman Nina est agent d’entretien aux Thermes. Je sais un peu lire, pas bien écrire ni compter !  Je sais pécher le poisson ! 

     - Je suis Benami Schmit, de Durandalem, le frère d’Ariston. J’ai dix ans ! Mon papa est Robert le forgeron, et ma maman est Esther, cuisinière à l’auberge. Je ne sais pas lire ni écrire, mais je sais très bien compter ! J’aide parfois ma sœur à servir à l’auberge, et Gaël m’a appris à tirer à l’arc ! 

     - Jenny Stein. dix ans, de Durandalem. Je suis la cousine d'Agathe et de Félix, mon papa Claude est cantonnier avec Pierrot mon tonton, ma maman Marie s’occupe de la maison. Je sais lire et écrire, ma maman m’a appris. Je sais compter un peu. Je sais aussi faire de la couture ! 

     - Grégoire Muller, de Durandalem, j’ai dix ans, je suis le frère de Jeanne, et de Isabeau. mon papa P’tit Louis est le meunier et ma maman Bertha la pâtissière. Je ne sais pas lire, pas écrire, mais je sais un peu compter... et aussi faire la pâte à pain et la pâte à gâteaux ! 

     - Fabien Hune, de Durandalem. J’ai neuf ans. Je suis le frère de Gérôme. Mon papa Clovis élève les poules avec ma maman Clothilde. Je ne sais pas lire, pas écrire. Mais je sais compter les œufs, je sais qu’une douzaine, c’est dix œufs et deux œufs ! »

     - Romain Stock, j’ai neuf ans. Je suis le frère de Vivien. De Mousson. Mon papa Raymond s’occupe des chaudières avec mon tonton Rémi, ma maman Paulette est agent d’entretien aux Thermes avec ma tata Nina. Je ne sais pas lire, ni écrire, juste compter un peu. Mais j’adore la pèche ! 

     - Julien Stock, j’ai huit ans, je suis le frère d'Annie. Mon papa Rémi et ma maman Nina travaillent aux Thermes. C’est là que nous habitons. Je ne sais pas lire, pas écrire, juste compter…J’aime bien aller pêcher avec mon frère et mes cousins. 

     - Félix Stein ! huit ans ! De Durandalem. Le frère d'Agathe et le cousin de Jenny. Mon papa est Pierrot le cantonnier. Ma maman Gisèle est à la maison. Je sais compter, c’est tout ! Ah non... je sais aussi creuser un trou ! 

     - Vivien Stock, de Mousson, j’ai sept ans ! Je suis le frère de Romain, mon papa Raymond fait les chaudières et ma maman Paulette le ménage aux Thermes. Moi non plus je ne sais pas lire, pas écrire, pas compter. Mais la pêche, ça oui, je connais ! 

     - Je m’appelle Maxime Kaas, de Durandalem. J’ai déjà cinq ans ! Tout le monde m’appelle Max. je suis le fils de Claude l’apothicaire et de Rosine son assistante. Je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, mais je sais compter jusqu’à dix ! 

     - Merci, les enfants pour tous ces renseignements ! Je sais mieux qui est qui...  Ariston et Jeanne, vous sentez-vous capable d’apprendre à lire et à écrire aux plus jeunes ?

      -  Oui ! dit Ariston. Je vais former ma petite école avec Maxime, Vivien et Felix !

      -  Et moi, je vais prendre Julien, Romain et Fabien ! Dit Jeanne.

     - Bien ! moi je m’occupe des autres.  On va commencer par apprendre un peu à lire à celles et à ceux qui ne savent pas... J'ai préparé des grandes étiquettes avec votre prénom écrit, je vous les distribue. Et regardez ! J'en ai fait une aussi pour moi !

     Je les ai tous écrits au tableau, à côté du mien. Vous allez, chacun votre tour, essayer de retrouver le vôtre, et m'expliquer comment vous l'avez reconnu... »

 

     Dans le grenier des Thermes, nous sommes en train d’installer les derniers pistons pour le troisième monte-personne. Puis, nous ferons les essais, tous les trois ensemble, pour voir si la vapeur dans la cuve du grenier suffit.

     Pour l’instant, la tige en or est en haut, ce qui signifie une pression maximale dans la cuve. Ça devrait gazer !

 

      Il est 11 heures passées quand une charrette s’arrête au portail Est. Ce sont les frères Gotsch, qui livrent des pierres. Gretel Wilkinson et Benoît Spohr sont sur les tours.  

     « Je vous ouvre ! dit Gretel.

     - Où devons-nous les déposer ? demande Robert Gotsch.

     - Je me renseigne, je contacte Jacou ! Voilà... À côté des Thermes, au fond du terrain ! »

     Ils livrent leurs pierres. Les frères Stein les attendaient pour construire la tour chez Clovis, pour la cuve d’eau. Ils déchargent la charrette en quelques instants.  Comme à leur habitude, les deux livreurs vont ensuite voir Joël pour une bonne douche, puis vont écluser quelques canons de vin chez Child.

   Dans la mine, la galerie suit le filon, et se dirige maintenant vers le Nord. Au bout d’un moment, Axell Wilkinson crie :

     « Je vois le jour, droit devant ! » Il creuse encore un peu, et débouche au pied de la carrière abandonnée. 

     « C’est superbe ! On va pouvoir accéder directement par ici, tout près du filon ! »   Les bûcherons arrivent, et s’attellent à la construction d'une entrée de mine digne de ce nom, avec une grande voûte en bois.

     Il est midi, ils vont manger à la cantine de la Résidence.

     Les frères Gotsch mangent à l’auberge, en compagnie des gardes, Georgette Fart, Stéphane Spohr, André Martinet, Paul Frisch et Joseph Spohr, qui sont en pause. Comme il n’y a pas grand monde, Child, Berthe, Aline, Esther, Gaël et Joël mangent aussi.

 

     Aux Thermes, Joséphine et Émilie Lang ont dressé une grande table, avec l’aide de Michel Bern, le gérant. C’est pour accueillir Apollinaire et les enfants de l'école.

   Au portail Est, une charrette remplie de jeunes arrive. « Qui êtes-vous ? demande Gretel.

      - Nous venons de Pont-de-Sarre, nous venons manger au restaurant, et après nous irons aux Thermes ! 

     Gretel ouvre le portail.  Elle compte cinq garçons et cinq filles. Ils sont étonnés de la voir nue, avec sa coiffe marquée de l’emblème du village.

     - Je vois bien votre étonnement ! Mais ici, tout le monde est nu, et aux Thermes comme au restaurant des Thermes, la nudité est obligatoire !

     - Bon... On n’a pas fait huit lieues pour renoncer maintenant dit un des garçons. On reste, bien sûr.

     - Bien, les Thermes sont au bout du village, on vous expliquera tout à l’entrée ! »

     Et les voilà partis pour aller manger. Ils constatent qu’effectivement, tout le monde est nu dans le village ! Il faut dire qu’avec cette chaleur, la nudité est fort agréable...

     À l’entrée des Thermes, le vigile, Yves Holz, leur explique :

     « Je suis Yves Holz. L’entrée, c’est une once par personne. Vous passez par les vestiaires, et vous prenez une douche. C'est obligatoire. Je vous donne des serviettes, que vous laisserez après la douche. Une hôtesse vous en donnera une sèche, ainsi qu’un sac pour les affaires que vous voulez emmener avec vous. Des sous pour boire un coup, par exemple...

  - Nous voulons d’abord manger !

  - Pas de problème, il y a un escalier qui mène au restaurant... Bon séjour ! »

     Après la douche, ils sont accueillis par Brigitte et Martine Bardot, qui les accompagnent jusqu’au restaurant. Joséphine et Émilie préparent une table pour dix, et leur présentent la carte des menus.

    À leur table, les enfants se régalent, et Apollinaire apprécie le vin, toujours aussi excellent ! Georges Hair et son épouse Line sont venus déjeuner en amoureux, en tête à tête.  Un moment de détente qu'ils trouvent bien agréable...

     Nous aussi nous sommes attablés, Léon, moi, et les forgerons de Naborum, Nicolas Lemas, Georges Clounet, Gabrielle Krier et Jean Schuss. Nous avons tous bien travaillé, les monte-personnes sont opérationnels !

L’anniversaire d’Ariston : la préparation

 

     Ariston quitte le groupe d'enfants et vient me voir à table. « Dis donc, papa... Dans deux jours, j’ai quinze ans... J'aimerais bien faire une fête avec mes copains et mes copines ! 

     - Pas de problème... Et tu veux la faire où, ta fête ?

     - Eh bien... Ici ! Tu crois qu’on pourrait ?

     - Je vais demander !

     Je me lève, je vais au coin des boissons. J'interroge Michel Bern qui est derrière le comptoir :

      - Tu avais parlé de possibilité de soirée privée. Ma fille veut fêter son anniversaire ! Ce serait possible, ici ? 

     - Et elle veut la faire quand, cette fête ? 

     Je demande mentalement à Ariston, qui me répond.

     - Vendredi soir. Ils dormiraient à l’hôtel.

    - Vendredi soir !

    - On va organiser ça...  Combien de personnes ? »

     J’appelle Ariston :

« C’est d’accord. Tu vois avec Michel pour le repas, pour l’hôtel, tu vois avec Guillaume, et pour les Thermes avec Basile !

     - C’est génial ! je vais lancer les invitations ! »

     Elle prépare une liste d’invités.

     « Je vais inviter toutes les filles et tous les garçons entre douze et vingt cinq ans !

     - Dis donc, ma fille, ça va faire beaucoup de monde !

     - Eh oui ! J'ai compté. Dans le village, cela fait soixante-dix personnes :

 Isabeau Muller. Jeanne Muller. Nestor Pferd. Hantz Burg. Édouard Basin. Jacques Basin. Gildas Dor. Aline Hair. Judith Koch. Roger Koch. Raoul Frisch. Raymonde Frisch. Dillon d’Ortega. Les dix soldats. Josiane Welch. Josette Wasch. Marianne Wald. Mariette Wald. Manon Germain. Albert Tritz. Marie Blache. Pénélope Field. Les quinze gardes. Axell Wilkinson. Gabriel Holz. Michèle Holz. Thomas Fergusson. Basile Bardot. Brigitte Bardot. Étienne Lombard. Justine Kami. Pauline Lang. Agnès Fergusson. Angèle Fergusson. Josiane Lutz. Quentin Lang. Georges Lang. Eugène Stark. Françoise Hoste. Guillaume Bardot. Bérengère Stark. Madeleine Stone. Thérèse Stone. Juliette Stone. Émilie Stone. Léon Stark. Francine Hoste.

        Et ça n'est pas tout, je veux aussi inviter des gens de Naborum et des environs : Nadège Schaff. Isabelle Frisch. Josette Dor, de Laudrefang. Esther Maigret. Étienne Maigret. Jérémoy Mayer, de Falkenberg. Sophie Lemas. Alban Lemas. Audrey Lemas. Ce qui fait neuf personnes en plus, donc en tout quatre-vingts personnes.

     Il faudra neuf chambres d’hôtel pour ceux qui viennent d’ailleurs. Je demande à Roger qu’il aille les prévenir demain ! Je demande à Bertha de me faire un grand gâteau et plein de pâtisseries. Et on va prévoir un grand buffet froid, je demande à toutes les cuisinières et à tous les cuisiniers de préparer ça ! Pour les boissons, je demande à Child, il a reçu plein de vin ! »

     Puis, elle demande à Michel Berg :

     « On pourrait faire une réunion à dix sept heures, après l’école, toi, Guillaume, Basile, Alphonse et moi, pour organiser ça ?

    - D’accord ! dit Michel, je prépare la réunion. On verra avec le personnel. »

     Et, toute contente, elle retourne à table. Elle demande à Apollinaire :

     « Dis, Apo, tu viendras chanter pour moi, vendredi soir ? 

    - Mais avec grand plaisir, Ariston ! »

     Il est l’heure de quitter la table. Apollinaire propose :

     « Cet après-midi, nous allons tous à la piscine ! »

     Ariston lui demande si elle peut commencer à s’occuper de sa fête, Apollinaire est d'accord. Alors elle va voir Roger, pour qu'il aille lancer les invitations. On décide qu’il se rendra à Falkenberg dès aujourd’hui, et à Laudrefang au retour. Et demain il ira faire le tour de Naborum.

     Puis Ariston va voir Bertha, qui est d’accord pour lui faire un immense gâteau, et elle s’y met tout de suite !

     Ensuite, elle va à l’auberge raconter tout ça à sa mère et à Child. Esther lui promet de venir en renfort à la cuisine.

     Ensuite, Ariston va à la Garderie pour voir les cuisinières, Joëlle Tritz et Hilde Wilkinson, afin qu'elles préparent des plats froids pour vendredi soir. Elles sont enthousiastes à l’idée d’une grande fête des jeunes !

     Elle voit ensuite Nissa Levy, la cheffe des gardes de nuit, pour savoir s’ils peuvent commencer leur service à dix huit heures au lieu de vingt, et si elle peut libérer Gabriel Holz et Michèle Holz pour ce soir-là. Nissa lui répond qu’elle va organiser ça, cela fera une heure de garde en plus pour chacun !

     Elle se rend aussi à la Résidence, pour voir le cuisinier et les cuisinières, Sylvie Spar, Albert Tritz, Marie Blache et Pénélope Field, afin qu’ils préparent des plats froids pour vendredi.

     Elle dit à Sylvie que les trois autres cuisiniers sont invités, qu’il faudra qu’elle s’organise pour le repas du soir à la Résidence. Mais les gardes ne seront pas là non plus.

     « D’accord ! nous allons nous organiser ! » dit Sylvie.

     À dix sept heures, elle se rend aux Thermes, à la réunion qu’elle a demandée. Les élèves de l’école sortent, contents de leur après-midi à la piscine. Les mamans sont là.

     Au restaurant, il y a Michel, Guillaume, Alphonse et Basile.

      Ariston dit :

     « J’invite à ma fête tous les gens de Durandalem, et quelques amis de Naborum et des environs, entre douze et vingt cinq ans. Il y aura quatre-vingts personnes ! Parmi elles, il y en a beaucoup qui travaillent ici... Donc, Guillaume et Basile, vous êtes invités !

     Je voudrais commencer à dix huit heures, c’est possible ? Le personnel qui n’est pas invité accepte-t-il de travailler plus tard ? Je pense jusqu’à vingt quatre heures ? Je voudrais profiter des infrastructures des Thermes, mais les agents de service, Brigitte Bardot, Martine Bardot et Étienne Lombard sont sur ma liste d’invités ! Pourrait-on demander aux agents de service du restaurant de s’occuper des Thermes ?

     Je pense que le coin boisson des Thermes devrait être fermé, toutes les boissons seront distribuées au restaurant. Les agents des boissons pourraient-ils s’en occuper ? Pour le restaurant, j’ai aussi invité les cuisinières ! Je prévois un buffet froid, j’ai vu avec les cuisines de l’auberge, de la Garderie et de la Résidence, ils préparent des plats froids. Les cuisinières d’ici aussi. Ma maman, Esther, viendra aider au service. Plusieurs personnes viennent d’ailleurs. Peut-on prévoir des chambres à l’hôtel ? Voilà ! j’ai fini avec mes questions. 

       Basile Bardot prend la parole :

     - Les agents savent que de temps en temps, ils travailleront plus tard. Certains ont des enfants, je pense à Nina et Paulette. S’ils travaillent tard, il faudra que leurs papas, Rémi et Raymond s’en occupent ce soir- là. En plus des chaudières qui devront tourner tard ! Mais ils s’arrangeront ! 

      Ariston dit alors :

     - Mon papa viendra pour le début de la fête, Puis il passera la soirée avec les Stock et mon petit frère Benami ! 

     - Alors, plus de soucis, si Robert est là !

     - Il y aura donc Nina, Paulette, Jules et Sophie à l’étage des Thermes. Ça devrait aller. C’est une bonne idée de fermer le coin des boissons en bas ! Ce sera plus facile à gérer ! Je demanderai à un vigile d’être présent au bord de la piscine, par précaution.

     Michel Bern parle à son tour :

     - À l’étage du restaurant, je serai présent, avec Joséphine, Émilie et Pierre Lang ainsi qu'Alice Stone. Avec Esther en renfort, ce sera bien.

     Ariston dit :

     - Les jeunes Lang, Quentin et Georges, sont invités ! 

     Guillaume Bardot parle à son tour :

     - Pas de problème pour des chambres d’hôtel ! Combien en voudras-tu ?

     - Il faudra neuf chambres et une pour moi, Je ne veux pas laisser mes amis tous seuls la nuit !

     - Vous serez les premiers clients de l’hôtel ! Alors je te propose : en plus des neuf chambres pour tes amis, tu disposeras de la suite royale, elle est très vaste, et si tes amis ont des craintes tous seuls ils pourront toujours venir te voir !

     - Whouah ! La suite royale ! Grand merci Guillaume ! 

     - Je demanderai aux buandières, Lydie Stone et Joséphine Basin, ainsi qu’aux agents d’entretien, Louis Hoste et Bérengère Stark, de s’organiser pour veiller sur toi et tes amis cette nuit-là ! Ta nuit ! dit-il avec un large sourire.

     Alphonse dit alors :

     - Mes deux agents de sécurité, Olivier et Oscar Stone, veilleront aussi, pour que les invités ne s’éparpillent pas partout dans la maison. Si besoin, vous me trouverez dans mon appartement, le numéro 1.

     - Je crois qu’on a tout dit !  dit Michel Bern. Tu es une bonne organisatrice ! Cette fête sera une réussite ...  et aussi un test pour nous, pour mettre à l’épreuve notre capacité à gérer ce genre de manifestation ! 

     - J’inviterai Jacou à faire un discours inaugural de la fête ! dit Ariston en se levant. Je vous remercie beaucoup pour votre investissement. Grâce à vous, ce sera la plus belle fête qu’on puisse avoir ! Merci beaucoup ! »

     Et elle s’en va, et retourne à l’auberge pour raconter à Esther les derniers préparatifs.

     Je suis attablé avec Michel Wald, Nicolas Lemas, Georges Clounet, Gabrielle Krier et Jean Schuss.

     Nous avons bricolé dans la grande forge, les appareils pour Clovis sont prêts. Les cantonniers Pierrot et Claude Stein ont monté la tour, Michel a préparé le plancher, on installe tout cela demain.

     Roger est déjà de retour :

     « J’ai vu Jérémoy Mayer à Falkenberg. Il dit qu’il est honoré que tu l’invites, il viendra sans faute ! Josette Dor aussi est toute enthousiaste, elle sera là à dix huit heures ! 

     - Merci Roger ! dit Ariston, et voyant les deux apprentis forgerons, Gabrielle Krier et Jean Schuss, elle leur dit :

      Si vous êtes encore là vendredi soir, vous êtes bien sûr invités... Vous dormirez à l’hôtel ! 

     - Merci beaucoup ! On ne va pas louper ça, hein, Jean !  Dit Gabrielle Krier. Jean Schuss confirme :

     - Et comment, qu’on va rester ! »

 

  • Les douches de Clovis
  • Le projet de la mine
  • La balade des enfants

 

      La composition des équipes de garde de jour 

      Aujourd’hui, ce sont 1 : Paul Spohr, Helga Wilkinson

                                       2 : Bernard Spohr, Georgette Fart, Joseph Spohr

                                       3 : André Martinet, Gretel Wilkinson

                                       4 : Paul Frisch, Benoît Spohr, Stéphane Spohr

                                       5 :  Denis Martinet, Albert Fart,

                                       6 : Jacques Martin, Pierre Spohr, Roland Martinet.

 

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

  • À vingt heures :
  •  Est : Elysa Lévy, Agnès Poly, Nathalie Rich,
  • Ouest : Nissa Levy. Pacôme Maigret, Abel Hahn,
  • À deux heures :
  • Est : Valérie Maigret, Alexandre Dumas, Natacha Rich,
  • Ouest : Gabriel Holz, Michèle Holz, Alain Hahn,

 

       La journée promet d’être chaude, encore. Il a déjà fait chaud toute la nuit. Même les gardes de nuit sont restés nus.

     Chez Clovis Hune, nous installons aujourd’hui une douche, une machine à laver, et une chambre froide.

      Je me rends à la grande forge. Nous avons convenu de nous retrouver ici ce matin. Léon Iser se présente au portail Ouest. Denis Martinet et Albert Fart sont sur les tours de guet.

     « Je descends t’ouvrir ! dit Albert. Quand il ouvre le portail, Léon est déjà nu.

     - Il va vraiment faire chaud, aujourd’hui ! » dit-il.

      Les forgerons de Naborum arrivent. Michel attend Nestor qui doit venir chez lui, avec une charrette pour charger le plancher, et à la grande forge pour charger les chaudières et autres tuyauteries.

     Une fois Nestor et Michel arrivés, nous avons vite fait de charger, et nous nous rendons tous ensemble chez Clovis. Il nous attend avec impatience.

     Dans la colline, derrière chez Clovis, nous voyons les mineurs s’affairer. La nouvelle entrée de la mine est bien plus pratique. La pente est bien moins raide, et le filon est consistant ! La veine s’élargit de plus en plus derrière la carrière.

      Si Joseph Stein n’avait pas eu cet accident qui l’a rendu infirme, qui a tué sa femme et blessé son fils il y a des années de cela, le filon d’or aurait été découvert bien plus tôt !

     Axell Wilkinson propose de construire, ici même, dans l’ancienne carrière, une fonderie d’or. Cela éviterait ce gros tas de minerai devant la grande forge, qu’il faut déblayer régulièrement. Me voyant chez Clovis, il vient m’en parler.

     « Oui, c’est une bonne idée ! Maintenant que je sais produire de l’énergie avec la vapeur, nous pourrions construire une fonderie, et une forge, Mais il faudra que quelqu’un d'autre s’en occupe... Je gère déjà deux forges dans le village ! »

     Gabrielle Krier s’est approchée. Le grand roux ne la laisse pas indifférente !

     Axell aussi la trouve ravissante, il lui dit :

     « Comme tu es belle !  

     - Durandalem me plaît beaucoup, j’y habiterais bien... je pourrais m’occuper de la fonderie et de la forge ! répond la jolie rousse.

     - Oui, avec moi ! Nous ne serions pas trop de deux !

     - Je vais en parler à Jacou, leur dis-je. Nous avons assez de pierres pour construire une belle fonderie et une forge ! »

     Et je souris en voyant les regards que les deux roux se lancent. Je pense qu’une nouvelle histoire d’amour est née...

     Mais pour l’heure, Michel a fini le plancher chez Clovis avec l’aide de Nestor. Le jeune palefrenier repart avec sa charrette vide. La chaudière est en place, nous plaçons la cuve sur le plancher.

     Nicolas Lemas et Georges Clounet ont fait l’installation intérieure de la tuyauterie, de la chambre froide, et de la machine à laver. Ils maîtrisent maintenant ce savoir-faire ! Avec les apprentis, j’installe le générateur de vapeur. Le raccordement à l’eau venant de la colline Nord est terminé, la cuve se remplit.

     Les cloisons et la porte de la chambre froide sont vite montées, avec l’aide de Clovis. Michel avait tout préparé en amont, chez lui.

     Nous avons fini avant midi. Il est temps d’aller écluser quelques chopines chez Child, en attendant que la cuve soit pleine. La chaudière chauffe déjà ! Bientôt, nous aurons aussi de la vapeur.

       À neuf heures, les enfants entrent à l’école. Ils sont venus tout seuls, sauf le plus jeune, Maxime Kaas qui est accompagné par Rosine, sa maman.

       Apollinaire prévoit un peu d’écriture, un peu de calcul et un peu de lecture. Les enfants sont très attentifs !

       « Monsieur ! on peut vous appeler comment ? Apollinaire, c’est long à dire ! fait remarquer Jeanne Muller.

      - Je suis le barde, le maître d’école, alors vous pouvez m’appeler barde, ou maître ?

     - Et pourquoi pas Apo ? suggère Jeanne.

     - Apo, ça me plaît...  va pour Apo. Dorénavant, vous m’appellerez Apo !

     - Alors, Apo, que fait-on cet après-midi ? demande Georges Lang.

    - Cet après-midi, nous ferons une grande promenade, par les chemins de guet. Nous monterons par la tour Ouest, et nous ferons tout le tour du village. Vous découvrirez votre village vu des remparts... et moi aussi !

     - Ouais ! Chouette ! » S'écrient en chœur les enfants. 

     À l’auberge, c’est calme ! Pas de visites aux douches ce matin, et personne n’est venu à Durandalem.

     Child me parle de la fête qu’organise Ariston demain.

     « Pour ce qui est de l’organisation, ta fille, elle tient vraiment de son père !

      - Que veux-tu... Pour elle, c’est un cap : demain, elle sort de l’enfance pour entrer dans le monde des adultes, elle veut marquer le coup ! » Esther est bien d'accord.

     Les gardes André Martinet, Gretel Wilkinson, Paul Frisch et Benoît Spohr, qui sont en repos, terminent de manger, il est bientôt midi. Gretel dit : « Ah ! ça ! Elle a organisé cela comme une cheffe ! Tous les gardes de jour sont invités à 18 heures, elle s’est arrangée avec les gardes de nuit pour qu’ils commencent plus tôt ! C’est vraiment la reine de l’organisation ! »

     Nous partons manger à la cantine de la Résidence.

     Là, nous discutons de cette fonderie à la carrière avec les mineurs.

     « C’est une bonne idée, Axell ! Vois ça avec Jacou, pour nous, un mineur de moins, ça ne pose pas de problème ! dit Jean Weiss.

       - Même si il y en a déjà un de moins en ce moment ! rappelle Eddy Thill, qui a encore son bras en écharpe et qui mange avec ses collègues.

       Au restaurant des Thermes, il n’y a que les enfants de l’école et Apo. Pas un client ce matin aux Thermes...

      Dans la cuisine, les cuisinières s’affairent et préparent des dizaines de plats pour la fête de demain ! Les responsables des boissons, Joseph Wirth et Joëlle Lutz, préparent les stocks dans la chambre froide, qui se remplit de boissons et de plats froids.

    Au rez-de-chaussée, les agents d’entretien profitent des massages…

      À l’hôtel, on prépare la soirée de demain. La suite royale est aménagée : un grand lit dans chacune des trois chambres, un lit aussi dans la pièce à vivre, et deux lits dans la salle de garde.

      Guillaume Bardot, le responsable de l’hôtel, se doute que des couples se formeront, et que les chambres de l’hôtel vont être mises à contribution. Les trente chambres sont donc prêtes.

     Quand Apo et les enfants se mettent en chemin pour la tour Ouest, vers 14 heures, Jacou est devant le portail de l’école.

      « Apollinaire, j’ai une nouvelle pour toi ! Tu vas habiter ici, dans le bâtiment derrière toi, la Résidence. Tu as l’appartement numéro 11. Tu pourras t’installer dès aujourd’hui à 17 heures, quand tu auras fini la classe. Adrien Molle, le concierge, t’aidera. Tu mangeras à la cantine les jours où il n’y aura pas d’école, le samedi et le dimanche, et tous les soirs.

     - Grand merci à vous de m’accueillir ainsi... Je sens que je vais m’y plaire, à Durandalem ! Allez, les enfants, nous allons gravir cette tour, puis nous chanterons sur les chemins de guet ! Sur les chemins de guet, faut chanter un air gai... »

     Et il part avec sa troupe pour un tour panoramique du village.

     Arrivés au milieu de la muraille Nord, après avoir chanté à tue-tête, les enfants ont soif... D'autant plus que le soleil tape ! Apollinaire s’en veut de ne pas avoir prévu de quoi boire pour cette balade.

     Mais les gardes en faction, Jacques Martin, Pierre Spohr et Roland Martinet, ont aperçu les assoiffés. 

     « Pas de souci ! Nous allons voler à votre secours...  Et c'est par la voie des airs que Jacques et Pierre descendent à l’auberge. Ils en rapportent une amphore d’eau colorée au sirop et des godets pour les enfants.

     - C’est sûr, par ces chaleurs, il vaut mieux prévoir !  dit Roland Martinet. Nous allons vous aménager, à chaque tour de guet, un petit coin boisson... 

- Messieurs les gardes volants, vous êtes des anges, de vrais anges gardiens pour nous ! Grâce à vous, nous allons pouvoir continuer sans souci notre balade... La balade des enfants heureux... Tiens, on pourrait en faire une chanson... Une ballade avec deux ailes ! »

 

La visite des gens de Hombourg

 

     Au portail Est, une calèche arrive, quatre personnes sont à bord.

     « Qui êtes-vous ? Demande Denis Martinet, de garde avec Albert Fart.

     - Je suis le bourgmestre de Hombourg, Sylvain Rausch. Et voici mon épouse Marie-Louise, son frère Ernest Bige, et sa compagne Paulette Goh. Nous venons aux Thermes.

     - Entrez ! dit Denis en ouvrant le portail, leur faisant voir sa nudité.

     - Mais vous êtes tout nu ! S'étonne Sylvain Rausch.

     - Oui ! Durandalem est un village nudiste. Et aux Thermes, la nudité est obligatoire ! 

Puis, au bout d’un instant, il rajoute :

     - Jacou Artz, notre bourgmestre, vous accueillera devant les Thermes ! 

     - Mais comment diable peut-il savoir que nous sommes là ?

     - Nous avons des moyens de communications hors du commun ...Allez-y, il vous attend, les Thermes sont au bout du village ! 

     Et la calèche pénètre dans le village. Ils constatent que tout le monde est nu. À leur arrivée aux Thermes, ils sont accueillis par Jacou, nu devant eux :

     - Bienvenue à Durandalem... Venez, je vous accompagne ! »

     Il les invite à pénétrer dans les Thermes. Le vigile, Albert Holz, leur ouvre la porte.

     - Voilà des serviettes, pour vous essuyer après la douche. Allez vous dévêtir au vestiaire.  La douche est obligatoire pour tous... Même moi, qui viens d’en prendre une, je dois y passer. C’est une règle d’hygiène ! Au sortir de la douche, vous aurez une serviette sèche. Je vous attends de l’autre côté. »

     Martine Bardot les attend avec des serviettes sèches, Jacou va leur faire visiter les Thermes. Les voilà donc, nus.

     Sylvain Rausch est un grand roux de quarante ans, six pieds sept pouces, fin. Une toison rousse très.

     Marie-louise Rausch a trente cinq ans, six pieds deux pouces. Blonde, des petits seins ronds, le pubis rasé, des cuisses fines.

     Ernest Bige a trente huit ans, six pieds un pouce. Blond, des beaux pectoraux et un corps fin, une toison blonde.

     Paulette Goh a trente quatre ans, six pieds. Blonde, des seins tout ronds, elle aussi a le pubis rasé, un fessier rebondi sur des cuisses fermes.

     Ils sont étonnés par la taille de la piscine, et le sauna les intrigue !

     « Comment peut-on supporter une telle chaleur ? dit Marie-Louise Rausch.

     - Vous verrez, si vous voulez essayer, que cela est tout à fait supportable ! dit Jacou.

     Ils visitent le hammam, le bain de boue, les salles de massages où les filles leur proposent leurs services. 

     - Plus tard, peut-être ! dit Paulette Goh.

     À l’étage, la grande salle de restaurant est vide, ils font un tour par les chambres d’hôtel qu’ils trouvent spacieuses, et bien équipées, chacune avec une douche et un coin d’aisance. Ernest Bige est étonné de la capacité d’accueil du lieu.

     - Au-dessus, ce sont les suites, et les appartements des employés, dit Jacou. Samedi nous faisons l’inauguration officielle des Thermes, les bourgmestres des bourgs environnants, vous êtes invités avec vos épouses ! Il y aura un banquet samedi soir en cet honneur ! 

     - C’est fort sympathique... Je viendrai avec Marie-Louise. Devra-t-on être nus ?

     - Ah, la nudité est et sera obligatoire ! dit Jacou en souriant.

     Pour le moment, profitez de votre présence pour essayer tout ce qui est mis à votre disposition. Je vous laisse, nous nous revoyons donc samedi, à 16 heures ! 

     - Merci maître Artz, nous allons tester les massages ! dit Marie-Louise.

     Et ils descendent voir les masseuses, Ernest préfère essayer le sauna.

     Sophie Kami prend Sylvain Rausch, Pauline Lang s’occupe de Marie -Louise Rausch, et Justine Kami accueille Paulette Goh. Ernest leur dit :

     - On se revoit au coin des boissons ! » Et il pénètre dans le sauna.

Au bout de quelques heures, les Hombourgeois retournent chez eux, enchantés de leur visite.  La nudité ne les a pas gênés plus que cela, finalement !

 

     Les enfants ont fait le tour du village. Sur la muraille Sud, en haut du puits d’aérage, ils assistent à la relève de la garde : Bernard Spohr, Georgette Fart et Joseph Spohr arrivent, et Paul Frisch, Benoît Spohr et Stéphane Spohr s’en vont. Les enfants sont épatés par ces gardes volants, et Apollinaire ne l’est pas moins !

     Puis ils arrivent à la tour Ouest. Paul Spohr et Helga Wilkinson font la distribution des gâteaux qu’a ramenés Bertha pour les enfants, tout en ramenant déjà des pâtisseries aux Thermes, pour la fête de demain. Et il est l’heure de la fin de la classe pour aujourd’hui. Ils ont bien marché, à faire ainsi le tour du village. Ils sont fatigués, mais heureux de cette balade !

     À l’auberge, Michel, Clovis, les forgerons de Naborum et moi, nous buvons des canons pour fêter les installations chez Clovis. Chantal m’a apporté du naturium pour la chambre froide. Tout cela fonctionne correctement !

     Nous discutons de l’enseignement que les forgerons de Naborum ont reçu. Ils sont bien contents de ce nouveau bagage, et se sentent prêts à œuvrer dans leur cité pour réaliser plein de choses ! Ils retourneront à Naborum demain.

     « Après le repas de midi !  on mange trop bien ici ! dit Nicolas Lemas.

     - Nous, nous resterons, dit Jean Schuss, nous sommes invités ! 

Axell Wilkinson arrive. Gabrielle Krier lui sourit, il veut lui parler en catimini…Elle se lève, va le voir, puis revient annoncer :

     « Ce soir, je suis invité par Axell, je ne dormirai pas à l’école ! ». Nous sommes ravis, nous avions déjà compris ce matin cette relation naissante. Ce soir, elle se concrétise ! Et les deux tourtereaux prennent congé et s'en vont.

     Roger a fait le tour de Naborum. Il confirme à Ariston que tous ses invités viendront ! Child a déjà une nouvelle mission pour lui :

     « Tu iras demain inviter les bourgmestres des bourgs environnants, ainsi que leurs épouses.  Ce sera samedi six juin à seize heures, pour l’inauguration officielle des Thermes,  Voilà la liste.

      Pour Hombourg, c’est fait. Sylvain Rausch a déjà confirmé sa venue.

     À Naborum, tu iras voir Serge Lemas le bourgmestre, Emmanuel Frisch le banquier, Marc Martin le joaillier, et Benoît Krier le médecin.

     À Laudrefang, Ernest Dor le bourgmestre, Léon Iser le forgeron, Louis Brett le menuisier,

     À Falkenberg, Simon Lang le bourgmestre, les frères forgerons, Joseph Pax l’hôtelier, et Madame Claude, la patronne de la maison des filles.

     À Tenquin, Georges Tramp le bourgmestre, les tailleurs de pierres Roger et Aimé Brun, Nicolas Déreck, Maurice Alanis, et les livreurs de pierres Gilbert et Robert Gotsch,

     À l’abbaye des Glandières l’archiprêtre Simon de Beauvoir, l’abbé Jean Christian, et Pierre Gross le livreur de charbon.

     Tu leur diras qu’un banquet est servi en soirée, et que l’hôtel est à leur disposition pour la nuit. 

     - Je m’y attelle dès l’aube, dit Roger. »

 

L’anniversaire d’Ariston

 

  Tous les gardes sont invités à la fête.   La composition des équipes de garde de jour pour aujourd’hui est donc :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 18 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 18 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.    

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.       

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.        

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.     

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Joseph Spohr Gretel Wilkinson

                                  2 : Stéphane Spohr, Albert Fart, Roland Martinet.

                                  3 : Helga Wilkinson, Georgette Fart,

                                  4 : Paul Spohr, Pierre Spohr, Denis Martinet

                                  5 :  Jacques Martin, Bernard Spohr

                                  6 : André Martinet, Paul Frisch, Benoit Spohr,

 

Les tours de garde de nuit : exceptionnellement, les gardes commencent à 18 heures.

  •  À dix huit heures :
  • Est : Valérie Maigret, Nissa Levy. Pacôme Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Elysa Lévy, Agnès Poly
  • À une heure : 
  • Est : Abel Hahn, Nathalie Rich,
  • Ouest : Alain Hahn, Natacha Rich,

 

     C’est un grand jour... Ariston a quinze ans ! Ce soir, c’est la fête aux Thermes !

     À l’aube, Roger est parti à cheval lancer des invitations pour demain pour l’inauguration des Thermes. Mais ce soir, ce sera le baptême. La première fête aux Thermes.

     Child prépare une charrette de boissons, y compris bien sûr les amphores de vin de bourgogne. Les marchands Armand et Achille Horn se font un honneur de les remplir depuis les muids stockés derrière, chez Child.

     Ariston, ne pouvant inviter tout le village, a demandé à Child d’offrir à chacun, ce soir ; un litron à boire à ses quinze ans.

     Aux Thermes, l’école a ouvert à neuf heures. Apollinaire aujourd’hui donne un cours d’histoire du pays, et on parle beaucoup de la venue prochaine du roi Charles.

 

     Une charrette arrive au portail Est. Helga Wilkinson et Georgette Fart sont sur les tours.

     Helga reconnaît Pierre Gross, le livreur de charbon. Il en a plein la charrette !

     « Bien le bonjour, mesdames ! lance aimablement Pierre en voyant les deux gardes sur les tours, les seins bien en avant…

     - Je viens t’ouvrir ! dit Helga, en descendant de la tour. Tu livreras le charbon aux Thermes. Émile Lutz, le concierge, t’attend… »

     Une fois qu'il a livré, Pierre va chez Child, qui lui apprend qu’il est invité demain avec l’archiprêtre et l’abbé Jean à l’inauguration des Thermes.

 

     Nous sommes chez les Stein. Les cantonniers ont monté la tour. La chaudière et la cuve sont en place, les douches dans les deux maisons et la machine à laver aussi. Il reste à raccorder le générateur de vapeur pour la machine, et nous aurons fini ici aussi. Les forgerons de Naborum sont autonomes, ils y arrivent très bien. C’est leur dernier chantier à Durandalem, il doit être parfait !

     Avant midi, la chaudière chauffe, le générateur de vapeur aussi.

     Nous nous retrouvons chez Child.  Aujourd’hui nous mangerons à l’auberge, Adrien Molle est prévenu.

     À midi, toute la classe va manger au restaurant. Cet après-midi, les enfants vont faire une visite du village et de la mine.

     Le restaurant est fermé au public dès quatorze heures.

     Les Thermes ferment à dix sept heures, le temps de nettoyer pour la fête.

     Les grandes, Ariston et Jeanne, préparent la fête aux Thermes. Elles mettent en place les tables le long des fenêtres, pour y déposer tous les plats froids préparés dans toutes les cuisines du village.

     D'autres bancs et quelques autres tables arrivent de l’école à côté, ainsi que des chaises, des coussins, des tapis. Quelques tentures sont installées par les agents de service, pour donner un air de fête.

      Il est seize heures quand une calèche arrive au portail Est. Jacques Martin et Bernard Spohr sont de garde.

    « Je vous ramène ma fille, et je repars ! » dit Richard Schaff, en déposant Nadège et en faisant demi-tour.

     Nadège est contente de revenir au village, elle y connaît tout le monde.

     Jacques Martin lui ouvre, lui dit qu’Ariston est aux Thermes, et qu'elle peut y aller.

     Ariston est contente de revoir Nadège, elles avaient passé de si bons moments ensemble, il y a quelques semaines…Ce soir, peut-être, un rêve se réalisera.

     Au portail Ouest, Joseph Spohr et Gretel Wilkinson sont à leur poste. Une fille arrive à pied. Il s’agit de Josette Dor. Gretel lui ouvre le portail et prévient Ariston de son arrivée. Quand Josette arrive devant les Thermes, Ariston est là qui l’attend :

     « Je suis contente que tu sois venue ! Viens, on est en haut. ». Jeanne Muller arrive elle aussi à ce moment, et les rejoint.

     Il est dix sept heures. Les Thermes ferment leurs portes. Le vigile, Yves Holz, est devant la porte, avec la liste d’invités.

     Une calèche arrive au portail Est :

     « Nous sommes invités à l’anniversaire d’Ariston, nous sommes les Lemas ! » Bernard Spohr leur ouvre, et leur dit :

     « Si vous restez cette nuit, laissez la calèche ici, Émile va s’occuper du cheval ! »

     Et les Lemas, Sophie, Alban et Audrey, montent à pied aux Thermes. À la porte, Yves leur dit :

     « Déshabillez-vous au vestiaire, et prenez une douche avant de monter. Cela se passe au restaurant ! »

     Hilde Wilkinson et Joëlle Tritz arrivent avec une charrette à bras remplis de plats empilés.

     « C’est pour la fête ! » disent-elles, et elles pénètrent dans les Thermes, sans passer par les douches, pour livrer leurs plateaux. Puis elles repartent. Les filles en haut les disposent sur les tables.

     J’arrive avec Esther, Benami, Aline, et les deux apprentis forgerons, qui sont invités. Tous, nous avons les bras chargés des victuailles qui ont été préparées par Berthe, Esther et Aline. Nous montons tout cela au restaurant.

     Puis je descends avec Benami voir les frères Stock, leurs enfants attendent mon fils pour jouer ensemble. Esther reste au restaurant pour aider en cuisine.

     Albert Tritz, Marie Blache et Pénélope Field arrivent aussi les bras chargés de plats. Ils sont invités, et restent donc sur place.

     Bertha Muller arrive avec P’tit Louis et Isabeau en charrette.  L'immense gâteau confectionné par Bertha est installé sur une table au milieu du restaurant. Bertha a aussi fait des dizaines de petits gâteaux, des beignets, et autres friandises.

      Nestor Pferd et Hantz Burg arrivent, avec un gâteau qu’a fait Adèle pour Ariston.

    Les habitants de l’école à côté arrivent ensemble. Les dix soldats avec Dillon, les jumelles, les cousines, et Manon. Jacou est avec eux. Il dira deux ou trois mots, avant de repartir, et de laisser les jeunes entre eux.

     Quelques gardes sont venus, : Helga Wilkinson, Georgette Fart, Paul Spohr, Pierre Spohr, et Denis Martinet. Les autres arriveront dès que la relève de nuit aura pris son poste.

     Un jeune homme à cheval arrive au portail Ouest :

     « Je suis Jérémoy Mayer, Ariston m’a invité ! »

     Gretel lui ouvre, lui dit de laisser son cheval. On va s’en occuper ! Et tandis qu’il se présente à la porte, Ariston, prévenue, vient l’accueillir. Elle l’emmène tout de suite sous la douche, et là, ne résiste pas à l’envie de l’embrasser sur la bouche ! Jérémoy espérait bien cela ! Forcément, il a aussitôt une érection, ce qui fait rire Ariston.

     « Patience, patience, lui dit-elle...Ce soir, je t’inviterai dans la suite royale ! » Puis, une fois l’ardeur du garçon calmée, tous deux rejoignent les invités.

     Axell est devant la porte. Gabrielle se précipite pour l’accueillir ! Ils prennent ensemble une douche, se serrant amoureusement, puis montent à l’étage, main dans la main.

     Isabelle Frisch, Esther et Étienne Maigret arrivent à pied. Ils sont venus ensemble de Naborum. Ils ont laissé leur calèche chez Émile.

     Les résidents des Thermes arrivent à leur tour.

     Roger est de retour de sa mission, il a prévenu tout le monde ! Un peu fatigué de sa journée à cheval, il a besoin d’un bon coup de vin pour se requinquer.

     Raoul et Raymonde Frisch arrivent. Ils ont un cadeau pour Ariston : un magnifique collier de perles serties dans une chaîne fine en or rouge !

     « Merci beaucoup, il est magnifique ! Quelle splendeur... Je vais le porter toute la soirée ! »

     Les trois commis du Fernand sont là ! Édouard Basin, Jacques Basin, et Gildas Dor.

     Enfin, voici les gardes de jour, qui viennent de se faire relever : Joseph Spohr, Gretel Wilkinson, Stéphane Spohr, Albert Fart, Roland Martinet, Jacques Martin, Bernard Spohr, André Martinet, Paul Frisch, Benoît Spohr.

     Tout le monde est là !

     Jacou monte sur une table :

     « Je souhaite un bon anniversaire à Ariston... Bravo à Esther et à Robert, pour avoir conçu une aussi charmante personne ! Je vous souhaite à toutes et à tous un bon moment festif. Ariston vous a invités pour que vous vous amusiez, et aussi pour que vous vous connaissiez mieux. Beaucoup d’entre vous ne sont au village que depuis quelques jours...  Je suis fier de cette jeunesse, qui est l’avenir de Durandalem. Mais bon, trêve de discours...  Joyeux anniversaire, Ariston ! »

     Jacou laisse à Joseph Wirth une fiole de son remède à prendre en cas d’abus d’alcool. Et sachant bien ce qui allait se passer ce soir, il a aussi fait rajouter au vin sa position anti-fécondation !

      À ce moment, Apollinaire arrive avec sa lyre, et commence par un couplet improvisé :

     « Ariston, Ariston

     Tu changes de saison

     Ariston, Ariston

     Tout brille à l'horizon

     Ariston, tes quinze ans

     C'est ton plus beau présent...

     Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire, Ariston ! »

     « Allez ! tous en chœur : 

     Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire, Ariston ! »

     Et tous les invités reprennent en chœur.

     Ariston monte à son tour sur la table, son magnifique collier autour du cou :

     « Merci beaucoup Apo ! Merci à vous toutes, à vous tous ! Ce soir on fait la fête ! Prenez chacune et chacun un verre, et trinquons tous ensemble à la jeunesse de Durandalem ! » Et Joseph Wirth et Joëlle Lutz distribuent des canons à chaque invité.

     Le vin coule à flots ! Les amphores remplies ce matin même se vident les unes après les autres. Les jeunes discutent, des groupes se forment... Quelques-uns s’écartent du monde pour un peu d’intimité.

     Les concierges, Thomas Fergusson et Émile Lutz, allument les différents candélabres et chandeliers avant la nuit. Il y en a des dizaines répartis dans tout le bâtiment, à tous les étages, y compris dans les chambres d’hôtel et dans la suite royale.

     Les chambres d’hôtel sont à la disposition des invités pour un moment d’intimité s’ils le désirent.

 

 -Alix Holz trouve qu'Audrey Lemas est très jolie ! Il la prend par la main et l'invite à faire un tour au sauna...

 

     Ariston voit bien que certains de ses invités s’éclipsent, que des couples se forment. Chacun va prendre du plaisir ! Elle redit à Jérémoy qu’il doit être patient, elle ne peut pas abandonner ses invités, comme ça, tout de suite. Mais quand la soirée sera plus avancée, tous les deux, dans la suite royale…

     En attendant, elle prend plaisir à discuter avec les résidents des Thermes et de la Résidence. Chacun a une histoire, souvent tragique. Certains ont connu bien des malheurs. Mais à Durandalem, n'est-ce pas, tout finit par s'arranger !

     Peu à peu, les invités reviennent, repartent parfois, descendent à la piscine, ou au sauna, au bain de boue… Chacun se nourrit selon son envie. le choix est grand. Disposées tout le long des baies vitrées, les denrées sont plus appétissantes les unes que les autres.

     Pour l'agrément des convives et d’Ariston, Apo alterne les chansons et les morceaux de lyre. Jeanne, dotée d'une belle voix, tente parfois des duos avec lui, et le public apprécie !

     Sophie Kami propose à Apo de passer dans sa salle de massage. Cela lui fera du bien, un massage ! Il accepte volontiers, et descend avec elle.

     La fête se poursuit toute la soirée. Les allées et venues entre l’hôtel et le restaurant sont incessantes. Demain, ce sera un sacré travail pour nettoyer toutes les chambres !

     Alban Lemas demande à Helga Wilkinson, de retour avec Joseph Brett, si elle a encore assez d’énergie pour se consacrer à lui ! Elle confirme qu'elle en a, et les voilà partis ensemble.

     Après leur moment d’intimité dans une chambre de l’hôtel, Gretel Wilkinson et ses adorateurs, Gabriel Holz, Armand Capes, le Borgne Bauer, et François Bauer, s’amusent comme des fous dans la piscine.

     Dans le bain de kaolin, Émilie Stone, Georges Lang et Étienne Maigret s’en donnent eux aussi à cœur joie, et rigolent de leurs corps recouverts de boue.

     Le hammam est utilisé par Isabelle Frisch, Hugues Schaff et Albert Fart. Leur transpiration n’est pas due qu’à la chaleur !

     L’un après l’autre, les invités prennent congé, c’était vraiment une belle fête !

     La plupart des résidents de Durandalem sont partis.  Les chambres sont occupées par les invités extérieurs, qui ne sont pas seuls !

     Les gardes de nuit, Abel Hahn, Nathalie Rich, Alain Hahn et Natacha Rich sont allés prendre leurs postes. La relève est à une heure.

     Gabrielle Krier, accompagnée d'Axell Wilkinson, a regagné son appartement de la Résidence.

     Josette Dor a beaucoup apprécié les attentions de Quentin Lang, Elle lui propose de dormir ensemble.

      Jean Schuss demande à Juliette Stone si elle veut bien passer la nuit avec lui. Comme son tempérament fougueux l’avait épatée lors de leurs ébats avec Gabin Fleich. elle accepte avec plaisir !

    Audrey Lemas voudrait bien d’Alix, encore, encore, et encore, et l’invite pour la nuit.

     Nadège aimerait bien dormir avec ses copines, Ariston et Jeanne. Ariston lui dit qu’elle sera avec Jérémoy, qui l’initiera. Nadège fait savoir à Jeanne que Gildas sait bien s’y prendre, et Jeanne veut bien qu’il l’initie aussi. C'est ainsi que les trois filles se retrouvent dans la suite royale, avec Jérémoy et Gildas.

 

Préparatifs de l'inauguration des Thermes

 

     Cet après-midi, les garçons soldats vont être présents à l’inauguration des Thermes, nus bien évidemment. Ils décident donc, avec Dillon, de répéter leur entrée : marcher au pas, s’aligner correctement, dans un ordre de taille croissant, le plus petit devant.

     Charles, cinq pieds, a donc l’honneur d’être le premier, suivi d'Alix, cinq pieds trois pouces, puis de Gabin, cinq pieds cinq pouces, puis de Xavier, d'Armand, du Borgne, de François, et d'Achille, tous de six pieds, suivis de Hugues et de Joseph, tous deux six pieds quatre pouces. Dillon fermera la marche.

     Ils s’entraînent à s’aligner en longueur, en largeur, tous au même pas.

     Leur entrée devra être remarquée. Ce sont des soldats, et doivent être considérés comme tels !

 

       

 

                        La composition des équipes de garde de jour 

     Aujourd’hui, ce sont 1 : Jacques Martin, Albert Fart,

                                  2 : Paul Spohr, Roland Martinet, Benoît Spohr,

                                  3 : Bernard Spohr, Pierre Spohr

                                  4 : André Martinet, Joseph Spohr, Helga Wilkinson

                                  5 :  Paul Frisch, Georgette Fart

                                  6 : Denis Martinet, Stéphane Spohr, Gretel Wilkinson

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

À vingt heures :

  •  Est : Valérie Maigret, Michèle Holz, Alain Hahn,
  • Ouest : Gabriel Holz, Alexandre Dumas, Natacha Rich,

 À deux heures :

  • Est : Nissa Levy, Agnès Poly, Nathalie Rich, 
  • Ouest : Elysa Lévy, Abel Hahn, Pacôme Maigret

 

      Le matin de bonne heure, Guillaume Bardot fait le tour des chambres pour réveiller les invités qui restaient après la fête. Il visite aussi la suite où Ariston et ses amies ont dormi.

     « Dépêchez-vous de prendre une douche, dit-il. Un déjeuner est servi au restaurant, mais après, vous devrez partir ! »

      Les agents d’entretien, Louis Hoste et Bérengère Stark ont commencé à nettoyer les chambres et à sortir le linge sale. Beaucoup de chambres ont été inaugurées cette nuit ! Lydie Stone et Joséphine Basin, les buandières, doivent laver tous les draps et les linges utilisés. Le tambour tourne déjà dans la buanderie. Les buandières Madeleine et Thérèse Stone s’occupent des serviettes, avec Alice Stone. Les deux buanderies tournent à plein régime !

     Ariston, Jeanne, Nadège, Gildas et Jérémoy descendent de la suite, Léon Stark et Francine Hoste s’affairent à la nettoyer pour cet après-midi. Il faut qu’elle soit impeccable, pour l’inauguration !

     « Hé ben ! Ils ont fait la fête, ici !  dit Léon, en voyant l’état des couchages, sens dessus-dessous. »

     Tout le personnel des Thermes travaille d’arrache-pied pour nettoyer les lieux. Il y avait plus de quatre-vingts personnes hier soir, qui ont allègrement utilisé les infrastructures ! Parmi le personnel, beaucoup y ont participé.

     Ariston et ses amis se retrouvent chez Child, avant de se séparer.

     Les Naboriens, Jean Schuss, Audrey Lemas, Sophie Lemas, Alban Lemas, Isabelle Frisch, Esther Maigret, Étienne Maigret, retournent à Naborum. Les calèches sont chez Émile.

     Gabrielle Krier ne rentrera pas à Naborum, elle voudrait rester vivre à Durandalem avec Axell Wilkinson. Elle sait que son père viendra cet après-midi pour l’inauguration des Thermes, elle lui présentera son amoureux ! Elle a demandé à Jean Schuss de parler à Nicolas Lemas son patron, de lui dire qu’elle viendra lundi lui demander son congé.

     Ce sont des grandes embrassades et des mercis pour cette superbe fête.

     Ariston embrasse longuement Jérémoy Mayer, qui lui promet de revenir bientôt !

     Josette elle aussi s’en retourne à Laudrefang, Jérémoy la déposera à cheval.

     Nadège voudrait rester encore un peu avec Ariston. Ses parents n’ont rien contre, du moment qu'Esther est d’accord ! Jeanne toute contente dit alors :

     « On va pouvoir se voir toutes les trois ! »

     Il fait déjà bien chaud, ce matin.

     J’ai rendez-vous aux Thermes avec Albert, Éric et Yves Holz, les vigiles, pour leur expliquer comment fonctionnent les monte-personnes. Ce seront eux les manipulateurs aujourd’hui.

     Sur place, nous essayons les monte-personnes, et chacun essaie de manœuvrer la cage le plus régulièrement possible. Je vérifie la vapeur, avec les frères Stock, à la chaudière Ouest, et dans le grenier du bâtiment où se trouve la machinerie des cages. Tout fonctionne correctement.

     Les frères Stock me confirment le bon fonctionnement des chaudières, et des systèmes de chauffage de la piscine, du sauna, du hammam et du bain de kaolin. Les chambres froides fonctionnent aussi, elles ont eu fort à faire hier, et tout s’est bien passé, les cuisinières me l'ont confirmé. Les générateurs de vapeur sont au point.

     Jacou a convoqué tous les responsables à quatorze heures, il m'a dit d'y être aussi.

     Après le repas de midi, pris à l’auberge en compagnie d’Ariston qui m’a conté la soirée d’hier, je retourne aux Thermes, en compagnie de Child, convoqué lui aussi pour la réunion.

     Sont présent : Jacou, Chantal, le curé Paul Angst, Germaine Beten, inquiète d’être là, Apollinaire de Valz, les concierges Thomas Fergusson et Émile Lutz, les techniciens chaudières, Rémi et Raymond Stock, Le gérant des Thermes, Basile Bardot, le gérant du restaurant, Michel Bern, le gérant de l’hôtel, Guillaume Bardot, le responsable d’étage Alphonse Holz, les cuisinières des Thermes Agnès et Angèle Fergusson, et Josiane Lutz, les cuisinières de la Garderie, Joëlle Tritz et Hilde Wilkinson, les cuisiniers de la Résidence, Albert Tritz, Sylvie Spar, Marie Blache et Penelope Field, les cuisinières de l’école des soldats, Manon Germain et Julie Klein, Child Germain, et moi, Robert Schmit. Claude Kaas l’apothicaire est là aussi, il se demande pourquoi !

      Les masseuses, Marianne et Mariette Wald, et Fleur, Delphine et Alice Martinet, ont également été convoquées.

     Jacou prend la parole :

     « Tout le personnel doit être prêt à son poste pour 16 heures.

     D’abord, il y aura la bénédiction de l’archiprêtre des Glandières, Paul, tu es chargé de son accueil.

     Ensuite, nous couperons le ruban devant la bâtisse. La mise en place du ruban est aux soins des concierges ! Thomas et Émile, c’est votre travail.

     Les ciseaux seront portés par le plus jeune du village, Maxime Kaas. Claude, tu es chargé de l’emmener pour seize heures.

     Apollinaire, tu joueras un air de musique pour l’occasion.

     La doyenne du village, Germaine Beten, coupera le ruban, que Child et moi tiendrons de chaque côté.

     Les premiers à entrer seront les invités des bourgs avoisinants, précédés des ecclésiastiques, y compris Paul et Germaine. Child, tu es chargé de les accueillir, et de les accompagner aux vestiaires et aux douches, qui restent obligatoires, ainsi que la nudité dans les Thermes.

     Une fois que les invités seront passés par les douches, la population du village pourra aussi entrer. Tout le monde est invité. Et tout le monde doit passer par les douches.

     Les cuisinières, vous êtes chargées de nourrir tout le monde, cela fait plus d’une centaine de personnes. Les tables sont dressées, le personnel va les décorer. Vous pouvez déjà y aller.

     Les masseuses de la Résidence et de l’école, vous pratiquerez dans les chambres de l’hôtel, à la demande des invités. Vous apporterez vos onguents et votre matériel avant 16 heures.

     Robert, qu’en est-il des monte-personnes ?

     - Ils sont opérationnels et seront en service, ce sont les vigiles, les cousins Holz, qui les manipuleront, nous avons répété ce matin. 

    - Parfait ! Les concierges, vous avez la charge de l’éclairage, cela va durer assez tard…

    Chantal, tu assureras une permanence médicale, tu t’installeras dans la petite suite au second étage. Alphonse t’aidera à t’installer. Tu prendras ce qu’il te faut pour cela dans mon cabinet à l’école. Fais-toi aider par Josette et Josiane pour tout amener en temps voulu, pour être prête avant seize heures !

     - Rémi et Raymond, vous êtes chargés du bon fonctionnement de l’ensemble.

    - Voilà !  Ce sera l’ultime répétition avant samedi prochain, quand le roi Charles sera dans nos murs !

    - Merci à vous toutes et tous, et vive les Thermes de Durandalem ! »

 

     Les premiers invités se présentent au portail Ouest. Bernard Spohr et Pierre Spohr sont à leur poste.

     « Nous sommes invités ! Dit Léon Iser, accompagné de sa copine Juliette Greco, du bourgmestre de Laudrefang Ernest Dor, de son épouse Annie, et du menuisier Louis Brett, avec sa compagne Charlotte Gainsbar.

     - Je vous ouvre !  dit Pierre, reconnaissant Léon, avant de descendre de la tour.

     Vous pouvez enlever vos habits ou les garder, mais dans les Thermes vous devrez les enlever ! 

     Alors les six Laudrefangeois se déshabillent, Pierre garde leurs vêtements dans la tour.

     Les voyant arriver, Child vient à leur rencontre.

     - Bienvenue !  leur dit-il. Vous êtes venus nus depuis Laudrefang ?

     - Non, nous avons laissé nos frusques au portail, sous la garde des gardes !

     - Venez, allons boire un verre en attendant.  Et il les emmène à la cantine de la Résidence, où il a décidé avec Florent Molle que l'on pouvait venir boire un coup.

     Au portail Est, une charrette arrive.

     - Qui êtes-vous ?  demande Georgette Fart, de garde avec Paul Frisch.

     - Nous venons de Tenquin, nous sommes invités aux Thermes ! Dit Georges Tramp, le bourgmestre. Il y a dans la charrette, Georges Tramp, son épouse Myriam, les tailleurs de pierres Roger Burn, son épouse paulette, Aimé Burn, sa compagne Julie Lasko, Nicolas Déreck, son épouse Régine, Maurice Alanis, et sa compagne Anne Rica, ainsi que les livreurs de pierres Gilbert Gotsch et sa femme Martine, et Robert Gotsch et son épouse Martha.

     Georgette descend leur ouvrir le portail.  À part les frères Gotsch, qui sont habitués, les autres s'étonnent de voir que Georgette est toute nue.

     - On nous a dit que ce serait nu... Nous avons eu chaud, peut-on se doucher ? dit Georges.

     - Pas de souci, Joël vous attend aux douches communales ! 

     Et la charrette va jusqu’aux douches.

     - Vous devez patienter un peu, leur dit Joël, il n’y a que six douches ! 

     - Pas de problème, répond Gilbert. Nous y allons à quatre, nos femmes sont jumelles… »

     Ils apprécient cette eau qui les nettoie de leur sueur et de la poussière de la route. Les frères Gotsch en savent quelque chose !

     Au sortir de la douche, ils laissent là leurs vêtements et leur charrette et vont à pied aux Thermes. Joël prévient Child, qui vient les accueillir et les emmène à la Résidence.

     Au portail Ouest, une autre calèche arrive avec cinq personnes à bord.

     « Qui êtes-vous ? demande Bernard Spohr.

     - Nous venons de Falkenberg, je suis le bourgmestre, et voici l’hôtelier, et la responsable de la Maison des filles. Nous sommes invités aux Thermes.

     - Entrez ! Child vient vous chercher ! 

     Et Child, prévenu mentalement, les accueille au portail.

     - Voici Rachel, mon épouse, dit Simon Lang, Adrienne Pax, l’épouse de Joseph, l’hôtelier, et Madame Claude, de la Maison des filles ! 

     - Venez avec moi à la Résidence, vous pourrez vous doucher ! Dit Child. Et il les emmène. Ils en profitent pour se doucher puis, nus, ils trinquent avec Child et les autres invités en attendant l’heure.

     Au portail Est se présentent trois nouvelles calèches.

      Dans la première, l’archiprêtre Simon de Beauvoir, l’abbé Jean Christian, et Pierre Gross, venant de l’abbaye des Glandières. Georgette reconnaît Pierre, et leur ouvre le portail.

     « Passez par les douches chez Joël, ce sera plus simple ! »

     Et la calèche s’en va jusqu’aux douches. Joël, prévenu, les attend.

     La deuxième calèche vient de Naborum, Georgette reconnaît le bourgmestre, et lui tient le même discours. À bord, il y a Serge Lemas, son épouse Paulette, Emmanuel Frisch, sa compagne Paulette Munch, Marc Martinet son épouse Joëlle, et aussi benoît Krier et sa compagne Simone Sinior.

     Quant à la troisième calèche, elle arrive de Hombourg. Sylvain Rausch et son épouse Marie-Louise sont à bord. Georgette leur redit la même chose, et les envoie chez Joël.

     Marie-Louise est d'abord réticente quant à la nudité. Mais s'apercevant que même les hommes d’Église sont nus, elle se dit que finalement le Seigneur l’a voulu ainsi ! Alors elle décide de rester nue elle aussi en sortant de la douche.

     Et c'est ainsi que les Naboriens, les Hombourgeois et les curés avec Pierre arrivent tous nus, en même temps, à la Résidence où Child les attend.

     Émile Pferd, avec Hector et Hantz, prennent en charge les charrettes, et s’occupent des chevaux, qu’ils mettent dans les nouvelles écuries, avant de monter aux Thermes avec Adèle.

     Les bigotes sont arrivées, le petit Maxime aussi.  Tout le village est là, on va pouvoir commencer ! 

L'inauguration des Thermes

 

     Apollinaire joue un air de circonstance avec sa lyre. Jacou et Child tiennent le ruban de chaque côté du portail. Le petit Maxime avance, l'air très sérieux, portant une paire de ciseaux posée sur un coussin. La doyenne Germaine prend les ciseaux, et coupe le ruban.

     L’archiprêtre Simon de Beauvoir, flanqué des abbés Jean et Paul, bénit le local, en murmurant un charabia latin que personne ne comprend. Puis il donne le goupillon à Paul qui le passe à Germaine.

     Ils entrent les premiers, et vont sous la douche. Au sortir de la douche, une fois qu'ils sont séchés, Brigitte Bardot, Martine Bardot et Étienne Lombard leur tendent des serviettes propres et sèches. Là, ils attendent les officiels avec Jacou, qui va diriger et commenter la visite.

     Il commence :

     « Vous voici à l’intérieur des Thermes ! Voici Basile Bardot, le gérant des Thermes. À votre droite, la salle de repos, et les salles de massages, avec leurs masseuses, Sophie Kami, Justine Kami, et la jeune Pauline Lang. 

     Devant vous, il y a les salles de sauna, de hammam et de bain de boue, et les agents qui s’occupent de vous dans ces lieux : Brigitte Bardot, Martine Bardot et Étienne Lombard.

     Nous portons une grande attention à l’hygiène, et nos agents d’entretien, Nina Stock, Paulette Stock et Jules Lang, ici présents, y veillent ! 

     Ici, la piscine. Nos agents de service et d’entretien sont toujours présents. 

     Et voici le coin des boissons, ou vous pouvez aussi prendre une petite collation si vous avez un creux. Un coin géré par Joseph Wirth et Joëlle Lutz.

     Il y a de la place pour accueillir une foule de personnes !

     Je vous invite maintenant à monter à l’étage. Vous y trouverez le restaurant et l’hôtel. Par ici ! Des monte-personnes, qui évitent d'avoir à emprunter les escaliers, sont à votre disposition. Si des personnes sont désireuses de les essayer, nos monteurs Albert Holz, Éric Holz et Yves Holz sont à votre service !

     Pas plus de deux par cage ! Rajoute-t-il en voyant la bousculade. Alors, plutôt que d’attendre, la plupart des visiteurs empruntent les escaliers.

      Au restaurant, ils sont accueillis par Michel Bern, le gérant, qui présente son personnel.

     - Voici Agnès Fergusson et Angèle Fergusson, nos jeunes cuisinières, et Josiane Lutz, la cheffe de cuisine. Nous avons aujourd’hui le renfort des cuisiniers de nos autres demeures, Joëlle Tritz et Hilde Wilkinson, de la Garderie, le bâtiment de nos gardes de nuit, et Albert Tritz, Sylvie Spar, Marie Blache et Pénélope Field, les cuisiniers du bâtiment la Résidence, qui héberge nos gardes de jours et nos mineurs, et enfin les cuisinières de l’école de soldats, Manon Germain et Julie Klein.

     Nos agents de service, Joséphine Lang et Émilie Lang, aidées par Joshua Levy et Giselle Levy, de la Résidence.

     Voici nos agents d’entretien Eugène Starck et Françoise Hoste, et notre agent de sécurité Pierre Lang.

     Comme vous le voyez, elles dressent les tables pour le banquet.

     Et voici Alice Stone, notre buandière.

     Je vous laisse passer de l’autre côté de l’escalier, vous y trouverez l’hôtel. 

     Et les visiteurs, Jacou en tête, arrivent à l’hôtel. Ils sont accueillis par Guillaume bardot, le gérant.

     - Bienvenue à l’hôtel des Thermes ! Nous avons trente chambres individuelles, pour une ou deux personnes, chacune équipée de douche et de coin d’aisance.

     Ici, nous avons les dortoirs, qui peuvent accueillir chacun vingt personnes. Il y a cinq dortoirs, donc une capacité d’accueil de cent personnes ! ils comportent aussi tous des douches, et des coins d’aisance. 

     - Mais pourquoi tant de places ?  demande Serge Lemas, le bourgmestre de Naborum.

     - La semaine prochaine, nous accueillons le roi Charles, sa suite et son armée rapprochée, plus d’une centaine de personnes en tout ! Précise Jacou.

     Voici Louis Hoste et Bérangère Starck, nos agents chargé de l’entretien de l’hôtel.

     - Et voilà nos buandières, Lydie Stone et Joséphine Basin, qui ont fort à faire pour laver tout le linge et les draps de l’hôtel !  rajoute Guillaume.

     - Et ici une des buanderies, dit Joséphine Basin. Comme vous le constatez, le tambour de lavage est en marche ! 

     - Nous avons fait venir les masseuses de l’école, continue Jacou, Marianne Wald et Mariette Wald, et les masseuses de la Résidence, Fleur Martinet, Delphine Martinet et Alice Martinet. Elles œuvreront ici, dans les chambres de l’hôtel, et sont à votre disposition !

 

      Je vous emmène maintenant un étage plus haut, où se trouvent les suites, dit Jacou.

     Vous êtes ici dans la suite royale, équipée de tout le confort pour notre roi.

     Ici, le logement de sa garde personnelle.

     Vous voyez la deuxième buanderie, avec ses buandières, Madeleine Stone et Thérèse Stone. Et voici Alphonse Holz, le responsable de l’étage.  Cette suite est équipée pour l’occasion en antenne médicale, Voici Chantal Brett, notre assistante médicale à l’école. 

     - J’ai la responsabilité de la quiétude des suites, avec mes agents Olivier Stone et Oscar Stone. Dit Alphonse.

      Voici Juliette Stone et Émilie Stone, nos jeunes filles au service des suites. Léon Starck et Francis Hoste veillent à la propreté permanente des lieux ! 

     Jacou dit alors :

     -  Voici les appartements du personnel des Thermes. 

     - Je peux vous faire visiter le mien, dit Alphonse. Ils sont tous identiques ! »

     Et les visiteurs terminent leur visite par l’appartement, qu’ils trouvent spacieux et doté de tout le confort.

     - Maintenant, Messieurs et mesdames, je vous laisse profiter de nos infrastructures. N’hésitez pas à solliciter le personnel, ils sont là pour vous ! dit Jacou.

    Je vous invite toutes et tous pour le grand banquet, à 18 heures. D’ici là, bonne visite ! »

     Et tout le monde redescend au rez-de-chaussée. Certains utilisent les monte-personnes, qui fonctionnent sans arrêt !

     Le sauna est envahi, la chaleur a du mal à se maintenir. ce sont des entrées et des sorties incessantes !

     La piscine aussi est prise d’assaut, par ces chaleurs. Beaucoup apprécient la fraicheur de l’eau, chauffée malgré tout. Les tailleurs de pierres et les livreurs de Tenquin, sont heureux dans l’eau, eux qui baignent si souvent dans la poussière !

     Plusieurs personnes veulent des massages, et vont voir les filles qui les attendent, soit en bas, soit au niveau de l’hôtel.

      Les sœurs Beten acceptent, pour la deuxième fois de leur vie, de confier leur corps aux mains d’une autre personne. Fleur et Delphine s’occupent d’elles, elles ressortent enchantées de ces massages.

      L’abbé Paul, lui aussi, veut bien d’un massage, et demande à Alice Martinet de s’occuper de lui. C’est la deuxième fois en peu de temps qu’il se fait toucher son corps. Il apprécie vraiment les soins que lui procure Alice ! Il se rend compte que son anxiété maladive a disparu... Il la remercie vivement !

     « Je vous solliciterai une place au paradis, pour les bienfaits que vous m’avez octroyé ! » 

     Benoît Krier, le médecin de Naborum, veut tester lui aussi. Il connaît les points sensibles du corps, et veut savoir si les masseuses les connaissent aussi ! Il emmène avec lui sa compagne, Simone Sinior, et demande aux jumelles si elles peuvent les masser dans la même chambre.

     « Pas de souci, dit Mariette, on va faire ça chez Marianne ! » Eux aussi sortent heureux. Benoît est rassuré : elles connaissent bien leur métier !

     Au rez-de-chaussée, les salles de massage sont occupées également. L’archiprêtre et l’abbé Jean en profitent, ainsi que Pierre, le livreur de charbon.

     Au coin des boissons, les bourgmestres discutent avec Jacou, tandis que leurs épouses font connaissance, au hammam et au bain de kaolin.

     « Il y a beaucoup de personnel ! Vous les avez recrutés comment ?  Demande Simon Lang, le bourgmestre de Falkenberg.

     - Certains sont arrivés par hasard, en venant essayer les douches. Répond Jacou. D’autres étaient en situation désespérée, et cela a été pour eux une opportunité incroyable ! Quelques-uns avaient entendu parler d’embauche à Durandalem, et sont venus tenter leur chance. Au total, pour le bâtiment des Thermes, nous avons plus de quarante salariés !

     - Mais vous ne pouvez pas rentabiliser tout cela ! objecte Georges Tramp, le bourgmestre de Tenquin.

     -Non, évidemment. Si nous avons pu réaliser un tel projet, c’est grâce à l’or que nos mineurs extraient de la mine. C’est vraiment un grand filon.

     - C’est vrai ! les pierres que nous vous avons fournies ont été grassement payées ! reconnaît Georges Tramp.

     - Eh oui... Cela nous permet aussi de payer largement tout le personnel de nos bâtiments, l’école, la Résidence, la Garderie et les Thermes.

     - Tout cet or doit susciter bien des convoitises ! Fait remarquer Serge Lemas.

     - Certes... Des pillards ont essayé de voler l’or. Mais bien mal leur en a pris ! Nous avions embauché et formé des gardes, pour veiller jour et nuit sur notre sécurité. Et les gardes ont décimé les pillards !

     - Quelle technologie incroyable ! Comment ça marche ? » Demande Sylvain Rausch.

     - Tout cela est sorti de la tête d’un génie de la technique, notre forgeron Robert Schmit. C’est lui qui, à partir de la grande forge où il a fabriqué l’épée pour le roi Charles, a eu des intuitions et a mis au point les douches, les machines à laver, les chambres froides.

     Tout cela avec l’aide de plusieurs autres forgerons.  Notamment Léon Iser, de Laudrefang, qui l’a assisté dans tous ses projets, et de quelques autres : Nicolas Lemas, Georges Clounet, Jean Schuss et Gabrielle Krier, de Naborum, Albert Feuer, Norbert Feuer, Jérémoy Mayer, de Falkenberg, et Émile Gouvy, votre forgeron à Hombourg.

     Voilà Rémi Stock et Raymond Stock. Ce sont les techniciens qui s’occupent de toute la technique du bâtiment. Si vous êtes intéressés, ils peuvent vous faire visiter les aménagements techniques. Mais soyez de retour pour 18 heures ! »

     Quelques personnes suivent les techniciens.

     Vers 18 heures, les concierges, Thomas Fergusson et Émile Lutz, aidés par Anatole Brett, le concierge de l’école, allument les chandeliers dans le restaurant, l’hôtel et les Thermes.

     Les tables sont en place. La plus grande est réservée aux invités extérieurs et à leurs conjointes. Les autres sont en placement libre, hormis une table réservée aux gardes, qui ne viendront qu’à vingt heures, et une deuxième prévue pour les enfants de Durandalem. Les grandes filles Ariston et Jeanne, avec leur invitée Nadège, s’occuperont des enfants.

     Il est dix huit heures. Les convives s’attablent. Le reste du village est désert, ils sont tous aux Thermes ! Les gardes ont la charge de prévenir, si des étrangers arrivaient.

     Tout le monde est installé, un verre apéritif leur est servi.

     « Mesdames et messieurs, je lève mon verre aux Thermes de Durandalem ! dit Jacou, et toutes et tous en chœur :  Aux Thermes de Durandalem ! 

     Voici nos gardes de nuit, qui ne vont pas rester, ils prennent bientôt leur poste !  Les douze gardes se lèvent, applaudis par tous les convives.

     Mesdames et messieurs, voici les soldats du roi, qui vont partir avec lui la semaine prochaine !  Et les soldats arrivent, au pas, Dillon en tête, dans un ordre parfait ! Ils sont chaleureusement applaudis.

     Et voici nos mineurs, de retour de la mine ! dit Jacou. Messieurs, prenez place ! »

     Un des mineurs, Axell Wilkinson, est en compagnie d’une grande et ravissante rousse, Gabrielle Krier.

     Ils se dirigent vers la grande table, où est assis le médecin de Naborum, Benoît Krier, le père de Gabrielle.

      « Père, je te présente Axell Wilkinson... Nous nous aimons, et nous voulons vivre ensemble, à Durandalem ! Nous donnes-tu ton assentiment ? 

     Benoît Krier, après un moment d’étonnement, en voyant sa fille nue, rayonnante aux bras de ce grand roux, lui répond :

     - Si tel est ton désir, ma fille, je te donne mon assentiment ! Mais il faut aussi que le bourgmestre de Durandalem soit d’accord...

     Jacou alors se lève : 

     - Gabrielle, tu es la bienvenue à Durandalem, et tu le sais ! Je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez !

     - Et puis, précise Axell, nous avons un projet ! Construire une fonderie dans l’ancienne carrière pour fondre le minerai de la mine...

     - C’est un beau projet, convient Jacou. Vous pouvez vous y atteler ! »

     Le banquet se poursuit dans la bonne humeur. Les habitants font connaissance des nouvelles têtes au village. Ce n’est pas tous les jours !

     Les mets, plus délicieux les uns que les autres, se succèdent, et le vin coule à flots. Les frères Horn, invités en tant que résidents provisoires, sont applaudis pour la qualité du vin qu’ils ont apporté.

     Il est vingt heures passées quand une bande de quinze jeunes font leur entrée au restaurant.

      « Je vous demande d’accueillir les gardes de Durandalem, dit Jacou. Ils viennent d’être relevés. » Et c’est sous les applaudissements que les gardes vont s’installer à la table prévue pour eux.

     La nuit tombe. mais l’éclairage est bien suffisant pour illuminer le banquet !

     Rémi Stock et Raymond Stock quittent les lieux pour vérifier les chaudières. Ils reviennent bientôt. Comme d'habitude, tout va bien.

     Apollinaire est présenté aux invités :

     « Voici Apollinaire de Valz, notre nouveau barde. Et nous avons créé avec son aide une école des enfants, qu'il anime avec beaucoup de cœur ! » Tous les enfants lui font un ban et scandent :

« A-po ! A-po ! A-po ! » Il prend aussitôt sa lyre, et enchante l’assistance de sa belle voix, accompagné par une superbe musique de sa composition. Les applaudissements fusent.

     Jacou annonce à ses voisins de table qu’ils sont invités samedi prochain avec leurs épouses, pour la venue du roi Charles. Ils pourront emmener trois ou quatre notables de leur cité. Il leur demande s’ils connaissent des bardes susceptibles de venir samedi prochain pour accueillir le roi.

      Georges Tramp dit qu’à Tenquin, il y a deux bardes, et qu’il les enverra à Durandalem.

     Simon Lang propose les services d’une confrérie non loin de Falkenberg, il y a là-bas trois ou quatre bardes, trompettistes, qui animent la fête de la cité.

      « Notre barde, l’excentrique Dave, se fera un plaisir de venir chanter... Surtout s’il peut le faire nu !  dit en rigolant le bourgmestre de Naborum, Serge Lemas.

     - Nous avons à Hombourg un chœur d’hommes d’une douzaine de membres, je vais leur demander de préparer quelque chose pour l’occasion ! » dit Sylvain Rausch, le bourgmestre de Hombourg.

     Discrètement, Jacou demande à Madame Claude si elle pourrait venir avec ses filles passer les jours de samedi et de dimanche à Durandalem, Le roi et sa cour en seraient sûrement ravis, et n'auraient pas, ainsi, à solliciter le personnel !

« Combien de filles faudrait-il ? demande-t-elle.

     - Autant que tu pourras en ramener ! » répond Jacou en souriant.

     Il est tard quand les premiers quittent le banquet. Les villageois rentrent chez eux, les uns après les autres, en saluant les invités au passage. Jacou fait savoir aux invités extérieurs que des chambres d’hôtel sont à leur disposition dès qu’ils le veulent !

     Les gardes de nuit, de leur propre initiative, raccompagnent les villageois, en éclairant leur route. Jacou, qui en a des échos par la pensée, apprécie grandement le geste.

      Je quitte à mon tour nos invités, avec Esther, Benami, Ariston et Nadège.

     Bientôt, tous les invités ont regagné leurs chambres. Les derniers quittent le restaurant, et le calme revient dans la bâtisse.

     Sur décision de Jacou, les Thermes seront fermés demain dimanche. Cela permettra au personnel, bien sollicité ces deux derniers jours, de profiter enfin d'un peu de repos.

     Les agents débarrassent les tables, les concierges commencent à éteindre les lumières. Et tout le monde va se coucher. Bonne nuit, Durandalem !

Le village en travaux

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Bernard Spohr, Roland Martinet

                                  2 : Paul Frisch, Denis Martinet, Georgette Fart

                                  3 : Jacques Martin, Stéphane Spohr

                                  4 :  Pierre Spohr, André Martinet, Benoît Spohr,

                                  5 : Albert Fart, Gretel Wilkinson

                                  6 : Paul Spohr, Joseph Spohr, Helga Wilkinson

 

     Les tours de garde de nuit : trois gardes à chaque poste.

À vingt heures :

  •  Est : Elysa Lévy, Abel Hahn, Pacôme Maigret
  • Ouest : Nissa Levy, Agnès Poly, Nathalie Rich, 

À deux heures :

  • Est : Gabriel Holz, Alexandre Dumas, Natacha Rich
  • Ouest : Valérie Maigret, Michèle Holz, Alain Hahn,

 

     Après un petit déjeuner copieux, les invités de la veille s’en retournent chez eux. Ils passent par les écuries d'Émile, récupèrent leurs calèches, leur charrettes, leurs habits, et s’en vont par les portes Est et Ouest.

     Les Thermes sont fermés aujourd’hui. Mais à l’auberge règne une activité intense !

     En vue de l’arrivée de Charles - dans six jours maintenant - et du nombre de personnes qui vont se retrouver dans le village, il faut agrandir la capacité d’accueil de l’auberge...

     Les terrassiers sont à l’œuvre, pour creuser les fondations d’une nouvelle salle à côté de l’auberge. Michel va poser un plancher pour installer trois douzaines de tables.

     Les bûcherons-mineurs sont aussi à l’œuvre, sur la scie mécanique qui débite les troncs en planches.

     Car il en faut, des planches, pour sécuriser la mine, pour construire cette annexe de l’auberge, et aussi pour la nouvelle fonderie d'Axell Wilkinson et de Gabrielle Krier, qui sera bâtie dans l’ancienne carrière.

      Les jeunes gens ont échafaudé les plans. Les travaux commenceront demain. Leur fonderie se doit d'être opérationnelle avant l’arrivée du roi !

     Dans le pré, à côté de la Résidence, les soldats entraînent la population au tir à l’arc.

      Ce matin est venu le barde, Apollinaire de Valz, qui dit avoir besoin de se muscler. Les grandes filles Ariston, Jeanne et Nadège sont également présentes, ainsi que les trois commis du Fernand, Édouard et Jacques Basin, et Gildas Dor.

     Le but de l'exercice est d'atteindre une cible placée à trente pieds. Il faut d'abord savoir acquérir la bonne posture. Les débuts sont fastidieux, mais à force de persévérance, et grâce aux conseils avisés des jeunes soldats, toutes et tous parviennent à la fin à toucher la cible. Les apprentis archers sont contents !

     En fin de matinée, les instructeurs et leurs élèves du jour se retrouvent chez Child. La nouvelle terrasse de l'auberge est déjà presque achevée.

Chapitre VII      Durandalem  Durandal  Charlemagne

 

- La leçon de botanique

- Gabrielle

- Madame Claude et ses filles

- L’incendie

- L’orage

- Le nettoyage du village

- Chez Child

- La Fonderie

- La Maison de la Fonderie

- Les préparatifs

- La venue du roi Charles

- Les festivités

- Le départ du roi

- Epilogue

- La disparition de Durandal

 

 

La leçon de botanique

 

     Ce matin, les murs se montent à la carrière, les cantonniers sont à l’œuvre. Les pierres ont été facilement ramenées depuis le stock à côté des Thermes. Axell Wilkinson et Gabrielle Krier, bien sûr, sont sur le chantier. Les plans sont faits. Ce soir, les murs de soutènement des cuves et trémies seront achevés. Dès demain, je pourrai installer le système de soufflet qui fonctionnera à la vapeur, la cuve d’eau et la chaudière. La vapeur permettra aussi de faire fonctionner une turbine qui renouvellera l’air dans la mine. C’est une annexe que les mineurs ont souhaitée, et que j’ai concrétisée et réalisée !

     Gabrielle descend chez Émile pour qu’il lui selle un cheval. Elle a l'intention d'aller à la forge de Naborum voir Nicolas Lemas, son patron forgeron, comme elle l’avait dit à Jean, son collègue apprenti. Axell se propose de l'accompagner. Une fille seule est toujours vulnérable !

     Aux Thermes, les cours ont repris pour les enfants du village. Nadège y participe également. Elle est suffisamment érudite pour apprendre à lire aux plus jeunes.

     « Chantal va venir ce matin nous donner une leçon de botanique, annonce Apo à ses élèves. La botanique, c'est la science des plantes. Et cet après-midi, nous irons dans la forêt, nous apprendrons à reconnaître les arbres !

     - Oh là-là ! dit le petit Maxime Kaas, mais j'ai peur, moi, dans la forêt ! Il y a des tas de loups et de brigands !

     - Oui, Maxime...  Mais nous serons escortés par nos vaillants soldats, nous ne risquerons rien !

     - Ah bon... Alors comme ça, ça va ! répond Maxime soudain plein de courage. On y va tout de suite ?  »
     Et toute la classe éclate de rire.

     C'est à ce moment que Chantal fait son entrée, portant plusieurs sacs contenant des plantes.

     Elle leur présente la fameuse trémulonde, celle qui permet de communiquer par la pensée, et qu’on ne trouve qu’en un seul endroit, dans la caverne de la colline Nord. Elle en a planté une dans un pot. Elle leur montre comment elle réagit : quand on approche la main, la trémulonde se met à trembler en agitant les feuilles. Et si on la touche, on ressent des piqûres !

     Elle leur montre aussi la plante étrange qu'elle a découverte dans les marais, et qu'elle a nommé la frigidaire. On peut en tirer un gaz, le naturium, qui devient tout froid quand on le presse très fort, et qui est utilisé dans les chambres froides pour conserver les aliments.

     Puis Chantal explique : « Eh oui, toutes les plantes, du simple brin d’herbe au chêne géant, participent à la vie sur Terre ! Il faut toutes les respecter, chacune joue un rôle bien précis : certaines nous nourrissent, d’autres nous soignent, d’autres encore nous fournissent le bois pour construire, pour nous chauffer… Il n’y a pas de plante inutile ! Mais beaucoup encore n’ont pas livré leur secret, ou leur utilité...  Et tous les jours, je fais des découvertes. Cet après-midi, je vous montrerai quelques plantes des bois, et je vous parlerai aussi des champignons ! »

 

Gabrielle

 

     Une calèche est devant le portail Est. Il est dix heures, et la chaleur est bien présente, déjà !

     Paul Frisch et Stéphane Spohr sont sur les tours.

     « Qui êtes-vous ?  demande Paul.

     - Nicolas Lemas ! je viens voir Gabrielle Krier ! 

     - Entrez, elle n’est pas loin, elle s’apprêtait à aller à Naborum ! 

     Et en effet les deux amoureux, Axell et Gabrielle arrivent à cheval, venant de chez Émile.

     - Bonjour Nicolas ! Bonjour Jean ! nous venions vous voir ! 

     - Oui ! Dit Nicolas,  Jean m’a dit que tu voudrais arrêter ton apprentissage ! A cause de ce garçon !  Désignant Axell.

     - En effet ! Je voudrais que tu me rendes ma liberté, j’ai demandé une avance sur mes salaires que j’aurai ici pour te dédommager de tous tes efforts pour m’instruire. 

     - Mais quel travail vas-tu faire ici ? Forgeronne ? 

     - Pas exactement ! Avec Axell, nous montons une fonderie pour traiter le minerai qui sort de la mine. La fonderie est en construction. 

     - C’est vrai ? Peux-tu me montrer ça ? 

     - Bien sûr ! Suis-nous avec ta calèche, la fonderie sera à la vielle carrière . Et les quatre arrivent à la carrière, je salue Nicolas et Jean, et leur demande ce qu’ils font ici ? 

     - Gabrielle m’a parlé d’une fonderie ? 

     - C’est exact ! Les jeunes en construisent une ici-même ! Ils ont plein d’idées, auxquelles ils m’associent !

     - C’est superbe ! dit Nicolas.

      C’est d’accord, Gabrielle, je te rends ta liberté, tu n’es plus mon apprentie ! 

     - Grand merci, Nicolas ! Voici trois livres-or pour te dédommager ! 

     - Garde les ! Tu en auras besoin avec ton amoureux ! Promets-moi juste de m’inviter au mariage ! dit Nicolas en rigolant. Elle lui saute au cou et l’embrasse, tout émue.

     - Robert, si tu veux, je peux te prêter mon apprenti, Jean Schuss, pour ce mois, afin qu’il maîtrise bien ton art, en juillet nous commençons la construction des thermes à Oderfang ! 

     - Voilà deux bonnes nouvelles : Jean tu veux bien passer ce mois à Durandalem ? 

     - Oh oui ! Avec plaisir, Robert ! 

     - Et des thermes à Oderfang ! vous n’aurez pas à aller chercher loin l’eau qu’il vous faudra ! J’expliquerai à Jean le système de pompage qu’on va installer ici pour l’air. Ça marchera aussi pour l’eau ! 

     - A ce propos, il fait bien chaud ! Peut-on prendre une douche ce matin ? 

     - Bien sûr ! descendez, Joël vous attend ! 

     - On mange ensemble, à l’auberge ? 

     - D’accord, à tout-à-l ’heure ! 

     Et la calèche redescend la colline, et arrive à l’auberge. Joël, prévenu par mes soins, les attends.

     - Bienvenue ! les douches vous attendent ! 

     Ils ressortent nus, et vont ainsi chez Child, prendre un canon.

     - Nous mangerons ici, avec Robert, Axell et Gabrielle, peux-tu nous préparer une table ?  

     - Volontiers », répond Child.

Madame Claude et ses filles

 

     Une calèche arrive à la porte Ouest. Six femmes sont à bord.

     « Qui êtes-vous ?  demande Paul Spohr, de garde avec Roland Martinet.

     - Je suis Madame Claude, de Falkenberg. Nous venons avec mes filles aux Thermes ! 

     - Entrez, les Thermes sont sur votre gauche, le grand bâtiment… »

Et les filles arrivent aux Thermes, Yves Holz est à l’entrée. Il leur explique :

     « Vous entrez aux vestiaires, vous vous déshabillez, prenez votre douche, obligatoire, et vous sortez des douches, on vous donnera une serviette sèche. La nudité est obligatoire dans toute la maison ! »

     Madame Claude est toujours étonnée de cette nudité non sexuelle ! mais elles se plient aux règlement, et vont d’abord essayer le sauna. Brigitte et Martine sont là pour leur donner les serviettes. Madame Claude leur demande si leur travail leur plait, voyant ces deux belles rousses nues, elles conviendraient bien dans son personnel !

     « Oui, nous sommes très heureuses ici, et très bien payées ! 

     - Dommage… » dit Madame Claude. Puis elle demande si elle peut voir le bourgmestre. Brigitte lui dit qu’elle va voir s’il est disponible. Elle revient en disant à Madame Claude : « Il sera là dans une demi-heure, vous avez largement le temps de profiter du sauna ! »

     Au bout d’un bon quart d’heure, elles sortent, en nage, et vont prendre une bonne douche, elles se sentent nettoyées après cette sudation !

     « Et la peau est toute douce ! » dit Lula, une des filles.

Jacou arrive, avec Dillon, que les filles reconnaissent !

     « C’est le soldat !  et reconnaissent aussi son entrejambes !

     - Oui c’est lui !  disent-elles souriantes, et s’approchant toutes les cinq de lui, l’une d’elle a déjà sa verge dans la main !

     - Dillon, occupe-toi de ces dames, je dois discuter avec madame Claude ! » dit Jacou, sachant très bien de quel ordre va être le sujet de discussion de ces dames !

     Il les emmène dans la première salle de massage, dit à Sophie Kami de faire une pause, et de lui laisser la salle, pénètre avec les cinq filles, et referme la porte…

      Emmenant Madame Claude au coin des boissons, Jacou lui offre un alcool léger qu’elle apprécie !

     « Bien ! Parlons ! Vous voulez des filles ! Combien en voulez-vous ? Les cinq que j’ai ramené sont des permanentes, mais je peux en avoir plus ! 

     - Il en faudrait au moins vingt ! dit Jacou.

     - Vingt ! Houuuu ! Quelle fiesta ! dit Madame Claude. 

     Ce n’est pas un problème, je les aurai ! Même plus !  Mais cela a un coût ! 

     - Votre prix sera le nôtre ! »

     - Un sou par jour et par fille. Pour elles. Et un sou par jour et par fille pour moi ! Et vous les nourrissez et bien sûr, vous les hébergez ! 

     - Pas de soucis, dit Jacou. 

     Nous ferez-vous l’honneur d’être des nôtres samedi prochain ? En tant qu’invité, s’entend ! 

     - Ce sera avec plaisir ! Pour quelle heure ? 

     - Soyez là, vous et vos filles pour midi. 

     - Nous serons là ! Serons-nous nues ? 

     - Oui, après la cérémonie d’ouverture, tout le monde pourra se mettre nu. 

     - Et le roi, lui aussi sera nu ? 

     - Il fera comme bon lui semble, mais il est prévenu ! Durandalem est un village nudiste ! »

     Heureusement, il n’y a pas de client dans les Thermes, un raffut de tous les diables émane de la salle de massage…

     Madame Claude dit :

     « Elles vont le tuer ! 

     Et Jacou répond :

     - Attendons, cela se calme, ils vont sortir… »

     Et la porte s’ouvre, les filles sortent les unes après les autres, titubantes, Dillon sort le dernier, le sourire en banane. Il faut dire qu’il a bénéficié des soins préalables et des potions de Jacou ! Il aurait pu en satisfaire vingt !

     Madame Claude n’en revient pas ! Dillon lui dit :

     « Venez Madame, ce serait dommage de vous en priver ! » Et il emmène Madame Claude dans la salle de massage.

     Au coin des boissons, Sophie Kami boit un verre, Jacou offre un remontant aux cinq filles que Dillon a honoré, puis leur propose d’aller se rafraîchir dans la piscine.

     « Etienne Lombard va veiller sur vous ! 

     - Ah ! un homme avec un sexe normal ! » dit l’une d’entre elles, et elles vont faire trempette en sa compagnie. Evidemment, elles ne peuvent s’empêcher de jouer avec ses attributs. Jacou sourit en entendant les bruits émanant de la salle de massage, Madame Claude prend bien du plaisir ! se dit-il.

     Quand enfin elle sort avec Dillon, elle est épanouie !

     « Ça fait longtemps que je n’ai pas eu du plaisir comme ça ! »  dit-elle ! 

     Dillon demande aux agents d’entretien Nina et Paulette Stock, si elles pouvaient nettoyer la salle, quand même salie par tous ces ébats !

     Madame Claude, après avoir pris un fortifiant avec Jacou, rappelle ses filles.

     « Allez, mesdemoiselles, il est temps de manger maintenant ! » Et elles vont un étage plus haut, au restaurant où seuls les enfants de l’école et leur maître, accompagné de Chantal la botaniste, sont attablés. Apollinaire trouve ces créatures très belles. Des idées lui viennent, et il doit attendre un peu avant de se lever pour quitter la table, en parlant de plantes avec Chantal.

     Ils ont rendez-vous avec les soldats devant l’école, les soldats sont déjà prêts, en chausses, l’arc et le carquois en bandoulière, et ont des chausses pour les enfants, marcher dans la foret peut blesser les pieds !

     Ils partent ensemble vers la foret à l’entrée du village.

     A l’auberge, le forgeron Nicolas Lemas prend congé, et retourne à Naborum, Nous retournons sur le chantier de la fonderie, à la carrière. Je dis à Jean :

     « Viens avec moi, on va te trouver un hébergement !  Et je l’emmène à la Résidence, voir le concierge, Adrien Molle. 

     - Il te reste un appartement ?  demandé-je.

     - Oui ! il en reste un, le numéro dix-sept ! 

     - Très bien ce sera donc ton appartement, Jean. Tu prendras tes repas ici, avec Gabrielle et Axell. Cela ne pose pas de soucis, Adrien ? 

     - Aucun ! Bienvenue à la Résidence ! Viens, je te présente le personnel de la maison ! dit Adrien.

     Je lui dis de s’installer tranquillement,

     - Nous travaillerons ensemble demain ! Aujourd’hui, installe-toi ! » Et je retourne à la carrière.

L’incendie

 

     Arrivés au portail, Paul Spohr et Roland Martinet disent aux enfants d’attendre, ils appellent les gardes sur les chemins de guet, et disent :

     « Regardez au loin ! il y a beaucoup de fumée ! »

     Alors Joseph, le plus âgé des soldats décide d’aller voir, et avec Alix, ils s’envolent vers Naborum, vers la fumée.

     Ils reviennent précipitamment, en disant :

     « C’est la foret qui brûle ! si on laisse faire, le feu va arriver au village ! »

     Joseph prévient Jacou. Un incendie ! Que faire ?

     « Moi je sais ! dit Ariston.  On va porter des cuves d’eau et les vider sur le feu ! 

     - Bonne idée ! dit Jacou arrivant à l’instant. Prenons déjà celle de la Garderie il y a un muid d’eau ! » Et deux des soldats dégage la cuve de ses tuyaux, et la soulèvent sans difficulté pour la porter au-dessus des flammes.

     Les enfants rebroussent chemin, ils vont se promener dans la foret à l’Ouest, à l’intérieur du périmètre fortifié.

     Dans la forêt à l’Est, au sol, des gens essaient d’étouffer les flammes avec des branchages, mais le vent de l’Est s’est levé, rendant leurs tentatives inutiles.

     Trois des soldats, Alix, Armand et le Borgne, vont écarter ces gens, ce sont des enfants de Naborum, ébahis de voir arriver par les airs ces guerriers nus qui les arrêtent.

     « Reculez ! Encore ! Vous allez voir ! » dit Alix. 

     Et au-dessus du feu, Joseph renverse le muid d’eau, ce qui inonde une grande partie de l’incendie. Achille arrive, avec Hantz, chacun avec un muid pris à l’écurie, et les vident sur les flammes qui restent. En cinq minutes, l’incendie est maîtrisé !

     Jacou, qui a enfilé une tunique prise à la garderie, arrive chez les Naboriens.

     « Comment ce feu a-t-il commencé ? 

     - C’est notre faute ! dit un garçon, accompagné de deux fillettes, Tous les trois tout noirs de suie et quelques rougeurs de brûlures sur les bras.

     - On a voulu allumer un feu pour faire cuire des fèves, et le feu a pris à la prairie, puis à la forêt, on ne savait plus comment arrêter cela !

 Jacou comprend bien le caractère accidentel de la situation, il demande à Chantal de prendre une calèche chez Émile et de venir par le chemin chercher les trois enfants, afin de les soigner et les laver.

     « Comment vous appelez-vous ?  Demande Jacou

     - Je m’appelle Etienne Maigret, fils d’Aimé Maigret. 

     - Moi, c’est Jeanne Paulin, fille de Georges Paulin. 

     - Et moi Isabelle Nacht, fille de Hergott Nacht. 

     - Tu es le fils d’Aimé Maigret ! Je le connais, je vais le faire prévenir de ne pas s’inquiéter !

     - Et vous, vous habitez à Naborum ?

     - Oui, dans la caserne de police, nos papas sont policiers à la ville. 

     -Très bien, je vais prévenir vos parents, n’ayez aucune crainte, Chantal va venir et s’occuper de vous ! »

     Peu de temps après, Chantal est là, et emmène les enfants à Durandalem, à l’école des soldats.

     Jacou réunit les soldats à l’entrée du village.

     « Vous allez surveiller le lieu de l’incendie, avec ce vent il peut repartir. On va remplir un muid de l’écurie et le garder près du portail, en cas de besoin.

     Les autres cuves peuvent être remises en place.

     Moi, je vais faire un tour à Naborum. » et il vole à l’école, s’habille tel un bourgmestre, et vole vers Naborum, se posant discrètement juste avant l’entrée de la ville. Arrivé à la caserne, il voit Aimé Maigret, le chef de la police de Naborum qui lui raconte ce qui s’est passé :

     « A Naborum on a vu la fumée et on ne savait pas ce que c’était ! Alors deux gars sont allé voir, et m’ont raconté des choses incroyables !

     Des diables nus, dans les airs, portaient une grosse cuve d’eau, qu’ils ont vidé sur les flammes, puis une deuxième, et une troisième ! C’est de la diablerie ! m’ont-ils dit, apeurés par ce qu’ils ont vu !

     Mais te voyant arriver, je me doute que tes soldats volants y sont pour quelque chose ! dit -il en rigolant.

     - Oui ! dit Jacou, nous avons trouvé un bon moyen d’éteindre les incendies ! Nous allons mettre au point une brigade pour cela !

     Mais ma venue est aussi pour t’annoncer, à toi, à Georges Paulin et Hergott Nacht, que vos enfants sont à l’origine de ce feu, qui s’est propagé par accident. Ils ont bien essayé de l’éteindre, s’y sont brûlés, mais rien n’y fit. Heureusement, nos gardes veillaient et ont vu la fumée qui s’élevait, dès le début de l’incendie.

     Rassure-toi, les enfants vont bien, et sont pris en charge par mon assistante Chantal, qui soigne leurs brûlures.

     Je te propose de venir, toi, ton épouse, et les Paulin et les Nacht à Durandalem, vous êtes invités aux Thermes cet après-midi, et vous rentrerez avec vos enfants.

     - Pourquoi fais-tu cela Jacou ? Nos enfants ont commis une faute ! Et nous, leur parents, les avons laissé faire ! 

     - Grâce à eux, nous avons résolu un problème, celui de l’incendie ! Le destin a voulu que ce soient eux, mais ils ne sont pas responsables ! Le responsable, c’est le vent !

     Nous avons de grandes réserves d’eau, nous pouvons donc faire face. On n’y a pas pensé avant, le problème ne s’étant pas posé ! Mais grâce à vos enfants, nous savons maintenant éteindre un incendie !

     Prévient les autres, je viens avec vous à Durandalem. »

     Et peu de temps plus tard, une calèche traverse la forêt, avec les Maigret, les Paulin et les Nacht, accompagné d’un bourgmestre.

     Entre-temps, les filles de Falkenberg ont fini de manger, et elles repassent une dernière fois par les douches, puis s’habillent dans les vestiaires, et s’en vont à bord de leur calèche vers Falkenberg.

     Au portail Est, Roland Martinet veille.

     « Qui êtes-vous ? 

     - Jacou Artz !  dit Jacou en rigolant.

     - Oh pardon, je ne t’ai pas reconnu, habillé ! dit Roland en souriant quand il ouvre le portail.

     - Mais ils sont tout nus ! dit Hergott Nacht.

     - Oui Hergott, tout le monde est nu ici, c’est pour cela qu’on nous a relaté ces diables nus dans les airs, ce n’étaient pas des diables, mais les soldats de Durandalem !  lui dit Aimé. 

     - On s’y fait très bien, à la nudité, dit Edmée Maigret, sous les regards étonnés de Fabienne Paulin et Sylvie Nacht.

La calèche arrive aux Thermes, Jacou dit à Yves, de garde à l’entrée,

     - Ils sont mes invités ! 

     -Venez, déshabillez-vous aux vestiaires, et prenez une douche, voici des serviettes pour vous sécher.

     - Et après, on reste nue ? demande Sylvie Nacht.

     - Oui ! répond Edmée. Tu vas voir, on se sent bien, nue ! 

     Georges Paulin est un homme de trente cinq ans, brun, de six pieds, assez musclé, un pubis bien velu et deux jambes musclées.

     Fabienne Paulin est une femme brune de six pieds, elle a trente six ans, des jolis petits seins terminés par des petits tétons roses, une toison brune couvre son pubis.

     Hergott Nacht est un grand roux de quarante ans, six pieds six pouces, un poitrail bien développé, des abdominaux bien durs, et une toison rouge sur deux jambes bien musclées.

     Sylvie Nacht est rousse aussi, trente cinq ans, six pieds, une forte poitrine bien accrochée, avec des tétons longs et fermes, Sa toison rousse est taillée, elle a de belle cuisses entourant un beau postérieur, tout rond.

     Et ils arrivent devant le sauna, Aimé propose de commencer par-là, et ils s’engouffrent dans l’antre à la chaleur infernale.

     En sortant, ruisselant de sueur, ils se précipitent sous la douche pour se refroidir.

     Jacou les invite au coin des boissons pour se réhydrater.

     Chantal arrive avec les enfants. Tout propres, nus avec les avant-bras bandés.

     Etienne Maigret, treize ans, est penaud. Il se sent coupable de ce qui est arrivé, et a risqué la vie de ses copines !

     Jeanne Paulin a treize ans, brune, de cinq pieds cinq pouces, une toison commence à poindre sur son pubis.

     Georges est content de voir sa fille, souriante, nue, sans gêne, ses petits seins pointus en avant.

     Hergott est émerveillé par sa fille Isabelle, il ne l’avait pas vu nue depuis un bon bout de temps, et elle est devenue une femme ! Pense-t-il en voyant sa poitrine bien développée. Isabelle, treize ans, mesure six pieds. Rousse, elle a une belle poitrine, et une toison rousse déjà bien fournie.

     Les mamans serrent dans leurs bras leurs enfants qu’elles auraient pu perdre dans l’incendie.

« Nous sommes désolés, dit Etienne, je suis seul responsable, d’avoir entraîné les filles avec moi et fait le feu ! 

     - Ce n’est heureusement pas grave, vos brûlures sont superficielles, dans deux jours, il n’y paraîtra plus ! Je vais vous donner des bandes et de la cicatrisante pour refaire les bandages pendant deux jours. dit Chantal en souriant aux mamans.

     - Grace à vous, le village de Durandalem sait maintenant lutter contre les incendies !  dit Jacou.

     - Vous ne serez pas punis, vous n’avez pas commis de faute ! dit Aimé. Cependant vous avez commis une imprudence en faisant du feu dans un champ d’herbes sèches, avec du vent ! Vous auriez pu avoir des brûlures bien plus graves ! Je pense que vous retiendrez la leçon ! 

     - Oh ! Oui ! Répondent les enfants en chœur !

     - Messieurs, il est d’usage de se faire masser, après le sauna ! dit Jacou.  Nos masseuses vous attendent, mesdames ce sera votre tour après .

     Et tandis que les dames restent au coin boissons avec leurs enfants, les policiers vont chacun dans une des salles de massage.

     Sophie s’occupe d’Aimé, Justine de Georges et Pauline de Hergott.

     Couché sur le ventre, Aimé sent tous les nœuds dans son dos se défaire sous les massages de Sophie, qui s’occupe aussi des bras et des jambes, avant de lui dire de se retourner. Elle lui masse le poitrail, les flancs, le ventre, puis le bas ventre. Elle continue sur les jambes, puis les pieds, puis monte sur lui…

     Quelques temps plus tard, il prend une douche et sort de la salle, en y envoyant Edmée.

     Justine a le même mode opératoire avec Georges…Lui aussi a besoin d’une bonne douche, avant de sortir de la salle de massage, et y envoyer son épouse, Fabienne.

     Dans la troisième salle, Pauline s’occupe de Hergott, qui est aux anges quand elle s’occupe de son bas-ventre. Et une bonne douche le remet d’aplomb. Il sort et invite sa femme, Sylvie, à aller se faire masser.

     De retour au coin des boissons, les hommes disent à Jacou que ces masseuses savent y faire ! Jacou sourit, il connaît le savoir-faire des masseuses !

     Quand les femmes sortent, elles sont ravies, elles ont eu du plaisir à se faire masser, et apparemment, le savoir-faire des masseuses concerne aussi les femmes !

     « C’est vrai qu’on se sent bien, nue ! dit Sylvie Nacht. Et les masseuses savent y faire ! Merci beaucoup ! »

     Chantal a des tuniques pour les enfants, leurs habits sont vraiment irrécupérables, brûlés par endroits.

     Les Naboriens sortent des Thermes et reprennent la route de Naborum, non sans s’être habillé.

     « À cause de la police ! » dit Aimé et tout le monde éclate de rire.

     Jacou arrive à l’auberge, ou les soldats ont installé leur base de surveillance de l’incendie, je suis présent avec Axell, Gabrielle et Jean, qui nous a rejoint une fois installé. Il a un rendez-vous plus tard dans la soirée, avec Juliette Stone, qu’il a connue lors de l’anniversaire d’Ariston aux Thermes. 

     « Je l’ai invité à décorer mon appartement ! » dit-il avec fierté. C’est la première fois qu’il a un appartement !

     -  La construction de la fonderie avance bien ! demain, nous mettrons en place une trémie, un four, une soufflerie, une chaudière et un générateur de vapeur, Léon viendra nous aider. Et une crémaillère pour la remplir de minerais sera installée aussi, ainsi qu’une ventilation de la galerie.

     - Nous allons monter une brigade anti-incendie ! dit Jacou.

      Comme vous le savez, le feu a été maîtrisé, Mais la sécheresse de ces derniers jours nous commande d’être vigilants !

     - Ce sera le rôle des gardes à veiller sur les alentours du village, et signaler toute fumée suspecte !

     - Robert, tu vas installer des muids d’eau aux portes du village, qu’on conservera pleines, pour parer à toute éventualité ! Deux muids par porte seront bien ! Et tu féliciteras ta fille Ariston pour son idée géniale de lâcher des muids d’eau sur les flammes !

     Alvin arrive, avec Roger. Jacou dit à Roger :

     « Demain, tu iras à l’abbaye des Glandières, pour connaître la liste de leurs invités pour samedi. Tu me ramèneras cette liste. »

L’orage

 

     Un soldat, Achille, revient de son inspection des lieux de l’incendie.

     « Il n’y a plus de fumées, mais le vent a tourné ! il souffle de l’Ouest, et il est de plus en plus fort ! De gros nuages s’amoncellent à l’Ouest, je crois qu’on va se prendre une belle averse ! 

     A peine a-t-il prononcé ces mots qu’un grand coup de tonnerre retentit ! Dans le village, le vent soulève des tourbillons de sable on n’y voit guère à quelques pas.

     Surveillez quand-même les lieux, avec ce vent il pourrait reprendre, le feu ! » dit Achille.

     La température s’est considérablement rafraîchie, le vent qui souffle de plus en plus fort est froid, et bientôt, des trombes d’eau s’abattent sur le village. Il est dix huit heures, et il fait nuit, tellement les nuages sont noirs et abondants.

     Anatole allume les chandeliers dans la grande salle de l’école, Dans les Thermes, on a fermé toutes les portes et les fenêtres, Thomas Fergusson et Émile Lutz ont allumé les chandeliers au niveau du coin des boissons, ou tout le personnel s’est réuni.

     A la Garderie, comme à la Résidence, tout le monde s’est réuni à la cantine, ou des chandeliers ont été allumés.

     Les gardes relevés, Paul Spohr, Roland Martinet, Bernard Spohr, Georgette Fart et Benoît Spohr sont venus à pied, grelottant de froid, impossible de voler avec ces bourrasques !

     Child leur donne des serviettes et des tuniques pour qu’ils se réchauffent.

     Gaël sort un stock de capes et de tuniques, les soldats sont nus aussi, pour rejoindre l’école.

     Ils rentrent ensemble, les soldats, les gardes, Axell, Gabrielle et Jean, se protégeant sous une grande bâche, affrontant la pluie qui tombe à verse, et le vent d’Ouest, si violent qu’ils ont du mal à avancer ! Le chemin est boueux, ils ont les pieds dans l’eau, et se dépêchent d’arriver à l’abri !

     A l’école, Anatole a laissé le portail ouvert !

     L’orage est au-dessus du village. La foudre est tombée sur l’ancienne carrière, sans doute sur la trémie ! Les gardes du côté Sud signalent qu’il n’y a pas de dégâts apparents.

     La soirée se déroule ainsi, sous un orage persistant, stagnant au-dessus du village. Je suis chez Child, ma famille et Nadège sont avec moi, c’est l’essentiel !

     Je réfléchis à un véhicule qui pourrait nous emmener là où nous voulons, à l’abri ! Une sorte de Chariot, mais avec un système qui ferait tourner les roues, comme les monte-personnes. Cela nécessitera une chaudière à bord, pour faire de la vapeur, mais nous aurions du chauffage, par la même occasion ! Pour l’hiver ce serait bien !

     La pluie ne faiblit pas, au portail Est, les gardes signalent que la mare de décantation déborde, et que le pré derrière chez Émile est inondé. L’eau entoure presque complétement la Garderie.

     Elvire Koch arrive, les habits en lambeaux, les bras en sang :

     « On est inondé, Alvin ! Il y a de l’eau dans l’abattoir ! 

     - Mais que t’est-il arrivé ? S’inquiète Alvin.

     -  J’ai voulu venir te prévenir, le vent s’est engouffré dans ma cape que j’avais nouée à la taille, et m’a traînée dans les cailloux au bord du chemin ! dit-elle gémissante. Jacou aussitôt la prend en charge, et lui soigne ses coupures aux bras, il y a toujours de quoi soigner les blessures dans l’échoppe de Child. Child lui sert un bon potage chaud, et bientôt Elvire est réconfortée ! Jacou lui dit qu’elle a le pouvoir d’appeler à distance !

     « C’est donc vrai ! Je n’y pensais pas dans la précipitation, je ne m’en suis jamais servi ! »

     Les gardes à la porte Ouest me signalent que la roue à aube de la cascade s’est mise en travers, et ne tourne plus ! Et les gardes de la muraille Nord signalent que la grande réserve d’eau déborde malgré tout.

     Jacou se renseigne sur l’état des bâtiments et des maisons des villageois.

     Anatole dit qu’à l’école tout va bien, les soldats sont bien arrivés et qu’ils sont au sauna avec les gardes pour se réchauffer. La chaudière consomme beaucoup, le tirage est important à cause du vent.

     Adrien, à la Résidence, dit qu’il n’y a pas de problème, les mineurs sont rentrés, et tout le monde est au chaud dans la cantine. On va bientôt manger.

     Florent Molle, à la Garderie, dit que pour l’instant, ils sont encore au sec, mais que peut-être devront-ils se réfugier dans les écuries, plus haut dans la colline.

     Thomas Fergusson, aux Thermes, dit :

     « Tout va bien, tout le personnel est en bas, au coin des boissons, les techniciens inaugurent le chauffage, cela fonctionne, de l’air chaud nous rechauffe bien !

     Émile signale qu’avec Adèle, il ont rejoint Nestor et Hantz dans leurs appartements, la ferme a les pieds dans l’eau !

     P’tit Louis appelle au secours ! Le moulin est cassé, de l’eau s’engouffre dans sa maison, ils sont coincés dans le moulin !

     « Il faut aller chercher les Muller ! ils sont coincés dans le moulin !  dit Jacou.

Child amène des cordes, il dit :

     - Que chacun s’attache, ainsi on pourra mieux résister ! Allez ! On y va ! » Et Child, Alvin, Roger et moi partons dans la tempête secourir les infortunés meuniers ! Nous arrivons au moulin, la roue est tombée, Child dit à P’tit Louis de prendre une corde et d’attacher Isabeau, Jeanne et Gérôme ensemble, et lui et Berthe à une autre, nous les tirerons. Le sauvetage se passe bien, nous sommes tous trempés jusqu’aux os !

     Child dit à Joël d’ouvrir les douches pour réchauffer la famille, et avec Gaël, ils s’activent pour faire un bon feu de cheminée dans les douches. Heureusement, le bois est stocké au sec !

     Nous arrivons aux douches, vite nous enlevons nos tuniques trempées, et nous nous séchons vigoureusement, les uns les autres, près du feu.

     Berthe, celle de Child, arrive avec des boissons chaudes et de l’alcool pour nous réchauffer.

     Le Fernand nous signale qu’il a récupéré les bigotes et le curé chez lui. Tout va bien ils sont au chaud !

     Les Stein nous signale qu’ils sont chez les Kaas. Mais ils ont froid ils ont été inondés, et l’eau monte encore, ils vont bientôt devoir partir !

     Child, organise à nouveau un convoi de sauvetage ! Il demande aux Stein de s’attacher ensembles, on vient les chercher. Bientôt, les Kaas, tous les Stein, les deux hommes, les deux femmes, et les trois enfants sont au sec dans les douches.

     Les Hune signalent que chez eux, ça va, le niveau d’eau est bien en dessous de leur maison.

     Les Frisch signalent que les Hair et les Pépin sont avec eux, et que tout va bien.

     Il est vingt heures. Les gardes de nuit ont pris le relais, bien équipés, les gardes de jour côté Ouest, Paul Frisch et Stéphane Spohr sont allé directement à la Résidence, les autres, Jacques Martin, André Martinet, Helga Wilkinson, Pierre Spohr, Gretel Wilkinson, Albert Fart, Joseph Spohr et Denis Martinet arrivent à l’auberge trempés et transis de froid.

     « Allez aux douches ! Il y a un bon feu ! » dit Child. Et ils s’y rendent, et prennent déjà une douche bien chaude, se frottant mutuellement le dos pour plus de chaleur, puis en se séchant avec les serviettes. Les voilà réchauffés ! Un bon coup de gnole leur redonne des couleurs !

     « Quel temps ! dit Helga. On se croirait dans mon pays ! »

     Dans l’auberge, les tables sont dressées pour que chacun puisse manger. Dehors, il pleut toujours, mais le vent s’est calmé.

     Rarement, de mémoire de villageois il y a eu autant d’eau !

     Au loin, on entend l’orage qui s’éloigne… Les gardes de nuit signalent de grosses volutes de fumées sur toute la forêt, à l’Est et au Nord ! Jacou leur répond que c’est de la vapeur d’eau, le sol étant chaud avant la pluie, mais c’est bien qu’ils restent vigilants !

     La pluie a cessé ! Le niveau baisse rapidement, Émile dit que sa maison est à nouveau hors eau, mais tout est mouillé !

     Child propose à P’tit Louis et sa famille de dormir ici, ainsi que les Stein et les Kaas !

     Je suppose que ma maison aussi est inondée. Jacou me propose de venir dormir à l’école, il y a de la place ! Nous acceptons, et partons vers l’école dans le chemin boueux. Les gardes nous accompagnent ils rentrent chez eux, en face, à la Résidence.

     Dans la cantine de la Résidence, les gens mangent, boivent, certains s’essaient au chant avec Apollinaire, Jean Schuss est avec Juliette Stone, et sa sœur Emilie. Jean aurait préféré que Juliette soit seule, mais il va faire avec ! Elles ne seront pas trop de deux pour décorer son appartement. Après avoir mangé, ils montent dans son appartement.

 

     Les sœurs quittent Jean pour retourner dans leur appartement aux Thermes, demain, elles se lèvent tôt !

     Le chemin entre les deux bâtiments est pavé, heureusement, le reste est bien boueux.

 

Le nettoyage du village

 

                                 La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Georgette Fart, Roland Martinet

                                  2 : Paul Spohr, Benoît Spohr, Gretel Wilkinson

                                  3 : Jacques Martin, André Martinet

                                  4 : Bernard Spohr, Stéphane Spohr, Helga Wilkinson

                                  5 : Pierre Spohr, Denis Martinet,

                                  6 : Albert Fart, Paul Frisch, Joseph Spohr

 

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  • Est : Abel Hahn Nissa Levy, Nathalie Rich,  
  • Ouest : Elysa Lévy, Pacôme Maigret, Agnès Poly

A deux heures :             

  • Est : Gabriel Holz Alain Hahn, Valérie Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Natacha Rich Michèle Holz,

 

     Ce matin, Gretel Wilkinson s’est réveillé avec un gros mal de gorge. Elle demande à voir Jacou, et se rend à l’école. Elle ne prend la garde qu’à dix heures. Jacou, par mesure de précaution, fait distribuer une potion contre le mal de gorge à tous les gardes, bien que celui de Gretel n’ait pas l’air contagieux, ce n’est qu’une bronchite, un refroidissement. Nous avons, Esther, Ariston, Benami, Nadège et moi, fini de déjeuner, nous allons constater les dégâts, cela va être une rude journée de réparations et de nettoyage !

     Déjà, à la grande forge, la roue est cassée ! J’envoie Esther et les enfants voir l’état de notre maison, et appelle Michel à la rescousse. Jean nous rejoint. A nous trois, nous sortons la roue de la cascade, je dois la renforcer par un cerclage, et renforcer l’axe, mais cela va l’alourdir et je vais perdre de l’énergie ! Si je creuse un peu le fond, je pourrai descendre l’axe de la roue, et la hauteur supplémentaire compensera cette perte d’énergie !

     Esther me dit que les dégâts sont minimes, quelques centimètres d’eau sont monté dans la forge, rien dans l’habitation, mais maintenant toute l’eau est partie.

     Je demande donc à Ariston d’allumer le feu de la forge, elle sait le faire, m’ayant déjà vu mainte fois le faire.

     Je demande aux Stein s’ils seraient disponibles, une fois qu’ils auront nettoyé chez eux.

     Ils me répondent que ça va, tout est parti il n’y a pas de dégâts, il faut que ça sèche, ils ont allumé la chaudière pour avoir de la chaleur.

     Ils peuvent venir creuser le trou sous la cascade !

     Courageusement, l’eau est froide, et ne peut être arrêtée pour l’instant, ils traversent et se retrouvent derrière la chute, là ils peuvent creuser sans avoir l’eau sur eux, mais ils sont quand-même bien mouillés en creusant !

     J’ai allumé le feu de la forge, pour les réchauffer quand ils sortiront !

     C’est plus facile qu’ils le pensaient, la dalle rocheuse ne fait qu’un pouce d’épaisseur, en dessous c’est de l’argile, ils arrivent rapidement à creuser deux pieds sous la cascade. Il faut aussi creuser le lit du ruisseau, sinon la roue va baigner dans l’eau et freiner.

     Jacou arrive, et dit :

     « Oui, le ruisseau, il faut l’élargir, et creuser plus profondément son lit. Et tout le long de son parcours, jusqu’après le bac de décantation à l’entrée du village !

     Celui qui descend par chez Michel aussi doit être creusé et élargi, la roue du moulin de P’tit Louis a cédé sous la pression de l’eau.

     C’est un travail colossal, mais il faut s’y atteler ! Les mineurs vont vous aider, ce sera rapide ! »

     Pierrot et Claude sont rassurés, si les mineurs creusent aussi, ce sera vite fait !

     Le trou pour la roue est fini.

     Et voilà les mineurs qui arrivent avec leurs pics et leurs pioches. Huit des dix mineurs creusent, le neuvième, Eddy Thill, avec son épaule fracturée, ne peut pas creuser. Il s’occupe de les ravitailler, en boissons et nourriture, le dixième, Axell, est avec Gabrielle à la fonderie, pour nettoyer les dégâts de la foudre, qui a quand-même tordu quelques tôles.

     Bientôt le ruisseau plus profond est derrière les Thermes. Les mineurs creusent un nouveau lit, plus profond, à côté de l’ancien, ce qui leur permet de travailler au sec !

     Avec Michel et Jean nous reparons la roue de la cascade, je forge un cerclage qui fera le tour de la roue. Et bientôt, nous pouvons mettre la roue en place, sous la cascade. Bien trempés, gelés par cette eau glaciale, nous fixons la roue, qui tourne impeccable, plus vite qu’avant !  Nous allons près du foyer nous réchauffer et sécher, nous frottons nos corps avec des serviettes chaudes, et enfin, je peux raccorder le bras d’énergie sur la roue, qui entraîne tous les mécanismes, le soufflet, la scie à tronc et la crémaillère d’alimentation de la citerne en haut de la colline Nord.

     Helga Wilkinson, de garde aux mur Nord, me dit que ce n’est pas la peine, la crémaillère, la cuve d’eau est pleine, et déborde. Je la remercie, et désolidarise le bras qui actionne la crémaillère.

     Nous descendons alors au moulin constater que sa roue aussi a besoin d’être renforcée !

     Cet après-midi, les mineurs en seront au niveau du moulin pour le creusement du ruisseau, on pourra installer une roue plus grande, le moulin aura plus de puissance ! P’tit Louis, pour l’heure, nettoie sa maison, avec Isabeau, jeanne et Gérôme, Berthe ronchonne dans son coin.

     « Ben oui ! moi, je n’ai plus de machine pour laver toutes les affaires pleines de boue ! dit-elle, en colère !  Et ça vous fait rire, vous autres ! » Nous voyant sourire de la voir ainsi. Nous détallons sans mot dire, préparer le matériel, pour réparer la roue.

     Le ruisseau a pris son cours normal, il est bien boueux, mais bientôt, dans son nouveau lit, il sera à nouveau limpide !

     Chacun s’affaire à nettoyer les dégâts des eaux. Le Fernand, avec Yvonne et les trois commis, nettoient les maisons des bigotes et du curé, qui ont été inondées. La chapelle aussi a pris l’eau.

     Clovis est venu prêter main forte à Alvin Koch aidé par Elvire et Roger, pour nettoyer son abattoir. Puis, Roger passe chez Émile pour prendre un cheval. Il doit se rendre à l’abbaye des Glandières ce matin.

     Chez Émile, avec Adèle, Nestor et Hantz, l’habitation est nettoyée, tout est à nouveau propre.

     Aux Thermes, la classe des enfants a repris, les enfants arrivent les uns après les autres, une fois leurs maisons nettoyées ! Apollinaire leur explique ce qui s’est passé hier soir, le temps, le climat, l’orage…

     Il est l’heure de passer à table !

     « Cet après-midi, nous irons voir les chevaux d’Émile !  dit Apollinaire. - Ouaiiis ! » répondent les enfants.

     Le soleil est revenu depuis ce matin, il fait à nouveau bien chaud, Chantal a préparé une mixture qu’il faut vaporiser pour éviter les moustiques, qui ne vont pas tarder à proliférer avec toutes les poches d’eaux stagnantes un peu partout. Elles sont à disposition des villageois à l’auberge.

Chez Child

 

     Chez P’tit Louis, le ruisseau est maintenant bien profond, j’ai installé la roue sur une crémaillère, mue par deux flotteurs, ce qui permet d’ajuster automatiquement la hauteur de la roue suivant le niveau d’eau. Cela garantira un entraînement constant de la roue. P’tit Louis est épaté par mon ingéniosité ! La roue tourne régulièrement, plus vite qu’avant, le moulin est à nouveau en fonction, et Berthe est ravie ! Sa machine tourne on ne peut mieux !

     Nous nous rendons donc à la carrière, ou les tourtereaux Axell et Gabrielle travaillent à construire leur fonderie.

     Je mets en place la chaudière, le foyer, les générateurs de vapeur, la cuve d’eau, le système d’entraînement de la turbine de ventilation de la galerie de mine… Jean est épaté de tout ce qu’il apprend, et retient bien toutes les méthodes et astuces ! Ce sera un bon forgeron !

     Axell me demande si c’est possible de construire une maison ici, dans la carrière.

     Je lui dit :

     « Oui, pas de problème, le terrain appartient à Joseph Stein, et au Borgne qui est son héritier, mais je pense que tu peux lui acheter ce terrain pour construire. tu n’as qu’à faire les plans. 

     - Ils sont faits ! Avec Gabrielle, nous voulons ceci !  et il me montre son plan, où quatre habitations se jouxtent.

     - Mais pourquoi quatre ? demandé-je.

     - Pour recevoir des amis, et si cela s’expanse, pour loger des futurs fondeurs ! 

     - Vous voyez loin, les jeunes ! C’est bien ! Je vais soumettre cela à Jacou tout à l’heure, on se voit à l’auberge.  Mais il faudra des pierres ! »

     Nous terminons nos installations, Nous empruntons du charbon dans la réserve de Michel, et bientôt la chaudière est en fonction. Le générateur de vapeur fonctionne, et la turbine commence à tourner. Tout cela est de bon augure !

     Nous allumons le foyer, pour essayer de faire fondre le minerai. Au bout d’un moment, un liquide jaune coule dans un moule !

     « Nous avons réussi ! » crient Axell et Gabrielle, qui s’embrassent, heureux.

     En fin d’après-midi, la fonderie est en marche ! Axell réfléchit au moyen de rendre cela plus automatique, et me fait part de ses réflexions.

     « On pourrait avoir un tapis qui sortirait le minerai une fois fondu, vers le tas de scories, ce pourraient être des caisses d’aciers sur une crémaillère actionné comme la turbine ! Le remplissage de la trémie pourrait se faire d’une façon similaire ! 

     - Excellente idée ! On va mettre ça au point !

     Mais pour l’heure, allons boire un canon ! »

     Et nous descendons, Axell, Gabrielle, Jean, Michel et moi, Gabrielle emporte avec elle le premier lingot de la fonderie !

     Les mineurs aussi viennent d’arriver, ils demandent à Joël s’ils peuvent prendre une douche il ont passé la journée à traîner dans le ruisseau, disent-ils en rigolant. Joël consent, le nouveau ruisseau était nécessaire !

     « Et vous en êtes où ?  demande Child.

     - Nous avons terminé ! dit Pierrot Stein. Les deux ruisseaux, jusqu’après le portail ! Les mineurs sont des surhommes ! »

     Gabrielle attend le retour des mineurs pour faire une annonce. Jacou arrive quand les mineurs reviennent de la douche.

     Je parle à Jacou du projet de maison de Gabrielle et Axell, il est tout à fait pour, je peux leur dire !

     Et par la pensée, j’annonce cela à Gabrielle, qui crie de joie ! tout le monde se demande quelle est cette excitée qui crie comme cela !

     Elle prend la parole : 

     « Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas, je suis Gabrielle Krier, la fille du médecin de Naborum. J’ai fait une formation de forgeron chez le forgeron de Naborum, Lemas, et peaufiné chez Robert, et maintenant, je suis amoureuse d’Axell Wilkinson, le mineur. A nous deux, nous avons monté le projet de construire une fonderie pour le minerai que les mineurs extraient. Dans la vielle carrière ou une galerie de la mine débouche.

     Avec l’aide de Robert, de Michel, et de Jean, nous l’avons construit !

     Et voici le premier lingot d’or de notre fonderie ! » Elle essaie de le tenir à bout de bras, mais il fait bien soixante livres, elle a du mal ! Axell vient à la rescousse ! Et à eux deux, ils soulèvent la pièce d’or avec fierté.

      « Combien ça vaut ?  demande Pierre Spohr, qui a fini son tour de garde avec Denis Martinet, Albert Fart, Paul Frisch et Joseph Spohr, lesquels boivent un coup tranquillement.

     - Au bas mot dix mille deniers ! dit Raoul Frisch qui arrive à l’instant.

     - Tant que ça ! Tu es sûr ? demande Paul Frisch.

     - A peu près ! Il y a bien une pinte et demie ! 

     - Nous l’offrons au village, qui nous accueille ! dit Axell.

     - Nous allons construire notre maison a côté de la carrière ! dit Gabrielle.

      Et, se tournant vers Axell qui n’est pas encore au courant,

     Nous allons nous marier ! »  Axell est stupéfait ! Il n’osait pas lui demander ! Voilà qui est heureux ! Il prend Gabrielle dans ses bras, et ils s’embrassent longuement, sous les applaudissements de l’assemblée.

     Jacou demande à Roger s’il a pu obtenir la liste, il lui répond que oui, et lui la donne.

     Jacou alors lui demande d’aller chercher l’abbé Paul, il est concerné !

     Une fois le curé à l’auberge Jacou dit :

     « Nous commençons à préparer la fête de samedi.

     Voici la liste des blancs-seings délivrés par l’abbaye des Glandières, par ordre de l’Archevêque d’Oche, transmis par l’évêque de Mettis pour la cérémonie d’accueil.

     Elle se fera au niveau du restaurant des Thermes qui sera aménagé pour cela.

     Paul tu devras accueillir les ecclésiastiques et organiser la messe de bénédiction des soldats du roi dimanche matin, qui aura lieu au même endroit.

     Sont invités officiels :

     L’Archevêque d’Oche, l’Evêque de Mettis, l’Archiprêtre des Glandières, l’abbé de Naborum, l’abbé de Laudrefang, l’abbé de Falkenberg, l’abbé de Hombourg, et l’abbé de Tenquin.

     Les bourgmestres de Naborum, Laudrefang, Falkenberg, Hombourg, Tenquin. Ainsi que leurs épouse, et quelques notables de leurs bourgs.

     Les familles des soldats.

     Apollinaire, tu auras avec toi des bardes, deux de Tenquin, quatre de Falkenberg, un de Naborum, et un chœur d’hommes de Hombourg. Charles devra être accueilli en musique ! ceux de Falkenberg sont trompettes.

     Roger, tu vas prévenir tout ce monde ! Je te donnerai une liste. Tu commenceras dès demain, par Tenquin, tu commanderas aussi deux charrettes de pierres là-bas.

 

La fonderie

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Paul Spohr, Gretel Wilkinson,

                                  2 : Jacques Martin, Paul Frisch, André Martinet,

                                  3 : Bernard Spohr, Helga Wilkinson,

                                  4 : Pierre Spohr, Benoît Spohr, Denis Martinet,

                                  5 : Albert Fart, Joseph Spohr,

                                  6 : Georgette Fart, Stéphane Spohr, Roland Martinet,

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  • Est : Gabriel Holz Alain Hahn, Valérie Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Natacha Rich Michèle Holz,

Adeux heures :             

  • Est : Abel Hahn Nissa Levy, Nathalie Rich,  
  • Ouest : Elysa Lévy, Pacôme Maigret, Agnès Poly

 

     Roger a pris un cheval chez Émile, et est parti faire sa tournée d’invitations.

     Axell, dès l’aube, a allumé la chaudière et le générateur de vapeur, afin d’actionner la turbine.

     Les mineurs sont retournés dans la galerie. Ils apprécient cette arrivée d’air frais que la turbine, installée à la carrière, envoie !

     La veine d’or descend dans les entrailles de la colline, vers l’Est, bien au-delà de la limite du territoire de Durandalem. Peu à peu elle s’amenuise, et d’autres minerais, contenant du plomb, font leur apparition. Vers le Sud, au-delà du puits d’aérage, le filon est presque vertical, et les mineurs doivent installer des étages pour exploiter la veine. Un peu plus bas, une autre veine repart vers l’Ouest, ils devraient pouvoir y accéder par l’entrée de l’enclave, ils vont creuser par là.

     Avec une entrée à l’Ouest, par l’enclave, une entrée à l’Est, par la carrière, et un puits d’aérage au Sud, la mine est maintenant bien ventilée.

     La fonderie est en marche, des blocs de deux pintes d’or sont coulés et posés les uns sur les autres, chacun pèse quatre-vingts livres !

     Gabrielle se dit qu’on pourrait faire des briques de construction, avec tout cet or !

     Axell lui répond qu’il a une mission, fabriquer des tablettes de deux livres-or en quantité, pour les remettre au roi quand il viendra.

     Je dois encore fournir le creuset pour refondre l’or afin de le mouler dans les récipients contenant deux livres-or. En volume, cela ne fait même pas un canon ! Je l’installe cet après-midi.

 

     Le creuset est en place, le foyer est en route, les blocs d’or fondent et coulent dans les moules de deux livres-or.

     A la fin de la journée, plus de cent tablettes Sont déjà coulées.

     Les mineurs ont percé la galerie Ouest qui rejoint la veine inferieure.

     Roger est revenu de Tenquin, il dit que les pierres arriveront demain matin ! C’est du rapide !

 

La maison de la fonderie

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

Aujourd’hui, ce sont 1 : Roland Martinet, Georgette Fart

                                  2 : Joseph Spohr, Paul Spohr, Stéphane Spohr,

                                  3 : Denis Martinet, Pierre Spohr

                                  4 : Helga Wilkinson, Bernard Spohr, Paul Frisch,

                                  5 : André Martinet, Jacques Martin

                                  6 : Gretel Wilkinson, Albert Fart, Benoit Spohr

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  • Est : Abel Hahn Nissa Levy, Nathalie Rich,  
  • Ouest : Elysa Lévy, Pacôme Maigret, Agnès Poly

A deux heures :             

  • Est : Gabriel Holz Alain Hahn, Valérie Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Natacha Rich Michèle Holz,

 

     Dès l’aube, les cantonniers se sont mis au travail à la carrière. D’après les plans dessinés par Axell et Gabrielle, ils creusent les fondations de cette grande habitation, qui fera quand même cent pieds sur trente, sur deux niveaux. De quoi faire quatre beaux appartements, et une grande écurie pour loger une dizaine de chevaux !

     Le mur arrière de la bâtisse sera la paroi rocheuse de la carrière. Cela économisera près de deux mille pieds carrés de pierres !

     Il est bien dix heures quand deux grandes charrettes arrivent au portail Est. Georgette Fart reconnaît les frères Gotsch venant de Tenquin avec les pierres commandées pour Axell.

     « Je vous ouvre. Prenez le chemin à gauche qui monte à la carrière ! »

     Et les charrettes gravissent la colline, pour arriver sur les lieux.

     Axell et Gabrielle ont vite fait de les décharger, grâce à leurs pouvoirs. Les frères Gotsch alors vont prendre une douche et quelques canons à l’auberge, « Comme d’habitude ! » disent-ils.

     Les cantonniers commencent à ériger les murs, les maçons de Mettis leur ont donné pleins d’astuces, et de savoir-faire, notamment concernant le mortier à base d’argile et de scories de charbon, qui est un très bon ciment. Bientôt les mineurs interviennent pour les linteaux au-dessus des fenêtres et des portes, et pour poser dans la foulée le plancher de l’étage, et l’escalier d’accès extérieur.

     A midi, l’étage est déjà bien avancé, ce soir le toit sera posé !

     Je suis passé poser quelques tuyaux, la chaudière pour l’habitation va arriver, ainsi que les cuves, pour la réserve d’eau et l’eau chaude, avec aussi un générateur de vapeur assez conséquent, pour deux chambres froides, deux lave-linge, et deux lave-vaisselle, mais aussi pour une crémaillère pour amener l’eau dans la cuve depuis le ruisseau derrière chez Michel.

     Le soir, nous nous retrouvons chez Child à commenter la vitesse de construction dont nous sommes maintenant capables !

     « D’ici samedi, nous aurons quitté la Résidence !  dit Axell, tout excité d’avoir sa propre maison !

      Et mes sœurs auront chacune leur appartement ! »

 

Les préparatifs

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

Aujourd’hui, ce sont 1 : Jacques Martin, Albert Fart,

                                  2 : Paul Spohr, Roland Martinet, Benoit Spohr,

                                  3 : Bernard Spohr, Pierre Spohr

                                  4 : André Martinet, Joseph Spohr, Helga Wilkinson

                                  5 :  Paul Frisch, Georgette Fart

                                  6 : Denis Martinet, Stéphane Spohr, Gretel Wilkinson

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  •  Est : Valérie Maigret, Michèle Holz, Alain Hahn,
  • Ouest : Gabriel Holz, Alexandre Dumas, Natacha Rich,

A deux heures :

  • Est : Nissa Levy, Agnès Poly, Nathalie Rich, 
  • Ouest : Elysa Lévy, Abel Hahn, Pacôme Maigret

 

 

     Tout le monde est sur le pied de guerre !

     Alvin s’est fait livrer des quartiers de viandes, il en a rempli sa chambre froide ! Il a découpé des viandes pour l’auberge, la Résidence, la Garderie, mais surtout pour les Thermes, vu le nombre probable de gens à restaurer ! le boucher de Naborum, Damien Fleich, est venu en renfort avec Angel.

     Les gardes au portail Est sont affairés aujourd’hui ! une charrette de charbon arrive, conduite par Pierre, qui demande où le livrer. Pierre Spohr lui dit d’aller à la carrière, le chemin qui monte à gauche, après la forge de Robert.

     Une autre charrette vient de Mettis, remplie de caisses de boissons diverses, qu’il faut livrer aux Thermes et à l’auberge.

     Des sacs de blé, et de farine, arrivent au portail Ouest, Georgette lui indique le chemin du moulin.

     Richard Schaff est venu avec Carole, qui donne un coup de main à Clothilde, il a ramené sa rôtissoire chez Clovis, je trouve un système pour la brancher sur l’axe du générateur de vapeur, et cela tourne tout seul ! Richard et Clovis sont contents, ils peuvent enchaîner les poulets rôtis !

     Roger Capes est chez le Fernand. Il a ramené une pleine charrette de légumes de toutes sortes, et des fruits qu’il a trouvé sur les marchés de Mettis. Dans le champ, les commis travaillent à cueillir tout ce qui est mangeable !

     Une grande charrette de foin arrive chez Émile. Il devra gérer des dizaines de chevaux ! Les gardes de nuit lui apporteront une aide précieuse pour cela !

     Dans les Thermes, les deux concierges, Thomas Fergusson et Émile Lutz, aidés par Anatole et Adrien Molle agencent l’étage ou auront lieux les cérémonies !

     Le trône, ou le roi s’assoira est en place. Sculpté dans du bois noble, par Marianne et Mariette, expertes en la matière, il est magnifique ! les tentures cousues par les buandières Josiane et Josette sont splendides !

     Au rez-de-chaussée, de grandes tables sont dressées devant le coin des boissons pour attabler la centaine de soldats du roi.

     Au restaurant, à l’étage, les invités et les notables mangeront avec son altesse.

     Les infrastructures des Thermes seront fermées, réservées à Charles et sa suite.

     La cantine de la Résidence servira de salle pour nourrir tous les intervenants qui se relaieront aux services.

     Dans le pré, en face des thermes, les bûcherons construisent une tribune, ou le roi prendra place pour assister aux festivités ! il y aura des joutes équestres, des combats à l’épée, un concours de tir à l’arc…

     A l’école des enfants, Apo a appris une chanson aux enfants, ils la chanteront au roi !

 

 

La venue du roi Charles

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Paul Frisch, Stéphane Spohr

                                  2 : Jacques Martin, André Martinet, Helga Wilkinson

                                  3 : Pierre Spohr, Gretel Wilkinson

                                  4 :  Albert Fart, Joseph Spohr, Denis Martinet,

                                  5 : Paul Spohr, Roland Martinet

                                  6 : Bernard Spohr, Georgette Fart, Benoit Spohr

 

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  •  Est : Gabriel Holz Alain Hahn, Valérie Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Natacha Rich Michèle Holz,

A deux heures :

  • Est : Abel Hahn Nissa Levy, Nathalie Rich,  
  • Ouest : Elysa Lévy, Pacôme Maigret, Agnès Poly

 

     Liste des invités pour la venue du roi :

Les parents des soldats :

 

     Alix : Guillaume Holz, bûcheron, de Tenquin.

     Xavier : Jean-Louis Stamm, aubergiste, de Laudrefang.

              Marie Stamm, épouse de Jean-Louis.

     Charles : Vivien Kauf, commerçant, de Naborum.

     Achille : Émile Gouvy, forgeron, de Hombourg.

     Armand : Roger Capes, maraîcher, de Tenquin.

     Le Borgne : Fernand Bauer, de Durandalem.

     François : Fernand Bauer, de Durandalem.

     Gabin : Damien Fleich, boucher, de Naborum.

     Hugues : Richard Schaff, éleveur de bétail. De Naborum.

               Carole Stamm, épouse de Richard

               Nadège Stamm, sœur de Hugues.

     Joseph : Louis Brett, ébéniste, de Laudrefang.

 

Les ecclésiastiques

 

     L’archevêque d’Oche, Pierre d’Estaque

     l’Evêque de Mettis, Denis Le Bon

     l’archiprêtre des Glandières, Simon de Beauvoir 

     l’abbé des Glandières, Jean Christian

     l’abbé de Naborum, Cyrille Jacques 

     l’abbé de Laudrefang, Thomas Drill 

     l’abbé de Falkenberg, Jacques Kirsch

     l’abbé de Hombourg, Georges Cluser

     l’abbé de Tenquin, Benoit Bern

 

Les bourgmestres de Naborum, Laudrefang, Falkenberg, Hombourg, Tenquin. Ainsi que leurs épouse, et quelques notables de leurs bourgs.

 

Naborum : dix neuf personnes

       Serge Lemas : Bourgmestre de Naborum. Annette Lemas : épouse de Serge. Sophie Lemas, Alban Lemas, Audrey Lemas : les enfants.  Emanuel Frisch : Banquier. Paulette Munch : Compagne d’Emanuel Frisch. Marc Martin : Orfèvre. Joëlle Martin : épouse de Marc. Aimé Maigret : Chef de la police de Naborum. Edmée Maigret : épouse de Aimé Maigret. Esther Maigret, Etienne Maigret : les enfants. Benoit Krier : Médecin de Naborum. Simone Sinior : compagne de Benoit Krier. Nicolas Lemas : forgeron. Georges Clounet : forgeron. Jean Schuss : apprenti forgeron. Cyrille Jacques : Abbé de Naborum. 

 

Laudrefang : huit personnes

       Ernest Dor : Bourgmestre de Laudrefang. Annie Dor : épouse d’Ernest Dor. Josette Dor, Louis Dor : les enfants. Ingrid Leskigson : serveuse de l’auberge Stamm. Leon Iser : forgeron. Juliette Greco : compagne de Léon Iser. Thomas Drill : Abbé de Laudrefang

 

Falkenberg : dix huit personnes

      Simon Lang : Maître orfèvre, Bourgmestre. Elodie Lang : épouse du bourgmestre Simon Lang. Albert Feuer : forgeron. Norbert Feuer : forgeron. Jérémy May : apprenti forgeron. Jules Ferry : ébéniste. Joseph Nau : ébéniste. Paul Priest : maçon. Pierre Kirsch : maçon. Henri Wurst : Propriétaire terrien. Joseph Pax : Hôtelier. Adrienne Pax : épouse de l’hôtelier Joseph Pax. Madame Claude : tenancière de la Maison des filles. Jean Claudel : Fermier. Bernard Palis : Marchand. Guy d’Ecart : Aubergiste. Jacques Kirsch : Abbé de Falkenberg.

 

Hombourg : onze personnes

      Sylvain Rausch : bourgmestre de Hombourg. Marie-Louise Rausch : épouse de Sylvain Rausch. Théo Gouvy :  médecin. Ernest Bige : Compagnon de Paulette Goh. Paulette Goh : compagne de Ernest Bige. Ernest Gouvy : cousin d’Achille Gouvy. Anémone Kieffer : copine de Ernest Gouvy. Hector Gouvy : cousin d’Achille Gouvy. Anne Schulz : copine de Hector Gouvy. Georges Cluser : abbé de Hombourg,

 

Tenquin : seize personnes

      Georges Tramp : Bourgmestre de Tenquin. Myriam Tramp : épouse de Georges Tramp. Gilbert Gotsch : livreur de pierres. Martine Gotsch : épouse de Gilbert Gotsch. Robert Gotsch : livreur de pierres. Martha Gotsch : épouse de Robert Gotsch. Roger Burn : Tailleur de pierres. Paulette Burn : épouse de Roger Burn. Aimé Burn : Tailleur de pierres. Julie Lasko : compagne de Aimé Burn. Nicolas Déreck : Tailleur de pierres. Régine Déreck : épouse de Nicolas Déreck. Maurice Alanis : Tailleur de pierres. Anne Rica : Compagne de Maurice Alanis. Nicéphore Déreck :  forgeron. Benoit Bern : abbé de Tenquin.

 

     Les bardes arrivent comme demandés le matin, deux de Tenquin, quatre de Falkenberg, un de Naborum, et un chœur d’hommes de Hombourg. Charles devra être accueilli en musique ! ceux de Falkenberg sont trompettes.

     Apollinaire les accueillent, et ils vont de ce pas répéter dans les Thermes. Apo insiste sur le protocole des Thermes : douche, puis rester nu !

     Les trompettes de Falkenberg sont puissantes ! Dave, le barde de Naborum a une cornemuse.

     Les bardes de Hombourg ont des voix puissantes. Ceux de Tenquin jouent aussi du tambour !

     Apo leur chante le chant appris par les enfants, ils vont le reprendre derrière eux, en chœur !

     Mais l’arrivée du roi dans les Thermes sera accompagnée par les trompettes, la plus belle résonnance est au niveau de la piscine.

     Au portail Ouest, deux grandes calèches arrivent. Ce sont Madame Claude et ses filles. Elles sont vingt !

     Roland Martinet leur ouvre, et les emmène aux Thermes. Guillaume Bardot, le gérant de l’hôtel, les accueille, nu.

     « Bonjour mesdemoiselles ! Vous allez toutes prendre une douche, puis je vous emmène dans votre quartier provisoire ! » Et les filles se douchent, se sèchent, elles sont accompagnées par Brigitte et Martine Bardot, qui les emmènent dans un des dortoirs de l’hôtel. Une grande table est disposée au milieu, remplie de victuailles et de boissons diverses.

     « Voilà, c’est ici que vous vous retrouverez, nous avons dressé un buffet pour vous, à volonté, si vous voulez vous vêtir, sur chaque lit il y a une tunique. Vous interviendrez plutôt en soirée, mais rien ne vous empêche de vous promener dans la maison. La cérémonie aura lieu juste à côté.

     - Mais où devront-elle exercer ?  demande Madame Claude.

     - Les chambres d’hôtel sont là tout le long. Il y a une clé numérotée sur chaque porte. Vous vous enfermerez pour exercer, puis, une fois fini, vous sortirez, et fermerez la porte à clef, vous donnerez la clé à Lydie Stone et Joséphine Basin - il présente les filles - qui se chargeront de changer la literie, et Louis Hoste et Bérangère Stark - il les présente - se chargeront de l’entretien des chambres. Voici Pierre Lang, agent de sécurité, il est là pour que vous ne soyez pas importunées ! vous êtes libres et personne ne peut vous imposer quoi que ce soit ! 

     Vous avez des questions ? 

     Bien, alors, je vais vous montrer les suites, à l’étage au-dessus, ou vous exercerez aussi. Suivez-moi. 

     Et la troupe gravit l’étage, elles sont accueillies par le personnel. 

    Voici Alphonse Holz, le responsable d’étage. Il est à votre disposition en cas de problème. Juliette et Emilie Stone sont les filles de service, qui s’occuperont du bien-être du roi et de sa suite. Madeleine et Thérèse Stone s’occupe du linge, tout linge utilisé sera systématiquement remplacé. Léon Stark et Francine Hoste s’occupent de garder une parfaite propreté dans tout l’étage. Si vous faites des tâches, dites-leurs ! dit-il en souriant.

     Olivier et Oscar Stone sont les gardes de l’étage, ils veillent à la sécurité de tous. 

    Voilà ! Tout est dit ! Nous comptons sur votre professionnalisme pour mener cela de main de maître ! termine Guillaume.

     - Ne vous inquiétez pas ! dit madame Claude.  Tout sera parfait ! 

     Bien ! descendons, Madame Claude, vous venez avec moi à la Résidence, nous mangeons là-bas. Mesdemoiselles, Bon appétit, vous avez tout ce qu’il vous faut, sinon n’hésitez pas à demander au personnel que je vous ai présenté ! »

     Les filles sont ravies de l’accueil, et mangent avec appétit les plats proposés.

     Les invités arrivent les uns après les autres, bientôt la cantine de la Résidence est bondée !

     « Le roi arrive ! » dit Roland Martinet envoyant le message à Jacou, qui le transmet à tout le monde.

     Les premiers cavaliers sont devant le portail.

     « Ouvrez ! Au nom du roi ! »

     Le portail s’ouvre, cinq cavaliers pénètrent dans l’enceinte du village, et observent les alentours. Ils voient la muraille qui grimpe la colline de chaque côté !

     « Incroyable ! Ici, le roi est en sécurité ! » dit un des cinq cavaliers.

     Il s’agit d’Aleski Leskigson, le Viking, qui fait partie de la garde du roi, avec ses cousins.

     « La dernière fois, il n’y avait rien de tout cela ! C’est juste pour le roi ? 

     - Non ! dit Jacou qui arrive à cheval, vêtu d’une tunique.

    C’est pour nous protéger ! Nous avons été attaqués trois fois depuis votre passage ! 

    - Je vois ! Des gardes ! Mais pourquoi sont-ils nus ? 

    - Notre village est nudiste, J’ai mis une tunique pour accueillir le roi, mais avec sa permission, je l’enlèverai ! 

     - Bien ! Le roi peut entrer ! »

     Les trompettes ont pris position discrètement sur les tours. Quand Charles arrive, il est accueilli en fanfare ! Il est précédé par son capitaine de la garde qui en passant devant Jacou le salut :

     « Salut Jacou ! 

     - Salut Jean ! répond-il, il a reconnu Jean d’Ortega, le père adoptif de Dillon, et Maitre de la garde du roi.

     Suivant Jacou et Jean, entourée par les Vikings, la troupe arrive devant les Thermes, accueillie par les tambours et la cornemuse. Jacou descend de cheval, Jean fait de même, Les Vikings aussi.

     Et Charles descend de son cheval devant la porte des Thermes. Apo fait chanter les enfants qui entonnent le chant appris, Charles est ravi de cette attention. Les enfants chantent le refrain, repris ensuite par les bardes en musique, des lyres, des fifres accompagnent les chœurs.

     Le roi gravit les marches, en haut une haie d’honneur est faite par les soldats en costumes de guerrier, l’épée brandi devant eux. Le roi les regarde, ces jeunes soldats qu’on prendrait facilement pour des jouvenceaux.

     Il est guidé vers le trône, et, regardant l’assistance qui arrive, s’assoit.

     Tous les invités ont gravi les marches, le silence se fait. Jacou prend la parole :

     « Sire ! C’est un honneur pour le village de Durandalem de vous accueillir ! »

     Je m’avance alors, en tunique, et devant le roi, je me mets à genoux, et brandis l’épée à bout de bras.

     « Sire ! la Durandal ! » Les trompettes sonnent.

     Charles alors se lève, Il s'avance vers moi, me relève, et admire l'épée rutilante, que je tiens maintenant à bout de bras, présent de Dieu et gage de loyauté envers la couronne. Il la saisit, surpris par son faible poids, un silence règne dans la salle, et la prenant d'une main sûre, la fait bénir par l'archevêque d’Oche, Pierre d’Estaque, puis me pose sur l'épaule sa lame, à plat .

     « Robert, forgeron de Durandalem, suivant la volonté de Dieu, du pape, et de ton roi, je te nomme par la lame de Durandal, Grand Maître Forgeron du royaume ! »

      La plus haute distinction accordée par un roi à un forgeron ! Et le premier baptême de l’épée merveilleuse.

     Puis, il fait avancer son chef de la garde royale, Jean d'Ortega, qui prenant Durandal des mains de Charles, se dirige vers Dillon. Trompettes.

     « A genoux, Dillon ! Par le pouvoir qui m'est conféré, je te fais Capitaine de la garde du roi, toi et tes hommes dorénavant ne vivrez que pour la sauvegarde de notre roi ! » Lui posant à son tour la Durandal sur l'épaule, puis la remettant à son légitime propriétaire, le roi Charles le Grand ! Chacun des gardes promus, Dillon en tête, vont s'agenouiller devant Charles et lui prêtent serment. Charles, la Durandal à bout de bras, clame :

     « Durandalem, tes habitants sont bénis par Dieu !  Puis il ajoute :

     Et maintenant, que les festivités commencent ! »

     Et au son des trompettes, de la cornemuse, et des chœurs qui chante la gloire des Carolingiens, Charles, étonnant tout le monde, se déshabille en disant : 

     « Profitons de ce jour béni que le seigneur nous donne, pour nous montrer à son image ! »

     Charles est un homme grand, sept pieds, vingt six ans, robuste, les cheveux blond presque blancs, le visage rond et un nez long, le torse musclé, des jambes fines et des grands pieds, comme sa mère, Berthe.

     Même nu, il impose le respect !

     « Alléluia ! » clament les ecclésiastiques, qui, montrant l’exemple, tombent leurs soutanes.

     Et tout le monde se retrouve nu, l’ordre royal ne se discute pas ! Sa cour ne pensait pas qu’il ferait cela !

     Jacou dit :

     « Venez prendre une douche rafraîchissante, en bas, et profiter de la piscine ! » Et quelques dignitaires, un peu gênés d’être nus, descendent aux douches, accueillis par les filles, nues, ce qui les gêne encore plus !

     « Sire ! nous avons préparé vos appartements ! si vous voulez me suivre… » et ils montent d’un étage, suivis de près par les vikings.

     Ils pénètrent dans la suite, les Vikings constatent qu’il y a des couchages pour eux, Charles est ébahi par cette suite, qui possède tout le confort.

     « Je voudrais prendre un bain ! » dit Charles. Aussitôt, deux anges nues apparaissent, Juliette et Emilie Stone, qui lui font couler le bain, et l’installent confortablement dans une eau bien chaude. Sans qu’il ait besoin de demander, elles entreprennent de le laver, il apprécie ces mains douces sur son corps, et se laisse faire quand elles s’approchent du bas-ventre.

     Les Viking disent à Jacou :

     « Nous aussi nous aimerions qu’on nous lave ! 

     - Pas de soucis ! » et aussitôt il prévient les agents pour qu’elles envoient cinq filles dans la suite royale. Peu de temps après, les cinq Vikings sont frottés sous la douche par cinq magnifiques demoiselles, qui leur font tous les plaisirs qu’ils souhaitent.

     Charles demande que ses anges le rejoignent dans le bain, elles jettent un regard interrogatif à Jacou, qui leur dit en pensée, si vous voulez, vous pouvez ! Alors elles vont dans le bain avec Charles, Juliette se met à califourchon sur lui…Jacou sort discrètement…

     Les soldats, trois compagnies de vingt-cinq hommes, qui se sont arrêtés à l’auberge, n’en reviennent pas de voir ces filles nus les servir. Mais le chef de la garde les a prévenu ! au moindre faux pas, c’est le fouet ! Alors ils se tiennent cois et goutent cet excellent vin que leur servent Berthe et Aline. Esther et Ariston n’ont pas voulu rater la remise de la Durandal !

     Quelques temps plus tard, le roi veut visiter le village. Entouré de sa nouvelle garde, qui s’est mise nue, laissant les Viking au coin des boissons des Thermes, il se promène, à pied, entouré de sa cour, des notables de quelques villes, une dizaine de personnes qui le suivent, nus dans les chemins du village, posant des questions, se faisant acclamer au passage par des « Viva ! » « Vive le roi ! » et répondant d’un geste amical de la main. Arrivé à l’auberge, il voit ses soldats attablés sur la terrasse, qui lèvent leur canon en criant : « Vive le roi ! ». Il rentre et demande un canon de vin.

     « C’est un honneur, Sire, que de vous recevoir dans mon auberge !  lui dit Berthe.

     - Mes soldats, savent-ils se tenir, au moins ? demande-t-il.

     - Oui Sire ! Ils sont très respectueux !  répond Aline. 

     Jacou arrive et dit au soldats :

     - Braves soldats du roi, je vous invite à prendre vos quartiers ! Suivez-moi !  Et il les emmène aux Thermes, où tous passent sous la douche.

      Vos habits seront lavés et séchés pour votre départ.

     Vous aurez des couchages, à l’étage, avec une tunique sur chaque lit si vous avez froid.

     Mais il fait très chaud, et vous pouvez rester nus, comme nous tous !

     Voici vos lits, il y a vingt lits par chambre, des douches et des coins d’aisance. Les tables sont dressées avec les en-cas à volonté, mais ce soir vous aurez un vrai repas en bas. Voilà.

     Des filles sont à votre disposition pour des moments intimes, respectez-les, elles sont là pour vous, pour votre plaisir, et le leur ! Ce ne sont pas des objets ni des esclaves ! Montrez-vous dignes d’être des soldats du roi Charles ! »

     Les soldats sont sidérés ! une vingtaine de filles toutes plus belles les unes que les autres, se présentent à eux, nues. Elles emmènent les soldats dans les chambres, seuls, ou à deux, et un manège de portes qui se verrouillent, de filles et de soldats qui sortent, d’agents de services qui nettoient, commence et dure jusqu’en soirée.

     Charles se promène, visite la mine, et la fonderie, Axell lui dit :

     « Sire, voici une contribution de Durandalem aux efforts de votre Majesté pour maintenir la paix dans le royaume. »

     Et il lui montre une chariote remplies de petites double-livres or, il y en a bien deux cents, qui valent vingt sous chacune.

     « Et tout cela sort d’ici ? demande le roi.

     - Oui, nos mineurs ont extrait le minerai, et nous l’avons, ma compagne – il présente Gabrielle – et moi, fondu pour un transport aisé. 

     - C’est magnifique ! C’est un véritable trésor ! » Et il en prend une qu’il garde en main.

     Puis le roi monte sur le chemin de guet du côté Sud, voit la mine d’en haut, ainsi que le village en contre-bas, puis redescend par la tour de la porte Ouest, et va visiter l’école de soldats.

     Ensuite, il retourne aux Thermes, va dans sa suite, et demande si ses anges sont par ici.   Elles apparaissent aussitôt, et viennent sur le lit avec lui…

 

     Le soir venu, les concierges allument les chandeliers, les tables sont dressées pour le grand banquet, les soldats ont leur table au rez-de-chaussée, avec le personnel qui s’occupe d’eux, la présence parmi eux des filles de Madame Claude les ravit.

     « Vous restez avec nous pour la nuit ? demande un des soldats. 

     - Aussi longtemps que vous serez là ! Et avec plaisir ! » retorque Ulla, une des filles de Madame Claude.

     Les dignitaires, les notables et les invités prennent place à la grande table du banquet, Charles est prévu au bout, présidant le banquet.

     Tout le monde est attablé quand sonnent les trompètes annonçant l’arrivée du roi. Il arrive, habillé de sa seule couronne, tout le monde se lève, par respect, et se rassoit une fois Charles installé.

     Jacou se lève, et prend la parole.

     « Sire, voici les festivités prévues pour demain :

  • Une messe de bénédiction aura lieu ici-même, le matin à neuf heures, le corps ecclésiastique s’y attèlera pour ce faire !
  • Une parade équestre aura lieu ensuite dans le pré, suivie d’une démonstration des pouvoirs des soldats de Durandalem, avant l’apéritif géant servi dans et autour des tribunes.
  • Un tournoi équestre aura lieu, entre les soldats du roi, de Durandalem, contre les soldats du roi, invités. Une bourse de trois livres-or au vainqueur !
  • Le repas se fera ici-même à midi, pour les invités, au rez-de-chaussée pour les soldats, et à l’auberge pour les visiteurs extérieurs au village.
  • L’après-midi, un grand concours d’archer se déroulera dans le pré. Des archers venus des quatre coins du royaume, et au-delà, concourront pour élire le meilleur archer. Une bourse de cinq livres-or pour le gagnant, trois livres-or pour le second, et une livre-or pour le troisième !
  • Un duel à l’épée opposera les plus forts soldats du royaume. Une bourse de trois livres-or au vainqueur.
  • Hors concours, un combat entre la Durandal et n’importe quelle épée, L’épéiste n’est pas encore désigné ! »

      - Je relève le défi !   dit le roi en brandissant Durandal. Ce sera moi ! 

      - On ne pouvait espérer mieux ! Mais pour l’heure ! Reprend Jacou, mangeons et buvons ! »

     Apollinaire est ses bardes animent la soirée de musiques festives. Charles veut savoir qui sont ces enfants qui chantaient ce matin, Jacou convoque donc Apollinaire.

     « Ces enfants sont tous les enfants de Durandalem, Sire. Nous avons fondé une école pour eux, pour leur enseigner l’écriture, la lecture, le calcul, mais aussi les sciences de la nature et de la vie. Ils sont tenus d’être en classe tous les jours de la semaine, je suis leur professeur ! 

     - C’est une excellente idée ! Nombre de mes soldats ne savent ni lire ni écrire ! Je vais instaurer dans tout le royaume, l’école des enfants qui sera obligatoire pour tous les enfants ! Ainsi, à terme, tout le monde sera instruit dans mon royaume ! Merci Apollinaire, c’est une bonne avancée ! »

     Les dignitaires se retire dans la suite qui leur est réservée, cinq filles les attendent sur place, leur dit Jacou.

     Pareil pour la suite des ecclésiastiques, ou des filles sont à leur disposition.

     Le roi décide de se retirer dans sa suite, les Vikings veilleront sur lui, les anges Juliette et Emilie dormiront avec lui, les soldats iront dormir à l’école.

     Les invités quittent peu à peu la table, ceux de Naborum et de Laudrefang rentre chez eux avant la nuit, ils reviendront demain pour les festivités.

     Ceux de Tenquin occupent une grande chambre de vingt lits, cela leur convient tout-à-fait.

     Ceux de Falkenberg ont le même confort, une grande chambre.

     Ceux de Hombourg se partagent deux logements dans la Résidence,

     Les bardes sont également logés dans les appartements disponibles de la Résidence, libérés la veille par les Wilkinson partis habiter dans la nouvelle maison des fondeurs.

Les festivités

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Bernard Spohr, Paul Spohr,

                                  2 : Paul Frisch, Georgette Fart, Denis Martinet,

                                  3 : André Martinet, Benoit Spohr,

                                  4 :  Pierre Spohr, Jacques Martin, Helga Wilkinson,

                                  5 :  Joseph Spohr, Gretel Wilkinson,

                                  6 : Roland Martinet, Stéphane Spohr, Albert Fart,

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  • Est : Abel Hahn, Nissa Levy, Nathalie Rich,  
  • Ouest : Elysa Lévy, Pacôme Maigret, Agnès Poly,

A deux heures :

  • Est : Gabriel Holz, Alain Hahn, Valérie Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Natacha Rich, Michèle Holz,

 

 

     Dans les Thermes, la messe se prépare, les bancs des fidèles sont en place, les ecclésiastiques ont revêtu leurs coiffes de sacerdoce, et mis un cordon blanc autour de leur ventre nu.

     L’Archevêque Pierre d’Estaque, secondé par L’évêque Denis le bon, et l’archiprêtre Simon de Beauvoir, suivi des abbés Jean Christian, Cyrille Jacques, Thomas Drill, Jacques Kirsch, Georges Cluser, et Benoit Bern, bénit les lieux en procession, puis bénit le personnel réuni pour l’occasion. Le roi est assis sur son trône, coiffé de sa couronne comme seul vêtement, et les hommes d’église, après s’être prosternés devant lui, l’entourent, tandis que Pierre d’Estaque lui donne l’hostie de l’eucharistie.

     Puis, tous les prêtres passent parmi les fidèles présents, leur donnant « Le corps du Christ » tandis que les choristes de Hombourg entonnent des cantiques à la louange de Dieu.

     La messe se termine, tout le monde est convié à la tribune, ou vont se dérouler les défilés équestres, puis les joutes amicales, entre soldats après les quelques tours magiques des jeunes soldats.

     Émile est sur son plus beau cheval, suivi de Nestor, et Hantz. Hantz aurait bien aimé participer à la joute, mais il n’est pas soldat ! alors il montre ce qu’il peut faire avec un cheval : Un saut périlleux arrière ! Incroyable ! Il le fait une fois, une deuxième puis une troisième fois ! Tout le monde est bouche bée ! Lui, sait bien que la potion de Chantal l’aide beaucoup pour cela, mais il a dû quand-même dresser le cheval !

     Soudain arrivent au grand galop les Jeunes soldats, Dillon en tête, et tous, face à Charles, s’arrêtent net, et dressent leurs montures ensemble dans un ordre parfait, puis les chevaux s’inclinent tous ensemble devant le roi.

     Les chevaux ensuite s’en vont, les soldats reste en place, comme s’il étaient assis sur des chevaux invisibles, et, dans les airs, s’inclinent devant leur souverain, puis descendent doucement au sol, et s’en vont l’un derrière l’autre, en marchant, sous les applaudissements nourris de l’assistance. Charles est épaté par les pouvoirs de ses gardes !

     Puis commencent les joutes, les cavaliers, nus sur leurs montures, à cru, tiennent une lance terminé par une boule d’étoupe. Le but est de faire tomber l’adversaire en le déséquilibrant.

     A ce jeu les Viking sont redoutables et finissent par faire chuter les jeunes soldats les uns après les autres. Le Borgne s’est mal reçu en chutant, et s’est tordu le pied ! Heureusement, Jacou après avoir examiné sa cheville le déclare apte au combat, en rigolant !

     Il ne reste bientôt que Enzio Erikson et Dillon d’Ortega sur leurs montures.

     La dernière confrontation fait chuter Dillon, Enzio Erikson est le vainqueur !

     Il se dirige vers Charles qui, sous les sonneries des trompettes, le proclame vainqueur des joutes !

     Jacou lui remet une bourse contenant trois livres-or, la récompense prévue.

     Puis il est l’heure de manger, les dignitaires, notables et invités se dirigent vers le restaurant des Thermes, les soldats ont une grande table au rez-de-chaussée, et les arrivants de l’extérieur sont invités sur la terrasse de chez Child où les filles, Berthe, Esther, Ariston, Aline et Nadège font le service.

     Les gardes de jour mangent aujourd’hui à la cantine de la Garderie, où les premiers repas ont été servis dès onze heures.

     A l’entrée du village, un grand panneau indique :

     « Par décision de Charles, Fils de Pépin, Roi de Neustrie et d’Austrasie, Le village de Durandalem est nudiste. Tout visiteur doit se dévêtir en entrant dans le village, et prendre une douche. »

     Les gardes ont fort à faire pour expliquer le pourquoi, et Joël ne sait plus où donner de la tête pour nettoyer les douches communales. Les archers qui se présentent au concours se douchent à la Garderie.

     Partout, les protagonistes de la journée font bonne chère, aux Thermes, à la Garderie, à l’auberge, à la Résidence…

     L’après-midi, les portes du village sont ouvertes, les gardes sont en nombre devant le portail Est, les surveillants des murs Sud et Nord sont venus en renfort.

     Pierre Spohr, Jacques Martin, Helga Wilkinson, Joseph Spohr, Gretel Wilkinson, Roland Martinet, Stéphane Spohr, Albert Fart, toutes et tous les gardes accompagnent les arrivants aux douches, nul ne peut participer aux festivités sans se doucher ! Ce que tout le monde accepte avec joie, il fait une forte chaleur aujourd’hui !

       Le concours des archers a attiré à Durandalem les plus émérites des archers du pays, et la notoriété des festivités est telle que même les meilleurs archers des contrées de Bretagne et de Calédonie sont présents. Tous ont accepté de concourir nus. C'est l'occasion pour les cadets de Dillon de montrer leur dextérité. Bien sûr, les Vikings participent aussi !

     Les cibles, des cercles tendus de peau de dix pouces de diamètre sont placées de plus en plus loin. Chaque concurrent avait trois tirs à faire à chaque position de la cible, pour écarter autant que se peut le facteur chance. Les cibles, d'abord à vingt pas, sont reculées au fur et à mesure, il faut au moins deux flèches dans la cible pour continuer...

      Bien sûr, le meilleur archer du monde connu, le Calédonien Guntrum Thorga, est inscrit, et il franchit une à une toutes les étapes avec trois flèches dans la cible à chaque fois !

       Notre surprise est grande, quand sur une cible à cinq cents pas, il ne reste que trois concurrents, Guntrum Thorga le Calédonien, Aleski Leskigson le Viking et Joseph Brett, fils de l'ébéniste Louis Brett, de Laudrefang, promu la veille garde personnel de Charles.

      Sur la cible à cinq cents pas, tous trois décochent les trois flèches, mais la cible à sept cent cinquante pas, une distance énorme, n'est atteinte que deux fois par Aleski Leskigson, Joseph Brett, et Guntrum Thorga. La cible est alors placée à mille pas !

     Tout le monde retient son souffle ! un tirage au sort désigne Aleski comme premier tireur.

     Aleski Leskigson bande son arc, et tire ! la flèche vient se ficher juste devant la cible, à peine à deux pouces d’elle !

     Guntrum Thorga tire le second. La flèche touche la cible, tout au bord.

     Joseph Brett alors tire sa flèche, en se remémorant les conseils avisés de Child et le trait frappe la cible en plein centre !

     Au deuxième tir, Aleski touche la cible, Guntrum encore une fois tout au bord, et joseph bien dans la cible.

     Au troisième tir, Aleski manque la cible de peu, Guntrum manque aussi la cible de quelques pouces.

     Joseph sait qu’il doit toucher la cible ! Il le sent ! Il bande son arc, et tire !

     Un temps qui parait interminable, tout le monde suit la flèche, en silence, on n’entend que le bruissement du vent sur les plumes de la flèche…

     Et soudain !   « Tchock !!! »

      En plein dans la cible ! Trois flèches dans la cible à mille pas ! Jamais de mémoire d’archer on n’avait vu ça !

     Joseph Brett est sacré champion du monde, et reçoit des mains du roi le trophée que Axell et Gabrielle ont spécialement fabriqué, une flèche d’or !

     Grande est sa fierté et celle de tout le village ! Son père, l'ébéniste Louis Brett, est félicité de la dextérité de son fils ! Le village de Laudrefang tout entier est à l'honneur !

     Plus grande encore est la fierté de Maître Child Germain, son professeur, jadis il avait le titre de meilleur archer du monde, décerné par le roi Pepin, Il voit là son élève qui dépasse le Maître ! Dillon d’Ortega, son instructeur à l’école, lui aussi est fier ! Joseph va chaleureusement les remercier !

     Guntrum Thorga vient aussi féliciter Joseph ! pour la première fois, il a trouvé un meilleur archer que lui !

     Jacou vient remettre les récompenses aux archers vainqueurs : cinq livres-or pour le premier, Joseph, qui les remets aussitôt à son père Louis Brett, ému, trois livres-or pour le second, Guntrum, et une livre-or pour le troisième, Aleski, qui l’offre à sa sœur, Ingrid tout heureuse.

     Guntrum, ne voulant pas rester le seul à garder cet or, se dirige vers l’abbé Paul, le curé de Durandalem, et lui offre ces trois livres-or, pour les bonnes œuvres de l’église sous les ovations des spectateurs, et la bénédiction de l’Archevêque Pierre d’Estaque.

     Pour clore les tirs à l’arc, Child fait amener un trébuchet, qu’il charge de onze boules de glaise.

     A cinq cents pas, onze archers, les dix nouveaux soldats du roi, et leur capitaine, Dillon.

     Ils vont essayer de réitérer l’exploit qu’ils avaient montré aux Viking il y a deux mois, mais la distance cette fois-ci est bien plus grande !

     « Messieurs, tenez-vous prêts ! » dit Child . Les archers bandent leurs arcs, flèche engagée, Et Child déclenche le trébuchet.

     Onze boules d’argile montent dans le ciel, et, sur un ordre mental de Dillon, les onze flèches sifflent et explosent ensemble les onze boules d’argile !

     Sous les applaudissements des spectateurs ébahis, Dillon présente Child, et dit :

     « Voici notre maître instructeur ! Et Child est félicité par tous les archers présents ce jour-là.

     Puis viennent les duels à l’épée, sans mise en danger, sauf accident. Le but est de rester dans une zone délimité, si le duelliste recule au-delà d’une limite, il a perdu !

     Une vingtaine de concurrents se sont inscrits, mais le Borgne déclare forfait, il ne veut pas aggraver sa cheville tordue !

     « Sage décision le Borgne ! » lui dit Jacou.

     Les combats commencent, les adversaires sont tirés au hasard.

     Finalement, il ne reste qu’un des soldats venus avec Charles, contre Dillon l’instructeur des jeunes soldats.

     Jean d’Ortega, le père adoptif de Dillon, est fier de voir son fils se défendre de la sorte !

     Et pour finir, il est le vainqueur du tournois d’épée ! Jacou lui remet la bourse de trois livres-or en récompense.

     Trois blessés sont emmené à l’école, deux ont pris un coup sur l’épaule, le troisième a pris un coup sur le flanc, mais ils ne sont pas en danger, ils guériront vite ! Chantal et Léon Krier vont les soigner. Les médecines de Durandalem sont réputées !

     Arrive alors la confrontation que tout le monde attend !

     La Durandal contre les autres épées !

     Charles lui-même tient à tenir la Durandal !

     Les épées ne font pas une reprise contre la Durandal ! Même les épées les plus solides, faites d’acier de Tolède, le plus résistant acier connu, se font casser en deux par Charles et sa Durandal !

     Durandal est certifié l’épée la plus solide du Monde !

     Charles, brandissant la Durandal, prend la parole :

     « Maintenant, faisons la fête ! » Et sous les airs des bardes, les gens dansent, rigolent trinquent, c’est l’ébullition dans le village ! Jacou a prévu son élixir contre des cuites, il commence à être efficace chez certains !

     La fête continue jusque dans la soirée, demain l’armée de Charles quittera le village, avec ses nouveaux gardes du roi.

     Les invités s’en vont, saluant le roi, et les villageois si accueillants. Ils regrettent tous de devoir s’habiller pour quitter le village ! Certains sortent nus, avec leurs habits en balluchon !

     Ce sont de grandes embrassades entre les anciens élèves de l’école de Dillon et leurs parents, ils ne les reverront pas tout de suite !

     C’était une belle fête, que personne n’oubliera de sitôt !

     De plus, le village est maintenant certifié village nudiste, par le roi Charles lui-même !

     Les gens de Falkenberg quittent le village, à l’exception de Madame Claude et ses filles, qui vont rester un peu au village, elles s’y plaisent bien !

     Les chariots de victuailles sont préparés.

     Demain, Le roi et son armée se mettront en marche vers l’Est.

Le départ du roi

 

                               La composition des équipes de garde de jour :

Equipe 1 :                         8-10 pause.    10-14 Est.         14-16 pause.     16- 20 Ouest.

Equipe 2 :                         8-10 pause.    10-14 Nord.      14-16 pause.     16- 20 Sud.

Equipe 3 : 8-10 Est.        10-12 pause.    12-16 Ouest.     16-18 pause.     18-20 Est.

Equipe 4 : 8-10 Nord.     10-12 pause.    12-16 Sud.        16-18 pause.     18-20 Nord.

Equipe 5 : 8-12 Ouest.    12-14 pause.    14-18 Est.         18-20 pause.

Equipe 6 : 8-12 Sud.       12-14 pause.    14-18 Nord.      18-20 pause.

Deux gardes pour les équipes 1, 3, et 5, et trois gardes pour les équipes 2, 4, et 6.

 

Aujourd’hui, ce sont 1 : Roland Martinet, Stéphane Spohr,

                                  2 : Albert Fart, Joseph Spohr, Gretel Wilkinson,

                                  3 : Pierre Spohr, Jacques Martin,

                                  4 : Paul Frisch, Georgette Fart, Paul Spohr,

                                  5 : Helga Wilkinson, Bernard Spohr,

                                  6 : André Martinet, Benoit Spohr, Denis Martinet,

 

Les tours de gardes de nuit : trois gardes à chaque poste.

A vingt heures :

  • Est : Abel Hahn, Nissa Levy, Nathalie Rich,  
  • Ouest : Elysa Lévy, Pacôme Maigret, Agnès Poly,

A deux heures :

  • Est : Gabriel Holz, Alain Hahn, Valérie Maigret,
  • Ouest : Alexandre Dumas, Natacha Rich, Michèle Holz,

 

     Une grande effervescence règne dans et autour des Thermes ! Les soldats prennent encore une douche avant de se rassembler devant les Thermes, Jean d’Ortega leur demande de se rendre à la porte Est.

     Émile, Nestor et Hantz amènent les destriers de Charles, et des dignitaires, Les Vikings et les jeunes soldats vont les chercher à l’écurie d’Émile.

     Tout le monde est prêt à partir, le convoi s’élance, sous les sonneries une dernière fois des trompettes. Charles se met en marche, en direction de la Germanie. Les soldats de sa garde, sous les ordres de Dillon restent nus sur leurs destriers. Ils doivent faire jonction avec l'armée de Bourgogne et, sous les ordres de Charles, aller mettre de l'ordre aux frontières du royaume, puis, après avoir fait sa loi, Charles ira vers l'Ouest, des troubles sont signalés aux confins de l'Aquitaine, qui pourtant soumise, se rebelle contre le roi.

     Tout le village est là, qui salue le départ des vaillants soldats, Le Fernand serre une dernière fois ses garçons dans ses bras, et les regarde partir, la larme à l’œil.

     Les filles de l’école aussi sont tristes, leurs charmants élèves s’en vont, elles se sentent déjà seules sans eux !

     Aux Thermes, Madame Claude et ses filles accueillent les mineurs…Elles restent encore quelques jours, offrant leurs services aux gens de passage aux Thermes.

     Puis, elles s’en vont vers Falkenberg, quatre vont revenir, elles ont l’intention de faire commerce aux Thermes, qu’elles trouvent d’un potentiel intéressant.

     Avec l’accord de Madame Claude, Ulla Fonte, Fifi Adour, Pam Suzon et Prune Fruscht viennent s’installer à Durandalem, dans les appartements de la Résidence.

     Ulla Fonte est une belle blonde de dix neuf ans, grande, six pieds trois pouces, et fine, des seins pointus avec des tétons roses, une toison blonde bien fournie et de longues jambes fines surmontées de fesses rondes.

     Fifi Adour, vingt ans, est une grande blonde de six pieds quatre pouces, ses longs cheveux couvrent ses seins gros comme des melons, elle a un petit ventre replet, une toison dorée tondue, de belles cuisses et un fessier bien rond.

     Pam Suzon, dix neuf ans, est une grande rousse de six pieds huit pouces, les cheveux longs ne suffisent pas à couvrir sa grosse poitrine, les seins en avant et les tétons très gros et durs. Sa toison rouge est coupée courte, elle a de belles fesses fermes et des cuisses bien fermes aussi, sur des longues jambes.

     Prune Fruscht, vingt-et-un ans, est une brune aux cheveux courts, de six pieds quatre pouces, avec des seins énormes, portés bien haut et bien rigides. Sa toison brune est rase,  ses cuisses musclées, son fessier est bien rond.

 

 

Epilogue

 

     Le village maintenant a acquis une notoriété grâce à ses douches et ses Thermes, nombreux sont les habitants des bourgs alentours qui passent une journée aux thermes de Durandalem !

     L’école devient l’école d’apprentissage des métiers de thérapie, ou sont enseignés les méthodes de massages, les soins de la peau, et du corps, Jacou et Chantal, assistés de Marianne et Mariette Wald, Fleur, Delphine et Alice Martinet, enseignent aux femmes du village toutes les techniques et bientôt, tout le monde sait faire des massages !

     Les jeunes filles de Naborum, de Laudrefang, Hombourg, Falkenberg viennent prendre des cours, Apollinaire enseigne toujours aux enfants du village.

La nudité régnante à Durandalem a fait des émules dans la région, et n’est plus vue comme impure aux yeux des citadins. Autour de l’étang d’Oderfang, à Naborum, nombreux sont les baigneurs qui se promènent en tenue d’Adam et Eve sans problème.

 

       A Strateburgo, Charles est rejoint par l'armée des comtes de Bourgogne et de Languedoc, qui lui ont fait allégeance. Durant deux ans, il soumet une à une les tribus rebelles germaines.

      Il échappe, grâce à son Capitaine de la garde royale, Dillon d’Ortega, et ses hommes, dotés du pouvoir de communiquer mentalement, à un attentat visant sa tête, fomenté par Carloman, son propre frère, qui ne supporte plus d'être son vassal.

     Ses soldats combattent nus, cela effraie les ennemis de voir fondre sur eux ces diables nus !

     Nommant en Germanie un de ses plus valeureux comte Jean l’Allemand, Roi des Germains, et laissant une partie de son armée et les troupes germaines soumises gérer la province, il repart vers Oche, ou il installe sa capitale.  Puis il marche sur Rome, où Carloman prône le titre de roi des Lombards.

     Mais quand il arrive, Carloman est mort, et un de ses fils, Didier, réclame l'héritage de la Lombardie, ce que ne peut accepter Charles - dorénavant Charlemagne - seul Maître après Dieu de toutes les provinces des Francs !

      Il entre en guerre contre les Lombards, et après leur défaite, va jusqu'à Rome et épouse la fille de Didier, Désirée, faisant des Lombards ses vassaux.

     Mais il reste la révolte des Aquitains à mater. Et il repart vers l'Ouest, où il fait la jonction avec Roland aux marches de Bretagne, pour descendre sur l'Aquitaine pour mater les Vascons.

       Entre-temps, L'armée de l'Est, dorénavant constituée des Lombards et des Languedociens marche sur l'Espagne, pour aider Souleymane, comte de Barcelone contre l'émir de Padoue, le fils de Abd al-Rahman qui après sa défaite contre Charles Martel à Poitiers quarante ans plus tôt, veut sa revanche sur les Francs.

   Venant de l'Ouest, avec le soutien de l'armée de l'Est, Charlemagne réussit à anéantir l'armée de Padoue notamment grâce à la bravoure de Roland, et pour le remercier lui fait présent de la Durandal, son épée fétiche magique.

   La guerre d'Espagne est terminée. Des vassaux sont nommés pour régner au nom de Charlemagne.  Et lui et toute son armée reviennent par l'Ouest pour terminer l'œuvre de soumission des Vascons.

La disparition de Durandal

 

     Toute ou presque toute l'armée de Charlemagne franchit les Pyrénées, Roland et son armée fermant la marche, quand ils se font attaquer par les Vascons, tous archers valeureux, qui s'étaient réfugiés dans les montagnes dans le col de Roncevaux.

     La bataille est rude, les renforts appelés par l'armée de Roland à grands souffles d'olifants, n'arrivent pas à temps, et l'armée de Roland est décimée par les flèches vasconnes.

      Roland, blessé par une multitude de traits, se sachant perdu, veut détruire le cadeau de Charlemagne, la Durandal, pour qu'elle ne tombe pas aux mains des Vascons, et essaye de la fracasser contre les rochers, mais en vain. Elle ne fait que tailler la pierre qui cède sous ses coups.

     Alors, en implorant Dieu de sauvegarder Durandal, il la jette dans les airs par-dessus la montagne vers la vallée...Et meurt…

     Nul ne sut ce qu'il advint de Durandal, jusqu'au jour où un écrit monastique révèle un phénomène étrange qui se serait passé en l'an 778...Une épée scintillante qui volait dans les airs s'est fichée dans le rocher de Notre-Dame de Rocamadour, à des centaines de lieues de Roncevaux.

     Cette épée, C’est la Durandal.

 

     Le roi s’en retourne en Austrasie.

     À Thionville, une bourgade au Nord de Mettis, il installe une résidence royale pour sa nouvelle épouse, Hildegarde de Vintzgau, descendante d’un roi mérovingien , Thierry III, après avoir répudié sa seconde épouse, Désirée, la fille du dernier roi des Lombards.

     Née à Thionville en 758, Charlemagne l’épouse à Oche en 771, elle a treize ans.

     Avec Charlemagne, Hildegarde a neuf enfants.

 Charles (772-811),  Adélaïde (773-774),  Rotrude (775-810),  Pépin (777-810),  Louis (778-840), qui deviendra Louis le Pieux, le futur empereur d’Occident,  Lothaire (778-779), jumeau de Louis,  Berthe (779-823),  Gisèle (781-814) et Hildegarde (782-783)

Elle meurt le 30 avril 783 à l’âge de vingt cinq ans dans la Résidence Royale devenue Résidence Impériale de Thionville des suites de ses neuvièmes couches. Sa dernière fille Hildegarde ne lui survivra d’ailleurs que quelques semaines. 

 

Chapitre VIII    Le retour  des soldats

 

 

- Le village en 779

- Etat des lieux

- Le retour des soldats

- La fin de l’histoire

 

Le Village en 779

 

     Après ses conquêtes et reprises de pouvoir, Charlemagne rentre en son fief d'Oche. Sa garde personnelle a été remplacée, après dix ans de bons et loyaux services, et Dillon et ses hommes, tous survivants, retournent dans leur Austrasie Natale.

     Ce sont tous des hommes, forts et fiers, loin des garçons de l’école !

     Chacun des soldats regagne son village natal.

 

     Nous sommes au mois de juillet de l’an 779. Il fait une chaleur écrasante sur le village.

     L’hiver a été rude, et long ! il y avait des gelées encore en mai !

     Heureusement, le système d’antigel que j’ai mis au point il y a dix ans est efficace, et nous n’avons pas manqué d’eau pour prendre des douches bien chaudes !

     C’est un tracé de tuyaux où circule de la vapeur, un générateur de vapeur est placé tous les trois cents pas, les gardes sont chargés de l’entretien du feu des générateurs. Ainsi, l’eau ne peut geler sur tout son parcours dans le village, même quand la cascade n’est qu’un gros bloc de glace !

     Nous avons agrandi la réserve d’eau, par suite d’une pénurie en 770, une année particulièrement chaude et sèche. La réserve fait maintenant toute la longueur de la muraille Nord, soit quinze mille pieds, sur trente pieds de large et vingt cinq de haut ce qui fait une réserve de deux cent dix mille muid d’eau ! Le portail au milieu de la muraille a été renforcé pour faire l’épaisseur des murs, et un tuyau sous le portail assure la continuité du niveau de la réserve. Mais il n’est pas usité, la préférence est la porte en pierre dans la tour du coin Nord-Ouest pour accéder à la grotte de la trémulonde.

     Même la grande sécheresse de 775 qui a duré de mars à octobre, n’est pas arrivée à épuiser la réserve, qui avait servi à l’arrosage des champs, à l’abreuvage des animaux, aux douches innombrables des villageois et des visiteurs des Thermes, nombreux à vouloir profiter de la piscine, Et aussi à fournir de l’eau aux communes avoisinantes !

     Cet été là, l’abbaye des Glandières venait s’approvisionner en eau, Durandalem était le seul village à en avoir en suffisance. Depuis, une conduite reliant la grande réserve d’eau à l’abbaye descend la colline, et dorénavant, les moines n’auront plus de pénuries d’eau.

      Les douches communales sont moins usitées, les visiteurs vont aux Thermes, pour la plupart. Aux douches communales, des parties privées sont organisées…

     A Naborum, nous avons installé des douches, des thermes ont vu le jour à Oderfang, et la cité a gagné en hygiène, les maladies infectieuses sont en net recul, la population est habituée aux douches et aux thermes qu’elle fréquente assidument, Nombreuses sont les maisons équipées de douches, et la nudité n’est plus interdite dans la cité.

     Dans la mine, au Sud de Durandalem, la veine d’or vers le Sud est encore prometteuse. la veine d’or vers l’Est par contre est épuisée. En revanche, on y trouve une veine de charbon qui descend verticalement, les mineurs l’exploitent depuis quelques années, un chevalement a été construit dans la carrière, non loin de la fonderie, un puits d’accès permet aux mineurs de descendre de plus en plus bas, dans une cage, et de remonter le charbon en surface. Le système est un grand câble enroulé sur un tambour qui tourne, mu par des énormes pistons à la vapeur, le câble passe par une roue au-dessus du puits, et la cage y est suspendue. Un grand parc de stockage de charbon est installé au fond de la carrière.

     Avec Jérémoy et Michel, nous avons installé une ventilation forcée qui souffle de l’air frais dans la mine, garantissant de pouvoir respirer malgré la profondeur des galeries.

     Toutes les maisons du village ont leur chaudière au charbon, des douches, des coins d’aisance, et des machines pour le linge, la vaisselle, ainsi que des compresseurs à vapeur pour les chambres froides.

     Vers le Sud, le filon d’or continue, la veine vers l’Ouest donne toujours de bons minerais, la fonderie fonctionne à plein rendement !

     Dans la colline Nord, un puits a été creusé pour sonder ce que le sous-sol renferme de ce côté.

     J’espérais y trouver du fer, mais en fait il y a du cuivre ! une petite exploitation du minerai s’est organisée, Les fondeurs produisent quelques lingots de cuivre qui permettent de fabriquer toutes sortes d’ustensiles, notamment de cuisine.

     Raymonde Frisch, notre orfèvre, fabrique moult bijoux et babioles avec ce cuivre, et l’or de Raoul Frisch, son banquier de mari.

     Trois des mineurs ont continué de creuser, et à deux cents pieds de profondeur, sont arrivés à une grande cavité, où baigne un lac souterrain, qui s’étend sous toute la surface du village ! Des crémaillères ont été installées, mues par des pistons à vapeur, pour remonter l’eau vers les réserves du mur Nord, et le village depuis a toujours de l’eau. Et la grande réserve est pleine, même quand la cascade est tarie !

     Des techniciens sont formés pour s’occuper des systèmes disséminés dans le village, Romain Stock et Julien Stock, les fils des techniciens des Thermes.

     Tous les chemins du village ont été pavé, depuis la porte Est à la porte Ouest, ainsi que les chemins vers la carrière et vers chez Michel Wald, tous les accès des maisons sont maintenant hors de boue. Un chemin de ronde intérieur qui fait le tour du village tout au long des remparts est pavé aussi.

     Dans le village de Durandalem, la vie a suivi son cours. La population de Durandalem s’est agrandi, et a vieilli !

Etat des lieux en 779

 

     Moi, Robert Schmit, j’ai quarante neuf ans. Esther, mon épouse, a quarante cinq ans.

     Jacou Artz, le bourgmestre de Durandalem, a cinquante six ans.

     Michel Wald, le bucheron a cinquante six ans. Yvette Welch, sa compagne a quarante-et-un ans.

     Child Germain a cinquante sept ans et Berthe, son épouse, a cinquante six ans.

     P’tit Louis Muller a cinquante-et-un ans, Bertha sa femme a cinquante ans.

     Émile Pferd a cinquante-et-un ans, Adèle Pferd a cinquante ans.

     Le Fernand Bauer a cinquante-et-un ans, Yvonne Basin a cinquante quatre ans.

     Germaine Beten a soixante-et-un ans, sa sœur Gertrude a cinquante neuf ans.

     Paul Angst, le curé a cinquante neuf ans.

     Pierrot Stein a quarante-et-un ans, Gisèle sa femme a quarante ans, Felix a dix neuf ans.

     Claude Stein a quarante ans, Marie son épouse a trente neuf ans

     Clovis Hune a cinquante-et-un ans, Clothilde a cinquante ans, Fabien a vingt ans.

     Georges Hair a quarante neuf ans, Line a quarante huit ans.

     Alvin Koch a cinquante neuf ans, Elvire a cinquante six ans.

     Claude Kaas a quarante-et-un ans, comme Rosine, Maxime a seize ans.

     Denis pépin a cinquante-et-un ans, Béatrice a cinquante deux ans.

     Raoul Frisch le banquier a trente-et-un ans, Raymonde l’orfèvre a trente trois ans, Emanuel a dix ans.

 

     De nouvelles bâtisses ont vu le jour :

 

  • L’Eglise :

     Elle a été construite sur l’emplacement de la chapelle, qui a été rasée. Plus grande, surélevée en cas de grande eaux, avec un magnifique clocher équipé de trois cloches.

     Un système de balancier, mû par un piston à vapeur,  permet de donner l’heure et de faire sonner les cloches pour chaque manifestation religieuse, des musiques sur trois notes sont programmées par mon fils Benami sur une roue codée avec des picots, qui actionne les cloches . La cloche qui sonne toutes les heures est toujours sur le toit de l’école.

 

  • La maison de l’église :

     Derrière l’église, quatre appartements. Paul Angst en occupe un, les sœurs Beten un deuxième. Deux restent vacants.

 

 

  • La maison de la Forge :

     Quatre appartements. Ariston s’est installé avec Jérémoy Mayer, Je suis grand-père des jumeaux Nathan et Léo, de quatre ans. Benami est musicien, il habite un appartement, avec Jenny Stein. Gérôme Hune s’est installé dans un appartement avec Agathe Stein. Un appartement est vacant.

 

  • La maison de la Ferme :

     Cinq appartements. Les frères Basin, Edouard et Jacques, se sont mis en ménage, Edouard avec Jeanne Muller et Jacques avec Nadège Schaff. Jeanne a eu Louis, six ans et Pauline, cinq ans, et Nadège a eu des jumeaux, George et Roger, six ans. Judith Koch s’est installée avec Gildas Dor, dans un appartement, ils ont deux enfants, Pierre, sept ans, et Paul, cinq ans. Les deux appartements restants sont réservés aux fils du Fernand, quand ils reviendront de la guerre.

 

  • La maison de la Fonderie :

     Quatre appartements. Axell Wilkinson a épousé Gabrielle Krier, ils ont deux enfants, Léon, six ans, et Charlotte, cinq ans.  Ils sont installés dans un appartement de la fonderie, Roland Martinet et Helga Wilkinson, dans un deuxième, Gretel Wilkinson et André Martinet dans le troisième, Hilde Wilkinson s’est installée dans le quatrième.

 

  • La maison du Moulin :

     Quatre appartements. Isabeau Muller a pris Manon Germain pour compagne, ils ont un fils, Charles, de six ans. Grégoire Muller a emménagé avec Annie Stock, en tant que meuniers. Aline Hair et Roger Koch, qui sont aussi installé dans la maison du moulin, ont un fils, Louis, cinq ans. Il reste un appartement vacant.

 

  • La maison des Ecuries :

     Quatre appartements. Nestor a emménagé avec Josiane Welch, il ont un fils, José, de trois ans. Hantz Burg s’est mis en ménage avec Joëlle Wasch, et ont une fille, Valérie, de cinq ans. Vivien Stock, veut être palefrenier, et s’est installé aussi. Un appartement est vacant.

 

  • l’Ecole :

     Les appartements ont été aménagés différemment.

      Il y a cinq appartements en bas, Marianne Wald et Gaël Wasch, et leur fille Marion de neuf ans occupent un appartement, Mariette Wald et Joël Wasch, et leur fille Julie, de neuf ans occupent le deuxième, Chantal Iser et Anatole Brett habitent le troisième avec leur fille de neuf ans, Marie. Deux appartements sont vacants. Il y a aussi quatre dortoirs de six lits, équipés en douches et sanitaires complets.

     À l’étage, hormis la grande salle, l’office, les salles de massages, les douches, le sauna, le hammam installé récemment, le bain de kaolin, il y a un appartement, le cabinet médical, le laboratoire, et un grand dortoir de dix lits. L’appartement est occupé par Jacou Artz. Tous les dortoirs sont vides.

 

     Les gens se sont installés :

 

  • Dans la maison de la Fonderie :

 

     1) Axell Wilkinson, trente-et-un ans, et Gabrielle Krier, trente ans. (fondeurs.) Léon, six ans, Charlotte, cinq ans.

     2) Helga Wilkinson, trente six ans et Roland Martinet, vingt neuf ans. (gardes) Pierre, dix ans.

     3) Gretel Wilkinson, trente quatre ans et André Martinet trente ans. (gardes) Patrick, neuf ans.

     4) Hilde Wilkinson, cinquante six ans. (Cuisinière )

 

 

  • Dans la maison de la ferme :

 

     1) Gildas Dor, trente ans et Judith Koch, trente deux ans. (commis – Buandière à la Résidence.) Pierre, sept ans et Paul, cinq ans.

     2) Edouard Basin, trente ans et Jeanne Muller, vingt cinq ans. (commis – éducatrice.) Louis, six ans, Pauline, cinq ans.

     3) Jacques Basin, trente-et-un ans et Nadège Schaff, vingt cinq ans. (commis – éducatrice.) Georges et Roger, six ans.

     4) Réservé pour le Borgne Bauer.

     5) Réservé pour François Bauer.

 

 

  • Dans la maison de la forge :

 

     1) Ariston Schmit, vingt cinq ans, et Jérémoy Mayer, trente ans. (Serveuse – Forgeron) Nathan et Léo, quatre ans.

     2) Benami Schmit, vingt-et-un ans et Jenny Stein, vingt-et-un ans. (Musiciens)

     3) Gérôme Hune, vingt deux ans et Agathe Stein, vingt deux ans. (Volailler – éducatrice.)

     4) vacant

 

 

  • Dans la maison du moulin :

 

      1) Isabeau Muller, trente ans et Manon Germain, trente trois ans. (Boulanger – cuisinière.) Charles six ans.

    2) Roger Koch, trente deux ans et Aline Hair, vingt neuf ans. (coursier – nettoyeuse à l’auberge) Louis, cinq ans.

     3) Grégoire Muller, vingt-et-un ans et Annie stock, vingt-et-un ans. (Meunier – meunière.)

     4) vacant

 

 

  • Dans la maison des écuries :

 

     1) Nestor Pferd, trente ans et Josiane Welch, trente trois ans. (Palefrenier – buandière.) José, trois ans.

     2) Hantz Burg, trente six ans et Joëlle Walch, trente trois ans. (Palefrenier – buandière.) Valérie, cinq ans.

     3) Vivien, dix huit ans. (Palefrenier)

     4) vacant

 

  • Dans les appartements de La Résidence :

 

     Au rez-de-chaussée :

 

     1 : Adrien Molle, quarante-et-un ans et Sylvie Spar, quarante-et-un ans. (Concierge - Cuisinière)

     2 : Albert Tritz, trente six ans et Marie Blache, trente cinq ans. (Cuisiniers) Marianne, neuf ans.

     3 : Bruno, cinquante cinq ans et Fleur Martinet, cinquante-et-un ans. (Mineur - Masseuse)

     4 : René, 5cinquante trois ans et Delphine Martinet, cinquante-et-un ans. (Mineur - Masseuse)

     5 : David, cinquante-et-un ans et Alice Martinet, cinquante ans. (Mineur – Masseuse)

     6 : Jean Weiss, cinquante cinq ans. (mineur.)

     7 : Jacques Weiss, cinquante six ans. (Mineur).

     8 : Albert Mick, cinquante six ans. (mineur)

     9 : Norbert Mick, cinquante six ans. (Mineurs).

     10 : Joshua, quarante-et-un ans et Gisèle Levy, quarante ans. (agents d’entretien.)

     11 : Ulla Fonte, trente ans, (fille de joie.)

     12 : Romain Stock, vingt ans. (Apprenti technicien.)

 

     A l’étage :

 

     13 : Fifi Adour, trente-et-un ans, (fille de joie).

     14 : Paul Frisch, trente-et-un ans et Georgette Fart, trente-et-un ans. (Gardes). Georges, dix ans.

     15 : Jacques Martin, trente trois ans et Pénélope Field, trente deux ans. (Garde - Cuisinière), Jean, huit ans.

     16 : Albert Fart, trente deux ans et Emilie Stone, vingt six ans. (Garde- buandière aux Thermes.) Mia, six ans.

     17 : Stéphane Spohr, trente deux ans et Thérèse Stone, vingt neuf ans. (Garde - Buandière aux Thermes.) Pascal, quatre ans.

     18 : Pam Suzon, trente ans. (fille de joie)

     19 : Julien Stock, dix neuf ans. (Apprenti technicien.)

     20 : Bernard Spohr, trente trois ans et Justine Kami, trente six ans. (Garde - Masseuse des Thermes.), Elodie, neuf ans.

     21 : Joseph Spohr, trente quatre ans et Julie Klein, trente neuf ans. (Garde - cuisinière) Fabrice, sept ans.

     22 : Benoit Spohr, trente trois ans et Sophie Kami, quarante ans. (Garde - Masseuse des Thermes). Rose, dix ans.

     23 : Pierre Spohr, trente deux ans et Madeleine Stone, vingt neuf ans. (Garde - Buandière.) Alice et Aline, six ans.

     24 : Paul Spohr, trente-et-un ans et Michelle Holz, trente neuf ans. (Garde, garde de nuit), Genièvre, dix ans.

     25 : salle de massage.

     26 : salle de massage.

     27 : salle de massage.

     28 : Prune Fruscht, trente deux ans. (fille de joie)

 

 

  • Dans les appartements des Thermes :

 

     1 : Alphonse Holz, trente neuf ans. (Responsable de l’étage des appartements.)

     2 : Georges Lang, vingt quatre ans. (Maître-nageur.)

     3 : Denis Martinet, trente ans et Juliette Stone, vingt sept ans. (garde - Buandière.) Jean et Jeanne, huit ans.

     4 : Francine Hoste, trente six ans et Léon Starck, trente six ans. (Agents d’entretien aux Thermes.)

     5 : Olivier, quarante six ans et Alice Stone, quarante cinq ans. (Agent de sécurité – Buandière aux Thermes.)

     6 : Oscar, quarante sept ans et Lydie Stone, quarante six ans. (Agent de sécurité – Buandière à l’hôtel.)

     7 : Louis Hoste, trente neuf ans et Bérengère Stark, trente-et-un ans. (Agents d’entretien à l’hôtel.) Michel, dix ans.

     8 : Guillaume Bardot, trente deux ans et Angèle Fergusson, trente-et-un ans. (Gérant de l’hôtel – Cuisinière.) Armand et Amandine, huit ans.

     9 : Eugène Stark, trente six ans et Françoise Hoste, trente six ans. (Agents d’entretien du restaurant.)

     10 : Josiane Lutz, trente six ans et Michel Bern, trente neuf ans. (Cuisinière – Gérant du restaurant.) Josie, dix ans.

     11 : Albert Holz. Trente sept ans (Vigile.)

     12 : Éric Holz. Trente sept ans (Vigile.)

     13 : Yves Holz. Trente sept ans (Vigile.)

     14 : Joëlle Lutz, trente neuf ans et Joseph Wirth, quarante ans. (Agents des boissons des Thermes.)

     15 : Quentin Lang, vingt quatre ans. (Maître-nageur)

     16 : Agnès Fergusson, trente ans et Basile Bardot, trente trois ans. (Cuisinière – gérant des Thermes.) Claude, dix ans.

     17 : Martine Bardot, vingt huit ans et Etienne Lombard, trente-et-un ans. (Agents de service.), Zoé, neuf ans.

     18 : Jules, cinquante ans et Emilie Lang, quarante cinq ans (Agent d’entretien – serveuse au restaurant.)

     19 : Pierre, cinquante ans et Joséphine Lang, cinquante ans. (Agent de sécurité – serveuse au restaurant.)

     20 : Gabriel Holz, trente quatre ans et Pauline Lang, vingt huit ans. (Garde - Masseuse.), Paulette, sept ans.

     C1 : Thomas Fergusson, trente deux ans et Brigitte Bardot, trente ans. (Concierge - Agent de service.) Edouard, neuf ans.

     C2 : Joséphine Basin, quarante-et-un ans et Émile Lutz, quarante-et-un ans. (Buandière – concierge.)

     T1 : Rémi, quarante-et-un ans et Nina Stock, quarante ans, (Technicien – agent de service.)

     T2 : Raymond, trente neuf ans et Paulette Stock, trente neuf ans, (Technicien – agent de service.)

 

 

  • Dans les appartements de La Garderie :

 

     1 : Florent Molle, quarante-et-un ans et Joëlle Tritz, quarante ans. (concierge - cuisinière.) Julie,9 ans.

     2 : Elysa Lévy, trente neuf ans et Eddy Thiel, cinquante quatre ans. (Garde de nuit- Mineur.), Hankel, dix ans

     3 : Sophie Maigret, quarante-et-un ans et Jenny Tell, quarante-et-un ans. (agents d’entretien)

     4 : Alain Hahn, trente six ans et Natacha Rich, trente six ans. (gardes de nuit), Christian, dix ans.

     5 : Abel Hahn, trente six ans et Nathalie Rich, trente six ans. (gardes de nuit), Christiane, dix ans.

     6 : Pacôme Maigret, trente six ans et Agnès Poly, trente six ans. (gardes de nuit), Philippe, neuf ans.

     7 : Alexandre Dumas, trente sept ans et Valérie Maigret, trente sept ans. (gardes de nuit), Alexa, neuf ans.

     8 : Nissa Lévy, trente neuf ans et Éric Thiel, cinquante six ans. (gardes de nuit- mineur.), Mikael, dix ans

     9 : vacant

     10 : vacant

 

 

  • Dans les appartements de l’école :

 

  • Au rez-de-chaussée :

 

     1 : Anatole Brett, quarante-et-un ans et Chantal Iser, quarante deux ans. (concierge - Assistante) Marie, neuf ans.

     2 : vacant

     3 : Gaël Wasch, trente sept ans et Marianne Wald, trente-et-un ans. (Gérant de l’échoppe – masseuse.) Marion, neuf ans.

     4 : Joël Wasch, trente sept ans et Mariette Wald, trente-et-un ans. (Gérant des douches – masseuse.) Julie, neuf ans.

     5 : vacant

     6 : Dortoir six lits.

     7 : Dortoir six lits.

     8 : Dortoir six lits.

     9 : Dortoir six lits.

 

  • A l’étage :

 

     10 : Cabinet médical.

     11 : Jacou Artz, cinquante six ans (Maître )

     12 : Laboratoire.

     13 : Dortoir dix lit.

Les enfants

 

     La population a bien augmenté, cinquante enfants sont nés après les derniers recrutements de 768 :

     Nathan et Léo, quatre ans, Fils d’Ariston Schmit et Jérémoy Mayer.

     Léon, six ans, et Charlotte, cinq ans, enfants de Gabrielle Krier et Axell Wilkinson. 

     Charles, six ans, fils de Manon Germain et Isabeau Muller.

     Louis, six ans et Pauline, cinq ans, enfants de Jeanne Muller et Edouard Basin.

     Georges et Roger, six ans, fils de Nadège Schaff et Jacques Basin.

     Louis, cinq ans, fils de Aline Hair et Roger Koch.

     Pierre, sept ans, et Paul, cinq ans, fils de Judith Koch et Gildas Dor.

     Marie, cinq ans, fille de Chantal Iser et Anatole Brett.

     Pascal, quatre ans, fils de Thérèse Stone et Stéphane Spohr.

     Alice et Aline, six ans, filles de Madeleine Stone et Pierre Spohr.

     José, trois ans, fils de Josiane Welch et Nestor Pferd.

     Valérie, cinq ans, fille de Joëlle Wasch et Hantz Burg.

     Fabrice, sept ans, fils de Julie Klein et Joseph Spohr.

     Jean et Jeanne, huit ans, jumeaux de Juliette Stone et Denis Martinet.

     Emanuel, dix ans, Fils de Raymonde Frisch et Raoul Frisch.

     Pierre, dix ans, fils de Helga Wilkinson et Roland Martinet.

     Patrick, neuf ans, fils de Gretel Wilkinson et André Martinet.

     Marianne, neuf ans, fille de Marie Blache et Albert Tritz.

     Georges, dix ans, fils de Georgette fart et Paul Frisch.

     Jean, huit ans, fils de Penelope Field et Jacques Martin.

     Mia, six ans, fille de Emilie Stone et Albert Fart.

     Elodie, neuf ans, fille de Justine Kami et Bernard Spohr.

     Rose, dix ans, fille de Sophie Kami et Benoit Spohr.

     Alice et Aline, six ans, jumelles de Madeleine Stone et Pierre Spohr.

     Genièvre, dix ans, fille de Michele Holz et Paul Spohr.

     Michel, dix ans, fils de Bérengère Starck et Louis Hoste.

     Armand et Amandine, huit ans, jumeaux de Angèle Fergusson et Guillaume Bardot.

     Josie, dix ans, fille de Josiane Lutz et Michel Bern.

     Claude, dix ans, fils de Agnès Fergusson et Basile Bardot.

     Zoé, neuf ans, fille de Martine Bardot et Etienne Lombard.

     Paulette, sept ans, fille de Pauline Lang et Gabriel Holz.

     Edouard, neuf ans, fils de Brigitte Bardot et Thomas Fergusson.

     Julie, neuf ans, fille de Joëlle Tritz et Florent Molle.

     Hankel, dix ans, Fils de Elysa Lévy et Eddy Thiel.

     Christian, dix ans, fils de Natacha Rich et Alain Hahn.

     Christiane, dix ans, fille de Nathalie Rich et Abel Hahn.

     Philippe, neuf ans, fils de Agnès Poly et Pacôme Maigret.

     Alexa, neuf ans, fille de Valérie Maigret et Alexandre Dumas.

     Mikael, dix ans, fils de Nissa Lévy et Éric Thiel.

     Marion, neuf ans, fille de Marianne Wald et Gaël Wasch.

     Julie, neuf ans, fille de Mariette Wald et Joël Wasch.

 

     Apollinaire a fort à faire, avec cinquante élèves ! Il est heureusement assisté par Nadège Schaff, vingt cinq ans, Agathe Stein, vingt deux ans, et Jeanne Muller, vingt cinq ans. Elles sont des éducatrices scolaires efficaces !

 

 

Le retour des soldats

 

          A Durandalem, les gardes sont toujours en faction aux tours de garde, Helga et Gretel sont à leur poste, quand arrivent cinq cavaliers, fortement armés.

     « Qui êtes-vous ?  demande Helga.

     - Dillon d’Ortega, le Borgne et François Bauer, Xavier Stamm et Joseph Brett ! répond Dillon. 

     Les gardes n’en croient pas leurs yeux ! Les soldats sont de retour ! La nouvelle se répand à une grande vitesse :

     - Ils sont de retour !  Dillon est de retour ! 

     Les cavaliers arrivent à l’auberge, Jacou est venu en hâte les accueillir.

     - Je constate que la nudité est toujours de mise ! On va d’abord prendre une douche ! dit Dillon, Joël est ravi de les revoir.

     - Heureusement qu’on n’a pas de parties fine en ce moment aux douches !  se dit Joël en souriant.

     Quand ils ressortent de la douche, nus, tout le village s’est rassemblé pour accueillir les héros ! Ce sont des hommes musclés, un poitrail bien développé, des abdominaux bien formés, des athlètes !

     - Bienvenue aux soldats du roi ! dit Jacou.  Vous êtes de passage ? 

     - Non ! dit Dillon. Nous sommes démobilisés, le roi a pris de nouveaux gardes, que nous avons formé, pour veiller sur lui. Nous voici de retour chez nous ! 

     - Nous allons terminer notre voyage vers Laudrefang ? dit Joseph en parlant à Xavier.

     - Oui, cela va être une surprise ! On ne nous attend pas ! dit Xavier.

     -  Et encore plus une surprise si vous y allez comme ça ! dit Jacou en leur faisant remarquer qu’ils sont nus ! Allez les braves ! si vous voulez, revenez ce soir, nous fêtons votre retour ! »

      Et les soldats rejoignent leur village, ils ont décidé de rester nu ! Qui osera redire quelque chose à Laudrefang ?

      - Il y a beaucoup d’enfants ! fait remarquer Dillon.

     - Oui ! il y a eu cinquante naissances depuis votre départ ! dit Benami, qui arrive avec une lyre de sa fabrication, avec une caisse de résonnance. Il est assisté par Jenny Stein, sa compagne musicienne. Et ils entonnent un chant de bienvenue en l’honneur des soldats.

     - Bravo ! et Merci ! dit Dillon. Tu as bien grandi ! Mais Apollinaire, il n’est plus là ? 

     - Oh si ! Mais avec tous ces enfants, il est un peu débordé ! il les prend par petit groupe ! il est aidé par Jeanne, Nadège et Agathe. 

     Child sort avec des pintes.

     - Trinquons au retour de nos soldats ! 

     Le Fernand est heureux d’accueillir ses fils, de vrais hommes !

     - Je savais que vous reviendriez ! Nous avons construit la maison en prévision de votre retour ! chacun a un appartement ! » dit le Fernand, ému de revoir ses fils.

     Ils me racontent les événements. Je suis triste de ne pas savoir ce qu'il est advenu de Durandal !

     Dillon s’installe dans un appartement de l’école.

     Ce soir, c’est la fête à l’auberge ! Les filles de joie, Ulla, Fifi, Pam et Prune, viennent voir ces héros de retour au village, elles les invitent chez elles ce soir, après la fête, dans leurs appartements de la résidence.

     Child a sorti les vieilles réserves de gnole, Apollinaire, Benami et Jenny font danser tout le monde.

     Les laudrefangeois se joignent à la fête ! Les gardes à la porte Ouest sont étonnés de voir arriver tout un groupe de personnes nues !

     Après avoir vu arriver leurs héros nus chez eux, à Laudrefang, le village leur a fait un triomphe, il y a longtemps que la nudité, bien que non officielle à Laudrefang, est entrée dans les mœurs, nombreux sont celles et ceux qui fréquentent les Thermes de Durandalem, et restent nus pour retourner dans leur village. Les douches de Laudrefang sont elles aussi propices à la nudité.

      Ils ont décidé qu’ils viendraient nus à la fête !

      Le bourgmestre, Ernest Dor, cinquante-et-un ans, Annie, quarante neuf ans, son épouse, Josette sa fille de vingt six ans, Jean-Louis Stamm, quarante sept ans, et Marie, quarante six ans, et leur fils Xavier, vingt six ans, accompagnés de Ingrid Leskigson, quarante six ans, Louis Brett, cinquante six ans, avec Charlotte Gainsbar, cinquante-et-un ans, et son fils Joseph, vingt neuf ans.

     Les Naboriens arrivent par la porte de l’Est : Richard Schaff, cinquante-et-un ans, et son épouse Carole, cinquante six ans, accompagnent Hugues, vingt neuf ans, Damien Fleich, cinquante six ans, et son épouse Angel, cinquante-et-un ans, arrive avec Gabin, vingt huit ans, et Vivien Kauf, quarante six ans, arrive avec Charles, vingt six ans. Ils ont emmené quelques filles qui veulent faire la fête avec eux : Jeanne Paulin, vingt quatre ans, Isabelle Nacht, vingt quatre ans, Esther Maigret, vingt cinq ans, et Audrey Lemas, vingt six ans.

     Tout le monde passe par les douches, et ressort nu, Joël est toujours en poste !

     De Tenquin, une charrette arrive, Alix, vingt six ans, est avec son père, Guillaume Holz, quarante sept ans, et Armand, vingt sept ans, est avec Roger Capes, quarante huit ans, son père. Eux aussi passent par les douches communales.

     Achille Gouvy, vingt sept ans, arrive de Hombourg avec son père, Émile, quarante neuf ans, et ses cousins : Ernest Gouvy, trente six ans, et sa femme Anémone, trente ans, et Anne, veuve de Hector Gouvy, trente ans. Ils ont plaisir à revoir Joël.

     Tout le monde est nu, joyeux de retrouver les soldats, sains et saufs, chacun veut entendre leurs aventures avec Charlemagne, les combats…

     Dillon raconte leurs péripéties en tenue Adamique, volant au-dessus des Germains et terrorisant toute l’armée ennemie, décimant les gradés, sans être eux-mêmes à portée de tir, l’armée ennemie s’est soumise presque sans coup férir !

     Cela a rappelé à Jacou la bataille de Lugdon, où l’armée ennemie a fait demi-tour, sans combattre, les gradés ayant tous été décimés d’en haut par Jacou, Jean d’Ortega, Clément Sandre, Child et trois gardes de Mettis, Pierre d’Ac, Jean Desforest et Albert Visle.

« Ah oui ! je m’en souviens ! » dit Child en s’esclaffant.

     Les soldats regrettent de ne pas avoir été là lors de l’attaque de Roncevaux, ils étaient devant, avec Charlemagne, quand Roland a été attaqué. Quand ils sont arrivés, il était trop tard…

     Helga relate l’attaque que le village a subi au printemps 774 :

      « Des hordes de Belges ont escaladé à l’aide de grapins les murailles Nord, blessant les gardes en faction cette nuit-là, mais tout le village a contre-attaqué, et une bataille de nuit s’est engagée entre les Belges et les Gardes.

     - Les pouvoirs que nous avons tous nous ont permis de vaincre ! Soixante Belges sont tombés sous nos flèches !  Quelques-uns se sont noyés dans la réserve d’eau !

     - La réserve d’eau ? demande Dillon.

     - Oui, nous avons une réserve d’eau qui fait toute la muraille Nord. De nuit, ils sont tombés dedans !

      - Mais la plupart n’ont pas franchi la muraille, tous les gardes, et tous les villageois avait un arc, et les flèches fusaient en tirs croisés !

     - A l’aube, les soldats des Glandières ont achevé les derniers qui fuyaient en dévalant la colline.

     - Les soldats des Glandières ? demande-t-il encore.

     - Oui, à la suite d’une attaque, en 772, l’abbaye s’est dotée de défenses, de remparts et de vingt soldats pour la défendre.

     -Ils ont été formés ici, à Durandalem par Jacou, Child, et nos gardes. Pierre Gros, qui nous livrait le charbon, est maintenant le capitaine des gardes des Glandières.

     - Et les blessés dans nos rang ? demande François Bauer.

     Pacôme Maigret, Gabriel Holz et moi-même, dit Nissa Levy. Tous les trois avons reçu des flèches, moi une flèche dans l’épaule, Pacôme deux flèches dans les cuisses, et Gabriel une flèche dans le flan. Mais les sciences de Jacou et de Chantal nous ont sauvés ! Nous allons tout à fait bien maintenant, et nous avons repris nos services de gardes. Ce n’est pas une ou deux flèches qui vont nous décourager ! dit-elle en rigolant, faisant rigoler toute l’assistance.

     - Nous avons depuis, un système d’éclairage des alentours des murailles depuis les tours des remparts, nous entretenons le feu sur le chemin de guet pour tirer des flèches lumineuses aux alentours, dévoilant toute approche !

      - Et nous avons embauché quatre gardes de plus en renfort de nuit ! ajoute Helga.

     -Sylvain Winterberg : compagnon de Charly Chaplin. De Gmunden

     -Charly Chaplin : Compagne de Sylvain Winterberg. Sœur de Georges. De Gmunden.

     -Roland Ronce : Compagnon de Georges Chaplin. De Gmunden.

     -Georges Chaplin : Compagnon de Roland Ronce. Frère de Charly. De Gmunden.

     - Et ben ! c’était chaud ! Et depuis, plus d’attaque ? demande Dillon.

     - Si ! dit Child en rigolant.

     Un jour, c’était il y a trois ans maintenant, Cinq hommes sont arrivés au portail, prétextant de venir aux douches, et sont arrivés à l’auberge. En entrant, ils ont bandé leurs arcs, voulant tout l’argent de l’auberge.

     Je leur ai conseillé de baisser leurs armes, sinon ils allaient au-devant de gros ennuis !

     Ils n’ont pas voulu m’écouter, et sous la contrainte, je leur ai remis l’argent de la caisse de  l’auberge. En sortant, ils se sont trouvés nez à nez avec nos gardes, Gaël, Joël, et quelques villageois en plus, prévenus mentalement, et qui les tenaient en joue.

     Je leur ai dit de baisser les armes, sinon ils mourraient.

     Un des voleurs alors banda son arc dans ma direction, et se déguisa aussitôt en hérisson mort, criblé de flèches de toutes parts. Les autres ont aussitôt jeté leurs arcs. Nous les avons remis à la police de Naborum, qui les a envoyés sous bonne garde au bagne de Deux-ponts !

     Depuis cette dernière tentative, nous sommes tranquilles ! 

     - Oui ! Qui oserait encore tenter de voler Durandalem ? »  dit Helga. 

     La soirée se continue, d’abord à l’auberge, où Berthe et Esther, assistées d’Ariston, ont concocté un menu de fête, Child a sorti ses meilleurs vins rapportés par les frères Horn, Armand et Achille, qui passent régulièrement à Durandalem, avec les meilleurs crus du moment. On s’est délecté des mets et nectars servis ce soir-là ! Puis tout le monde monte aux Thermes où un des dortoirs est transformé en salle de parties fines, Les filles et les garçons se mélangeant allègrement, les filles de joie mènent la danse !

     Les dames d’un âge mûr ne sont pas au fait de ces pratiques libertines, mais elles jouent le jeu, sous les regards amusés, parfois jalousés de leurs hommes.

     Pour la plupart de ces dames, c’est leur première exhibition sexuelle en public, mais elles n’y voient aucune honte ni aucune gêne, tout le monde se mélange.

     Des affinités se créent entre les soldats de Durandalem et les filles de Naborum.

      Xavier Stamm est attiré par Josette Dor, tandis que Joseph Brett veut Ingrid pour épouse !

     Jeanne Paulin est attirée par Hugues schaff…

     Gabin et Armand s’affichent officiellement en couple…

     Charles et Alix aiment bien Pam et Prune…

     Des chambres sont réservées pour plus d’intimité, pour les protagonistes de la fête, qui durera sûrement une bonne partie de la nuit !

     Achille est triste que son cousin Hector soit décédé d’une maladie inconnue, il y a quelques années et en fait part à sa veuve, Anne. Mais Anne, elle, d’un tempérament jovial, trouve qu’Achille est un bel homme, et l’invite dans une chambre.

 

 

     Charles trouve que la rousse Pam a un charme fou ! il l’invite à passer un moment intime avec lui.

     Alix, qui maintenant est un homme vigoureux, invite Prune dans une chambre.

     Gabin et Armand, qui durant leurs temps de soldats s’était toujours juré assistance, décident de montrer au grand jour leur amour réciproque, et entreprennent des jeux sexuels aux yeux amusés de toutes et tous.

     Hugues, plus timide, invite Jeanne Paulin à le suivre dans une chambre.

     Xavier, lui drague Josette Dor, et ne tarde pas à se faire entraîner vers une chambre par la petite brune.

     Joseph est assis à côté de Ingrid, et se rapprochant, l’embrasse, d’abord doucement, puis de plus en plus intensément, comme s’ils étaient seuls dans la pièce.

     Le borgne et Audrey Lemas se plaisent bien, cela se voit !

     François, lui, emmène la belle rousse Isabelle Nacht dans une chambre.

     Dillon se laisse happer par Esther Maigret, ils se réfugient dans une chambre.

 

     Tout le monde profite des bienfaits des installations des Thermes, des couples se font et se défont au fur et à mesure de l’avancement de la soirée, les tenanciers du bar, Joseph Wirth et Joëlle Lutz assurent le service toute la soirée.

     Les douches coulent à flots continus, chacun s’en servant à volonté après le sauna, ou au sortir d’une chambre…

     Les frères Stock, Rémi et Raymond, veillent en permanence sur les chaudières et les niveaux d’eau pour ne pas avoir de pénurie.

     La fête dure jusqu’à l’aube, certains, fatigués, sont allé se coucher dans une chambre de l’hôtel.

 

     Le matin, les cuisinières ont préparé le petit déjeuner pour tout ce monde, qui émerge petit à petit.

     La cloche de l’école a déjà sonné neuf heures quand les derniers arrivent, la figure encore bien enfarinée, après les réjouissances de la dernière nuit.

     Le retour des soldats a été fêté, et bien fêté !

     Après une dernière douche qui les réveille, les Laudrefangeois s’en retournent dans leur village, toujours nus ! Là-bas, tout le monde attend les valeureux soldats, Xavier Stamm et Joseph Brett, une fête d’accueil est organisée à l’auberge pour l’occasion.

     Les autres invités repartent aussi vers leurs villages, Hombourg, Tenquin, et quelques-uns de Naborum, Les dames sont enchantées de cette nouvelle expérience libertine, qu’elles ne connaissaient pas ! Dorénavant, elles se mettront d’accord pour se revoir ! les filles veulent encore rester un moment avec leurs vaillants soldats !

     Elles réservent des chambres à l’hôtel pour quelques jours.

     La vie continue au village, aux douches municipales, Joël n’a plus trop de clients, de temps en temps un rafraîchissement après une chauffe à l’auberge, pour désaouler, et quelques voyageurs, mais la plupart des arrivants préfèrent aller aux thermes, profiter du sauna et de la piscine.

     A l’auberge, les vieux habitués sont toujours là, les jeunes viennent en coup de vent boire un canon et s’en vont on ne sait où, il faut que jeunesse se fasse !

La fin de l’histoire des soldats de Durandalem.

 

     Nous sommes en l’an 780…un an après le retour des soldats

 

     Les fils au Fernand, le Borgne et François, se sont établis comme maraîchers, dans les terres de leur père, avec l’aide des trois commis du Fernand.

     Le Borgne s’est mis en union avec Audrey Lemas, et François a choisi Isabelle Nacht.

     Ils habitent dans la maison de la ferme. Audrey a eu une fille, Joséphine, et Isabelle un garçon, Francis.

     Dillon d’Ortega a monté un service de police du village, qui englobe les gardes de jours et les gardes de nuit, il a pris la fille Maigret, Esther, pour épouse. Ils habitent dans un appartement de l’école. Esther vient de mettre au monde des jumeaux : Jean et Aimé, comme leurs grands-pères.

     Le Bourgmestre est toujours Jacou Artz.

     Il a rappelé qu’il a promulgué un édit qui garantit une pension après soixante ans, allouée par le village. Elle est versée tous les mois, c’est le banquier, Raoul Frisch, qui est en charge des versements. Les personnes qui ont des problèmes physiques ou autres, qui ne peuvent subvenir à leurs besoins sont également pensionnées, quel que soit leur âge.

     Avec mon gendre Jérémoy Mayer, et mon fils Benami, nous mettons au point un instrument de musique fait de tuyaux de différentes longueurs, dans lesquels souffle une grosse turbine générant de l’air. Elle est mue par un piston à vapeur, mais peut aussi être actionnée à la main. En actionnant des clapets sur chaque tuyau, on peut composer une mélodie ! Nous avons trouvé cela en installant une ventilation forcé dans le puits de la mine de charbon.