Zadar en Croatie
Et si on allait faire un tour ?
Bien volontiers ! Après cet automne et cet hiver pourris, et ce printemps qui n'arrive pas, une escapade nous fera du bien.
Hop ! Un petit tour sur le site de Ryanair nous a permis de trouver un vol pas cher ( 60€ A/R pour deux ! ), un appartement pour 200€ la semaine, et une voiture pour 50€ . C'est décidé ! Une semaine en Croatie, à Zadar, et toute la région alentour, riche en parcs naturels et en archipels.
La date est calée. Départ le 27 avril de Baden -Baden, derrière Strasbourg, à 10h. Et à 11h30 nous sommes dans notre voiture à l'aéroport de Zadar. Il y a beaucoup de vent et le ciel est gris. Sombre.
En route vers l'inconnu ! (Avec un guide Michelin et une carte. L'option GPS coûtait aussi cher que la location ! )
D'abord, il nous faut trouver un plan de rue, chose aisée dès l'arrivée en ville.
Zadar compte 70 000 âmes, de grands espaces verts parsèment la ville, elle s' étend le long de la mer Adriatique en une ribambelle de rues serpentant parmi les constructions hétéroclites, et les noms des rues sont bien sûr affichés en croate !
La langue croate ! Heureusement, tout le monde parle plus ou moins l'anglais, cela facilite la communication.
Peu parlent allemand, et seuls les Français parlent français !
Bien sûr, je maîtrise la langue, si je puis dire... "Dobar Dan" ( Bonjour ), " hvala" - se prononce "ouala " ( merci ), et " turistička zajednica - touristitchka Jayédjnica ( office de tourisme ).
À 13h, après avoir louvoyé jusqu'au quartier Diklo, au nord de la ville , nous trouvons un restaurant. Une carte fournie... Un plateau de charcuteries et de fromages feront notre affaire. Puis nous trouvons notre rue, la Kresjimirova obala, en travaux , pour la pose d'un réseau d'égouts approprié à l'afflux touristique de mai à septembre. Avant l'ère touristique, tout allait directement à la mer. Depuis, à grand renfort de canalisations et de stations d'épuration , les eaux du bord de mer sont très propres, limpides, et une myriade de menu fretin frétille entre les orteils dans une eau à 15°, limitée aux chevilles !
À pied, nous trouvons le n°11, chez M. Paternostra - ça ne s' invente pas !
Il baragouine un mélange d'anglais, d'allemand, et même des mots français ! Comme je baragouine aussi les trois, nous n'avons pas de problème de compréhension !
Notre appartement se trouve au deuxième étage d'une grande maison. Il y a deux appartements par étage. Un coin cuisine, un salon, une chambre et une salle d'eau, et une terrasse face à la mer, à 4 maisons et 100m devant nous. La vue est magnifique sur l'archipel à quelques encblures de là.
L'appartement est équipé, une vraie climatisation, qui fait aussi chauffage ! Apprécié ! Et tout le petit électroménager pour vivre ici. Nous nous installons, et partons pour Stari Grad, la vieille ville. Il fait 16°, il y a du vent.
Nous prenons quelques renseignements sur les balades vers les îles, parmi les quelques bateliers avides de touristes en cette saison !
Un passage par un distributeur bancaire nous donne des kunas, monnaie nationale, de l'ordre de 7 kunas pour 1 €.
Le temps ne nous invite pas à visiter la vieille ville. Il pleut , il fait froid. Allez, on rentre chez nous, à la Kresjimirova obala. Une supérette en bas de la rue nous plonge dans le quotidien alimentaire croate.
Première constatation, leur nourriture principale, c'est la bière !
Deuxième constatation, il y a beaucoup de produits frais, moult légumes sympathiques, issus des jardins sur la colline, derrière la ville.
Troisième constatation, les prix, même s'il faut les convertir, sont moins chers que chez nous.
Munis de nos achats ( café, thé, miel-du pays, pain, fromage-de l'île de Pag, un vin de pinot noir de Croatie, entre autres ), nous remontons la rue défoncée , zigzaguant entre les tranchées, qui rappellent des souvenirs pas si lointains pour les autochtones. ...Les travaux sont arrêtés pour aujourd'hui, nous pouvons esperer une soirée calme.
Le soir le soleil se couchant entre les îles est féerique... Quand il ne pleut pas...
Et quand il pleut, il pleut comme âne croate qui pisse !
Jeudi 28 avril
Après une nuit calme, le chantier a repris dans la rue riveraine. Dès 8 h, les grues, les pilonneuses, et autres engins bruyants nous incitent à vite trouver quoi faire de ce matin ! Nous partons pour les lacs de Plitvice, un parc naturel dans les montagnes, à 100km de Zadar.
Il pleut, mais la grenouille croate est optimiste ! Il va faire beau ! Pour l'instant, il fait 15°, au niveau de la mer...
Chemin faisant, dont un bout d'autoroute où nous avons payé quelques kunas, les tunnels s' enchaînent dans la montagne, et au sortir du dernier, le plus long, SURPRISE ! ! ! La température extérieure est de 3°, il neige !
Pas du tout préparés ni équipés pour ça, les Ditsch !
D'un commun accord, après concertation réciproque et arguments concordants, nous faisons demi-tour et descendons dans la plaine, vers l'île de Pag. Il ne pleut plus.
Pag Otok, comme ils l'appellent, est une île désertique, quelques herbes salées poussant par là donnent de quoi brouter aux brebis fournissant le célèbre fromage de Pag. Une fierté nationale ! Nous trouvons une auberge qui nous propose du poisson pêché du matin, un régal ! Le vin de Pag, le vrai, celui du patron, est...costaud ! Bien sûr, le plateau de fromage est de rigueur ! Différents affinages, du bleu, et légèrement salé, forcément, vu la nourriture des brebis ! Nous terminons à la Slibovitch, et reprenons notre visite de l'île : les salines, une des ressources de l'île, Pag Grad, ses vieux murs, ses dentelles...Et son fromage !
Nous retournons à Zadar, pour acheter des billets pour Dugi Otok, la plus grande île du coin. Nous irons demain, quel que soit le temps !
Le soir se passe à préparer de quoi tenir deux jours dans l'île, mais bon ! C'est pas non plus Koh Lanta ! On a même la télé, avec UNE chaîne française ! Si ! TV5monde !
Vendredi 29 avril
Nous avons rendez vous à l'embarcadère à 10 h pour embarquer la voiture. Le ferry est à quai, bouche béante.
1h30 de traversée, naviguant entre les îles, le soleil - enfin ! - nous accompagne, la mer brille, les îles apparaissent puis disparaissent les unes derrière les autres.
Le ferry est un bateau tout neuf, aux normes de sécurité européennes. Oui, la Croatie est état membre de la CEE, bien qu'ils n'aient pas encore adopté l'€uro.
Peu de passagers, 50 personnes sur les 400 possibles. Notre ferry avance doucement, virant à tribord, à bâbord, une conduite digne d'un adepte de Slibovitch, pour accoster à Brbinj . On prononce Beurbinch.
Nous prenons la direction du nord, vers Božava, -Bojava- , petit passage par Dragove, petit port tranquille, plein de 'Appartmans' vides, la saison démarrant vers le 15 mai. Tranquille et endormi. Nous partons sur la pointe des pneus, et profitons des vues s' offrant à nos yeux réjouis.
Nous arrivons à la plage de Sakarun pour le pique-nique, le soleil chauffe, le ciel est bleu, je me dévêts prestement, et essaie ma Gopro, pilotée par ma tablette. ..
Après un lézardage d'une bonne heure au soleil, nous partons pour la pointe nord de l'île, versVéli Rat, et son phare, de construction autrichienne, qui culmine à 41 m. C'est le plus haut phare de Croatie !
Il n'y a personne. Partout, des cabanes et infrastructures, toutes encore en hibernation, capables de drainer des centaines d'estivants dès le 15 mai. Y a du boulot ! Mais les Croates sont des bosseurs ! Le phare en lui-même propose des chambres d'hôtes. Sympathique, une nuit dans un phare ! Oui, dès le 15 mai. Pour l'instant, juste un chien, qui aboie en croate, et mon guide ne donne aucune traduction.
De là, nous repartons, et traversons Dugi du nord au sud, à Sali.
Là aussi, des travaux de voirie bousculent la circulation. Il vaut mieux y aller à pied ! Un petit port de plaisance. Tous les bateaux sont à quai, installés dans la baie de Sali. Nous cherchons un bar avec Wifi déjà en route avant le 15 ! Oui, beaucoup de choses ne démarrent que le 15 mai. Les restaurants, bien qu'ils l'affichent, ne prennent pas la carte bleue, la plupart des touristitchka jayédjnica sont fermées ou ouvertes à des heures précises, et le Wifi ne fonctionne que rarement.
Nous trouvons une chambre chez l'habitant, en haut du village, et parvenons, malgré les travaux , en voiture à destination. Le garçon du bar nous a bien aidés pour la route. Une petite chambre, deux lits, une salle de bain, un coin café pour le petit déjeuner, il ne faut rien de plus. Même la télé, avec 1000 chaînes.
Le temps de trouver la bonne, le film est fini !
Un petit restaurant - une dizaine de tables - nous accueille le soir, sur le port. Au menu, poissons ! Un plat de poissons, fruits de mer, en bonne quantité nous rassasie, un vin des coteaux de Sali, léger, frais en bouche , nous hydrate et nous invite à aller nous coucher...
Samedi 30 avril
Nous quittons Sali pour le Parc Naturel de Telašćica -Télachtchica - une zone protégée où même les bateaux sont à moteur électrique. Une magnifique balade, des points de vue époustouflants, des rencontres sympathiques, et au milieu, le lac Mir, lac d'eau salée alimenté par la mer, en souterrain. Son eau est excellente pour la peau. Je confirme pour la peau des pieds !
Nous regagnons notre véhicule et partons manger, à Božava à l'extrême nord, pas loin de la plage d'hier, où nous faisons la sieste , nu au soleil pour ma part, en attendant 16h.
16h, heure du départ, 16h 15, embarquement, 16h 30, nous quittons Dugi Otok pour Zadar. Le temps se gâte, le vent se lève, ça ne m'étonnerait pas qu'il se mette à pleuvoir !
Bingo ! À peine débarqués, nous voilà sous des trombes d'eau ! Nous regagnons notre maison à l'autre bout de la ville, en passant par la supérette, et en traversant à pied le champ de boue qui nous servait de rue.
La balade en bord de mer attendra ! Il pleut, et quelques éclairs allument un instant les îles, de-ci, de-là. Dans l'appartement, la climatisation chauffe tout ce qu'elle peut, l'humidité recule. Au sec et au chaud ! Plus besoin d'habits !
Dimanche 1er mai
Jour férié en Croatie aussi, sauf pour la drache qui continue à tomber. Nous sortons néanmoins. Pour nus nourrir, nous trouvons un centre commercial, plein de boutiques vides ou fermées. La cafétéria par contre est bondée !
Ils parlent fort, les Croates ! Quel brouhaha ! Nous nous échappons et retournons dans le restaurant du premier jour. Vu le temps, pas de manifestations ou défilés à Zadar, mais le temps à l'air de changer.
Après un excellent poisson au gril et aux herbes de là-bas, nous rentrons pour la sieste. Le soleil apparaît, soudainement, et les nuages disparaissent comme par magie ! Peu de temps après, un violent orage secoue la ville. On reste au chaud sous la couette.
Lundi 2 mai.
Une ballade le long de la côte, jusqu'à Sibenik, repas, puis le Parc National de Krka - Keurka- , la rivière .Tel est notre programme. Hop, c'est parti ! Il fait beau, ou plutôt il ne pleut pas. Les travaux continuent dans la rue, ils sont plus loin ce matin.
Le long de la côte, les campings, les "villages de vacances" s'enchaînent, vides, déserts, les plages dites naturistes du secteur sont fermées ou à l'abandon...En été ça doit grouiller de monde, et pleuvoir des kunas. Des milliers de kunas ! Pour l'heure, vous n'avez même pas une glace.
Nous arrivons à Sibenik, ville fortifiée. Sa forteresse qui surplombe la ville est impressionnante ! Le marché de Sibenik, le plus grand de la région, se compose de centaines d'étals en dur, avec un toit de canisse couvrant toute la zone, sur des centaines de mètres. Les commerçants disposent de ces étals pour y vendre leurs produits, essentiellement des produits fermiers et maraîchers, mais aussi des fringues et des chaussures ; omniprésents, les stands de bières, tous et toutes en boivent, partout, dans la rue.
Nous trouvons un restaurant qui accepte la carte Visa. Nous n'avons plus beaucoup de kunas. Nous sommes un peu désinvoltes, nous aurions pu prévoir, emmener des kunas et des €uros. Les distributeurs bancaires ne délivrent - comme en France d'ailleurs - pas plus de 300 € par semaine. Avec nos deux cartes, nous avons donc un budget kunas de 600 €, donc 4200 kunas en tout. Le logement, les restaus, l'essence... Bref, on a tout claqué, on marche à la carte !
Sauf que leur machine ne marchait pas ! Nous trouvons, après plusieurs essais, un distributeur de la Spaarkasse, banque allemande, qui m'a donné 200 kunas ( ~ 28 € ),, et j'ai pu régler nos deux pizzas. Excellentes , très grandes. Nous repartons avec nos restes, repas du soir assuré !
Après une route de campagne, récente, parce qu'elle permet l'accès à l'autoroute de Zagreb, nous arrivons aux chutes de Krka. Ici, en 1898, fut installée la première centrale électrique d'Europe, deux jours après celle de Niagara, en Amérique. Zibenik a été la première ville croate électrifiée, une des premières en Europe.
Nous payons quand même 100 kunas chacun, par carte. Un bus nous attend pour nous emmener au début du sentier arpentant les chutes.
Imaginez une forêt de plusieurs centaines de mètres de large, traversée par une myriade de petits ruisseaux, tantôt se regroupant en mare, tantôt grossissant une chute de quelques centimètres, ou de quelques mètres.
Un chemin en passerelles arpente la forêt, une fois au dessus des chutes, une autre fois aux pieds d'un torrent, dans un bruit d'eau permanent. Une balade de deux heures, qui nous fait du bien !
Mardi 3 mai
Notre dernier jour à Zadar. Nous partons pour la vielle ville. Un marché, des fontaines, des églises en pagaille, des restaurants, des bars à bières, des constructions, des remparts, des édifices et monuments en tout genre, quelques œuvres d'artistes, telles les orgues marines, des tuyaux disposés sous le niveau d'eau et "chantant" au rythme des vagues.
Par grand vent, le son de l'orgue est incroyable ! Pauvres riverains !
Une autre œuvre est "L'ode au Soleil". Des panneaux solaires disposés en un immense parterre circulaire sur lequel on peut déambuler. .. Je n'ai pas compris le truc, peut-être cela tournait il ?
Après un risotto noir ( vraiment noir ! ) et un blanc croate, nous nous promenons, guide et plan en main. Quelques puits alignés, des tours ancestrales restaurées, et des remparts très larges, ceinturant la vielle ville...
En fin d'après-midi, le soleil rayonne sur notre terrasse, et nous en profitons une fois encore pour exposer tout notre corps aux rayons bienfaiteurs. Les travaux dans la rue sont loin, le bruit est très diffus.
La dernière soirée, nous nous baladons le long de la grève, enfin, et profitons de la vue, au soleil couchant, qui finit par disparaître derrière les îles.
Les valises sont bouclées, nous partons demain matin rendre la voiture et embarquer à 10h.
Une semaine de dépaysement total, de déconnexion et de plaisirs variés.
Finalement, avant le 15 mai, c'est la bonne période, la population décuple après. ..Vu le mode de conduite des Croates, cela doit être une belle pagaille en été !
On essaiera une fois en septembre, ici ou ailleurs...
Portez-vous bien ! Nus si vous le pouvez !