Un petit tour chez les Hellènes...
C'était un périple que l'on devait faire, Estelle et moi.
Un rêve d'enfance, d'adolescence, un rêve de toujours pour elle.
Elle en était sûre : un jour elle irait en Grèce !
Cette année, nos vacances de printemps passeront par là !
Des la fin de l'été, nous avons cherché, fouiné, exploré toutes les pistes, les opportunités, et finalement, nous avons trouvé ce que nous cherchions. Elle, le pays, le soleil, la mer; moi, plutôt de vivre nu au soleil. Et nous nous sommes tombés d'accord !
En parcourant le Net, nous avons trouvé, d'un commun accord, une région qui nous plaît, une location qui nous sied, et comble de bonheur, un endroit naturiste, pour mon plus grand bonheur à moi !
Notre choix s' est arrêté au Péloponnèse, au sud-ouest du pays...
Après tout, n'y connaissant rien, là où ailleurs, tant que nous sommes en Grèce...
Nous avons donc organisé, planifié nos vacances de printemps, trouvé des vols pas chers ( pour une smicarde et un intermittent retraité, le budget est serré ! ) un gîte naturiste, une voiture, et ce dès septembre !
Longue, l'attente jusqu'en mai. L'hiver pourri que nous passons n'en finit pas, nous nous accrochons à cet événement, nous disant : "Courage, bientôt nous y serons !"
Pour me faire plaisir ( elle n'est pas naturiste ) , nous avons réservé un gîte naturiste au sud de Koroni, en pensant pouvoir rayonner dans le pays.
Nous avons trouvé un avion, qui doit nous emmener à Athènes depuis Luxembourg, à 100 km de notre village.
Pour pas cher ! 250 € aller-retour pour deux personnes, avec la compagnie grecque Aegean..
Notre plan: deux jours à Athènes, l'incontournable Acropole et moult temples dédiés aux divinités hellènes, puis une voiture pour parcourir le pays jusqu'au gîte, pour une semaine, et terminer par la côte est pendant 4 jours, avant de retourner à Athènes pour repartir.
Tout est calé, payé, réservé. Avant Noël, notre périple est tracé !
Des amis y ayant séjourné en été nous ont fourni des cartes, des adresses , et même un GPS à jour des routes grecques. Ce qui nous a bien aidés, parfois. Mais il n'aime pas la chaleur ! On s' en est rendu compte par la suite.
Oui, c'est un long - très long ! - moment de patience, qui n'en finit pas. Le climat lorrain de l'hiver nous fait languir et souhaiter que... vivement le mois de mai !
De semaine en semaine, cela se rapproche, puis de jour en jour, l'impatience grandit...
Enfin, début mai, nous commençons à faire les valises, prémices de nos vacances tant attendues.
Nous avons réservé, par le site Booking, un hôtel à Athènes pour deux jours.
Premier hic, deux jours avant notre départ, on nous annonce que l'hôtel est fermé, et qu'il faudra nous loger ailleurs. Heureusement, chez Booking, ils sont sérieux, et nous ont trouvé un autre hébergement, mieux et pour le même prix, qu'ils ont dit !
Ouf ! De ce côté tout va bien !
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Mardi...
Et enfin le grand jour ! La nuit a été courte, la tête pleine de plans, et de cartes, et de grec, et...
A 6h30, un message de Aegean : le vol pour Athènes est retardé, il partira à 14h, au lieu de 9h.
Nous devions prendre la route...
Bon, du coup, répit, nous partirons à midi...Estelle va chez le coiffeur, moi je déballe une dernière fois la carte de Grèce...
Et nous partons enfin. Notre parking gardé est à 5km de l'aéroport de Luxembourg. Une navette nous emmènera.
Bon. Ça commence bien. Le GPS est récalcitrant, et nous tournons autour de l'aéroport jusqu'à Lux parc, dans une zone industrielle, que nous trouvons par le GPS du portable...
Là, un grand parking, à moitié plein. Personne, la barrière est ouverte...
"Pour la navette, téléphoner au......" indiquait le panneau à l'entrée. Après attente, une réponse. " Je serai là dans 40mn !"
Catastrophe.
A force de tournoyer, il est presque treize heures, l'embarquement commence dans 20 mn !
Je rappelle, lui dis que la navette , c'était dit "un quart d'heure", et qu'il a intérêt à se dépêcher !
Dix minutes plus tard, (et un repas écourté pour le chauffeur ! ) nous sommes en route pour l'aéroport.
Arrivée au pas de course, passage aux douanes, détail de mon attirail de câbles, chargeurs, tablettes, appareils photos..., et passage à l'embarquement, qui fermait...J'ai les billets dans le portable, 2 bips, faire attendre la passerelle, et nous rentrons, bons derniers, à bord d'un Airbus A320 tout neuf, sous les sourcils froncés de l'équipage. Un "Kaliméra" essoufflé les fait sourire, et nous traversons l'avion. Nos places sont à l'arrière.
Ouf ! A peine assis nous roulons déjà ! Il est 14h05. 5 minutes, pour 150 passagers, ça fait 750 minutes de perdues, par ma faute ! 12 heures et trente minutes ! Lol... Mais tout est relatif, disait Albert...
Et c'est parti pour trois heures de vol. Je me suis justement muni d'un bouquin intitulé :
" L'espace-temps quantique, le rêve contrarié de grande unification de la théorie du tout "
Ça c'est du lourd ! Lol.
Le service à bord est super ! Une première tournée de boissons variées, puis un repas chaud servi en barquette à chacun, une moussaka , une boulette de viande, une petite salade grecque, avec le petit vin blanc grec, puis un bon café, et des petits sablés grecs.
Le tout offert par la compagnie Aegean . La classe !
Finalement, entre mon bouquin et les services à bord, le temps a filé et nous atterrissons à Athènes à l'heure, 18h heure locale ( +1 ).
Il fait chaud ! Une petite brise est bien agréable, sur ce tarmac surchauffé en béton !
L'aéroport se situe à 40 km de la ville . Un métro récent fait la liaison. En quarante minutes, et 17 arrêts !
Quelques voyageurs, mais beaucoup de Grecs qui travaillent au alentours de la voie. La langue grecque est difficilement compréhensible, quelques mots reconnaissables, mais le patois local rend la compréhension totalement opaque. La plupart des Grecs parlent anglais, dit-on, ce qui s' avérera exact en ville et dans les sites touristiques, mais à la campagne, c'est autre chose, je le constaterai plus tard.
La police patrouille dans le métro. Je suis étonné de voir les gens baisser la tête à l'arrivée des flics. Serais-je tombé dans un pays autoritaire ? En tout cas, au vu des réactions une fois la menace écartée, ils ne portent pas la police dans leur cœur !
Des mouvements à chaque arrêt. Nous avons les yeux rivés sur nos valises rangées sur une étagère. Il y a de plus en plus de monde, en approchant de la ville.
Nous descendons à Monastiraki, récupérant difficilement nos valises. Trois niveaux souterrains à remonter. Heureusement, il y a des escalators, et évidemment le dernier est en panne ! Courage ! Plus haut, c'est à l'air, au soleil...Oui, enfin... De débarquement en attente de métro, mine de rien, il est 20 h, et il commence à faire nuit.
Premier contact avec la ville. Cosmopolite, bruyante, il fait chaud, des efluves emanent des cuisines alentours, mêlées aux odeurs plus urbaines, genre gaz d'echapement.
MONASTIRAKI est un grand carrefour au centre d'Athènes, des milliers de voitures s'y croisent en permanence. Sur les trottoirs, une foultitude de gens se cotoient dans tous les sens, vacant à leurs affaires, et la police est omniprésente.
Munis de mon plan, nous remontons l'avenue Athinas. Bruyante par le traffic et les klaxons, et par les pietons qui se saluent de loin...Il y a du monde sur le trottoir. Beaucoup d'échoppes, de quincailleries, toutes débordant allègrement sur le trottoir. Ouvertes jusque tard dans la nuit.
Puis, à gauche, Evripidou, la rue de notre hôtel.
Contraste immédiat ! Les rues sont sales, des déchets partout, les poubelles débordent, et des meutes de chats règnent dans ce "paradis", où les épaves sont garées...et ça pue !
Notre hôtel n'a qu'une porte en façade, qui ouvre sur un couloir donnant sur un escalier, qui mène à la réception.
Vieille bâtisse. Tout est en bois. Les murs, les planchers les poutres, les charpentes...
Magnifiques ouvrages d'art que ces escaliers en colimaçon qui desservent les quatre étages supérieurs ! Bien sûr, notre chambre est au quatrième ! Les planchers nous chantent leurs histoires, séculaires, assourdies de-ci, de-là par des tapis. La chambre, propre, offre une vue imprenable sur...le mur du voisin, deux mètres plus loin, a 15 metres de hauteur...un grand trou sombre en dessous. Des placards, une télé, une climatisation efficace , complétée par une petite salle d'eau... Petite ! Mais cela nous conviendra. Nous sortons manger. Il est 22 h.
De la rue en face émane une musique.. Nous pénétrons dans le quartier de Psiri, plein de ruelles, et un restaurant à chaque coin de ruelle. Nous choisissons le premier qui a la musique, un guitariste et un bouzoukiste (je crois...) qui me plaisent à l'oreille. Enfin, à ce qu'il en reste...et nous sommes sous un plafond de lierre...enguirlandé , qui sied à mes yeux. Enfin, à ce qu'il en reste...je sais...
Tous les menus sont en grec et en anglais. Parfois en allemand. Rares en français !
Les menus sont à 10 €, vin compris, et les cartes sont variées. Les sardines, par exemple, sont déclinées en huit plats différents !
Tous proposent des salades, des gyros (sandwichs grecs), des kebabs , des fruits de mer : poulpe, calmar, sardine..Peu de poisson. La dorade..Le thon... Ou des grillades : bœuf, porc, mouton...
Le vin blanc est excellent ! Frais, léger, pas cher : deux euros la pinte, lol.
Nous passons un moment agréable à écouter les musiques traditionnelles grecques, tout en goûtant les petits assortiments sympas, les desserts ... et les pousse-café pour moi, qui applaudis en cadence pour des morceaux endiablés !
Nous rentrons à notre chambre tout là-haut. Il est tard, et même tôt ! A une heure du matin, le brouhaha incessant émanant de la ville s' est estompé. Il fait 22°. Un petit vent s'est levé...
Mercredi...
La lumière du jour nous réveille, les persiennes des volets n'occultant plus quoi que ce soit depuis longtemps !
Pour le petit déjeuner, il faut sortir. Un bruit permanant nous assaille, des odeurs multiples arrivent en tourbillonnant au gré des brises, il faut traverser la rue, remplie de gens hargneux bloqués dans leur boîte, et aller jusqu'à l'hôtel Sofitel, à cent mètres . C'est là ! C'est prévu, nous sommes bien accueillis.
Petit déjeuner monumental ! Vous en avez envie ? Y en a ! A volonté, j'ai bu bien un litre de café avec bien 200 grammes de miel grec... Pour un café grec, un vrai, c'est sur demande, tout frais ! Un choix "continental " de charcuteries, fromages, pains, céréales, confitures et beurres avec et sans, au moins 10 pots de différents miels, que j'ai évidemment goûtés !
Booking a bien fait les choses, finalement !
L'hôtel n'est pas fameux, cinq étages de trois mètres pour se coucher...On a le temps d'apprécier les splendides volutes qui montent au-dessus de nous, et les poutres apparentes sculptées. Magnifique ouvrage ! Si si ! Mais bon...
Le petit déjeuner, par contre, chapeau ! Je sais déjà que demain matin, je vais m'en remettre plein la lampe !
Après être repassés par notre chambre, nous partons à l'assaut de l'Acropole ! Plan et guide en main, nous partons nous promener. Il fait chaud et lourd, pas de soleil apparent à 10 h. Les gens sont moroses, ou agressifs... et craignent la police, jamais bien loin !
Des jeunes hommes de 20 ans, ou moins. L'effectif nombreux de la police est très jeune, en général. Un emploi stable, ici, c'est toujours bien. Quelques uns parlent anglais, pas tous !
Nous avons quand même su où se trouvait la librairie !
Au passage, un marché de fruits et légumes, des montagnes de fruits ! Et des odeurs exhalées par la chaleur. Nous errons dans les rues, truffées de vestiges antiques plus ou moins restaurés.
La montée vers l'Acropole est bien sûr filtrée. Et voyant le flux continu émergeant des parkings de bus, nous restons en bas et en faisons le tour. Les grandes foules ne sont pas notre tasse de thé !
Nous arrivons à Plaka, quartier ancien et pittoresque de la ville, avec des petites rues, des échoppes de barbier où l'on peut boire un café grec et taper la causette, et des quincailleries presque dans chaque rue ! Les Grecs sont très bricoleurs !
Notre balade nous a creusé l'appétit, nous nous installons en terrasse, sous un immense parasol. Des ventilateurs créent une agréable brise... Il fait 30°!
L'ouzo est servi d'office, avec un grand verre d'eau. Nous avons donc partagé : Estelle, l'eau, et moi, l'ouzo ! Lol...
Nous avons passé un bon moment bien agréable, j'y ai trouvé un dos de cabillaud excellent avec une ratatouille et un petit blanc du chef...Estelle choisit le mix grillades, très varié, des sauces grecques surprenantes et assoiffantes, un raki ( l'équivalent de notre trou normand, un trou grec, quoi...) et quelques douceurs grecques, au miel, Batlavas, gâteaux avec ou sans fromage, et le petit pousse, de l'aacabit de ma mirabelle, fait avec la distillation d'un mélange d'écorces...
Sublime ! Celui d'Estelle aussi ! Mdr !
Repus, nous traversons Plaka pour arriver dans le grand parc, loin du bruit des grandes avenues bondées et bouchées et cornantes. Et là, silence, mis à part.quelques piaillements de-ci de-là. Nous nous baladons en une longue promenade digestive. Une pluie de pétales mauves nous saupoudre, colorant le sol d'un mauve reposant. Nous découvrons des vestiges, des fontaines habitées par des tortues, le tout à l'ombre, sous une voûte de feuillage déjà bien couvrante à cette époque de l'année.
Au bout du parc se trouve le Parlement grec. Nous en faisons le tour à pied. Le bâtiment et ses abords sont farouchement gardés et armés. De quoi repousser un assaut ! Sur le trottoir, devant le Parlement, plein de soldats, arme au poing, nous croisent en nous matant de haut en bas ! Ce sont les Grecs qui ont inventé le scanner...
Nous retournons par l'avenue Ermou, mélange de coin d'affaires, de banques, et de quincailleries. De larges trottoirs, des arcades pour le soleil, et nous retombons sur Athinas, plus calme en cette fin d'après-midi. Mais les échoppes vont bientôt ouvrir...
Ce qui m'épate chez les Grecs, c'est que pendant la sieste, (13-17/18 h ) tout reste dehors, étalé sur le trottoir, sans que personne n'y touche. Les Grecs ne sont pas des voleurs ! Ou alors, vu le nombre de patrouilles en tous sens, le respect des lois commence avec la crainte des autorités...
Nous nous posons dans notre chambre. Assez de marche et de marches pour aujourd'hui, une bonne douche, qui mouille aussi le lavabo et le WC, il faut tout sortir avant. Puis le programme de la soirée : cool ici, et quand on a faim, on va manger !
Il est 19h . Nous retournons manger au même endroit qu'hier, mais bien plus tôt. Nous sommes les premiers !
Les musiciens s' installent. Nous aussi, et nous tentons un zorba, sans succès. Trop de véhicules passent encore par là... Nous choisissons les assortiments et autres mix, livrés chauds au long de la soirée.
La musique nous berce. Je tente une chanson avec les musiciens : Akropolis, en français ! Succès ! Et de musiques en chansons, ..et après avoir goûté - refuser aurait été désobligeant ! - toute la cave à spiri, nous prenons congé pour notre dernière nuit à Athènes. Demain, métro et location de voiture à l'aéroport. Direction le sud du Péloponnèse.
En route vers d'autres aventures !
Jeudi...
Une bonne nuit plus tard, nous quittons notre hôtel. Direction le Sofitel. Là, un petit déjeuner nous requinque, le miel et le café descendent. Quelques toasts garnis préparés pour la route, une salade de fruits en barquette offerte par la direction du Sofitel, puis nous prenons le métro.
Calme, le métro, le matin. Il n'est que 9h. Nous pouvons apprécier une des rares plaines de Grèce, la plaine Attique. Arrivée chez Hertz, nous prenons possession d'une Mitsubishi M i i , rouge, et c'est parti. Le temps de sortir de la zone de l'aéroport, le GPS est programmé. Notre route est tracée presque jusqu'au gîte...
Après avoir contourné Athènes - là, on se rend compte de l'étendue de la ville - nous prenons la direction de Corinthe, puis de Calamata, fin de l'autoroute.
Là commence la vraie Grèce. Celle où les gens vivent comme ils ont toujours vécu, des richesses du terroir. Là où le moindre chemin caillouteux est appelé route, où tout le monde a le sourire, et où personne ne parle anglais...
Nous prenons la direction de Koroni, tout en bas de la pointe. C'est par là que se trouve notre gîte. Nous nous arrêtons au Supermarket. " Moins achalandé que l'épicerie de l'Eglantiere !" dis -- je à Estelle ...Nous y trouvons tout de même des sardines, des pâtes et du fromage en tranche, de l'huile d'olive. Même un litre de blanc de pays. Et un pain bizarre, avec une mie toute jaune...Mais il n'y a que ça, alors...Les prix sont bas, le choix aussi.
Le GPS a chaud . Il refuse de trouver l'adresse du gîte. Il me reste le portable, et Google l'a trouvé, notre gîte, en entrant les coordonnées GPS.
Et nous nous lançons sur la route, tantôt en béton, en cailloux, en sable, mais pas d'enrobé de goudron ! Il fondrait et collerait aux pneus, avec ces températures, qui atteignent allègrement 45° en été !
Plusieurs chemins nous sont proposés. Le premier n'est pas carrossable, un deuxième est un cul-de-sac, il manque le tunnel dans la montagne, effondré ...Le troisième semble le bon, mon portable n'arrête pas de causer, à droite, légèrement à gauche, 2e à droite...Dérapage dans les cailloux,...Grosse poussière sur les chemins de sable, de temps en temps. Les virages sont bétonnés. nous sommes seuls, pas une habitation à la ronde, mais nous continuons. Une grande montée que nous effectuons en dérapage contrôlé. Estelle maîtrise bien la voiture...Et enfin, en haut de la côte, un groupe de maisons récentes apparaît.
Nous sommes arrivés. La voiture a changé de couleur ! Elle est jaune ! Un coup de chamois s'impose!
Une dame vêtue juste d'un paréo apparaît. Frau Isabella, la propriétaire du gîte, nous accueille.
Blonde, souriante, plus jeune que nous, manifestement elle nous attend !
Elle parle un peu anglais, un peu grec, mais sa langue maternelle c'est l'allemand. Du coup, elle est contente de parler sans chercher ses mots.
Nous faisons sans tarder le tour de la maison. La terrasse, avec la piscine, les transats... Quelques explications, et elle nous laisse nous installer. Pour moi, hop, à poil ! Je décharge nos valises, nous branchons le cumulus électrique pour 30 minutes. Il ne possède pas de thermostat !
Du haut de nos 300 mètres, nous avons une vue grandiose sur la côte en contrebas.
Isabella est de retour, sans paréo, avec un litre de rosé de sa vigne et une bouteille d'huile d'olive de son verger.
Nous nous organisons, je prends possession de la cuisine. Estelle, salon ! Lol.
Ce soir, nous grignotons sur la terrasse, à la belle étoile, mais là, c'est nuageux...Pas de voûte étoilée... Deux chats passent passent par passent par la terrasse.
Nous nous perdons presque ( presque ) en installant le lit de 160 cm pour y passer notre première nuit à la campagne.
Pas un bruit...rien...(que mes acouphènes... ). Soudain un drôle d'aboiement résonne dans la montagne. Un autre répond plus loin...Ce sont des chacals, qui chassent la nuit, notamment le cochon. Quelques chiens s'y mettent, et ça finit par se calmer...
Puis, le silence... On n'entend pas la mer, en contrebas. Un petit vent d'ouest ramène encore des nuages, il commence à faire frais...
Demain, ravitaillement et tourisme.
Vendredi...
Le lever est matinal. La fenêtre de la chambre à l'est, ça ne pardonne pas !
Je prépare un petit déjeuner , que nous prenons au soleil.
Le vent a tourné au nord, dégageant la vue.
Nous avons la visite de deux chats vraisemblablement familiers des lieux. il s'avère que le propriétaire en a six !
Le pain jaune est très bien toasté, le petit déj nu au soleil, c'est le pied !
Et nous sommes en partance pour Koroni . Un short et une chemise, il faut d'abord faire le plein du frigo.
La descente du chemin est tout aussi impressionnante. Nous prenons des repères pour revenir. Un nuage de poussière nous suit...
Et nous arrivons sur la route, nous nous arrêtons pour admirer ce nouveau paysage, au chaud sous le soleil.
Koroni est une ville, station balnéaire sur la mer. En fait, c'est plutôt un grand village, avec des petites rues, une grand' rue, avec des petits commerces qui vendent ce dont les gens ont besoin, et des quincailleries ! J'ai besoin d'une carte des chemins du coin, " Le-blanc-qui-vend-tout " m'en trouve une.au 1/200 000e. . Un centimètre sur la carte représente deux cent mètres sur le terrain. Juste ce qu'il me fallait.
Des bars- restaurants sont installés le long du port, les terrasses en bord de l'eau. Le service se fait en traversant la rue. Il s' avérera que cela est fréquent !
Un magnifique château trône à la à pointe du continent. Forteresse jadis imprenable !
Nous nous installons à une terrasse. Au menu, de la dorade...
En cette saison, peu de touristes, les serveurs nous sautent dessus et sont aux petits soins ! L'ouzo est vite là, et on nous ramène la patronne, qui parle un peu français et qui nous conseille des plats qu'elle prépare elle - même ! Laissons nous tenter...
Première constatation : les Grecs ne savent pas faire les frites. Grasses, molles , immangeables !
Deuxième constatation : les fameux gyros sont souvent du réchauffé, suintant de gras...
Troisième constatation : le vin de de pays est excellent, y a pas à dire...
Quatrième constatation : la dorade est servie en vrac, au milieu de pommes vapeur, il faut trier !
La terrasse surplombant la mer, nous avons régalé les poissons qui se jetaient sur nos frites avec frénésie.
Sentant bien que ce menu ne nous avait réjoui ni l'estomac, ni le cœur, ni l'âme, ils nous ont offert 2 cafés grecs et 2 rakis. Évidemment, Estelle ne buvant ni l'un, ni l'autre, j'ai dû me sacrifier. Très bon, le café grec, mais il faut le boire ni trop chaud, ni trop froid, ni trop tôt, ni trop tard...Tout un art...Et le raki rince...
Le temps se couvre, le vent se lève et aussitôt, la température diminue. A 23°soudain, il fait frais ! Le buraliste m'indique la route pour un big Supermarket, un peu planqué, il faut dire.
Nous trouvons ce que nous voulons. Bien que certains articles ne soient qu'en grec, les prix sont corrects, les pâtes sont à 50 cents le paquet, il y en a trois rayons pleins ! De toutes sortes, toutes formes, toutes couleurs, ils aiment les pâtes, les Grecs !
Le rayon des vins lui aussi est bien garni ! Outre les grands vins français, italiens, nous trouvons tous les vins du coin, chacun avec sa spécificité, bien expliquée en grec sur l'étiquette.
Quelques explications plus tard données par le sommelier himself dans un anglais approximatif, me font choisir un blanc sec, et je ne manquerai pas de venir lui dire ce que j'en pense, de son vin !
Dehors, ça ne s' arrange pas. Nous décidons de retourner au gîte, et peut-être profiter de la piscine, si le vent tombe...
Le trajet retour est encore hésitant... Non, par là, oui, à droite...Et nous arrivons en haut de la grande côte, sans déraper. Une pro, Estelle !
En haut, le vent arrive par bourrasques, je ne reste pas nu longtemps, la fraîcheur se fait sentir à cette altitude. Le repas du soir se fera au salon.
Nous avons une télévision, avec une coupole satellite. Elle est orientée sur Astra, nous ne captons que les chaînes allemandes. Il y a quand même TV5 Monde en français.
Quant aux réseaux internet et GSM, ils sont inexistants... Une belle zone blanche ! Pour téléphoner, il faut aller en haut de la montagne....
Je fais la connaissance de Ralf, le mari d'Isabella. Il vient nettoyer la piscine, en tenue de peau, bien sûr ! Je peux utiliser son wifi depuis depuis sa terrasse, me dit il, kein Problem !
Nous goûtons le vin blanc, le rosé est là aussi, il nous parle de choses à voir dans dans la région, des ruines, mais aussi des jolis coins, des plages secrètes.... que nous pointons sur ma superbe carte. Demain, nous allons à la mer !
Samedi...
Nous préparons un pique-nique, nous avons une glacière, à boire, à manger, des serviettes, des sous, on peut partir à l'aventure.
Quelques criques sont explorées, peu de plage et pas de sable, nous nous posons sur les rochers, mais l'endroit, qui plus est, venteux, ne nous sied guère, et nous continuons. Avant Methoni, une grande plage de petits cailloux nous accueille. Personne, le vent souffle fort sur sur le rivage, la mer est houleuse. Pas vraiment décidés à pique niquer ici... Finalement, nous allons manger à Methoni ! A l'abri du vent, au resto .
Pas d'ouzo, j'attaque directement au blanc ! Vu le temps, une moussaka ira bien !
Chaque resto possède la vraie recette de la moussaka, les autres l'ont copiée ici !
Celle-ci est délicieuse ! La sono distille des airs populaires, l'endroit est agréable, on y est bien. Des chats mendient leur pitance, c'est habituel sur toutes les terrasses de restauration.
Puis nous nous lançons à l'assaut du château de Methoni. Une gigantesque forteresse encore utilisée par les Russes au XIXe siècle.
Le soleil a réapparu, nous rentrons en profiter chez nous là-haut sur la montagne.
Et nous poser un peu. Estelle en en a un peu marre des " routes " grecques.
Dimanche...
Ce matin, repos en chambre et en terrasse...
Je me prépare à faire une balade aux alentours,vers le haut de la montagne. Équipé de mes grosses groles (que je trimbale aux pieds dans l'avion pour ne pas payer de soute ) et de chaussettes hautes, me voilà parti nu à l'ascension du mont Pouta qui culmine à 500 mètres. Il est 9h.
Avec quand même de l'eau, une serviette, un short au cas de rencontres somme toute improbables, et ma trousse de secours avec l'aspi-venin dans mon sac à dos.
Le soleil monte dans le ciel, mais les nuages le contrent bien, je marche d'un bon pas, pour me réchauffer. Les alentours sont déserts, mais pas sauvages . La moindre parcelle abrite des oliviers. Au moment de la récolte, ça doit bien parler grec par ici !
Je rencontre des indigènes, les araignées, qui me barrent le chemin...
La faune est variée. J'ai croisé une tortue, un cochon gris, j'ai été effrayé par un serpent qui a eu aussi peur que moi. Un scorpion se dore au soleil. Et je marche, grimpant doucement le chemin le long des oliviers, et j'arrive en haut, avec vue sur l'autre côte, et l'île de Benetiko.
Je reviens par l'autre versant. La vue est toujours aussi grandiose...
Il est midi quand j'arrive au gîte, épuisé ! Un bon verre de blanc va me faire du bien. Une bonne douche aussi !
Un repas est prêt, que nous apprécions nus sur la terrasse. Le temps est à l'orage, le vent se lève... Nous rentrons !
Nous allons voir une chute d'eau dans la montagne. Un violent orage s'est abattu sur nous. Heureusement, nous avons trouvé un abri !
Nous sommes saisis par la couleur de l'eau. On dirait le film Avatar ...
Mavri Limni, c'est le nom de cet endroit magnifique.
Nous rentrons, il nous reste de quoi manger ce soir.
Lundi
Jour du ménage. Je nettoie la piscine, au grand bonheur de Ralf, qui n'a pas à le faire. Nous avons une machine à laver, pratique quand on a peu de fringues !
Farniente au soleil jusqu'à midi, nous sortons manger. Une auberge pas loin de Koroni nous tente. En terrasse, surplombant la mer, bonne carte, bon vin, bons menus, pour des prix un peu plus élevés, mais raisonnables : 30 € à deux.
Nous nous baladons sur la "plage " en contrebas. La mer est houleuse, un petit vent fraîchit l'atmosphère, il fait 26°.
Quelques courses plus tard au Supermarket local, nous rentrons. Il pleut un peu, ça fait moins de poussières sur le chemin !
Mardi....
Estelle est un peu fatiguée, le repos est nécessaire !
Je fais une petite balade par l'autre côté de la montagne.
La Nature, pour mon bonheur, a mis des fleurs partout !
De retour au gîte, après la douche je me trempe allègrement dans la piscine. Estelle dort, elle récupère.
Je fais la connaissance des locataires du deuxième gîte, un couple retraité autrichien, avec un petit chien. Nous parlons, en allemand évidemment, du pays,de la Grèce, de ce coin FKK ( Frei Körper Kultur, culture du corps libre, le Naturisme en langue allemande ).
En Grèce, la nudité est interdite sur les plages. Mais beaucoup de bambins se promènent cul nu. En Autriche, c'est courant, le long des rivières et aux bords des lacs, de se baigner nu.
Il me renseigne sur des plages, et nous profitons du soleil autour de la piscine et de la brise, agréable avec ces 30 ° !
D'après lui, le Magne , la pointe à l'est, est la plus belle région de Grèce, la plus authentique, la plus sauvage...Une prochaine destination ???
Estelle émerge, elle est dans le "schpoutz" on va rester cool ici, à l'ombre avec un bouquin.
Mercredi...
Après une journée de repos et une bonne nuit, nous partons faire du tourisme .
Destination : la baie de Pilos. Nous y sommes en 30 minutes.
Pilos est un petit port côté ouest à l'entrée de Navatinou Bay avec son Neokastro, forteresse du même acabit qu'à Methoni et Koroni. Nous choisissons une terrasse ombragée, on sera bien pour manger.
Le gros des clients arrive entre 13 et 14h, des habitués pour la plupart .
Des essais de wifi, même avec l'aide du serveur, se sont avérés inefficaces !
La plage, immense, fait le tour de de la baie. Et les transats et parasols aussi !
Nous voulons louer un bateau pour nous promener dans la baie, mais la mer est trop agitée. Demain, peut être.
Nous décidons d'aller sur une petite plage dans une petite crique en bas de la montagne. Un sentier de deux kilomètres de descente y mène. On s' aventure en voiture. Et, ô surprise, nous arrivons jusqu'en bas. Deux terrasses, qui doivent grouiller de monde en été. Mais là, elles elles sont fermées.
Nous nous posons donc là pour pour un temps. Puis nous regrimpons le sentier, Estelle est experte en routes grecques ! Et nous passons la soirée tranquilles....
Jeudi...
Nous retournons louer un bateau à Pilos. Nous jouons de malchance : un orage est prévu, aucun bateau ne sort. Nous voilà bien, avec notre pique-nique ! Bon, on cherche un endroit cool pour nous poser, et on trouve une petite anse, presque déserte, et rien que du sable !
Je ne suis pas resté nu bien longtemps, les regards réprobateurs des arrivants m'ont incité à remettre mon short !
Superbe endroit, venté, mais j'ai bricolé un parasol . Ça cogne dur, 32° !
Nous pique-niquons sur la plage, la vue est splendide. Une balade le long de la plage le confirme !
Voldokilia Bay.
En haut de la colline se trouve un fort paléontologique, mais il fait trop chaud pour y grimper.
Contents de notre journée plage, nous n'avons pas vu d'orage. Nous rentrons au gîte faire les valises, dire au revoir à Isabella et Ralf. Notre séjour ici se termine. Hélas, nous sommes loin d'avoir exploré la région. Il faudrait un mois...
C'est quand même bien, un gîte naturiste, j'y reviendrai peut être...
Demain, nous partons vers la mer Égée, pas loin d' Épidaure, explorer ce coin.
Vendredi...
Nous quittons définitivement la région du Pilia, et à Kalamata nous prenons l'autoroute direction Corinthe. Nous faisons une pause, sur une aire dans la montagne. Les sapins ont remplacé les oliviers . Un vent chaud souffle en rafales.
A la sortie de l'autoroute, direction Naupli, le GPS nous emmène à travers les vignes et les orangeraies. Nous nous arrêtons dans un village où personne ne parle anglais. Je réussis quand même à commander un café grec. Un peu plus loin, une auberge nous attire. Nous nous régalons d'aubergines panées sur filet de rouget.
Le GPS ne veut plus fonctionner. Nous naviguons avec Google Maps vers notre destination , Kalloni, où nous avons loué un studio pour quatre nuits. nous sommes arrivés sans soucis.
Au bord de l'eau ( enfin, à dix mètres... ), une résidence calme, une dizaine de studios sur deux niveaux dans un hameau, on va être bien .
Le gérant, un vrai Grec, ressemble un peu à Zorba.
Notre studio est à l'étage, on y accède par un escalier extérieur à l'arrière. Devant, superbe terrasse donnant sur la mer !
Après avoir vidé la voiture, nous partons nous ravitailler au Supermarket du village. Nous y trouvons des sardines, du beurre - en tous cas ça y ressemble - du pain, jaune mais très bon, du vin... Le blanc existe en tous formats, du quart de litre au tonneau de dix litres. C'est de loin la marchandise la plus fournie du magasin !
Les Grecs aiment le vin blanc.
Retour au studio, et petite promenade apéritive le long de la mer.
Ce soir, nous dînons en terrasse ! Oui madame !
Repas bien arrosé, une petite clope à la lueur des bougies anti-moustiques, avec un bon café, belle soirée en perspective !
Quand soudain, le vent se lève, soufflant les bougies, faisant claquer des volets, trimbalant toutes sortes de choses. Les chiens alentour aboient à tue-tête, de violentes bourrasques agitent la mer, m'aspergeant parfois de vapeurs d'écume...
Pas loin de mon studio, il y a une porte qui chante, au rythme de la poussée du vent. WHOOUUUUUHOUHOUHOUHOUUUUU ! comme ça !
Je me réfugie à l'abri, le vent est de plus en plus fort, l'atmosphère se rafraîchit très vite...
...et les volets claquent de plus belle !
...et un chien aboie encore !
Et la porte chante...Whouhouhouhouuuu....
Estelle essaie de dormir. Mais le bruit est omnipresent, comme un acouphène collectif. Moi, j'essaie le wifi, un peu chaotique par satellite avec une coupole qui bouge sous le vent !
A une heure, la tempête est à son apogée ! Des rafales qui trimbalent les poubelles, ( et le chien qui aboie toujours...) des vagues sur la route, des mitraillages de grêlons, petits mais nombreux .
Puis le vent baisse, soufflant juste ce qu'il faux pour amener la pluie ! La porte cesse de chanter, le chien cesse d'aboyer, je n'entends que la pluie et le bruit des vagues, encore grosses, sur le rivage.
Enfin au lit. Il est deux heures..
Samedi.
Le réveil, si l'on peut dire, est lourd ! Le vent souffle en rafales. Le chien a survécu, il aboie après tout ce qui passe dans la rue, encore détrempée...
Je tente la terrasse pour le petit déjeuner, mais l'air est humide et venteux... Pas terrible.
Nous partons en balade : Nauplie, puis Épidaure. Dans les terres, le vent est moins présent. Le soleil apparaît, par endroits les arbres fument, comme des cheminées , séchant au soleil.
A Nauplie, de superbes rues piétonnes, qui sont bien animées. Des échoppes côtoient les bazars (on ne dit pas " quincailleries " ! ), deux tables et une fenêtre font office de bar, des souvenirs grecs, en veux-tu, en voilà ! Nous mangeons sur une grande place, entièrement piétonne. Un peu plus loin, un camelot amuse et attire les enfants avec ses pistolets à bulles, au grand bonheur des parents attablés aux terrasses tout autour de la place. Après une bonne moussaka, une promenade digestive le long des quais nous convient. Puis nous partons vers Épidaure.
Épidaure !
Haut lieu de mémoire du théâtre antique grec. Ici se sont jouées les plus grande tragédies antiques. Quatorze mille spectateurs !
Bon, le prix d'entrée de 12 €, c'est pas donné ! C'est le tarif pour les ressortissants de l'UE.
Y compris les Grecs !
Pour les autres, les Américains, les Japonais et les Russes, entre autres, c'est 6 € !
Les Grecs et les Européens sont riches !
Pour visiter le musée archéologique, il faudrait patienter...une bonne heure ! Alors, non, nous nous satisfaisons des vieilles pierres.
J'ai fait une expérience moult fois réalisée, mais pas encore par moi.
Estelle est au milieu de la piste, moi tout en haut des gradins.
Elle laisse tomber un caillou, et je l'entends ! Nouvel essai, et à nouveau le "tic !". Potentiellement, quatorze mille personnes auraient pu l'entendre.
Merveille de l'union de l'architecture et de l'acoustique, il y a trois mille ans.
Nous buvons un verre, cher, et nous retournons au studio. Sur place, le vent est tombé, remplacé par une bonne brise. Plusieurs personnes ramassent les détritus apportés par la mer. D'autres glanent, avec un bâton, fouillant sur la berge... La mer est bien houleuse, les déchets ne cessent d'arriver...
Le chien est toujours là, bruyant.
Estelle regarde un film sur la tablette, en wifi. Avec le casque ! Il y a bien la télé, mais rien que des programmes grecs.
Je nous concocte un programme pour demain.
Au programme, tourisme et plage.
Dimanche
Le chien s'est calmé. Nous avons passé une bonne nuit, mais Estelle est "détraquée. Ce matin, elle se repose.
Moi, je sors me promener. Au village, une terrasse et des gens souriants m'invitent à venir trinquer avec l'ouzo. On est vite passés au raki, dans un brouhaha général, généré par une poignée de vieux Grecs.
" Pourquoi parlez-vous si fort ?" osé-je demander au seul Grec bilingue ici.
"On est sourds, et on n'a pas les sous pour des appareils..."
Pris de pitié, je repaye une tournée... Mdr...
Et c'est bien joyeux que le Roro rentre au studio... Estelle dort toujours, il est midi.
Je prépare un repas, en profitant du soleil sur la terrasse, avec néanmoins un mini-paréo qui me vient d'une rencontre au Levant, cachant le minimum masculin... car je suis visible depuis la route.
Estelle va bien. Nous mangeons, puis nous partons explorer la côte, les villes de Methana, Galata et les ruines de Trizina. À Galata, nous nous renseignons sur les horaires et les tarifs pour l'île de Poros. Nous irons demain.
Sur le trajet du retour, nous cherchons et trouvons la plage de Metamorphosis, au fond de la baie de Kólpos Epidávrou. Nous nous posons au bout du village de Taktikoupoli, avec une vue sur la baie.
Lundi...
Il est 9 h quand nous quittons le studio. Poros, nous voici !
Le bac à Galatas part toutes les demi-heures, et met 7 minutes à effectuer la traversée. L'île est à 300m à vol de mouette.
Un quart d'heure plus tard, débarquement compris, nous voilà à Poros, englués dans les embouteillages entres les arrivants et les partants pour Galatas mais aussi le Pirée.
Pendant qu'Estelle est bloquée, je sors acheter une carte précise de l'île. Je trouve un échappatoire, un chemin montant à gauche, réservé aux riverains, qui nous mène sur les hauteurs de l'île.
Là, le silence, pas un chat ! Mais des lapins...
Sur la carte, une plage isolée au nord - sauvage - de Poros, nous tente. La plage de Vagiona Bay. De simples chemins, mais carrossables, nous y mènent. Triste constatation ! Des détritus jonchent le bord de mer sur toute la plage. Impossible d'aller à l'eau sans traverser d'abord un bon mètre d'immondices flottants. La chaleur exhale des odeurs fétides. Ne nous attardons pas ici !
Nous remontons le chemin. Un restaurant à la croisée des chemins nous accueille sous une terrasse en couverture naturelle de vigne, qui porte déjà de beaux raisins !
Un animal qui est populaire et populeux sur l'île, c'est le lapin. Il est au menu !
Bien servi, avec des pommes rissolées et des aubergines grillées, le lapin en sauce est un régal! Le cruchon de vin blanc a fait son office .
Estelle a pris une salade grecque , bien garnie et variée. Une petite sieste dans la voiture ( à l'ombre ! ) s'impose ; je reste à goûter le café grec et le marc de la vigne au dessus de moi...et un deuxième café-marc...
Une bonne heure plus tard, le restaurant est plein. Nous reprenons la piste pour chercher une plage.
La première, Perlia Beach, est à peine visible sous les parasols. Plus loin, la plage de Mega Neriou Bay , presque un kilomètre de long,est une grève de deux mètres, envahie par les fauteuils et les parasols.
La suivante, au nom de Limanaki Tis Agapis Bay, est en fait une plage privée, il faut être membre...Très peu pour nous !
La suivante, Rossikos Nafstathmos Bay, est un ancien hôtel russe du XIXe siècle. Des vestiges de bâtiments trônent encore à l'arrière de la plage. Noire de monde, snacks sur place, appréciée et connue. Pas notre truc, ça !
Va-t-on trouver un bout de mer où on serait bien ?
D'en haut, je repère une petite plage en contrebas, pas de chemin, ni même de sentier, il faut descendre dans les rochers. Gérolimenas Bay.
On y va ! On chausse nos groles et nous descendons, prudemment, jusqu'en bas. Une chèvre nous regarde, amusée.
Ça valait la peine. Personne, mais le bord de mer , là aussi est pollué. Nous nous installons. Je tombe le short, enfin nu au soleil !
Plus loin, une tortue gît dans l'eau, étouffée par du plastique...
Des effluves de putréfaction nous arrivent par moment...
Un couple descend par les rochers, chargé de sacs.
Des Hollandais, retraités et habitants sur l'île. Contents de me voir nu, eux aussi sont naturistes. Ic, peu de fréquentation. Elle se mérite, la plage !
Ce sont des habitués, c'est leur plage...
Dans les rochers sont planqués un râteau, une pelle, un seau, cadenassés ensemble.
Il est venu aujourd'hui pour nettoyer la plage. Il a des gants jetables, et des sacs poubelles. Et un grand sac pour mettre la tortue dedans et l'évacuer dans la dune.
Il accepte volontiers mon aide pour recupérer la bête, une carcasse de 60 cm par 40, quelques 60 kg !
En apnée, nous ensachons la carcasse, puis nous la trimbalons vers un trou ( la pelle ! ) d'un bon mètre préparé dans la dune. Et rebouché aussitôt.
Et enfin, la brise aidant, l'air est à nouveau respirable.
Sur la plage, nous ramassons les détritus tous les quatre, nus avec des gants. Le plastique est omniprésent, sous toutes sortes de formes. Nous remplissons deux grands sacs de ces déchets. Un ratissage du bord de l'eau en remonte encore, mais tout effort a sa récompense !
Une plage propre, qui sent la mer, une eau à 27°, une pente douce pour se mouiller frileusement, il fait 33°au dessus !
Dans la baie, sur un yacht à l'ancre, un homme a vidé son repas de midi à la mer, y compris les assiettes et couverts en plastique, le tout dans un sachet nylon. Sous notre nez ! Il a compris, aux insultes en français et en hollandais qu'il avait fait une connerie. Nous voulions lui dire ce que nous pensions de son acte, en nageant vers lui, mais il a levé l'ancre et s' est sauvé. La richesse nuit à l'écologie. Encore un exemple s'il en fallait !
Nous repartons, en saluant de loin notre coplagiste, occupé à nettoyer les rochers sur la pointe. La grimpette est.. .prudente, la voiture affiche 35 ° ! Ouf ! Chaud ! Le vent a tôt fait de tempérer l'habitacle, et nous repartons vers Poros, et le bac.
Il y a moins de mondè sur les plages de l'aller, le nettoyage est à faire sur la plage. Venant de la terre, par des animaux prétendus civilisés...
La traversée est courte, mais à cette heure, beaucoup de voitures quittent l'île. Une file d'attente devant nous, une file vide à côté, vas-y !
Et Estelle remonte la file , tranquillement. Au bout , un guide nous envoie à gauche, et hop ! Dans le bateau ! Bien joué , Estelle ! Un quart d'heure plus tard, nous sommes sur le continent.
Ce soir, dernière nuit à Kalloni. Demain on reprend l'avion.
Un supermarket, grand, sur deux niveaux, nous offre plus de produits, plus de choix, des conserves, des surgelés, plein d'alcool. Pas de Picon, faut pas réver! Et moi, il me faut des nouilles, ( que j'ai eu du mal à trouver, devant des dizaines de variétés, le plus petit paquet est de 500 grammes, les Grecs aiment les nouilles ! ) et des oranges...
Pour notre dernier repas en Grèce, dans le Péloponnèse.
Enfin, géographiquement, nous sommes dans le Péloponnèse, mais administrativement, nous sommes dans l'Attique, dans le giron d'Athènes.
Ce qui ne change rien pour moi...
Souper au balcon, paiement du séjour par carte, et la taxe en liquide...( 2 € ! )
Et le chien aboie encore...on sent qu'il faiblit ! Pauvre bête !
Bonne nuit la Grèce, demain nous dormons à Dourd'hal !
Mardi...
.
Après le petit déjeuner, la douche et le dernier café avec "Zorba " , nous partons vers Corinthe, il est 7h30.
Par l'autoroute, nous retournons à l'aéroport.
Sur place, après avoir louvoyé dans les échangeurs autour de l'aéroport,sur 4 niveaux ! ! Nous posons notre véhicule à bon port. Sale, mais intact !
Un gag classique ! Je regarde l'heure sur mon portable, et me mange un poteau ! Bing !
Je ris aussi , jusqu'à la découverte de mon portable, en pièces, HS !
CATASTROPHE ! Les billets sont dedans ! ( et les tirages papier sont restés dans l'imprimante, à Dourd'hal ! )
Moment de stress... Finalement, en fouillant tous nos bagages, nous retrouvons le numéro de réservation. Ouf ! Avec ça, on peut imprimer nos billets.
Et nous embarquons à l'heure : à midi, nous décollons.
Le sevice à bord est le même qu'à l'aller .
Rien à dire, sinon : MERCI AEGEAN !
A Luxembourg, rendez-vous à 14 h pour la navette.
Heureusement, j'avais calé ça la veille. Plus de portable, plus qu'à attendre...
Il est presque trois heures quand un gus arrive, s'excuse. Le patron ne peut pas venir, etc...
Nous récupérons Titine sur le parking, et rentrons chez nous.
Ainsi s'achève notre périple grec.
Merci à Estelle pour cette liberté !
Merci à Isabella, Ralf et " Zorba " pour leurs accueils.
Merci à la compagnie Aegean, excellents vols !
Merci à Maître Moust, Jean-Pierre, pour son suivi tout au long de cette - longue - rédaction, et pour sa correction orthographique !
Merci à vous de m'avoir lu jusqu'au bout.
Portez-vous bien ! Nu si vous pouvez !
En prime, la côte...
Quelques bords du sud du Péloponnèse...