mon "Passages 2011"
C'était fin mars.
Didou m'appelle pour me proposer du boulot en mai sur le festival "Passages", du théâtre de l'est de l'Europe, sous structures à construire...
Trois semaines de boulot, sur la place de la République, à Metz.
Evidemment j'accepte, aux conditions données, conditions identiques pour tout le monde, monteurs, techniciens, régisseurs... et trépigne d'impatience jusqu'a début mai, le 2.
Entretemps, je m'enquiers d'une piaule à Metz, vu que je vais y passer trois semaines, et déniche le pompon !
Sofi, une amie technicienne elle aussi, me propose son appartement à Metz, vide pendant cette période, elle travaillant chez Mickey...
Ce jour là, le lundi 2 mai, je quitte ma maison à 6 heures à vélo et moult bagages, pour rejoindre la gare de St Avold, à 8 km de chez moi.
Il faisait froid !
Mais 8 km plus tard, et deux collines franchies, j'avais chaud, et c'est en sueur que je suis arrivé à la gare ! juste à temps !
Le temps de prendre mon billet, et nous nous engouffrions, mon vélo mes bagages et moi, dans le train.
En route vers de nouvelles aventures !
A 7h30, j'étais à Metz, j'ai le temps de boire un café.
Rendez-vous sur la place de la République à Metz, à 8 heures pour commencer les montages.
Nous étions une quarantaine, se connaissant ou non, et prets à travailler ensembles pour monter tout ça !
Les camions étaient là, celui des Tchèques, celui des Italiens, ceux des chapiteaux Etoile Rouge, ceux de la tour vagabonde, celui de la Pinte....
Didou et Hervé ont repartis les bonhommes et c'est parti ! une équipe par chapiteau et quatre structures commencent à voir le jour en plein centre de Metz!
Helas, les engins pour décharger les pallettes dans les semis n'arrivaient pas, ce qui nous a permis à tous de connaître la joie de dépalettiser les tonnes de ferrailles et de bois à la main et brasser tout le chargement de mains en mains.
cela ressere les liens, dans une équipe !
Les engins sont enfin arrivés vers 14 heures, 3 camions étaient vides.
Etant possesseur d'un caces en règle pour cet engin, j'ai quelquefois piloté dans des situations... délicates, ou quand il n'y avait pas de pilote...
Le soir, chantier fini pour aujourd'hui, j'enfourche mon vélo, Mitch m'avait donné les clefs, et direction "mon" appartement au sablon, à 10 minutes à vélo, je connaissais le chemin !
Un appartement bourgeois, très haut de plafond, Sofi venait de finir la rénovation, c'est plutot réussi !
Je m'y suis tout de suite senti à l'aise, et me suis installé pour y vivre -enfin, surtout y dormir...-pour trois semaines, en tenue de peau...cool !
L' équipe dont je faisais parti était chargée de monter le chapiteau rouge, un gros flamby de 16 m de diamètre et 10 de haut !
Et on a pris le temps !
-Le lundi, montage de la coupole de 16 m de diamètre ( en déchargeant à la main ! ),
-le mardi, installation des piliers de levage, du dome et de la toile de toit,
-le mercredi on commence à monter, mais il y avait trop de vent pour le grimper.
Phase délicate pendant laquelle le chapiteau repose juste sur 4 piliers et peut vriller avec le vent.
Donc, notre équipe s'est éclaté ce jour-là et chacun est allé préter main forte aux autres équipes.
Je me suis attelé au câblage de la cuisine en cours d'installation, pas moins de 125 A triphasé étaient necessaires !
Moult coffrets, prolongateurs et barquettes de prises plus tard, la cuisine était opérationnelle !
-Le jeudi, on en a profité pour monter tout le light nécessaire aux 3 compagnies qui vont se succeder dans le lieu, et on a pu continuer à grimper le chapiteau, au tire-fort, et le faire reposer sur ses 12 poteaux de tour.
Pour le maintenir au sol, un boudin rempli d'eau assure le lest nécessaire.
Il ne restait plus qu'a finir les toiles de tour, à installer le gradin, à poser un plancher, et le montage était fini ! on était jeudi soir...
bon grés mal grés, tous les montages étaient finis à temps, les compagnies en répetitions, et le samedi, on a inauguré officiellement l'ouverture du "Passages 2011 "
Moi, je suis parti faire le traducteur à Forbach où le Carreau accueillait la Schaubühne aus Berlin dans le cadre du festival "Perspectives" à Saarbrücken
Festival de théâtre français et autres en Allemagne...
Deux festivals en même temps !
Entretemps, les Tchèques avaient finis leur "Oblidarium,
les suisses leur tour vagabonde,
qu'il ne restait qu'à recouvrir de sa toile imitant la pierre...
De l'équipe de montage du chapiteau rouge, trois sont restés pour faire l'exploitation : Christy, qui s'occupera du son, Jean-Yves de la vidéo, et moi-même à la lumière.
Le dimanche, première des Ukrainiens, super spectacle, et dans la foulée, je saute sur mon vélo et fonce à la gare pour ratrapper le dernier train pour Forbach à 23 heures, pour aller démonter la Schaubühne...
Greg venait me remplacer les jours de repos, mais comme il ne parlait que le français, la communication avec les ukrainiens s'avérait difficile et je venais quand-même, au grand bonheur de Maria (ou Macha, ça dépendait du degré d'amitié ! ) l'éclairagiste de la compagnie.
A nous trois, on assurera deux spectacles ukrainiens et un spectacle hongrois, 11 représentations en tout, en alternance, c'est à dire reprendre les règlages lumières à chaque changement, à l'échelle, sous une température de 50°
-mesurée ! -au niveau du gril !
j'ai eu chaud !
Le temps était avec nous, soleil radieux et températures estivales, on travaillait avec juste un short ! Par contre la nuit, la température chutait de 15° et il fallait s'habiller...
Un jour Tania, une comédienne ukrainienne fètait son anniversaire et nous offrait des gateaux...
Le chef a pris le plus gros !
" Toi, tu ne touches pas mon gâteau ! "
Un grand moment a été celui de la photo officielle du festival, avec tous les protagonistes artistes et équipe du festival.
La pose était orchestré par Charly himself !
Tout le monde a investi les escaliers de la tour vagabonde
A eux seul, les ukrainien et les hongrois remplissait tout le haut !
et les technos en bas !
La photo officielle, en noir et blanc, se trouve sur le site de Passages,
www.festival-passages.fr
Le festival s'est déroulé comme prévu par Didier et Hervé, nos chefs techniques, ils avaient su anticiper tous les problèmes et nous étions efficaces grâce à cela !
Toutes et tous étions volontaires et l'entraide était pratique courante !
Quand le chef me disait : "Je me rentre, tu veilles au grain..."
pas de problème !
Et arrive le soir de la dernière, le samedi 21 mai ; les hongrois terminaient vers 23 heures, et Charly nous a donné le premier bilan : 95 % de remplissage ! du jamais vu !
J'ai offert la maintenant traditionnelle bouteille de mirabelle à Charly (c'était pas mon premier passages !) et on a trinqué à la prochaine édition, en 2013 !
Et le démontage commence !
Une équipe fraiche ( il était quand même 23 heures ! ) arrive sous la houlette de Mitch pour démonter tout sur le site, pendant que chaque équipe d'exploitation rangeait ses régies.
A 1 heure, le chapiteau rouge était vide, hormis le gril que Greg et Jeannot démonteront ce dimanche matin.
Moi je suis allé m'occuper d'un plan B, l'éclairage d'un orchestre de 80 musiciens et 200 choristes dans la collégiale de Hombourg-haut...
Mais c'est une autre histoire !
De retour le lundi, je me suis chargé de comptabiliser tout le materiel venant du conseil général, de la location chez Lagoona, chez Tecsas, l'Opéra de metz, la Manufacture, la ville de Metz...
Belle prise de tête avec les câbles, multipaires, rallonges et autres data, par km !, les projecteurs en tous genres... à restituer à qui de droit !
Tout cela a retrouvé sa place, au cordon DMX près ! tout en fly cases, prets à repartir ! Cela m'a pris deux jours !
Or donc, ce mardi soir, la place était presque vide, il ne restait que quelques containers, tout ce qui avait été monté avait disparu !
Nous sommes parti manger une dernière fois ensemble, avec la satisfaction du travail accompli, Sofi qui revennait de chez Mickey nous a rejoint, et nous avons quelque peu abusé de la dive amphore...
En tentant de rentrer à vélo, je me suis pris un gadin que je n'oublierai pas de sitôt! Je suis tombé sur le coté droit, me déboitant la hanche, me blessant le coude, et le genou épluché !
Me voila bien ! Moi qui m'étais épargné et m'en étais sorti sans gros bobo, je suis servi !
Sofi, qui rentrait avec moi, m'a aidé à me relever, et en tirant dessus j'ai réussi à remboiter le col du fémur...j'avais un bon anesthésiant !
Et la suite du chemin s'est faite à pieds, avec le vélo comme canne jusqu'à l'appartement où je me suis lavé et couché, le repos étant ma seule arme à ce moment-là!
Le lendemain matin, tentative de vélo...aussitôt abandonnée, la hanche est trop meutrie !
Et alors...hé hé ! Sofi est arrivééééééééée ! Non seulement elle m'a amené en voiture à la place de la République, où quelques détails étaient encore à régler, ce que je fais clopin clopant, mais l'aprés-midi, elle nous a ramené, mes bagages mon vélo et moi, à ma maison à Dourd'hal, m'évitant le train!
C'eût été épique sans elle ! Grand merci !
Deux jours plus tard, et 12 heures de sommeil par nuit, j'étais sur pieds ! Le gadin n'était plus qu'un mauvais souvenir ! Mais cela aurait pu être plus grâve !
Ainsi se termine mon aventure messine...
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Portez-vous bien !