Sarre à contes présente : Dom juan par la compagnie Astrov
Cela à commencé pour moi lundi 23 juillet.
Sophie, qui fait la régie générale sur le festival " Sarre à contes " (festival itinérant le long de la rivière Sarre, dans l'est mosellan et l'Alsace " bossue " ) link me téléphone : J'ai un job pour toi, une régie lumière sur un spectacle en plein air à Diedendorf en Alsace, et tu es l'homme de la situation! " Comment refuser après ça !
Il s'agit de théâtre, link la compagnie Astrov joue le Dom juan de Molière, mis en scène par Jean de Pange. link
Évidemment j'accepte, et rendez-vous est pris pour le vendredi 27 juillet à 9 heures, au dépôt de matériel du festival à Sarre-Union.
Sophie est en retard, elle doit gérer moult problèmes à droite et à gauche, le long de la Sarre, sur près de 50 km, ce qui me fera dire :" inertie qui? inertie beaucoup ! " Mais elle finit par arriver,
après quelques SMS du genre : "je fais au plus vite!", et Jean, le sondier Strasbourgeois de l'opération
arrive aussi.
nous voilà tous les trois à charger deux camions à raz la gueule
pour emmener le matériel son et lumière sur le site de Diedendorf, à 10km de là.
Le château de Diedendorf, link datant du 16ème siècle est magnifique!
la vue depuis le château est splendide!
La châtelaine, bien sympathique, nous accueille, nous offre le café, avant de se préparer pour les visites. En effet, on peut visiter le château, ses grandes pièces, ses meubles et tapisseries d'époque, et ses alentours. visites tous les jours à partir de 16 heures en individuel ou en groupe. la châtelaine mène la visite!
Sur place, dans la cour devant le château, la scène est montée,
les gradins aussi, ainsi que le grill de 14 mètres par 4, suspendu à 4 moteurs sur tours.
L'équipe de Stacco a fait un super boulot!
Ils avaient attaqué la veille et en étaient à la finition quand nous sommes arrivés.
Et le gril n'attend plus que nous pour l'équiper de projecteurs, enceintes, et câblages en nombres.
24 circuits de lumières, une trentaine de projecteurs, 4 canaux de son, 8 enceintes, cela va faire du monde sur le pont! mais il est déjà midi, nous partons manger.
Fénétrange, link à 5 km de là,est un village médiéval qui a gardé son aspect d'il y a 500 ans, nous trouvons un restaurant, dans les remparts, " Restaurant aux Oubliettes", tout un programme! la carte affiche des prix on ne peux plus honnêtes, le service, familial, est impeccable! nous nous installons au soleil sur la terrasse. La viande, des entrecôtes en l'occurrence, est excellente, accompagnée de petits pois du jardin et de frites "maison" : on s'est regalé! si vous passez par Fénétrange, allez dans la vielle ville aux Oubliettes, je vous le recommande! Ouvert tous les jours sauf le mardi.
Repus, nous retournons sur le site et déchargeons les camions,
Sophie nous quitte vers d'autres galères, jean et moi nous affairons , chacun dans sa partie pour installer tout cela! il fait très chaud, je travaille en caleçon...
L'aprè-midi se passe ainsi, nous nous aidons mutuellement ( ici, pas de corporatisme ! ) pour les pièces lourdes, la régie,
les consoles , les amplis et les blocs gradateurs, et en fin de journée, le guignol est monté. Pendant que je câble les derniers multipaires, jean recouvre tous les projecteurs et enceintes, le ciel devenant menaçant...
Après un check des projecteurs, nous prenons congé du site, la nuit tombe...Jean s'en retourne chez lui à Strasbourg, je suis hébergé chez Yannick, un ami technicien, qui habite non loin se Sarrebourg, à 20 km ; il vient me chercher et nous passons la soirée ensemble, sa compagne Isabelle nous fait un excellent repas, et après le visionnage de l'ouverture des J.O. de Londres je plonge dans les bras de Morphée, alors que dehors l'orage fait rage...
Samedi, retour sur le site, Benoit, le régisseur de la compagnie Astrov arrive et nous commençons par éponger le plateau, heureusement que les appareils de son et de lumières étaient couvert! pas de dégâts...puis nous procédons au réglage des lumières, je passe la journée harnaché sur le gril à 5 mètres au dessus du plateau. en parallèle Benoit s'occupe aussi avec Jean de la balance son.
Sophie ne viendra pas aujourd'hui, elle est en repos bien mérité!
A midi, nous retournons Jean et moi aux Oubliettes à Fénétrange, encore un excellent repas, dans le restaurant, le temps dehors est...humide!
L'après-midi , je continue les réglages, entrecoupés de crampes , de douches qui rendent le gril très glissant, tandis que sous moi la compagnie répète la pièce...
Jean (le sondier ) installe à coté une petite scène où se produira un duo, Pisco Varghas, link après la représentation de Dom Juan.
Gros problème ! en tout et pour tout, nous ne disposons que de 3x30 ampères pour la lumière, le son, l'orchestre, la guinguette du festival,
et l'alimentation de tout le château ! c'est peu ! il nous faudrait le double!
Quelques tests plus tard, où le disjoncteur sautait à tout bout de champ, nous décidons de ne brancher que la lumière et le son du théâtre pendant la représentation, en limitant les projecteurs à 50% !
Le public, courageux par les temps qui courent, arrive, près de 300 personnes s'installent dans les gradins, je descend du gril, les réglages sont finis, juste à temps! et la pièce commence! une relecture "moderne", avec le texte original, et un Commandeur fantôme qui fait tout sauter ! le son fait des parasites, les lumières s'affolent...et le disjoncteur tient!
Les acteurs sont excellents, Sganarelle est splendide,
Dom Juan lui-même est époustouflant, je ne vais pas tous les citer, mais tous et toutes les protagonistes sont super! D'ailleurs, le public , après deux heures de rebondissements en tous genres, rie aux larmes et leurs fait une ovation à la fin! il n'y a pas eu de pluie !
C'est en rebranchant la guinguette et la scène du duo que tout s'est éteint, pendant les éloges du directeur du festival!
Après moult enclenchements et disjonctions, la guinguette a été alimenté par batteries, mais hélas, la console son prévu pour le duo, une 03D de derrière les fagots, à rendu l'âme, et le concert de Pisco Varghas s'est déroulé en acoustique! ça l'a fait ! ils ont assuré!
La pluie revient, ce qui écourte la fête, chacun s'en retourne chez sa maison, jean et moi mettons le matériel à l'abri, et à 2 heures du matin , nous voilà parti sur la route, sous des trombes d'eau, direction Strasbourg, où je suis hébergé par Jean. rendez-vous le dimanche à 14 heures pour la deuxième représentation.Je sombre à 4 heures...
Dimanche, 11 heures, nous émergeons et allons prendre un copieux petit déjeuner sur une terrasse de la ville.
puis en route pour Diedendorf, en passant par Sarre-Union pour déposer le matériel du concert au dépôt.
l'après-midi se passe tranquillement, le soleil a séché tout ça, contrôle des machines, tests divers, nous somme prêts! (Jean est allé faire un tour sur le gril pour contrôler les enceintes, j'y suis allé pour reprendre quelques réglages des lumières, difficile, en plein soleil, heureusement quelques nuages m'ont facilité la tâche ! ) et nous avons droit à une collation avant le spectacle. Sophie est arrivée, avec son compagnon, pour nous préter main forte pour le démontage. Nous avons résolu le problème de la guinguette, la guirlande lumineuse n'était pas étanche, et la cafetière électrique fuyait , tout cela faisant sauter le disjoncteur différentiel!
Une captation vidéo multiple caméras est mise en place, tout le monde est prêt !
Le soir, le public est là, aussi nombreux que la veille, et à 21 heures, la représentation commence, dans la même fougue, encore meilleure que la veille!
Ce soir, pas de concert, la guinguette fait son office, la bière coule à flot!
Et c'est le démontage: après avoir enlevé les sécurités du gril, je le descend et, telles les abeilles, nous butinons tout le matériel, le secours de Sophie et son compagnon est appréciable!
Tout est plié, rangé, enroulé, et chargé dans les camions.
Mais lors d'une manoeuvre avec un bloc gradateur (70kg !) je perd l'équilibre, et me déboîte l'épaule droite ! et merde! me voilà manchot ! je réussis à remboîter l'os, contre une tour du gril, cela va mieux, mais mon bras droit est inutilisable! et je regarde, impuissant, les autres terminer le chargement des camions. Il pleut.
Retour au dépôt, où nous déchargeons ( ou plutôt je les regarde décharger ) les camions, et chacun rentre chez lui. Sophie me dépose chez moi à St Avold et rentre à Metz. C'est la fin de l'aventure. il est 4 heures du matin.
Le lendemain, toubib, radios, ouf, rien de grave, un peu de cartilage explosé et une belle élongation musculaire! Pommade et anti-inflammatoire feront le nécessaire pour réparer tout cela !
aujourd'hui, jeudi, cela va nettement mieux, et c'est tant mieux, car dimanche je vais à Keskastel, toujours sur le festival Sarre à contes, démonter un chapiteau de cirque!
Mais c'est une autre aventure !
portez-vous bien!